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Pistache

La pistache est un fruit sec, produit par le pistachier vrai (Pistacia vera L.), arbuste de la famille des Anacardiacées.

Pistachier vrai.
Pistache grillée et salée, comme elle se consomme dans les pays occidentaux.

Elle se présente sous la forme d’une petite graine de couleur verdâtre et de saveur douce, logée dans une coque qui s’ouvre quand le fruit est mûr.

La pistache peut se consommer crue, comme les amandes, ou grillée. Elle accompagne souvent l’apéritif. On incorpore la pistache aux sauces, aux farces, aux terrines, aux pâtés, à la crème glacée et aux pâtisseries.

Elle renferme environ 50 % de matières grasses, composĂ©es Ă  82 % d’acides gras insaturĂ©s et environ 19 % de protĂ©ines et 16 % de glucides. Elle est source de vitamine B6, B1, manganèse, de phosphore, de magnĂ©sium.

Remarquons que comme c’est généralement le cas pour les termes désignant les fruits à coque, le terme de pistache peut suivant le contexte désigner 1) le fruit du pistachier en entier 2) la graine (ou amande) une fois débarrassée de sa coque.

Histoire de la domestication

Pistachier aux États-Unis
Pistachier au Bangladesh

Le pistachier croissait Ă  l’origine en Asie centrale, dans le Nord-Est de l’Iran et le Nord de l’Afghanistan oĂą il constituait un Ă©lĂ©ment remarquable de la zone de « forĂŞts steppiques » semi-arides locales (Zohary[1], 2012, 2018). Les fruits des formes sauvages Ă©taient rĂ©coltĂ©s et consommĂ©s par les populations locales. Les plus anciennes documentations archĂ©ologiques sur leurs usages viennent de Djarkutan[2] (OuzbĂ©kistan, Ă‚ge du bronze) et de Tepe Yahya (Iran, NĂ©olithique rĂ©cent et Ă‚ge du bronze). Il est toutefois difficile de dire si les restes de coquilles de pistaches viennent de rĂ©coltes prĂ©levĂ©es de pieds sauvages ou cultivĂ©s. Plusieurs hypothèses ont Ă©tĂ© avancĂ©es pour le dĂ©but de sa domestication : l’Asie centrale (Ă  l’Âge de bronze) pour Noami Miller[2], l’Assyrie (il y a 4 000 ans) pour BĂĽttner (Mansfeld’s Encyclopedia[3]) ou plus tardivement pour Zohary et al.[1] qui remarquent la dĂ©pendance totale de la culture du pistachier aujourd’hui vis-Ă -vis du greffage (mentionnĂ©e la première fois par ThĂ©ophraste au IVe siècle av. J.-C.).

Le pistachier fut largement cultivé dans l’ancien Empire perse à partir duquel il s’étendit progressivement vers l’ouest. Il a été introduit dans la région méditerranéenne sous le règne de l’empereur Tibère[3], notamment dans la partie orientale. Au Ier siècle, Pline mentionne l’existence de pistachiers en Syrie (H.N.[4] XV, 51, utilisées contre les morsures de serpent) et indique qu’« elles furent importées pour la première fois en Italie par Vitellius » au Ier siècle (H.N., XV, 91) et en Hispanie par le chevalier romain Flaccus Pompéius. La culture s’est répandue sur le pourtour méditerranéen et le Proche Orient.

À partir du VIIIe siècle, la culture du pistachier a été favorisée par les Arabes.

Les pistaches arrivèrent en France au XVIIe siècle sous Louis XIV par le port de Marseille venant de « Perse par Alep et Alexandrette & autres ports de cette échelle »[5]. On cultivait les pistachiers en Italie, Sicile et les provinces méridionales de la France mais les « marchands épiciers » font commerce seulement de la pistache d’Asie[5]. « Les pistaches entrent dans quantité de ragoûts et on l’en fait d’excellentes dragées » indique Le Dictionnaire universel de commerce de 1723.

