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Gluten

Le gluten est une substance viscoélastique composée de protéines et impliquée notamment dans l'alimentation. Le terme dérive du latin classique gluten signifiant « colle, glu, gomme »[1], il était initialement appelé glutine. Il désigne aussi le réseau glutineux formé par la réticulation des macromolécules protéiques.

Le blé, source importante de gluten.

Aujourd'hui, l'utilisation du gluten comme adjuvant des produits alimentaires industriels s'est généralisée.

Le gluten est principalement constitué de deux types de protéines insolubles dans l'eau : les prolamines et les glutélines[2]. Ces protéines permettent de stocker des oligo-éléments et des acides aminés nécessaires au développement de la jeune pousse lors de la germination de la graine.

Les prolamines du blé, de l'orge, du seigle et de l'avoine sont respectivement appelées gliadine, hordéine, sécaline et avénine. La glutéline du blé est appelée gluténine.

Le gluten proprement dit n'est pas présent dans les céréales, il se forme lors de la fabrication de la pùte, quand on mélange avec de l'eau la farine obtenue aprÚs mouture des graines. Les glutens, plus particuliÚrement le gluten de blé tendre, sont appréciés pour leurs propriétés viscoélastiques, qui confÚrent à la pùte son élasticité, l'aident à lever puis conserver sa forme, laissant au produit final une texture moelleuse[3] - [4]. Ce réseau viscoélastique de structure tridimensionnelle formé irréversiblement est le véritable gluten.

Par métonymie, on nomme aussi gluten les protéines qui le composent.

Il se trouve dans toutes les céréales vraies (de la famille des poacées ou graminées comme le blé[5]). Les céréales à forte teneur en gluten sont l'épeautre (10 à 12 g/100 g de farine type 630), le blé tendre (8 à 14 g/100 g de farine de type 405), le blé khorasan (Kamut), l'amidonnier et le blé dur (12 à 14 g). L'engrain (7 à 8 g) contient un peu moins de gluten. Le seigle (3,2 g/100 g de farine de type 815), l'avoine (5,6 g/100 g de farine de grains entiers), l'orge (5,6 g/100 g de grains entiers décortiqués) en contiennent beaucoup moins. Une étude récente portant sur un panel d'essais concernant le blé tendre, le blé dur, l'amidonnier, l'épeautre et l'engrain en conditions ordinaires de culture confirme une grande partie de ces données avec toutefois des écarts resserrés entre espÚces et souligne la forte variabilité de ces résultats pour le blé tendre (faibles dans ces essais) selon la variété et les conditions de culture[6]. Les objectifs de sélection du blé tendre divergent en effet selon qu'il s'agit de blé boulanger ou biscuitier[7] - [8]. Des études sont en cours en France concernant ces valeurs en conditions d'agriculture biologique et avec des variétés anciennes[9].

Exemples de sources de gluten (dans le sens horaire en partant du haut) : farine de blé riche en gluten, épeautre, orge, flocons de seigle roulés.

Les céréales telles que l'avoine, le teff, le mil, le maïs, le sorgho et le riz contiennent un gluten aux propriétés différentes, et les pseudo-céréales telles que le quinoa, l'amarante (des amaranthacées) et le sarrasin (une polygonacée) n'en contiennent pas.

Dans une petite partie de la population humaine, le gluten peut dĂ©clencher des rĂ©actions auto-immunes indĂ©sirables, responsables d'un large Ă©ventail de troubles, notamment d'un trouble spĂ©cifique de la digestion nommĂ© maladie cƓliaque. La prĂ©valence de la maladie a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  environ 0,5 % - 1 % dans diffĂ©rentes rĂ©gions du monde[10] (environ 0,7 % de la population aux États-Unis[11]). La recherche d'anticorps anti-transglutaminases de type Ig A, suivie d'une fibroscopie avec biopsie de la muqueuse duodĂ©nale permet de dĂ©tecter cette maladie[12].

Les autres troubles sont l'ataxie au gluten[13], l'allergie au blĂ©, et la dermatite herpĂ©tiforme. L'existence de la sensibilitĂ© non-cƓliaque au gluten reste en revanche controversĂ©e mais lors d'enquĂȘtes basĂ©es sur l'auto-Ă©valuation entre 0,5 % et 13 % de la population gĂ©nĂ©rale s'estimaient elles-mĂȘmes intolĂ©rantes au gluten[14] - [15] . La toxicitĂ© liĂ©e aux glutens de l'avoine, de l'engrain (petit Ă©peautre) et du maĂŻs est discutĂ©e.

Le traitement de ces pathologies est le régime strict sans gluten[16].

Pain sans gluten Ă  la farine de chĂątaigne.

À partir des annĂ©es 2000, un effet de mode alimentaire venu des États-Unis a mis en cause l'innocuitĂ© de ces protĂ©ines en gĂ©nĂ©ral et a permis l'Ă©mergence d'un marchĂ© de produits alimentaires « sans gluten » ou « gluten free », dont la pertinence n'est pas Ă©tablie chez les patients non-cƓliaques[17]. Certaines Ă©tudes auraient dĂ©montrĂ© que le gluten n'a aucun effet dĂ©lĂ©tĂšre sur un organisme exempt de pathologie liĂ©e au gluten[18]. Cette mode reprĂ©sente un marchĂ© de niche trĂšs lucratif pour l'industrie agroalimentaire[19] - [20] permettant de pratiquer des prix de vente deux Ă  cinq fois plus Ă©levĂ©s[21].

ÉlĂ©ments historiques

Depuis les débuts de l'agriculture, ses propriétés sont mises en valeur dans des aliments emblématiques des civilisations comme le pain, les galettes, les pùtes, et le malt qui permet de fabriquer la biÚre[22].

En ExtrĂȘme-Orient, le gluten est prĂ©parĂ© et consommĂ© depuis le VIe siĂšcle comme aliment en soi[23].

Le gluten est pour la premiÚre fois décrit en 1728 par Giacomo Beccari, professeur à l'université de Bologne et sa préparation par lixiviation est mise au point par Johannes Kesselmeyer, à Strasbourg[24].

Composition du grain de blé et séparation des éléments

Le gluten est un composant de l'albumen, structure de réserve des graines des angiospermes. Il occupe une partie majeure du caryopse, fruit des graminées, ou grain.

L'albumen d'un grain de blé est un tissu de réserve essentiellement constitué de granules d'amidon, enchùssés dans une matrice protéique composée de gliadines, de gluténines, d'albumines et de globulines[25]. La partie centrale ou albumen amylacé est constituée de cellules mortes tandis que la couche à aleurone périphérique reste vivante pour fournir les enzymes nécessaires à la dissociation de l'amidon en sucres nutritifs et des protéines en acides aminés, pour assurer la germination et le développement de la plantule. Cette propriété est aussi utilisée pour le maltage. Ces protéines du gluten se caractérisent par une teneur élevée en glutamine et en proline et par une faible teneur en acides aminés basiques (lysine, histidine arginine) .

La farine blanche (ou trÚs raffinée, T45, T55, T65) ne contient que de l'albumen amylacé moulu, le reste du grain formant le son. Les farines bises (T80, ayant subi un raffinage partiel) contiennent une partie de la couche à aleurone permettant un équilibre en nutriments (lipides, minéraux, vitamines). Les farines complÚtes (peu raffinées, T110) contiennent de plus une partie des enveloppes[26]. La présence de son tend à diminuer le taux de gluten.


Test de contrainte d'un gluten de blé délavé.
Structure d'un grain de blé. Le gluten est le composant protéique principal de l'albumen.

Extraction du gluten

Les protéines de l'albumen du blé sont caractérisées par leur solubilité :

Composition protéique de la farine de blé (d'aprÚs Debiton[25])
  • les albumines sont solubles dans l'eau ;
  • les globulines sont solubles dans des solutions salines ;
  • les gliadines sont solubles dans une solution d'alcool (Ă©thanol Ă  70 %)
  • les glutĂ©nines, insolubles dans les solvants prĂ©cĂ©dents, sont partiellement solubles dans les solutions acides diluĂ©es et dans l'urĂ©e.

Les protéines insolubles qui sont les composants du gluten (gliadine, gluténine) représentent de 75 à 85 % de toutes les protéines[27]. Les gliadines ont un poids moléculaire inférieur à celui des gluténines.

Le gluten de blĂ© peut ĂȘtre obtenu par lixiviation Ă  l'eau : aprĂšs avoir pĂ©tri de la farine accompagnĂ©e de 50 % de son poids d'eau, on obtient une pĂąte Ă©lastique. LavĂ©s sous un filet d'eau, peu Ă  peu, l'amidon et les protĂ©ines solubles se dissolvent et sont Ă©vacuĂ©s par le courant d'eau. Il subsiste une substance insoluble, verdĂątre, gĂ©latineuse, nommĂ©e « gluten »[27].

Les granules d'amidon se dispersant dans de l'eau à basse température, on procÚde en rinçant à l'eau froide une pùte simple obtenue à partir du mélange de farine et d'eau et en la malaxant jusqu'à ce que l'eau de rinçage soit claire et exempte d'amidon et de son. L'amidon dispersé est sédimenté et séché. Si une solution saline est utilisée à la place de l'eau, un gluten plus pur est obtenu, les globulines et certaines impuretés quittant la solution avec l'amidon. Lorsque l'amidon est le produit principal recherché, l'eau froide est le solvant préféré, car les impuretés se détachent avec le gluten. Le composé obtenu est ensuite séché par atomisation.

