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Sugar Ray Robinson

Walker Smith Jr. dit Sugar Ray Robinson (né le à Ailey et mort le à Culver City) est un boxeur américain professionnel s'étant illustré entre les années 1940 et les années 1960, et souvent cité à ce titre parmi les plus illustres pugilistes de l'histoire. Ses prestations sur le ring ont incité nombre d'observateurs à créer le classement pound for pound, permettant ainsi de comparer les boxeurs au-delà des différences de catégories de poids. Il est intronisé à l'International Boxing Hall of Fame dès sa création en 1990.

Sugar Ray Robinson
Image illustrative de l’article Sugar Ray Robinson
Sugar Ray Robinson — 1965
Fiche d’identité
Nom de naissance Walker Smith Jr.
Surnom Sugar
Nationalité Américaine
Naissance
Ailey
Décès
Culver City
Taille 1,80 m (5′ 11″)
Catégorie Poids légers à mi-lourds
Palmarès
Professionnel Amateur
Combats 202 85
Victoires 175 85
Victoires par KO 108 69
DĂ©faites 19
Matchs nuls 6
Sans décision 2
Titres professionnels Champion du monde poids welters (1946-1950)

Champion du monde poids moyens (1951, 1951-1952, 1955-1957, 1957, 1958-1960)
International Boxing Hall of Fame 1990

Il est resté invaincu durant sa carrière amateur totalisant 85 victoires en autant de combat dont 69 obtenues sur knockout (KO), 40 dès le premier round. Promu professionnel en 1940, il remporte 128 victoires dont 84 sur KO sur les 131 combats — 1 défaite et 2 nuls — qu'il dispute jusqu'en 1951. À partir de 1946, il domine mondialement les poids welters et s'impose même chez les moyens la dernière année. Après s'être retiré en 1952, il revient en 1954 et regagne la ceinture mondiale des moyens en 1955. En 1958, il devient le premier boxeur à remporter un même titre mondial à cinq reprises. Nommé boxeur de l'année en 1942 et 1951, il affronte les plus célèbres boxeurs tels que Jake LaMotta, Carmen Basilio, Gene Fullmer, ou Bobo Olson au cours de ses 202 combats professionnels. Vingt-cinq ans après l'avoir débutée, il met fin à sa carrière professionnelle en 1965.

Plusieurs titres honorifiques lui reviennent depuis sa retraite. Désigné « plus grand boxeur du XXe siècle » par l'Associated Press, il est nommé en 2007 « plus grand boxeur de l'histoire » selon le site Internet d'ESPN. En 1997, le très renommé Ring Magazine le positionne quant à lui en tête de son classement pound for pound, et le considère meilleur combattant des années 1950. Il reçoit également les honneurs de ses pairs comme Joe Louis, Sugar Ray Leonard ou Mohammed Ali qui le surnomme « The Greatest ».

Célèbre pour son mode de vie flamboyant en dehors des salles de boxe, il est aussi le premier sportif reconnu pour avoir mis à contribution son « entourage ». Reconverti sans succès dans le show business, il meurt ruiné en 1989.

Jeunesse

Sugar Ray Robinson naît sous le nom de Walker Smith Jr. à Ailey en Géorgie selon son certificat de naissance ou à Détroit dans le Michigan selon son autobiographie. Ses parents sont Walker Smith Sr. et Leila Hurst[1] ; ils ont deux autres enfants : Marie, l'aînée, née en 1917, et Evelyn née en 1919. Le chef de famille travaille dans les champs de coton, d'arachide et de maïs en Géorgie avant de rejoindre Détroit où il commence à travailler dans le bâtiment[1]. Plus tard comme égoutier, il trouve un deuxième emploi afin d'assurer la bonne intégration de sa famille. Robinson déclare à ce sujet : « Il se levait tous les matins à 6 heures et ne revenait à la maison que vers minuit, cela six jours sur sept. Je ne le voyais réellement que le dimanche... bien trop peu pour moi »[2].

