AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Lobbying

En politique, le lobbying, lobbyisme ou reprĂ©sentation d'intĂ©rĂȘts, est l'acte de tenter lĂ©galement d'influencer les actions, les politiques ou les dĂ©cisions des reprĂ©sentants du gouvernement, des lĂ©gislateurs ou des organismes de rĂ©glementation. Le lobbying, qui implique gĂ©nĂ©ralement un contact direct, en face Ă  face, est pratiquĂ© par de nombreux acteurs : associations et groupes organisĂ©s, entreprises, fĂ©dĂ©rations, ou tout groupe de pression ou d'intĂ©rĂȘt idĂ©ologique, culturel, politique, religieux, professionnel, technologique, artistique ou scientifique.

Le lobby de la Chambre des communes du Royaume-Uni, multi-portrait du caricaturiste Liborio Prosperi (en) pour le journal satirique Vanity Fair, 1886.

Les reprĂ©sentants d'intĂ©rĂȘts peuvent ĂȘtre des groupes faisant partie de la circonscription d'un lĂ©gislateur, c'est-Ă -dire d'un Ă©lecteur ou d'un bloc d'Ă©lecteurs au sein de sa circonscription Ă©lectorale ; ils peuvent aussi ĂȘtre des professionnels du lobbying, consultants ou avocats spĂ©cialisĂ©s. Les lobbyistes professionnels sont des personnes dont l'activitĂ© consiste Ă  essayer d'influencer la lĂ©gislation, la rĂ©glementation ou d'autres dĂ©cisions, actions ou politiques gouvernementales au nom d'un groupe ou d'un individu qui les engage. Les citoyens organisĂ©s et les organisations Ă  but non lucratif peuvent Ă©galement faire du lobbying Ă  titre bĂ©nĂ©vole ou dans le cadre de leur travail.

La frontiĂšre Ă©thique, morale et juridique est floue et difficile Ă  identifier entre d'un cĂŽtĂ© le lobbying et de l'autre les infractions pĂ©nales de trafic d'influence et de corruption. Pour Ă©viter les dĂ©rives et maintenir la reprĂ©sentation d'intĂ©rĂȘts dans son rĂŽle dĂ©mocratique de co-construction de la loi, de nombreux gouvernements dĂ©finissent et rĂ©glementent l'activitĂ© de lobbying ou de reprĂ©sentation d'intĂ©rĂȘt. Il est souvent instituĂ© un registre des reprĂ©sentants d'intĂ©rĂȘts et une autoritĂ© de contrĂŽle, de transparence et de rĂ©gulation.

Le lobbying peut parfois ĂȘtre Ă©voquĂ© avec mĂ©pris, lorsque l'on sous-entend que des personnes disposant d'un pouvoir socio-Ă©conomique dĂ©mesurĂ© corrompent la loi afin de servir leurs propres intĂ©rĂȘts. Lorsque des personnes qui ont le devoir d'agir au nom de la puissance publique, comme les Ă©lus ou les fonctionnaires qui ont le devoir de servir l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, bĂ©nĂ©ficient d'avantages personnels en vue d'accomplir leurs missions, il y a conflit d'intĂ©rĂȘts.

Étymologie

Selon le rapport de la BBC, le lobbying tire son nom des lobbies ou des salles du Parlement, oĂč les dĂ©putĂ©s et les pairs se mĂȘlent avant et aprĂšs des discussions dans les Chambres Commons et Lords[1].

Le terme «lobbying» fait généralement référence aux activités des sociétés commerciales appelées lobbyistes qui sont embauchées par des organisations pour exprimer leur point de vue au Parlement dans une variété de méthodes, telles que l'organisation de réunions, les manifestations ou la fourniture de matériel de briefing. De plus, les députés sont approchés directement par les résidents, les entreprises locales et les groupes de campagne sur divers problÚmes[1].

Histoire

Dans les systÚmes politiques pré-modernes, les tribunaux royaux ont offert des opportunités accessoires pour gagner l'oreille des monarques et de leurs conseillers.

Lobbying par pays

Australie

Le lobbying en Australie est passé d'une entreprise modeste avec quelques centaines d'emplois à une industrie de plusieurs milliards de dollars au cours des deux derniÚres décennies. Ce qui était auparavant le domaine des grandes sociétés multinationales et des petites entreprises locales est devenue une industrie de plusieurs milliards de dollars qui emploie plus de 10 000 personnes et englobe tous les aspects de l'effort humain.

Le gouvernement australien conserve une liste de lobbyistes fĂ©dĂ©raux sur son site Web, qui est ouvert au public. Entre 2007 et 2009, des registres similaires pour les lobbyistes du gouvernement de l'État ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s en Australie. Seuls les lobbyistes inscrits au registre de l'État ont Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  contacter un reprĂ©sentant du gouvernement aux fins du lobbying depuis avril 2007[2] - [3].

Union européenne

En 1989, la premiÚre étape vers une réglementation spécialisée du lobbying dans l'Union européenne a été une question écrite déposée par Alman Metten.

En 1991, Marc Galle, président de la commission du rÚglement, de la vérification des pouvoirs et des immunités, est nommé pour soumettre des propositions de code de conduite et de registre des lobbyistes.

En 2003, il y avait environ 15 000 lobbyistes (consultants, avocats, associations, entreprises, ONG, etc.) à Bruxelles cherchant à influencer la législation de l'UE.

