Boxe anglaise
La boxe anglaise, aussi appelĂ©e le noble art, est un sport de combat dans lequel deux adversaires, de mĂȘme catĂ©gorie de poids et de mĂȘme sexe, se rencontrent sur un ring, munis de gants rembourrĂ©s afin de limiter le risque de coupure, et s'Ă©changent des coups de poing, portĂ©s au visage et au buste. Le combat est divisĂ© en intervalles de temps, les rounds, ou reprises en français, sĂ©parĂ©s par une minute de repos annoncĂ©e par une cloche oĂč le pugiliste pourra ĂȘtre conseillĂ© et soignĂ© si besoin.
Fédération internationale | AIBA, WBA, WBC, IBF et WBO |
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Sport olympique depuis | Sport olympique antique de retour aux JO en 1904 |
Autres appellations | Noble art |
Joueurs professionnels | Environ 18 000 dans le monde |
Que ce soit en boxe olympique ou professionnelle, les boxeurs tentent d'Ă©viter les coups de poing de leur adversaire tout en essayant de le toucher. Des points sont attribuĂ©s Ă chaque coup considĂ©rĂ© comme net, puissant et prĂ©cis. Ă la fin du combat, le boxeur ayant le plus de points est dĂ©clarĂ© vainqueur. La victoire peut Ă©galement ĂȘtre atteinte si un combattant met son adversaire hors de combat (par knockout ou KO), câest-Ă -dire dans l'incapacitĂ© de se relever et de reprendre le combat aprĂšs le compte de dix secondes de l'arbitre. Un combattant est Ă©galement dĂ©clarĂ© vainqueur si son adversaire blessĂ© ne peut continuer le combat (KO technique ou TKO).
Histoire
Dans l'Antiquité
Certains reliefs prouvent que des combats similaires Ă la boxe existaient dĂ©jĂ en MĂ©sopotamie et en Ăgypte antique[1]. D'autres reliefs du IIe millĂ©naire avant JĂ©sus Christ attestent de la prĂ©sence de combats Ă mains nues en Assyrie et Ă Babylone ainsi que chez les Hittites en Asie Mineure. La premiĂšre utilisation de gants remonte Ă la Civilisation minoenne (1500-900 avant JĂ©sus Christ) et aux GĂ©ants de Mont-Prama en Sardaigne (2000-1000 avant JĂ©sus Christ).
La boxe est pour la premiÚre fois pratiquée comme un sport à part entiÚre dans la GrÚce antique lors des Jeux panhelléniques à Olympie, à Delphes, à l'Isthme et à Némée[1] - [2]. En effet, le pugilat (apparu en 688 avant Jésus Christ) et le pancrace (638 avant Jésus Christ) s'apparentent à la boxe[3].
Le premier n'autorise que les coups de poing alors que le deuxiĂšme comprend aussi l'utilisation des coups de pied et des prises de lutte. L'unique objectif de ces deux sports est de mettre hors combat l'adversaire lors d'un round unique[2].
La pratique du pugilat se poursuit dans la dynastie des Ătrusques, importĂ©e des royaumes Grecs[4] - [5]. De nombreux documents prĂ©sentent des pugilistes tout au long du rĂšgne des Ătrusques, notamment lors des jeux funĂ©raires les ludi[4] - [6].
La boxe antique atteindra son apogée à Rome, héritiÚre de la culture grecque et étrusque[7]. Les combats de pugilats ont lieu en GrÚce, aux Jeux Olympiques. Les pugilistes portent des cestes, des laniÚres de cuir couvertes de bandelettes de fer[1]. Le pugilat et le pancrace sont abolis avec les Jeux olympiques en 394 par l'empereur Théodose Ier, les installations olympiques sont incendiées par son petit-fils Théodose II[7].
- Le pugiliste des Thermes, un athlĂšte au repos aprĂšs un combat de boxe.
- SĂ©quelles sur le visage du pugiliste montrant la violence des combats.
- Les laniÚres de cuir servant à protéger les mains.
Boxe anglaise au XVIIIe siĂšcle
La boxe réapparaßt au XVIIIe siÚcle ; les matchs étaient alors organisés par des parieurs qui prirent comme modÚle le pugilat. Elle est à l'époque peu réglementée et est pratiquée à mains nues.
Le premier grand champion de boxe Ă mains nues fut le maĂźtre d'armes James Figg en 1719[8]. Son Ă©lĂšve, Jack Broughton, gagna prĂšs de 400 combats jusqu'au jour oĂč il tua accidentellement son adversaire. TraumatisĂ©, il codifia les rĂšgles de la boxe, puis le marquis de Queensberry avec l'aide de John Graham Chambers, rendit obligatoire le port de gants de protection et interdit les combats au finish, ce qui interdit aussi de frapper l'adversaire au sol.
AvĂšnement des rĂšgles
Les rĂšgles du Marquis de Queensberry, rĂ©digĂ©es en 1865, ont mis l'accent sur l'agilitĂ© plutĂŽt que sur la force. Ces nouvelles rĂšgles interdisaient le combat Ă mains nues, le corps Ă corps, l'Ă©touffement, les coups lorsque l'adversaire est impuissant et le combat au finish (combat qui ne sâachĂšve que par lâabandon de lâadversaire ou sa mise hors combat par KO). Les rencontres sont divisĂ©es en plusieurs rounds de trois minutes. Cette rĂšgle existe toujours pour la boxe amateur masculine qui compte trois rounds par combat ; en boxe professionnelle, ces rounds, entrecoupĂ©s de phases de repos d'une minute, peuvent atteindre le nombre de 12 dans un seul combat. Un participant perd le combat s'il reste au sol plus de dix secondes, allongĂ© ou en appui sur un genou ou s'il est considĂ©rĂ© comme incapable de revenir se battre. Ces rĂšgles stipulent Ă©galement que les combats doivent avoir lieu dans un ring de 6,00 m maximum et 4,90 m au minimum de cĂŽtĂ©. Le dernier champion poids lourds Ă mains nues fut l'amĂ©ricain John L. Sullivan, en 1889[9]. Ces rĂšgles ne s'imposent que progressivement, comme l'atteste le plus long combat au finish de l'histoire de la boxe le 6 avril 1893 Ă la Nouvelle OrlĂ©ans entre Andy Bowen et Jack Burke (111 reprises pendant sept heures et dix-neuf minutes)[10] - [11] - [12] ; ce combat reste le dernier de Burke qui s'est cassĂ© tous les os de ses deux mains. Andy Bowen, qui a participĂ© Ă quelques combats aprĂšs, est mort des suites d'une blessure Ă la tĂȘte lors de sa derniĂšre rencontre qui l'a opposĂ© Ă Lavigne[13].
