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Amande

L'amande est le fruit de l'amandier (Prunus dulcis) (famille des Rosacées).

Amande sur l'arbre.
Amandes vertes, entiĂšres.
Amande à maturité, avec écale ouverte.
Amande en coque.
Coque ouverte, et amandon/amande.

L’amande est une graine riche en lipide (54 %), et en particulier en acide olĂ©ique et linolĂ©ique, en omĂ©ga-6. Elle est aussi remarquablement riche en protĂ©ines (22 %), quoique dĂ©pourvue de certains acides aminĂ©s essentiels comme la mĂ©thionine et la lysine.

Depuis l’AntiquitĂ©, l’amande a tenu une place importante dans la pĂątisserie orientale et mĂ©diterranĂ©enne. Elle connaĂźt depuis deux dĂ©cennies un regain d’intĂ©rĂȘt. La hausse de la demande est tirĂ©e par le dĂ©sir de nombreux consommateurs de se tourner vers des aliments d’origine vĂ©gĂ©tale, en particulier pour le grignotage, les collations et en-cas, rĂ©putĂ©s bons pour la santĂ©.

Au sens botanique, le terme amande a la valeur gĂ©nĂ©rale de « graine contenue dans le noyau d’une drupe qui contient une importante rĂ©serve alimentaire permettant Ă  l’embryon de se dĂ©velopper »[1]. Dans la langue commune, le terme amande peut suivant le contexte dĂ©signer aussi bien le fruit de l’amandier tel qu’il apparaĂźt sur l’arbre que la coque une fois que ce fruit est dĂ©barrassĂ© de ses Ă©cales, ou encore la graine une fois sortie de sa coque (c’est l’amande au sens botanique, dans le commerce on parle d’amandon) et enfin cette graine dĂ©barrassĂ©e de son tĂ©gument (ou amande mondĂ©e).

Description botanique

Une amande, la coquille, ouverte, blanchie.

De forme ovoĂŻde, recouverte d'une peau veloutĂ©e au toucher, verte et duveteuse, l'amande est un fruit Ă  coque ressemblant Ă  une petite pĂȘche verte, dont la chair reste mince, dure et sĂšche et ne devient jamais juteuse.

Sur le plan botanique, le fruit de l’amandier (Prunus dulcis) est une drupe dont la partie externe (composĂ© de l’épicarpe et de l’endocarpe) est d’abord un peu charnue et couverte d’une peau duveteuse, de couleur verte (vert gris bleutĂ©). Le fruit vert est comestible en entier. La chair devient progressivement sĂšche, la partie interne de l’épicarpe, croquante et de bonne saveur chez l’amande verte devient un noyau dur et fibreux Ă  maturitĂ© qui se dĂ©tache bien de la chair[2].

Lorsqu’elle arrive Ă  maturitĂ©, la pulpe s’assĂšche et s’ouvre en deux valves en libĂ©rant le noyau. Cette partie ligneuse, oblongue, jaune ambrĂ©, crevassĂ©e correspond Ă  l’endocarpe. Elle est trĂšs dure et nĂ©cessite un instrument (comme un casse-noix) pour ĂȘtre ouverte. Elle libĂšre alors une graine ou « amande » au sens botanique (dans le monde de la production, on parle d’« amandon » ou d’« amande dĂ©cortiquĂ©e »). La graine est entourĂ©e d’un tĂ©gument brun, lĂ©gĂšrement velu, assez coriace. AprĂšs avoir enlevĂ© cette peau, on obtient une « amande “mondĂ©e” » qui se partage aisĂ©ment entre ses deux cotylĂ©dons et laisse apparaitre la gemmule et la radicule.

L'amande est une graine olĂ©agineuse Ă  la chair pĂąle, croquante, douce ou amĂšre (pour les amandes sauvages). Oblongue et aplatie, pointue Ă  l'extrĂ©mitĂ© portant le germe, l'amande est naturellement trĂšs toxique car elle est trĂšs riche en cyanure. L'amande douce est le produit d'une sĂ©lection par les ĂȘtres humains. Elle contient encore un peu de cyanure, mais en quantitĂ© bien moindre que la graine sauvage (l'amande amĂšre).

Fruit de l’amandier
Drupe Ă©picarpe, duveteux
mĂ©socarpe d’abord charnu puis s’assĂšche et s’ouvre en deux valves
noyauendocarpe, « coque » lignifiée
1 graine, « amande » comestible (ou amandon), entourĂ© d’un tĂ©gument brun

L'amande verte ou amande fraĂźche dĂ©signe un fruit qui n'a pas encore sĂ©chĂ©, rĂ©coltĂ© en juin et juillet, d'aspect tendre et laiteux, de saveur dĂ©licate et dont on peut facilement retirer la peau. À ce stade, la coque de l'amande n'a pas encore complĂštement durci et il est possible de l'ouvrir avec un couteau en passant la lame dans la tranche de la coque.

Par extension, on appelle aussi amande toute graine contenue dans le noyau (abricot, etc.) ou la coque (noisette, noix, etc.) d'un fruit.