Dans la production industrielle actuelle, le gluten de blĂ© est obtenu par sĂ©paration centrifuge : une pĂąte est prĂ©parĂ©e Ă  partir de farine de blĂ© et d'eau, cette pĂąte est malaxĂ©e vigoureusement par des machines jusqu'Ă  ce que le gluten s'agglomĂšre en une masse qui est recueillie par centrifugation, puis transportĂ©e Ă  travers plusieurs Ă©tapes intĂ©grĂ©es dans un processus continu. Environ 65 % de l'eau contenue dans le gluten humide est Ă©liminĂ©e Ă  l'aide d'une presse Ă  vis qui sĂ©pare l'amidon, le gluten et les sucres solubles du blĂ©. Le gluten est ensuite lavĂ©, essorĂ©, sĂ©chĂ© et pulvĂ©risĂ© Ă  travers une buse d'atomiseur dans une chambre de sĂ©chage, oĂč il reste briĂšvement Ă  tempĂ©rature Ă©levĂ©e pour permettre Ă  l'eau de s'Ă©vaporer sans dĂ©naturer le gluten. Le processus donne une farine Ă  7 % d'humiditĂ©, qui est refroidie Ă  l'air et transportĂ©e pneumatiquement. Dans la derniĂšre Ă©tape, le gluten traitĂ© est tamisĂ© et moulu pour produire un produit uniforme, afin d'obtenir de la farine de gluten.

Propriétés viscoélastiques du réseau de gluten

Représentation schématique de la formation du réseau glutineux dépendant de la teneur en eau.
(A) Farine de blé en dessous de la teneur optimale. (B) Farine à la teneur optimale. (C) Farine au-dessus de la teneur optimale. (D) Mélange à pùte à la teneur optimale[28].
- liaison bleue disulfure intermoléculaire
- liaison mauve disulfure intramoléculaire
- liaison orange non covalente
a) protéines associées par des liaisons disulfures intermoléculaires conférant une certaine élasticité à l'agrégat protéique
b) protéines associées par des liaisons non covalentes intermoléculaires conférant une certaine viscosité à l'agrégat moléculaire, d'aprÚs Pierre Feillet[2].

Lors de la confection des pùtes de pùtisserie, le pétrissage[29] fournit l'énergie mécanique qui permet aux protéines insolubles (gliadines et gluténines pour le blé) de se lier entre elles par un réarrangement des ponts disulfures (cassure mécanique des liaisons disulfure puis reformation avec alignement des molécules de gluténines et de gliadines)[30]. Il s'établit alors un réseau de gluten, complexé avec les lipides de la farine et certains composés glucidiques, enserrant les grains d'amidon et les bulles d'air[31] - [32].

La formation d'interactions entre les protéines du gluten de la farine confÚrent aux pùtes leurs propriétés viscoélastiques, notamment l'élasticité et la « masticabilité » des produits à base de céréales cuits au four[33], du moëlleux et de la tenue des pùtes alimentaires (mais les propriétés du gluten de blé dur ne s'expriment qu'aprÚs cuisson).

La rĂ©sistance Ă  l'Ă©tirement du rĂ©seau de gluten peut ĂȘtre mise en Ă©vidence par le test du voile[34].

Quand elles sont hydratées, les gliadines du blé tendre sont des protéines globulaires trÚs extensibles qui, en affaiblissant les interactions entre les chaßnes de gluténine, confÚrent à la pùte son extensibilité, sa viscosité et sa plasticité facilitant la rétention de gaz[35]. Les gluténines sont quant à elles, des protéines fibreuses responsables de la ténacité et de l'élasticité de la pùte[2] - [36]. Les sous-unités gluténines de haut poids moléculaires forment des polymÚres liés par des ponts disulfures qui contribuent à l'élasticité du gluten[37]. La capacité de la pùte à se déformer sans se briser est appelée force boulangÚre et est notée W ; elle varie de 100 à 300. Elle est en gros proportionnelle au taux de gluten[26].

Cette viscoélasticité est utile à la fabrication du pain[38] : les bulles de CO2 dégagées lors de la dégradation anaérobie des sucres fermentescibles par les levures, sont figées dans le réseau de gluten à la fois tenace et élastique (la pùte « lÚve »). On le retrouve donc dans les farines de céréales panifiables comme le blé, l'épeautre (69 % d'alpha gliadine), le seigle (30 % à 50 % de sécaline), mais également dans des céréales difficilement panifiables, comme l'orge (46 % à 52 % de hordéine), le maïs (55 % de zéine ou zénine), le riz (5 % d'orzénine)[39].

Taux de Prolamines des céréales[39]
Céréale Prolamine Taux % par rapport aux protéines totales
Avoine Avénine 16
Blé Gliadine 69
MaĂŻs ZĂ©ĂŻne 55
Millet Panicine 40
Orge Hordéine 46 - 52
Riz Orzéine 5
Seigle SĂ©caline 30 - 50
Sorgho Kafirine 0

De la farine sans gluten est proposée dans le commerce, cependant son comportement est différent d'une farine contenant du gluten. Lors de la réalisation d'une préparation culinaire avec une telle farine, les quantités des ingrédients individuels peuvent donc différer des informations de la recette classique. Les produits de boulangerie sans gluten ne sont souvent pas aussi facilement réussis et aussi délicieux qu'avec la farine conventionnelle, car le gluten assure une bonne formation de pores et une mie ferme pendant la cuisson

Valeur nutritionnelle

Le gluten permet de couvrir une grande partie des besoins en acides aminés en particulier en acides aminés essentiels sauf la lysine, un des plus importants; la digestibilité mesurée du gluten est excellente (99% pour le gluten de blé)[40].

Dix acides aminĂ©s sont considĂ©rĂ©s comme essentiels, car l'ĂȘtre humain ne peut pas les synthĂ©tiser et il doit les obtenir obligatoirement par le biais de la nourriture[40]. Si le niveau d'au moins un de ces acides aminĂ©s essentiels est dĂ©ficient, une partie des autres acides aminĂ©s, ne pouvant entrer dans la synthĂšse protĂ©ique par manque d'un Ă©lĂ©ment essentiel, sera dĂ©composĂ©e et excrĂ©tĂ©e, ce qui limite notamment la croissance des enfants et provoque des pertes d'azote alimentaire. Pour compenser cette carence relative, il est nĂ©cessaire de complĂ©ter les aliments comportant du gluten avec d'autres aliments comportant d'autres protĂ©ines telles les lĂ©gumineuses, les brassicacĂ©es, certains champignons ou des produits animaux.

Évolution de la part du gluten dans la ration

DĂšs le dĂ©but du nĂ©olithique, les cĂ©rĂ©ales Ă©taient associĂ©s empiriquement dans la nourriture Ă  une autre source de protĂ©ines permettant de compenser cette insuffisance en lysine, par exemple, les lentilles ou le pois (Les paires alimentaires). Les protĂ©ines animales (lait, viande, Ɠufs, poisson) permettaient Ă©galement de corriger ce dĂ©sĂ©quilibre.

Plus rĂ©cemment entre 1750 et 1950, en Europe, les soupes de pain paysannes au chou ou aux haricots (eau, sel, pain semi-complet, chou ou haricots, lĂ©gumes de saison, un peu de pommes de terre et de lard) ont pu constituer le plat unique et rĂ©pĂ©titif de nombreux paysans. Le pain et donc le gluten y Ă©taient valorisĂ©s au mieux. Ces soupes permettaient de couvrir, outre des besoins importants en Ă©nergie, tous les besoins en acides aminĂ©s, fibres, vitamines et minĂ©raux pour un prix de revient modique. On peut en dire autant, par exemple, du couscous nord-africain ou des pizzas simples d'Italie d'autrefois. Aujourd'hui, des prĂ©parations telles que les empanadas ou pastelles, chaussons de pĂąte fourrĂ©s de lĂ©gumes et d'un peu de viande ou poisson, sont extrĂȘmement populaires dans de nombreux pays Ă©mergents.

Il semble que les variĂ©tĂ©s modernes de blĂ© tendre ne contiennent pas plus de gluten en moyenne que les anciennes. La teneur en gluten des blĂ©s tendres serait en lĂ©gĂšre diminution du fait de l'intensification de la culture[41]. Les variĂ©tĂ©s boulangĂšres ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es pour obtenir un W plus Ă©levĂ©, c'est-Ă -dire un gluten plus tenace. Au contraire les variĂ©tĂ©s biscuitiĂšres demandent un W faible[42]. Les shortbread sont des biscuits traditionnels d'Europe du Nord, utilisant des farines pauvres en gluten, qui connaissent un renouveau et sont Ă  l'origine des cookies nord-amĂ©ricains. Aux États-Unis on prĂ©fĂšre utiliser le blĂ© hĂ©risson (club wheat) Ă  trĂšs faible taux de gluten pour la biscuiterie -cookies et gĂąteaux japonais (japanese coton sponge cakes)- on peut obtenir alors des crackers ou des gĂąteaux non levĂ©s mais trĂšs aĂ©rĂ©s[43]. Les variĂ©tĂ©s fourragĂšres, utilisables en alimentation humaine, ont surtout Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es sur les critĂšres de rendement et secondairement de teneur en protĂ©ines mais pas sur le W.

Le blé dur à l'origine des pùtes alimentaires et couscous est la céréale la plus riche en gluten. Pour obtenir des blés durs à haute teneur en protéines et donc en gluten, les céréaliers privilégient des variétés améliorées et un apport supplémentaire tardif d'engrais azoté[44].