Quand ses parents se sĂ©parent alors qu'il a 12 ans, il suit sa mère Ă  Harlem. Il espère alors devenir mĂ©decin mais après avoir fui l'Ă©cole De Witt Clinton en classe de troisième, il dĂ©cide de se lancer dans la boxe[3]. mais on lui refuse l'accès car il doit d'abord obtenir une licence auprès de l'Amateur Athletic Union qui n'attribue ce document qu'Ă  partir de 16 ans. Pour enfreindre la règle et commencer la boxe, il emprunte la carte de membre d'un ami, Ray Robinson[4]. Ce nom d'emprunt se joint plus tard au surnom que lui donne son manager George Gainford, Sugar, dĂ©crivant son style « doux comme du sucre » ("sweet as sugar"). C'est comme cela que Walker Smith Jr. devient Sugar Ray Robinson et entame sa carrière.

Jeune, Robinson idolâtre Henry Armstrong et plus encore Joe Louis, d'autant plus qu'il vivait dans le mĂŞme quartier que ce dernier Ă  DĂ©troit quand il avait 11 ans et que Louis en avait 17. Il rĂ©vèle par ailleurs dans son autobiographie avoir Ă©tĂ© dĂ©vastĂ© par la dĂ©faite de Joe Louis contre Max Schmeling en 1936, pensant mĂŞme brièvement Ă  arrĂŞter la boxe[5]. En dehors des ring, le jeune Robinson entre dans la dĂ©linquance de rue et intègre mĂŞme un gang. Par ailleurs mariĂ© Ă  16 ans, il devient père d'un enfant avant de divorcer Ă  19 ans. Il mène toutefois sa carrière amateur avec rĂ©ussite et la termine avec un bilan parfait de 85 victoires en autant de combats (69 victoires par KO dont 40 dans la première reprise). Il remporte les Golden Gloves dans la catĂ©gorie des poids plumes en 1939, puis des poids lĂ©gers en 1940[4].

Carrière professionnelle

Premiers combats

Ray Robinson fait ses dĂ©buts professionnels le en battant Joe Echevarria par KO dès le second round[6]. Il monte cinq autres fois sur les rings en 1940, cinq combats tous remportĂ©s par KO[6]. En 1941, il vainc le champion du monde des lĂ©gers Sammy Angott, le futur champion Marty Servo et l'ancien champion Fritzie Zivic. Mais puisque Sammy Angott ne souhaite pas risquer la perte du titre mondial, c'est au-delĂ  de la masse limite autorisĂ©e pour un combat de poids lĂ©gers que le duel a lieu, rendant impossible une transmission du titre planĂ©taire. Il bat Zivic devant 20 551 personnes au Madison Square Garden de New York, l'une des plus grosses affluences observĂ©es sur ce site jusqu'alors[7]. Face Ă  ce boxeur, Robinson remporte les cinq premières reprises selon le journaliste du New York Times Joseph C. Nichols, mais Zivic frappe plusieurs fois la tĂŞte de Robinson durant les 6e et 7e rounds[7]. ContrĂ´lant les deux rounds suivants, Robinson touche de nouveau son adversaire qui vacille lors du 9e. La dernière reprise n'inverse pas le court du combat puisque Robinson est dĂ©clarĂ© vainqueur aux points, Ă  l'unanimitĂ© des trois juges[7].

Lors de la revanche organisée en , Robinson met Zivic KO à la 10e reprise[6] ; le second revers par KO de la carrière de Zivic en plus de 150 combats[8]. Robinson avait déjà mis à terre son adversaire lors du 9e round. Zivic et son coin ont beau protester contre l'arrêt de l'arbitre lorsqu'il chute de nouveau, mais la défaite est là. « Ils critiquent un acte d'humanité » écrit après la rencontre James P. Dawson du New York Times, ajoutant que« la bataille s'est tout simplement résumée à un massacre »[8].

