FĂ©minisme antiraciste en France
Le fĂ©minisme antiraciste en France est un courant qui cherche Ă prendre en compte la double oppression sexiste et raciale dont sont victimes en France des femmes issues de l'immigration. Il s'est affirmĂ© dans les annĂ©es 2000, avec un dĂ©calage temporel important par rapport Ă d'autres pays comme les Ătats-Unis.
à la suite de la parution de Féminisme décolonial, ouvrage de Françoise VergÚs publié en 2019, l'expression « féminisme décolonial » tend à concurrencer l'expression « féminisme antiraciste ».
Naissance du féminisme antiraciste
Dans le monde anglophone et hispanophone
Les mouvements fĂ©ministes antiracistes Ă©mergent dĂšs les annĂ©es 1950 quand des fĂ©ministes engagĂ©es dans des luttes contre les discriminations racistes ou contre la colonisation analysent les multiples formes d'injustice auxquelles elles doivent faire face et qui selon elles se conjuguent, en l'occurrence les inĂ©galitĂ©s entre hommes et femmes, entre Blancs et racisĂ©s, et entre riches et pauvres[2]. Aux Ătats-Unis, c'est la rencontre du fĂ©minisme et du mouvement afro-amĂ©ricain des droits civiques (1954-1968) qui a donnĂ© naissance au fĂ©minisme antiraciste. Le Collectif Combahee River compte parmi les organisations amĂ©ricaines engagĂ©es dans cette voie. Ses membres explicitent dans ces termes leur objectifs : « Nous sommes activement engagĂ©es dans la lutte contre lâoppression raciale, sexuelle, hĂ©tĂ©rosexuelle et de classe, et concevons comme notre tĂąche particuliĂšre le dĂ©veloppement dâune analyse et dâune pratique intĂ©grĂ©es, basĂ©es sur le fait que les principaux systĂšmes dâoppression sont inter-reliĂ©s (interlocked). »[2]
Au Royaume-Uni, les discours nationalistes anti-immigrés du conservateur Enoch Powell dans les années 1960-1970, et la précarisation économique des minorités ethniques pendant les années Thatcher auraient favorisé l'apparition du féminisme antiraciste[3] ; la publication par Selma James en 1973 de Sex, Race and Class traduit une approche nouvelle des difficultés rencontrées par des femmes immigrées en Angleterre[2].
L'anthologie pioniĂšre publiĂ©e par les fĂ©ministes chicanas (d'origine mexicaine) CherrĂe Moraga et Gloria AnzaldĂșa, Ce pont appelĂ© mon dos : essais par des femmes de couleur radicales (This Bridge Called My Back: Writings by Radical Women of Color) en 1981 donne la parole Ă des fĂ©ministes antiracistes chicanas mais aussi Ă des fĂ©ministes amĂ©rindiennes, asiatiques, noires ; il s'agit d'un des ouvrages de thĂ©orie fĂ©ministe les plus citĂ©s au monde[2].
Chandra Mohanty, fĂ©ministe dâorigine indienne compte comme une figure majeure du fĂ©minisme postcolonial et antiraciste. Dans Sous les yeux de l'Occident : recherches fĂ©ministes et discours coloniaux (Under Western Eyes: Feminist Scholarship and Colonial Discourses) (1984), elle analyse un certain discours fĂ©ministe occidental qui produirait des images stĂ©rĂ©otypĂ©es des femmes du tiers monde ; dans un tel discours « [la femme du tiers monde] mĂšne une vie tronquĂ©e, rĂ©duite Ă son genre fĂ©minin (c'est-Ă -dire : sexuellement contrainte), rĂ©duite aussi Ă son appartenance au tiers monde (c'est-Ă -dire : ignorante, pauvre, sous-Ă©duquĂ©e, traditionaliste, domestique, orientĂ©e vers la famille, victimisĂ©e, etc.) »[4] ; les femmes europĂ©ennes et d'AmĂ©rique du Nord y sont au contraire idĂ©alisĂ©es, reprĂ©sentĂ©es « comme Ă©duquĂ©es, modernes, ayant le contrĂŽle de leur corps et de leur sexualitĂ©, libres de prendre leurs propres dĂ©cisions »[4].
