Salman Rushdie
Sir Ahmed Salman Rushdie (prononcĂ© : /sĂŠl.ËmÉËn ËÉčÊÊ.di/ ; en ourdou : ŰłÙÙ Ű§Ù Ű±ŰŽŰŻÛ), nĂ© le Ă Bombay, est un Ă©crivain amĂ©ricano-britannique d'origine indienne. Son style narratif, mĂȘlant mythe et fantaisie avec la vie rĂ©elle, a Ă©tĂ© qualifiĂ© de rĂ©alisme magique.
Knight Bachelor |
---|
Naissance | |
---|---|
Nom court |
Salman Rushdie |
Nationalités |
britannique (depuis ) américaine (depuis ) |
Formation | |
Activités | |
Période d'activité |
depuis |
PĂšre |
Anis Ahmed Rushdie (d) |
Conjoints |
Clarissa Luard (d) (de Ă ) Marianne Wiggins (de Ă ) Elizabeth West (d) (de Ă ) Padma Lakshmi (de Ă ) |
Enfants |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de |
Royal Society of Literature PEN American Center (en) Académie américaine des arts et des sciences |
Mouvement | |
Genre artistique | |
Influencé par | |
Site web | |
Distinction |
Prix Booker (1981) Prix de l'Ătat autrichien pour la littĂ©rature europĂ©enne (1992) Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres |
Archives conservées par |
|
Objet en 1989 d'une fatwa de l'ayatollah Rouhollah Khomeini à la suite de la publication d'une narration fictionnelle, son roman intitulé Les Versets sataniques, il est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d'expression et contre l'obscurantisme religieux, principalement dans les médias occidentaux.
Depuis la publication de cette fatwa, exigeant sa mise Ă mort, il fait l'objet d'une protection policiĂšre renforcĂ©e et utilise des pseudonymes. Cette protection est rĂ©duite au fil des ans, jusqu'au retrait de ses gardes du corps. Le , il est poignardĂ© et griĂšvement blessĂ© aux Ătats-Unis. L'agression lui laisse des sĂ©quelles mais il continue Ă Ă©crire.
Biographie
Jeunesse
Salman Rushdie naĂźt en 1947 Ă Bombay dans une famille musulmane laĂŻque de la bourgeoisie[2].
Issu d'un milieu aisĂ©[3], il quitte son pays Ă l'Ăąge de 13 ans pour vivre au Royaume-Uni. Il y Ă©tudie Ă la Rugby School puis Ă King's College, Cambridge. Il travaille un temps comme publicitaire chez Ogilvy & Mather. Sa langue maternelle est l'ourdou, mais la majeure partie de son Ćuvre est Ă©crite en anglais.
CarriĂšre d'Ă©crivain
Sa carriÚre d'écrivain débute avec Grimus, un conte fantastique, en partie de science-fiction, qui passe inaperçu de la critique littéraire.
En 1981, il accÚde à la notoriété avec Les Enfants de minuit (Midnight's Children) pour lequel il est récompensé du James Tait Black Memorial Prize et le Booker Prize[4]. Les Enfants de minuit a plus tard été désigné comme le meilleur roman ayant reçu le prix Booker au cours des vingt-cinq puis des quarante derniÚres années.
En 1983, il est choisi par la revue littéraire Granta pour figurer dans son premier numéro consacré aux « meilleurs jeunes romanciers britanniques », avec Ian McEwan, Martin Amis, Kazuo Ishiguro et Graham Swift[5].
AprÚs ce succÚs, Rushdie écrit un roman, La Honte (Shame), dans lequel il décrit l'agitation politique au Pakistan et dont les personnages sont inspirés de Zulfikar Ali Bhutto et du général Muhammad Zia-ul-Haq.
En 1988, la publication des Versets sataniques soulĂšve une vague d'indignation dans le monde musulman[6]. Le , lâayatollah Rouhollah Khomeini Ă©met une fatwa rĂ©clamant lâexĂ©cution de Rushdie[4].
En , à la suite d'une vague d'assassinats d'écrivains en Algérie, il fait partie des fondateurs du Parlement international des écrivains (International Parliament of Writers), une organisation consacrée à la protection de la liberté d'expression des écrivains dans le monde. L'organisation est dissoute en 2003 et remplacée par l'International Cities of Refuge (ICORN).
Depuis 2000, il vit principalement à New York, non loin d'Union Square. Il a acquis la nationalité américaine[7].