Analyse nutritive

Amande
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 2411 kJ
(Calories) (583 kcal)
Principaux composants
Glucides 5,36 g
– Amidon 0,140 g
– Sucres 0,10 g
Fibres alimentaires 13,5 g
Protéines 22,1 g
Lipides 54,1 g
– SaturĂ©s 4,127 g
– OmĂ©ga-3 0,26 g
– OmĂ©ga-6 12,8 g
– OmĂ©ga-9 32,731 g
Eau 5,65 g
Cendres totales 2,65 g
Minéraux et oligo-éléments
Bore 1,4 mg
Calcium 252 mg
Chlore 40 mg
Chrome 0,0059 mg
Cuivre 0,850 mg
Fer 4,1 mg
Iode 0,002 mg
Magnésium 170 mg
ManganĂšse 1,9 mg
Nickel 0,130 mg
Phosphore 454 mg
Potassium 835 mg
Sélénium 0,0035 mg
Sodium 2,0 mg
Zinc 2,2 mg
Vitamines
Provitamine A 0,12 mg
Vitamine B1 0,220 mg
Vitamine B2 0,620 mg
Vitamine B3 (ou PP) 4,2 mg
Vitamine B5 0,580 mg
Vitamine B6 0,155 mg
Vitamine B9 0,045 mg
Vitamine E 27 mg
Acides aminés
Arginine 2 750 mg
Cystine 380 mg
Histidine 520 mg
Isoleucine 880 mg
Leucine 1 460 mg
Lysine 580 mg
MĂ©thionine 270 mg
Phénylalanine 1 160 mg
Thréonine 610 mg
Tryptophane 170 mg
Tyrosine 620 mg
Valine 1 140 mg
Acides gras
Acide myristique 25 mg
Acide palmitique 3 449 mg
Acide stéarique 553 mg
Acide arachidique 100 mg
Acide palmitoléique 431 mg
Acide oléique 32 300 mg
Acide linoléique 12 800 mg
Acide alpha-linolénique 260 mg

Source : Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, 7e Ă©dition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, (ISBN 978-3-8047-5038-8)

Macronutriments

L’amande est une graine riche en lipides (54 %) ce qui en fait un fruit Ă©nergĂ©tique (583 kcal/100 g) mais toutefois moins que la noisette ou la noix (709 kcal/100 g).

Selon les moyennes de la table ci-contre de Souci et al. (2008), elle est trĂšs riche en acides gras monoinsaturĂ©s (32,73 g/100 g) constituĂ©s d’acide olĂ©ique (C18:1 cis-9, omĂ©ga-9), le constituant principal de l’huile d’olive. L’acide olĂ©ique reprĂ©sente 60 % de tous les lipides. Les acides gras polyinsaturĂ©s viennent ensuite avec un taux 23,6 % des lipides. Ils sont reprĂ©sentĂ©s essentiellement par l’acide linolĂ©ique (C18:2, omĂ©ga-6) au taux de 12,8 g/100 g. L’amande est dĂ©pourvue d’acide gras omĂ©ga-3, contrairement Ă  la noix qui en est richement dotĂ©e[n 1].

La composition en acides gras des amandes est trĂšs dĂ©pendante du gĂ©notype. Kodad et al.[3] ont suivi pendant trois ans la composition en acides gras de 44 cultivars d’amandiers de diffĂ©rentes rĂ©gions d’Espagne. Le contenu total en lipides (moyennĂ© sur trois ans) est trĂšs variable puisqu’il peut aller de 51 % pour « Tejada-2 » Ă  65 % pour « Biota ». Pour les acides gras monoinsaturĂ©s, la plage de variation va de 65 % pour « Rumbeta » Ă  80 % pour « Muel » pour l’acide olĂ©ique (en % du contenu en lipides total). Le 60 % de moyenne de Souci et al. (table ci-contre) est donc en dessous de cette fourchette. La tendance que peuvent avoir les amandes Ă  rancir au cours du stockage est liĂ©e Ă  l’oxydation des acides gras insaturĂ©s. On exprime la qualitĂ© d’une amande par son rapport acide olĂ©ique / linolĂ©ique (O/L). « Redonda de la Palma » a le ratio O/L=5,5 le plus Ă©levĂ©. Cette Ă©tude a pu montrer que certains cultivars (« Redonda de la Palma », « Liso », « Del Cid », « Muel ») avaient un contenu Ă©levĂ© et stable en acide olĂ©ique (>75 %) et faible en acide linolĂ©ique (<17 %). Ils mĂ©ritent donc d’ĂȘtre introduits dans les programmes de sĂ©lection des amandiers.

Une Ă©tude semblable sur les cultivars californiens par Sathe et al.[4] (2008) a trouvĂ© aussi des variations trĂšs amples des concentrations en acides gras suivant les variĂ©tĂ©s, toutefois avec des plages dĂ©calĂ©es vers le bas par rapport aux variĂ©tĂ©s espagnoles. Ainsi la composition en acide olĂ©ique (C18:1) est comprise entre 60 % et 74 % (des lipides) soit de % en moins. La mesure de la concentration en acide alpha-linolĂ©nique (C18:3) donne 0,07 Ă  0,08 %, confirmant sa quasi-absence. Mais cet inconvĂ©nient nutritionnel est un avantage commercial puisque les amandes se conservent plus longtemps sans rancir que les noix.

Le second macronutriment important est constituĂ© des protĂ©ines. Le taux de 22 % de protĂ©ines dans l’amande est particuliĂšrement Ă©levĂ©, comparĂ© Ă  celui de la noix ou de la noisette (environ 13 %). Il est de l’ordre de celui de la viande ou du poisson[5] (20 %). Par contre, un certain nombre d’acides aminĂ©s essentiels sont en trĂšs faible quantitĂ© (Ahrens et al.[6], 2005). Les premiers acides aminĂ©s limitants sont la mĂ©thionine + la cystĂ©ine, suivis par la lysine et la thrĂ©onine. La valeur du score chimique corrigĂ© de la digestibilitĂ© suggĂšre que « les protĂ©ines de l’amande sont d’une qualitĂ© nutritive mĂ©diocre »[6]. Toutefois pour un adulte, dans la mesure oĂč il consomme une alimentation variĂ©e, riche en acides aminĂ©s soufrĂ©s (mĂ©thionine + cystĂ©ine), les amandes peuvent fournir une source prĂ©cieuse de protĂ©ines alimentaires.