En France
La remise en cause du fĂ©minisme hĂ©gĂ©monique, jugĂ© trop peu conscient des problĂšmes posĂ©s par le racisme, intervient en France dans les annĂ©es 2000. Il y aurait ainsi, selon certains spĂ©cialistes, un « retard français »[5] - [6]. Eleni Varikas explique que le fĂ©minisme en France est historiquement centrĂ© sur les inĂ©galitĂ©s de classe, considĂ©rĂ©es comme le seul facteur susceptible de diviser les femmes, et le seul obstacle Ă un universalisme fĂ©ministe, les questions d'inĂ©galitĂ© raciale Ă©tant Ă©vacuĂ©es du dĂ©bat[7]. ĂlĂ©onore LĂ©pinard dresse un constat similaire, et observe que les fĂ©ministes françaises accordent « un statut privilĂ©giĂ©, voire un monopole, Ă la diffĂ©rence sexuelle dans lâanalyse thĂ©orique »[8]. Selon ĂlĂ©onore LĂ©pinard, les travaux parus dans les annĂ©es 1980-1990 de fĂ©ministes comme Colette Guillaumin, Christine Delphy et Nicole-Claude Mathieu reprĂ©sentaient les femmes comme une catĂ©gorie unifiĂ©e[9].
La critique féministe antiraciste, bien présente en France, y serait invisibilisée, selon Anouk Guiné, du fait de la prégnance du féminisme «universaliste»[10].
Critique de l'instrumentalisation des femmes racisées dans les discours orientalistes français
Pendant la période coloniale
Des Ă©tudes consacrĂ©es aux relations entre « Sexisme et racisme » rĂ©unies dans la revue Nouvelles Questions FĂ©ministes suggĂšrent que les colonisateurs français ont pu utiliser la condition des femmes indigĂšnes comme argument pour avancer l'idĂ©e d'une supĂ©rioritĂ© de la civilisation française et justifier la politique coloniale[11] - [12]. Un exemple de ce discours orientaliste est offert par le GĂ©nĂ©ral Daumas, en poste en AlgĂ©rie en 1835, et auteur d'un traitĂ© intitulĂ© La Femme arabe[13], ouvrage oĂč la diversitĂ© des statuts des femmes dans le monde arabe est occultĂ©e par l'usage du singulier[14]. Le gĂ©nĂ©ral Daumas fait des femmes indigĂšnes un « symbole nĂ©gatif » de la culture arabe et conclut Ă l'impossibilitĂ© d'assimiler les AlgĂ©riens, s'opposant par lĂ Ă ceux qui proposaient d'« Ă©lever » les AlgĂ©riens grĂące Ă une fusion des deux peuples (vainqueurs et vaincus)[14].
Pendant la période actuelle
Christine Delphy met en garde contre « les risques de lâinstrumentalisation des campagnes fĂ©ministes au profit de politiques racistes » dans la sociĂ©tĂ© actuelle[13]. La revue Nouvelles Questions FĂ©ministes suggĂšre une continuitĂ© entre le passĂ© colonial et le prĂ©sent, les « droits des femmes » Ă©tant de fait sollicitĂ©s quelquefois soit pour hiĂ©rarchiser des groupes de population sur le territoire français, soit pour lĂ©gitimer des guerres[2].
Autres thĂšmes et engagements militants
La relation avec les hommes
Le Collectif fĂ©ministe du Mouvement des IndigĂšnes de la RĂ©publique, qui reprend certaines idĂ©es du fĂ©minisme « intersectionnel », affirme sa solidaritĂ© avec les hommes racisĂ©s[15]. Il dĂ©clare lutter pour la dĂ©fense des femmes tout en se situant aux cĂŽtĂ©s de ces hommes victimes de discriminations racistes et de classe. Selon Marie-Carmen Garcia, les femmes de ce Collectif « mĂšnent leur combat fĂ©ministe « Ă lâintĂ©rieur » de leur « communautĂ© », mais elles font front avec « leurs hommes » en dehors de celle-ci »[15]. « Cette attention accordĂ©e Ă la condition des hommes de « leur groupe », estime Marie-Carmen Garcia, est significative dâun fĂ©minisme aux prises avec la question posĂ©e par lâintersection de plusieurs rapports de pouvoir »[15].