Si la consommation de pain traditionnel est en diminution, la consommation de pĂątes[45], pizzas, pĂątisseries, biscuits, viennoiserie et pains industriels de toutes sortes[46] est en progression constante. Les français sont devenus les seconds consommateurs de pizzas avant les italiens mais aprĂšs les amĂ©ricains. La consommation de crĂȘpes de type français (bien que l'ingrĂ©dient principal ne soit pas toujours la farine de blĂ©) est aussi trĂšs dĂ©veloppĂ©e en Belgique, France, Afrique du Nord et au Liban et s'Ă©tend partout dans le monde. Comme les pizzas, les crĂȘpes, bagels, hamburgers permettent, Ă  partir d'ingrĂ©dients trĂšs industrialisĂ©s, de proposer des assiettes variĂ©es, Ă©laborĂ©es Ă©ventuellement de façon conviviale devant le client ou entre convives, suivant le goĂ»t de chacun ; la rapiditĂ© d'exĂ©cution permet de plus d'enchaĂźner les services. Les pĂątes prĂȘtes Ă  farcir, empiler ou garnir comme les pizzas, galettes, crĂȘpes, fonds de tarte, pains Ă  fourrer, feuilletĂ©s, conchiglioni, cannelloni, lasagnes sont trĂšs diversifiĂ©es et disponibles Ă  la vente sĂ©parĂ©ment (liste de pĂątes). Elles sont utilisĂ©es aussi bien Ă  la maison qu'en restauration rapide. Les qualitĂ©s pratiques des pĂątes Ă  fort taux de gluten ne sont pas pour rien dans le succĂšs de ces modes.

Aujourd'hui dans les sociétés occidentalisées, la consommation souvent exclusive de pain blanc et de produits à base de farines blanches, c'est-à-dire sans le son ni le germe, et éventuellement enrichies en gluten, des pùtes et semoules appréciées pour leur facilité d'emploi, ainsi que l'utilisation généralisée du gluten comme adjuvant dans l'alimentation industrielle peut faire beaucoup augmenter la proportion de gluten ingéré, ce qui change évidemment la donne.

Utilisations

Ingrédient naturel de fabrications traditionnelles

Ce sont les propriétés viscoélastiques du gluten qui permettent la fabrication de spaghettis ne cassant pas aprÚs cuisson.

Produits de boulangerie et pĂątisseries

Le gluten se forme lorsque les molĂ©cules de glutĂ©nine subissent la rĂ©ticulation via des liaisons disulfure pour former un rĂ©seau sub-microscopique attachĂ© Ă  la gliadine, ce qui contribue Ă  la viscositĂ© et Ă  l'extensibilitĂ© Ă  l'ensemble[37]. Si cette pĂąte est levĂ©e avec de la levure, la fermentation produit des bulles de dioxyde de carbone qui, emprisonnĂ©es par le rĂ©seau de gluten, font lever la pĂąte[47]. La cuisson au four coagule le gluten qui, avec l'amidon, stabilise la forme du produit final. La teneur en gluten a Ă©tĂ© impliquĂ©e en tant que facteur dans la stabilisation du pain, peut-ĂȘtre parce qu'il lie l'eau par hydratation[48].

La formation de gluten affecte la texture des produits de boulangerie[49]. L'élasticité atteignable du gluten est proportionnelle à sa teneur en gluténines de faible poids moléculaire, car cette partie contient la plupart des atomes de soufre responsables de la réticulation du gluten[50].

Un raffinage plus poussĂ© de la farine conduit Ă  des pĂątes plus riches en gluten comme celles que l'on trouve dans le pain blanc, les pizzas et les bagels, alors qu'un raffinage moindre fournit les produits de pĂątisserie[51]. En gĂ©nĂ©ral, les farines pour pĂątes Ă©lastiques (macaronis, pizza, crĂȘpe) et produits bien levĂ©s (pain de blĂ© tendre et viennoiseries comme les brioches et croissants) sont plus riches en gluten que les farines de pĂątisserie et biscuiterie[26]. Le malaxage favorise la formation de brins de gluten et de liaisons croisĂ©es, crĂ©ant des produits de boulangerie plus mous (par opposition Ă  ceux plus fragiles et plus friables). Le besoin de mastiquer le produit fini augmente Ă  mesure que la pĂąte est pĂ©trie plus longtemps[52]. Une teneur accrue en humiditĂ© dans la pĂąte favorise le dĂ©veloppement du gluten et les pĂątes trĂšs humides laissĂ©es longtemps Ă  lever ne nĂ©cessitent aucun pĂ©trissage. Un temps de maturation moindre inhibe la formation de liaisons croisĂ©es et est utilisĂ© avec une diminution de l'eau et moins de pĂ©trissage lorsqu'un produit tendre et feuilletĂ© est souhaitĂ©, comme une croĂ»te Ă  tarte[53].

La force et l'élasticité du gluten dans la farine sont mesurées dans l'industrie de la boulangerie à l'aide d'un farinographe[54] et d'un extensographe. Cela donne au boulanger une mesure de la qualité pour différentes variétés de farines lors de l'élaboration de recettes pour divers produits de boulangerie[55].

Biscottes au gluten

Les farines des céréales se composant d'amidon soluble dans l'eau et de gluten qui subsiste aprÚs un rinçage modéré à l'eau froide, leur appauvrissement en amidon par rinçage les enrichit donc bien en gluten, à masse identique. Déjà dans les années 1950-1960 étaient vendues en boulangerie des biscottes pour les diabétiques appauvries en amidon afin de réduire leurs apports glucidiques. Par exemple des fabricants comme Heudebert et Pelletier, les mettaient en vente dans les boulangeries et quelques magasins d'alimentation en tant que Biscottes au gluten.

Actuellement existe encore en France une biscotte au gluten, Heudebert Forme (+/- 280 g), vendue sous les marques Heudebert, Lu et MondelÚz International, dont la composition est : céréales 90,5 % (farine de blé et gluten de blé 57,8 %, farine complÚte de blé 31 %, farine de blé malté) et qui est enrichie en vitamines E, B1, B2, B6, acide folique, calcium, fer, magnésium et riche en phosphore.

Plats de gluten traditionnels d'Asie

Plat réalisé avec des boulettes de kaofu dans un restaurant de Shanghaï.

Le gluten de blĂ© est utilisĂ© depuis le VIe siĂšcle pour remplacer la viande en Chine, probablement Ă  l'initiative de moines du bouddhisme mahāyāna[23]. Il Ă©tait rĂ©alisĂ© artisanalement en lavant la farine de blĂ© et appelĂ© miĂ n jÄ«n. Le gluten passĂ© au four est appelĂ© kao fu. Il a Ă©tĂ© trĂšs tĂŽt adoptĂ© dans la cuisine japonaise d'inspiration bouddhiste sous le nom de fu. Dans la cuisine vietnamienne, c'est le mĂŹ căn. Il est souvent proposĂ© sous forme de saucisses ou de boulettes, blanches ou brunes. Le seitan peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme la forme industrielle moderne de ces plats traditionnels.

Malts

Le maltage des cĂ©rĂ©ales consiste Ă  provoquer un dĂ©but de germination des grains. Il se produit alors naturellement une hydrolyse enzymatique des rĂ©serves de l'albumen. Le gluten est dissociĂ© en acides aminĂ©s et l'amidon en sucres. Dans la nature, ces sucres et ces acides aminĂ©s facilement disponibles provoquent un dĂ©marrage fulgurant de la plantule. Cette observation est peut-ĂȘtre une des raisons du succĂšs, depuis les annĂ©es 1900, des boissons reconstituantes (Horlicks dans les pays de l'ancien Empire britannique) et des prĂ©parations (Ovomaltine) et en-cas maltĂ©s au chocolat surtout destinĂ©s au dĂ©part aux enfants des classes ouvriĂšres .

En brasserie, cela favorise ensuite la croissance optimale des levures lors de la fermentation du moût. La proportion de molécules hydrolysées joue sur la qualité du malt et in fine sur celui de la biÚre[56]. Le gluten insoluble et une partie des acides aminés sont retirés du moût avec les résidus de malt, cependant la biÚre en contient encore de petites quantités.

Les biĂšres sans gluten peuvent ĂȘtre fabriquĂ©es, par exemple, Ă  partir de sorgho ou de riz non maltĂ©s.

Autres

Boulettes de kebbé, pùte de boulghour farcie à la viande et frite, un plat emblématique du Moyen-Orient

Le gluten est naturellement présent les bouillies et gruaux de céréales qui ont constitué la principale nourriture de l'humanité bien avant les galettes et le pain, dans les semoules (couscous, boulghour ...) et pùtes alimentaires qui sont à la base d'une multitude de plats populaires, les biscuits, viennoiseries, dans de nombreux desserts, sauces et tous produits incorporant de la farine de céréales.

Parmi les produits traditionnels exigeant des farines Ă  haute teneur en gluten, on peut citer les pĂątes alimentaires, les pizzas (farines italiennes 00 ou farine de force T45 pour obtenir une pĂąte Ă©lastique et tenace) et les bagels.

Selon le Vatican, les hosties consommées lors de la messe contiennent du gluten ; il s'agit d'un pain sans levain (pain azyme de la Bible) à base de farine de froment et sa teneur en gluten est probablement faible.

Utilisation industrielle dans l'alimentation

Le gluten est un coproduit de l'industrie de l'amidonnerie qui traite principalement des farines de maïs, mais aussi de blé et de riz. Seul le gluten de blé est utilisé pour ses propriétés améliorantes en boulangerie.

Le gluten est trÚs demandé dans le monde entier, principalement par l'industrie alimentaire mais également par d'autres types d'industries, en raison de son faible coût économique et de ses propriétés viscoélastiques et adhésives uniques s'il s'agit de gluten de blé.

