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Jacques Lanzmann

Jacques Lanzmann, né le à Bois-Colombes et mort le dans le 6e arrondissement de Paris, est un écrivain, scénariste, parolier et peintre abstrait français.

Jacques Lanzmann
Jacques Lanzmann en 1981.
Tombe de Jacques Lanzmann
Autres informations
Genre artistique

Biographie

Jacques Lanzmann est né dans une famille dont les différentes branches sont originaires de communautés immigrées en France à la fin du XIXe siècle. La famille de son grand-père, Itzhak Lanzmann, vient d'un shtetl près de Minsk en Biélorussie. Prenant le prénom de Léon, il épousa à Paris Anna, venant de Riga, et devint marchand en mobilier ancien rue Drouot. De leur union naît en 1900 Armand, père de Jacques Lanzmann. Itzhak naturalisé en 1913 sera versé dans l'infanterie de 1re ligne entre 1914 et 1918.

Sa mère, Pauline, dite Paulette, Grobermann (1903-1995) est née sur un navire entre Odessa et Marseille : ses parents, Yankel et Perl Grobermann, sont originaires de Kichinev, en Bessarabie. Établis en région parisienne, ils créent une affaire de brocante, puis deviennent antiquaires pendant la Première Guerre mondiale, fournissant les jeunes studios de cinéma américains en décors.

En 1934, à la suite du divorce de ses parents, Jacques, son frère aîné, Claude Lanzmann, et sa sœur Évelyne (Évelyne Rey, comédienne), emmenés par leur père, vont vivre à Brioude, en Haute-Loire. Ils y restent jusqu'en .

Pendant l'Occupation allemande, son père le confie à des propriétaires comme valet de ferme, en Auvergne (il évoque cette période dans Le Tétard, 1976). En 1943, il entre avec son frère Claude dans la Résistance. Arrêté à Aix-en-Provence, il est tout près d'être fusillé mais s'évade. Il tirera de ces années des romans tels Qui Vive ! (1965) ou Le Jacquiot (1986).

Il fut très attaché à la région Auvergne, et en particulier au Mont-Mouchet (Haute-Loire).

À la sortie de la guerre, il est peintre et partage un moment un atelier avec Pierre Dmitrienko et Serge Rezvani (qui sera marié très peu de temps avec sa sœur Evelyne).

Il sera par la suite producteur et scénariste, notamment des films de Philippe Labro.

Marié à Françoise Detay, sinologue et admiratrice de Mao Zedong, il fut membre du parti communiste, jusqu'à son exclusion en 1957.

Il fut également engagé aux côtés du FLN algérien, collaborant alors à France Observateur.

Il a écrit de nombreux textes de chansons pour son ami Jacques Dutronc.

Pendant deux ans, il présente Rendez-vous avec lui sur Europe 1[1].

Il s'est marié quatre fois. Sa deuxième femme est Anne Segalen (fille d'Yvon Segalen et petite-fille de Victor Segalen), avec qui il écrit Paris s'éveille[2]. En 1969, il épouse en troisièmes noces, à Vraiville (Eure), Françoise Detay, alors étudiante en chinois[3].

Il a sept enfants. Le , alors qu'il a 66 ans et sa femme Florence 29 ans, naissent ses jumeaux (fille et garçon) : Alma et Nathan[4].

Sa fille Chine Lanzmann a été animatrice et productrice de l'émission Cyber-Culture, diffusée sur Canal+ au milieu des années 1990.

Il est mort le à Paris, ville à laquelle il avait rendu hommage dans la chanson Il est cinq heures, Paris s'éveille. Ses obsèques, organisées à l'avance par lui-même, se sont déroulées le 26 juin à Paris, au crématorium du cimetière du Père-Lachaise. Ses cendres se trouvent dans le petit cimetière de Fatouville-Grestain dans l'Eure.

Réalisations

La littérature

Après avoir pratiqué de nombreux métiers, comme soudeur, peintre en bâtiment, artiste peintre (1948-1955) ou mineur au Chili (1952-1953), il entre en littérature en 1954 avec La glace est rompue. C'est Simone de Beauvoir qui le remarque la première.

À partir de cette année-là, sa carrière littéraire est marquée par son activité de critique aux Lettres françaises, par la création avec Jean-Claude Lattès d’Éditions spéciales et la création et la direction littéraire de la société Jacques Lanzmann et Seghers éditeurs. Il fut même journaliste à L'Express de 1960 à 1962 et participa à la création du magazine Lui. Il est l'auteur de L'Âge d'amour, roman paru en 1979 sous le pseudonyme de Michael Sanders.

À la fin de sa vie, bien que s'affirmant libre penseur et athée, il pose la question de l'histoire juive avec le diptyque La tribu perdue, comportant deux ouvrages : N'oublie jamais qui nous sommes (1999) et Imagine la terre promise (2000), mettant en scène les Manassés, des Juifs légendaires, qui ont traversé trois mille ans d'Histoire en gardant intacts leur foi en Dieu et leur espoir en Terre d'Israël.

Son avant-dernier roman : Rue des Rosiers (2002), entraîne le lecteur dans une histoire chargée d’événements tragiques et riche en révélations sur les perceptions de la Shoah.

Le monde musical

Il est auteur de plus de 150 chansons, dont de nombreux titres pour Jacques Dutronc et quelques-uns pour France Gall, Régine, Jean Guidoni, Zizi Jeanmaire, Enrico Macias, Mireille Darc, Dani, Sacha Distel, Pascal Danel, Pascal Obispo, Bernard Ménez.

