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Enoch Powell

John Enoch Powell, dit Enoch Powell, né le à Birmingham et mort le à Londres, est un homme politique, universitaire, écrivain, linguiste et philologue britannique.

Enoch Powell
Illustration.
Enoch Powell en 1987
(par Allan Warren).
Fonctions
SecrĂ©taire d'État Ă  la DĂ©fense du cabinet fantĂŽme
–
(2 ans, 9 mois et 14 jours)
Gouvernement Heath
Prédécesseur Peter Thorneycroft
Successeur Reginald Maudling
Ministre de la Santé
–
(3 ans, 2 mois et 23 jours)
Gouvernement Macmillan
Prédécesseur Derek Walker-Smith
Successeur Anthony Barber
Secrétaire financier du Trésor
–
(1 an et 1 jour)
Chancelier Peter Thorneycroft
Gouvernement Macmillan
Prédécesseur Henry Brooke
Successeur Jack Simon
Député
–
(12 ans, 7 mois et 8 jours)
Élection 10 octobre 1974
RĂ©Ă©lection 3 mai 1979
9 juin 1983
Circonscription South Down
LĂ©gislature 47e, 48e, 49e
Prédécesseur Lawrence Orr
Successeur Eddie McGrady
–
(23 ans, 11 mois et 16 jours)
Élection 23 fĂ©vrier 1950
RĂ©Ă©lection 25 octobre 1951
26 mai 1955
8 octobre 1959
15 octobre 1964
31 mars 1966
18 juin 1970
Circonscription Wolverhampton South West
LĂ©gislature 39e, 40e, 41e, 42e, 43e, 44e, 45e
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Nicholas Budgen
Biographie
Nom de naissance John Enoch Powell
Date de naissance
Lieu de naissance Birmingham (Royaume-Uni)
Date de dĂ©cĂšs (Ă  85 ans)
Lieu de décÚs Londres (Royaume-Uni)
SĂ©pulture Warwick (Angleterre)
Nationalité Britannique
Parti politique Conservateur (1947-1974)
Unioniste d'Ulster (1974-1987)
DiplÎmé de Trinity College (Cambridge)
School of Oriental and African Studies
Profession Professeur, Ă©crivain, poĂšte, linguiste, philologue

Avant d'entrer en politique, il étudie les lettres classiques et devient professeur de grec ancien en Australie. Durant la Seconde Guerre mondiale, il occupe des postes d'état-major et de renseignement, atteignant le rang de brigadier-général. Il écrit également de la poésie et de nombreux ouvrages sur des sujets classiques et politiques.

En 1950, trois ans aprĂšs avoir adhĂ©rĂ© au Parti conservateur, il est Ă©lu dĂ©putĂ© dans la circonscription de Wolverhampton South West, oĂč il est constamment Ă©lu pendant vingt-quatre ans. De 1960 Ă  1963, il est ministre de la SantĂ© dans le gouvernement d’Harold Macmillan. Il incarne alors l’aile droite du Parti conservateur.

Enoch Powell attire l'attention du public avec son discours des « fleuves de sang » du . S'opposant au projet de loi sur les relations raciales, il y critique les vagues d'immigration au Royaume-Uni, en particulier celles en provenance du Commonwealth. Ce discours est majoritairement approuvĂ© par l’opinion publique mais est jugĂ© raciste par ses opposants, y compris chez des conservateurs : le chef de son parti, Edward Heath, le limoge aussitĂŽt de sa fonction de secrĂ©taire d'État Ă  la DĂ©fense du cabinet fantĂŽme, qu'il occupait depuis 1965.

Son intervention marque un coup d’arrĂȘt Ă  son ascension politique alors qu'il Ă©tait pressenti pour devenir Premier ministre. En , quelques mois aprĂšs avoir refusĂ© de se prĂ©senter aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales provoquĂ©es par Heath, il rejoint le Parti unioniste d'Ulster et revient Ă  la Chambre des communes en tant que reprĂ©sentant de la circonscription nord-irlandaise de South Down. Il siĂšge comme dĂ©putĂ© jusqu'Ă  sa dĂ©faite aux Ă©lections de 1987.

