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Yvon Segalen

Yvon Segalen (né à Brest le et mort le au Chesnay) est un banquier et footballeur international français.

Yvon Segalen
Image illustrative de l’article Yvon Segalen
Biographie
Nom Yvon Victor Joseph Segalen
Nationalité Français
Naissance [1]
Brest (France)[1]
Décès [1]
Le Chesnay (France)[1]
Poste Milieu de terrain
Parcours senior1
AnnéesClub 0M.0(B.)
1923-1925 Racing CF
1925-1933 Stade français
Sélections en équipe nationale2
AnnéesÉquipe 0M.0(B.)
1929 France3 (0) [2]
1 Compétitions officielles nationales et internationales.
2 Matchs officiels (amicaux validés par la FIFA compris).

Biographie

Yvon Segalen est le fils de Victor Segalen, écrivain et ethnographe réputé, spécialiste de la Chine[3] - [1]. Il a été un athlète accompli, champion régional de saut à la perche quand il était étudiant.

Licencié en droit, il a fait toute sa carrière à la Banque de l'Indochine (actuelle banque Indosuez). Arrivé en 1929 comme fondé de pouvoir à Saïgon[4] - [1], il a occupé différents postes en Extrême-Orient.

À peine est-il arrivé en octobre 1929 à Saïgon, que l'international de football Yvon Ségalen, rechausse ses crampons pour jouer un match... de rugby contre le "quinze" de Stella. Ségalen a rendu, selon la chronique, une partie remarquée au poste d'arrière, dans l'équipe que commandait l'international de rugby Joseph Pascot[5].

Durant la Seconde Guerre mondiale, il subit l'occupation japonaise de l'Indochine. Au départ la situation semblait correcte au point qu'il a écrit dans son journal « Il est curieux d'être dans ce pays-ci avec encore toutes les commodités de la civilisation et avec des restrictions quasiment nulles[3] ». D'ailleurs, il continuait à avoir des activités sportives puisqu'il pratiquait notamment le tennis avec le club A.S.B.I. Hanoï[6]. Cette situation n'a pas perduré puisqu'en , sa maison est détruite lors d'un bombardement[3]. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il était président de la 3 CFA (Fédération de Football de Cochinchine)[7]. À cette période, les infiltrations du Việt Minh étaient déjà présentes. Yvon Ségalen a même été ligoté un moment durant une émeute annamite en ville puis une fois libéré, il s'est mis à l'abri avec sa famille, hébergeant Charlotte Perriand[8], et organisant avec d'autres équipes des tours de garde[9]. Il seront rassuré par l'arrivée des troupes britanniques puis en octobre avec l'arrivée du général Leclerc[10]. Après avoir réglé différentes affaires bancaires, il part avec sa famille à Hong-Kong[7] - [10].

En , il devient manager de la French-American Banking Corporation à New York[11].

Vie privée

Yvon Segalen épouse Éliette Carbonnières le à Cholon (Cochinchine)[12] avec qui il aura trois enfants. Son fils aîné Renaud Victor (1936-2017), diplômé de Sciences Po, épouse l'ethnologue Martine Tony Appel (1940-2021)[13]. Sa fille est la parolière Anne Segalen (ne en 1937), qui fut l'épouse de Jacques Lanzmann et est la mère de Chine Lanzmann (née en 1966), animatrice de télévision et romancière.

Sociétés savantes

En , il est membre de la Société des études indo-chinoises[14]. En , il est membre de la Société asiatique[15].

Carrière footballistique

En club

Il joue durant deux saisons au Racing Club de France, puis huit au Stade français[16].

Lors de la saison 1924-1925, il dispute le derby entre le Stade français et le Racing où il perd alors avec le Racing 5 buts à 1 face à son futur club. « Au Racing, seuls Marthouret, Segalen et Mégret furent bons, mais leur équipe étant réduite à la défensive, ils ne purent donner la mesure de leurs moyens »[17].

Lors de la saison 1926-1927, Yvon Segalen, alors militaire, jouait aussi avec le 31e régiment d'infanterie, équipe formée « uniquement d'équipiers premiers des grands clubs parisiens », à savoir : « Jaquemet, Castaing, Falize, Ouvray, Segalen, Cahen, Wild »[18]. Le jeudi 28 avril 1927 (4 jours après France - Italie du 24 avril 3-3), à Amiens, Ségalen joue avec le 31e R.I. (de Paris) qui bat le 110e R.I. de Dunkerque 4-2 (2-2 à la fin du temps règlementaire) lors de la finale du championnat de France militaire avec Ségalen buteur de la tête pour le quatrième but du 31e RI[19].

Saison 1927-1928, il fait partie des multiples avants disponibles au Stade français avec les « Bunyan, Gourdon, Pavillard, Cahen, Van Kempen, Ségalen, Sottiault, Quentier »[20].

