Abricot
L'abricot est le fruit d'un arbre généralement de petite taille appelé abricotier, de la famille des Rosaceae. Le nom scientifique de l'abricotier est Prunus armeniaca (prune d'Arménie). Il appartient au sous-genre des Prunus, section Armeniaca avec les quatre autres abricotiers du monde.
Ătymologie
AttestĂ© dĂšs le XVIe siĂšcle, le mot est passĂ© de l'arabe au français via le catalan « albercoc », lâespagnol « albaricoque » ou le portugais « albricoque »[1]. Le terme arabe ŰŁÙÙÙŰšÙ۱ÙÙÙÙÙ ÊŸ(« Äl-barkuk ») est lui mĂȘme issu du grec ÏÏαÎčÎșÏÎșÎčÎżÎœ, praikĂłkion, qui vient du latin « praecoquum », câest-Ă -dire « (le fruit) prĂ©coce »[1].
Description
L'abricot est un fruit charnu, une drupe, de forme arrondie, possédant un noyau dur contenant une seule grosse graine, ou amande.
La chair est sucrĂ©e, peu juteuse, jaune orangĂ© et ferme â la teneur en carotĂšne ou provitamine A est Ă©levĂ©e, câest elle qui donne la couleur orangĂ©e et lâabricot est riche en pectines qui se gonflent facilement dâeau et qui lui confĂšrent son cĂŽtĂ© moelleux. L'abricot se sĂ©pare aisĂ©ment en suivant le sillon mĂ©dian.
La peau veloutĂ©e, dont la couleur peut aller du jaune au rouge, est parfois piquetĂ©e de « taches de rousseur » et se mange. La couleur rouge nâest pas gage de maturitĂ© (le degrĂ© de maturitĂ© est apprĂ©ciĂ© par le parfum et la souplesse du fruit) et l'abricot mĂ»rit aprĂšs sa cueillette : il est climactĂ©rique.
Histoire
L'abricot est, comme la pĂȘche, un fruit Ă noyau du genre Prunus originaire de Chine[2].
Des abricotiers sauvages poussent dans la chaßne des Tian Shan, d'Asie centrale (Kirghizstan et Xinjiang en Chine) et dans diverses régions de Chine (Gansu, Hebei, Henan, Jiangsu, Liaoning, Nei Mongol, Ningxia, Qinghai, Shaanxi, Shandong, Shanxi, Sichuan) ainsi qu'en Corée et au Japon[3].
L'abricotier est cultivé en Chine depuis 2 000 ans[4]. En raison de cette culture ancienne sur de vastes zones à l'ouest et au nord du territoire chinois, il est difficile de déterminer sa distribution d'origine exacte, car on ne peut savoir quelles sont les formes vraiment sauvages et celles échappées des cultures. Toutefois, les derniÚres études de la structure génétique des populations permet à Yuan et al.[5] (2007), d'affirmer que le centre de diversité de l'abricotier se trouve dans le Xinjiang. Ses ressources génétiques y sont trÚs abondantes.
L'introduction de l'abricotier au Proche-Orient s'est faite à travers l'Iran (« abricot » se dit en persan « zerdalou ») et l'Arménie[6], aux alentours du Ier siÚcle avant notre Úre[7]. Les Grecs puis les Romains ne prirent connaissance de l'abricotier qu'à cette époque. Inconnu du temps de Théophraste, ce n'est qu'au Ier siÚcle qu'on trouve des mentions de ce fruit dans les textes : le médecin grec Dioscoride l'appelle Mailon armeniacon « pomme d'Arménie » et Pline fait une allusion obscure à une variété portant le nom de praecocium (précoce).