Bien qu’il ne soit pas parvenu au 10 Downing Street, Enoch Powell a influencĂ© de façon importante le dĂ©bat public britannique. Ses idĂ©es et vues politiques constituent le « powellisme ».

Situation personnelle

Formation

John Enoch Powell naĂźt Ă  Stechford (Birmingham) le .

Il Ă©tudie au Trinity College de Cambridge (oĂč il se consacre au latin et au grec) et Ă  la School of Oriental and African Studies (SOAS) de l'universitĂ© de Londres, oĂč il apprend l'ourdou.

CarriĂšre professionnelle

Il écrit de la poésie (publiée à partir de 1937)[1] ainsi que de nombreux livres sur des sujets classiques et politiques.

Vie privée

En 1952, il épouse Pamela Wilson (1926-2017)[2]. Le couple a deux filles : Susan (née en 1954) et Jennifer (née en 1956).

Parcours politique

Député de Wolverhampton South West

Enoch Powell est député britannique de 1950 à 1987, d'abord à Wolverhampton South West sous les couleurs du Parti conservateur, jusqu'en , puis à South Down (Irlande du Nord) sous celles du Parti unioniste d'Ulster à partir d'.

Il mĂšne la faction dite « ultra Â» au sein du Parti conservateur et conduit une campagne violemment anti-immigration sous le slogan « Si tu veux que ton voisin soit nĂšgre, vote travailliste »[3].

Discours des « fleuves de sang »

Le , Ă  l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du centre politique conservateur de la rĂ©gion des West Midlands, Enoch Powell prononce un discours qui restera cĂ©lĂšbre sous le nom de « discours des fleuves de sang Â» (Rivers of Blood speech) et qui sera dĂ©terminant pour la suite de sa carriĂšre politique.

Avec son intervention, il souhaite avertir le peuple des consĂ©quences de l'immigration en provenance du Nouveau Commonwealth. Son discours traite principalement de grandes questions relatives aux relations entre l'individu et l'État, Ă  la souverainetĂ© de l'État, Ă  l'identitĂ© nationale et Ă  la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne. Bien que sa rĂ©putation se soit Ă©tablie sur son activitĂ© de dĂ©fenseur du libre-Ă©change et de l'Ă©conomie de marchĂ©, aprĂšs 1968 il est longtemps restĂ© identifiĂ© Ă  la question raciale et Ă  l'opposition au multiculturalisme. Il s'est opposĂ© Ă  la peine capitale et s'est montrĂ© mĂ©fiant Ă  l'Ă©gard des États-Unis. Il estimait que la Grande-Bretagne avait renoncĂ© Ă  avoir un rĂŽle important dans le monde.

Les sondages rĂ©alisĂ©s peu aprĂšs son discours indiquent qu'entre 67 et 82 % de la population britannique est d'accord avec les opinions exprimĂ©es par Enoch Powell[4] - [5] - [6]. Alors que celui-ci affirme ne pas ĂȘtre raciste, The Economist Ă©crit dans un Ă©ditorial pour le 50e anniversaire du discours que sa rhĂ©torique a un « effet durable et malin [...] sur la maniĂšre dont la race et la migration sont discutĂ©es ou non[7] Â». Ses partisans affirment que le grand public[8] - [9] que Powell a attirĂ© a aidĂ© les conservateurs Ă  remporter les Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1970[10], et leur a peut-ĂȘtre coĂ»tĂ© celles de fĂ©vrier 1974[10], quand Powell a tournĂ© le dos aux conservateurs en approuvant un vote pour le Parti travailliste, qui est revenu comme gouvernement minoritaire dĂ©but mars aprĂšs un parlement minoritaire.

Son discours, s'il en a fait une figure trĂšs populaire et a communiquĂ© un sentiment populaire gĂ©nĂ©ral, marque un coup d’arrĂȘt Ă  son ascension alors qu'il Ă©tait rĂ©guliĂšrement pressenti pour devenir Premier ministre. Pendant les prĂšs de vingt annĂ©es du reste de sa carriĂšre politique, il sera isolĂ© Ă  la Chambre des communes et dans le dĂ©bat public, se voyant refuser la parole dans de nombreuses rĂ©gions du pays.