Les glucides sont prĂ©sents dans l’amande en faible quantitĂ© (5,3 %) ; ils sont principalement composĂ©s de saccharose, de raffinose, de glucose et de fructose. Enfin, l'amande est riche en fibres alimentaires (13,5 g/100 g).

Micronutriments

L’amande est un aliment riche en micronutriments (vitamines et minĂ©raux). Elle est particuliĂšrement riche en vitamine E (constituĂ© essentiellement de quatre tocophĂ©rols). Les trois tocophĂ©rols mesurĂ©s par Kodal et al.[3] varient significativement avec la variĂ©tĂ© et l’annĂ©e de production. L’α-tocophĂ©rol est dominant (allant de 313 mg.kg−1 pour la variĂ©tĂ© espagnole « Muel » en 2009, Ă  616 mg.kg−1 pour « Araguayo-2 » en 2010). Pour cette mĂȘme annĂ©e 2010, la variĂ©tĂ© « Araguayo-2 » avait aussi 1,97 mg.kg−1 de ÎŽ-tocophĂ©rol et 28,01 mg.kg−1 de Îł-tocophĂ©rol. Soit un tocophĂ©rol total trĂšs important de 646 mg.kg−1 et de mĂȘme ordre de grandeur que pour la noix (variĂ©tĂ© « Chandler »). Mais la diffĂ©rence majeure avec la noix est qu’ici α-tocophĂ©rol est dominant alors que pour la noix c’est le Îł-tocophĂ©rol (qui est une forme biologiquement moins active que α-tocophĂ©rol).

L'amande est aussi relativement riche en vitamine B2 et B9[7].

Elle est riche en cuivre, manganĂšse, magnĂ©sium et phosphore (par ordre dĂ©croissant du % de VNR). Par ailleurs, la teneur en sodium de l’amande Ă©tant trĂšs faible (1-mg/100 g), le rapport potassium/sodium est compris entre 360 et 900 ce qui est exceptionnel pour un aliment naturel. Ceci peut constituer un avantage pour les rĂ©gimes hyposodĂ©s.

Composés phénoliques

D’aprùs PhenolExplorer, l’amande contient divers flavonoïdes tels que des flavanols :

Les flavanols de l’amande (avec son tĂ©gument) en mg/100 g (d’aprĂšs Phenol-Explorer[8])
(+)-catéchine(+)-gallocatéchine
3-O-gallate
(-)-épicatéchine(-)-épigallocatéchine
1,280,460,592,60

ainsi que

Tous ces flavonoĂŻdes sont situĂ©s dans le tĂ©gument de l’amande. Donc, une fois Ă©mondĂ©e, l’amande n’a plus ces flavonoĂŻdes.

Dans le cadre d’une Ă©tude comparative du contenu phĂ©nolique des amandes de dix fruits Ă  coque du commerce, Yang et al.[9] ont procĂ©dĂ© Ă  une extraction par solvant des composĂ©s phytochimiques libres et liĂ©s. Ils ont Ă©tabli par la mĂ©thode colorimĂ©trique de Folin-Ciocalteu que la noix commune possĂ©dait le contenu phĂ©nolique largement le plus grand avec la noix de pĂ©can (1 464 mg/100 g), suivis par la cacahouĂšte, la pistache (572 mg/100 g), la noix de cajou (316 mg/100 g), la noisette (315 mg/100 g) et l’amande (213 mg/100 g)

noix commune > noix de pécan > cacahouÚte > pistache > 
> noisette > amande>noix du Brésil

Une méthode colorimétrique a déterminé le contenu en flavonoïde total[9] :

NoixPécanCacahouÚteNoix de cajouNoisetteAmandeActivités antioxydantes
de 10 fruits Ă  coque[9]
Contenu phénolique total (mg/100 g)

1 5801 464646316315213
Contenu flavonoĂŻde total (mg/100 g)
7457051906411493
Activité antioxydante totale (”mol vit. C)
4584278130725

Les mesures d’activitĂ© antioxydante de Yang et al.[9] ont Ă©tabli une suprĂ©matie Ă©crasante de la noix commune et de la noix de pĂ©can, suivie de trĂšs loin par la pistache, l'amande et la noisette (sans diffĂ©rence significative entre les deux derniers). La noix commune a une activitĂ© de 458 Â”mol/g (en Ă©quivalent de micromoles de vitamine C par gramme d’échantillon), soit 18 fois plus que celles de l’amande (25 Â”mol/g). Cette Ă©tude suggĂšre que plus le contenu phĂ©nolique total est grand, plus est importante l’activitĂ© antioxydante.

Utilisations

Utilisation alimentaire

Amandes mondées (ou émondées). Le tégument brun est retiré, aprÚs trempage.

Elle se mange fraĂźche ou sĂ©chĂ©e. Les premiĂšres amandes douces fraĂźches de la saison se dĂ©gustent en dessert. FraĂźche, elle est croquante, juteuse et lĂ©gĂšrement Ăąpre. SĂšche, elle est ferme, cassante, sucrĂ©e et lĂ©gĂšrement amĂšre. La graine sĂ©chĂ©e peut ĂȘtre entiĂšre, grillĂ©e, effilĂ©e, pilĂ©e, mondĂ©e, en pĂąte, en crĂšme ou en lait ; elle se consomme telle quelle ou entre dans la prĂ©paration de nombreux gĂąteaux.