Ajouts de gluten dans les farines

Le gluten, une fois sĂ©chĂ©, moulu peut ĂȘtre ajoutĂ© Ă  une farine ordinaire pour l'aider Ă  amĂ©liorer sa capacitĂ© Ă  augmenter en volume. Le mĂ©lange obtenu augmente Ă©galement la stabilitĂ© structurelle du pain et sa texture. Une pĂąte avec du gluten ajoutĂ© doit ĂȘtre travaillĂ©e vigoureusement pour la faire monter Ă  pleine capacitĂ©. Une machine Ă  pain automatique ou un robot culinaire peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires pour malaxer une pĂąte contenant beaucoup de gluten. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, des taux de gluten plus Ă©levĂ©s sont associĂ©s Ă  une teneur globale en protĂ©ines plus Ă©levĂ©e. Toutefois, un taux de gluten trop Ă©levĂ© (au-delĂ  de 12 %) ne permet plus de fabriquer le pain traditionnel français[41].

Le gluten peut reprĂ©senter 8 Ă  12 % d'une farine boulangĂšre. Son action peut ĂȘtre encore amplifiĂ©e par l'ajout de petites quantitĂ©s de farines de malt, de fĂ©verole ou de soja et d'acide ascorbique[57]. Ces farines spĂ©ciales ne sont pas accessibles au grand public. Elles sont systĂ©matiquement utilisĂ©es avec du gluten ajoutĂ© pour la fabrication des pains de mie[58] et des pains Ă  hamburgers.

On retrouve souvent des ajouts (quelques pour cent) de gluten dans les boulangeries industrielles pour complĂ©menter les farines trop pauvres. Ceux-ci sont nĂ©cessaires pour les fabrications industrielles de pains complets, de pains de campagne et de pains de seigle afin d'obtenir une levĂ©e presque identique Ă  celle du pain blanc. En effet, contrairement au pĂ©trin traditionnel du boulanger d'antan, les procĂ©dĂ©s industriels actuels nĂ©cessitent des farines contenant beaucoup plus de gluten pour ĂȘtre pĂ©tries mĂ©caniquement, puis subir la congĂ©lation aprĂšs une cuisson partielle, puis le stockage, le transport jusqu'au lieu de dĂ©congĂ©lation et enfin la cuisson finale sur le lieu de production ou de vente.

Les spĂ©cialitĂ©s de la restauration rapide (pizzas, crĂȘpes, hamburgers...) exigent des pĂątes Ă  haute teneur en gluten. Les hamburgers, bagels, hotdogs utilisent souvent des pĂątes briochĂ©es fermes mais spongieuses permettant d'absorber les sauces, elles sont gĂ©nĂ©ralement additionnĂ©es de malt pour le goĂ»t. Toutes ces pĂątes tenaces permettent une prĂ©paration et un service rapides ; elles Ă©vitent les miettes, permettent de multiplier les services ou facilitent l'emport par le consommateur. Elles permettent de se passer de salle dans la restauration de rue. De plus, le caractĂšre souvent artisanal et convivial de la prĂ©paration finale (garnissage des pĂątes) est apprĂ©ciĂ©.

Imitations de viande

Le gluten est souvent utilisé dans les imitations de viande (comme ce modÚle de « canard ») pour fournir des protéines supplémentaires et dans les régimes végétariens.

Le seitan, en particulier Ă  base de gluten de blĂ©, est souvent Ă  la base des imitations de viande ressemblant au bƓuf, au poulet, au canard, au poisson et au porc. Le seitan est prĂ©parĂ© en le trempant (s'il est fabriquĂ© Ă  partir de poudre de gluten), en le pĂ©trissant et en le faisant bouillir pendant une durĂ©e variable, entre 30 et 90 minutes en fonction notamment de son Ă©paisseur ou du type de casserole. Une fois cuit, il a une consistance ferme et prend un peu de la saveur du bouillon dans lequel il est cuit. Cette propriĂ©tĂ© et sa teneur en protĂ©ines en font un matĂ©riau apprĂ©ciĂ© comme substitut de la viande dans les recettes vĂ©gĂ©tariennes et vĂ©gĂ©taliennes[59].

Le gluten est grandement apprécié par les adeptes de l'alimentation végétarienne ou végane, les adventistes du septiÚme jour, Hare Krishna et les bouddhistes, qui s'abstiennent souvent de consommer de la viande. ll se fait une place parmi les protéines végétales texturées, sa consistance étant plus proche de la véritable viande que la protéine de soja texturée qui ressemble un peu à la viande hùchée.

Adjuvant

Le gluten est souvent prĂ©sent dans la sauce de soja et peut ĂȘtre utilisĂ© comme agent stabilisant dans des produits alimentaires plus inattendus, tels que les pĂ©tales de maĂŻs, la crĂšme glacĂ©e et le ketchup. Les aliments de ce type, contenant du gluten cachĂ©, peuvent donc poser de gros problĂšmes et constituer un danger pour les personnes atteintes de la maladie cƓliaque et de diverses sensibilitĂ©s au gluten.

Plus de la moitiĂ© des aliments actuellement commercialisĂ©s contiennent du gluten de blĂ©, d'orge, de seigle ou d'avoine, utilisĂ© comme Ă©paississant ou liant, sous forme de contamination croisĂ©e ou mĂȘme adultĂ©ration (pratique frauduleuse consistant en l'ajout d'un produit de moindre valeur Ă  un autre produit, qui est alors vendu ou donnĂ© pour ce qu'il n'est pas). Ils posent un risque sĂ©rieux pour la santĂ© des patients atteints de maladie cƓliaque et des personnes prĂ©sentant une sensibilitĂ© non cƓliaque au gluten. Un contrĂŽle rigoureux de la teneur en gluten est donc nĂ©cessaire pour leur certification en tant qu'aliments adaptĂ©s Ă  la consommation par ces patients.

Alimentation animale

L'industrie de l'alimentation animale utilise tout type de gluten et principalement le gluten de maïs sous le nom technique de corn gluten meal (farine de gluten). Cette farine contient environ 65% de protéines brutes[60].

Le corn gluten feed est un mélange complexe de coproduits des industries de l'amidonnerie et de l'huilerie de maïs; sa composition variable est proche de 22 % de protéines brutes[61]. Ils sont trÚs utilisés car la digestibilité des glutens est excellente. Ils sont particuliÚrement recherchés en alimentation des ruminants malgré leur faiblesse en lysine car les glutens ne sont pas dégradés dans la panse et peuvent donc contribuer directement à la fourniture de protéines. On le retrouve donc dans les rations ou les aliments industriels des animaux d'élevage et de compagnie, pour augmenter leur teneur en protéines[62].

Les brasseries et distilleries de whisky et d'autres alcools Ă  base de grains fournissent des drĂšches riches en gluten, environ 30% de protĂ©ines brutes[61]; leur efficacitĂ© peut ĂȘtre limitĂ©e si le chauffage du malt ou des moĂ»ts a Ă©tĂ© trop intense.

Autres utilisations

Le gluten est également utilisé dans les shampoings pour chiens, les pùtes à modeler pour enfants (telles que Play-Doh), la fabrication de produits pharmaceutiques (des médicaments sans ordonnance, des gargarismes et bains de bouche, des suppléments de vitamines et de minéraux, des produits à base de plantes médicinales, des suppléments alimentaires, des pansements adhésifs et bandes adhésives sanitaires), tous types de produits cosmétiques et de soins personnels (rouges à lÚvres, baumes et brillants à lÚvres, dentifrices, bains de bouche, produits pour le soin de la peau et des cheveux, etc.).

Le gluten est utilisĂ© depuis des annĂ©es dans la recherche pour dĂ©velopper des plastiques biodĂ©gradables destinĂ©s Ă  la conservation des aliments et Ă  d'autres utilisations, en tant qu'alternative aux plastiques Ă  base de pĂ©trole[63] - [64]. L'impact sur les personnes prĂ©sentant un trouble liĂ© au gluten est une prĂ©occupation qui se doit d'ĂȘtre rĂ©glementĂ©e.

Pathologies liées au gluten

Les troubles liés au gluten

Il s'agit d'un terme gĂ©nĂ©rique concernant toutes les maladies dĂ©clenchĂ©es par le gluten[65], qui comprennent la maladie cƓliaque[66], la sensibilitĂ© non-cƓliaque au gluten (SNCG)[67], l'allergie au blĂ©, l'ataxie au gluten et la dermatite herpĂ©tiforme (DH)[67]. Actuellement, leur incidence est en augmentation dans la plupart des rĂ©gions gĂ©ographiques du monde[68]. Cela peut probablement s'expliquer par l'occidentalisation croissante des rĂ©gimes alimentaires, l'utilisation croissante d'aliments Ă  base de blĂ© inclus dans le rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en[69], le remplacement progressif du riz par le blĂ© dans de nombreux pays en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le dĂ©veloppement au cours des derniĂšres annĂ©es de nouveaux types de blĂ© avec une quantitĂ© plus Ă©levĂ©e de peptides cytotoxiques provenant du gluten et la teneur plus Ă©levĂ©e en gluten dans le pain et les produits de boulangerie[70] en raison de la rĂ©duction du temps de fermentation de la pĂąte[67] - [71] et plus gĂ©nĂ©ralement l'utilisation frĂ©quente du gluten et du malt comme adjuvants dans les industries alimentaires.

IntolĂ©rance au gluten (maladie cƓliaque)

Certaines personnes prĂ©sentent une intolĂ©rance au gluten appelĂ©e maladie cƓliaque[72]qui est une maladie auto-immune chronique touchant principalement l'intestin grĂȘle, mais qui peut impliquer de nombreux organes et causer une grande variĂ©tĂ© de symptĂŽmes non gastro-intestinaux. Elle est causĂ©e par l'ingestion de cĂ©rĂ©ales Ă  gluten (blĂ©, orge, seigle, Ă©peautre,...voire parfois avoine) et qui apparaĂźt chez les personnes gĂ©nĂ©tiquement prĂ©disposĂ©es de tous les Ăąges. Cette maladie est une intolĂ©rance permanente Ă  l'une des fractions protĂ©iques du gluten, les prolamines. Elle provoque une atrophie des villositĂ©s intestinales au niveau de l'intestin grĂȘle, entraĂźnant une destruction partielle de la paroi qui provoque une malabsorption et donc de graves carences en certains nutriments (sels minĂ©raux, vitamines,
).