Robinson enchaĂ®ne après quatre victoires par KO avant de battre de nouveau Servo en mai 1942 dans un combat dont la dĂ©cision finale provoque une controverse[6]. Après trois nouveaux succès, il rencontre pour la première fois Jake LaMotta, en octobre, qui allait devenir l'un de ses grands rivaux[6]. Robinson bat LaMotta par une dĂ©cision unanime bien qu'il rende 5,4 kg Ă  son adversaire (66 kg contre 71,4 kg). Cet Ă©cart n'empĂŞche pas Robinson de dominer le combat de bout en bout, portant les coups les plus rudes Ă  LaMotta[9]. Jusqu'en dĂ©cembre, Robinson demeure invaincu lors des quatre combats suivants, dont deux contre Izzy Jannazzo[6]. Vainqueur avec la manière de ses quatorze combats en 1942, Ray Robinson est nommĂ© boxeur de l'annĂ©e par le magazine Ring Magazine[6].

Son invincibilitĂ© se termine lors de son 41e combat professionnel et un match en dix rounds l'opposant Ă  Jack LaMotta[10] - [6]. Les 7,3 kg de plus de ce dernier font la diffĂ©rence et permettent Ă  LaMotta de mettre Ă  terre Robinson dĂ©clarĂ© vaincu par dĂ©cision arbitrale[6]. Une foule immense assiste au combat qui se dĂ©roule Ă  DĂ©troit, l'ancienne ville de Robinson[10]. D'abord muselĂ© par Robinson, LaMotta reprend progressivement le dessus[10]. Moins de trois semaines plus tard, Robinson s'impose lors d'une troisième confrontation avec LaMotta avant d'affronter et de vaincre l'une des idoles de jeunesse, Henry Armstrong[6].

Le , Robinson est appelé pour rejoindre l'US Army, qui l'identifie toujours comme Walker Smith[11]. Il sert quinze mois durant lesquels il retrouve Joe Louis avec qui il organise quelques matchs exhibitions devant les troupes américaines. Il se signale par ailleurs en s'opposant plusieurs fois à ses supérieurs qu'il soupçonne de discriminations. Ainsi, il refuse plusieurs combats quand il se rend compte que les soldats noirs ne peuvent assister à ces rencontres[12]. En 1944, il est examiné par les autorités militaires qui lui trouvent un déficit mental, puis est réformé le [13]. Durant son service, Robinson se lie d'amitié avec Joe Louis mais les deux boxeurs retournent à leurs affaires après. Ils envisagent toutefois de lancer un débit d'alcool à New York mais ce projet échoue car on leur refuse l'autorisation à cause de leur couleur de peau[14].

Outre la défaite de la revanche face à LaMotta, l'unique résultat non-positif de Ray Robinson est un match nul en dix rounds concédé contre Jose Basora en 1945[6].

Champion du monde des poids welters

Jusqu'en 1946, Robinson a disputé 75 combats professionnels, présentant un bilan de 73 victoires, 1 défaite et 1 match nul[6]. Plus encore, il compte des succès face aux principales figures de la catégories des poids welters. Cependant, en refusant de coopérer avec les très influentes organisations mafieuses, il ne peut obtenir une chance mondiale malgré ses performances[15]. Il finit néanmoins par obtenir cette occasion en affrontant Tommy Bell le au Madison Square Garden[6], avec pour enjeu le gain du titre mondial des poids welters laissé vacant par Marty Servo. Robinson, qui a déjà battu Bell lors d'un combat disputé l'année précédente, est mis à terre dès la 2e reprise mais parvient à se relever. Au terme des 15 rounds, la décision arbitrale, serrée, penche en la faveur de Robinson qui enlève le titre mondial des welters[6].

L'année suivante, après quatre victoires sans enjeu, il défend avec succès pour la première son titre mondial en mettant KO Jimmy Doyle au 8e round[6]. L'épilogue du match est cependant dramatique : Doyle, touché par un crochet du gauche, ne reprend pas conscience même après le décompte du juge-arbitre[16]. Immédiatement transféré à l'hôpital, il meurt quelques heures plus tard. Robinson admet plus tard que l'impact du décès de Doyle est « très difficile », d'autant plus qu'il révèle avoir rêvé de la mort accidentelle de son concurrent auparavant. Affecté par ce rêve, il décide d'annuler sa défense mais revient sur sa décision sur les conseils d'un prêtre.

