Cinéma pakistanais
Le cinĂ©ma pakistanais, parfois appelĂ© Lollywood (mot-valise crĂ©Ă© en combinant le nom de la ville de « LĂąhore » (Ùۧ۩Ù۱) et celui d'un autre symbole de l'industrie cinĂ©matographique, en l'occurrence amĂ©ricaine : « Hollywood »), dĂ©signe la production cinĂ©matographique de la RĂ©publique islamique du Pakistan.
Histoire
DĂ©buts
Pendant les années 1930, les films réalisés à Lùhore étaient trÚs influencés par ceux faits à Hollywood, non seulement sur le plan du scénario et de la réalisation, mais aussi au niveau du jeu des acteurs, du maquillage et de la garde robe. Les personnages principaux ressemblaient à Douglas Fairbanks ou Errol Flynn. La principale raison de ce phénomÚne était que LahÎre essayait de se distinguer de la production de Bollywood de cette époque.
C'est ainsi que A.R. Kardar et M. Ismael lancĂšrent leur studio "United People's" sur la Ravi Road (route de Ravi), Ă LĂąhore. Parmi les acteurs engagĂ©s par leurs studios figurent Heera Laal, Gul Hameed, Nazeer et Ahmed Dean, et parmi les actrices Kaushalya Devi, Gulzaar et Mumtaaz. Comme on peut lire dans les documents de l'Ă©poque (1929), ils lancĂšrent diffĂ©rents projets en production, dont la plupart avait des titres en anglais comme Sweet Heart, The Prisoner, Masked Rider, The Golden Dagger, Passion Flower, The Sacred Flame, House Boat, Golden Temple, The Award, Paradise. Certains avaient tout de mĂȘme des titres en ourdou comme Lala Rukh, Kafir (Infidel), Khawaja Sira et Firdaus. Nombre de ces projets furent inachevĂ©s, car non seulement le cinĂ©ma muet Ă©tait en voie d'extinction, mais les industries cinĂ©matographiques de Bombay et de Calcutta menaçaient le marchĂ© avec leurs projets de films parlant. C'est bien Bombay qui remporta cette "course", avec leur premier film sonorisĂ© : Alam Ara en 1931.
à Lùhore, le pionnier des films parlant fut Hakeem Ram Parsaad, avec le film Heer Raanjha mettant en vedette M. Ismael, Rafiq Ghaznavi, Nazeer et l'actrice Anwari. Ce fut le dernier film réalisé par Kardar à Lùhore, puisqu'il partit ensuite à Calcutta puis à Bombay.
Années 1950
Le , le premier film pakistanais Teri Yaad fut projeté au cinéma Parbhat à Lùhore. Il mettait en scÚne les acteurs Asha Posley et Nasir Khan, le frÚre de Dilip Kumar. La musique était composée et orchestrée par Nath et le film produit par Dewan Sardari Lal et réalisé par Daud Chand.
Dans les années qui suivirent, les cinémas locaux diffusÚrent toute la production de Lùhore, et l'audience était au rendez-vous. Le , Do Ansoo (en) fut le premier film en ourdou à célébrer le jubilé d'argent (25 semaines à l'affiche). Il avait pour vedettes Santosh Kumar (en), Ajmal, Allauddin et l'étoile montante Sabiha Khanum qui avait joué dans quelques autres films les mois précédents. La musique était de Mubarak. Sheikh Lateef produisait le film pour les studios Naubahar Films, et il était réalisé par Anwar Kamal.
Le , Chanwey fit la une des journaux en tant que premier film pakistanais avoir été réalisé par une femme, madame Noor Jehan. Elle y était également actrice, avec Santosh Kumar, Jahangir et Ghulam Muhammad. La musique était de Feroz Nizami (sa seconde réalisation), et le film était produit par son époux Shaukat Hussain Rizvi pour leur propre studio Shahnoor Films. Le script avait été écrit par Imtiaz Ali Taj.
Un autre jalon significatif pour l'industrie du film de LĂąhore a Ă©tĂ© franchi le quand le film ourdou Sassi sortit en salle pour y rester plus de 50 semaines, et atteindre donc le jubilĂ© d'or comme on dit lĂ -bas. Ses vedettes Ă©taient Sabiha Khanum, Sudhir, Asha Posley, Nazar et Saleem Raza (Ă ne pas confondre avec le chanteur du mĂȘme nom). La musique Ă©tait de Chishti, la production par J. C. Anand pour le studio Ever Ready Productions, et le film Ă©tait rĂ©alisĂ© par Daud Chand, qui avait aussi rĂ©alisĂ© Teri Yaad.