Lors de la saison 1932-1933, il participe au match du nouvel an, le dimanche entre le Stade français et le FC Rouen et s'y distingue « l'activité utile du demi-centre Ségalen... Divers joueurs se mirent particulièrement en vedette. Il faut citer (...) Ségalen, Belin, Bunyan, Gerolami parmi les stadistes[21]. »

Sélections

Yvon Ségalen fera d'abord partie de la sélection de Paris. C'est ainsi que le à Buffalo, il est titulaire lors du match London League - Paris 2-1 où le journaliste décrit quelques joueurs ainsi « Wartel, Haas, Peythieux ne semblent pas valoir plus que Chantrel ou Ségalen[22]. »

International de football, il joue en équipe de France à trois reprises en 1929 : au cours de ces trois matchs amicaux, l'équipe de France affrontait l'Angleterre (1-4), la Yougoslavie (1-3) et la Belgique (1-4) pour trois défaites[23]. Il quitte la sélection en raison de ses obligations professionnelles. Il dispute un match d'adieu le 3 juin à Paris contre une équipe du Guipuscoa[4].

Alors qu'il se trouve en Indochine pour des raisons professionnelles, au début de novembre 1930, il joue au poste d'inter gauche avec la sélection franco-annamite devant le roi et la reine de Siam à Saïgon[24].

Notes et références

  1. Bergot 2021, p. 91.
  2. (en) « Fiche de Yvon Segalen », sur eu-football.info
  3. Perriand 1998, p. 203.
  4. « Dans le monde du football - Le départ de Ségalen », L'Intransigeant, , p. 4 (lire en ligne)
  5. Le Speaker (n°508 de la nouvelle série), « Au jour le jour en marge des grandes épreuves », Le Miroir des Sports, Paris, Hémery, vol. 19e année, no 844, , p. 314-315 (lire en ligne) Jeff Pascot était un ancien demi d'ouverture de Perpignan et de Toulon, et alors officier des troupes coloniales à Saïgon
  6. « Tennis. Classement des joueurs et joueuses du Tonkin », Sports jeunesse d'Indochine. Edition du Nord, Hanoï, vol. 2e année, no 79, , p. 4
  7. « Et si l'on supprimait le hors-jeu ? », Le Journal de Saïgon, no 412, , p. 3 (lire en ligne)
  8. Jacques Barsac, Charlotte Perriand : un art d'habiter, 1903-1959, NORMA, , 512 p.
  9. Perriand 1998, p. 212.
  10. Perriand 1998, p. 213.
  11. (en) Far Eastern Economic Review, vol. 15, Review Publishing Company Limited, , p. 139
  12. « Yvon Victor Ségalen », sur geneanet.org.
  13. Anne Both, « L’ethnologue Martine Segalen, spécialiste de la famille, est morte », sur Le Monde, (consulté le )
  14. Société des études indochinoises, « Effectif des sociétaires », Bulletin de la Société des études indo-chinoises de Saigon, Société des études indochinoises, vol. 20, , p. 64 (lire en ligne)
  15. Centre national de la recherche scientifique, Journal asiatique, Société asiatique, (lire en ligne), p. 479,486
  16. (en) « Fiche de Yvon Segalen », sur national-football-teams.com
  17. « Le Stade écrase le Racing incomplet », La Presse, Paris, , p. 4
  18. R. M., « Sports dans l'armée. Deux belles équipes », La Presse, Paris, , p. 3
  19. G.H. (n°368 de la nouvelle série), « Le 31e R.I. de Paris gagne sur le 110e de Dunkerque le championnat de France militaire », Le Miroir des Sports, Paris, Hémery, vol. 17e année, no 704, , p. 282 (lire en ligne)
  20. « L'équipe du Stade Français », La Presse, Paris, vol. 93e année, no 4568, , p. 3
  21. Achille Duchenne, « Le grand événement du nouvel an dans le football amateur français : A Rouen, le F. C. Rouen, réduit à dix joueurs il est vrai, encaisse 5 à 1 du Stade Français », Le Miroir des Sports, Paris, Maurice Bernard, no 688, , p. 11 (lire en ligne)
  22. G.H., « A Buffalo, l'excellente et ardente sélection de la London League bat avec brio la jeune équipe de Paris, privée de demi-centre et gênée par le terrain lourd », Le Miroir des Sports, Paris, Hémery, vol. 18e année, no 791 (n°455 de la nouvelle série), , p. 322 (lire en ligne)
  23. « Fiche de Yvon Segalen », sur FFF.fr.
  24. « Au jour le jour en marge des grandes épreuves sportives », Le Miroir des Sports, Paris, Hémery, no 569, , p. 394 (lire en ligne)

Bibliographie

  • Charlotte Perriand, Une vie de création, Odile Jacob, , 430 p. (ISBN 9782738106025)
  • Jérôme Bergot, Les 1000 joueurs de l'équipe de France, Talent Sport, , 568 p. (ISBN 9782378152284)

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