Après deux défenses victorieuses en et , il dispute un combat disputé sans enjeu contre le futur champion du monde Kid Gavilan. Ce dernier touche plusieurs fois Robinson qui maîtrise toutefois les derniers rounds en enchaînant plusieurs séries de directs et crochets du gauche[17]. En 1949, il monte 13 fois sur le ring mais une seule fois pour défendre son titre mondial. Robinson retrouve en effet Gavilan qu'il bat une deuxième fois sur décision en prenant le dessus sur son adversaire dans la seconde moitié du combat. Un seul boxeur accroche Ray Robinson cette année : Henry Brimm qui décroche un match nul en 10 rounds en février à Buffalo.

Sugar Ray Robinson combat 19 fois en 1950[6] dont une fois pour dĂ©fendre son titre, l'ultime dĂ©fense du titre mondial des welters. Face Ă  Charley Fusari, il s'impose aux points[6]. Après ce dernier combat, hormis 1 dollar, il dĂ©cide de reverser le solde de sa victoire Ă  la recherche contre le cancer. Auparavant, il affronte George Costner dans un combat prĂ©cĂ©dĂ© de plusieurs provocations. Costner partage en effet le mĂŞme surnom que Robinson — Sugar — et clame, les semaines prĂ©cĂ©dant le match, ĂŞtre l'unique boxeur digne de ce nom. « Nous ferions mieux de boxer car le ring est seul juge » dĂ©clare Robinson en montant sur ce dernier, ajoutant « C'est moi Sugar, pas toi. »[18]. Robinson met Fusari KO après 2 min et 49 secondes[6]. Il termine l'annĂ©e en effectuant une première tournĂ©e sur le continent europĂ©en, Ă  Paris, Bruxelles, Genève et Francfort oĂą il affronte avec succès des boxeurs français, nĂ©erlandais ou allemand.

Champion du monde des poids moyens

Dans son autobiographie, Robinson admet que son passage dans la catĂ©gorie de poids supĂ©rieure des moyens relève de difficultĂ©s croissantes Ă  se maintenir dans la fourchette de poids des poids welters[19]. Mais ce virage pourrait s'avouer bĂ©nĂ©fique en terme financier car certains des pugilistes les plus renommĂ©s Ă©voluent dans cette catĂ©gorie. Dès 1950, Robinson s'impose contre le Français Robert Villemain pour le titre des poids moyens de l'État de Pennsylvanie[6]. L'annĂ©e suivante, il dĂ©fend avec succès son titre contre Jose Basora, le mĂŞme Basora qui avait accrochĂ© un match nul en 1945. Cette fois-ci, Ray Robinson met son adversaire après 50 secondes sur le ring, Ă©tablissant un record de vitesse battu seulement 38 ans plus tard. Plus tard, il s'impose sur Carl Olson, un futur champion du monde de la catĂ©gorie qu'il rebattra trois autres fois.

Le , il rencontre LaMotta une sixième fois lors d'un combat désigné après coup comme le « Massacre de la Saint-Valentin ». LaMotta, qui détient le titre de champion du monde des moyens depuis , est déchu par Robinson sur un KO technique au 13e round[6]. Après dix reprises d'une faible intensité où Robinson neutralise LaMotta, celui-ci relâche sa boxe et porte plusieurs séries intenses de coups durant trois rounds. Le combat est stoppé lors du treizième des quinze rounds et Robinson inflige à LaMotta son premier KO légitime en 95 combats professionnels[20] - [note 1]. La rivalité entre les deux boxeurs, qui se conclut par ce sixième et dernier combat, est l'une des trames du film consacré à LaMotta par Martin Scorsese, Raging Bull. Au sujet de cette rivalité, Jack LaMotta déclare plus tard : « J'ai combattu Sugar Ray si souvent que j'en ai presque eu du diabète ».