Tentative de meurtre en 2022
Il ne se sent plus menacĂ© et vit sans garde du corps[8]. Le 12 aoĂ»t 2022, il est poignardĂ© alors qu'il s'apprĂȘte Ă donner une confĂ©rence Ă Chautauqua et est Ă©vacuĂ© vers un hĂŽpital[9]. HospitalisĂ© pendant six semaines, il se rĂ©tablit ensuite progressivement[10] mais il perd l'usage d'une main et d'un Ćil[11]. Il poursuit cependant son activitĂ© et apparaĂźt en public au congrĂšs littĂ©raire de l'ONG en faveur de la libertĂ© d'expression PEN America (en) le [11].
Mariages
Salman Rushdie s'est marié quatre fois. La premiÚre fois avec Clarissa Luard, enseignante en littérature, de 1976 à 1987 ; ils ont un fils, Zafar, né en 1979[12]. Il se remarie en 1988 avec la romanciÚre américaine Marianne Wiggins et divorce en 1993[13] - [14]. En 1997, il épouse Elizabeth West, une éditrice et auteure britannique. Ils ont un fils, Milan, né en 1997[15] - [16]. En 2004, il se remarie avec l'actrice et mannequin indienne Padma Lakshmi, dont il divorce en 2007[17].
Il a décrit ses relations avec ses trois derniÚres épouses dans son récit autobiographique Joseph Anton : une autobiographie.
Santé
En 1999, il subit une intervention chirurgicale pour traiter un ptosis invalidant, entraßnant des difficultés croissantes à garder les yeux ouverts. Il déclare à ce sujet sur la chaßne CNN : « Si je n'avais pas été opéré, je n'aurais plus du tout été capable d'ouvrir les yeux d'ici quelques années[18]. »
Prises de position
Salman Rushdie a soutenu les sandinistes du Nicaragua et a rejoint le groupe d'écrivains de Harold Pinter opposé à Margaret Thatcher, s'engageant également contre le racisme[5].
Salman Rushdie s'oppose au projet du gouvernement britannique d'introduire en droit le crime de haine raciale et religieuse, ce qu'il a exposé dans sa contribution La libre expression n'est pas une offense, un recueil d'essais publié par Penguin en .
En , il figure parmi les signataires[19] de la pétition en soutien à Roman Polanski lancée au lendemain de l'arrestation du cinéaste en Suisse[20].
Dans une interview publiée le par Le Nouvel Observateur, il déclare :
« Il faut arrĂȘter l'aveuglement stupide face au djihadisme qui consiste Ă dire que cela n'a rien Ă voir avec l'islam[21] - [22]. »
L'affaire des Versets sataniques
La publication des Versets sataniques en dĂ©clenche immĂ©diatement une vive rĂ©action dans la communautĂ© musulmane en raison de sa description jugĂ©e irrĂ©vĂ©rencieuse du prophĂšte de l'islam Mahomet. Le livre dĂ©crit un prophĂšte de Dieu nommĂ© « Mahound » qui mĂ©lange des « vers sataniques avec le divin ». LâInde bannit le livre dĂšs le , imitĂ©e par lâAfrique du Sud le , puis par le Pakistan, lâArabie saoudite, lâĂgypte, la Somalie, le Bangladesh, le Soudan, la Tunisie, la Malaisie, lâIndonĂ©sie et le Qatar les semaines suivantes. Le , le roman est l'objet dâun autodafĂ© Ă Bradford au Royaume-Uni. Le , cinq personnes sont tuĂ©es par la police pendant une manifestation contre l'ouvrage Ă Islamabad (la capitale du Pakistan).
Le , une fatwa rĂ©clamant lâexĂ©cution de Rushdie est Ă©mise sur Radio TĂ©hĂ©ran par lâayatollah Rouhollah Khomeini, guide de la rĂ©volution de lâIran, dĂ©nonçant le livre comme « blasphĂ©matoire » envers lâislam[4]. Comme le roman suggĂšre que Rushdie ne croit plus en lâislam, Khomeini le condamne aussi pour apostasie, ce qui, selon l'interprĂ©tation actuelle majoritaire d'un hadith[23], est passible de mort. Khomeini prĂ©cise que câest dĂ©sormais la responsabilitĂ© de tout musulman dâexĂ©cuter Rushdie et ses Ă©diteurs[24] :
« Au nom de Dieu tout puissant. Il n'y a qu'un Dieu Ă qui nous retournerons tous. Je veux informer tous les musulmans que l'auteur du livre intitulĂ© Les Versets sataniques, qui a Ă©tĂ© Ă©crit, imprimĂ© et publiĂ© en opposition Ă l'Islam, au prophĂšte et au Coran, aussi bien que tous ceux qui, impliquĂ©s dans sa publication, ont connaissance de son contenu, ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă mort. J'appelle tous les musulmans zĂ©lĂ©s Ă les exĂ©cuter rapidement, oĂč qu'ils les trouvent, afin que personne n'insulte les saintetĂ©s islamiques. Celui qui sera tuĂ© sur son chemin sera considĂ©rĂ© comme un martyr. C'est la volontĂ© de Dieu. De plus, quiconque approchera l'auteur du livre, sans avoir le pouvoir de l'exĂ©cuter, devra le traduire devant le peuple afin qu'il soit puni pour ses actions. Que Dieu vous bĂ©nisse tous. »
â Rouhollah Musavi Khomeini
à la suite de cette déclaration, une récompense est offerte pour la mort de Rushdie, qui est contraint de vivre dÚs lors sous une protection financée par les autorités britanniques.