C'est en 1899 que Louis Lerda, de retour des Ătats-Unis, tente d'implanter la boxe anglaise en France. Le premier combat a lieu Ă la salle Wagram Ă Paris et, le , la FĂ©dĂ©ration française des sociĂ©tĂ©s de boxe est crĂ©Ă©e par quatre jeunes pratiquants (Albert Bourdariat, Frantz Reichel, Van Rosose et Paul Rousseau Ă©lu prĂ©sident)[14]. Sous l'impulsion de Victor Breyer et de ThĂ©o Vienne, des matchs ont lieu Ă la grande roue et au cirque d'hiver. Le plus long combat Ă Paris a lieu le 17 avril 1909 et dure 49 rounds entre Joe Jeanette qui doit plusieurs fois ĂȘtre « rĂ©veillĂ© » Ă coup de masque Ă oxygĂšne et Sam McVey qui finalement abandonne aprĂšs 2h30 de combat[15].
La boxe anglaise comprend diffĂ©rentes sections que sont la boxe amateur, professionnelle, Ă©ducative et fĂ©minine. La FĂ©dĂ©ration internationale de boxe amateur reconnue par le CIO est l'AIBA. Si l'on rencontre des compĂ©titions d'amateurs et de professionnels, seuls les amateurs sont autorisĂ©s Ă combattre aux Jeux olympiques jusqu'aux Jeux de 2012, oĂč une ouverture timide se fait en faveur des femmes. Ă compter de 2016, les jeux s'ouvrent aux professionnels.
Les combats sont tenus par deux hommes (ou deux femmes) qui ont l'obligation de porter des gants, une chaussure sans pointe ni talon, une culotte Ă mi-cuisse, une coquille protectrice (pour les hommes), un protĂšge-dents et un maillot lĂ©ger sans manche. Des protections pubiennes et de poitrine sont autorisĂ©es pour les femmes. Les boxeurs amateurs autres que les seniors masculins peuvent porter un casque protecteur ; celui-ci Ă©tait obligatoire jusqu'en 2013, il est prĂ©vu qu'il soit totalement interdit Ă compter de 2018[16]. Seuls les coups dĂ©livrĂ©s avec le poing fermĂ© et qui atteignent l'adversaire avec la partie du gant recouvrant la tĂȘte des mĂ©tacarpiens et les premiĂšres phalanges sont autorisĂ©s. Les coups rĂ©guliers doivent atteindre les parties antĂ©rieures et latĂ©rales du buste ou de la tĂȘte. Les coups qui ne sont pas dĂ©livrĂ©s dans ces conditions sont des coups irrĂ©guliers susceptibles d'entrainer une sanction de la part de l'arbitre[17].
La boxe professionnelle n'est pas fédérée par un organe unique mais par principalement quatre fédérations concurrentes : la WBA, l'IBF, la WBC, la WBO.
L'équipement des boxeurs diffÚre entre la boxe amateur et la boxe professionnelle : le port d'un débardeur est ainsi l'apanage de la boxe amateur. Il existe aussi différentes sortes d'affrontements tel que le light.
Matériel et équipement
Ring
Il peut faire 8,00 m de cĂŽtĂ© au maximum et 6,00 m de cĂŽtĂ© au minimum avec trois cordes en chanvre ayant au minimum 2 cm et 3 cm de diamĂštre au maximum et entourĂ©es de plastique ou d'Ă©toffe. Les cordes devront ĂȘtre placĂ©es Ă 30 cm des poteaux entourant le ring et les coins seront rembourrĂ©s de la base au sommet du poteau par un coussin de cordes de protection. La premiĂšre corde sera Ă 40 cm la seconde Ă 80 cm et la derniĂšre Ă 130 cm du sol. Il peut ĂȘtre posĂ© Ă mĂȘme le sol ou posĂ© sur une estrade.
Gants
Ils devront ĂȘtre en trĂšs bon Ă©tat, en cuir ou matiĂšre similaire uniformĂ©ment rembourrĂ©s de crin ou matiĂšres similaires.
En boxe amateur, les gants sont de 10 OZ (ou Once) jusquâaux -64 kg et 12 OZ (ou Once) Ă partir des -69 kg.
En boxe professionnelle, les gants à lacets sont de 8 ou 10 OZ en fonction de la catégorie de poids[17].
Bandages
Tout boxeur a le droit de mettre des bandages aux mains. Ils doivent ĂȘtre constituĂ©s de bandes chirurgicales de 2 m de long et 4 cm de large ou en tissu pour la boxe amateur. Ces bandages vont permettre d'empĂȘcher les blessures au niveau des mĂ©tacarpiens et permettre d'absorber la transpiration et d'Ă©viter les gerçures.
Chaussures de boxe
Elles ont une tige et une empeigne faite en matiĂšre souple (cuir, peau), la semelle, rigide sans ĂȘtre dure et d'une Ă©paisseur de 2 Ă 5 mm, est plate sans talon ni talonnette et non dĂ©bordante.
Sections
En France, la boxe anglaise se décline en plusieurs sections :
- La boxe loisir permet l'affrontement sans risque d'accident : les contacts sont minimes et les compétitions interdites. Elle porte ainsi l'accent sur l'apprentissage des fondamentaux de la boxe et la forme physique.
- La boxe éducative assaut autorise les compétitions, mais dans un cadre non-violent : seules les touches sont autorisées. Les frappe appuyées, les comportements violents et les KO sont sanctionnés. L'accent est ainsi porté sur la maßtrise technique et la tactique. Lors des compétitions, le port d'un casque intégral est obligatoire.
- La boxe prĂ©-combat permet une transition progressive entre la boxe Ă©ducative assaut et la boxe amateur : les coups appuyĂ©s sont permis, le KO est autorisĂ© mais ne dĂ©termine pas lâissue du match. Le casque est renforcĂ© au niveau des pommettes.