La dénomination en latin scientifique de armeniaca a été utilisée la premiÚre fois par le naturaliste suisse Gaspard Bauhin (dans Pinax theatri botanici). La croyance en une origine arménienne fut entérinée par Linné qui baptisa l'espÚce Prunus armeniaca (1753). D'aprÚs de Candolle (Origine des plantes cultivées, 1882), ce serait le botaniste Joseph Decaisne qui serait le premier à avoir soupçonné l'origine chinoise de l'arbre. Il avait reçu des échantillons du Dr Bretschneider d'abricots sauvages « des montagnes de Pékin »(« Le fruit est petit ... sa chair est jaune rougeùtre, d'une saveur acide, mais mangeable ») et d'abricots cultivés aux environs de Pékin, deux fois plus gros et semblables à nos abricots.
Au début de notre Úre, quelques centaines d'années aprÚs son arrivée en Arménie, la culture de l'abricotier était bien établie en Syrie, Turquie, GrÚce et Italie[7].
L'abricotier aurait été introduit en France par deux voies[8] :
- d'une part en provenance d'Italie par la vallĂ©e de la Loire. Le roi RenĂ© d'Anjou (1409-1480) qui hĂ©rita du royaume de Naples en 1435 ramena d'Italie ce fruitier dans sa rĂ©gion natale, oĂč il prit le nom d'« abricotier » vers 1560.
- d'autre part en provenance d'Espagne par le Roussillon. On ne sait pas quand l'introduction s'est faite mais probablement entre le moment oĂč Narbonne fut occupĂ©e par les Sarrasins (en 715) et celui oĂč le Roussillon fut rattachĂ© Ă la couronne de France (en 1659).
Les descendants des abricotiers de la vallée de la Loire, cultivés dans le Vaucluse et la vallée du RhÎne, présentent les caractéristiques du phylum européen : une amande douce, l'autofertilité et une faible exigence au greffage. Les descendants de la population d'abricots du Roussillon possÚdent eux les caractéristiques du phylum nord-africain : une amande amÚre, l'autostérilité et de fortes exigences au greffage[9].
La culture de l'abricotier ne s'Ă©tablira vĂ©ritablement en France que trois siĂšcles plus tard ; c'est Ă peu prĂšs Ă la mĂȘme Ă©poque que les missionnaires espagnols lâimplanteront dans le sud de la Californie, oĂč il sera rapidement adoptĂ©.
En Afrique du Nord, on retrouve plusieurs variĂ©tĂ©s, deux (paviot et rosĂ©) en AlgĂ©rie dans le seul massif de l'AurĂšs, l'une Ă N'Gaous, ouest de l'AurĂšs, l'autre Ă Menaa au centre de l'AurĂšs (wilaya de Batna). La variĂ©tĂ© de Menaa est unique au monde par sa blancheur et sa tache rouge. La fĂȘte de l'abricot est cĂ©lĂ©brĂ©e Ă N'Gaous chaque 19 juin[10]. N'Gaous a dĂ©marrĂ© dans les annĂ©es 1970 une industrie de jus d'abricot qui, face Ă l'insuffisance de l'arboriculture, s'est reconvertie dans un ensemble plus large de jus de fruits, surtout d'orange, dont le nom « N'Gaous » est devenu synonyme (dans les annĂ©es 2000).
Culture
Maturité
L'abricot est un fruit climactérique qui, comme la tomate ou la banane, présente une crise respiratoire durant sa maturation, caractérisée par une forte augmentation de la respiration, accompagnée par une production d'éthylÚne[11]. Lorsque le fruit est encore sur l'arbre, la vitesse de maturation est corrélée avec le dégagement d'éthylÚne. DÚs que le dégagement d'éthylÚne se produit, le fruit évolue rapidement vers la maturité.
Variétés
Parmi les nombreuses variétés existantes, on peut citer les plus couramment produites en France, par ordre d'arrivée sur les étals :
- Early Blush, Tomcot, Orangered, Jumbocot, Kioto, Bergarouge, Polonais ou Orangé pour le bassin Languedoc-Provence et la DrÎme provençale.
- Principalement Bergeron en RhĂŽne-Alpes.