Le , Umar Marvi (par les studios Fazlani Films) fut le premier film en sindhi (langue de la région du Sind, une province du Pakistan). Il mettait en scÚne Nighat Sultana, Fazlani et Charlie. La musique était de Ghulam Nabi Lateef, et le film produit par Fazlani et réalisé par Shaikh Hasan.
Le , le critique de cinéma Ilyas Rasheedi lança le premier festival des Nigar Awards pour récompenser les divers exploits cinématographiques de l'année.
Jago Hua Savera, sorti le , reçut un accueil froid au box-office malgré un script et des paroles de chansons du poÚte populaire Faiz Ahmed Faiz, ce qui causa une grande surprise puisque Faiz était réellement trÚs influent et respecté. La musique du film avait été composée par Timer Burnn, la production était de Noman Tasees pour la Century Films, et la réalisation de A. J. Kardar.
Années 1960
Pendant les années 1960, le réalisateur Munshi Dil et le producteur Agha G. A. Gull sortirent le premier film ourdou à introduire des chansons en couleur : Azra. Toutes les chansons du film furent des succÚs. Elles avaient été écrites par (Jan-e-Baharan) Neelo, Ijaz, Laila, M.Asmail et Naeem Hashmi.
Le réalisateur Dacca sortit à son tour Sangam, le premier long-métrage pakistanais entiÚrement en couleur, sur les écrans le . Il mettait en scÚne Rozi, Haroon, Samita et Khalil. Certains disent que c'est le film Mala qui fut le premier film en couleur et en cinemascope. Santosh Kumar et Sabiha Khanum furent les vedettes de Naila, l'un des premiers films en couleurs du Pakistan de l'Ouest. La musique était composée par Ataur Rahman et le film produit et mis en scÚne par Zaheer Rehan pour les studios Sunnay Circle presentation.
Le , les studios Kay Productions sortirent un film appelé Bombay Wallah, le seul film pakistanais à avoir le nom d'une ville indienne dans son titre. Le fait qu'il soit passé par le bureau de la censure en réussissant à garder ce titre fut une grande surprise à l'époque. On considéra à l'époque que les censeurs savaient se montrer raisonnables.
En 1962, un film sur le problĂšme palestinien, Shaheed connut un trĂšs rapide succĂšs, avec la star Aga Talish. Ă la mĂȘme Ă©poque en 1963, l'actrice populaire Mussarat Nazeer choqua le milieu de cinĂ©ma pakistanais et brisa le cĆur de nombreux fans en Ă©migrant au Canada aprĂšs avoir Ă©pousĂ© un mĂ©decin au sommet de sa carriĂšre. Son dernier film Bahadur resta inachevĂ©. Au mĂȘme moment, les dĂ©buts d'acteur de Syed Kamal connurent un succĂšs immĂ©diat.
En septembre 1965, aprĂšs la guerre entre l'Inde et le Pakistan, tous les films indiens furent bannis de la programmation des cinĂ©mas. Ce bannissement est d'ailleurs toujours en vigueur de nos jours, mĂȘme si les films indiens peuvent ĂȘtre diffusĂ©s Ă la tĂ©lĂ©vision ou achetĂ©s en vidĂ©os.
Pendant les annĂ©es 1960, Waheed Murad rejoint l'industrie cinĂ©matographique pakistanaise et devint rapidement le Marlon Brando et le Elvis Presley du Pakistan. En 1966, le film Armaan devint l'un des hits incontournables du cinĂ©ma pakistanais. C'est aussi le premier film Ă ĂȘtre restĂ© 75 semaines (jubilĂ© de platine) sur les Ă©crans.
L'acteur Nadeem (de son vrai nom Nazeer Beg), connut un succÚs immédiat avec son premier film Chakori en 1967. Ses maniÚres et son charisme particulier lui assurÚrent une brillante carriÚre. Ses collÚgues diront de lui qu'il était d'un professionnalisme rare dans cette industrie.