C'est l'un des 13 desserts du NoĂ«l provençal, qui comptent Ă©galement le nougat, dont elle est un des principaux ingrĂ©dients. Elle se mange aussi en dragĂ©e, en praline, calisson, touron ou en fruit dĂ©guisĂ©, dans la frangipane ou la pĂąte d'amande (ou massepain). L’amande est un constituant important des pĂątisseries orientales (baklava, briwat, etc.). Les boulettes d'amandes Kaaber el-louz, ou "cailloux de Carthage" sont une recette tunisienne.

L'amande peut également accompagner le poisson (truite), la viande (poulet, pigeon) et diverses préparations (couscous, farces, beurres composés).

Les nouveaux rythmes de vie ont favorisĂ© en Europe occidentale et en AmĂ©rique du Nord, le grignotage et la consommation frĂ©quente d'en-cas. Pour rĂ©pondre au besoin de produits naturel sains, les industriels de l’agroalimentaire incorporent de plus en plus de fruits Ă  coque (noix, amandes et noisettes) dans les produits alimentaires, selon une Ă©tude menĂ©e par Innova Market Insight[10] (2015).

L'amande amĂšre peut ĂȘtre toxique mĂȘme en petite quantitĂ© car elle contient de l’amygdaline capable de se transformer en acide cyanhydrique, toxique. L'amande amĂšre s'utilise cependant Ă  faible dose en pĂątisserie et en confiserie (par exemple, en arĂŽme, dans la prĂ©paration du massepain, ou du calisson).

Actuellement, de nombreuses boissons Ă  base d’amande, dite « Lait d'amande », sont disponibles dans le commerce sous forme de brique d’un litre. Au Moyen Âge, le lait d’amande a constituĂ© un aliment de base des cuisines du monde chrĂ©tien et musulman, car le lait de vache ne se conservait pas longtemps sans se gĂąter. De nos jours, le lait d’amande s’utilise en remplacement du lait de vache pour la rĂ©alisation de tartes aux lĂ©gumes, pĂątes Ă  crĂȘpes, etc. Au petit-dĂ©jeuner, on l’utilise pour faire tremper le muesli. Il est recherchĂ© par les vĂ©gĂ©tariens ou les personnes intolĂ©rantes au lactose du lait animal. Le lait d’amande du commerce est fait de 2,8 % Ă  % d’amande et d’eau (additionnĂ©e Ă©ventuellement de sucre, arĂŽmes naturels, carraghĂ©nane et autres additifs). On peut le faire avec des amandes Ă©mondĂ©es qu’on fait tremper une nuit. Ensuite, on les Ă©goutte et les passe au blender avec de l’eau. On trouve aussi des pots de purĂ©e d’amandes blanches ou complĂštes. La purĂ©e d’amande peut ĂȘtre utilisĂ©e au petit-dĂ©jeuner sur les tartines ou comme condiment pour les lĂ©gumes ou le riz.

L'orgeat que l'on consomme de nos jours est une boisson fabriquée à partir d'amandes.

L'amande est trÚs riche en lipides et protéines.

Autres utilisations

Savon Ă  froid au lait d'amande.

L'huile d'amande amÚre extraite du noyau est, depuis l'Antiquité, trÚs utilisée pour ses propriétés cosmétiques, adoucissantes et hydratantes en cas d'inflammation cutanée (cicatrisante et anti-inflammatoire en cosmétologie). Elle adoucit et tonifie la peau et est utilisée en dermatologie.

Elle est utilisée comme ingrédient dans la conception des savons artisanaux avec la méthode de saponification à froid. Sa couleur n'est pas d'un blanc pur comme les savons industriels mais plutÎt "blanc cassé" si le tégument brun été retiré aprÚs trempage ou jaune si l'on n'a pas retiré le tégument.

Elle est aussi laxative, utilisée par les éleveurs et vétérinaires comme purgatif pour le bétail.

ToxicitĂ© de l’amande amĂšre

La molĂ©cule indirectement responsable de l’amertume et de la toxicitĂ© de l’amande est l’amygdaline. Elle peut s’accumuler dans les amandes amĂšres Ă  un taux mille fois supĂ©rieur Ă  celui prĂ©sent dans les amandes douces[11]. L’amygdaline est un glycoside cyanogĂšne prĂ©sent dans les tissus de nombreuses plantes qui s’hydrolyse (par l’action d’un complexe enzymatique) aprĂšs lĂ©sion des cellules en donnant de l’acide cyanhydrique (HCN), du benzaldĂ©hyde et du glucose. La rĂ©action qui s’effectue en plusieurs Ă©tapes, a pour bilan final :

amygdaline + 2 H2O → acide cyanhydrique + benzaldĂ©hyde + 2 glucoses

La benzaldĂ©hyde est un liquide Ă  odeur d’amande amĂšre qui est utilisĂ© comme arĂŽme alimentaire, par exemple dans le kirsch fantaisie ou le traitement des vins. L’acide cyanhydrique possĂšde aussi un lĂ©ger goĂ»t d’amande amĂšre.