- Rouge, HĂ©lĂšna et Royal du Roussillon
D'autres variĂ©tĂ©s particuliĂšrement apprĂ©ciĂ©es sont plus adaptĂ©es au verger d'amateur, comme Royal du Luxembourg, ou PĂȘche de Nancy (sic).
Production mondiale
La production mondiale est dominée par la Turquie, et plus particuliÚrement la région de Malatya, avec environ 833 398 tonnes d'abricots produits en 2020, suivie de l'Ouzbékistan avec 529 109 tonnes. La majeure partie de la production turque est destinée au séchage.
Production française
La rĂ©colte dĂ©bute en juin et se poursuit jusquâau mois dâaoĂ»t avec un pic de production Ă la fin du mois de juillet. La premiĂšre variĂ©tĂ© rĂ©coltĂ©e est Early Blush, suivie de Orangered, Jumbocot-Goldrich puis Tomcot.
La France est le deuxiĂšme pays producteur dâabricots de l'union EuropĂ©enne. En 2007, la production française a Ă©tĂ© de 166 900 tonnes contre 514 065 tonnes pour lâensemble de lâEurope, soit une part de 32,5 %. Au niveau europĂ©en, la France se retrouve, en tonnage, aprĂšs lâItalie et devant lâEspagne et la GrĂšce. En 2017 la production française est de 159 347 tonnes[12]. La surface cultivĂ©e est de 12 197 hectares, soit un rendement de 13,1 tonnes Ă l'hectare. Les principaux dĂ©partements producteurs sont la DrĂŽme, le Gard, les Bouches-du-RhĂŽne, les PyrĂ©nĂ©es-Orientales, l'ArdĂšche. Le commerce extĂ©rieur est excĂ©dentaire : 56 412 tonnes produites sont exportĂ©es et 20 790 tonnes sont importĂ©es.
Phytopathologie
Les principales maladies de l'abricotier sont :
- le monilia, un champignon microscopique qui se propage par les blessures de l'Ă©piderme
- lâoĂŻdium est une maladie cryptogamique qui s'attaque tant au niveau de la feuille que du fruit
- l'enroulement chlorotique ou ECA une maladie de dĂ©pĂ©rissement causĂ©e par un phytoplasme qui attaque fortement l'espĂšce abricotier. Il vit dans les vaisseaux vĂ©hiculant la sĂšve Ă©laborĂ©e. Le vecteur de la maladie semble ĂȘtre le psylle du prunier. Les premiers symptĂŽmes sont :
- Un départ prématuré de la végétation affectant tout ou partie de l'arbre en hiver.
- L'apparition de feuilles enroulées en forme de cornet, souvent de petite taille au cours du cycle végétatif de l'arbre. Il n'y a pas de traitement à ce jour. La solution consiste à éradiquer et détruire au plus tÎt les arbres malades du verger.
Utilisation
Culinaire
On consomme l'abricot frais, mais aussi séché (abricot sec) ou préparé de diverses façons : compote, confiture, tartes, abricots au sirop (en conserves), ainsi que dans des plats salés, comme le lapin aux abricots et aux panais, une recette anglaise.
L'abricot se consomme Ă©galement en nectars, prĂ©parĂ©s Ă base de purĂ©e d'abricot (environ 50 %), d'eau et de sucre. Le nectar d'abricot, appelĂ© Ă tort jus d'abricot, peut parfois ĂȘtre lĂ©gĂšrement coupĂ© avec du nectar de pĂȘche pour adoucir l'aciditĂ© naturelle de l'abricot.
Dans certains pays, comme le Pakistan, on consomme également l'amande située dans le noyau de l'abricot. Cependant, il faut préciser que celui-ci contient une substance cyanogénétique appelée amygdaline, qui aprÚs hydrolyse, libÚre de l'acide cyanhydrique (cyanure d'hydrogÚne). Cette activation se produit seulement aprÚs l'ingestion. ConcrÚtement, l'ingestion de quelques amandes de noyau d'abricot est sans danger, mais le fait d'en manger plusieurs dizaines fait courir un risque mortel[13].
