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Dominique Sopo

Dominique Sopo, né le à Valenciennes, est un enseignant et ancien militant du Parti socialiste. Il est président de SOS Racisme de 2003 à 2012, puis à nouveau depuis 2014.

Dominique Sopo
Dominique Sopo le 14 juillet 2011 au concert pour l'égalité organisé par SOS Racisme.
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Parti politique

Biographie

Enfance et Ă©tudes

Dominique Sopo est né en France en 1976 de Bernadette Sopo (maire de La Sentinelle, jusqu'en 2020) et d’un père d'origine togolaise naturalisé français en 1993.

Il réalise toute sa scolarité jusqu'au baccalauréat à Valenciennes puis se rend à Paris pour suivre des études de sciences politiques à l'IEP de Paris dont il sera diplômé en 1997. Il réalise également des études d’économie à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, où il obtiendra un DEA d'épistémologie économique.

En 2003, il est reçu à l'agrégation de sciences économiques et sociales[1]. Il enseigne les sciences économiques et sociales au lycée Claude-Monet, à Paris, dans le 13e arrondissement.

Militantisme

Dominique Sopo a commencé à s’investir dans des associations en 1995-1996 par du syndicalisme étudiant au sein de l’UNEF-ID dont il est le responsable pour la région parisienne en 1998-1999. Il devient l'attaché parlementaire de Julien Dray. Il adhère au Mouvement des jeunes socialistes à la même époque et à SOS Racisme en 1996. Il s'investit davantage dans l'association trois ans plus tard quand Malek Boutih devient président.

En , il est nommé président de SOS Racisme[2]. Cette nomination provoque une séparation d'une dizaine de comités de l'organisation-mère, ces comités déplorant l'arrivée à leur tête de Sopo, considéré « inconnu jusqu'alors à SOS Racisme » et « une figure du MJS »[3].

Le , Dominique Sopo a accepté, avec Patrick Gaubert, président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, une « mission de médiation » dans l'affaire des expulsés de Cachan.

En 2007, il est — aux côtés notamment d'Élisabeth Badinter, François Hollande, Antoine Sfeir, François Bayrou… — l'un des témoins au « procès des caricatures » intenté contre Charlie Hebdo par plusieurs organisations religieuses[4]. Il prend la défense de la publication des caricatures de Mahomet au nom de la liberté d'expression et du droit à la satire[5].

Il a été, avec SOS Racisme, un des initiateurs de la création, en , du Collectif Urgence Darfour[1], ce qui le mène, au cours de la campagne présidentielle de 2007, à être un des initiateurs, à la Mutualité, d'un meeting d'interpellation publique des candidats quant à leur politique à l'égard du conflit au Darfour.

Durant cette campagne prĂ©sidentielle, il publie Le Manifeste pour l'Ă©galitĂ© qui se veut une sĂ©rie de propositions visant Ă  rĂ©tablir l'Ă©galitĂ© mise Ă  mal par les logiques de ghettoĂŻsation et de discriminations. Quelques mois après l'Ă©lection de Nicolas Sarkozy Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique, il rĂ©dige la pĂ©tition « Touche pas Ă  mon ADN » pour contester l'amendement Mariani visant Ă  instaurer des tests ADN dans le cadre du regroupement familial[6]. Cette pĂ©tition est publiĂ©e en collaboration avec Charlie Hebdo et LibĂ©ration[7]. Elle rĂ©unit 316 486 signatures[8] et dĂ©bouche sur un meeting-concert au ZĂ©nith, en prĂ©sence de nombreuses personnalitĂ©s politiques, artistiques, dont Isabelle Adjani, Renaud ou encore BĂ©nabar[9].

En , dans le cadre de l'enquête sur des mouvements de fonds suspects sur les comptes du député Julien Dray, ce dernier, Dominique Sopo et six autres personnes font l'objet d'un rappel à la loi[10].

En tant que directeur de publication du site internet de SOS Racisme, Dominique Sopo est poursuivi par Marine Le Pen pour diffamation à la suite d'un communiqué de presse de l'association en date du 28 janvier 2012 qui accusait la présidente du FN d'avoir participé à un « bal immonde » en Autriche coïncidant « avec le 67e anniversaire de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz »[11]. Après une condamnation en première instance, il est relaxé par la Cour d'appel de Paris en janvier 2016[12]. En mars 2017, Marine Le Pen voit son pourvoi rejeté par la Cour de cassation[13], qui condamne la présidente du FN à verser au président de SOS Racisme 2000 euros au titre des frais irrépétibles.

Après s'être retiré de la présidence de SOS Racisme en 2012, il revient à la tête de l'association le 16 juin 2014[14].

Dominique Sopo, le 18 octobre 2020, lors du rassemblement en hommage Ă  Samuel Paty, place de la RĂ©publique Ă  Paris.

