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Indice glycémique

L'indice glycémique est un critÚre de classement des aliments contenant des glucides, basé sur leurs effets sur la glycémie (taux de glucose dans le sang) durant les deux heures suivant leur ingestion.

Il permet de comparer le pouvoir glycĂ©miant de chaque aliment, mesurĂ© directement lors de la digestion. L'indice glycĂ©mique d'un aliment est donnĂ© par rapport Ă  un aliment de rĂ©fĂ©rence, auquel on attribue l'indice 100 (gĂ©nĂ©ralement du glucose pur ou du pain blanc). Plus il est Ă©levĂ© (il peut ĂȘtre supĂ©rieur Ă  100), plus le pouvoir glycĂ©miant de l'aliment est important.

L'indice glycémique a été inventé en 1981 par David J. Jenkins, professeur à la faculté de médecine de l'Université de Toronto[1].

Calcul de l'indice glycémique d'un aliment

S : la surface sous la courbe, ou surface du triangle

Des volontaires reçoivent une masse calibrĂ©e de l'aliment de telle sorte que la quantitĂ© totale de glucides ingĂ©rĂ©s soit fixe (50 grammes de glucide par exemple). Ceci permet de comparer plusieurs aliments qui ne possĂšdent pas la mĂȘme proportion de glucides dans leur composition. On Ă©tablit ensuite la courbe du taux de glucose dans le sang en fonction du temps, au cours des deux heures qui suivent l'ingestion.

Par ailleurs, on dispose de courbes préétablies pour des aliments de référence :

Afin de calculer l'indice glycémique d'un aliment, on rapporte la surface sous la courbe correspondant à l'aliment étudié à celle de l'aliment de référence :

  • : indice glycĂ©mique de l'aliment considĂ©rĂ©;
  • : surface comprise entre la valeur normale de la glycĂ©mie et la courbe de la glycĂ©mie en fonction du temps, de l'aliment considĂ©rĂ©;
  • : surface comprise entre la valeur normale de la glycĂ©mie et la courbe de la glycĂ©mie en fonction du temps, de l'aliment de rĂ©fĂ©rence.

De fait, l'aliment de référence (le glucose ou le pain blanc) a un indice glycémique de 100.

Le terme surface sous la courbe dĂ©signe la surface de forme triangulaire comprise entre la droite horizontale Ă  1 g l−1 (valeur normale de la glycĂ©mie) et la courbe de la glycĂ©mie en fonction du temps. Cette technique de calcul est appelĂ©e mĂ©thode du triangle.

Pour passer d'une mesure ayant pour référence le glucose (le glucose a alors un indice glycémique de 100 et le pain blanc de 70), à une mesure ayant pour référence le pain blanc (le pain blanc a alors un indice glycémique de 100), il faut diviser tous les indices par 0,7 (c'est-à-dire multiplier par 1,43). Réciproquement, pour passer d'une mesure ayant pour référence le pain blanc (le pain blanc a alors un indice glycémique de 100 et le glucose de 143), à une mesure ayant pour référence le glucose (le glucose a alors un indice glycémique de 100), il faut multiplier tous les indices par 0,7 (c'est-à-dire diviser par 1,43).

Valeurs d'indices glycémiques et interprétation

Les indices glycĂ©miques sont classĂ©s en 3 catĂ©gories : « faible », « moyen » et « Ă©levĂ© ». Cette classification n'est pas la mĂȘme selon les auteurs, de mĂȘme que l'indice glycĂ©mique d'un aliment n'a pas une valeur strictement dĂ©finie.

L'exemple ci-dessous est tiré de la classification donnée sur le site de Thierry Souccar[2] consacré à la nutrition :

Exemple de classification Intervalle de valeurs d'IG Aliments
Indice glycémique faible inférieur à 55[2] La plupart des fruits frais et légumes verts, légumes secs, céréales en grains, riz complet, chocolat noir riche en cacao, lait et produits laitiers(a*)(b*), viandes, oléagineux, pain intégral.
Indice glycémique moyen Entre 55 et 70[2] Produits à base de céréales complÚtes, pain complet, riz blanc, miel, bananes, raisins secs, abricots secs, figues sÚches, pommes de terre avec la peau à l'eau ou à la vapeur, chips.
Indice glycémique élevé Plus de 70[2] Pain blanc, pommes de terre pelées, cuites au four ou frites, confiseries, dattes, sucre blanc, barres chocolatées, pastÚque*(b).