Dans les variétés commercialisées dans les pays occidentaux, cette amande est consommée en huile (huile d'abricot) et entre dans la composition du persipan en Europe du Nord (à la différence du marzipan, dans lequel figurent des amandes), des fameux biscuits amaretti et de la liqueur douce-amÚre amaretto en Italie. L'abricotine est une eau-de-vie d'abricots élaborée dans le centre du Valais. La plus renommée provient d'une trÚs vieille variété, le Luizet. En Hongrie, la pålinka peut se préparer à base d'abricots, sous le nom de barack.
Parmi les rĂ©gions cĂ©lĂšbres pour leurs abricots sĂ©chĂ©s : le Ladakh, en Inde, l'AurĂšs, en AlgĂ©rie (abricot sec se dit « afermas » en chaoui). La kamardine, pĂąte d'abricots sĂ©chĂ©e qui entre dans la composition d'une boisson du mĂȘme nom, est une spĂ©cialitĂ© de Syrie.
Dans une optique de recyclage de dĂ©chets agricoles et d'Ă©conomie, la peau du noyau peut ĂȘtre rĂ©duite en farine et utilisĂ©e en complĂ©ment Ă la farine de blĂ© pour la confection de pains. Lâadjonction de lâabricot entraĂźne une dĂ©gradation de la texture du pain en dĂ©stabilisant sa structure en gluten, ce qui peut ĂȘtre rĂ©solu grĂące Ă un traitement de la pĂąte aux ultrasons.
Ce phĂ©nomĂšne est dĂ» Ă une compĂ©tition pour lâeau entre le gluten et les fibres alimentaires venant du noyau lors de la pĂ©trification. La liaison entre les fibres et lâeau a pour effet positif dâamĂ©liorer la conservation du pain Ă basse tempĂ©rature. Le pain Ă la farine dâabricots Ă un goĂ»t fruitĂ©, maltĂ© et doux[14].
Pharmacologique en Chine
En Chine, les abricots sauvages étaient récoltés pour extraire l'huile de leur amandes[15]. Certaines variétés d'abricotier furent aussi sélectionnées pour leur amandes.
Depuis l'AntiquitĂ©, l'amande d'abricot est traditionnellement prescrite contre la toux et la constipation. Le plus ancien ouvrage de matiĂšre mĂ©dicale (datant du dĂ©but de notre Ăšre), le Shennong bencao jing, indique que l'amande d'abricot, xinghe ou xingren æä», « sert principalement Ă traiter la toux, Ă s'opposer au qi ascendant, Ă traiter les gargouillis tonitruants [de l'intestin], les maux de gorge ».
L'amande amĂšre d'abricot, semen armeniacae amarum (en chinois xingren æä») est dĂ©crite actuellement en mĂ©decine chinoise traditionnelle (Chen[16], 2003, 2008) comme :
- goût : amer, sucré, tiÚde
- affinitĂ©s pour le mĂ©ridien des poumons (shoutaiyinfei æć€ȘéŽèș) et le mĂ©ridien du gros intestin (shouyangming dachang æéłæ性è )
- fonctions :
- antitussif, anti-asthmatique, dyspnéique
- laxatif, Ă©molliente des intestins
- indications :
- bronchite, toux et asthme
- constipation
- toxicitĂ© : l'amygdaline, le composant actif de l'amande amĂšre est trĂšs toxique Ă forte dose (plusieurs dizaines d'amande dans la mĂȘme journĂ©e) : durant les annĂ©es 2010, Ă la suite de rumeurs de propriĂ©tĂ©s « anti-cancer », de trĂšs nombreuses intoxications au cyanure sont rapportĂ©es en France[17].