Ce n’est que vers 1876 que l’on commence la culture des pistachiers en Amérique, notamment en Californie, Texas, Nouveau-Mexique et Hawaii, le climat de type méditerranéen se prêtant bien à sa production[6]. Cette culture ne devint économiquement importante qu’à la fin du XXe siècle. Elle s’est répandue aussi en Australie et en Chine.

Description botanique

Sur le plan botanique, la pistache est une drupe, qui comme toutes les drupes est composée de trois parties : 1) un péricarpe (ou écale) fait d’un exocarpe membraneux, jaune-rouge et d’un mésocarpe, pulpeux, 2) un endocarpe dur, formant une coque qui s’ouvre en deux valves 3) l’amande intérieure qui est la graine[7]. Ce sont les cotylédons de cette graine, vert clair, couverts d’une mince pellicule rougeâtre, qui sont comestibles.

Fruit du pistachier
Drupe péricarpe exocarpe, membraneux, jaune rougeâtre
mésocarpe mince, pulpeux
endocarpe, « coque » lignifiée, se fend en deux (déhiscence)
grainetesta, tégument, pellicule brun rougeâtre
2 cotylédons verts, amande comestible

Ă€ maturitĂ©, le fruit passe du vert au jaune-rouge et s’ouvre brusquement, indiquant qu’il est prĂŞt pour ĂŞtre rĂ©coltĂ©. La graine Ă  l’intĂ©rieur (appelĂ©e amande en botanique[8]) est couverte d’un tĂ©gument violet (qui vire au rougeâtre après sĂ©chage) alors que les cotylĂ©dons sont verts. Une fois la coque ouverte, l’amande ne doit pas tomber au sol oĂą elle risquerait d’être contaminĂ©e par des microorganismes. Contrairement aux pommes, toutes les pistaches d’un arbre ne mĂ»rissent pas en mĂŞme temps, ce qui nĂ©cessite d’effectuer la rĂ©colte par 2 ou 3 passages.

Les pistaches doivent ĂŞtre traitĂ©es dans les 24 heures qui suivent la rĂ©colte, pour Ă©viter que l’humiditĂ© emprisonnĂ©e dans la coque ne provoque des taches sur la coque. Une coque exempte de taches est un signe de qualitĂ© car elle indique l’absence de problèmes de pathogènes et d’attaques d’insectes[9]. Sa qualitĂ© doit malgrĂ© tout ĂŞtre très surveillĂ©e vis-Ă -vis des mycotoxines (substances toxiques synthĂ©tisĂ©es par des champignons microscopiques).
(pour la culture des pistachiers voir : Pistacia vera)

Caractéristiques nutritionnelles

Pistache grillée, salée
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 2550 kJ
(Calories) (617 kcal)
Principaux composants
Glucides 15,9 g
– Amidon 3,23 g
– Sucres 7,57 g
Fibres alimentaires 9,32 g
Protéines 18,9 g
Lipides 49,5 g
– Saturés 6,58 g
– Oméga-3 0.23 g
– Oméga-6 14,2 g
– Oméga-9 26,2 g
Eau 2,09 g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 98,5 mg
Cuivre 1,1 mg
Fer 2,4 mg
Iode 0,006 mg
Magnésium 105 mg
Phosphore 437 mg
Potassium 655 mg
Sélénium <0,005 mg
Sodium 664 mg
Zinc 2,3 mg
Vitamines
Vitamine A 156 mg
Vitamine B1 0,67 mg
Vitamine B2 0,17 mg
Vitamine B3 (ou PP) 1,2 mg
Vitamine B5 0,43 mg
Vitamine B6 1,41 mg
Vitamine B9 0,0942 mg
Vitamine C < 0,5 mg
Acides aminés
Acides gras
Acide palmitique 5 070 mg
Acide stéarique 670 mg
Acide oléique 26 200 mg
Acide linoléique 14 200 mg
Acide alpha-linolénique 230 mg

Source : Table de composition nutritionnelle Ciqual[10]

Macronutriments

Selon la table Ciqual[10] de l’Anses (voir ci-contre), la pistache grillĂ©e, salĂ©e, contient en moyenne environ 50 % de lipides (entre 42 et 54,1 %). Parmi les fruits Ă  coque, c’est une proportion assez faible (semblable Ă  celle de la noix de cajou), bien infĂ©rieure Ă  celle de l’amande, de la noisette, de la noix du BrĂ©sil, de la noix commune (67 %) et de la pacane.