Député unioniste nord-irlandais

Enoch Powell en 1987.
Enoch Powell dans l’émission After Dark (en) sur Channel 4, en 1987.

En , Enoch Powell dĂ©cide de ne pas briguer un nouveau mandat de dĂ©putĂ© Ă  l’occasion des Ă©lections gĂ©nĂ©rales pour protester contre la raison invoquĂ©e par Edward Heath pour les dĂ©clencher : il perd ainsi son siĂšge Ă  la Chambre des communes alors qu’il s’agit d’une condition nĂ©cessaire pour diriger le Parti conservateur. Ayant de plus rejoint le Parti unioniste d'Ulster (UUP), Enoch Powell ne pouvait ĂȘtre dans la course pour l’élection du chef du Parti conservateur de 1975.

Il effectue son retour Ă  la Chambre des communes lors des Ă©lections gĂ©nĂ©rales d', Ă  l’issue desquelles il est Ă©lu dans la circonscription de South Down, sous l’étiquette UUP. Il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© en 1979 et 1983.

Si la carriĂšre d’Enoch Powell ne se fait dĂšs lors plus au premier plan, Margaret Thatcher — qui dĂ©fait Edward Heath Ă  la direction du Parti conservateur en 1975 et devient Premier ministre en 1979 — porte plusieurs de ses idĂ©es phares, notamment le souverainisme et le libĂ©ralisme Ă©conomique.

DerniÚres années

Il meurt à l'hÎpital le , dans la Cité de Westminster, à 85 ans.

Idéologie et prises de position

Il est connu pour ses prises de position contre l'immigration et pour la remigration (« re-emigration »)[11] - [12], qu'il dĂ©veloppe dans son discours des « fleuves de sang Â».

Ouvrages

  • (en) Avec Harris J. Rendel, The Rendel Harris Papyri, Cambridge, Cambridge The University Press, 1936.
  • (en) First Poems, Shakespeare Head Press, 1937.
  • (en) A Lexicon to Herodotus, Georg Olms Publishers, 1938 (rĂ©Ă©d. 1977).
  • (en) The History of Herodotus, Coronet Books Inc, 1939.
  • (en) Casting-off, and other poems. Basil Blackwell, 1939
  • (en) Herodotus, vol. 1, Pitt Press Series, 1939.
  • (en) Avec Stephen J., Cyfreithiau Hywel Dda Yn Ol Llyfr Blegywryd, Gwasg Prifsgol Cymru, 1942.
  • (en) Avec Henry Stuart Jones, Thucydides Historiae, Clarendon Press, 1942 (rĂ©Ă©d. 1963).
  • (en) Herodotus, vol. 2, Oxford, 1943.
  • (en) Dir., One Nation, Conservative Political Centre, 1950.
  • (en) Dancer's End and The Wedding Gift, 1951.
  • (en) Avec Iain Norman Macleod, The Social Services: needs and means, Conservative Political Centre, 1952.
  • (en) Change is our Ally, Conservative Political Centre, 1954.
  • (en) Avec Angus Maude, Biography of a Nation, Londres, 1955 (rĂ©Ă©d. 1970).
  • (en) Great Parliamentary Occasions, The Queen Anne Press, 1960.
  • (en) Saving in a Free Society, Institute of Economic Affairs by Hutchinson, 1960.
  • (en) A Nation not Afraid, Hodder & Stroughton, 1965.
  • (en) Medicine and Politics: 1975 and After, Pitman Medical, 1966 (rĂ©Ă©d. 1976).
  • (en) Keith Wallis, The House of Lords in the Middle Ages, 1968.
  • (en) Freedom and Reality, Kingswood, 1969 (rĂ©Ă©d. 1999).
  • (en) Common Market: The Case Against, Elliot Right Way Books, 1971.
  • (en) Still to Decide, Elliot Right Way Books, 1972.
  • (en) The Common Market: Re-negotiate or Come Out, Elliot Right Way Books, 1973.
  • (en) No Easy Answers, Sheldon Press, 1973.
  • (en) Wrestling With the Angel, Sheldon Press, 1977.
  • (en) Joseph Chamberlain, Thames & Hudson Ltd., 1977.
  • (en) A Nation or No Nation, Londres, Anaya Publishers, 1978.
  • (en) Enoch Powell on 1992, Londres, Anaya Publishers, 1989.
  • (en) Reflections of a Statesman: The Selected Writings and Speeches of Enoch Powell, Londres, Bellew Publishing Co Ltd, 1991.
  • (en) Collected Poems, Bellew Publishing Co Ltd, 1990.
  • (en) The Evolution of the Gospel, Yale University Press, 1994.

