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Pays basque français

Le Pays basque français ou Pays basque nord[1] - [2] - [3] - [4] - [5] - [6] (en basque : Iparralde[7]) est la partie du Pays basque située sur le territoire français. Il constitue la fraction nord du Pays Basque, avec les trois provinces historiques basques du Labourd, de la Soule et de la Basse-Navarre. C'est aussi la partie occidentale du département des Pyrénées-Atlantiques.

Localisation du Pays basque français dans l'ensemble du Pays basque.

La langue basque y est parlée par une minorité plus ou moins importante suivant les provinces, plus forte en montagne. Si en 1806, la population était bascophone à 84 %, en 2016 elle était de 29,8 %, composée de 20,5 % de bilingues et 9,3 % de bilingues passifs[8]. En 2010, le pourcentage de bascophones par commune au Pays basque français variait de 7,19 % à Bayonne à 85,04 % à Lacarre.

Le Pays basque français a une superficie de 3 000 km2, reprĂ©sentant environ 15 % du Pays basque, pour une population d'environ 310 000 habitants dont 43 % est nĂ©e hors du territoire. C'est une rĂ©gion Ă  la fois très montagneuse et ocĂ©ane.

Présentation

Le Pays basque nord est la somme de trois provinces basques sur sept, situées en France :

DĂ©nominations

Le Pays basque français et le Béarn dans les Pyrénées-Atlantiques.

Les dénominations Pays basque français et Pays basque de France, qui font référence à la possession de ce territoire par la France, mettent l'accent sur l'identité nationale-étatique[9]. Elles s'opposent à Pays basque espagnol.

Les dénominations Pays basque nord, Pays basque septentrional ou Iparralde (« côté nord » en basque), qui prennent en compte l'environnement ethno-culturel et la géographie, indiquent que ce territoire se situe au nord des Pyrénées ou de l’Euskal Herria (« Pays basque » en basque). Elles s'opposent à Pays basque sud, Pays basque méridional ou Hegoalde (« côté sud » en basque).

La langue basque dans les Pyrénées Atlantiques

GĂ©ographie

Le Pays basque français a une superficie de 2 995,41 km2 et est dĂ©limitĂ©, au nord par le dĂ©partement des Landes, Ă  l'ouest par le golfe de Gascogne, au sud par la Bidassoa et les PyrĂ©nĂ©es, qui le sĂ©parent du Pays basque espagnol, et Ă  l'est par le BĂ©arn, qui constitue la partie orientale du dĂ©partement.

Composition

La population totale (2014) est de 300 787 habitants pour une superficie de 2 995,41 km2. La densitĂ© de population est donc d'environ 100 hab./km2, correspondant Ă  la moyenne nationale totale (outre-mer compris), ce qui implique une forte densitĂ© sur la cĂ´te car elle est faible en montagne ; tandis que la densitĂ© de population en France mĂ©tropolitaine est de 118 hab./km2 environ (2019).

L'influence des gens arrivant de l'extérieur est importante et surtout sur la zone côtière. En 2016, les personnes nées hors Pays basque représentent 43 % de la population et ils représentent 57 % des non-bascophones nés hors Pays basque[8].

Communes

DĂ©mographie

Les recensements de population sont organisés en France depuis 1801, en principe tous les cinq ans.

Cependant, jusqu'en 2017 et la création de la communauté d'agglomération du Pays Basque il n'y a pas eu, de la part des autorités françaises, de statistiques officielles relatives à la population du Pays Basque français.

Ainsi, jusqu'en 1926, la population du Pays Basque se trouvant répartie entre l'arrondissement de Bayonne et l'arrondissement de Mauléon, l'addition des deux populations donne une indication relative à l'ensemble du Pays Basque.

En 1857 l'arrondissement de Bayonne est agrandi de Saint-Esprit et du Boucau, détachés des Landes et désormais comptés comme "basques".

À partir de 1926 la population se trouve partagée entre l'arrondissement de Bayonne et celui d'Oloron. Il faut alors additionner la population de l'arrondissement de Bayonne avec celles des cantons souletins de Mauléon et de Tardets.

Mais à la suite du redécoupage cantonal de 2014 en France, pour obtenir le total basque, il faut additionner la population des 12 nouveaux cantons basques.

Enfin, avec la création en 2017 de la communauté d'agglomération du Pays Basque, la population basque est prise en compte de manière officielle.