En médecine chinoise, l'abricot sec est conseillé pour traiter l'anémie, l'asthme et les sensations de gorge sÚche ou de soif.
L'amande amÚre d'abricot contient de l'amygdaline[18], de l'émulsine, et de nombreuses enzymes (amygdaline, prunase etc.). Elle contient aussi des acides gras (acide oléique, acide linoléique les deux constituents principaux et de l'acide palmitique, stéarique et linolénique), du cholestérol, de l'estrone, alpha-estradiol. L'hydrolyse de l'agmygdaline conduit au benzaldéhyde et à l'acide cyanhydrique.
Valeur nutritionnelle
Les abricots sont une bonne source de fibres alimentaires (pectines), de potassium et une trĂšs bonne source de bĂȘta-carotĂšne (vitamine A) et de vitamine C[19].
Abricot, frais | |
Valeur nutritionnelle moyenne pour 100 g |
|
Apport énergétique | |
---|---|
Joules | 208 kJ |
(Calories) | (49,1 kcal) |
Principaux composants | |
Glucides | 9,01 g |
â Amidon | ? g |
â Sucres | 8,02 g |
Fibres alimentaires | 1,7 g |
Protéines | 0,9 g |
Lipides | 0,207 g |
â SaturĂ©s | 0,0193 g |
Eau | 86,1 g |
Minéraux et oligo-éléments | |
Calcium | 15,6 mg |
Cuivre | 0,066 mg |
Fer | 0,32 mg |
Iode | 0,29 mg |
Magnésium | 8,67 mg |
ManganĂšse | 0,16 mg |
Phosphore | 16,6 mg |
Potassium | 237 mg |
Sélénium | 0,01 mg |
Sodium | < 2,2 mg |
Zinc | 0,139 mg |
Vitamines | |
Vitamine A | 1,63 mg |
Vitamine B2 | 0,0367 mg |
Vitamine B3 (ou PP) | 0,5 mg |
Vitamine B5 | 0,24 mg |
Vitamine B6 | 0,0627 mg |
Vitamine B9 | 6,2 mg |
Vitamine C | 5,45 mg |
Vitamine E | 0,61 mg |
Acides aminés | |
Acides gras | |
Source : Table de composition nutritionnelle Ciqual 2012 | |
Abricot, séché, dénoyauté | |
Valeur nutritionnelle moyenne pour 100 g |
|
Apport énergétique | |
---|---|
Joules | 970 kJ |
(Calories) | (229 kcal) |
Principaux composants | |
Glucides | 53 g |
â Amidon | 2,66 g |
â Sucres | 40,5 g |
Fibres alimentaires | 5,7 g |
Protéines | 3,14 g |
Lipides | < 0,8 g |
â SaturĂ©s | 0,0785 g |
Eau | 29,4 g |
Minéraux et oligo-éléments | |
Calcium | 61,2 mg |
Cuivre | 0,306 mg |
Fer | 4,33 mg |
Iode | 3,2 mg |
Magnésium | 36,5 mg |
ManganĂšse | 0,235 mg |
Phosphore | 68,3 mg |
Potassium | 1090 mg |
Sélénium | 2,2 mg |
Sodium | 39 mg |
Zinc | 0,295 mg |
Vitamines | |
Vitamine A | 2,16 mg |
Vitamine B2 | 0,067 mg |
Vitamine B3 (ou PP) | 2,69 mg |
Vitamine B5 | 0,608 mg |
Vitamine B6 | 0,157 mg |
Vitamine B9 | 22 mg |
Vitamine C | 1 mg |
Vitamine E | 4 mg |
Acides aminés | |
Acides gras | |
Source : Table de composition nutritionnelle Ciqual 2012 | |
- Qu'il soit frais ou déshydraté, l'abricot est un aliment alcalinisant (indice PRAL négatif[20]).