Après la conquête de ce titre mondial, le second de sa carrière, il effectue une nouvelle tournée à travers l'Europe pour y affronter les meilleurs boxeurs du continent. Il embarque avec lui sa Cadillac rose et tout un entourage de treize proches venus « juste pour se marrer »[21] - [22].

Des manières qui étonnent les Français qui le considèrent malgré tout comme un héros en raison de sa victoire contre LaMotta qui avait obtenu son titre mondial en battant l'icône locale Marcel Cerdan à Détroit[note 2]. Durant son passage en France, il rencontre le président Vincent Auriol et se permet d'adresser, de façon impromptue, quatre bises à la première dame, rompant alors avec la bienséance d'une cérémonie convenue organisée en son honneur[23]. Cette même année, il crée à Paris un club de jazz Le Ringside qui va fonctionner jusqu'en 1957 au 18, rue Thérèse, dans le quartier du Palais-Royal[24].

Après Paris, Zurich, et Anvers, il se rend Ă  Berlin pour y affronter Gerhard Hecht. Pour avoir portĂ© un coup au niveau des reins, Robinson est disqualifiĂ© car celui-ci est interdit en Europe, Ă  l'inverse des États-Unis ; le combat est toutefois annulĂ© plus tard par les autoritĂ©s germaniques[6]. Après une victoire Ă  Turin, il se rend Ă  Londres pour y affronter l'Anglais Randy Turpin contre qui il remet en jeu sa ceinture mondiale le . Dans un combat serrĂ©, c'est finalement son adversaire Turpin qui s'impose aux points Ă  l'issue des quinze rounds, infligeant Ă  Robinson la deuxième dĂ©faite de sa carrière. Cependant, Ă  la faveur d'une revanche organisĂ©e dans la foulĂ©e le aux Polo Grounds de New York devant plus de 60 000 personnes, il regagne son titre mondial en mettant Turpin KO. Robinson est en tĂŞte au pointage des juges dans la première partie du combat jusqu'au moment oĂą il encaisse un coup lui entaillant profondĂ©ment le visage. Craignant que ce combat ne soit prĂ©maturĂ©ment arrĂŞtĂ© par l'arbitre, il se rue sur le Britannique et lui assène un dĂ©luge de coups qui le mettent dĂ©finitivement hors de combat[25]. Cette victoire fait sortir de leur rĂ©sidence nombre d'habitants d'Harlem qui se mettent Ă  danser et cĂ©lĂ©brer Sugar Ray Robinson[26]. Notamment grâce Ă  ce succès, il est nommĂ© boxeur de l'annĂ©e 1951 par le Ring Magazine.

En 1952, il accorde une revanche à Olson qu'il remporte par décision[6]. Il vainc après cela l'ancien champion du monde Rocky Graziano au bout de trois reprises, avant de défier le champion du monde des poids mi-lourds Joey Maxim au Yankee Stadium le . Robinson façonne progressivement un avantage auprès des tables de marque des trois juges, mais les 39 °C vont changer la donne. Indisposé par la chaleur, l'arbitre est tout d'abord remplacé avant que Robinson, moins rapide qu'à l'accoutumée, s'effondre tout à la fin du 13e round. À la reprise, il n'a toujours pas repris conscience et est déclaré KO pour la première et unique fois de sa carrière[6].

Après cette défaite, il annonce sa retraite et décide de se lancer dans le show business. Trois ans après, il annonce son prochain retour sur les rings.

Retour

Dernière apparition de Sugar Ray Robinson sur le ring à Madison Square Garden en 1966.

Il est de retour sur les rings à la fin de l'année 1954 et regagne le titre mondial des poids moyens le en battant par KO Bobo Olson en 2 rounds. Il défendra victorieusement le titre à deux reprises en 1956. Il perd ce titre le face à Gene Fullmer, mais le regagne lors de la revanche le sur un crochet du gauche à la cinquième reprise[27].

Il en va de même face à Carmen Basilio : Ce dernier le bat par décision partagée en 15 rounds le , mais le , Robinson remporte la revanche[28]. Ces deux combats seront nommés combat de l'année par Ring Magazine. Il perd une nouvelle fois titre le face à Paul Pender[29] - [30] et s'incline également lors de la revanche. Il ne combattra plus jamais pour un titre mondial.