Population bascophone

Signalisation bilingue au Pays Basque français

En 1806, à l'occasion du recensement de la population, le bureau de la statistique du ministère de l'Intérieur conduisit, sous la direction de Charles Coquebert de Montbret, une enquête linguistique dans toutes les communes de l'Empire français. Coquebert de Montbret en donna les résultats après la chute de l'Empire dans les frontières de la France de 1815, dans un Essai d'un travail sur la géographie de la langue française[19].

L'enquĂŞte linguistique, qui additionna la population des communes suivant la langue maternelle des habitants, trouva que le basque Ă©tait parlĂ© dans les communes de l'ouest du dĂ©partement des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques par 109.306 habitants sur environ 130 000 (soit environ 84 % de la population du Pays Basque, Bayonne comprise).

En 2016, l'enquĂŞte sociolinguistique du Pays basque a recensĂ© 51 200 locuteurs bascophones de 16 ans et plus au Pays basque français, soit 20,5 % de la population auquel s'ajoute 9,3 % de bilingues passifs soit 23 300 personnes[8].

Histoire

Les trois provinces historiques trouvent leur origine dans des territoires géographiques. Au cours de l'histoire, elles sont intégrées au royaume de France :

  • dĂ©pendant initialement du duc d'Aquitaine, Ă©galement roi d'Angleterre, le Labourd devient possession du domaine royal en 1450. Avec pour capitale Bayonne (Lapurdum en latin), il correspond grosso modo Ă  la zone d'influence des ports de la façade maritime du Pays basque français et en particulier, celle du port commercial de Bayonne ;
  • en 1449, la Soule passe des mains de la couronne anglaise Ă  la vicomtĂ© du BĂ©arn qui est rattachĂ©e au royaume de France par l'Ă©dit d'. La Soule correspond Ă  la vallĂ©e de l'affluent Uhaitza (de « ur gaitza » signifiant « eau sauvage »), appelĂ© Saison en français.
  • la Basse-Navarre a une longue histoire commune avec la Navarre du Sud, jusqu'en 1521, lors de la prise de la Navarre par les Castillans. La Basse-Navarre est associĂ©e au royaume de France, en mĂŞme temps que la vicomtĂ© du BĂ©arn, par la Maison d'Albret. en 1589, Henri III de Navarre devient Henri IV, « roi de France et de Navarre ». GĂ©ographiquement, la Basse-Navarre est intĂ©grĂ©e Ă  la grande voie de communication, de l'ouest des PyrĂ©nĂ©es correspondant Ă  la zone d'influence de la voie Saint-Palais (Donapaleu) - Saint-Jean-Pied-de-Port (Donibane Garazi) qui se poursuit au sud, via Roncevaux-Orreaga et Pampelune-Iruña.

De même que les territoires historiques du Pays basque espagnol que sont l'Alava, la Biscaye, le Guipuscoa et la Navarre, les territoires historiques du Pays basque français disposent de fors « régionaux » qui représentent l'autonomie de ces territoires. Ces fors sont abolis dans la nuit du 4 août 1789, en pleine effervescence révolutionnaire, de façon totalement arbitraire. Ces assemblées régionales, composées des délégués de chaque commune excluaient ou limitaient le pouvoir des privilégiés de l'époque, à savoir, la noblesse, la bourgeoisie naissante et le clergé. Le Biltzar du Labourd, le plus puissant des trois entités était celui qui avait réussi le mieux, à résister aux pressions de ces privilégiés .

Lors de la division de la France en départements, en 1789, des propositions de créer un département basque, notamment par Dominique Garat, restent sans suite et le , les trois provinces sont regroupées avec le Béarn, les terres gasconnes de Bayonne et de Bidache et le Soubestre pour former le département des Basses-Pyrénées.

Économie

Le Pays basque français possède une forte tradition agricole et, actuellement l'agriculture tient encore une part importante de l'économie de l'intérieur. Cette dynamique agricole, favorisée par le droit coutumier de l'installation d'un héritier à la ferme, est due à une capacité de développement de filières de qualité comme le fromage de brebis, le vin, le porc Kintoa ou le piment d'Espelette. Toutefois, elle demeure très dépendante de la filière du fromage de brebis ou Ardi-Gasna. Ces dernières années, les filières de circuit court avec des produits de consommation courante sont en pleine expansion. Néanmoins, son économie est avant tout de type touristique et résidentiel, avec ce que cela suppose d'emplois précaires et de difficultés humaines dans une zone à forte tension immobilière. Une dynamique d'entreprises a été toutefois promue par la Chambre de commerce et d'industrie Bayonne-Pays Basque, avec la technopole Izarbel et l'école d'ingénieurs ESTIA, au centre d'un réseau d'entreprises, mais aussi, grâce à des démarches de territoire rural, comme en Soule, ou urbaine sur la zone de Saint-Jean-de-Luz - Hendaye. Le réseau Hemen-Herrikoa (société de capital-risque solidaire), inspiré de l'expérience coopérativiste MCC (Mondragon Corporación Cooperativa) du Pays Basque sud à la fin des années 70, a également favorisé la création et le développement d'entreprises et de coopératives performantes en Pays Basque nord, qui est devenu le premier territoire coopérativiste d'Aquitaine.