- La boxe amateur permet de pratiquer la boxe dans toute son intensité, 3 rounds de 3 min, dans lesquels on gagne par K.O ou par décision des juges, sans casque aprÚs les 10 premiers combat, et l'accÚs à des compétitions telles que les Jeux Olympiques.
- La boxe professionnelle autorise des combats longs (de 4 à 12 rounds de 3 min pour les hommes et de 4 à 10 rounds de 2 min pour les femmes) dans lesquels on gagne le combat soit par K.O ou par la décision des juges[17].
Catégories
Aux Jeux olympiques, il y a 10 catégories amateurs pour les hommes, et trois pour les femmes. Les femmes pesant moins de 48 kg, ou entre 51 et 57 kg ou entre 60 et 69 kg ou plus de 75 kg n'ont pas accÚs aux Jeux[18]. La demande de la Women Boxing Archive Network (WBAN) au président du Comité international olympique d'augmenter pour les Jeux de 2016 le nombre de catégories féminines, dont le faible nombre diminue les chances de succÚs des femmes et est perçu comme une discrimination, s'est heurté à une fin de non-recevoir[19].
Catégorie | Boxe professionnelle masculine | Boxe professionnelle féminine | Boxe amateur masculine (J.O) | Boxe amateur féminine (J.O) |
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Poids pailles | Inférieur à 47,128 kg (105 livres) | |||
Poids mi-mouches | Entre 47,128 et 48,988 kg (108 livres) | Entre 46 et 49 kg | ||
Poids mouches | Entre 48,988 et 50,802 kg (112 livres) | Autour de 51 kg
(112 livres) |
Entre 49 et 52 kg | Entre 48 et 51 kg |
Poids super-mouches | Entre 50,802 et 52,163 kg (115 livres) | |||
Poids coqs | Entre 52,163 et 53,525 kg (118 livres) | Entre 52 et 56 kg | ||
Poids super-coqs | Entre 53,525 et 55,338 kg (122 livres) | |||
Poids plumes | Entre 55,338 et 57,152 kg (126 livres) | Autour de 57 kg
(125-126 livres) |
||
Poids super-plumes | Entre 57,152 et 58,967 kg (130 livres) | |||
Poids légers | Entre 58,967 et 61,237 kg (135 livres) | Autour de 60 kg
(132 livres) |
Entre 56 et 60 kg | Entre 57 et 60 kg |
Poids super-légers | Entre 61,237 et 63,503 kg (140 livres) | Entre 60 et 64 kg | ||
Poids welters (ou mi-moyens) | Entre 63,503 et 66,678 kg (147 livres) | Entre 64 et 69 kg | ||
Poids super-welters (ou super mi-moyens) | Entre 66,678 et 69,853 kg (154 livres) | Idem que les hommes | ||
Poids moyens | Entre 69,853 et 72,574 kg (160 livres) | Idem que les hommes | Entre 69 et 75 kg | Entre 69 et 75 kg |
Poids super-moyens | Entre 72,574 et 76,205 kg (168 livres) | Idem que les hommes | ||
Poids mi-lourds | Entre 76,205 et 79,378 kg (175 livres) | Entre 75 et 81 kg | ||
Poids lourds-légers | Entre 79,378 et 90,719 kg (200 livres) | |||
Poids lourds | Plus de 90,719 kg | Plus de 76,21 kg[20] | Entre 81 et 91 kg | |
Poids super-lourds | Plus de 91 kg | |||
Combats amateurs aux Jeux olympiques
Les combats amateurs se composent de :
- 3 rounds de 3 minutes pour les hommes ; aprĂšs les 10 premiers combats.
- 3 rounds de 3 minutes pour les femmes ; aprĂšs les 10 premiers combats.
- 3 rounds de 3 minutes pour les juniors, féminins et masculins, sous réserve d'avoir réalisé au moins 5 combats[16].
Techniques
Techniques offensives
Cette boxe utilise plusieurs techniques de poing qui peuvent toucher : Ă la face ; sur le cĂŽtĂ© de la tĂȘte (mais pas Ă l'arriĂšre) et au corps (de face ou de cĂŽtĂ©).
Coups de poing usuels
- Direct : coup de poing direct. Il est de forme pistonnée, fouettée ou balancée-jetée. Il existe des nuances. Ainsi, le jab est un direct à petite course donné avec le poing avant qui sert à tenir à distance l'adversaire alors que le lead est un direct à grande course et trÚs lourd donné avec le poing arriÚre.
- Direct court : coup de poing dans lâaxe exĂ©cutĂ© sur le bas du buste adverse le pouce en haut et Ă mi-distance. Contrairement Ă lâuppercut utilisant la poussĂ©e des jambes et lâaction de lâĂ©paule, il sâexĂ©cute avec une activitĂ© plus prononcĂ©e du coude.
- Crochet : coup de poing circulaire (crocheté). Il existe d'autres formes de coups circulaires : le swing (appelé également stick-punch) et le half-swing.
- Uppercut : coup de poing remontant. Il est classĂ© dans la catĂ©gorie des coups circulaires, ce qui nâest pas toujours le cas.
- Direct du bras avant (jab).
- Direct long du bras arriĂšre (cross).
- Crochet.
- Uppercut, ici en contre.
Techniques moins pratiquées
- Overhand : coup de poing descendant (plongeant).
- Le cross-counter se présente comme un contre qui croise le bras adverse. Pour cela, l'arme la plus souvent utilisée est le direct ou le overhand.
- Overhand (drop).
- Cross-counter (contre croisé).
- Direct court.
Techniques mixtes et hybrides
- Bolo-punch : coup de poing circulaire exĂ©cutĂ© Ă 45° et envoyĂ© de bas en haut. Câest une technique dite mixte Ă mi-chemin entre l'uppercut et le crochet.
- Semi-crochet : coup mixte Ă mi-chemin entre un crochet et un direct.
- Semi-uppercut : coup mixte Ă mi-chemin entre un uppercut et un direct et qui atteint le plus souvent le buste adverse. Il ressemble Ă un direct court remontant.
- Shift-punch : coup créé par Bob Fitzsimmons (qui inventa aussi un bon nombre d'enchaßnements en 1880), ce coup tient du crochet et de l'uppercut. Il vise le creux épigastrique.