Le Collectif fĂ©ministe du Mouvement des IndigĂšnes de la RĂ©publique diverge par lĂ du fĂ©minisme dominant, qui traite de la mĂȘme maniĂšre toutes les manifestations du patriarcat sans considĂ©ration pour la situation particuliĂšre de certains groupes d'hommes[15]. Le Collectif fĂ©ministe se distingue aussi de l'organisation fondĂ©e par Fadela Amara Ni Putes Ni Soumises, qui demande l'intervention de l'Ătat français contre les comportements sexistes dans les citĂ©s ; le Collectif fĂ©ministe, quant Ă lui, recherche d'autres modes d'action contre le sexisme de certains hommes des banlieues, en Ă©vitant toute collusion avec les «dominants»[15].
L'affaire du foulard en 2004
Le dĂ©saccord des fĂ©ministes antiracistes et des fĂ©ministes majoritaires â dites universalistes â a Ă©tĂ© particuliĂšrement vif au moment des discussions sur l'interdiction du port du foulard islamique Ă l'Ă©cole[15]. Lors de cet Ă©pisode se sont affrontĂ©es sur le terrain idĂ©ologique deux organisations particuliĂšrement emblĂ©matiques, le Collectif fĂ©ministe du Mouvement des IndigĂšnes de la RĂ©publique, opposĂ© Ă la loi sur le foulard, et Ni Putes Ni Soumises, qui y Ă©tait favorable comme la plupart des organisations fĂ©ministes[15]. Le Collectif FĂ©ministe a arguĂ© du fait que la loi risquait de conduire Ă l'exclusion scolaire de certaines filles ; la position du lĂ©gislateur lui a paru « postcoloniale », au sens oĂč elle perpĂ©tuerait un Ă©tat d'esprit colonial ; Christine Delphy, fĂ©ministe athĂ©e et matĂ©rialiste[16], qui a pris fait et cause pour le Collectif, a dĂ©noncĂ© dans la loi sur le voile une vision essentialiste des populations nord-africaines musulmanes[15]. Ni Putes Ni Soumises a considĂ©rĂ© au contraire que les jeunes filles voilĂ©es Ă©taient victimes du sexisme de leur milieu familial et que la loi les libĂ©rait de l'oppression[15].
La critique de l'universalisme républicain
Dans Un universalisme si particulier (2010), Christine Delphy critique la « fausse universalitĂ© du rĂ©publicanisme français » qui selon elle marginalise les minoritĂ©s, qu'elles soient sexuelles ou culturelles et ethniques[17] - [18]. Elle souligne le fait que la RĂ©publique ne se prĂ©occupe guĂšre gĂ©nĂ©ralement du sort des habitants des banlieues, quel que soit leur sexe, mais que la mobilisation a Ă©tĂ© intense quand il s'est agi de dĂ©livrer les filles des banlieues du voile islamique, au nom des valeurs rĂ©publicaines ; elle perçoit dans cet intĂ©rĂȘt soudain, plutĂŽt qu'une prise de position fĂ©ministe, un «racisme latent»[17]. Elle dĂ©cĂšle Ă©galement une forme de racisme dans les discours publics qui insistent sur le sexisme des Arabes ou des musulmans, mais occultent celui des « Français de souche »[18] ; selon elle, les immigrĂ©s apparaissent dans ces circonstances comme des faire-valoir permettant aux Français blancs de se prĂ©senter comme progressistes[17].
Le travail
Alors que le féminisme dominant milite pour l'égalité salariale entre les hommes et les femmes, et dénonce le "plafond de verre" qui interdit aux femmes l'accÚs aux postes les plus élevés, le féminisme antiraciste ou décolonial se préoccupe surtout du chÎmage qui frappe les femmes issues de l'immigration, victimes quelquefois de discriminations à l'embauche.
La beauté
Les fĂ©ministes blanches dĂ©noncent les diktats concernant l'apparence physique des femmes et appellent Ă se libĂ©rer de ce type de normes sociales. Les femmes noires toutefois se trouvent en France dans une position spĂ©cifique ; comme «elles ne sont pas considĂ©rĂ©es comme rĂ©pondant aux canons, explique Rokhaya Diallo, leur idĂ©e nâest pas de sâen libĂ©rer, mais dâimposer les leurs», et que leur beautĂ© soit reconnue[19].