Chez le nourrisson, les symptĂŽmes peuvent apparaĂźtre quelques semaines aprĂšs l'introduction de farines dans l'alimentation, et sont trĂšs variĂ©s : diarrhĂ©e chronique, hypotrophie, perte de poids, croissance ralentie voire stoppĂ©e, vomissement, etc. Chez l'adulte, elle se manifeste par des troubles gastro-intestinaux (douleurs abdominales, digestion difficile, diarrhĂ©e, selles molles, reflux gastro-Ɠsophagien, vomissements, stase gastroduodĂ©nale, ballonnements), des problĂšmes articulaires, des troubles neurologiques, dermatologiques, stomatologiques, des carences multiples par malabsorption (vitamines, sels minĂ©raux), anĂ©mie, ostĂ©oporose, une fatigue chronique


Les patients porteurs d'une maladie cƓliaque prĂ©sentant des « symptĂŽmes classiques », qui incluent des manifestations gastro-intestinales telles que diarrhĂ©e chronique et distension abdominale, malabsorption, perte d'appĂ©tit et diminution de la croissance, constituent actuellement la forme de prĂ©sentation la moins courante de la maladie et touchent principalement les enfants de moins de deux ans. La maladie cƓliaque prĂ©sentant des « symptĂŽmes non classiques » constitue le type clinique le plus courant et concernent les enfants plus ĂągĂ©s (plus de deux ans)[73], les adolescents et les adultes[74]. Elles se caractĂ©risent par des symptĂŽmes gastro-intestinaux plus lĂ©gers, voire absents, ainsi que par un large Ă©ventail de manifestations non intestinales pouvant concerner n'importe quel organe du corps et pouvant trĂšs souvent ĂȘtre complĂštement asymptomatiques, que ce soit chez les enfants (au moins dans 43 % des cas[75]) ou chez les adultes[76].

Sa prĂ©valence a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  environ 1 Ă  2 % dans diffĂ©rentes rĂ©gions du monde[10], mais la plupart des cas restent non reconnus, non diagnostiquĂ©s et non traitĂ©s, et risquent de provoquer de graves complications de santĂ© Ă  long terme. En effet, non seulement de nombreux cas de maladies cƓliaques peuvent ĂȘtre apparemment asymptomatiques, mais en outre beaucoup de personnes soi-disant asymptomatiques ne le sont en fait pas, prĂ©sentant divers symptĂŽmes non attribuĂ©s au gluten[77]. S'Ă©tant habituĂ©es Ă  vivre avec un mauvais Ă©tat de santĂ© chronique, elles sont cependant capables de reconnaĂźtre l'amĂ©lioration voire la disparition de leurs symptĂŽmes aprĂšs avoir commencĂ© le rĂ©gime sans gluten. Des difficultĂ©s supplĂ©mentaires pour le diagnostic sont le fait que les marqueurs sĂ©rologiques (transglutaminase anti-tissulaire [TG2]) ne sont pas toujours prĂ©sents et que de nombreuses personnes peuvent prĂ©senter des lĂ©sions muqueuses mineures sans atrophie des villositĂ©s intestinales[78].

Ces personnes peuvent souffrir de symptĂŽmes graves de la maladie et faire l'objet d'explorations approfondies pendant de nombreuses annĂ©es, avant que le diagnostic ne soit posĂ©. Une maladie cƓliaque non traitĂ©e peut entraĂźner non seulement une qualitĂ© de vie rĂ©duite, mais Ă©galement un risque accru de lymphomes intestinaux et une mortalitĂ© accrue. Elle est associĂ©e Ă  certaines autres maladies auto-immunes[79], telles que diabĂšte de type 1, thyroĂŻdite, ataxie au gluten, psoriasis, vitiligo, hĂ©patite auto-immune, dermatite herpĂ©tiforme, cholangite sclĂ©rosante primitive, etc[79].

Le seul traitement aujourd'hui connu est un régime strict sans gluten à vie[80]. En effet, aucun traitement médicamenteux n'existe. Cependant des recherches[81] - [82] ont montré que certaines bactéries du microbiote, comme Rothia mucilaginosa produisaient une enzyme, la Rothia subtilisine, capable de briser la protéine de gliadine.

Une autre piste de recherche est basée sur l'ingestion d'enzymes de dégradation du gluten, permettant de le dégrader en fragments non immunogÚnes[83].

La pratique réguliÚre d'une activité sportive qui entre dans l'activité de l'appareil digestif, est aussi la solution préconisée.

En France, l'AFDIAG (Association française des intolĂ©rants au gluten) est un soutien pour tous les cƓliaques. En Belgique, la SBC asbl (sociĂ©tĂ© belge de la cƓliaquie asbl), au Grand-DuchĂ© de Luxembourg, l'ALIG (association luxembourgeoise des intolĂ©rants au gluten), et en Suisse, l'ARC (Association Suisse Romande de la Coeliakie), remplissent le mĂȘme rĂŽle.

Hyperperméabilité intestinale

Paroi de l'intestin. L'ouverture des jonctions serrées intercellulaires (augmentation de la perméabilité intestinale) permet le passage dans la circulation sanguine de substances pouvant déclencher des maladies auto-immunes, des inflammations, des infections, des allergies ou des cancers, au niveau intestinal et systémique[84].

Au niveau de la paroi intestinale, le dĂ©sassemblage des jonctions serrĂ©es (en jaune sur le schĂ©ma) provoque une augmentation de la permĂ©abilitĂ© intestinale[84]. Le gluten, quelle que soit la prĂ©disposition gĂ©nĂ©tique, Ă  savoir en prĂ©sence ou non de maladie cƓliaque[85] et le lipopolysaccharide (LPS) provenant d'une colonisation bactĂ©rienne chronique de l'intestin grĂȘle semblent en ĂȘtre les deux principaux responsables[86]. Cette hyperpermĂ©abilitĂ© de la paroi intestinale provoque le passage accru dans le sang de substances qui ne doivent pratiquement pas passer (toxines bactĂ©riennes, principalement le LPS ; produits chimiques, microorganismes et aliments partiellement digĂ©rĂ©s[87]). Ces substances stimulent notamment le systĂšme immunitaire[88] et, en fonction de la prĂ©disposition gĂ©nĂ©tique de l'individu, peuvent dĂ©velopper diverses pathologies[84].

Une Ă©tude de 2011[84] suggĂšre que l'altĂ©ration de la permĂ©abilitĂ© intestinale pourrait ĂȘtre dans certains cas impliquĂ©e dans le dĂ©veloppement, entre autres, des maladies suivantes :

  • Maladies auto-immunes, telles que la maladie cƓliaque, le diabĂšte de type 1, la polyarthrite rhumatoĂŻde, la spondylarthrite ankylosante, les maladies inflammatoires de l'intestin (maladie de Crohn), le lupus Ă©rythĂ©mateux systĂ©mique et la cholangite sclĂ©rosante primitive[84].
  • Cancers tels que gliome (cancer du cerveau ou de la moelle Ă©piniĂšre), cancers du sein, de l'ovaire, du pancrĂ©as, de la prostate, adĂ©nocarcinome du poumon, carcinome hĂ©patocellulaire (cancer du foie) en prĂ©sence d'une infection par le virus de l'hĂ©patite C, leucĂ©mie aiguĂ« non lymphocytaire, anĂ©mie de Fanconi, lymphome diffus Ă  grandes cellules B et leucĂ©mie myĂ©loĂŻde aiguĂ«[84].
  • Maladies du systĂšme nerveux, telles que sclĂ©rose en plaques, schizophrĂ©nie, poly-radiculo-neuropathie dĂ©myĂ©linisante inflammatoire chronique et neuromyĂ©lite optique[84].
  • Maladies inflammatoires[84].
  • Infections[84].
  • Allergies[84].
  • Asthme[84].

SensibilitĂ© non cƓliaque au gluten (SNCG)

Le syndrome depuis peu appelĂ© « sensibilitĂ© non cƓliaque au gluten » (SNCG)[89] est dĂ©crit comme un ensemble de symptĂŽmes qui s'amĂ©liorent lors du passage Ă  un rĂ©gime sans gluten, aprĂšs exclusion de la maladie cƓliaque et de l'allergie au blĂ©[90]. Reconnue depuis 2010[91], elle figure parmi les troubles liĂ©s au gluten, mais sa pathogĂ©nie n'est pas encore bien comprise[92]. La SNCG est le syndrome le plus commun des troubles liĂ©s au gluten[93], avec une prĂ©valence estimĂ©e Ă  6-10%[94]. Mais sa prĂ©valence rĂ©elle est difficile Ă  dĂ©terminer car beaucoup de personnes s'auto-diagnostiquent et commencent un rĂ©gime sans gluten, sans avoir au prĂ©alable subi un test de dĂ©pistage de la maladie cƓliaque ou des recommandations du mĂ©decin[95]. Les personnes atteintes restent habituellement dans un no man's land, sans ĂȘtre reconnues par les spĂ©cialistes et sans les soins et traitements mĂ©dicaux adĂ©quats[96]. La plupart de ces personnes ont une longue histoire de problĂšmes de santĂ© et de consultations infructueuses avec de nombreux mĂ©decins. C'est la raison pour laquelle la majoritĂ© d'entre elles finissent par avoir recours Ă  un rĂ©gime sans gluten et Ă  un auto-diagnostic de sensibilitĂ© au gluten[97].