DĂ©fense
La dĂ©fense est un ensemble de comportements destinĂ©s Ă faire Ă©chec Ă lâoffensive adverse. Cela comprend les blocages, les dĂ©viations, les esquives et les dĂ©placements.
On distingue plusieurs objectifs de défense :
- La simple mise en sécurité de ses propres cibles (défense dite passive : couverture neutre, blocage neutre...) ;
- La rĂ©alisation dâactions destinĂ©es Ă utiliser lâactivitĂ© adverse Ă son avantage (dĂ©fense active). Le blocage dĂ©viant et la parade chassĂ©e rĂ©alisĂ©s dans le but de dĂ©sĂ©quilibrer ainsi que le blocage absorbant et lâesquive permettent au boxeur d'engager des ripostes ;
- La mise en difficultĂ© de rĂ©alisations offensives adverses (par le raccourcissement ou lâaugmentation de la distance, le verrouillage des armes adverses, la dĂ©stabilisation Ă base de techniques de menace, de leurre...).
Ces deux derniers objectifs nĂ©cessitent des qualitĂ©s dâinitiative, dâanticipation et dâĂ -propos. Pour dĂ©passer un clichĂ© qui dit « la meilleure dĂ©fense, c'est l'attaque », on dira : le but Ă atteindre est dâĂȘtre capable de dĂ©fendre et de contre-attaquer dans toutes les positions avec le moindre risque.
On distingue par ailleurs trois catégories de défense :
- la dĂ©fense dite « classique » ayant pour but dâannihiler lâaction adverse (ex. : « couverture », parade bloquĂ©e, parade opposition...) ;
- la dĂ©fense dite « active » favorisant lâutilisation de lâaction adverse (ex. : absorption de choc, coup dâarrĂȘt, dĂ©gagement) ;
- la neutralisation ou activitĂ© dâanticipation ayant pour but dâempĂȘcher le dĂ©clenchement de lâoffensive adverse.
- DĂ©saxage.
- Abaissement (ici esquive rotative).
- Pas de retrait.
- Retrait de buste.
Exemples de défense
- DĂ©gagement : action dĂ©fensive consistant Ă quitter une zone gĂ©ographique Ă risque ou un corps-Ă -corps afin dâĂ©viter une activitĂ© adverse dangereuse. Le changement de place est destinĂ© Ă se dĂ©pĂȘtrer dâune situation de fixation provoquĂ©e par lâadversaire (soit un corps-Ă -corps, un accrochage, un emprisonnement dans un coin ou sur les cordes...). Le plus souvent, le dĂ©gagement est rĂ©alisĂ© avec un pas de cĂŽtĂ© combinĂ© Ă une action de bras. Cette habiletĂ© appartient Ă un ensemble appelĂ© « techniques dâĂ©vasion » (Ă©chappĂ©e, dĂ©livrance, glissement...).
- DĂ©robement : c'est soustraire une cible visĂ©e par lâadversaire ou effectuer un dĂ©placement pour Ă©viter dâĂȘtre touchĂ© (notion de fuite).
- DĂ©saxage : câest un dĂ©centrage du buste hors de lâaxe direct dâaffrontement sans dĂ©placement des appuis. On parle le plus souvent de dĂ©saxage oblique. Cette activitĂ© est nĂ©cessaire pour Ă©viter dâĂȘtre touchĂ© lors dâune offensive ou lors dâune contre-offensive.
- DĂ©viation de l'arme adverse : appelĂ©e aussi parade dĂ©viante ou parade chassĂ©e, il s'agit dâune action dĂ©fensive destinĂ©e Ă dĂ©tourner lâarme adverse de sa trajectoire. Elle prĂ©sente lâavantage de crĂ©er une ouverture dans la dĂ©fense adverse voire de provoquer un dĂ©sĂ©quilibre corporel. Cette action n'est pas Ă confondre avec le battement qui est similaire mais Ă but offensif. Il existe diffĂ©rents modes de dĂ©viation : avec le gant, lâavant-bras et mĂȘme lâĂ©paule.
- DĂ©calage : placement du corps hors de lâaxe offensif adverse par dĂ©placement dâun ou de deux appuis. Mais ce terme nâa pas une assise conceptuelle ferme. Certains auteurs le dĂ©finissent comme le placement dâun seul appui en dehors du couloir dâaffrontement. On parle de « dĂ©calage intĂ©rieur » lorsque le dĂ©placement sâeffectue dans le secteur dâaction adverse et de « dĂ©calage extĂ©rieur » lorsque le dĂ©placement sâeffectue en dehors du secteur dâaction adverse.
- Blocage deux bras
- Couverture avec les deux gants
- DĂ©viation avec un gant
- Neutraliser les bras en allant au corps-à -corps (« casser la distance »)
Attitude, garde et style utilisé
Lâattitude dĂ©signe deux notions principales. D'abord, la façon de se tenir en situation d'opposition (façon dâĂȘtre positionnĂ©, de se tenir, de sâorienter, dâĂȘtre protĂ©gĂ© ou en garde) et d'autre part, la façon de se comporter sur le plan du comportement d'opposition (style utilisĂ©, stratĂ©gie globale employĂ©e...).
On recense diffĂ©rentes attitudes de combat en boxe : garde de trois-quarts face, garde de profil, garde en « crouch », garde basse, garde le poids sur jambe avant, garde le poids sur jambe arriĂšre, garde en appuis trĂšs Ă©cartĂ©s. Quelquefois, la position du corps peut indiquer les intentions dâun combattant Ă lâĂ©gard de son adversaire. Ainsi, une attitude de profil peut ĂȘtre le signe dâun travail dâesquive, de riposte du bras avant ainsi que de contre.
- Garde basse (mixte).
- Garde haute et avancée.
- Garde haute rentrée.
- Garde haute.
Exemples de gardes
- Garde menton (ou Peek-a-boo)
- Référence : Mike Tyson.
- CaractĂ©ristiques: en droitier, les poings sont serrĂ©s au menton, les coudes au corps, tĂȘte rentrĂ©e.
- Points forts: prĂ©sente le front, protĂšge effectivement le menton, et rend plus compact le buste (tĂȘte dans les Ă©paules).
- Points faibles: dĂ©couvre les tempes et ouvre le plexus. Peu de feintes possibles. Seule alternative : ĂȘtre rapide et mobile sur les entrĂ©es latĂ©rales.