Organisations
- Collectif des FĂ©ministes pour lâĂgalitĂ© crĂ©Ă© en 2004[15] ; premiĂšre prĂ©sidente : Christine Delphy ; premiĂšre vice-prĂ©sidente : Zahra Ali[21]
- Collectif féministe du Mouvement des IndigÚnes de la République créé en 2005 au sein du Mouvement des IndigÚnes ; il avait été préfiguré par Les Blédardes, collectif fondé par Houria Boutedjla
- Ni Putes Ni Soumises : cette organisation fondée par Fadela Amara est d'abord opposée au féminisme (conçu comme une forme de "guerre des sexes") puis évolue à partir de 2005 sous l'effet de l'affaire du foulard islamique et se rapproche de celle des groupes féministes favorables à la loi anti-foulard[15]
- Collectif Mwasi, mouvement afroféministe créé en 2014
- Lallab, collectif cofondé en 2016 par Sarah Zouak, Justine Devillaine et Attika Trabelsi, centrée sur la défense des femmes musulmanes ; Attika Trabelsi crée en 2021 la maison «féministe et antiraciste» Femmeuses[22]
- Collectif Kahina, fondé par Seyma Gelen en 2016-2017. Il est à l'origine d'un texte intitulé «Pour un féminisme antiraciste et décolonial», publié en 2019 sur le blog de Christine Delphy.
Critiques
Les fĂ©ministes antiracistes se voient reprocher d'affaiblir le fĂ©minisme en y introduisant des divisions[19]. Elles sont accusĂ©es aussi de faire preuve de trop de complaisance Ă l'Ă©gard de la religion, voire de servir les desseins de l'obscurantisme religieux ; le fĂ©minisme français est traditionnellement anticlĂ©rical, et a dĂ» se battre contre l'Ăglise pour arracher le droit Ă l'avortement et la libertĂ© sexuelle[19]. Mais pour Rokhaya Diallo, qui rappelle que Martin Luther King Ă©tait pasteur, et que Malala Yousafzai, militante pakistanaise des droits des femmes, porte le voile, toutes les pratiques religieuses ne sont pas nĂ©cessairement oppressives[19]. Les militantes fĂ©ministes antiracistes sont accusĂ©es quelquefois de s'enfermer dans une identitĂ© communautaire (mĂȘme si elles affirment, pour leur part, que c'est la sociĂ©tĂ© qui les assigne Ă cette identitĂ©-lĂ ) et d'enfermer aussi, le "Blanc", le "dominant", dans une catĂ©gorie unique[23].
Féminisme décolonial de Françoise VergÚs
Françoise VergĂšs Ă©voque dans cet ouvrage sa maniĂšre de se rĂ©approprier le projet fĂ©ministe avec lequel elle avait un temps pris ses distances : si un « fĂ©minisme civilisationnel » s'est alliĂ© selon elle aux mouvements rĂ©actionnaires voire dâextrĂȘme droite, ou s'est fait le complice de l'ultra-libĂ©ralisme, il demeure possible de dĂ©finir un autre fĂ©minisme, dĂ©colonial, qui analyse lâoppression produite par l'Ătat, le capital, et le patriarcat, et qui dĂ©construit la catĂ©gorie « femmes » crĂ©Ă©e pour justifier des « politiques dâassignation racialisĂ©es »[24]. Elle place au cĆur de sa rĂ©flexion la division du travail entre femmes du Sud et femmes du Nord[24] : le travail reproductif, c'est-Ă -dire les activitĂ©s permettant de reproduire la force de travail, dans les secteurs du nettoyage, du soin, de la cuisine, de l'Ă©ducation des enfants etc., ce travail est dĂ©volu aux femmes racisĂ©es sous-payĂ©es[25]. Les femmes blanches des classes moyennes et supĂ©rieures dans les pays du Nord profitent du temps libĂ©rĂ© par le travail des femmes du Sud[25].