Nationalisme basque ou Abertzalisme

Les nationalistes basques ou « abertzale » (patriote) défendent le regroupement du Pays basque nord ou français (Iparralde) et du Pays basque sud ou espagnol (Hegoalde) dans le cadre d'une nation, Euskadi ou Euskal Herria, en obtenant l'indépendance, dans un modèle de rupture capitaliste tiers-mondiste pour la gauche abertzale et dans l'intégration à une Union européenne fédérale pour le PNV, avec la présence de cette nation dans les instances internationales, selon le principe que toute nation dispose du droit fondamental à décider de son avenir. Pour les abertzale, cette nation existe déjà dans leur manière d'être et de vivre au quotidien.

Propositions de réforme institutionnelle

En Pays Basque nord, petit territoire pĂ©riphĂ©rique de près de 300 000 habitants, l'Ă©volution institutionnelle est lente mais continue. Par arrĂŞtĂ© du , le prĂ©fet des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques a reconnu un « Pays basque » comme pays au sens de la loi dite Pasqua de 1995, dont le territoire recoupe approximativement la partie du dĂ©partement peuplĂ©e de Basques. Dans les annĂ©es 1990 et le dĂ©but des annĂ©es 2000, la crĂ©ation d'un « dĂ©partement basque » spĂ©cifique, disposant de ses propres institutions, comme un conseil gĂ©nĂ©ral ou une chambre d'agriculture, devient une revendication centrale, qui rĂ©unit la majoritĂ© des Ă©lus locaux et des socio-professionnels.

Elle est désormais dépassée par la formule de « la collectivité territoriale Pays Basque » que le PNV est le premier mouvement à proposer en 2002, puis en 2009. Cette idée est ensuite reprise par la plateforme sociale Batera, avant d'être reprise par les deux conseils de développement et des élus. En 2015, un débat sur une intercommunalité du Pays basque se tient. Cette proposition, prise avec beaucoup de scepticisme par les acteurs locaux, est perçue comme un défi à relever. Le gouvernement français a en effet proposé différents scénarios d'évolution qui pourraient aboutir à la création d’une structure intercommunale qui doterait enfin le Pays basque d’un cadre institutionnel en 2017[20]. La communauté d'agglomération du Pays Basque est créée au ; c'est la première fois que le Pays basque français correspond à une structure administrative territoriale officielle[21].

MĂ©dias

Le Pays basque français et ses trois provinces possèdent des médias locaux.

Télévision
  • Le groupe audiovisuel Euskal Irrati Telebista (EiTB) est une entitĂ© publique dĂ©pendant du gouvernement basque qui dirige la CommunautĂ© autonome basque.
    • ETB 1 : L'ensemble du territoire basque (nord et sud) peut recevoir la chaĂ®ne bascophone ETB 1. Les communes basco-françaises adhèrent Ă  un syndicat intercommunal pour le soutien Ă  la culture basque qui a permis la diffusion de cette chaĂ®ne bascophone Ă  l'aide des relais TDF français. Ă€ la suite du passage Ă  la tĂ©lĂ©vision numĂ©rique, ETB 1 est Ă©galement accessible via le bouquet satellite Fransat pour les rĂ©sidents des communes adhĂ©rant au syndicat intercommunal pour le soutien Ă  la culture basque.
    • ETB 2, ETB 3, ETB 4 : Ă€ la suite du passage Ă  la tĂ©lĂ©vision numĂ©rique en 2011, les zones du Pays basque français captant le signal TNT (soit 90 % de la population) peuvent dĂ©sormais recevoir l'ensemble des chaĂ®nes d'Euskal Telebista.
  • France TĂ©lĂ©visions
    • France 3 Euskal Herri Pays basque est un dĂ©crochage local dĂ©pendant de France 3 Aquitaine, crĂ©Ă© en 1992.
  • TVPI est une chaĂ®ne locale qui diffuse jusqu'Ă  Mont-de-Marsan. Son siège est Ă  Bidart.
  • Kanaldude est une web TV de Basse-Navarre diffusant des programmes entièrement en langue basque.
Radios
  • Gure Irratia (106.6 - 105.7 – 90.5 MHz)
  • Antxeta Irratia : radio de la zone d’Irun, Hondarribia, Hendaye, BĂ©hobie et Biriatou.
  • Irulegiko Irratia : Basse-Navarre (91.8 MHz)
  • Xiberoko Botza : radio en souletin (95.5 - 103.7 - 88.8 91.8 MHz)
  • Radio Mendililia : radio souletine essentiellement en français
  • France Bleu Pays Basque
  • Euskadi Irratia, Radio Euskadi et Eitb Irratia dĂ©pendent du groupe EITB.
Journaux
  • Sud Ouest propose une Ă©dition « Pays basque ». Cependant, cette Ă©dition n'intègre pas la Soule qui, elle, est traitĂ©e dans l'Ă©dition « BĂ©arn & Soule ».
  • Le Journal du Pays basque
  • Gara : quotidien bascophone et hispanophone
  • Berria : quotidien bascophone
  • Herria : hebdomadaire bascophone
  • Le Miroir de la Soule : hebdomadaire
  • Le Journal de Saint-Palais : hebdomadaire
  • Mediabask : quotidien numĂ©rique francophone
  • Province du Labourd.
    Province du Labourd.
  • Province de Basse-Navarre.
    Province de Basse-Navarre.
  • Province de la Soule.
    Province de la Soule.