Notes et références

  1. Powell, John Enoch, First Poems: Fifty Short Lyrics, Printed at the Shakespeare Head Press and sold by B. Blackwell, (lire en ligne)
  2. (en) « Pamela Powell: the wife who backed Enoch Powell through the ‘Rivers of blood’ speech and beyond », sur independent.co.uk, (consultĂ© le ).
  3. Nicolas Lebourg, Le monde vu de la plus extrĂȘme droite. Du fascisme au nationalisme-rĂ©volutionnaire, Presses universitaires de Perpignan, , p. 163
  4. Shepherd 1994, p. 352.
  5. Bill Schwarz, The White Man's World, (lire en ligne), p. 48 :
    « Dans la mesure oĂč ceux-ci peuvent nous dire quoi que ce soit, les sondages d'opinion qui suivent le discours donnent une indication de l'ampleur du soutien populaire. Gallup a enregistrĂ© 74 %, ORC 82 %, NOP 67 % et l'Express 79 % en faveur de ce que Powell avait proposĂ© Ă  Birmingham. »
  6. The Ottawa, « Part 2: Enoch Powell and the 'Rivers of Blood' speech » [archive du ], Canada.com, (consulté le )
  7. Staff, « 'Rivers of blood': the lasting legacy of a poisonous speech », sur The Economist,
  8. John Dumbrell, A Special Relationship, , 34–35 p. (lire en ligne) :
    « Un sondage Gallup de février 1969 montre que Powell est la « personne la plus admirée » de l'opinion publique britannique »
  9. OnTarget, vol. 8, ALOR (lire en ligne [archive du ]), chap. 47
  10. Simon Heffer, Like the Roman: The Life of Enoch Powell, London, Weidenfeld & Nicolson, (ISBN 978-0-297-84286-6)
  11. https://www.redpepper.org.uk/the-long-history-of-the-hostile-environment/.
  12. (en) Donna Weston, « Jon Stratton. 2014. When Music Migrates: Crossing British and European Racial Faultlines, 1945–2010. Farnham: Ashgate. 221pp. (ISBN 978-1-4724-2978-0) (hbk) », Journal of World Popular Music, vol. 3, no 1,‎ (DOI 10.1558/jwpm.v3i1.28266).

Annexes

Bibliographie

  • (en) Paul Corthorn, Enoch Powell: Politics and Ideas in Modern Britain, OUP Oxford, 2019.
  • (en) Olivier Esteves et StĂ©phane Porion, The Lives and Afterlives of Enoch Powell, Londres, Routledge, 2019.
  • (en) Simon Heffer (en), Like the Roman: The Life of Enoch Powell, Londres, Weidenfeld & Nicolson, 1998.
  • (en) Lord Howard, Enoch at 100: A re-evaluation of the life, politics and philosophy of Enoch Powell, Biteback publishing, 2014.
  • (en) Raheem Kassam, Enoch Was Right, Londres, Independently published, 2018.
  • (en) Roy Lewis, Enoch Powell: Principle in Politics, Londres, Cassell, 1979.
  • (en) Andrew Roth (en), Enoch Powell: Tory Tribune Londres, The Book Service, 1970.
  • (en) Camilla Schofield, Enoch Powell and the Making of Postcolonial Britain, Cambridge, Cambridge University Press, 2013.
  • (en) Douglas Schoen (en), Enoch Powell and the Powellites, Londres, Macmillan, 1977.
  • (en) Robert Shepherd, Enoch Powell, Londres, 1998.
  • (en) Tom Stacey, Immigration and Enoch Powell, Londres, 1970.

Articles connexes

Liens externes

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