En 1965, Jacques Lanzmann rencontre Jacques Dutronc. De leur amitié naît une fructueuse collaboration de près de dix ans, Jacques Dutronc adaptant ses musiques aux textes pleins de verve de Lanzmann. Quelques immenses succès naissent de leur duo insolent, comme Il est cinq heures, Paris s'éveille en 1968, cosigné par l'épouse de Jacques Lanzmann : Anne Segalen[5], qui travailla souvent avec eux. Au début des années 1970, il écrit des textes plus poétiques, tel Le petit jardin, en 1972. En 1980, il signe deux chansons de l'album Guerre et Pets. En 2003, Lanzmann et Dutronc se retrouvent une dernière fois pour l'album Madame l'existence.

Il a adapté en français l'opéra-rock Hair. Ce travail, refusé par Serge Gainsbourg, a été une de ses principales sources de revenus[6].

En 1970, il écrit quelques chansons de l'album Vie de Johnny Hallyday.

En 2006, il participe à l'album Le Jeu des 7 erreurs d'Élodie Frégé, gagnante de Star Academy 2003.

La marche

Fidèle à sa devise : « Si tu veux te trouver, commence par te perdre », Jacques Lanzmann était un grand passionné de la marche et des voyages, auxquels il consacra plusieurs livres.

Dans les années 1980, lassé par les fastes des salons d'écrivains parisiens, il reprend la route. Il se passionne pour la marche, parcourt plaines et sommets.

En 1983, il réalise une errance de 700 km en 24 jours à travers le désert du Neguev, sur les traces de Moïse. Depuis la Jordanie, il rejoint Jérusalem en taxi, puis marche vers le sud vers Massada, Eilat, traverse la péninsule du Sinaï pour rejoindre le Djebel Moussa (mont Moïse, ou mont Sinaï), le mont Sainte-Catherine et le Djebel Umm Shaumar, points culminants du Sinaï. Son reportage parait en exclusivité en mars 1984 dans le numéro 61 du magazine Géo.

En 1985, il est le premier Occidental à réaliser la liaison Lhassa (Chine)-Katmandou et, deux ans plus tard, il réussit la traversée du désert de Taklamakan, en Chine. À l'occasion de la sortie en 1997 du Fils de l'Himalaya, encore et toujours inspiré par les hauteurs du Tibet, Jacques Lanzmann est surnommé par Michel Tournier « le plus grand marcheur des lettres contemporaines[7] ».

Grâce à cette passion, Il fut à partir de 1997 chroniqueur sur la chaîne de télévision Voyage.

Romans et récits

Grand Prix RTL 1977
L'histoire d'un adolescent pendant l'Occupation qui rêve de résistance et de sexe, sur fond de déchirement familial[8]
  • Les Transsibériennes (1978)
  • Tous les chemins mènent à soi (1979)
  • Rue des Mamours (1981)
  • La Baleine blanche (1982), Laffont
  • Le Lama bleu (1984), Lattès
  • Le Septième Ciel (1985)
La vie romancée de Moïse
  • Fou de la marche (1985)
Une autobiographie où Jacques Lanzmann évoque sa passion de la marche, entre autres dans le désert. Il ne pouvait pas courir, et donc il a choisi la marche à la place
  • Unanimus (Avec Laurent Kissel)(1985, Lieu Commun)
  • À l'altitude des dieux (1986)
  • Le Jacquiot (1986)
  • Café crime (1987)
  • L'Âge d'amour (1987)
  • Marches et rêves (1988)
  • Aventure au Tibet (1989), (Les éditions de Radio Monte-Carlo)
  • Les Guérillans (1989)
  • Hôtel Sahara (1990), Lattès
  • Le Voleur de hasards (1992), Lattès
  • Le Dieu des papillons (1994)
  • La horde d'Or (1994) Plon
  • Celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas (avec Jean Guitton) (1994, Lattès)
  • Nous, une histoire d'amour (avec Florence Lanzmann) (1994, Robert Laffont)
  • Le Raja (1995)
  • Le Guide universel du flirt sans frontières (1996)
  • Le Fils de l'Himalaya (1997)
  • La Mémoire des dieux (1998)
  • Le Chant du voyage (1998, Plon)
  • N'oublie jamais qui nous sommes (1999), Plon
  • Imagine la terre promise (2000), Plon
  • Le Pavillon des affreux (2001), Le Rocher
  • Rue des Rosiers (2002), Le Rocher
  • On a retrouvé David (2003, Le Rocher)
  • La Vie commence à Marrakech (avec Florence Lanzmann) (2004), Le Rocher
  • L'Empire du silence (2005, Le Rocher)
  • Une vie de famille, janvier (2006), Plon
  • Une histoire d'hommes (2006 Réédition, Lattès)

Reportages

Pour le magazine Géo :

  • Le Pérou : Voyage au pays de l'âge parfait (no 53)
  • La Sibérie : le Grand Train du petit far east (no 59)
  • Le Neguev : J'ai marché avec Moïse (no 61)

Carrière

Notes et références

  1. « RadioScope - Europe 1 - Saison 1967-1968 », sur radioscope.fr.
  2. Florence Noiville et Sylvain Siclier, « Jacques Lanzmann, écrivain et parolier », sur Le Monde, (ISSN 1950-6244).
  3. Paris-Presse, 5 août 1969, page 3
  4. Télé 7 Jours n°1756, semaine du 22 au 28 janvier 1994, page 18.
  5. Florence Noiville et Sylvain Siclier, « Jacques Lanzmann, écrivain et parolier », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  6. Magazine Lire, septembre 1997.
  7. Le Figaro, 22 juin 2006.
  8. l'histoire d'un vrai « Poil de Carotte ballotté dans les tempêtes d'une famille dingue puis dans le tourbillon de l'Histoire - la guerre, l'Occupation et la Résistance en Auvergne

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