Mariano Melgarejo
Manuel Mariano Melgarejo Valencia, dit Mariano Melgarejo (, Tarata — , Lima) est un militaire et chef d'État bolivien. Il fut, comme président et dictateur, à la tête de la Bolivie du au .
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(Ă 51 ans) Lima |
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Biographie
Militaire de carrière, d'origine indigène presque pure, venant du dĂ©partement de Cochabamba, Mariano Melgarejo monte progressivement dans la hiĂ©rarchie des forces armĂ©es, aidĂ© par sa propension Ă la dĂ©lation, sa participation aux rĂ©bellions et quelques coups d'Ă©clat personnels. Il participe Ă la rĂ©bellion de l'armĂ©e contre le dictateur Manuel Belzu, en 1854 ; il est jugĂ© pour trahison, puis graciĂ© après avoir suppliĂ© et accusĂ© l'alcool d'ĂŞtre Ă l'origine de sa participation Ă ce coup d'État manquĂ©. Alors gĂ©nĂ©ral, Melgarejo soutient dans un premier temps le dictateur JosĂ© MarĂa Linares (1857—1861), puis le combat aux cĂ´tĂ©s du gĂ©nĂ©ral JosĂ© MarĂa Achá, qui devient prĂ©sident en 1861. En , il se retourne contre JosĂ© Achá et vainc ses forces ainsi que celles de l'ancien prĂ©sident Belzu, qui tente Ă©galement de reprendre le pouvoir. Il se proclame alors prĂ©sident de Bolivie.
Il assassine alors — bien que certains affirment qu'il le fit personnellement de nombreux témoignages indiquent que son arme s'étant enrayée, ce fut un des militaires qui l'accompagnaient qui acheva sa victime — Manuel Belzu, qui contrôlait encore une partie du pays et de l'armée. La légende veut qu'il ait brandi son corps devant la foule de partisans de Belzu réunie devant le palais du gouvernement. Il leur aurait alors dit : « Belzu est mort. Qui vit, maintenant ? », ce à quoi la foule aurait répondu : « Longue vie à Melgarejo ! ».
Dès son arrivée au pouvoir, Melgarejo écrase l'opposition et s'attaque aux droits traditionnels des indigènes, les chassant de leurs terres. Son sextennat est marqué par son incompétence, la répression féroce et les dons de terres et de concessions au Chili. Il est l'archétype même du dictateur, qui ne gouverne que par la terreur, la force de sa personnalité et son machisme.
Le comportement de Melgarejo galvanise l'opposition, et l'oblige Ă s'unir pour le renverser. C'est finalement le que le commandeur des armĂ©es, le gĂ©nĂ©ral AgustĂn Morales, lui succède. Melgarejo fuit alors Ă Lima, au PĂ©rou, oĂą il est assassinĂ© en par le frère de son amante.
La présidence de Mariano Melgarejo a suscité de nombreuses légendes et histoires, même plus de 135 ans après sa mort. On raconte qu'un ministre brésilien aurait offert à Melgarejo un cheval blanc et d'autres cadeaux, et que, pour le remercier, Melgarejo aurait pris une carte de Bolivie, tracé la forme du sabot du cheval et donné ces terres — où résidaient des populations indigènes — au Brésil. Pour autant, bien que l'histoire semble avérée, le transfert de territoires promis n'eut jamais lieu. Il a également saisi et vendu les terres qui étaient encore propriété des communautés indigènes favorisant la formation de grands latifundos sur l'altiplano (haut plateau). Enfin, lorsque l'Allemagne envahit la France en 1870, il lui déclara la guerre[1], ordonnant à un de ses généraux d'envoyer son armée pour défendre Paris, une ville qui le fascinait par son élégance et son raffinement, bien qu'il n'eût pas su où elle se trouvait. Il fit réunir 3 000 hommes, et la légende veut que quand ses généraux lui ont demandé comment il comptait les envoyer à Paris, il répondit : « No sea tonto! ¡Tomaremos un atajo! » (« Ne soyez pas stupides ! Nous prendrons le chemin le plus court ! »).
Notes et références
- Patrick Boman, Bruno Fuligni, Stéphane Mahieu et Pascal Varejka, Le guide suprême : petit dictionnaire des dictateurs, Paris, Ginkgo Editeur, , 232 p. (ISBN 978-2-84679-061-1, lire en ligne), p. 127-128.
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mariano Melgarejo » (voir la liste des auteurs).
- Carlos Mesa Gisbert, Historia de Bolivia, 2012 (ISBN 978-99974-878-2-7).