En France, Salman Rushdie est notamment pris Ă partie par Jacques Chirac, Ă l'Ă©poque maire de Paris, qui dĂ©clare le concernant qu'il n'a « aucune estime pour lui ni pour les gens qui utilisent le blasphĂšme pour se faire de l'argent, comme ce fumiste â je pĂšse mes mots â qui s'appelle Scorsese, l'auteur d'un navet, La DerniĂšre Tentation du Christ. Quand on dĂ©chaĂźne l'irrationnel, il ne faut pas s'Ă©tonner de la suite des choses. Je ne rĂ©clame pas la censure, mais le viol des consciences est inadmissible[25]. »
Le 1989, cinq personnes sont tuĂ©es par la police lors d'une manifestation devant le consulat britannique Ă Bombay. Plusieurs autres personnes sont mortes en Ăgypte et ailleurs. Des communautĂ©s musulmanes organisent des autodafĂ©s publics. Des violences sont commises Ă travers le monde :
- Le 28 fĂ©vrier 1989[26], attentats contre des librairies Ă lâuniversitĂ© de Californie Ă Berkeley qui proposait le roman et contre les bureaux de Riverdale Press, un hebdomadaire du Bronx, en rĂ©ponse Ă un Ă©ditorial qui dĂ©fendait le droit de lire le livre.
- Le , le traducteur japonais de Rushdie Hitoshi Igarashi est poignardĂ© Ă mort[27] Ă l'universitĂ© de Tsukuba, province d'Ibaraki, oĂč il enseignait ; son traducteur italien, Ettore Capriolo (it), a Ă©tĂ© poignardĂ© Ă Milan quelques jours plus tĂŽt.
- En , il fait sa premiĂšre apparition publique depuis la fatwa lancĂ©e contre lui, Ă Helsinki, dans le cadre de lâassemblĂ©e annuelle du Conseil nordique, au cĂŽtĂ© de Bernard-Henri LĂ©vy, qui lui cĂ©dera son temps de parole[28].
- En 1993, à Oslo, l'éditeur norvégien de Rushdie, William Nygaard, survit de justesse à plusieurs coups de feu.
- Le , trente-sept personnes sont tuées lorsque leur hÎtel à Sivas en Turquie est incendié par des manifestants contre Aziz Nesin, le traducteur turc de Rushdie[27].
- Deux ecclésiastiques, saoudien et tunisien, qui avaient dénoncé la fatwa sont abattus à Bruxelles[5] en 1989[29].
Le musicien pop Cat Stevens â converti Ă l'islam depuis 1977 et ayant pris le nom de Yussuf Islam â dĂ©clara ĂȘtre lui-mĂȘme opposĂ© aux Ă©crits de l'Ă©crivain et ne montrer aucune opposition Ă la fatwa. La controverse soulevĂ©e par cette dĂ©claration le poussa Ă prĂ©ciser dans un communiquĂ© qu'il n'encourageait pas personnellement l'application de la fatwa appelant Ă l'assassinat de Rushdie.
AprĂšs la mort de Khomeini en 1989, Rushdie a publiĂ© un essai en 1990, De bonne foi, en signe dâapaisement et a publiĂ© des excuses dans lesquelles il a rĂ©affirmĂ© son respect pour lâislam.
Le , le gouvernement iranien annonce officiellement son renoncement Ă accomplir la fatwa, mais dĂ©clare qu'elle ne pouvait ĂȘtre annulĂ©e selon la loi islamique[30]. MĂȘme si la menace de mort qui pĂšse sur lui n'est pas pour autant relevĂ©e, Rushdie abandonne alors son nom d'emprunt Joseph Anton[31].
L'ayatollah Hassan Saneii, Ă la tĂȘte de la fondation du 15 de Khordad (bonyad-e punzdah-e khordad, soumise Ă l'autoritĂ© du guide de la rĂ©volution de l'Iran), lance rĂ©guliĂšrement des annonces de primes pour la mort de Rushdie. Ainsi, dĂ©clare-t-il en 2003 qu'il augmentait la rĂ©compense de 2,8 millions de dollars US Ă 3 millions de dollars US[30]. Le mĂȘme groupe dĂ©clare le par communiquĂ© de presse : « La fatwa de l'imam Khomeiny Ă propos de l'apostasie de Salman Rushdie restera en vigueur Ă©ternellement ».