Françoise VergÚs rappelle que des fractions importantes du féminisme occidental ont pactisé avec l'entreprise coloniale[24]. Elle reproche au féminisme humanitaire et « développementaliste » de la période actuelle, particuliÚrement en faveur dans les organisations internationales, de tenter de dépolitiser les luttes des femmes du Sud ; elle y voit une résurgence du féminisme de l'époque coloniale, qui avait adhéré à l'idée de « civiliser » les femmes du Sud en les scolarisant[24]. De plus, elle décÚle dans certains discours féministes appelant à l'interdiction du voile islamique au nom de la laïcité, une continuité par rapport à d'anciens discours colonisateurs « émancipateurs »[24]. Elle reproche surtout à certaines féministes françaises de « mesurer l'intégration des jeunes femmes musulmanes par leur capacité à se couper de leur famille et de leur communauté »[24].
Le fĂ©minisme devrait, selon Françoise VergĂšs, Ćuvrer pour un changement collectif radical[24].
Aurore Koechlin rapproche le FĂ©minisme dĂ©colonial de Françoise VergĂšs publiĂ© en 2019 et l'ouvrage de la fĂ©ministe afro-amĂ©ricaine bell hooks paru en 1984 De la marge au centre : ThĂ©orie fĂ©ministe. Elle souligne toutefois le retard de plusieurs dĂ©cennies avec lequel le fĂ©minisme français intĂšgre la perspective intersectionnelle que l'essai de bell hooks avait devancĂ©e et prĂ©figurĂ©e. Aurore Koechlin attribue ce dĂ©calage au « long aveuglement français sur la question de la « race » qui peine encore Ă Ă©merger aujourdâhui dans le champ acadĂ©mique » et dans celui mĂȘme de la thĂ©orie fĂ©ministe[25].
Personnalités liées
- Dalila Kadri Cheriet (1949-2017), cinéaste, poétesse et écrivaine française.
Bibliographie
FĂ©minisme antiraciste en France
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- Sexisme, racisme et postcolonialisme - Nouvelles questions féministes. - (2006) vol.25: no 3
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- Natalie Benelli, Ellen Hertz, Christine Delphy, Christelle Hamel, Patricia Roux et Jules Falquet, « De lâaffaire du voile Ă lâimbrication du sexisme et du racisme », Nouvelles Questions fĂ©ministes, vol. 25, n° 1, 2006, p. 4-11, p. 10
- Patricia Roux, Lavinia Gianettoni et CĂ©line Perrin, « Lâinstrumentalisation du genre : une nouvelle forme de racisme et de sexisme », Nouvelles Questions fĂ©ministes, vol. 26, n° 2, 2007, p. 92-108.
- Paola Bacchetta, « Décoloniser le féminisme: intersectionnalité, assemblages, co-formations, co-productions », Les cahiers du CEDREF [En ligne], 20 | 2015, lire en ligne ; DOI : https://doi.org/10.4000/cedref.833
- Nacira GuĂ©nif-Souilamas, Ăric MacĂ©, Les FĂ©ministes et le Garçon arabe, Ăditions de lâAube, coll. « Monde en cours/Intervention », 2004 ;
- Nadia Geerts, Fichu voile ! : petit argumentaire laïque, féministe et antiraciste / Nadia Geerts ; préface de Claude Javeau ; postface de Caroline Fourest, Bruxelles, L. Pire, 2010
FĂ©minisme antiraciste hors de France
- Ochy Curiel, « Critique postcoloniale et pratiques politiques du féminisme antiraciste », Mouvements, 2007/3 (no 51), p. 119-129. DOI : 10.3917/mouv.051.0119, lire en ligne
- Djamila Ribeiro, Petit manuel antiraciste et féministe, préf. François VergÚs, trad. du portugais de Paula Anacaona, Anacaona Editions, 2020 (Pequeno manual antirracista, 2019).
- Ruptures: Anti-colonial & Anti-racist Feminist Theorizing, Wane, Njoki Nathani, Jagire, Jennifer, Murad, Zahra (Eds.) , Springer, 2013.