Les personnes atteintes peuvent dĂ©velopper soit des symptĂŽmes gastro-intestinaux, qui ressemblent Ă  ceux du syndrome du cĂŽlon irritable ou de l'allergie au blĂ©[98], soit une grande variĂ©tĂ© de symptĂŽmes non gastro-intestinaux, parfois systĂ©miques[99], tels que des maux de tĂȘte, un engourdissement dans les jambes ou les bras, des picotements aux extrĂ©mitĂ©s, un syndrome de fatigue chronique, des myalgies et des tendinites Ă  rĂ©pĂ©tition, voire une fibromyalgie, des maladies atopiques, une dermatite (eczĂ©ma ou Ă©ruption cutanĂ©e), des maladies neurologiques ou des troubles psychiatriques (anxiĂ©tĂ©, dĂ©pression, neuropathie pĂ©riphĂ©rique, ataxie, trouble d'hyperactivitĂ© avec dĂ©ficit de l'attention, hallucinations que certains auteurs ont appelĂ© « psychose du gluten », de l'asthme, une rhinite, une allergie Ă  une ou plusieurs substances inhalĂ©es (acariens, poils d'animaux, pollens), une allergie alimentaire (crustacĂ©s) ou Ă  des mĂ©taux (nickel), ainsi que des intolĂ©rances alimentaires associĂ©es (principalement l'intolĂ©rance au lactose)[100] - [101], etc.

Dans certains cas, il pourrait s'agir d'une sensibilitĂ© au gluten, diffĂ©rente de la maladie cƓliaque[102], qui toucherait jusqu'Ă  6 Ă  10 % de la population amĂ©ricaine[103] et qui est appuyĂ©e par certaines publications[104] et ouvrages [105]. Un certain nombre de publications scientifiques, contrĂŽlĂ©es par un comitĂ© de lecture (peer reviewed), Ă©noncent l'existence d'une irritation de l'intestin mais ne mettent pas en cause avec certitude le gluten[106] - [107] - [108]. Il pourrait s'agir d'une malabsorption intestinale induisant l'absorption de composĂ©s intermĂ©diaires de la digestion du gluten appelĂ©s peptides opioĂŻdes (gliadorphine ou glutĂ©omorphine), toxiques pour l'organisme.

Outre le gluten, d'autres composants présents dans le blé, le seigle, l'orge, l'avoine et leurs dérivés pourraient provoquer les symptÎmes de la SNCG, notamment d'autres protéines appelées ATI et les FODMAP[109]. Alors que les effets des FODMAP ne se limitent qu'à un léger inconfort gastro-intestinal, les ATI peuvent provoquer chez les humains une inflammation intestinale médiée par le récepteur de type toll 4 (TLR4)[110]. Une alimentation riche en céréales pourrait aussi entraßner une dysbiose colique de putréfaction à la suite d'un excÚs de leurs protéines ou une sensibilité aux glucides fermentescibles, les FODMAP (Fermentable Oligo-, Di-, Mono-saccharides And Polyols)[111] qu'ils contiennent. Une étude de 2017 publiée dans la revue Gastroenterology laisse penser que c'est moins la présence de gluten dans les aliments que celle des fructanes, faisant partie des FODMAP, qui serait la cause de l'inconfort ou des ballonnements digestifs[112].

Des études de 2014[113] - [99] montrent que la sensibilité au gluten ou au blé serait plus fréquente chez les adultes et principalement chez les femmes.

L'explication viendrait de la teneur Ă©levĂ©e en cĂ©rĂ©ales Ă  gluten de la «malbouffe» (hamburgers, pizzas, cĂ©rĂ©ales de petit-dĂ©jeuner, pĂątes, sandwiches
), l'arrĂȘt de ces aliments et leur remplacement par une alimentation plus Ă©quilibrĂ©e et de meilleure qualitĂ© entraĂźne gĂ©nĂ©ralement une amĂ©lioration de l'Ă©tat de santĂ©.

C'est cette amĂ©lioration qui est ensuite revendiquĂ©e par l'industrie du sans gluten comme effet bĂ©nĂ©fique de leur rĂ©gime, alors qu'elle n'a aucun rapport avec le gluten lui-mĂȘme[18]. Corinne Peirano, diĂ©tĂ©ticienne et nutritionniste, analyse ainsi : « Lorsqu'on se met au rĂ©gime sans gluten, on se sent mieux. ForcĂ©ment. Mais l'absence de gluten n'y est pas forcĂ©ment pour quelque chose. Comme le regard sur l'assiette change, on amĂ©liore son contenu, on mange plus diversifiĂ©, plus de vĂ©gĂ©taux, moins de glucides qui fermentent, moins de cochonneries aussi. »[114].

Allergie au blé

Une faible proportion de la population (surtout de trĂšs jeunes enfants) prĂ©sente des symptĂŽmes typiques d'allergie aprĂšs consommation de blĂ© ou de dĂ©rivĂ©s. Cette proportion est par exemple estimĂ©e Ă  0,2 % au Canada[115]. Comme pour la plupart des allergies, une allergie au blĂ© amĂšne le systĂšme immunitaire Ă  rĂ©agir anormalement Ă  un composant du blĂ© qu'il traite comme un corps Ă©tranger menaçant. Cette rĂ©ponse immunitaire est souvent limitĂ©e dans le temps et ne cause pas de dommages durables aux tissus corporels. Les symptĂŽmes se manifestent juste aprĂšs la consommation du produit, mais, mĂȘme longtemps aprĂšs on peut dĂ©tecter dans le sang des immunoglobulines spĂ©cifiques.

Bien que l'allergie au blĂ© et la maladie cƓliaque soient des troubles trĂšs diffĂ©rents, leurs symptĂŽmes gastro-intestinaux sont similaires, mais l'intervalle entre l'exposition au blĂ© et l'apparition des symptĂŽmes est diffĂ©rent. Une rĂ©action allergique au blĂ© survient rapidement, de quelques minutes Ă  quelques heures aprĂšs la consommation d'aliments contenant du blĂ© et peut conduire jusqu'Ă  un choc anaphylaxique.

Le blĂ© figure sur la liste des allergĂšnes reconnus par l'Union europĂ©enne, dont l'Ă©tiquetage diffĂ©renciĂ© est obligatoire[116]. Plusieurs composants du blĂ© peuvent ĂȘtre Ă  la source de l'allergie, les protĂ©ines (dont le gluten, mais pas seulement) jouant un rĂŽle principal[117]. L'allergie au blĂ© des trĂšs jeunes enfants peut disparaĂźtre progressivement avec l'Ăąge[118].

Dermatite herpétiforme

Dermatite herpétiforme à l'épaule et au dos

La dermatite herpĂ©tiforme (DH) est liĂ©e Ă  la consommation de gluten[119] et est une manifestation cutanĂ©e de la maladie cƓliaque qui se produit chez environ 25 % des patients[120]. Elle est tellement caractĂ©ristique qu'elle est considĂ©rĂ©e comme « la maladie cƓliaque de la peau »[121], ainsi que la « carte de visite » du patient cƓliaque[122], car sa dĂ©couverte n'apparaĂźt que chez les individus cƓliaques[123].

Elle peut apparaßtre à tout ùge de la vie, mais l'exposition aux rayons ultraviolets du soleil et les microtraumatismes cutanés répétés sont des facteurs externes qui favorisent l'apparition et le maintien de lésions cutanées typiques de la DH[124].

La dermatite herpétiforme disparaßt complÚtement avec le régime sans gluten qui constitue son meilleur et unique traitement[125]. Elle peut réapparaßtre chez les patients qui semblent avoir un bon suivi de leur régime strict sans gluten, lors de transgressions au régime volontaires ou non[126].

Ataxie au gluten

L'ataxie au gluten est une maladie auto-immune déclenchée par l'ingestion de gluten[127], dont les dommages se produisent au niveau du cervelet, centre d'équilibre du cerveau qui contrÎle la coordination et les mouvements complexes comme la marche, la parole et la déglutition, entraßnés par la perte des cellules de Purkinje[128]. Les personnes atteintes d'ataxie au gluten présentent généralement une anomalie de la démarche ou une incoordination et des tremblements des membres supérieurs[129]. Le nystagmus évoqué par le regard et d'autres signes oculaires de dysfonctionnement cérébelleux sont courants. Myoclonies, tremblement palatal et opsoclonus-myoclonus peuvent également apparaßtre.

Un diagnostic précoce et un traitement avec un régime sans gluten peuvent améliorer l'ataxie et prévenir sa progression[130]. L'efficacité du traitement dépend du temps écoulé depuis le début de l'ataxie jusqu'au diagnostic, car la mort des neurones dans le cervelet à la suite d'une exposition au gluten est irréversible[131].

L'ataxie au gluten reprĂ©sente 40 % des ataxies d'origine inconnue et 15 % de toutes les ataxies. Moins de 10 % des personnes atteintes d'ataxie au gluten prĂ©sentent un symptĂŽme gastro-intestinal, mais environ 40 % ont des lĂ©sions intestinales. L'ataxie peut apparaĂźtre chez les patients de tous Ăąges, y compris les enfants[132], indĂ©pendamment de la prĂ©sence ou de l'absence de manifestations intestinales. La recommandation actuelle est que tout patient prĂ©sentant une ataxie cĂ©rĂ©belleuse progressive soit Ă©valuĂ© pour la maladie cƓliaque[133].

Troubles neurologiques liés au gluten (Neurogluten).