Cette garde est destinĂ©e prioritairement aux petits gabarits athlĂ©tiques qui rencontreront toujours des adversaires plus grands. Elle est trĂšs efficace car elle utilise des frappes Ă partir d'une poussĂ©e des jambes et d'un engagĂ© du bassin qui rĂ©duisent la chaĂźne musculaire de transmission. En effet, ici le centre de gravitĂ© est trĂšs rapidement dĂ©placĂ© au-dessus d'un appui (corps compact), et accentue la puissance des coups circulaires courts et des uppercuts menton. Une autre approche de la posture consiste Ă avancer les mains d'une quinzaine de centimĂštres (Cf Julio Cesar Chavez, ou Ramon Dekkers). Dans ce cas, ce n'est pas directement la protection du menton que vise le boxeur, ni la compacitĂ© du bloc tĂȘte-buste-bras, mais bien une attitude compatible avec ses prĂ©fĂ©rences propres (ex: uppercuts crochets courts). La flexion du buste et le gainage des bras favorisent ces techniques. Transfert: (version menton) garde totalement inadaptĂ©e au pieds poings car elle ne permet pas une protection efficace sur un coup de pied circulaire haut (high kick), ni des coups de pied directs hauts (front kick); dangereuse en free fight sur les saisies en coups de genou direct ou coudes.
- Garde oblique
- Référence : George Foreman.
- Caractéristiques : en droitier, le bras gauche est inversé, coude haut et main basse, le bras droit est parallÚle au gauche, l'ensemble est légÚrement oblique.
- Points forts: le coude gauche permet de maintenir une distance en corps Ă corps avec la pointe du coude, et de bien protĂ©ger le foie avec le poing gauche bas. L'avancĂ©e des bras prĂ©sente une difficultĂ© non nĂ©gligeable pour l'adversaire d'accĂ©der aux cibles du corps. De mĂȘme, la position non conformiste demande des adaptations rapides de l'adversaire. Feintes possibles en jabs.
- Points faibles: la tempe droite est ouverte, les cÎtes du cÎté gauche aussi. Elle présente une difficulté à frapper en coups directs du droit et en circulaires du gauche (seul le jab est possible). Tous les autres coups demandent une réorientation des bras coûteuse en temps.
La « garde oblique » est utilisée généralement par les gros défenseurs statiques (qui ne prennent effectivement pas tant de coups que cela d'ailleurs...), qui aiment l'affrontement direct, de face. Elle permet en outre de rester le buste assez haut, et en ce sens, trÚs peu de petits gabarits peuvent l'utiliser autrement que pour se protéger, mais sans pouvoir réellement contre attaquer. Transfert: garde possible en pied poings, notamment en thaï (combinée à la parade tibiale sur un droitier et saisie) et full; dangereuse en free fight car elle propose le coude gauche à la saisie pour clé.
- Garde mixte
- Référence : Thomas Hearns.
- Caractéristiques: en droitier, la main droite est haute au menton, coude au corps, et le bras gauche est bas et relùché.
- Points forts: masque le départ des coups du bras gauche trop bas pour la vision fovéale (implique des réactions globales de protection pour l'autre qui voit un mouvement démarrer en vision périphérique). Explosivité des jabs qui partent d'une position de pré-étirement du deltoïde (cf la pliométrie). Feintes du buste et du bras avant possibles.
- Points faibles: ouvertures du cÎté gauche, et posture souvent en arriÚre afin de compenser la non défense possible du poing gauche, et qui demande donc une mobilité du buste et une coordination fortes pour frapper justement avec la masse du buste en avançant, à partir d'appuis fixes.
La garde mixte est choisie par ceux qui ont des capacitĂ©s Ă©levĂ©es d'anticipation et qui privilĂ©gient le contre. GĂ©nĂ©ralement les adeptes du mixte sont rapides, relĂąchĂ©s, explosifs et longilignes. Quelques cas de posture similaire chez les frappeurs massifs Ă l'approche de la fin de cadrage afin de provoquer l'autre pour conclure du droit. Transfert: garde possible en pieds poings mais dangereuse car l'articulation du coude gauche peut ĂȘtre atteinte sur frappe en pieds. Se combine avec la garde oblique de prĂšs. Possible en free-fight dans les recherches de saisie de jambes.
- Garde en pointe
- Référence : Virgil Hill.
- Caractéristiques : comme la garde mixte, la main droite protÚge tout le cÎté droit, coude assez haut, mais ici la main gauche est placée trÚs en avant, le bras en semi-extension (comme une antenne...).
- Points forts: permet de garder l'adversaire Ă distance longue, de le faire reculer, et de toucher le premier car le trajet du bras avant est plus court, mĂȘme si la frappe manque d'efficacitĂ© (course rĂ©duite). Elle gĂȘne considĂ©rablement les attaques directes du bras arriĂšre de l'adversaire, ce qui est intĂ©ressant dans une rencontre contre un pur frappeur en direct bras arriĂšre. Feintes de bras avant largement utilisables en directs.
- Points faible: ne présente pas d'avantage dÚs le travail à mi-distance pour le bras avant, et encore moins en corps à corps. Oblige à se cantonner dans un travail de loin, en marquant des points ou en cherchant des ouvertures en directs.
La garde en pointe est généralement utilisée par des combattants qui n'apprécient pas beaucoup le contact de prÚs et le travail au corps. Ils construisent ainsi un mur infranchissable qui leur permet de rester dans les comportements qui leur conviennent le mieux, ce qui est d'ailleurs trÚs judicieux. Une taille raisonnable est privilégiée, et là encore, les grands sont avantagés. Autre adaptation, le poing non vissé, pouce en haut permet parfois de perforer des gardes hermétiques (en amateur notamment). Transfert: possible ponctuellement en pieds poings, mais dangereuse car le flanc du cÎté du bras avant est exposé. Demande de combiner un blocage tibia du cÎté du bras avant, ce qui limite la mobilité du combattant. On la retrouve dans le travail à mi-distance quand le combattant cherche à se créer une ouverture pour toucher durement l'autre du bras arriÚre (ex: boxeur adverse touché ou compté précédemment).
- Garde basse
- Référence : Naseem Hamed.
- Caractéristiques: buste droit, latéral, en arriÚre ou penché en avant en provocation, les mains sont toutes les deux basses, les bras le long du corps.