En , il porte la récompense pour le meurtre de Salman Rushdie à 3,3 millions de dollars US[32].
En , Salman Rushdie est titrĂ© chevalier par la reine du Royaume-Uni, Ălisabeth II. Cette distinction provoque la colĂšre du Pakistan. Une rĂ©solution est votĂ©e par le parlement pakistanais exigeant le retrait de ce titre. Le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Ijaz Ul-Haq, estime que cette dĂ©coration pourrait justifier des attentats-suicide. Ces protestations officielles sont accompagnĂ©es de manifestations au Pakistan oĂč des effigies de la reine Ălisabeth II et de Salman Rushdie sont brĂ»lĂ©es. L'Iran condamne Ă©galement cette distinction et des voix politiques et religieuses rappellent que la fatwa contre l'Ă©crivain est toujours en vigueur. D'autres rĂ©actions ont eu lieu en Ăgypte, en Malaisie, en Afghanistan et en Inde.
RĂ©actions
L'attaque contre la liberté de l'artiste d'une part, et contre la liberté d'expression d'autre part, suscitent une émotion considérable dans le monde, dans les pays laïcs en particulier, et nombre de personnalités et d'auteurs, tels que Milan Kundera[33], prennent la défense de l'écrivain et du libre-penseur.
International Gorillay
En 1990, peu aprÚs la parution des Versets sataniques, sort un film pakistanais intitulé International Guerillas (en version originale International Gorillay), dans lequel Rushdie est dépeint comme un comploteur désireux de causer la chute du Pakistan en ouvrant une chaßne de casinos et de boßtes de nuit dans le pays. Le film obtient une certaine popularité auprÚs des spectateurs pakistanais, et il « présente Rushdie comme une sorte de Rambo poursuivi par quatre guerilleros pakistanais »[34].
La British Board of Film Classification refuse de dĂ©livrer au film un certificat (pour cause de « diffamation criminelle »)[35], entraĂźnant de fait son interdiction en Grande-Bretagne. Cependant, l'interdiction est levĂ©e deux mois plus tard lorsque Rushdie Ă©crit lui-mĂȘme Ă l'organisme, dĂ©clarant que bien qu'il pense que le film soit « une bĂȘtise incompĂ©tente et fausse », il ne porterait pas plainte si celui-ci sortait[35]. Plus tard, il dĂ©clare que « si le film avait Ă©tĂ© interdit, il serait devenu la derniĂšre vidĂ©o Ă la mode en ville : tout le monde l'aurait vu[35] ». Bien que le film ait Ă©tĂ© un succĂšs au Pakistan, il passe inaperçu en Occident[35]. Rushdie dĂ©clare qu'une partie du film est rĂ©ellement comique, celle oĂč son personnage torture un combattant pakistanais en lui lisant des extraits des Versets sataniques.
Tentative d'assassinat
Le vendredi , alors quâil sâapprĂȘte Ă prendre la parole lors dâune confĂ©rence dans la ville de Chautauqua (Ătat de New York), aux Ătats-Unis, Salman Rushdie est soudainement agressĂ© et poignardĂ© d'au moins 15 coups de couteau au cou et Ă l'abdomen[36]. L'agresseur est maĂźtrisĂ© par des membres de l'assistance et Rushdie reçoit les premiers soins d'urgence de la part d'une mĂ©decin prĂ©sente dans la salle[37] - [38].
Rushdie est transportĂ© en hĂ©licoptĂšre vers un hĂŽpital d'ĂriĂ©, oĂč il est opĂ©rĂ© en urgence, selon son agent Andrew Wylie, qui prĂ©cise d'abord au New York Times que lâĂ©crivain est placĂ© sous respirateur artificiel et quâil pourrait perdre un Ćil. Son foie est Ă©galement endommagĂ©. Cependant, le samedi 13, l'Ă©crivain peut parler Ă ses proches et est dĂ©branchĂ© du respirateur[39].
Son agresseur, Hadi Matar, 24 ans, originaire de l'Ătat du New Jersey, est arrĂȘtĂ© par la police et placĂ© en dĂ©tention[40] - [41]. Chiite d'origine libanaise, il avait exprimĂ© sur Facebook son soutien aux Gardiens de la rĂ©volution islamique iranienne. Sa photo de profil affichait un portrait de l'ayatollah Khomeiny[42]. C'est un soutien du Hezbollah[43]. Dans un bref communiquĂ©, le parti de Dieu se refuse Ă tout commentaire[43]. Hadi Matar utilise un faux permis de conduire au nom de Hassan Moghniah[44], en hommage au terroriste du Hezbollah Imad Moughniyah[45]. Des photos du gĂ©nĂ©ral Qassem Soleimani sont retrouvĂ©es dans son application de messagerie instantanĂ©e[45]. Hadi Matar est inculpĂ© de « tentative de meurtre et agression » par le tribunal de Chautauqua. Il plaide non coupable[46].