Neurogluten est le terme utilisĂ© pour dĂ©signer les divers troubles neurologiques causĂ©s par la consommation de gluten[134], c'est-Ă -dire ceux qui affectent tout organe ou tissu du systĂšme nerveux[135]. Ils peuvent se dĂ©velopper indĂ©pendamment d'une prĂ©disposition gĂ©nĂ©tique et de la prĂ©sence ou de l'absence de symptĂŽmes digestifs, de lĂ©sion intestinale, qu'elle soit cƓliaque ou pas[136].

Le gluten peut traverser à la fois la barriÚre intestinale et la barriÚre hémato-encéphalique, comme l'ont démontré des études sur des rongeurs, ainsi que la présence d'anticorps anti-transglutaminase 6 dans le cerveau de personnes atteintes d'ataxie au gluten[137].

Les premiĂšres descriptions du neurogluten remontent Ă  1966, l'ataxie au gluten Ă©tant le trouble le plus connu et le plus Ă©tudiĂ©[138]. D'autres troubles neurologiques ou psychiatriques, en relation avec neurogluten comprennent des cas de neuropathie pĂ©riphĂ©rique[139], d'Ă©pilepsie, de sclĂ©rose en plaques[140] - [141], de dĂ©mence, de maladie d' Alzheimer et de Parkinson, de schizophrĂ©nie[142], d'autisme, de TDAH[143], de trouble obsessionnel-compulsif[144], de syndrome de Gilles de la Tourette[145], d'hallucinations ( « psychose du gluten »), d'infirmitĂ© motrice cĂ©rĂ©brale[146], de chorĂ©e (mouvements involontaires anormaux des pieds et des mains)[147], de chorĂ©e de Huntington, d'opsoclonus (mouvements involontaires des yeux), de dysarthrie (altĂ©ration de l'articulation des mots), de perte d'audition neurosensorielle, d'hĂ©miparĂ©sie (diminution de la force motrice ou de la paralysie partielle d'un bras et d'une jambe du mĂȘme cĂŽtĂ© du corps), de mononĂ©vrite multiplex (dommages dans au moins deux zones distinctes du systĂšme nerveux), de sclĂ©rose latĂ©rale amyotrophique (paralysie musculaire progressive), d'autres maladies neuromusculaires (lpolymyosite, dermatomyosite et myosite Ă  inclusion), de troubles du sommeil, de thrombose d'un sinus veineux cĂ©rĂ©bral (caillot sanguin dans une zone de la base du cerveau)[147].

La rĂ©gĂ©nĂ©ration du systĂšme nerveux avec le rĂ©gime sans gluten est lente et l'amĂ©lioration des symptĂŽmes neurologiques prend du temps Ă  se manifester, contrairement Ă  ce qui se passe lorsqu'il y a des symptĂŽmes digestifs intenses, qui s'amĂ©liorent gĂ©nĂ©ralement presque immĂ©diatement. Parfois, la rĂ©cupĂ©ration du systĂšme nerveux n'a pas lieu ou elle n'est que partielle, comme cela se produit lorsque le diagnostic est retardĂ© en cas d'ataxie du gluten, mais nĂ©anmoins le rĂ©gime strict sans gluten empĂȘche au moins l'aggravation des dommages neurologiques[148].

Des quantitĂ©s minimes de gluten, telles que celles prĂ©sentes dans la plupart des produits portant la mention « sans gluten », peuvent maintenir la rĂ©ponse du systĂšme immunitaire activĂ©e et ĂȘtre responsable des lĂ©sions neuronales[148].

RĂ©gime sans gluten

Bien que lorsqu'on parle de « sans gluten », on pense Ă  l'absence totale de gluten, avec les mĂ©thodes de dĂ©tection actuelles, il est impossible de prouver un niveau zĂ©ro de gluten dans les aliments. Par consĂ©quent, l'Ă©tiquetage « sans gluten » n'est pas synonyme de « zĂ©ro gluten ». En gĂ©nĂ©ral, les lois autorisent jusqu'Ă  20 ppm, soit 20 parties par million ou 20 milligrammes de gluten par kilogramme de produit.Étant donnĂ© que le gluten est prĂ©sent dans de trĂšs nombreux processus de production alimentaire industrielle, cela signifie que l'alimentation ordinaire entraĂźne inĂ©vitablement un minimum de contamination par le gluten[149].

L'industrie du sans gluten

Une industrie estimée à environ 60 millions d'euros en France, et en expansion de 30 % par an[114] s'est développée autour de cette croyance des effets délétÚres du gluten, allant parfois jusqu'aux pratiques d'escroquerie ou à risque de dérive sectaire[150]. De maniÚre encore plus problématique, les régimes sans gluten sont brandis par certains faux thérapeutes comme traitement miracle contre l'autisme[151].

De nombreuses chaĂźnes de l'agro-industrie (des grandes surfaces Ă  Éric Kayser), ainsi que certains chefs, ont rĂ©cemment dĂ©veloppĂ© des menus « gluten free »[152].

Plusieurs sociologues se sont penchĂ©s sur ce phĂ©nomĂšne. Claude Fischler, de l'EPHE, analyse ainsi que « la tendance est Ă  l'individualisation, aux États-Unis, en particulier, et Ă  la mĂ©dicalisation des repas »[114], c'est-Ă -dire au contrĂŽle par des groupes industriels de l'alimentation des citoyens, sous des prĂ©textes mĂ©dicaux fallacieux. « C'est une offense de refuser un plat lorsqu'on partage un repas. En France plus qu'ailleurs. Mais prĂ©tendre une maladie cƓliaque ou une hypersensibilitĂ© au gluten, c'est une façon commode de dire qu'on ne mangera pas de pĂątes ou de cĂ©rĂ©ales »[114]. L'intolĂ©rance au gluten pourrait ĂȘtre un comportement orthorexique[153] - [154], ou ĂȘtre une distinction sociale dans sa maniĂšre d'ĂȘtre par un mĂ©canisme de consommation ostentatoire.

On peut remarquer que tous les grands groupes industriels ont dans leurs gammes à la fois de trÚs nombreux produits enrichis en gluten et des produits labellisés sans gluten.

Des produits trĂšs peu susceptibles d'en contenir comme le poivre ou des jus de fruits sont parfois Ă©tiquetĂ©s sans gluten pour des raisons promotionnelles. Les aliments Ă©tiquetĂ©s sans gluten se rĂ©vĂšlent cependant ĂȘtre souvent plus riches en graisses et en sucres et plus chers que leurs homologues traditionnels[155].

Précautions à prendre lors d'un régime sans gluten

Pour les personnes qui ne souffrent pas de troubles liés au gluten, c'est-à-dire « l'immense majorité des consommateurs, les produits qui contiennent du gluten sont absolument innofensifs, voire nutritionnellement importants »[155]. Supprimer les céréales classiques, sources importantes d'énergie, de protéines et de fibres, nécessite qu'elles soient remplacées par d'autres produits adaptés. Le simple remplacement du blé par le riz est susceptible d'augmenter l'indice glycémique de la ration. « Adopter un régime sans gluten est donc synonyme d'un budget alimentaire plus élevé sans pour autant obtenir des bénéfices supérieurs, voire d'une certaine nocivité pour les personnes non malades »[155], d'autant plus que certains cumulent les régimes : sans gluten, sans lactose, sans sucres .... Trouver des aliments de substitution adaptés est cependant aisé. La précaution élémentaire est d'opter pour un régime équilibré et varié.

Introduction du gluten dans l'alimentation des jeunes enfants

Il a maintenant Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que ni l'exposition prĂ©coce au gluten ni la durĂ©e de l'allaitement n'empĂȘchent le risque de dĂ©velopper une maladie cƓliaque, bien que le retard dans l'introduction du gluten soit associĂ© Ă  un retard dans l'apparition de la maladie[156]. Cela contredit les recommandations formulĂ©es en 2008 par la SociĂ©tĂ© europĂ©enne de gastroentĂ©rologie pĂ©diatrique (ESPGHAN) Ă  l'intention des familles d'enfants risquant de dĂ©velopper la maladie cƓliaque, qui prĂ©conisait d'introduire progressivement de petites quantitĂ©s de gluten dans l'alimentation pendant la pĂ©riode entre les 4 et 7 premiers mois de la vie, tout en maintenant l'allaitement au sein, avec l'objectif hypothĂ©tique d'induire la tolĂ©rance du systĂšme immunitaire envers le gluten pour que ce dernier ne s'attaque pas Ă  l'organisme par erreur[157].

Une gĂ©nĂ©tique Ă  risque (prĂ©sence d'haplotypes HLA-DQ2, HLA-DQ8 ou de l'un de ses allĂšles) est un facteur important qui prĂ©dit la possibilitĂ© de dĂ©velopper une maladie cƓliaque ou une maladie auto-immune associĂ©e, tel un diabĂšte de type 1[158].

La présence dans le lait maternel de gliadine non dégradée à des taux élevés [159], et encore plus dans le colostrum, a été confirmée chez les femmes qui suivent un régime alimentaire normal[160].

Céréales pauvres en gluten ou à glutens peu susceptibles de déclencher une intolérance

Ces cĂ©rĂ©ales ne peuvent ĂȘtre recommandĂ©es aux patients astreints Ă  un rĂ©gime sans gluten. Elles sont cependant recherchĂ©es par des personnes prĂ©fĂ©rant une alimentation diĂ©tĂ©tique ou biologique.

Grains anciens

Les cĂ©rĂ©ales pauvres en gluten peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme intĂ©ressantes du point de vue diĂ©tĂ©tique[9] mais aussi parfois comme une simple opportunitĂ© commerciale. Les pseudo-cĂ©rĂ©ales (comme le sarrasin, ou le quinoa par exemple), qui ne sont pas des graminĂ©es, ne contiennent pas de gluten.