Notes et références

  1. Manex Goyhenetche, Pays Basque Nord : un peuple colonisé, vol. 13, Bayonne, Éditions Elkar, coll. « Oldar », , 192 p. (OCLC 9195140)
  2. Jean-Baptiste Orpustan, 1789 et les Basques: histoire, langue et littérature : colloque de Bayonne, Presses universitaires de Bordeaux, , 255 p. (ISBN 2867811155), p. 133.
  3. Michel Oronos et Jakes Bortayrou, Le mouvement culturel basque, 1951-2001: Filières bilingues, Seaska, AEK, Elkar, , 361 p. (ISBN 2913156673), p. 120.
  4. Jean-Marie Izquierdo, Le Pays Basque de France : la difficile maturation d'un sentiment nationaliste basque, L'Harmattan, , 223 p. (ISBN 2747511529), p. 43.
  5. Eguzki Urteaga, Le mouvement antimilitariste basque contemporain du Pays Basque Nord, Sociologie, 1996 - 256 p.
  6. (en) José Ignacio Hualde, Joseba Andoni Lakarra et Larry Trask, Towards a History of the Basque Language, Amsterdam; Philadelphia, John Benjamins Publishing, , 365 p. (ISBN 9027236348 et 9789027285676, OCLC 709596553, lire en ligne), p. 11
  7. Txomin Peillen, Parlons euskara: la langue des Basques, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Parlons », , 271 p. (ISBN 273843391X et 9782738433916, OCLC 33826801, lire en ligne), p. 9.
  8. (eu) VI. Inkesta Soziolinguistikoaren arabera, 2016n Iparraldean 16 urte edo gehiagoko biztanleetatik 51.200 euskaldunak dira, 23.300 elebidun hartzaileak eta 174.900 erdaldun elebakarrak
  9. La frontière des origines à nos jours par Maïté Lafourcade, Presses universitaires de Bordeaux, 1998, p. 10.
  10. « Statistique du département des Basses-Pyrénées (page 6) »
  11. Somme des populations au recensement de 1806 des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques (moins les 109 306 habitants des communes bascophones indiquĂ©s par Coquebert de Montbret). Voir base de donnĂ©es Cassini : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Navigation : cartes de Cassini », sur ehess.fr, École des hautes Ă©tudes en sciences sociales (consultĂ© le ).
  12. « Almanach royal (1814-1830) »
  13. « Almanach royal et national (1831-1847) »
  14. « Almanach impérial (1853-1868) »
  15. « Almanach national (1873-1900) »
  16. « Données historiques de la Statistique générale de France »
  17. « Population et peuplement du Pays basque de France (page 34) »
  18. À partir de 1962, voir les articles Arrondissement de Bayonne, canton de Mauléon-Licharre et canton de Tardets-Sorholus.
  19. Charles Coquebert de Montbret, « Essai d'un travail sur la géographie de la langue française », (consulté le ), p. 5 à 29
  20. « Construire ensemble une large adhésion à un grand ensemble Pays Basque »
  21. Michel Garicoïx, « Le Pays basque se constitue en communauté d’agglomération », sur lemonde.fr, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • DĂ©tours en France, n° 189, juillet-, Pays basque et le BĂ©arn, 100 p.

Lien interne

Liens externes

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