La plupart des dirigeants, dans le monde entier, condamnent l'agression. Dans certains pays musulmans, l'attentat est saluĂ© par des extrĂ©mistes[47]. Le 15 aoĂ»t 2022, Nasser Kanani, porte-parole du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres iranien, nie tout lien avec le suspect : « Dans cette attaque, seuls Salman Rushdie et ses partisans mĂ©riteraient dâĂȘtre blĂąmĂ©s et mĂȘme condamnĂ©s[46]. » Le quotidien Kayhan, journal officiel du chef de lâĂtat iranien, Ă©crit : « Bravo Ă cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaquĂ© lâapostat et le vicieux Salman Rushdie[48]. »
D'aprÚs le média indien Firstpost, l'ancien Premier ministre du Pakistan Imran Khan considÚre que si la colÚre du monde musulman/islamique à l'égard d'un roman controversé peut se comprendre, la tentative de meurtre est injustifiable[49].
En octobre 2022, son agent, Andrew Wylie, prĂ©cise que Salman Rushdie a survĂ©cu Ă l'attentat mais a perdu l'usage d'une main et d'un Ćil Ă la suite de l'attaque[50] - [51] ; il souffre en plus d'un syndrome post-traumatique. Un nouveau roman intitulĂ© Victory city est publiĂ© en fĂ©vrier 2023[52].
Ćuvre
Romans
- Grimus, J.C. LattĂšs, 1977 ((en) Grimus, 1975), science-fiction
- Les Enfants de minuit ((en) Midnight's Children, 1981)
- La Honte ((en) Shame, 1983)
- Les Versets sataniques ((en) The Satanic Verses, 1988)
- Le Dernier Soupir du Maure ((en) The Moor's Last Sigh, 1995)
- La Terre sous ses pieds, Plon, 1999 ((en) The Ground Beneath Her Feet, 1999)
- Furie ((en) Fury, 2001)
- Shalimar le Clown ((en) Shalimar the Clown, 2005)
- L'Enchanteresse de Florence, Plon ((en) The Enchantress of Florence, 2008)
- Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits, Actes Sud, 2016 ((en) Two Years Eight Months and Twenty-Eight Nights, 2015)
- La Maison Golden, Actes Sud, 2018 ((en) The Golden House, Random House, 2017) (ISBN 978-2-330-10891-5)
- Quichotte, Actes Sud, 2020 ((en) Quichotte, Random House, 2019), trad. GĂ©rard Meudal (ISBN 978-2-330-13942-1)
- (en) Victory City, Random House, 2023
Essais
- Le Sourire du Jaguar ((en) The Jaguar Smile: A Nicaraguan Journey, 1987)
- Patries imaginaires ((en) Imaginary Homelands: Essays and Criticism, 1981-1991, 1992)
- Franchissez la ligne ((en) Step Across This Line: Collected Nonfiction 1992-2002, 2002)
- Langages de vérité : Essais 2003-2020, Actes Sud, 2022, trad. Gérard Meudal, 432 p. (ISBN 978-2-330-17258-9)
Autobiographie
- Joseph Anton : une autobiographie, Plon ((en) Joseph Anton, 2012) (ISBN 2-259-21485-1)
Analyse de l'Ćuvre
Rushdie est trĂšs influencĂ© par la littĂ©rature moderne. Les Enfants de minuit emprunte des thĂšmes du roman Le Tambour de GĂŒnter Grass, dont Rushdie dĂ©clare qu'il a inspirĂ© sa volontĂ© de devenir Ă©crivain. Le roman Les Versets sataniques est aussi clairement influencĂ© par le roman russe Le MaĂźtre et Marguerite de MikhaĂŻl Boulgakov.
L'Inde et le Pakistan sont les thĂšmes respectivement des Enfants de minuit et de La Honte. Dans ses Ćuvres suivantes, Rushdie s'est tournĂ© vers le monde occidental avec Le Dernier Soupir du Maure (The Moor's Last Sigh), explorant les liens culturels et commerciaux entre l'Inde et la pĂ©ninsule IbĂ©rique, et La Terre sous ses pieds (en) (The Ground Beneath Her Feet), Ćuvre dans laquelle est dĂ©crite l'influence du rock 'n' roll amĂ©ricain sur l'Inde.