L’acide gras majoritaire est l’acide olĂ©ique (C18:1 ω9, un monoinsaturĂ©) avec la proportion de 26,2 %. Puis vient l’acide linolĂ©ique (C18:2 ω6, un poly-insaturĂ©) avec le taux de 14,2 %. Il n’y a pratiquement pas d’acide linolĂ©nique (C18:3 ω3) (0,23 %). Les acides gras insaturĂ©s reprĂ©sentent donc 82 % de la totalitĂ© des lipides.

Cette composition en nutriments est très proche de celle de la noix de cajou, qui comme elle appartient Ă  la famille des Anacardiaceae. La pistache est seulement un peu plus riche en protĂ©ine (18,9 %) et un peu plus pauvre en glucide (15,9 %) que la noix de cajou.

Les protéines possèdent un ratio d’acides aminés essentiels plus importants que celui des fruits à coque communs[11] (amandes, noix, noix de pécan et noisettes). De plus elles possèdent un pourcentage important d’acides aminés branchés (leucine, valine, isoleucine) qui jouent un rôle important dans la synthèse protéique musculaire[12].

La pistache (avec la noix de cajou) contient une quantitĂ© plus importante de glucides (16 %) que les autres fruits Ă  coque communs. C’est par ailleurs un fruit Ă  coque des plus pauvres en calories (3 Ă  5,3 kcal par pistache) et en lipides, et l'un des plus riches en fibres (9,32 %) avec l’amande.

Micronutriments

La pistache est riche en micronutriments : vitamines et minĂ©raux. Elle offre plus de 30 vitamines, minĂ©raux et phyto-nutriments diffĂ©rents. La pistache est particulièrement riche en vitamines B6, B1, B9 et A et en manganèse, phosphore, magnĂ©sium, calcium et fer (par ordre dĂ©croissant des % AJR).

La pistache contient également une quantité significative de lutéine et de zéaxanthine, deux antioxydants caroténoïdes qui aident à réduire le risque de dégénérescence rétinienne liée à l’âge[13].

Composés phytochimiques

Les composés phytochimiques de la pistache entière sont essentiellement des métabolites secondaires : huiles essentielles, flavonoïdes, phytostérols et phytostanols, caroténoïdes (dont la lutéine), resvératrol, polyphénols et acides organiques[9].

La pistache non émondée (avec son tégument) contient les flavonoïdes suivants : rutine, lutéoline, apigénine, naringétol, quercétine, cyanidine 3-O-D-galactoside, etc.[9].

Le tĂ©gument de la pistache contient de grandes quantitĂ©s de polyphĂ©nols et en particulier des anthocyanidines qui sont des pigments hydrosolubles, apparaissant souvent sous forme de dĂ©rivĂ©s hĂ©tĂ©rosides (connus comme des anthocyanes). Ont Ă©tĂ© identifiĂ©s la cyanidine-3-galactoside (696 Âµg/g), la cyanidine-3-glucoside (209 Âµg/g)[14]. La pistache est probablement le seul fruit Ă  coque d’arbre contenant des anthocyanidines qui colorent leur tĂ©gument de rouge pourpre.

Dans le tĂ©gument on trouve aussi des flavonoĂŻdes : quercĂ©tol (quercĂ©tine) (14,9 Âµg/g), lutĂ©oline (10,0 Âµg/g), Ă©riodictyol (10,2 Âµg/g), rutine (1,6 Âµg/g), naringĂ©nine (1,2 Âµg/g) et apigĂ©nine (0,2 Âµg/g)[14]. Ces rĂ©sultats sont donnĂ©s par rapport Ă  la masse du tĂ©gument et sont sans surprise plus Ă©levĂ©s que les mesures suivantes faites par rapport Ă  la pistache Ă©mondĂ©e.