- Agnes Calliste, George Seifa Dei , Anti-Racist Feminism: Critical Race and Gender Studies, Fernwood Publishing, 2021
- Carmen Gheorghe, LetiĆŁia Mark, EnikĆ Vincze, Towards an Anti-Racist Feminism for Social Justice in Romania, 2018, Routledge
- Himani Bannerji (en), «Chapter 10 Introducing Racism: Notes towards an Anti-racist Feminism», In: The Ideological Condition: Selected Essays on History, Race and Gender, p. 195â203, 2020, accĂšs partiel en ligne https://doi.org/10.1163/9789004441620_011
- Knowles, C, Mercer, S, 1992, âFeminism and anti-racism: An exploration of the political possibilitiesâ, in Race, Culture and Difference, Eds Donald, J, Rattansi, A (Sage, Newbury Park, CA) p. 104â125
- Sophia Siddiqui, «Anti-racist feminism: engaging with the past», Race & Class, septembre 2019, lire en ligne
Article connexe
Références
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- Nathalie Benelli, Christine Delphy, Jules Falquet et al., « Les approches postcoloniales : apports pour un féminisme antiraciste », Nouvelles Questions Féministes, 2006/3 (Vol. 25), p. 4-12, lire en ligne
- Compte rendu de Brenna Bhandar and Rafeef Ziadah (Eds.), Revolutionary Feminisms. Conversations on Collective Action and Radical Thought. London, Verso, 2020 , CharlĂšne Calderaro, « Luttes dâhier, luttes dâaujourdâhui : conversations avec des fĂ©ministes rĂ©volutionnaires â CONTRETEMPS » (consultĂ© le )
- Chandra Talpade Mohanty, Sous les yeux de l'Occident : recherches féministes et discours coloniaux, cité dans Nathalie Benelli, Christine Delphy, Jules Falquet et al., « Les approches postcoloniales : apports pour un féminisme antiraciste », Nouvelles Questions Féministes, 2006/3 (Vol. 25), p. 4-12, lire en ligne
- «Alors que le black feminism, le fĂ©minisme postcolonial ou encore les ialodĂšs brĂ©siliennes ont contribuĂ© depuis longtemps Ă radicalement transformer le paysage politique et militant dâautres mouvements fĂ©ministes dans les contextes anglophone et hispanophone, ces questions nâont Ă©tĂ© posĂ©es ouvertement en France que rĂ©cemment par diffĂ©rents mouvements, comme celui des FĂ©ministes indigĂšnes de la RĂ©publique (...) ; le retard thĂ©orique et politique est grand». ElĂ©onore LĂ©pinard parle Ă©galement du « « retard français » dans la rĂ©flexion et la pratique de lâintersectionnalitĂ© », ElĂ©onore LĂ©pinard, « Notes de lecture. Nouvelles questions fĂ©ministes â « Sexisme et racisme : le cas français » (vol. 25, n° 1, 2006). et « Sexisme, racisme et postcolonialisme » (vol. 25, n° 3, 2006). », Cahiers du genre,â (lire en ligne)
- Cathie Lloyd Ă©voque plusieurs occasions manquĂ©es de rencontre du fĂ©minisme et de l'antiracisme en France, Cathie Lloyd, « Rendezâvous manquĂ©s: Feminisms and antiâracisms in France», Modern & Contemporary France, Volume 6, 1998, p. 61-73, Ney York University Press, 2001, rĂ©sumĂ© en ligne.
- Eleni Varikas,1993, « FĂ©minisme, modernitĂ©, postmodernisme : pour un dialogue des deux cĂŽtĂ©s de lâocĂ©an », 1993, consultĂ© en ligne sur le site de Multitudes (http://multitudes.samizdat.net/article992.html) le 6 septembre 2012, citĂ© dans Chantal MaillĂ©, « Approche intersectionnelle, thĂ©orie postcoloniale et questions de diffĂ©rence dans les fĂ©minismes anglo-saxons et francophones », Politique et SociĂ©tĂ©s, vol. 33, no 1,â , p. 41â60 (ISSN 1203-9438 et 1703-8480, DOI 10.7202/1025586ar, lire en ligne, consultĂ© le )
- LĂ©pinard, ĂlĂ©onore, 2005, « Malaise dans le concept. DiffĂ©rence, identitĂ© et thĂ©orie fĂ©ministe », Nouvelles questions fĂ©ministes, vol. 24, no 2, p. 107-135,citĂ© dans Chantal MaillĂ©, « Approche intersectionnelle, thĂ©orie postcoloniale et questions de diffĂ©rence dans les fĂ©minismes anglo-saxons et francophones », Politique et SociĂ©tĂ©s, vol. 33, no 1,â , p. 41â60 (ISSN 1203-9438 et 1703-8480, DOI 10.7202/1025586ar, lire en ligne, consultĂ© le )