- Points forts: les poings sont quasi hors du champ visuel Ă mi-distance et se confondent parfois avec le short. Le relĂąchement des Ă©paules autorise les coups explosifs « lancĂ©s » Ă partir d'appuis solides. Feintes de bustes et tĂȘte possibles (provocation).
- Points faibles: impose souvent une posture en retrait avec recul du centre de gravitĂ©, ce qui demande une coordination exceptionnelle et un coup d'Ćil hors normes pour effectuer des contres, et des contre-attaques.
La garde basse est attachĂ©e Ă un type de boxe privilĂ©giĂ© et structurĂ© Ă partir d'attaques explosives en coups directs et remontants, ainsi qu'Ă un systĂšme de contre Ă partir d'esquives de buste. La combinaison des poussĂ©es en jambes qui doivent ĂȘtre engagĂ©es Ă partir du bassin, et des « lancers » de bras Ă partir des chaĂźnes musculaires jambes-deltoĂŻdes permettent d'obtenir des effets explosifs et de grande vitesse. C'est un des rares cas d'effet de torsion en ellipse dans les coups remontants (poussĂ©e des jambes combinĂ©e Ă une rotation du buste pour l'uppercut afin d'ĂȘtre parfaitement placĂ© sans avoir Ă bouger les appuis).. Transfert: aucun transfert possible dans le pieds poings et dans le combat libre, si ce n'est dans les phases de rĂ©cupĂ©ration de loin.
- Garde droite
- Référence : Hacine Cherifi.
- CaractĂ©ristiques : les bras sont parallĂšles, coudes au niveau du bas du pectoral, poings aux tempes. Les bras encadrent la tĂȘte et le buste.
- Points forts: elle protĂšge la tĂȘte et le buste, et permet d'anticiper rapidement sur les attaques adverses car les axes de mobilitĂ© des bras sont dĂ©jĂ en place : rotation Ă partir du coude pour bloquer les uppercuts, flexion du bras pour les crochets hauts, descente de l'Ă©paule pour le travail au corps, et chassĂ© lĂ©ger de la main pour les directs.
- Points faibles: limite quelque peu le champ de vision, et demande un temps de latence afin de re-positionner les bras pour frapper en circulaire, et en remontĂ©e (le temps de replacement peut ĂȘtre exploitĂ© par l'adversaire, dans les feintes notamment).
La garde droite est celle que l'on adopte en débutant. C'est la réponse classique à la consigne de « monter les mains ». Elle privilégie une défense en blocage et protection en absorbant une partie des chocs. Son placement autorise aussi une moindre anticipation du boxeur puisque le systÚme de protection est solide à priori. Aussi ceux qui ne sont pas rapides en défense ou qui ont du mal à anticiper sur les attaques peuvent largement utiliser cette posture. Certains combattants gardent l'attitude de garde droite mais avec les paumes tournées vers l'adversaire (en « mante religieuse », ce qui facilite les frappes directes et les parades). Transfert: sans problÚme en pieds poings, avec une version mains ouvertes possible en thaï et combat libre favorisant les saisies.
- Garde «Philly Shell ou Shoulder Roll»
- Référence: Floyd Mayweather Jr..
- CaractĂ©ristiques: la main du jab descends le long du corps, avec l'Ă©paule lĂ©gĂšrement relevĂ©e, la tĂȘte cachĂ©e Ă l'intĂ©rieur de cette mĂȘme Ă©paule.
- Points forts: Défense hermétique et permet de faire des contres avec la main arriÚre, souvent le direct ou l'uppercut sont utilisés pour les contres.
- Points faibles: cette garde immobilise complĂštement un bras, devenant prĂ©visible lors des attaques. De plus, le boxeur est ouvert aux overhands, recevant le coup sur le dessus de la tĂȘte.
Garde et style reliant Ă la fois intelligence et athlĂ©tisme, seulement les meilleurs rĂ©ussissent Ă l'implanter Ă la perfection car ce style demande une vigilance constante et nĂ©cessite beaucoup de prĂ©cisions. Lorsque bien exĂ©cutĂ©, ce style donne du fil Ă retordre Ă tous les pugilistes, mĂȘmes aux champions du monde. Floyd Mayweather Jr est un excellent exemple de ce style, faisant manquer et payer ses adversaires.
- Garde « fausse patte »
- Référence : Jérome Lebanner.
- Caractéristiques: le poing droit est en avant, la jambe droite aussi.
- Points forts : liés au manque d'habitude que les droitiers, ressentent devant un gaucher. Des qualités de vitesse révélées scientifiquement.
- Points faibles: cette garde présente le foie en avant sur le bras arriÚre du droitier (ou la jambe avant en pieds poings). De plus, le boxeur gaucher a tendance souvent à avancer, ce qui est prévisible.
Le gaucher cherche à frapper de son bras arriÚre plus puissant et qui vient de loin, généralement en direct. Il va donc se placer de façon à ramener le droitier sur ce bras là , de son cÎté ouvert. Attention, certains boxeurs en garde de gaucher, sont en fait droitiers (Cf Lebanner). C'est le cas de ceux qui ont débuté en gardant leur bras préférentiel en avant. De fait, leurs bras avant sont trÚs puissants sous tous les angles, et la sortie du cÎté fermé (à droite), n'est pas toujours la bonne solution à un cadrage du gaucher. Comme toujours, il faut tester les déplacements majeurs et les trajectoires privilégiées par le combattant que l'on rencontre (ou bien avant à l'observation en tournoi, ou en vidéo, ou pendant le combat). Transfert: sans difficulté dans toutes les formes de combat, sachant que les gauchers seront vulnérables sur la jambe arriÚre du droitier (coups à pleine puissance dans leur cÎté ouvert).