AprĂšs ingestion, l’amygdaline est hydrolysĂ©e en cyanure dans l’intestin grĂȘle par action des ÎČ-glucuronidases du microbiote intestinal. Sinon le simple broyage d’amandes amĂšres, suffit Ă  mettre en contact l’amygdaline avec la ÎČ-glucuronidase des tissus de l’amande (Ă©mulsine) et Ă  provoquer son hydrolyse.

La toxicitĂ© provient de la formation de l’ion cyanure (N≡C−) qui aprĂšs absorption par un humain, se fixe sur les atomes de fer contenus dans l’hĂ©moglobine et la cytochrome c oxydase mitochondriale. Par cette action, il empĂȘche alors l’utilisation de l’oxygĂšne apportĂ© par le sang. Certaines cellules, comme les neurones situĂ©s au niveau de la base de la moelle allongĂ©e (bulbe) oĂč se trouve le centre respiratoire, sont particuliĂšrement sensibles Ă  cette action. Par consĂ©quent, le cyanure entraĂźne une diminution de l’activitĂ© respiratoire Ă  l’origine de multiples atteintes neurologiques, respiratoires et cardio-vasculaires.

Le cyanure a une toxicitĂ© aiguĂ« trĂšs Ă©levĂ©e. La dose orale lĂ©tale de cyanure a Ă©tĂ© estimĂ©e chez l’homme Ă  environ 0,5 Ă  3,5 mg/kg de masse corporelle[12].

Afin de dĂ©terminer le contenu en cyanure que les amandes peuvent gĂ©nĂ©rer par hydrolyse, N. Chaouali et al.[13] (2013), ont broyĂ© un lot de diverses amandes puis les ont laissĂ© macĂ©rer Ă  38 °C pendant 12 heures afin de provoquer l'hydrolyse de l’amygdaline. Ils ont mesurĂ© le niveau d’acide cyanhydrique par la mĂ©thode argentomĂ©trique de trois variĂ©tĂ©s d’amandes douces, de trois exemplaires d’amandes amĂšres et de cinq amandes d’abricot, provenant de Tunisie. L’analyse menĂ©e par Y. Zebbiche et al.[14] par chromatographie en phase gazeuse, sur des amandes amĂšres et des amandes d’abricot provenant de diffĂ©rentes rĂ©gions d’AlgĂ©rie, broyĂ©es et laissĂ©es Ă  macĂ©rer pendant 24 heures (nĂ©cessaire pour une hydrolyse complĂšte), a donnĂ© des valeurs nettement plus Ă©levĂ©es.

Concentration moyenne de HCN (min. et max. en mg/kg)
Amande douceAmande amùreAmande d’abricotAuteurs
27 - 32918 - 1215540 - 1193Chaouali et al.[13]

2828 - 4146383 - 2774Zebbiche et al.[14]

Les amandes amĂšres rĂ©coltĂ©es Ă  Tlemcen ont le taux le plus Ă©levĂ© de 4 146 mg/kg de cyanure d’hydrogĂšne. Le taux moyen des amandes algĂ©riennes est de 3 584 mg/kg pour une masse moyenne de 0,92 g. Pour Zebbiche et al., le nombre d’amandes amĂšres pouvant ĂȘtre responsables d’une intoxication mortelle par le cyanure d’hydrogĂšne libĂ©rĂ© varie de 11 Ă  21 amandes amĂšres. Un rapport sur un cas d'intoxication datant de 1982 indique que les amandes amĂšres consommĂ©es par la victime contenaient 469 mg de cyanure pour 100 g. L'ingestion d'une douzaine d'amandes seulement aurait pu lui ĂȘtre fatale si elle n'avait pas Ă©tĂ© secourue[15]. D’aprĂšs le Centre Antipoison d’Alger, les intoxications aux hĂ©tĂ©rosides cyanogĂšnes touchent particuliĂšrement les jeunes enfants (97 %).

Un cas survenu dans le midi de la France chez une fillette de 30 mois (14 kg) Ă  qui son grand-pĂšre a offert 5 amandes cueillies sur un amandier a Ă©tĂ© rapportĂ© en 2010[16]. Dix minutes aprĂšs l’ingestion, l’enfant Ă©tait pĂąle et avait des difficultĂ©s Ă  tenir la tĂȘte droite. Dans la voiture qui l’emmenait aux urgences, elle connut une conscience fluctuante suivie de crises Ă©pileptiques. Une perfusion de hydroxocobalamine fit disparaĂźtre les manifestations neurologiques en 15 minutes.

En France, les cas d’intoxication par les hĂ©tĂ©rosides cyanogĂšnes concernent principalement la consommation d’amandes d’abricot, rĂ©putĂ©es avoir des propriĂ©tĂ©s « anticancer ». Il paraĂźt nĂ©cessaire d’alerter sur les risques d’intoxication encourus en cas de consommation aux doses prĂ©conisĂ©es sur internet dans le prĂ©tendu « traitement du cancer ». Cette allĂ©gation se retrouvant dans toute l’Europe a abouti Ă  une mise en garde de l’Agence europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments (Efsa). En 2016, l’Efsa a Ă©tabli un niveau de sĂ©curitĂ© pour une exposition unique ponctuelle au cyanure d’hydrogĂšne de 20 ”g/kg de poids corporel[17], soit environ 1 Ă  3 amandes d'abricot pour les adultes et la moitiĂ© d’une petite amande pour les jeunes enfants.

Propriétés physiologiques

En raison de sa richesse en lipides et en protĂ©ines, on sait depuis longtemps que l’amande apporte beaucoup d’énergie sous un faible volume. Cependant, depuis une vingtaine d'annĂ©es, des recherches ont permis de dĂ©couvrir et argumenter d'autres effets physiologiques.

