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Jean Guidoni

Jean Guidoni, né le à Toulon, est un chanteur français.

Jean Guidoni
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Biographie

Il commence sa carrière dans les années 1970 et sort un premier 45 tours en 1975 : La Leçon d'amour. En 1976, interprétant Marie-Valentine, il se classe 2e du processus de sélection du représentant de la France aux Concours Eurovision de la chanson, derrière Catherine Ferry. En 1977, arrive un tout premier album : Jean Guidoni et un 45 tours, Le Têtard, sur des paroles de l'écrivain Jacques Lanzmann. En 1978, il propose pour la première fois quelques-unes de ses compositions, ainsi que des chansons écrites avec Didier Barbelivien, Jean Musy ou Jean-Pierre Lang.

C'est en voyant Ingrid Caven interpréter du Fassbinder au Cabaret Sauvage que Guidoni a le déclic. Il rencontre alors Pierre Philippe, cinéaste et traducteur de Fassbinder, qui va lui écrire ses premières chansons marquantes. En 1980, le public redécouvre Jean Guidoni sur la scène du Théâtre en Rond pour sa première grande scène parisienne, comme un chanteur très différent de celui des années 1970. Maquillé de blanc et vêtu de noir, Guidoni se dévoile enfin tel qu'en lui-même, avec ses blessures et ses angoisses. Les chansons dégagent un relent de sexe et de mort. C'est un énorme succès critique et public. Ceci se concrétise par son album Je marche dans les villes[1] qui obtient en , le prix de l'Académie Charles-Cros[2]. C'est sur scène que Guidoni s'épanouit, il monte un nouveau spectacle aux Bouffes du Nord, solitude, homosexualité, désespoir, ce spectacle est encore hanté par les fantômes douloureux de son existence.

L'album Crime passionnel[3] - [4] sort à cette époque et reste un des plus populaires du chanteur : il s'agit d'un opéra pour un seul homme composé par le maître argentin Astor Piazzolla dont le livret est signé par Pierre Philippe qui écrit parmi ses plus beaux textes.

Suivront en 1983 Le Rouge et le Rose - album comprenant le titre Le Bon Berger, hagiographie parodique de Pétain, et Putains… en 1985 qui se voit boycotté par les grandes radios. Chacun de ces deux albums s'accompagne d'un spectacle : l'Olympia 83 où Guidoni utilise toutes les possibilités théâtrales de la scène mythique de Coquatrix et Jean-Michel Boris en reprenant ses grandes chansons et des titres d'avant-guerre, et le Cirque d'Hiver en 1985, spectacle en deux parties très scénographié qui offre quelques pépites inédites (Rendez-moi l'enfant, Santa Maria Blanca, Chromos, etc.)

Pour la première fois depuis longtemps, en 1987, Guidoni écrit un album sans Pierre Philippe, pour lequel il reçoit une seconde fois le prix de l'Académie Charles Cros[2] : c'est l'album Tigre de porcelaine[1], cosigné avec Michel Cywie et Pascal Auriat, qui contient deux chansons très connues : Tramway Terminus Nord et Mort à Venise. Il joue au Bataclan en 1988[5], puis à L'Européen en 1989[6]: Guidoni, accompagné de deux pianistes japonais et des deux pianistes françaises Marie et Hélène Desmoulin, chante ses classiques et rend hommage à Jacques Prévert à travers de nombreux titres dont La Chanson de l'homme ou La Chanson dans le sang.

Entre-temps, il interprète l'une des chansons de la B.O. du film Itinéraire d'un enfant gâté, de Claude Lelouch[7].

La fin des années 1980 est pour lui difficile : des tournées épuisantes, la disparition d'Auriat, un projet mort-né avec William Sheller l'amènent à faire une dépression. Sort en 1990 l'album Aux tourniquets des Grands Cafés, assez désenchanté où il s'en prend à la gauche caviar et aborde des thèmes tels que le sadomasochisme (La Punition), le Mur de Berlin (Checkpoint Charlie Gesang), le tournage d'un film (Vérone Véronal), chansons très populaires parmi son public. À noter quelques récitatifs comme l'impressionnant Impérial Palace (dont la musique reprend quelques mélodies entendues dans les chansons précédentes). Les arrangements et compositions sont de Bernard Estardy et Jairo.

Il reparaît sur scène en 1991, au Châtelet[8], et participe à un spectacle organisé au Cirque d'hiver par le magazine pour homosexuels Le Gai Pied. En 1992, son nouvel album Cas particulier donne lieu à un nouveau spectacle sur la scène du Théâtre de la Ville, avec notamment le titre Manque. L'affiche voit Guidoni pasticher un tableau de Magritte.

1995 est l'année des retrouvailles avec Michel Legrand[9]. Les deux hommes unissent leur talent sur l'album Vertigo[1]. Legrand en compose toutes les musiques qui se marient avec les thèmes récurrents du répertoire de Guidoni, sida, mensonge, intolérance mais aussi humour. Le duo Legrand/Guidoni se retrouve au Casino de Paris pour un spectacle du nom de Comment faire partie de l'orchestre, chaleureusement salué par la critique.

En 1997, il chante au Théâtre en Rond pour accompagner la sortie de l'album Fenêtre sur cœur[10] - [11].

En 1998 sort aux éditions Atlas une collection d'albums-hommage sur lesquels Jean Guidoni interprète plusieurs chansons comme Le Bal des Laze de Michel Polnareff ou encore Comme ils disent de Charles Aznavour.