En 1967, Habib réalisa le premier film d'horreur pakistanais, Zinda Laash, qui reçut un trÚs bon accueil des critiques et du public. C'était aussi le premier film classé X du pays, avec Nadeem, Shabnam et Rehan Qavi.
Eastern Films Magazine (Le magazine des films orientaux) édité par Said Haroon, devint le plus populaire des magazines de cinéma au Pakistan. Sa période de plus grand succÚs correspondit à l'"ùge d'or du cinéma de Karachi". Au milieu des entrevues, des critiques de films et des rumeurs on trouvait une section "Questions & réponses" appelée "Yours Impishly," écrite par Asif Noorani inspiré du travail de I. S. Johar dans le magazine indien Filmfair.
Le , Neela Parbat le premier film réserbé aux adultes sort sur certains écrans. Son casting comprenait Mohamed Ali, Husna, Shahnawaz, Komal, Talish et Kamal Irani. Il a été produit et réalisé par Ahmad Basheer pour Film Utopia, et sa musique était de Piya Rang Qadir.
En octobre 1969, le producteur-scĂ©nariste-rĂ©alisateur Riaz Shahid offrit le montant des droits d'auteurs de Zarqa (sorti le 17 octobre) Ă l'organisation de guĂ©rilla palestinienne Al Fatah, dont les activitĂ©s Ă©taient dĂ©peintes dans le film. Le film offrait aussi une sĂ©quence oĂč l'actrice Neelo est forcĂ©e de danser contre sa volontĂ©, apparemment d'aprĂšs une histoire vraie qui lui arriva le . La chanson qui va avec cette chanson est le cĂ©lĂšbre poĂšme d'Habib Jalib "Neelo", inspirĂ© par cet incident : "Raqs zanjeer pehen ker bhi kiya jata hai..."
Années 1970
Le , Dosti devient le premier film pakistanais à rester plus de 100 semaines au box-office. On l'appela le film au jubilé de diamant. Il avait pour vedettes Ijaz Durrani, Shabnam, Husna, Rahman et Saqi. La musique était de A. Hameed, le film produit par Ijaz Durrani pour le studio Punjab Pictures, et le metteur en scÚne était Shareef Nayyar.
Les principaux talents rĂ©vĂ©lĂ©s dans les annĂ©es 1970 sont les rĂ©alisateurs Mushtaq Gazdar, Djamil Delhavi, Jawed Jabbar[1]. On demanda aux auteurs de Tehzeeb, sorti le , de modifier les paroles d'une chanson qui comportaient une rĂ©fĂ©rence Ă "Misr" (le mot ourdou pour l'Ăgypte) qui aurait risquĂ© de ternir les relations diplomatiques avec ce pays. La phrase "Laga hai misr ka bazaar, dekho" a donc Ă©tĂ© modifiĂ©e pour "Laga hai husn ka bazaar" lors de la sortie de la bande originale du film.
En 1976, le premier film Balochi, Hamalo Mah Gunj aurait dĂ» sortir sur les Ă©crans, mais il en fut empĂȘchĂ© car une Ă©meute Ă©clata Ă Quetta et la salle de cinĂ©ma oĂč il devait ĂȘtre projetĂ© fut incendiĂ©e.
Le film de Javed Jabbar, Beyond the Last Mountain, sorti le Ă©tait le premier film pakistanais en anglais (et il sembla probable qu'il fut aussi le dernier). Ce film et sa version en ourdou eurent un gros succĂšs au box office. On pouvait y voir Usman Peerzada, Zahoor Ahmad, Subhani Bayounus et Raja Jameel. La musique Ă©tait de Sohail Rana.
Aina, sur les Ă©crans Ă partir du , marqua une rupture symbolique entre les annĂ©es de libĂ©ralisme Bhutto et le rĂ©gime conservateur Zia. Il mettait en scĂšne Nadeem, Shabnam, Rehan et Qavi. AprĂšs plus de 400 semaines au box-office, on le retira des affiches du cinĂ©ma Scala de Karachi, oĂč il Ă©tait projetĂ© depuis plus de 4 ans. Ce fut certainement le film le plus populaire de l'histoire du pays. La musique Ă©tait de Robin Ghosh, la production de A. R. Shamsi pour le studio Kashif Films Ltd, et la mise en scĂšne de Nazrul Islam.