Filmographie
En tant qu'acteur
- Le Journal de Bridget Jones de Sharon Maguire (2001) : Hugh Grant et Renée Zellweger lui demandent la direction des toilettes.
- Peter's Friends de Kenneth Branagh (1992) : il signe une copie de son roman controversé, Les Versets sataniques ; trÚs brÚve, cette apparition peut passer inaperçue.
- Une histoire de famille de Helen Hunt (2008) : le docteur Masani.
- Curb your enthusiasm (saison 9, Ă©pisode 3)
En tant que scénariste
- 1993 : Jackanory, série TV
- 2012 : Der goldene Zweig de Matthias Zucker, court-métrage
- 2012 : Midnight's Children de Deepa Mehta Prix du meilleur scĂ©nario aux prix Ăcrans canadiens de 2013.
En tant que producteur
- 2012 : Midnight's Children de Deepa Mehta
Distinctions
Salman Rushdie a reçu de nombreuses distinctions dont le prix littéraire de l'Union européenne.
Prix
- 1981 : Prix James Tait Black
- 1981 : Prix Booker pour Les Enfants de minuit
- 1985 : Prix du Meilleur Livre Ă©tranger pour La Honte
- 1988 : Prix Costa pour Les Versets sataniques
- 1992 : Tucholskypriset (sv)
- 1992 : Prix de l'Ătat autrichien pour la littĂ©rature europĂ©enne
- 1992 : Prix Mythopoeic pour Haroun et la mer des histoires (en)
- 1995 : Prix Costa pour Le Dernier Soupir du Maure
- 1996 : British Book Awards (en) dans la catégorie Auteur britannique de l'année
- 1996 : Prix Aristeion (en) dans la catégorie prix littéraire européen
- 2005 : Vodafone Crossword Book Award pour Shalimar le Clown
- 2007 : Cultural Humanism Award de l'Université Harvard[53]
- 2008 : Prix The Best of the Booker (en) (prix du meilleur Booker Prize)
- 2008 : James Joyce Award (en)[54]
- 2009 : St. Louis Literary Award (en)
- 2009 : National Arts Awards (en) pour sa grande contribution dans le domaine des Arts
- 2010 : Common Wealth Award of Distinguished Service (en) dans la catégorie littérature
- 2010 : Golden PEN Award (en)
- 2014 : PEN Pinter Prize (en)[55]
- 2014 : Hans Christian Andersen Literature Award (en)
- 2015 : MĂ©daille d'or du CĂrculo de Bellas Artes (es)
- 2015 : Prix Norman Mailer (en)[56]
Nominations
- 1997 : Prix James Tiptree, Jr. pour The Firebird's Nest dans The New Yorker
- 2005 : Prix Costa pour Shalimar le Clown
- 2007 : International IMPAC Dublin Literary Award pour Shalimar le Clown
Honneurs
- Docteur honoris causa de l'université de LiÚge le [57]
- Docteur honoris causa de l'Université Chapman
- Professeur honoraire au Massachusetts Institute of Technology
- Knight Bachelor, anobli par la reine Ălisabeth II le
- Membre de la Royal Society of Literature
- Président du PEN American Center
DĂ©corations
Notes et références
- « http://pid.emory.edu/ark:/25593/8zv36 »
- « Rushdie Salman », sur universalis.fr (consulté le ).
- Salman Rushdie est l'un des quatre enfants d'Anis Rushdie, un juriste devenu homme d'affaires, et de son Ă©pouse Negin Bhatt, une enseignante, originaires du Cachemire.
- Josyane Savigneau, « FĂ©vrier 1989 : Salman Rushdie condamnĂ© Ă mort », Le Monde.fr,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Paul Ălie, « "Nous sommes tous Salman Rushdie" », Vanity Fair n°18, dĂ©cembre 2014, pages 140-151 et 190-191.
- « Les Versets sataniques, le âblasphĂšmeâ de Rushdie », FIGARO,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en-US) « Salman Rushdie », LA TIMES,â 2017-09-2014 (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Salman Rushdie sans garde du corps. rencontre a New York quand lâĂ©crivain, enfin, ne se sentait plus menacé⊠», Le Monde Magazine, juin 2004.
- « L'auteur Salman Rushdie attaqué sur scÚne », sur La Presse, (consulté le ).
- « Ătats-Unis. Salman Rushdie âsur la voie du rĂ©tablissementâ, mais âce sera longâ prĂ©vient son agent », sur Courrier international, (consultĂ© le )
- (en-GB) Sarah Shaffi, « Salman Rushdie makes first public appearance since attack, praising âheroesâ who saved him », The Guardian,â (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consultĂ© le )
- Notice nécrologique de Clarissa Luard, sur theguardian.com, 10 novembre 1999, consulté le 15 août 2022.