1999 sonne l'heure des retrouvailles avec Pierre Philippe pour un spectacle « Fin de siècle » qui donne lieu à deux albums, à l'écriture duquel ont participé notamment Matthieu Gonet et Juliette[12]. 2000 est une année marquée par la reprise au Cabaret Sauvage du Crime passionnel par son créateur, Jean Guidoni, dans une version plus acoustique, moins électrique que l'originale[13].

Jean Guidoni publie en 2003 un roman auto-biographique Chanter n'est pas jouer, ainsi qu'un longbox 4 cd reprenant majoritairement sa carrière scénique.

L'album Trapèze sort en et reçoit des critiques élogieuses[1] - [14] - [15] - [16]. Guidoni a bénéficié notamment de la collaboration des écrivains Jean Rouaud et Marie Nimier. En 2004-2005, il remplit quatre salles parisiennes : le Café de la Danse, L'Européen (ex-Théâtre en Rond de ses débuts)[17], l'Élysée Montmartre et le Vingtième Théâtre.

Son album La Pointe rouge sort en 2007[18] - [19], disque auquel ont collaboré Dominique A, Jeanne Cherhal, Mathias Malzieu (de Dionysos) et Philippe Katerine. La sortie de l'album est suivi d'une série de concerts à la Boule noire, à Paris[20].

En 2008, il travaille avec Fabrice Ravel-Chapuis et Thierry Escaich à un projet autour de l'œuvre de Jacques Prévert. Fin 2011, toujours avec Fabrice Ravel-Chapuis, il commence une collaboration avec l'auteur de chanson Pascal Mathieu.

Il participe en 2012 au spectacle en hommage à Allain Leprest, Où vont les chevaux quand ils dorment ?, créé au Théâtre d'Ivry Antoine Vitez en , en compagnie de Romain Didier et Yves Jamait.

En 2013, le spectacle est donné à l'Alhambra de Paris et enregistré. Parallèlement Jean Guidoni travaille à un album avec des textes inédits d'Allain Leprest Paris-Milan, qui sort en [2] - [21].

En sort un nouvel album, Légendes Urbaines[1] - [22] avec uniquement des textes de Jean Guidoni; il le présente en concert à La Cigale[23].

Discographie

Albums Studio

Albums en public

Coffrets, compilations...

Références

  1. « Jean Guidoni le désenchanté », Libération.fr,‎ (lire en ligne)
  2. « Jean Guidoni, blanc ou noir, mais jamais gris », sur Le Monde.fr,
  3. « JEAN GUIDONI Crime passionnel », sur Le Monde.fr (consulté le )
  4. « Passe d'armes entre l'amour et la mort », sur Le Monde.fr (consulté le )
  5. « Jean Guidoni au Bataclan Une foule de voix », sur Le Monde.fr,
  6. « VARIÉTÉS Jean Guidoni à l'Espace européen Le voyou magnifique », sur Le Monde.fr,
  7. « Notice bibliographique de «Itinéraire d'un enfant gâté (film). BO» », sur catalogue.bnf
  8. « Jean Guidoni et les hommes en noir », sur Le Monde.fr,
  9. « Les diableries banlieusardes d'un Jean Guidoni pressé de vivre », sur Le Monde.fr,
  10. « Avec Jean Guidoni sur les terres sombres du « malbonheur » », sur Le Monde.fr,
  11. « CHANSON. Quinze ans après, Jean Guidoni s'installe là où il a débuté. Ses vieilles chansons ont un parfum d'actualité. Jean Guidoni récapitule mais ne capitule pas. Jean Guidoni à l'Européen, 5, rue Biot, Paris XVIIe; tél.: 01.43.87.97.13; jusqu'au 9 mars; album «Fenêtre sur coeur». », Libération.fr,‎ (lire en ligne)
  12. « Jean Guidoni fait les comptes du siècle », sur Le Monde.fr,
  13. « Passe d'armes entre l'amour et la mort », sur Le Monde.fr,
  14. « Jean Guidoni chante au Levant », sur Le Monde.fr,
  15. « Jean Guidoni : la métamorphose », sur Le Monde.fr,
  16. « Jean Guidoni dans les graves », Libération.fr,‎ (lire en ligne)
  17. « Un "Trapèze" rock sur disque et sur scène », sur Le Monde.fr,
  18. « Guidoni new look », Libération.fr,‎ (lire en ligne)
  19. « Jean Guidoni s'acoquine avec la jeune garde du rock français », sur Le Monde.fr,
  20. « Les concerts de Guidoni : du pur bonheur », sur Le Monde.fr,
  21. « Guidoni ne bidonne pas », FIGARO,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Légendes urbaines, le retour de Jean Guidoni », France Inter,‎ (lire en ligne)
  23. « Jean Guidoni : “Je connais ma réputation, celle d'un chanteur noir, qui peut effrayer” », Télérama.fr,‎ (lire en ligne)

Bibliographie

  • Godard, Colette., Jean Guidoni, Paris, Seghers, , 188 p. (ISBN 2-232-10102-9, OCLC 19252375, lire en ligne)
  • Guidoni, Jean., Quelques jours de trop, Paris, Editions de Septembre, , 220 p. (ISBN 2-87914-009-9, OCLC 26857847, lire en ligne)
  • Jean Guidoni, Chanter n'est pas jouer, L'Archipel, (autobiographie)

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