Ray entame ensuite la longue liste de ses combats en « trop ». Devant Fullmer en , puis Giardello en [31]. Afin de rĂ©sorber ses dettes fiscales, il boxe Ă  travers l’Europe et les États-Unis, rĂ©duit tel son ombre, Ă  combattre des espoirs ou « seconds couteaux » pour moins de 700 dollars… Il dispute son dernier combat le [32]. Sa carrière professionnelle s'Ă©tend ainsi du au .

Ray tournera quelques films, puis ouvrira un night-club à Harlem, avant que le fisc le lui saisisse, et créera une fondation afin d’aider les jeunes déshérités.

Il dĂ©cède le Ă  Culver City près de Los Angeles, des suites du diabète et de la maladie d’Alzheimer[33]. Sa veuve Millie Robinson est dĂ©cĂ©dĂ©e en 1995 Ă  76 ans.

Style et influences

Idéalement proportionné, Sugar Ray Robinson combinait puissance, vitesse et précision. Styliste à la pureté rarement égalée, il pouvait se transformer en redoutable frappeur. Jack Newfields analyse « Tout ce qu’on rêve d’avoir entre les cordes, Ray Robinson le détenait. L'aisance gestuelle, le délié du jeu de jambes, la fluidité et la précision des jabs, l’élégance dans ses déplacements, la foudre dans ses deux poings, le sens inné des esquives et la science des feintes, la vitesse d’exécution, et le geste juste au moment crucial. Tout un rêve ! ». Défensivement, Ray utilisait tout le ring grâce à une fabuleuse mobilité. Son habileté à bloquer ou à éviter les coups aurait sans doute rendu jaloux l’immense Jack Johnson.

Jamais mis réellement hors combat avant la limite, ses quelques voyages au tapis (10: seuls Grispos, LaMotta, Levine, Bell, Villemain, Graziano, Giardello, Wilf Greaves à deux reprises et Archer lors de son ultime sortie réussirent cet exploit !) prouvèrent qu’il possédait également une grande capacité de récupération.

Souvent considéré comme le plus « parfait » combattant de l’histoire, sa boxe dépassait les notions de beauté et de magie.

Mohamed Ali disait de lui : « Ray Robinson a été l’unique boxeur meilleur que moi de toute l’histoire. À une époque où ses adversaires potentiels étaient des vrais durs (Servo, Zale, LaMotta, Cerdan, Graziano, Fullmer, Basilio…), Ray transforma ce sport brutal en véritable art »[34].

Distinctions

Franc-maçon, il était membre de la "Joppa Lodge" de Prince Hall, à l'Orient de New York City

Notes et références

Notes

  1. Jack LaMotta a bien concédé une défaite par KO contre Billy Fox en 1947. Cependant, il est prouvé plus tard que l'issue de ce combat fut convenue auparavant et que LaMotta s'est couché pour laisser Fox remporter le duel.
  2. Cerdan disparut tragiquement dans un accident d'avion lors d'un vol Paris-New York