(a*) charge glycémique faible, (b*) indice insulinémique élevé (augmente l'insuline dans le sang).

Plus l'indice glycémique d'un aliment est élevé, plus le taux de glucose s'élÚve fortement dans le sang aprÚs sa digestion. L'indice glycémique permet par exemple aux personnes diabétiques de surveiller leur alimentation et de prévoir celle-ci en fonction de leurs besoins.

Les glucides étaient autrefois classés de façon théorique en sucres lents et sucres rapides selon leur complexité moléculaire. Cette classification est fortement remise en question, par exemple le fructose présente un faible indice glycémique bien qu'il soit un sucre simple[3]. Cependant le fructose n'est pas dénué d'effets sur le diabÚte[4].

IntĂ©rĂȘts et limites de ce systĂšme

Informer le public

Cet indice peut ĂȘtre un moyen permettant de prĂ©voir la montĂ©e de glycĂ©mie sans avoir Ă  l'estimer a posteriori avec un glucomĂštre.

Il remplace avantageusement la notion floue de sucre lent. Par exemple, un aliment contenant de l'amidon n'est pas toujours un sucre lent. L'amidon est d'ailleurs composĂ© de deux molĂ©cules, l'amylose et l'amylopectine, qui n'ont pas les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s. Selon les aliments, les proportions respectives des deux molĂ©cules ne sont pas les mĂȘmes[5].

Facteurs de variation de pouvoir glycémiant

Il existe de nombreux facteurs faisant varier le pouvoir glycémiant des aliments.

  • Le mode de cuisson : la façon dont les aliments ont Ă©tĂ© cuits (la tempĂ©rature, la durĂ©e, les Ă©ventuelles matiĂšres grasses) peut faire varier leur pouvoir glycĂ©miant. La purĂ©e de pommes de terre par exemple a un IG d'environ 70 alors que les pommes de terre cuites au four peuvent avoir un IG allant jusqu'Ă  90[6].
  • Le mode de consommation : la façon selon laquelle sont consommĂ©s les aliments fait aussi varier leur pouvoir glycĂ©miant. De façon gĂ©nĂ©rale, des sucres consommĂ©s au cours d'un repas, notamment en prĂ©sence de lĂ©gumes verts, prĂ©sentent une action sur la glycĂ©mie plus faible que les valeurs tabulaires[7].

Il faut donc toujours chercher des tables qui donnent l'indice glycémique de la façon la plus précise possible et pour un aliment qui a la forme qui se rapproche le plus de celui qui se trouve dans l'assiette.

Indication de la charge glycémique

L'indice glycĂ©mique d'un aliment donne l'effet relatif de l'absorption d'une quantitĂ© fixĂ©e de cet aliment sur la glycĂ©mie, la rĂ©fĂ©rence Ă©tant l'effet de la mĂȘme quantitĂ© de glucose. Mais il ne reprĂ©sente pas du tout la quantitĂ© de glucide ingĂ©rĂ© quand on mange une portion habituelle d'un certain aliment. Par exemple, la pastĂšque a un indice glycĂ©mique de 75, mais elle contient trĂšs peu de sucre. Une portion raisonnable de pastĂšque ne provoquera pas de forte augmentation de la glycĂ©mie.

Pour remédier en partie à ce problÚme, on a introduit la notion de charge glycémique, qui multiplie l'indice glycémique par la teneur totale en glucide de l'aliment :

.

D'autres indices présentés comme plus pertinents ont été établis, notamment l'indice insulinémique et « l'indice de fructose ». L'indice glycémique étant basé sur le taux de glucose sanguin, il ne tient pas compte des autres monosaccharides circulants et métabolisés. Le fructose présente un cas intéressant. En effet, certains scientifiques suggÚrent l'essai d'un « indice de fructose », puisque ce dernier pourrait contribuer à la résistance à l'insuline (études statistiques chez l'homme et plusieurs études chez les rongeurs)[8] - [9]. Cette nouvelle tournure pourrait discréditer la méthode de Montignac, réductrice quant aux effets du fructose qu'elle élÚve à un stade de sucre davantage bénéfique.