Sur le systĂšme cardio-vasculaire

Un premier essai clinique a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 1992 auprĂšs de volontaires hypercholestĂ©rolĂ©miques soumis Ă  deux rĂ©gimes successifs de trois semaines, l’un avec 100 g/jour d’amandes, l’autre sans amandes. Il a Ă©tĂ© constatĂ© que la cholestĂ©rolĂ©mie moyenne a diminuĂ© de 8,5 % lors du rĂ©gime avec amande comparĂ©e Ă  celui sans amande[18]. Un second essai clinique assez similaire comportant quatre semaines de traitement de sujets hypercholestĂ©rolĂ©miques confirma le premier avec des baisses de 7,5-15 % de la cholestĂ©rolĂ©mie et surtout de 10-19 % de la LDL-cholestĂ©rolĂ©mie (« mauvais cholestĂ©rol ») chez les sujets traitĂ©s par 100 g/jour d’amande comparĂ©s Ă  d’autres sujets soumis Ă  deux rĂ©gimes distincts sans amande[19]. Plus rĂ©cemment, des doses plus modĂ©rĂ©es d’amandes (~ 37 g/jour) furent administrĂ©es durant un mois Ă  des patients hypercholestĂ©rolĂ©miques. Elles aboutirent Ă  une diminution moyenne statistiquement significative de 4,4 % du taux de LDL-cholestĂ©rol dans le sang. À une dose plus Ă©levĂ©e (~ 74 g/jour), la diminution fut de 9,4 %[20]. En 2003, ce furent 25 volontaires aux cholestĂ©rolĂ©mies normales qui furent soumis pendant 4 semaines Ă  un rĂ©gime dĂ©fini dans le cadre du « National CholestĂ©rol Education Program’s » des États-Unis, enrichi ou pas en amandes Ă  raison de 0 %, 10 % (34 g/jour) ou 20 % (68 g/jour) de l’énergie totale fournie. RĂ©sultat : une baisse significative de 7 % de la LDL-cholestĂ©rolĂ©mie fut constatĂ©e dans le groupe au rĂ©gime enrichi par 20 % d’amandes (mais pas dans celui Ă  10 % d’amandes). Cette baisse correspond Ă  une rĂ©duction estimĂ©e Ă  11 % du risque d’accident cardiovasculaire[21]. D’autres essais ont permis de constater que des rĂ©gimes alimentaires de 4 semaines, riches en protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, phytostĂ©rols, fibres et accompagnĂ©s de 32 g/jour d’amandes se sont avĂ©rĂ©s presque aussi efficaces qu’un traitement par un mĂ©dicament hypocholestĂ©rolĂ©miant accompagnĂ© d’un rĂ©gime pauvre en lipides saturĂ©s et riche en blĂ© complet[22] - [23]

Incidence sur le poids corporel

MalgrĂ© sa richesse en lipides et protĂ©ines, des travaux commencĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 2000 ont montrĂ© que lors de rĂ©gimes, la consommation d'amandes n'entraĂźne pas de prise de poids. Une premiĂšre Ă©tude a rĂ©uni 27 hommes et femmes atteints d’hyperlipĂ©mie qui ont Ă©tĂ© soumis pendant un mois Ă  un rĂ©gime hypocalorique (~ 423 kcal/jour) additionnĂ© soit de 100 g/jour d’amandes, soit de 50 g/jour d’amandes avec une demi-portion de petit pain, soit d’un petit pain uniquement. Les rĂ©sultats ont montrĂ© que la consommation d’amandes n’a pas provoquĂ© de prise de poids[24]. Une seconde Ă©tude d’une durĂ©e de six mois a Ă©tĂ© menĂ©e avec des sujets en surpoids ou obĂšses alimentĂ©s par deux rĂ©gimes basses calories Ă©quivalents, l’un comprenant 84 g/jour d’amandes et l’autre riche en glucides complexes et pauvres en lipides. Au terme de l’essai, les pertes de poids furent plus Ă©levĂ©es parmi les sujets soumis au rĂ©gime modĂ©rĂ© en lipides (celui avec amandes) qu’avec celui pauvre en lipides[25].

Pouvoir antioxydant

Une Ă©quipe de chercheurs chinois et amĂ©ricains sous la direction de Ning Li[26] a mis en Ă©vidence qu’en mangeant une poignĂ©e d'amandes chaque jour, on augmente ses dĂ©fenses anti - radicaux libres et on diminue le stress oxydatif que provoquent notamment les substances contenues dans la fumĂ©e de tabac.

CaractĂšre aromatique

Amandes.

L'arÎme de l'amandier, ou de l'amande, est défini comme caractÚre aromatique basique. On parle alors :

  • d'odeur de la fleur d'amandier, parfois dĂ©celĂ©e dans des vins blancs.
  • d'arĂŽme de l'amande sĂšche, proche de la vanilline, frĂ©quent sur des vieux vins blancs.
  • du caractĂšre d'amande amĂšre de nombreux crus primeurs blancs.
  • du goĂ»t discret de noyau d'amande de certains vieux vins rouges.
  • d'arĂŽme d'amande grillĂ©e, de certains vins blancs de garde.