Références

  1. Robinson and Anderson. pg. 7
  2. Robinson and Anderson. pgs. 8–9
  3. Robinson and Anderson. pg. 5
  4. (en) « Sugar Ray Robinson returns to the ring to a 'stamping ovation' of 100 million » [archive], sur usps.com,
  5. Robinson and Anderson. pg. 40
  6. Sugar Ray Robinson, boxrec.com, consulté le .
  7. (en) Nichols, Joseph C.Harlem Fighter Still Unbeaten, The New York Times, , consulté le .
  8. (en) Dawson, James P. Robinson Knocks Out Zivic in Tenth Round to Score 27th Victory in Row, The New York Times, , consulté le .
  9. (en) Nichols, Joseph C. Robinson Takes Unanimous Decision Over La Motta in Garden 10-Round Bout,The New York Times, , consulté le .
  10. (en) Associated Press, Robinson's Streak Ended by LaMotta, The New York Times,, consulté le .
  11. Robinson and Anderson. p. 110.
  12. Robinson also discusses this at length in: Robinson and Anderson. Chapter nine
  13. Robinson and Anderson. p. 130.
  14. Boyd and Robinson II. p. 94.
  15. Sugar: Too sweet for Raging Bull, bbc.co.uk, July 13, 2001, accessed June 6, 2007.
  16. Nat Fleischer, The Ring, septembre 1947, page 4.
  17. Boyd and Robinson II. pg. 93
  18. Anderson, Dave. Sports of the Times; The Original Sugar Ray 'Never Lost', The New York Times, April 13, 1989, accessed April 10, 2008.
  19. Robinson and Anderson. pg. 165
  20. (en) Fiche d'identité de Jake LaMotta, sur boxrec.com, Consulté le 21 avril 2009.
  21. Robinson and Anderson. pgs. 187–88
  22. Dethroned in London, The New York Times, July 15, 1951, accessed June 6, 2007.
  23. (en) Sugar Ray Gives Mme. Auriol Kiss; Boxer as Cancer Fund 'Envoy', Busses French Chief's Wife Twice on Each Cheek, The New York Times, May 17, 1951, accessed June 6, 2007.
  24. Clergeat, Carles et Comolli 2011, p. 1059
  25. Daley, Arthur. Sports of The Times; For the Championship, The New York Times, September 12, 1951, accessed June 6, 2007.
  26. Harlem Hails Robinson; More Than 10,000 Cheer Verdict, Sing and Dance in Street, The New York Times, September 13, 1951, accessed June 6, 2007.
  27. (en) Robinson Knocks Out Fullmer in Fifth Round to Regain Middleweight Crown (nytimes.com)
  28. (en) Robinson Outpoints Basilio and Wins World Middleweight Title Fifth Time (nytimes.com)
  29. (en) Robinson Beaten by Pender in Middleweight Title Bout Before 10,608 (nytimes.com)
  30. Combat arbitré par Joe Zapustas au Boston Garden.
  31. (en) Giardello Batters Foe to Gain Unanimous Verdict Sugar Ray Rallies 10 Years in Waiting (nytimes.com)
  32. (en) Robinson Declares Bout With Archer Was His Last Fight (nytimes.com)
  33. (en) Sugar Ray Robinson, Boxing's 'Best', Is Dead (nytimes.com)
  34. Fans de Boxe, « Coups De Poings Dans Le Rétro (chapitre XIV) », sur Fans De Boxe, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • AndrĂ© Clergeat, Philippe Carles et Jean-Louis Comolli, Le Nouveau dictionnaire du Jazz, Paris, Robert Laffont, , 1455 p. (ISBN 978-2-221-11592-3)
  • (en) Herb Boyd et Ray II Robinson, Pound for Pound : A Biography of Sugar Ray Robinson, New York, HarperCollins, , 316 p. (ISBN 0-06-018876-6)
  • (en) Thomas Donelson et Frank Lotierzo, Viewing Boxing from Ringside, Lincoln, iUniverse, (ISBN 0-595-23748-7)
  • (en) Mike H. Fitzgerald et Dabid L. Hudson, Boxing's Most Wanted : The Top Ten Book of Champs, Chumps and Punch-drunk Palookas, Virginia, Brassey's, (ISBN 1-57488-714-9)
  • (en) Thomas Hauser, The Black Lights : Inside the World of Professional Boxing, Faytteville, University of Arkansas Press, , 260 p. (ISBN 1-55728-597-7, lire en ligne)
  • (en) Sugar Ray Robinson et Dave Anderson, Sugar Ray, Londres, De Capo Press, , 380 p. (ISBN 0-306-80574-X)
  • (en) Jeffrey Thomas Sammons, Beyond the Ring : The Role of Boxing in American Society, Urbana, University of Illinois Press, (ISBN 0-252-06145-4)
  • (en) Ralph Wiley, Serenity : A Boxing Memoir, University of Nebraska Press, , 242 p. (ISBN 0-8032-9816-1, lire en ligne)

Liens externes

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