- Chantal MaillĂ©, « Approche intersectionnelle, thĂ©orie postcoloniale et questions de diffĂ©rence dans les fĂ©minismes anglo-saxons et francophones », Politique et SociĂ©tĂ©s, vol. 33, no 1,â , p. 41â60 (ISSN 1203-9438 et 1703-8480, DOI 10.7202/1025586ar, lire en ligne, consultĂ© le )
- «La critique multiculturaliste et antiraciste fĂ©ministe, trĂšs importante en Grande- Bretagne, au Canada et aux Ătats-Unis depuis les annĂ©es 1980, sâinspire des fĂ©minismes noirs, asiatiques, Chicanos/Chicanas, du tiers monde, islamiques, lesbiens non-blancs, ainsi que des Women of Color et Queer of Color. Ces fĂ©minismes sont bien prĂ©sents en France mais souvent invisibilisĂ©s, car, produit du modĂšle rĂ©publicain français, y domine un fĂ©minisme blanc et hĂ©gĂ©monique qui [...] ignore les travaux des fĂ©ministes minoritaires, comme les francophones « ex-colonisĂ©es » », Anouk GuinĂ© et Sandeep Bakshi, «ColonialitĂ©, genre et multiculturalisme. Europe et AmĂ©riques. Introduction», Revue du GRIC : EOLLES (Epistemological Others, Languages, Literatures, Exchanges and Societies), No 8 COLONIALITĂ, GENRE et MULTICULTURALISME, 2017
- «Dans le numĂ©ro « Sexisme et racisme », oĂč le « cas français » a Ă©tĂ© examinĂ© de prĂšs, nous avions montrĂ© comment lâoppression des femmes devenait, dans la bouche des hommes politiques, un argument quasi Ă©lectoraliste, le bloc « droits des femmes », cause universelle et cependant propriĂ©tĂ© privĂ©e de lâOccident, Ă©tant transformĂ© en argument ou condamnation opposable Ă tous les peuples soumis ou Ă soumettre, Ă tous les « ennemis » de lâextĂ©rieur ou de lâintĂ©rieur. Nous avons donc mis cette forme dâinstrumentalisation des femmes en rapport avec des situations coloniales passĂ©es» , Nathalie Benelli, Christine Delphy, Jules Falquet et al., « Les approches postcoloniales : apports pour un fĂ©minisme antiraciste », Nouvelles Questions FĂ©ministes, 2006/3 (Vol. 25), p. 4-12, lire en ligne
- Le volume « Sexisme et racisme » Ă©tudie «le rĂŽle instrumental que le colonisateur (et la colonisatrice), les savants et les politiques font jouer aux femmes musulmanes dans la construction dâune opposition et dâune domination de lâOccident sur lâOrient», ElĂ©onore LĂ©pinard, « Notes de lecture. Nouvelles questions fĂ©ministes â « Sexisme et racisme : le cas français » (vol. 25, n° 1, 2006). et « Sexisme, racisme et postcolonialisme » (vol. 25, n° 3, 2006). », Cahiers du genre,â (lire en ligne)
- ElĂ©onore LĂ©pinard, « Notes de lecture. Nouvelles questions fĂ©ministes â « Sexisme et racisme : le cas français » (vol. 25, n° 1, 2006). et « Sexisme, racisme et postcolonialisme » (vol. 25, n° 3, 2006). », Cahiers du genre,â (lire en ligne)
- Clancy Smith Julia, « Le regard colonial : Islam, genre et identitĂ©s dans la fabrication de lâAlgĂ©rie française, 1830-1962 », Nouvelles Questions FĂ©ministes, 2006/1 (Vol. 25), p. 25-40, lire en ligne
- Marie-Carmen Garcia, «Des fĂ©minismes aux prises avec lâ« intersectionnalitĂ© » : le mouvement Ni Putes Ni Soumises et le Collectif fĂ©ministe du Mouvement des indigĂšnes de la RĂ©publique», Recherches fĂ©ministes , Volume 25, NumĂ©ro 1, 2012, p. 111â126, lire en ligne
- Christine Delphy s'est vu demander dans un entretien comment elle conciliait son matérialisme radical avec sa position en faveur de femmes croyantes, Revue à bùbord!, « La rencontre du féminisme et de l'antiracisme - Revue à bùbord ! », sur www.ababord.org (consulté le ).
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