France

Les opĂ©rations de lobbying en France sont rĂ©gulĂ©es sans ĂȘtre pour autant une profession rĂšglementĂ©e (avec une instance ordinale ou un code de dĂ©ontologie rĂ©digĂ© par les pairs et promulguĂ© par le gouvernement). Il n'y a pas d'accĂšs rĂ©glementĂ© aux institutions françaises et pas d'enregistrement spĂ©cifique pour les lobbyistes français, mais il y en a un pour l'Union europĂ©enne[4] oĂč ils peuvent s'inscrire[5]. Toutefois, l’obtention d’une carte professionnelle de reprĂ©sentant d’intĂ©rĂȘts Ă  l’AssemblĂ©e nationale comme au SĂ©nat est soumise Ă  une enquĂȘte prĂ©alable consistant Ă  s’assurer que le demandeur est bien dĂ©clarĂ© prĂšs la Haute autoritĂ© pour la transparence de la vie publique (HATVP).

États-Unis d'AmĂ©rique

Certains intĂ©rĂȘts particuliers aux États-Unis paient des dĂ©fenseurs professionnels de faire pression pour une lĂ©gislation spĂ©cifique dans des organisations dĂ©cisionnelles comme le CongrĂšs. Certains lobbyistes se tournent vers les mĂ©dias sociaux pour sauver les dĂ©penses des campagnes traditionnelles et cibler plus prĂ©cisĂ©ment les fonctionnaires avec des messages politiques, selon la publication de juillet 2016 par un magazine amĂ©ricain Fortune[6].

Les opĂ©rations de lobbying soutenues par des gouvernements Ă©trangers comprennent ceux d'IsraĂ«l, de l'Arabie saoudite, de la Turquie, de l'Égypte, du Pakistan et de la Chine. Les gouvernements Ă©trangers ont dĂ©pensĂ© 460 millions de dollars de lobbying de membres du CongrĂšs et des reprĂ©sentants du gouvernement en 2010[7].

Le lobbying pour les gouvernements Ă©trangers n'est pas illĂ©gal aux États-Unis, mais il faut l'enregistrement auprĂšs du ministĂšre de la Justice en tant qu'agent Ă©tranger en vertu de la FARA. Une autre exigence est qu'aucun pays ayant un dossier des droits de l'homme mĂ©diocre ou des relations tendues avec les États-Unis ne soit reprĂ©sentĂ©[8] - [9]. L'Arabie saoudite a payĂ© 18 millions de dollars Ă  145 lobbyistes enregistrĂ©s entre 2015 et 2017 pour influencer le gouvernement amĂ©ricain[10].

Donald Trump a Ă©mis un dĂ©cret exĂ©cutif interdisant aux responsables de l'administration de faire pression pour les gouvernements Ă©trangers pour le reste de leur vie, ainsi qu'une interdiction de cinq ans sur d'autres formes de lobbying en janvier 2017[11]. Cependant, Trump a abrogĂ© la rĂšgle juste avant la fin de sa prĂ©sidence[12]. Au cours des Ă©lections amĂ©ricaines de 2016, un certain nombre de loyalistes de Trump, dont Paul Manafort, Michael Flynn et Elliott BroĂŻdy, ont Ă©tĂ© reconnus coupables de lobbying au nom des gouvernements Ă©trangers[8]. Thomas Barrack, qui a Ă©tĂ© dĂ©tenu en juillet 2021 pour avoir fait lobbying sur l'administration Trump au nom des ÉAU, a Ă©galement Ă©tĂ© inclus sur la liste[13] - [14]. Il a finalement Ă©tĂ© libĂ©rĂ© aprĂšs avoir publiĂ© une caution de 250 millions de dollars[15]. L'acte d'accusation a Ă©tĂ© rĂ©visĂ© en mai 2022, affirmant que la caserne avait reçu des millions de dollars des ÉAU afin de faire avancer l'agenda de Trump et de bĂ©nĂ©ficier de sa prĂ©sidence[16].

Notes et références

  1. (en) « Lobbying »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur RFI (consultĂ© le )
  2. (en) « Who is on the Register », sur lobbyists.pmc.gov.au (consulté le )
  3. (en) « About the Register », sur lobbyists.wa.gov.au (consulté le )
  4. (en) « "Pleins feux sur les lobbies dans l'UE (28 October 2009)" », sur europa.eu (consulté le )
  5. (en) « "Le lobbying passe aussi par le web (12 March 2012)" », sur dsmw.org (consulté le )
  6. (en) « Government Lobbyists Are More Nimble Than Ever », sur Fortune (consulté le )
  7. (en) « Lobbying by Foreign Countries Decreases », sur Roll Call (consulté le )
  8. (en) « One of Trump's final acts will allow former aides to profit from foreign ties », sur Politico (consulté le )
  9. (en) « Foreign Lobbying Isn’t Inherently Bad—Until There Are Lies », sur Times (consultĂ© le )
  10. (en) « As Trump Travels to Saudi Arabia, the Kingdom’s D.C. Lobbying Surge Is Paying Off », sur Times (consultĂ© le )
  11. (en) « Trump imposes lifetime ban on some lobbying, five years for others », sur CNBC (consulté le )
  12. (en) « Trump revokes rule barring lobbying by former officials as he leaves office », sur CNN Politics (consulté le )
  13. (en) « Trump ally Barrack arrested on foreign lobbying charges -U.S. Justice Department », sur The Wall Street Journal (consulté le )
  14. (en) « Tom Barrack’s arrest puts the spotlight on United Arab Emirates’ crucial role in Trump’s foreign policy », sur CNBC (consultĂ© le )
  15. (en) « Trump friend Tom Barrack ordered released on $250 million bond, his SPAC pulls SEC registration, IPO plan », sur CNBC (consulté le )
  16. (en) « Trump friend sought millions in UAE investments while lobbying on UAE's behalf, prosecutors say », sur NBC News (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.