Poursuites judiciaires

Affaire en cours

En 2020, il déclare sur Twitter que la comparaison entre le haut-fonctionnaire d'origine égyptienne Jean Messiha et un chameau est insultante pour les chameaux[15] - [16]. La députée Laetitia Avia de La République en marche « aime » le message de Dominique Sopo[17]. Marine Le Pen et des cadres du RN condamnent ce tweet qu'ils jugent raciste, Julien Aubert des Républicains juge que les propos sont « gravissimes »[17]. Libération considère en revanche que cette comparaison relayée par Dominique Sopo n'aurait par exemple rien à voir avec « celles qui faisaient de Christiane Taubira une guenon », mais qu'il s'agirait « tout simplement d’une (basse) attaque sur le physique, inutilement blessante mais pas raciste pour autant »[18]. Jean-Michel Aphatie estime que si Dominique Sopo n'est pas renvoyé, SOS Racisme devra expliquer le sens donné au mot racisme. Éric Naulleau se demande s'ils n'ont pas tous décidé d'aider le RN à parvenir au pouvoir[19].

Pour ces propos sur Jean Messiha, Dominique Sopo est mis en examen en pour « injure publique envers un particulier, à raison de son origine ou de son appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée »[20]. Il est renvoyé en correctionnelle pour les mêmes faits en février 2022[21].

Publications

  • SOS Antiracisme, 2005 Dominique Sopo s'en prend en termes vifs Ă  ce qu'il prĂ©sente comme les dĂ©rives de l'antiracisme. Il Ă©crit au sujet de l'islamisme : « Pour cela, les islamistes savaient pouvoir compter en Europe sur un alliĂ© de poids : la mauvaise conscience post-coloniale. Le discours antiraciste fut alors dĂ©voyĂ© en prenant en compte cet Ă©lĂ©ment majeur. Pour Ă©chapper Ă  toutes critiques de leurs visĂ©es rĂ©actionnaires et de leurs stratĂ©gies d’influence, ces extrĂ©mistes entreprirent, en dĂ©naturant profondĂ©ment la philosophie et les mots de l’antiracisme, de dĂ©noncer une “islamophobie” dont la moindre critique Ă  leur Ă©gard aurait Ă©tĂ© le signe[22]. »
  • La Grande Peur des belles âmes, Grasset, 2014

Notes et références

  1. « Dominique Sopo », sur huffingtonpost.fr (consulté le ).
  2. « La petite main », Charlotte Rotman, Libération, 1er juillet 2003.
  3. « Scission au sein de SOS Racisme », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Les caricatures de Mahomet mènent "Charlie Hebdo" devant la justice », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  5. « Charlie Hebdo jugé ce mercredi pour les caricatures de Mahomet », sur L'Obs, (consulté le ).
  6. « TOUCHE PAS A MON ADN », sur Observatoire de la démocratie, (consulté le ).
  7. Laurent Joffrin, « Touche pas à mon ADN - Front républicain », sur touchepasamonadn.blogs.liberation.fr, (consulté le ).
  8. Robert Boure et Franck Bousquet, « La construction polyphonique des pétitions en ligne », Questions de communication,‎ , p. 293-316 (ISSN 1633-5961, DOI 10.4000/questionsdecommunication.2120, lire en ligne, consulté le ).
  9. « Affiche éclectique contre les tests ADN au Zénith à Paris », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Un simple rappel à la loi pour Julien Dray », Libération, 18 décembre 2009.
  11. « Marine Le Pen fait condamner SOS Racisme », Le Figaro, 12 juin 2014.
  12. « La cour d'appel a jugé que Dominique Sopo disposait d'une "base factuelle suffisante" pour "mettre en cause" Marine Le Pen dans les termes dans lesquels il l'a fait «en raison de sa participation» à ce bal. » « Marine Le Pen au "bal antisémite" : le président de SOS Racisme relaxé en appel », Le Parisien, 14 janvier 2016.
  13. « Marine Le Pen à un "bal antisémite". La présidente du FN déboutée », ouest-france.fr, 14 mars 2017.
  14. Dominique Sopo de retour à la tête de SOS Racisme, Libération, 16 juin 2014.
  15. Jonathan Bouchet-Petersen, « Messiha un chameau, Sopo un raciste ? Minute papillon », sur liberation.fr,
  16. « Le président de SOS Racisme défend le racisme de Bellatar à l’encontre de Jean Messiha », sur valeursactuelles.com,
  17. SOS Racisme accusé d'être raciste par le Rassemblement national, lepoint.fr, 23 février 2020
  18. https://www.liberation.fr/france/2020/02/23/messiha-un-chameau-sopo-un-raciste-minute-papillons_1779330 Messiha un chameau, Sopo un raciste ? Minute papillon, liberation.fr, 23 février 2020
  19. « Jean Messiha traité de chameau : SOS Racisme accusé de racisme », sur lefigaro.fr,
  20. « Le président de SOS Racisme Dominique Sopo mis en examen pour injure publique envers Jean Messiha », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  21. « Le patron de SOS Racisme renvoyé en correctionnelle pour injure raciste envers Jean Messiha », sur Valeurs actuelles, (consulté le )
  22. Dominique Sopo, SOS Antiracisme, éditions Denoël, 2005, p. 78.

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