Les anglophones parlent plutĂŽt de « position » que de « garde » Ă proprement parler (ex : side step pour la garde latĂ©rale). La garde pour ces premiers câest le haut du corps et Ă©galement les appuis au sol, ainsi ils utilisent le terme upright stance pour une position verticale de buste et full crouch pour une attitude recroquevillĂ©e. En français, on utilise lâexpression dâattitude de combat lorsquâon dĂ©signe lâensemble. Donc lorsquâon parle de « garde » dans lâĂ©cole française, on pense souvent Ă la position des bras pour se protĂ©ger. Mais bien plus que cela, elle dĂ©signe une organisation corporelle permettant au combattant de se prĂ©parer Ă dĂ©fendre et dâautre part Ă passer Ă lâoffensive, cela dans une configuration qui lui offre un maximum de sĂ©curitĂ© et dâefficacitĂ©. DiffĂ©rentes positions permettent de faire face Ă un adversaire avant et pendant lâengagement et sont appelĂ©es Ă dĂ©faut « garde ». Comme son nom lâindique, « ĂȘtre sur ses gardes » câest se mettre en alerte permanente et adopter une position favorable pour rĂ©agir. De nombreuses attitudes de garde existent : garde trois-quarts de face, de profil, garde inversĂ©e, garde haute, garde basse, garde avancĂ©e, garde ramassĂ©e, etc. Certes, il trĂšs important « dâĂȘtre gardĂ© » (hermĂ©tique), mais il faut Ă©galement adopter une attitude qui permettre dâagir et de rĂ©agir rapidement et avec efficacitĂ© (donc adopter une posture efficace). A contrario un boxeur nâadoptant pas dâattitude dĂ©finie oĂč ayant les bras « en bas » est dit « non gardĂ© ». Dâailleurs, certains boxeurs font ce choix dans la perspective de construire leur jeu sur la base de contre-informations (tromperies).
- Attitude droite
- Attitude semi-enroulée
- Attitude dos enroulé
Le style reprĂ©sente la maniĂšre de faire propre Ă chaque individu et que lâon peut rapporter Ă des classes de « comportement-type ». Elle est propre Ă son tempĂ©rament, Ă son potentiel physique ou Ă ce qui lui a Ă©tĂ© enseignĂ© par son Ă©cole de boxe. Ainsi, on distingue : lâattentiste du fonceur et le technicien (styliste) du frappeur, mais ce classement ne sâarrĂȘte pas lĂ . On recense diffĂ©rents caractĂšres variables pour chaque « typologie ». Par exemple, chez les styles « techniques » : boxer en coups longs, en coups dâarrĂȘt, en coups de contre. Chez les styles « physiques » : faire le forcing, boxer en crochets puissants « Ă la godille », chercher le corps-Ă -corps ou chercher le coup dur. Lorsquâun combattant utilise sa façon habituelle de boxer (son style habituel), on dit quâil est sur son « registre » ; cela Ă la maniĂšre dâun musicien qui rĂ©pĂšte ses gammes prĂ©fĂ©rĂ©es. Dâautre part, ce qui est apprĂ©ciable dans un combat câest lâopposition de styles. On a pour exemple le combat des annĂ©es 1980, Sugar Ray Leonard contre Marvin Hagler. Le premier, utilise une boxe Ă reculons, faite de larges pas de cĂŽtĂ©, dâesquives de buste et de contre-attaque prĂ©cises. Alors que le second, use dâune boxe en progression avant, dâune attitude compacte le buste en avant et de coups trĂšs puissants. Voir aussi façon de combattre.
Dangers pour la santé
La boxe a la rĂ©putation d'ĂȘtre un sport dangereux. Les coups Ă rĂ©pĂ©tition peuvent en effet ĂȘtre responsables de petits traumatismes crĂąniens. Le rĂŽle du cutman peut s'avĂ©rer dĂ©cisif pour stopper une hĂ©morragie ou limiter un hĂ©matome pendant la minute de repos et rĂ©duire ainsi la gĂȘne occasionnĂ©e pour un boxeur. Le nez, les arcades, les pommettes sont souvent cassĂ©s et trĂšs souvent touchĂ©s. Mais mĂȘme si un certain nombre de dĂ©cĂšs et de traumatismes ont Ă©tĂ© relevĂ©s par le passĂ©, le milieu de la boxe a pris conscience des risques encourus par les boxeurs et les conditions se sont nettement amĂ©liorĂ©es ces dix derniĂšres annĂ©es.
Type de blessures et localisation
- Le visage : les chocs peuvent provoquer des fractures (nez, arcades, mùchoire), coquards, des plaies, des lésions au niveau des yeux, et des dents.
- Le buste : les coups peuvent causer des blessures au niveau du plexus solaire et fractures au niveau des cĂŽtes.
- Entorse : au niveau d'une articulation, les ligaments et les tissus avoisinants sont soudain étirés ou déchirés.
- Luxation : déplacement anormal, sous un choc violent, d'un ou plusieurs os au niveau de l'articulation. Le mouvement est impossible. Il faut bander et évacuer le blessé vers l'hÎpital.
- Crampe : il s'agit d'une contraction soudaine, involontaire et douloureuse d'un muscle. Elle peut se produire en cas de mauvaise coordination musculaire ou si le corps perd beaucoup de sels minéraux et d'eau au cours d'une grosse transpiration. On soigne la crampe en étendant le muscle tout en massant la zone contractée. Pour la crampe du mollet, il est conseillé de plier les orteils vers le haut.
Points sensibles du corps
- Un coup reçu au milieu de la poitrine, au niveau du plexus solaire, bloque le diaphragme. La victime, souffle coupé, s'asphyxie momentanément[21].
- Si le cĆur, bien protĂ©gĂ©, n'est pas aussi sensible qu'on le dit, il faut toutefois en boxe prendre garde de ne pas recevoir des coups trop violents.
- Le foie, cet organe sensible bien protĂ©gĂ© en gĂ©nĂ©ral par le boxeur en garde normale, rejette dans l'organisme une grande quantitĂ© de sang qui se retrouve chassĂ©e d'un seul coup et coupe les jambes du boxeur touchĂ©. Il peut ĂȘtre beaucoup plus risquĂ© d'ĂȘtre touchĂ© Ă cet endroit chez un fausse garde, c'est-Ă -dire la garde que peut employer un gaucher main droite devant.
KO
Il peut ĂȘtre fait de diffĂ©rentes façons et en existe plusieurs sortes. AprĂšs avoir fait une chute au sol, le boxeur se doit de se relever avant que l'arbitre ait comptĂ© jusqu'Ă 10. Si le pugiliste demeure au sol ou se redresse trop tard et ne se remet pas spontanĂ©ment en garde, il est considĂ©rĂ© KO. Dans la plupart des cas, dans cette situation, les boxeurs sont passablement amochĂ©s et Ă©branlĂ©s. Le KO Ă©tant considĂ©rĂ© et est une commotion cĂ©rĂ©brale. Il s'agit Ă proprement parler un coup donnĂ© trop violemment qui fait reculer la tĂȘte rapidement, ce qui va faire que le cerveau va cogner contre la boite crĂąnienne, qui va alors faire perdre l'Ă©quilibre au boxeur.