- La couleur orangée de l'abricot sec est souvent révélatrice d'une adjonction d'anhydride sulfureux[21] (sulfite - dioxyde de soufre : comme conservateur par vaporisation) qui le rend difficile à digérer (l'abricot brunit en séchant normalement).
- Sec, il est intéressant dans le cadre d'une activité physique intense, du fait de sa richesse en glucides, sans apporter plus de 30 kcal par fruit.
Composition phénolique
L'abricot frais contient des composés phénoliques qui contribuent à son activité antioxydante. On trouve principalement des acides phénols (acides caféique, férulique et p-coumarique et des acides chlorogéniques) et des flavonoïdes.
- L'abricot contient des acides phénols (11,34 mg/100 matiÚre fraßche) en quantité bien moindre que dans les prunes ou les cerises douces. Les acides chlorogéniques ont une activité antioxydante, anxiolytique[22] (à forte dose).
- Les abricots crus contiennent des flavanols (ou catéchines) comme les cerises. Ils contiennent aussi des oligomÚres de ces composés, appelés « tanins condensés » ou « proanthocyanidol » mais en quantité relativement modérée comparée aux prunes. Ces molécules ont une activité vasodilatatrice (par activation de l'oxyde nitrique synthase eNOS).
- Les anthocyanosides sont des pigments naturels responsables de la coloration rouge-pourpre des fruits. Pour l'abricot, sa couleur rĂ©sulte aussi de la participation de carotĂ©noĂŻdes (bĂȘta-carotĂšne, phytofluĂšne et phytoĂšne). La couleur orange confĂ©rĂ©e par le bĂȘta-carotĂšne est masquĂ©e par les anthocyanosides dans les cultivars rouges[23]. Le cĂŽtĂ© nonensoleillĂ© de l'abricot passe du vert au rouge durant la maturation en conjonction avec la dĂ©gradation de la chlorophylle et l'accumulation d'anthocyanosides. Trois pigments ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s dans la peau : le cyanidol 3-O-rutoside est majoritaire (75 % des anthocyanosides), le cyanidol 2--O-glucoside et peonidol 3-O-rutoside (voir les donnĂ©es du tableau ci-dessous oĂč les moyennes sur deux ans et deux cultivars sont donnĂ©es). Ces composĂ©s peuvent ĂȘtre prĂ©sents ou absents dans la chair suivant les cultivars.
- Les flavonols (quercétol et kaempférol) et leurs hétérosides sont des métabolites secondaires des plantes. Le quercétol est un anti-inflammatoire et un excellent antioxydant.
Acides phenols, en mg/100 g MF | ||
---|---|---|
Acide caféique : 0,63, | acide férulique : 0,20 | acide p-coumarique : 0,69 |
Acides chlorogeniques | ||
Acide 3-caféylquinique : 5,38 | acide 3-férulylquinique : 0,60 | acide 3-p-coumarylquinique : 0,38 |
Acide 5-caféylquinique : 3,36 | acide 5-férulylquinique : 0,04 | acide 5-p-coumarylquinique : 0,06 |
FlavonoĂŻdes, en mg/100 g MF | |||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Anthocuanidols (instables) Cyanidol | Flavonols Quercétol | |||||||||||||
| Anthocyanoside Hétérosides d'anthocyanidols, pigments rouges
| protection contre les UV
|
|--- |}
Il n'y a pas de mesure absolue de l'activité antioxydante des aliments mais diverses méthodes qui lorsqu'elles sont appliquées à des listes de produits, permettent de faire des comparaisons significatives. Ainsi, le Nutrient Data Laboratory de Beltsville[25] donne dans sa table de 2010, le classement suivant le score ORAC :
Calendrier
Le 13e jour du mois de thermidor du calendrier républicain / révolutionnaire français est dénommé jour de l'abricot[26], généralement chaque 31 juillet du calendrier grégorien.