- « Rushdie Wiggins' Uncommon Bond », sur washingtonpost.com, 7 mars 1989, consulté le 15 août 2022.
- « Rushdie Granted Divorce From American Wife », sur latimes.com, 3 mars 1993, consulté le 15 août 2022.
- « Salman Rushdie: âI am stupidly optimistic â it got me through those bad yearsâ », sur irishtimes.com, 21 mai 2021, consultĂ© le 15 aoĂ»t 2022.
- « "You saw an illusion and you destroyed your family for it" », sur smh.com.au, 22 septembre 2012, consulté le 15 août 2022.
- « Padma Lakshmi dishes out details of her sexually demanding marriage to Salman Rushdie, tragic loss of her IMG CEO lover and a bitter custody battle in memoir », sur nydailynews.com, 5 mars 2016, consulté le 15 août 2022.
- « If I hadn't had an operation, in a couple of years from now I wouldn't have been able to open my eyes at all »
(en) CNN, « Rushdie: New book out from under shadow of fatwa », sur cnn.com, (consulté le ). - Avec Isabelle Adjani, Paul Auster, Isabelle Huppert, Milan Kundera, Mathilde Seigner, Jean-Pierre Thiollet, DaniÚle Thompson et Henri Tisot.
- Polanski : la pétition - La RÚgle du jeu.
- Sara Daniel, « Salman Rushdie sur l'islamisme : "Il faut arrĂȘter cet aveuglement stupide" », Le Nouvel Observateur, 8 juin 2017, en ligne.
- Thomas Romanacce, « Salman Rushdie s'inquiĂšte de âl'aveuglement stupideâ de l'Occident face au djihadisme », Le Figaro, 8 juin 2017, en ligne.
- Cette fatwa repose sur un hadith faible dont l'authenticitĂ© est remise en cause car il est de la catĂ©gorie ŰŁŰŰŻ, ahad (hadith isolĂ©) et son unique rapporteur, Abdullah ibn Abbas, n'a que treize ans Ă la mort de Mahomet. Cf (en) Mohamed Charfi, Islam and Liberty, Zed Books, , p. 49.
- « 1989: Ayatollah sentences author to death », sur news.bbc.co.uk (consulté le ).
- « L'affaire des "Versets sataniques" M. Chirac renvoie dos Ă dos les auteurs d'appels au meurtre et Salman Rushdie », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « L'affaire des "Versets sataniques" Attentats contre deux librairies et un hebdomadaire aux Etats-Unis » , sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Iran : 30 ans aprĂšs, la fatwa contre Salman Rushdie toujours dâactualitĂ© », Les Ăchos,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « En octobre 1992 : BHL rencontrait Salman Rushdie pour la premiÚre fois », sur bernard-henri-levy.com, .
- « Le double meurtre de la mosquée de Bruxelles Des désaccords étaient apparus au sein de la communauté musulmane sur " les Versets sataniques " » , sur lemonde.fr, (consulté le ).
- (en) James Hamilton, « Revived fatwa puts $3m bounty on Rushdie », Sunday Herald, 16/02/2003.
- (en) Alison Flood, « Salman Rushdie reveals details of fatwa memoir », sur theguardian.com, .
- « La prime iranienne pour tuer Salman Rushdie portée à 3,3 millions de dollars », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Le jour oĂč Panurge ne fera plus rire », revue LâInfini, Gallimard.
- (en) Joseph Bernard Tamney, The Resilience of Conservative Religion: The Case of Popular, Conservative Protestant Congregations, The Press Syndicate of the University of Cambridge, Cambridge, 2002.
- International Guerrillas and Criminal Libel, Screenonline.
- (en-US) Guillermo Altares, « Andrew Wylie, âThe Jackalâ of books: âAmazon is like ISIS; it takes no prisonersâ », sur EL PAĂS English Edition, (consultĂ© le )
- avec AFP, « LâĂ©crivain Salman Rushdie victime dâune attaque au couteau lors dâune confĂ©rence aux Ătats-Unis », sur Ouest-France.fr, (consultĂ© le ).
- « Ătats-Unis : l'Ă©tat de santĂ© de Salman Rushdie s'amĂ©liore », sur information.tv5monde.com, publiĂ© le 14 aoĂ»t 2022.
- Voir sur parismatch.com, le .
- « Menacé de mort depuis plusieurs années, Salman Rushdie poignardé prÚs de New York », sur France 24, (consulté le ).