Le tableau suivant répertorie les flavonoïdes de la pistache émondée, donnés par Phenol-Explorer, et ceux du tégument, donnés par Seeram et al.:

Flavonoïdes de la pistache émondée et de son tégument
en mg/100 g (d’après Phenol-Explorer[15] et Seeram et al[14])
… Flavanones Flavones Flavonols
ÉriodictyolNaringétolApigénineLutéolineQuercétolRutoside
pist. émondée0,110,010,0030,10,020,05
tégument1,020,120,021,001,490,16

La pistache est riche en resveratrol (0,11 mg/100g du mĂŞme ordre que celui de l’arachide), taux certes significatif mais moins important que celui du cacao[16] (mg/100g) ou des raisins secs.

Les arĂ´mes de la pistache sont liĂ©s Ă  son contenu en terpĂ©noĂŻdes dont les plus importants sont l’alpha-pinène (54,4 %) que l’on retrouve dans l’essence de tĂ©rĂ©benthine, le terpinène (terpinolène) (18,91 %), le limonène (6,62 %), le delta-3-carène (3,97 %), le camphène (3,20 %)[9].

Dans le cadre d’une Ă©tude comparative du contenu phĂ©nolique des amandes de dix fruits Ă  coque du commerce, Yang et al.[17] ont procĂ©dĂ© Ă  une extraction par solvant des composĂ©s phytochimiques libres et liĂ©s. Ils ont Ă©tabli par la mĂ©thode colorimĂ©trique de Folin-Ciocalteu que la noix commune possĂ©dait le contenu phĂ©nolique (1 580 mg/100g) largement le plus grand avec la noix de pĂ©can (1 464 mg/100 g), suivis par la cacahouète, la pistache (572 mg/100 g), la noix de cajou (316 mg/100 g), la noisette (315 mg/100 g) et l’amande (213 mg/100 g)

noix com. > noix de pécan > cacahouète > pistache > …> noisette > amande > noix du Brésil

Une méthode colorimétrique a déterminé le contenu en flavonoïde total[17] :

NoixPécanArachidePistacheNoix de cajouNoisetteAmandeActivités antioxydantes
de 10 fruits Ă  coque[17]
Contenu phénolique total (mg/100 g)
1 5801 464646572316315213
Contenu flavonoĂŻde total (mg/100 g)
7457051901436411493
Activité antioxydante totale (µmol vit. C)
458427817630725

Les mesures d’activitĂ© antioxydante de Yang et al.[17] ont Ă©tabli une suprĂ©matie Ă©crasante de la noix commune et de la noix de pĂ©can, suivie de très loin par la pistache qui ne reprĂ©sente plus que 16,6 % de l’activitĂ© de la noix mais qui est malgrĂ© tout bien supĂ©rieure Ă  celles de la noix de cajou, l’amande et la noisette.

Propriétés physiologiques

RĂ©gulation du poids

En raison du fort contenu énergétique des fruits à coque, on pourrait penser que leur consommation régulière entraine une prise de poids. Cependant jusqu’à aujourd’hui aucune étude épidémiologique n’a pu établir une association entre la consommation de fruits à coque (ou de pistaches) et la prise de poids ou le risque d’obésité[11]. Deux suivis de grandes cohortes sur plus d’un an ont montré qu’il existe une relation inverse entre la consommation régulière de fruits à coque et de changement de poids sur le long terme[18]. Il n’a pas été trouvé d’association entre la consommation de fruits à coque riche en énergie et un risque sur le long terme d’une prise de poids.

De même, à l’occasion d’études d’intervention portant sur l’effet de la consommation de pistache sur le profil du plasma, il a été trouvé qu’elle n’avait pas d’effets sur la prise de poids[18].

Influence sur le profil lipidique

Le rĂ´le protecteur de la consommation de pistache et des fruits Ă  coque contre les maladies cardio-vasculaires a Ă©tĂ© largement Ă©tudiĂ©. Ainsi, l’examen du lien entre la consommation de fruits Ă  coque et la mortalitĂ© a Ă©tĂ© fait sur deux grandes cohortes[19] formĂ©es par les 76 464 femmes de la Nurse’ Health Study (1980-2010) et les 42 498 hommes de la Health Professionals Follow-up Study (1986-2010). Ce suivi a Ă©tabli qu’il existe une association inverse entre la frĂ©quence de la consommation de fruits Ă  coque et la mortalitĂ©. Pour les personnes qui consomment des fruits Ă  coque au moins 5 fois par semaine (par rapport Ă  celles qui n’en consomment pas), on observe une diminution de la mortalitĂ© de 25 % par maladies cardio-vasculaires.