Le sirop de glucose-fructose (high fructose corn syrup) est trĂšs utilisĂ© dans l'agro-alimentaire, ce qui introduit des quantitĂ©s fortes et inhabituelles de fructose dans notre alimentation dont on sait maintenant qu'ils induisent un dysfonctionnement dans les fonctions digestives et mĂ©taboliques de nature Ă  favoriser fortement la prise de poids au-delĂ  mĂȘme de ce qui serait attendu au vu des kcal ingĂ©rĂ©es (i.e. : Ă  quantitĂ© d'Ă©nergie Ă©gale, les high fructose corn syrup provoquent une prise de poids supĂ©rieure aux autres sucres)[10]. Note : le saccharose est composĂ© de glucose et de fructose en mĂȘmes proportions molĂ©culaires, mais comme chaque molĂ©cule de glucose est attachĂ© Ă  une molĂ©cule de fructose, une enzyme doit d'abord venir dĂ©couper cette molĂ©cule composĂ©e pour en faire du glucose et du fructose.

Effets sur la santé

Selon une revue systématique et une méta-analyse d'essais randomisés contrÎlés, les preuves disponibles suggÚrent que des régimes alimentaires à faible indice ou charge glycémique entraßnent de petites réductions cliniquement significatives de la principale cible de contrÎle glycémique, l'HbA1c, et de petites améliorations cliniquement significatives d'autres facteurs de risque cardiométabolique établis (lipides sanguins, poids corporel, pression artérielle, inflammation) chez les diabétiques de type 1 et de type 2 dont la maladie est modérément contrÎlés[11].

Notes et références

  1. Jenkins DJ, Wolever TM, Taylor RH, Barker H, Fielden H, Baldwin JM, Bowling AC, Newman HC, Jenkins AL, Goff DV., « Glycemic index of foods: a physiological basis for carbohydrate exchange », The American Journal of Clinical Nutrition., 34(3), pp 362-366, 1981
  2. « L'index glycémique », sur www.lanutrition.fr, (consulté le )
  3. http://www.danoneinstitute.be/files/pdf/chairs/monographies/Diabetique_a_table.pdf
  4. PMID 25639270
  5. « Facteurs de modification de l'index glycémique », sur Le site officiel de la Méthode Montignac (consulté le )
  6. « Ces aliments qui changent d'index glycémique selon la façon dont on les cuisine », sur 750g (consulté le )
  7. H. Cui, Y. Yang, L. Bian et M. He, « [Effect of food composition of mixed food on glycemic index] », Wei Sheng Yan Jiu = Journal of Hygiene Research, vol. 28, no 6,‎ , p. 356–358 (ISSN 1000-8020, PMID 12016989, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. Mark S. Segal, Elizabeth Gollub et Richard J. Johnson, « Is the fructose index more relevant with regards to cardiovascular disease than the glycemic index? », European Journal of Nutrition, vol. 46, no 7,‎ , p. 406–417 (ISSN 1436-6207, PMID 17763967, DOI 10.1007/s00394-007-0680-9, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. « Une consommation excessive de fructose stimulerait la lipogĂ©nĂšse et favoriserait l’insulino-rĂ©sistance », sur Cerin (consultĂ© le )
  10. Dr Laurent Chevallier, Tout savoir sur les aliments, vérités et impostures, Paris, le livre de poche, , 376 p. (ISBN 9782253084952)
  11. Laura Chiavaroli, Danielle Lee, Amna Ahmed et Annette Cheung, « Effect of low glycaemic index or load dietary patterns on glycaemic control and cardiometabolic risk factors in diabetes: systematic review and meta-analysis of randomised controlled trials », BMJ (Clinical research ed.), vol. 374,‎ , n1651 (ISSN 1756-1833, PMID 34348965, PMCID 8336013, DOI 10.1136/bmj.n1651, lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

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