Production

Les principaux pays producteurs d’amandes en coque sont d’aprùs FAOSTAT[27] :

Rang Pays 2016 (t) 2017 (t) 2018 (t) 2019 (t)
1Drapeau des États-Unis États-Unis 970 688 1 029 655 1 872 500 1 936 840
2 Drapeau de l'Espagne Espagne 199 167 255 503 339 033 340 420
3 Drapeau de l'Iran Iran132 148111 845 139 029 177 015
4 Drapeau de la Turquie Turquie85 00090 000 100 000 150 000
5 Drapeau de l'Australie Australie72 90275 373 69 880 146 410
6 Drapeau du Maroc Maroc112 681116 923 117 270 102 185
7 Drapeau de l'Italie Italie74 58479 599 79 801 77 300
Monde2 145 4262 239 697 3 224 900 3 497 148

Calibre

Pour le calibre il s’agit de 4 types : pour le premier de 20 à 17 mm, le deuxiùme de 17 à 14 mm, le troisiùme de 14 a 10 mm et le dernier de 10 à 5 mm.

Variétés

Il existe plus de 50 variétés d'amandes couramment cultivées. Parmi les plus connues et exploitées, on peut citer selon les pays :

  • En Belgique et Hollande
    • Robijn (P. amygdalus x P. persica)
  • En France[28] - [29]
    • AĂŻ : traditionnelle, Bouches-du-RhĂŽne et Vaucluse ; Ă  coque tendre, tardive, elle rĂ©siste aux gelĂ©es, maturitĂ© mi-septembre. Saveur trĂšs sucrĂ©e. Riche en huile, elle est utilisĂ©e en confiserie et cosmĂ©tique
    • ArdĂ©choise : traditionnelle ; Ă  coque tendre, amande de table, poids moyen de l’amandon 1,5 g, rĂ©siste bien aux maladies cryptogamiques mais floraison prĂ©coce[30]
    • Ferraduel : crĂ©ation INRA, rĂ©pandue en Languedoc-Roussillon, Provence, Corse ; Ă  coque dure, floraison trĂšs tardive, pour la confiserie, les dragĂ©es, le nougat
    • FerragnĂšs : crĂ©ation INRA, rĂ©pandue en Languedoc-Roussillon, Provence, Corse ; Ă  coque dure, trĂšs productive et rĂ©guliĂšre. Floraison trĂšs tardive. Saveur trĂšs sucrĂ©e. Pour la confiture
    • Ferrastar : crĂ©ation INRA, rĂ©pandue en Languedoc-Roussillon, Provence, Corse, Ă  coque dure, hybride de Cristomorto x ArdĂ©choise, trĂšs rustique, floraison trĂšs tardive. Saveur trĂšs aromatique, lĂ©gĂšrement musquĂ©e et sucrĂ©e. Pour la confiserie, aux pralines et Ă  la pĂąte d’amande
    • Fournat de Brezenaud : traditionnelle
    • Languedoc : traditionnelle dans le Languedoc et en Provence
    • Lauranne : crĂ©ation INRA, en Languedoc-Roussillon, Provence, Corse, Ă  coque dure, premiĂšre variĂ©tĂ© autofertile cultivĂ©e en Corse ; le fruit est fortement mucronĂ© ; petite amande Ă  la saveur lĂ©gĂšrement sucrĂ©e. pour la pĂątisserie[30]
    • Mandaline : crĂ©ation INRA, rĂ©pandue dans le Sud-Est
    • Marcona
    • Princesse (ou Sultane ou Amande de Provence) : traditionnelle, trĂšs prĂ©coce, elle mĂ»rit dĂ©but juillet, Ă  coque tendre, de forme allongĂ©e, sa saveur est fine et elle se conserve longtemps sans rancir ; sa coque est demi-dure[30]
    • Sultane : traditionnelle
    • Texas, Ă  coque tendre, arbre trĂšs vigoureux et productif, amande Ă  saveur sucrĂ©e et aromatique, destinĂ©e au nougat, pĂąte d’amande et amandes grillĂ©es
  • En Espagne[28] et Portugal[28]
    • Ayle, Desmayo Larguetta, Desmayo rojo, Glorieta, Guara, Largueta, Malaguena, Mallorca, Masbovera, Marcona, Mollar de Tarragona, Moncayo, Planeta, Valencia, Vayro, Marinada...
  • En Italie[28]
    • Arrubia, Avola, Casteltermini, Cavaliera, Contino, Cossu, Occhiorosso, Pilusedda, Pizzutella, Prima Bari, Rana, Romana, Scummissa, Tuono, etc.
  • En GrĂšce
    • AĂŻ, Ferraduel, FerragnĂšs, Texas, ...
  • Au Maroc[31]
    • Abiod, Desmayo Larguetta, Fournat de Brezenaud, Marcona, Nec plus ultra, Non pareil, etc.
  • En Tunisie[32]
    • AĂŻ, Avola, Desmayo Laguetta, Ferraduel, FerragnĂšs, Fournat de Brezenaud Marcona, Peerless, Tuono, Zaaf, ...
  • Aux États-Unis[33] (essentiellement en Californie) :
    • Nonpareil : coque souple, taille moyenne, forme plate
    • Carmel : coque souple, taille moyenne, forme Ă©troite
    • Butte : coque semidure, taille petite, forme courte, charnue, fortement ridĂ©e
    • Padre : coque dure, taille petite, forme courte large
    • Mission : coque dure, taille petite, marron foncĂ©
    • Peerless et Fritz, Monterey, Price, Sonora, California, Neplus, Wood Colony, Aldrich
  • Au Chili
    • Carmel, Nonpareil, etc.
  • Autres variĂ©tĂ©s rĂ©centes issues des États-Unis pour amateurs (autofertiles et rustiques) :
    • All in One
    • Garden Prince

Symbolique religieuse de l’amande

Le Christ tenant le Livre, dans une mandorle, entourĂ© des quatre Ă©vangĂ©listes reprĂ©sentĂ©s par leurs attributs. C’est la plus ancienne reproduction du Christ tĂ©tramorphe en Occident. Bas-relief du VIIe siĂšcle Ă  la tĂȘte du sarcophage de Saint-Agilbert dans la crypte Saint-Paul Ă  Jouarre (Seine-et-Marne).
ReprĂ©sentation du Christ dans une mandorle, entourĂ© par les emblĂšmes des quatre Ă©vangĂ©listes. Arcature centrale de la façade du XIIe siĂšcle de la CathĂ©drale Saint-Pierre (de style roman), AngoulĂȘme, Charente.

