Risque relatif
Le risque relatif (RR) est une mesure statistique souvent utilisĂ©e en Ă©pidĂ©miologie, mesurant le risque de survenue d'un Ă©vĂ©nement dans un groupe par rapport Ă lâautre.
Prenons le cas d'une étude ayant pour objectif de déterminer la différence de risque d'avoir une maladie (cancer du poumon par exemple) chez une population exposée à un facteur de risque (tabac chez une population de fumeurs) et chez une population témoin (non fumeur). Soit :
- le risque de survenue d'événements critiques (le nombre de cancer) dans le groupe exposé (les fumeurs) ; on parle, dans les études de cohortes, de taux d'incidence. Considérons que 10 % des fumeurs ont eu un cancer du poumon, alors l'incidence est = 10 %
- l'incidence dans le groupe témoin (les non fumeurs). Considérons que 0,5 % des non-fumeurs ont eu un cancer du poumon, alors = 0,5 %
Le risque relatif : est ici égal à 20 (10/0,5=20). Dans cet exemple, le risque d'avoir un cancer du poumon est 20 fois plus élevé chez les fumeurs que chez les non fumeurs.
Différence avec le rapport de cotes (odds ratio)
Le rapport de cotes (odds ratio en anglais) est une autre statistique d'usage proche. Bien que la quantitĂ© associĂ©e n'ait pas de reprĂ©sentation intuitive, il prĂ©sente deux avantages. Tout d'abord, il est calculable lorsque la prĂ©valence d'une maladie n'est pas respectĂ©e. Il est donc calculable Ă la fois dans les enquĂȘtes de « cohorte » oĂč les patients constituent un Ă©chantillon reprĂ©sentatif d'une population gĂ©nĂ©rale, et dans une enquĂȘte « cas-tĂ©moins » oĂč le quota de malades est dĂ©terminĂ© Ă l'avance par rapport aux non-malades. Ensuite, l'odds ratio et son intervalle de confiance peuvent directement ĂȘtre obtenus Ă l'aide d'une rĂ©gression logistique.
On constate que lorsque la maladie est rare et donc que et sont petits, les valeurs du risque relatif et de l'odds ratio sont proches.
Estimation du risque relatif
Le risque relatif peut s'estimer Ă partir d'une enquĂȘte de cohorte exposĂ© / non exposĂ©, c'est-Ă -dire un suivi dans le temps (longitudinal). L'estimateur du risque relatif est formĂ© par le rapport de deux pourcentages observĂ©s. Reprenons l'exemple du tabagisme et du cancer du poumon. On observe une cohorte de 1000 fumeurs et 1000 non fumeurs. AprĂšs 20 ans de tabagisme, 10 ont dĂ©veloppĂ© un cancer des bronches chez les fumeurs et 5 chez les non fumeurs. Ceci est rĂ©sumĂ© dans le tableau suivant :
Cancer | Sain | Total | |
---|---|---|---|
Fumeur | =10 | =990 | = 1000 |
Non Fumeur | =5 | =995 | =1000 |
Le risque relatif est estimé par :
Pour calculer l'intervalle de confiance de cette estimation, on se place sur l'Ă©chelle logarithmique. La variance du logarithme du risque relatif est approximativement :
Cette formule résulte de l'application de la méthode delta. On calcule alors l'intervalle de confiance à 95 % du RR en passant à l'exponentielle, selon :
Dans l'exemple précédent, on a donc
Remarque : Une méthode[1] basée sur l'utilisation de lois binomiales indique un intervalle pour l'exemple traité.
Test de la valeur du risque relatif
Usuellement, on comparera la valeur du risque relatif estimé à 1, afin de pouvoir conclure à l'existence d'un risque augmenté (RR >1) ou diminué (RR<1). L'hypothÚse nulle testée est :
contre l'alternative
Le test de Wald consiste à rejeter l'hypothÚse nulle si la valeur 1 n'appartient pas à l'intervalle de confiance. Dans l'exemple précédent, on ne rejette pas l'hypothÚse nulle car .
D'autres méthodes de test sont possibles (rapport de vraisemblance, score).
Notes et références
- Thomas J. Santner et Mark K. Snell, « Small-Sample Confidence Intervals for p1 - p2 and p1/p2 in 2 Ă 2 Contingency Tables », Journal of the American Statistical Association, vol. 75, no 370,â , p. 386â394 (ISSN 0162-1459, DOI 10.2307/2287464, lire en ligne, consultĂ© le )