- « Lâauteur britannique Salman Rushdie sous assistance respiratoire aprĂšs avoir Ă©tĂ© poignardĂ© lors dâune confĂ©rence dans lâEtat de New York », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Attaque contre Salman Rushdie : ce que l'on sait de Hadi Matar, son agresseur présumé », Le Figaro, (consulté le ).
- « Hezbollah official says group does not know anything about attack on Rushdie », sur Le Parisien.
- « Qui est Hadi Matar, l'homme d'origine libanaise qui a attaqué Rushdie ? », sur L'Orient Le Jour, .
- fr, « Ce que lâon sait sur Hadi Matar, lâagresseur prĂ©sumĂ© de Salman Rushdie », sur nouvelobs.com, publiĂ© le 13 aoĂ»t 2022.
- « Salman Rushdie attaquĂ© : lâIran dĂ©ment "catĂ©goriquement" tout lien avec lâagresseur », sur lemonde.fr, publiĂ© le 15 aoĂ»t 2022.
- « Salman Rushdie va un peu mieux aprÚs avoir été poignardé aux Etats-Unis », sur courrierinternational.com, publié le 15 août 2022.
- « "Bravo Ă cet homme merveilleux" : en Iran, lâassaillant de Salman Rushdie fĂ©licitĂ© », sur Le Parisien, .
- « Salman Rushdie attack was terrible, unjustifiable: Former Pakistan PM Imran Khan », sur firstpost.com.
- (en-US) Guillermo Altares, « Andrew Wylie, âThe Jackalâ of books: âAmazon is like ISIS; it takes no prisonersâ », sur EL PAĂS English Edition, (consultĂ© le ).
- « Salman Rushdie a perdu un Ćil et lâusage dâune main », sur huffingtonpost.fr, 23 octobre 2022.
- « Salman Rushdie : six mois aprÚs avoir été agressé à coups de couteau, l'écrivain poste une photo de lui avec un cache-oeil », sur CNEWS (consulté le ).
- (en) « HNN #18 : Salman Rushdie & Cultural Humanism - TheHumanist.com », sur TheHumanist.com, (consulté le ).
- Voir sur news.bbc.co.uk.
- (en) « Salman Rushdie to share PEN Pinter prize with Mazen Darwish », The Guardian,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) Rosemary Feitelberg, « Salman Rushdie to be Honored by Norman Mailer Center at Pratt Campus » , sur Women's Wear Daily, (consulté le ).
- Voir sur ulg.ac.be.
- Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.
Annexes
Bibliographie
- Raphaël Aubert, L'Affaire Rushdie : islam, identité et monde moderne, Paris, Le Cerf, coll. « Bref » (no 31), , 1re éd., 122 p. (ISBN 2-204-04193-9 et 978-2-204-04193-5, OCLC 23212754, BNF 36642081, lire en ligne)
- Damian Grant, Salman Rushdie romancier, traduit de lâanglais par Madeleine Descargues, Lille, Presses Universitaires du Septentrion, 2014, 221 p. (ISBN 978-2 7574-0793-6)
- Bernard-Henri Lévy, Avec Salman Rushdie : questions de principe six, Paris, Librairie générale française, coll. « Livre de Poche / Biblio essais » (no 4268), , 117 p. (ISBN 2-253-94268-5 et 978-2-253-94268-9, OCLC 421800619, BNF 37039365)
- Myriam Louviot, Poétique de l'hybridité dans les littératures postcoloniales, Université de Strasbourg, 2009, 3 vol., 948 p. (thÚse de Littérature comparée : nombreuses références + bibliographie p. 930-932)
- Catherine Pesso-Miquel, Salman Rushdie : lâĂ©criture transportĂ©e, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Couleurs Anglaises », 173 p. (ISBN 978-2867814303)
- Marc Porée et Alexis Massery, Salman Rushdie, Paris, Le Seuil, coll. « Contemporains » (no 20), , 221 p. (ISBN 2-02-021517-9 et 978-2-02-021517-6, OCLC 214990570, BNF 35844690)
Vidéo
- Dossier vidéo consacré à la fatwa à laquelle il est condamné, sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel (INA)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Ciné-Ressources
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (en) British Film Institute
- (de + en) Filmportal
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) Rotten Tomatoes
- Ressources relatives à la littérature :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- (en) MusicBrainz
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- (en) Metacritic
- Ressource relative Ă la vie publique :
- (en) C-SPAN
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Brockhaus
- Deutsche Biographie
- Enciclopedia italiana
- EnciclopĂ©dia ItaĂș Cultural
- L'Encyclopédie canadienne
- Gran EnciclopĂšdia Catalana
- Hrvatska Enciklopedija
- Nationalencyklopedin
- Munzinger
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
- Treccani
- Universalis
- VisuotinÄ lietuviĆł enciklopedija