KO technique (TKO)
Lorsque la rĂšgle des trois knockdowns est en vigueur ou lorsqu'un boxeur est arrĂȘtĂ© de boxer par l'arbitre, le mĂ©decin ou ses hommes de coins, car il ne semble plus ĂȘtre en mesure de se dĂ©fendre efficacement et que ses attaques sont vaines ou qu'une blessure soit jugĂ©e trop sĂ©rieuse, le boxeur est alors dĂ©clarĂ© battu par « KO technique ».
Il peut ĂȘtre donnĂ© en frappant Ă diffĂ©rents points sensibles de la tĂȘte. Tout d'abord les tempes, oĂč l'os de l'enveloppe crĂąnienne est Ă cet endroit le moins Ă©pais. L'oreille aussi est trĂšs sensible, en particulier l'oreille interne, centre de l'Ă©quilibre. Il n'est pas rare de voir un boxeur, touchĂ© sur l'oreille traverser le ring sans pouvoir retrouver son Ă©quilibre et s'affaisser en toute conscience. Sur le visage, le nez et les arcades, mĂȘme s'ils ne sont pas vraiment des points sensibles pour le boxeur, peuvent devenir l'objet de blessures souvent difficiles Ă rĂ©duire pendant un combat. Nombre de dĂ©cisions ont Ă©tĂ© obtenues par un abandon ou un arrĂȘt de l'arbitre consĂ©cutif Ă une hĂ©morragie nasale ou des arcades, voire des pommettes. La pointe du menton constitue un point Ă©galement nĂ©vralgique. Un coup qui arrive juste, par exemple un uppercut, peut provoquer une perte de conscience immĂ©diate. Le crĂąne relevĂ© ainsi d'un seul coup, projette le cerveau contre sa boĂźte crĂąnienne. Ceci peut occasionner une encĂ©phalite traumatique. Enfin, des contrĂŽles mĂ©dicaux sont effectuĂ©s pĂ©riodiquement et avant chaque combat afin non seulement de vĂ©rifier l'aptitude des pratiquants mais aussi de dĂ©celer le plus tĂŽt possible d'Ă©ventuels troubles que la pratique de ce sport aurait provoquĂ©s.
Encéphalite post traumatique
L'encĂ©phalite[22] constitue le risque majeur Ă long terme de la pratique de la boxe comme des autres sports ou des traumatisme crĂąniens rĂ©pĂ©tĂ©s sont subis par les pratiquants. La survenue de KO n'est nullement nĂ©cessaire Ă la constitution de ces lĂ©sions. Ces manifestations consistent au dĂ©but en une maladresse progressive avec incoordination des mouvements, des tremblements, parfois une certaine rigiditĂ©, une difficultĂ© de la parole ; puis peu Ă peu un dĂ©ficit intellectuel allant jusqu'Ă dĂ©tĂ©rioration mentale complĂšte. Les lĂ©sions responsables de ces signes sont Ă type de dĂ©chirures de petite taille pouvant concerner l'ensemble du tissu cĂ©rĂ©bral, plus ou moins diffuses et de plus en plus nombreuses, causĂ©es par l'alternance rapide d'accĂ©lĂ©rations de sens contraires lors d'un coup au crane portant parfaitement, avec ou sans KO. Elles sont similaires Ă celles observĂ©es dans les suites de tout type de traumatisme crĂąnien sĂ©vĂšre, et un traumatisme unique peut suffire Ă constituer un tableau extrĂȘmement grave. L'imagerie mĂ©dicale, relativement pauvre jusqu'au scanner X (atrophie cĂ©rĂ©brale trĂšs tardive), montre ces lĂ©sions multiples en imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique (IRM). L'Ă©volution est plus ou moins rapide mais reste progressivement grave.
Certains centres sensibles, zones sensorielles ou motrices, sont alors traumatisées et en court-circuit momentané (KO). Tout ce qui est valable pour le menton l'est aussi pour la mùchoire.
Boxeurs célÚbres
LĂ©gendes du Noble Art
Notes et références
- Historique de la boxe sur le site officiel du mouvement olympique.
- Musée Olympique.
- webmartial.com.
- Jean-Paul Thuillier, Les jeux athlétiques dans la civilisation étrusque, Rome (BEFAR, 256), 1985.
- Les magistrats, leurs insignes et les jeux Ă©trusques. MEFRA 1998, 2, p. 635-645.
- Le sport dans la civilisation Etrusque.
- Wolfgang Decker et Jean-Paul Thuillier, Le sport dans l'Antiquité, Paris, Picard, 2004.
- (fr) Histoire de la boxe anglaise.
- (en) Biographie de John L. Sullivan sur le site cyberboxingzone.com.
- Salvatore Marafioti, L'appel du ring. Anecdotes, aphorismes, témoignages de la grande boxe de tous les temps, Gremese Editore, (lire en ligne), p. 18.
- L'arbitre suspend le combat à la tombée de la nuit, déclarant les 2 boxeurs ex Êquo.
- La DĂ©pĂȘche du Midi, « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la boxe sans jamais oser le demander », La DĂ©pĂȘche,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Le plus long match de boxe », sur vous.fr (consulté le ).
- (fr) Sport en Nord.
- (en) Boxer : an anthology of writings on boxing and visual culture, Institute of International Visual Arts, Walsall Museum and Art Gallery, , p. 111.
- FFB, « Code sportif de la boxe amateur », sur Fédération française de boxe (ffboxe.com), .
- https://www.ffboxe.com/wp-content/uploads/2020/02/CODE-SPORTIF-PRO-2020.pdf
- CIO, « Boxing », sur www.olympic.org (consulté le ).
- WBAN, « WBAN petitioning International Olympic Committee On behalf of elite amateur women boxers », sur www.womenboxing.com, (consulté le ).
- Rating, WBC, consulté le 25 juillet 2016.
- Les points vitaux en self-défense (se-defendre.com).
- Définition médicale encéphalite.
Annexes
Filmographie
Voir la liste de films de boxe anglaise.
Bibliographie
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