Le développement des maladies coronariennes est lié à un grand nombre de facteurs de risque comme l’âge, le tabagisme, l’hérédité, le sexe, un taux élevé de lipoprotéine LDL (« mauvais cholestérol ») et un taux bas de lipoprotéine HDL (« bon cholestérol »). Des observations récentes[20] ont montré que les malades présentant un ou plusieurs facteurs de risques cardiovasculaires développent une altération du potentiel vasodilatateur de l’endothélium ayant une valeur prédictive du risque cardiovasculaire. Il est donc crucial d’évaluer la fonction endothéliale.

Sheridan et al. ont trouvĂ© une augmentation significative de la concentration du cholestĂ©rol HDL (ou HDL-C) après une prise de pistaches. Celle-ci a consistĂ© Ă  consommer 15 % des calories journalières — soient 2-3 onces (57 Ă  85 grammes) par jour — sous forme de pistaches dĂ©cortiquĂ©es durant 4 semaines pour 15 sujets souffrant d’une hypercholestĂ©rolĂ©mie modĂ©rĂ©e. Mais il est maintenant admis que le profil lipidique classique ne peut complètement expliquer les dĂ©gâts athĂ©rogènes des maladies cardiovasculaires[11]. PlutĂ´t qu’un LDL-C haut (et un HDL-C bas), il faut considĂ©rer qu’un taux Ă©levĂ© de non-HDL-C (formĂ© du LDL-C + LipoprotĂ©ine de très basse densitĂ© VLDL-C) est plus fortement associĂ© avec un risque accru de maladie coronarienne.

L’équipe de Holligan et al. [21] fut une des premières à étudier l’impact de la consommation de pistaches sur les sous-classes de lipoprotéines pour 28 sujets ayant un niveau de LDL élevé. Trois types de régimes iso-énergétiques ont été comparés : un régime pauvre en lipide (et riche en glucide), un régime dont 10 % de l’énergie provenait des pistaches (1PD) et un régime où 20 % de l’énergie provenait des pistaches (2PD). Dans ces deux derniers régimes, l’énergie supplémentaire apportée par les pistaches est soustraite à la part des glucides. Comparé aux régimes de contrôle et 1PD, le régime 2PD a réduit de manière significative le niveau des LDL petits et denses (small and dense LDL = sdLDL). Il a déjà été établi que l’accroissement de cette sous-classe des sdLDL est associé à une faible sensibilité à l’insuline et à une masse grasse épaisse au niveau de la ceinture. Le taux élevé de sdLDL est un meilleur prédicteur des risques de maladies cardio-vasculaires[22] que les niveaux de LDL et HDL. En plus de la diminution du sdLDL, une diminution significative du ratio Triacylglycérol TAG / HDL a été observée à la suite du régime 2PD versus le régime de contrôle.

Amélioration de la tension et de la fonction endothéliale

La consommation de pistaches (comme de fruits à coque) est associée à une diminution de la pression artérielle systolique[23].

Une Ă©tude randomisĂ©e[24] a portĂ© sur 60 adultes atteint d’une dyslipidĂ©mie lĂ©gère qui ont Ă©tĂ© rĂ©partis en deux groupes ; le premier suivit un programme de modification du style de vie (MSV) et le second ce mĂŞme programme MSV accompagnĂ© de la consommation de 40 g de pistaches dĂ©cortiquĂ©es par jour durant trois mois. Les patients MSV n’ont vu aucun des paramètres cliniques ou biochimiques s’amĂ©liorer. Le groupe pistache a connu une augmentation du HDL-C et une rĂ©duction du LDL-C et du ratio cholestĂ©rol total CT/HDL-C. Il a vu aussi une rĂ©duction de la vitesse d’onde de pouls (PWV) indiquant une diminution de la rigiditĂ© artĂ©rielle.