Controverses concernant l'avoine

L'avoine est une espĂšce de graminĂ©e du genre Avena, tribu des Aveneae ou Poeae, qui appartient Ă  la sous-famille des Pooideae comme la tribu des Triticeae (qui comprend entre autres le blĂ©, le seigle et l'orge). L'avoine est donc une espĂšce proche des cĂ©rĂ©ales « triticĂ©es ». Certaines variĂ©tĂ©s d’avoine paraissent ne dĂ©clencher aucune rĂ©action immunitaire, d’autres oui[161].

L'avoine n'a pas les mĂȘmes prolamines que le blĂ©, elle contient principalement de l'avĂ©nine[162]. L'avĂ©nine est une substance toxique pour la muqueuse intestinale des personnes sensibles au gluten et peut entraĂźner Ă©galement une rĂ©action cƓliaque[163] - [164] - [165].

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, le blĂ© fut suspectĂ© de causer la maladie cƓliaque, et le gluten du blĂ© fut trĂšs tĂŽt identifiĂ© comme en Ă©tant la cause. La biopsie duodĂ©nale (considĂ©rĂ©e aujourd'hui comme la mĂ©thode de diagnostic de rĂ©fĂ©rence) n'avait pas encore Ă©tĂ© mise au point[166], mais des mĂ©thodes indirectes de mesure Ă©taient utilisĂ©es. Notamment, dans deux Ă©tudes, trois enfants qui furent nourris avec 75 Ă  150 g d'avoine dĂ©veloppĂšrent des symptĂŽmes. Dans trois Ă©tudes parallĂšles, 10 enfants et 2 adultes qui furent autorisĂ©s Ă  manger de 28 Ă  60 g d'avoine n'ont pas dĂ©veloppĂ© de symptĂŽmes[167]. Mais depuis, le blĂ©, l'orge et quelquefois le seigle sont des contaminants courants de l'avoine[168] - [169] dans l'industrie. À cause de cette contamination, l'avoine serait donc considĂ©rĂ©e comme toxique pour les cƓliaques.

L'introduction de l'avoine dans le rĂ©gime sans gluten a fait l'objet de dĂ©bats au cours des derniĂšres annĂ©es. Des recherches rĂ©centes indiquent que certaines variĂ©tĂ©s d'avoine sont inoffensives et bonnes pour une alimentation sans gluten, parce que les diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s d'avoine ont diffĂ©rents niveaux de toxicitĂ©[165]. Bien que l'avoine contienne de l'avĂ©nine, certaines Ă©tudes suggĂšrent que ce n'est pas forcĂ©ment un problĂšme pour les cƓliaques. La premiĂšre de ces Ă©tudes fut publiĂ©e en 1995[170]. Une Ă©tude suivante prĂ©cisa qu'il n'Ă©tait pas dangereux de consommer de l'avoine sur une longue pĂ©riode[171].

En fait, l'avoine est souvent sous-traitĂ©e avec le blĂ©, l'orge et d'autres grains, et se retrouve donc contaminĂ©e par d'autres glutens. À cause de ce problĂšme, la FAO, responsable du Codex Alimentarius, liste officiellement l'avoine comme contenant du gluten. En Écosse et en Irlande, les terres pauvres ne permettent pas de cultiver blĂ©, orge ou seigle, mais seulement l'avoine, qui de ce fait est moins contaminĂ©e par d'autres cĂ©rĂ©ales[172]. L'avoine fait partie de l'alimentation sans gluten en SuĂšde et en Finlande. Les fournisseurs de ces pays offrent des produits «pure avoine» donc non contaminĂ©s par les blĂ©s.

Une étude publiée en 2011, met en évidence les différents niveaux de toxicité parmi les différentes variétés d'avoine, indiquant que le croisement d'espÚces n'est pas la seule raison à l'origine de ces variations et réactions chez les personnes intolérantes au gluten[165]. Une étude publiée en 2008 trouva que sur 109 sources d'avoine étudiées, 85 avaient des taux inacceptables de gluten provenant du blé, de l'orge et du seigle[173].

« Farine d'avoine pure » se réfÚre à l'avoine sans contamination par d'autres céréales à gluten, ce qui est incorrectement étiquetée comme « avoine sans gluten » ou « sans gluten ». En effet, on considérait traditionnellement que le seul problÚme de l'avoine était sa contamination par d'autres céréales à gluten. C'est pourquoi, dans de nombreux pays, l'utilisation de « farine d'avoine pure » dans les aliments « sans gluten » est autorisée depuis longtemps et dans la plupart des cas, seule la lecture de la liste détaillée des ingrédients permet de les identifier[174].

La survenue d'une toxicité liée à l'avénine de l'avoine dépend du cultivar d'avoine consommé[175], car l'immunoréactivité des différentes prolamines toxiques varie selon les variétés d'avoine[176].

Les Ă©tudes actuelles montrent que diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s d'avoine prĂ©sentent diffĂ©rents degrĂ©s de toxicitĂ©[175]. Certaines variĂ©tĂ©s d'avoine pure[176] semblent avoir, en thĂ©orie, un faible degrĂ© de toxicitĂ© et certains experts estiment qu'elles pourraient ĂȘtre incluses dans le rĂ©gime sans gluten[177], mais il serait essentiel de connaĂźtre exactement la variĂ©tĂ© utilisĂ©e et il n'existe actuellement aucune rĂ©glementation Ă  cet Ă©gard[178]. L'Ă©tiquetage « flocons d'avoine purs » ou « flocons d'avoine sans gluten » ne fait pas rĂ©fĂ©rence Ă  ces variĂ©tĂ©s, qui n'ont pas encore Ă©tĂ© identifiĂ©es. Des Ă©tudes suffisantes n'ont pas encore Ă©tĂ© effectuĂ©es et, chez les patients cƓliaques, on ne connait pas les effets Ă  long terme en cas de consommation d'« avoine sans gluten »[179]. Donc, on ne peut toujours pas faire de recommandations fermes sur la possibilitĂ© ou non d'inclure cette « avoine pure » dans le rĂ©gime sans gluten[180].

Les prolamines de maïs et leurs effets sur la maladie cƓliaque

Bien que le maĂŻs soit traditionnellement considĂ©rĂ© comme une cĂ©rĂ©ale sans danger dans le rĂ©gime sans gluten, certains patients atteints de maladie cƓliaque ou de sensibilitĂ© au gluten peuvent prĂ©senter une intolĂ©rance aux prolamines du gluten de maĂŻs (55 % de zĂ©ine ou zĂ©nine), auquel cas ils doivent le supprimer de leur consommation, comme on peut le dĂ©duire de certaines Ă©tudes rĂ©centes[181].

Le retrait du maïs de l'alimentation, dans certains cas qui ne répondent pas au régime sans gluten, permet de contrÎler la maladie, avec disparition des symptÎmes et récupération des lésions de la muqueuse intestinale[182].

Étiquetage des aliments

Standards internationaux

Le Codex Alimentarius des normes internationales pour l'étiquetage des aliments a une norme relative à l'étiquetage des produits « sans gluten ». Cela ne s'applique qu'aux aliments contenant normalement du gluten.

Brésil

Aux termes de la loi brésilienne, tous les produits alimentaires doivent porter des étiquettes indiquant clairement s'ils contiennent ou non du gluten.

Canada

L'Association canadienne de la maladie cƓliaque estime qu'un Canadien sur 133 souffre de symptĂŽmes nĂ©fastes du gluten provoquĂ© par la maladie cƓliaque. Les Ă©tiquettes de tous les produits alimentaires vendus au Canada doivent clairement indiquer la prĂ©sence de gluten s'il est prĂ©sent Ă  un niveau supĂ©rieur Ă  20 parties par million.

Union européenne

Dans l'Union europĂ©enne, tous les aliments prĂ©emballĂ©s et non prĂ©emballĂ©s d'un restaurant, les mets Ă  emporter emballĂ©s juste avant la vente ou les aliments non emballĂ©s servis en institution doivent ĂȘtre identifiĂ©s comme Ă©tant sans gluten. On entend par « sans gluten » 20 parties par million de gluten ou moins et par « trĂšs faible teneur en gluten », 100 parties par million de gluten ou moins; seuls les aliments contenant des ingrĂ©dients cĂ©rĂ©aliers transformĂ©s pour Ă©liminer le gluten peuvent indiquer « trĂšs peu de gluten » sur les Ă©tiquettes.

Tous les aliments contenant du gluten en tant qu'ingrĂ©dient doivent ĂȘtre Ă©tiquetĂ©s en consĂ©quence, car le gluten est dĂ©fini comme l'un des 14 allergĂšnes reconnus de l'UE.

États-Unis

Aux États-Unis, le gluten ne figure pas sur les Ă©tiquettes, sauf s'il est ajoutĂ© en tant qu'ingrĂ©dient autonome. Le blĂ© ou d'autres allergĂšnes sont Ă©numĂ©rĂ©s aprĂšs la ligne d'ingrĂ©dients. La Food and Drug Administration (FDA) amĂ©ricaine a toujours classĂ© le gluten dans la catĂ©gorie « gĂ©nĂ©ralement reconnu comme Ă©tant sans danger » (GRAS). En , la FDA a rendu une dĂ©cision finale, entrĂ©e en vigueur en , qui dĂ©finissait le terme « sans gluten » Ă  usage volontaire dans l'Ă©tiquetage des denrĂ©es alimentaires comme signifiant que la quantitĂ© de gluten contenue dans l'aliment est infĂ©rieure Ă  20 parties par million.

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