Notes et références
- http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=2423240265;
- Jean Guillaume, Ils ont domestiquĂ© plantes et animaux : PrĂ©lude Ă la civilisation, Ăditions QuĂŠ, , 456 p. (ISBN 978-2-7592-0892-0, lire en ligne), « Annexes ».
- (en) Référence Flora of China : '. Armeniaca vulgaris '
- (zh) Shiu-ying Hu, Food Plants of China, The Chinese University Press (HK), , 844 p.
- Zhaohe Yuan, Xuesen Chen, Tianming He, Jianrong Feng, Tao Feng, Chunyu Zhang, « Population Genetic Structure in Apricot (Prunus armeniaca L.) Cultivars Revealed by Fluorescent-AFLP Markers in Southern Xinjiang, China », Journal of Genetics and Genomics, vol. 34, no 11,â
- Ce qui a donné le mot savoyard armagne, et le nom scientifique de Prunus armeniaca.
- Daniel Zohary, Maria Hopf, Domestication of Plants in the Old World: The Origin and Spread of Cultivated Plants in West Asia, Europe, and the Nile Valley, Oxford University Press, USA, , 328 p.
- GILLES FrĂ©dĂ©ric, « ETUDE DES DETERMINANTS GENETIQUES DE CARACTERES DâINTĂRĂT AGRONOMIQUE CHEZ L'ABRICOTIER », Ecole Pratique des Hautes Etudes,â
- HERBEZ., F, GIRAULT DE SAINT-FARGEAU.A., JOANNE. P., VATTIER DâAMBROYSE. V., Narbonne et son histoire, Editions du bastion,
- El Watan
- ThĂšse
- Chiffres clés 2017, fruits et légumes. France AgriMer, décembre 2018
- (en) Lasch, E.E. et El Shawa, R. « Multiple cases of cyanide poisoning by apricot kernels in children from Gaza. » Pediatrics, 68(1): 5 (1981).
- (en) « Utilization of apricot kernel skins by ultrasonic treatment of the dough to produce a bread with better flavor and good shelf life », LWT, vol. 145,â , p. 111545 (ISSN 0023-6438, DOI 10.1016/j.lwt.2021.111545, lire en ligne, consultĂ© le )
- Peter Valder, The garden Plants of China, Timber Press, 1999, 2005
- UniversitĂ©s de MĂ©decine Traditionnelle Chinoise de Nanjing et Shanghai, La pharmacopĂ©e chinoise. Les herbes mĂ©dicinales usuelles. äžèŻćŠ, Ăditions You Feng,â (ISBN 978-2-84279-361-6)Traduit et augmentĂ© par Dr You-wa Chen
- « Attention! Lâamande du noyau de lâabricot contient du cyanure », sur 20minutes.fr, (consultĂ© le ).
- Joseph P. Hou,Youyu Jin, The healing power of Chinese herbs and medicinal recipes, Routledge, , 812 p.
- Nutrition facts
- http://www.coop.ch/pb/site/vitality/get/documents/system/elements/vitality_neu/gesundheit/ernaehrung/S%C3%A4uren%20und%20Basen/S%C3%A4ure_Base_Tabelle_fr.pdf
- « Abricot sec - Définition et recettes de "Abricot sec" - Supertoinette », sur supertoinette.com (consulté le ).
- pour les références, voir acide chlorogénique
- Sylvie Bureau, Catherine M.G.C. Renard, Maryse Reich, Christian Ginies, Jean-Marc Audergon, « Change in anthocyaninnext term concentrations in red previous termapricotnext term fruits during ripening », Food Science and Technology, vol. 42, no 1,â
- Phenol-explorer
- Nutrient Data Laboratory, « USDA Database for Oxygen Radical Absorbance Capactity (ORAC) of Selected Foods, release 2 », Nutient Data,â
- Ph. Fr. Na. Fabre d'Ăglantine, Rapport fait Ă la Convention nationale dans la sĂ©ance du 3 du second mois de la seconde annĂ©e de la RĂ©publique Française, p. 29.