Production mondiale

Les principaux pays producteurs sont l'Iran (principalement la province de Kerman, notamment Rafsandjan) et les États-Unis (principalement la Californie). Viennent ensuite la Turquie, la Chine, la Syrie, puis trois pays de l’Union européenne : la Grèce, l’Espagne et l'Italie[25]. La production fluctue d’une année à l’autre : une année de bonne récolte est généralement suivie d’une mauvaise récolte.

La production américaine était quasiment nulle avant la révolution iranienne de 1979. À la suite de l'embargo imposé à l'Iran, des millions de pistachiers sont plantés en Californie pour assurer l'approvisionnement des États-Unis. Une variété est particulièrement privilégiée : la pistache de Kerman, créée par le botaniste William Whitehouse[26] - [27].

Production de pistaches (faostat[25])
Pays2013
(tonnes)
2016
(tonnes)
2017
(tonnes)
2018
(tonnes)
Drapeau de l'Iran Iran225 001405 925574 987 551 307
Drapeau des États-Unis États-Unis213 188406 646272 291 447 700
Drapeau de la Turquie Turquie88 600170 00078 000 240 000
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine74 00090 08295 294 74 828
Drapeau de la Syrie Syrie54 51657 91056 508 28 800
Drapeau de la Grèce Grèce7 10012 20012 300 8 558
Production mondiale679 2291 166 7671 115 066 1 375 772

Utilisations culinaires

Les pistaches grillées et salées, sont souvent servies à l’apéritif encore en coques, avec des amandes, noix de cajou et autres amuse-gueules.

Transformées en pâte, elles servent à aromatiser baklavas, macarons, glaces, sablés et autres desserts ou collations. Elles agrémentent le mouhallabié, une crème dessert à la fleur d’oranger et à la pistache. Originaire de la Perse Sassanide (224-651), on la retrouve en Turquie, et au Levant (Liban, Syrie, etc.)

Elles servent aussi à la confection de plats principaux. Elles agrémentent une tajine d’agneau ou une terrine de campagne.

  • Fıstıklı kĂĽnefe, fourrĂ© Ă  la pistache (Ankara)
    Fıstıklı künefe, fourré à la pistache (Ankara)
  • KĂĽnefe fait de fromage entre deux couches de cheveux d’ange, saupoudrĂ© de pistaches et noix
    Künefe fait de fromage entre deux couches de cheveux d’ange, saupoudré de pistaches et noix
  • Dessert Ă  base de pĂŞche et de pistache
    Dessert Ă  base de pĂŞche et de pistache

Calendrier républicain

Le nom de la pistache fut attribué au 26e jour du mois de brumaire du calendrier républicain ou révolutionnaire français[28], généralement chaque 16 novembre du calendrier grégorien.