L’amandier, appelĂ© shaked ou luz dans la Bible, est mentionnĂ© Ă  plusieurs reprises dans la GenĂšse en relation avec Jacob. « Arbre mystĂ©rieux », l’amandier symbole d’immortalitĂ© du Dieu, annonce une vie nouvelle pour l’homme[34]. JĂ©rĂ©mie (I, 2) se rĂ©fĂšre au nom de l’arbre signifiant « vigilant » ou « celui qui veille », pour indiquer que l’amandier veille comme le sage aux signes du temps pour dĂ©celer l’arrivĂ©e du printemps qu’il annonce « impatiemment » aux hommes par sa floraison.

Les liens bibliques entre le ciel et la terre, de gloire et d’éternitĂ©, se retrouvent dans la « mandorle », cette « gloire » en forme d’amande (de l’italien mandorla) qui concrĂ©tise le rayonnement Ă©manant d’un personnage divin ou cĂ©leste. Dans l’iconographie chrĂ©tienne, l’Ascension connaĂźt une nouvelle reprĂ©sentation au VIe siĂšcle en Syrie. Elle reprĂ©sente le Christ « en majestĂ© » de face, debout et immobile, comme nimbĂ© de lumiĂšre, entourĂ© d’une mandorle, figurant une « coquille protectrice ». Le Christ tient un livre dans la main gauche et bĂ©nit de la main droite, et dĂ©tail insolite, il est entourĂ© de la Vierge Marie, pourtant absente des rĂ©cits bibliques de l’Ascension, et de Saint Paul, dont la chronologie confirme l’absence[35]. Ce type de reprĂ©sentation, inspirĂ© du traitement iconographique de l'apothĂ©ose de l'empereur dans la tradition romaine, a Ă©tĂ© souvent largement utilisĂ© dans la dĂ©coration monumentale des Ă©glises byzantines.

Tout comme la coque dure du fruit de l’amandier contient le trĂ©sor fabuleux de l’amande, la mandorle est capable de « contenir » la divinitĂ©, la RĂ©alitĂ© divine et la VĂ©ritĂ© cachĂ©es sous des apparences humaines. L’Europe occidentale va Ă©galement adopter cette reprĂ©sentation du Christ insĂ©rĂ© dans une mandorle Ă  partir du VIIe siĂšcle av. J.-C., dans la crypte Saint-Paul Ă  Jouarre, dans une figuration d’inspiration byzantine. L’inscription du Christ dans une mandorle sur le tympan de la porte des Ă©glises romanes puis gothiques rĂ©vĂšle le symbolisme du passage de l’extĂ©rieur de l’église Ă  l’intĂ©rieur et prĂ©figurant le passage des vivants du monde terrestre au monde cĂ©leste.

La mandorle devient dans le langage symbolique l’annonce de la rĂ©surrection et s’appliquera aussi Ă  la Vierge Marie lors de la Dormition, sa montĂ©e mystique au ciel aprĂšs sa mort[34]. Au temps des Romains, on jetait des amandes sur les mariĂ©s pour leur garantir bonheur, chance, santĂ© et une belle descendance.

Calendrier

Le 18e jour du mois de thermidor du calendrier républicain / révolutionnaire français est dénommé jour de l'amande[36], généralement chaque 5 août du calendrier grégorien.

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. L’acide α-linolĂ©nique omĂ©ga-3 est indispensable car il permet Ă  l’organisme de synthĂ©tiser l’EPA et le DHA.

Références

  1. Abderrazak Marouf et Joël Reynaud, La botanique de A à Z ; 1662 définitions, Dunod, 2007.
  2. Fruits et légumes du marché Biologie et Multimédia - Sorbonne Université - UFR des Sciences de la Vie, « Amande » (consulté le )
  3. O. Kodad, G. Estopanan et al., « Oil content, fatty acid composition and tocopherol concentration in the Spanish almond genebank collection », Scienta Horticulturae, vol. 177,‎ , p. 99-107.
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  10. Williams Roffe-Rackind, « Les amandes et fruits à coque ont le vent en poupe (2015) » (consulté le )
  11. (en) S. Thodberg et al., « Elucidation of the Amygdalin Pathway Reveals the Metabolic Basis of Bitter and Sweet Almonds (Prunus dulcis) », Plant Physiol., vol. 178, no 3,‎ , p. 1096-1111 (lire en ligne)
  12. Prof. E. Thiry, ComitĂ© scientifique de l’Agence fĂ©dĂ©rale pour la SĂ©curitĂ© de la ChaĂźne Alimentaire, « Proposition d’une limite d’action pour l’acide cyanhydrique dans les amandes d’abricot amĂšres et douces », SciCom, vol. 14,‎ (lire en ligne)
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