Références

  1. Daniel Zohary, Maria Hopf et Ehud Weiss, La domestication des plantes, Actes Sud, errance, , 330 p.
  2. Naomi F. Miller, « Agricultural development in western Central Asia in the Chalcolithic and Bronze Ages », Vegetation History and Archaeobotany, vol. 8,‎ , p. 13-19 (lire en ligne)
  3. Rudolf Mansfeld, R. BĂĽttner, Mansfeld's Encyclopedia of Agricultural and Horticultural Crops, Springer Science & Business Media, , 3641 p.
  4. Pline l'Ancien, Histoire naturelle (traduit, présenté et annoté par Stéphane Schmitt), Bibliothèque de la Pléiade, nrf, Gallimard, , 2131 p.
  5. anonyme, Dictionnaire portatif de commerce, contenant le connoissance des merchandises de tous les pays… Volume 4, Société typographique, (lire en ligne)
  6. Michel Chauvet, Encyclopédie des plantes alimentaires, 700 espèces du monde entier, 1700 dessins, Belin, , 878 p.
  7. Louise Ferguson et David Haviland, Pistachio Production Manual, UCANR Publications,
  8. A. Marouf et J. Reynaud, La Botanique de A Ă  Z, Dunod, , 342 p.
  9. Navindra P. Seeram, Yanjun Zhang, Susan Bowerman, David Heber, « chap. 18 Phytochemicals and Health Aspects of Pistachio (Pistacia vera L.) », dans ed. Cesarettin Alasalvar, Fereidoon Shahidi, Tree Nuts, Composition, Phytochemical, and Health Effects, CRC Press,
  10. anses Ciqual, « Pistache, grillée, salée » (consulté le )
  11. Pablo Hernandez-Alonso, Monica Bullo, Jordi Salas-Salvado, « Pistachios for Health, What Do We Know About This Multifaceted Nut ? », Food and Nutrition Science, vol. 51, no 3,‎ (lire en ligne)
  12. Shridhar K. Sathe, Erin K. Monaghan, Harshal H. Kshirsagar, and Mahesh Venkatachalam, « Chap.2 Tree Nuts: Composition, Phytochemicals, and Health Effects », dans Cesarettin Alasalvar, Fereidoon Shahidi, Tree Nuts Composition, Phytochemicals, and Health Effects, CRC Press. Édition du Kindle,
  13. Radcliffe JD, DiMarco N, Herdandez L. L’effet de la consommation de pistaches sur la concentration de lutéine et de zéaxanthine dans le sérum. J Amer Diet Assoc. 2008; 108:9:57.
  14. Seeram NP, Zhang Y, Henning SM, Lee R, Niu Y, Lin G, Heber D., « Pistachio skin phenolics are destroyed by bleaching resulting in reduced antioxidative capacities », J Agric Food Chem, vol. 54, no 19,‎
  15. Phenol-Explorer Database on polyphenol content in food, « Pistachio, dehulled » (consulté le )
  16. (en) Christine Counet, Delphine Callemien, Sonia Collin, « Chocolate and cocoa: New sources of trans-resveratrol and trans-piceid », Food Chemistry, vol. 98,‎ , p. 649-657
  17. Yang Jun, Rui Hai Liu, Linna Halim, « Antioxidant and antiproliferative activities of common edible nuts seeds », LWT Food Science and Technology, vol. 42, no 1,‎ , p. 1-8
  18. Martínez-González MA, Bes-Rastrollo M., « Nut consumption, weight gain and obesity: Epidemiological evidence », Nutr Metab Cardiovasc Dis, vol. 21, no S40-5,‎
  19. Ying Bao et al., « Association of Nut Consumption with Total and Cause-Specific Mortality », The New England Journal of Medicine, vol. 369,‎ (lire en ligne)
  20. B. Waeber, F. Feihl, « La dysfonction endothéliale : un marqueur du risque cardiovasculaire », Rev Med Suisse, vol. 2,‎ (lire en ligne)
  21. Simone D. Holligan, Sheila G. West, Sarah K. Gebauer, Colin D. Kay and Penny M. Kris-Etherton, « A moderate-fat diet containing pistachios improves emerging markers of cardiometabolic syndrome in healthy adults with elevated LDL levels », British Journal of Nutrition, vol. 112,‎ , p. 744-752 (lire en ligne)
  22. Krauss RM, « Lipoprotein subfractions and cardiovascular disease risk », Curr Opin Lipidol, vol. 21,‎ , p. 305-311
  23. West SG, Gebauer SK, Kay CD, et al., « Diets containing pistachios reduce systolic blood pressure and peripheral vascular responses to stress in adults with dyslipidemia », Hypertension, vol. 60, no 1,‎ , p. 58-63
  24. Kasliwal RR, Bansal M, Mehrotra R, Yeptho KP, Trehan N, « Effect of pistachio nut consumption on endothelial function and arterial stiffness », Nutrition, vol. 31, no 5,‎ , p. 678-685
  25. fao FAOSTAT, « Crops, Pistachios » (consulté le )
  26. Le Point magazine, « La guerre de la pistache », sur Le Point, (consulté le )
  27. « «Géopolitique de l’apéro: la pistache, outil de puissance américain face à l’Iran». La chronique de Sébastien Abis », sur L'Opinion, (consulté le )
  28. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 20.

Liens internes

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