Années 1980
AprĂšs le coup dâĂtat de 1977, la censure fut instaurĂ©e en 1979, ce qui avait donnĂ© un sĂ©rieux coup de frein Ă la production pakistanaise[1]. Une nouvelle lĂ©gislation concernant la production de films est instaurĂ©e en 1980, qui impose que les rĂ©alisateurs soient diplĂŽmĂ©s. La quantitĂ© de films produits s'en trouva durement affectĂ©e : de 98 films sortis en 1979 (dont 42 en ourdou), on descendit Ă 58 films (26 en ourdou) en 1980.
Avec la sortie de Maula Jat en 1979 (l'histoire du héros éponyme se battant contre le gangster local Nuri Nath), les années 1980 virent la montée du film Punjabi et du contrÎle de la censure. L'industrie ourdou n'y survivera pas.
Le cinéma Punjabi commence à dominer le grand écran, conforté par la croissance des petites villes Punjabi et l'exode urbain. L'attrait des films se détourne du sexe au profit de la violence, ce que veut voir la classe moyenne.
Les icones de ce nouveau cinĂ©ma sont Sultan Rahi et Anjuman. Ă la mĂȘme pĂ©riode, une industrie du film Ă©rotique soft est lancĂ©e par le studio Pushto films, grĂące Ă Musarrat Shaheen, Chakori et des politiciens qui leur permettent d'Ă©viter la censure.
Cette culture Gundasa et cette pornographie cachée achÚvent de renverser l'image douce et romantique de Lollywood. C'est pourquoi les films pakistanais modernes ne sont pas complets sans une scÚne de massacre à l'arme à feu ou ce genre de chose.
En 1984, on organisa des rĂ©trospectives sur Waheed Murad, mort en 1983 des suites de son alcoolisme, de son cancer Ă l'estomac et de son cĆur brisĂ©. Le succĂšs rencontrĂ© par ces projections forcĂšrent le rĂ©alisateur de son dernier film inachevĂ©, Hero, Ă le terminer comme il pouvait pour le sortir en 1985.
Shani de Saeed Rizvi fut le premier film de science-fiction pakistanais à utiliser des effets spéciaux modernes, contre toute attente. Sorti en 1987, l'acteur principal en était Shaan. Le film fut sélectionné pour une compétition internationale en Russie.
Le film International Gorillay en 1990, basĂ© sur une formule dance/sexe/religion, dĂ©crivait Salman Rushdie comme un dangereux maniaque destinĂ© Ă une fin horrible. JouĂ© par Afzal Ahmed dans le film, Rushdie y exĂ©cute des otages musulmans Ă l'Ă©pĂ©e. On y voit aussi une version dramatisĂ©e des Ă©vĂšnements du Ă IslĂąmĂąbĂąd (oĂč 5 personnes manifestant contre son roman Les Versets sataniques ont Ă©tĂ© tuĂ©es par la police).
Années 1990
Le pays comptait 11 studios dans les années 1970 et 1980, qui produisaient plus d'une centaine de films par an. Mais au fur et à mesure, la télévision par cùble et le piratage de vidéos bollywoodiennes entamÚrent cette force. La production chuta à une quarantaine de films, tous produits par un seul studio.
La plupart des films de Lollywood sont des productions indĂ©pendantes. MĂȘme s'il reste des productions de studio, seulement quelques films de ce type sortent chaque annĂ©e. C'est au milieu des annĂ©es 1990 que Lollywood connu son heure de gloire, avec des films comme Jeeva de Syed Noor et Inteha ("extrĂȘme" en ourdou) de Samina Peerzada. D'autres succĂšs notables de cette pĂ©riode furent Deewane Tere Pyar Ke, Mujhe Chand Chahiye, Sangum, Tere Pyar Mein et Ghar Kab Aao Gey.
à la fin de la décennie, le tournage de Jinnah, produit par Akbar S. Ahmed et réalisé par Jameel Dehalvi fut trÚs controversé. Les objections portaient sur le choix de l'acteur Christopher Lee pour interpréter Jinnah, le choix de l'indien Shashi Kapoor dans la distribution, et la nature expérimentale du scénario.
Ă la fin des annĂ©es 1980, Anjuman se maria Ă Mobeen Malik et arrĂȘta de tourner. Mais en 1996, le meurtre de Sultan Rahi secoue l'industrie du film. Lollywood est dĂ©semparĂ© et en deuil, la production punjabi est totalement arrĂȘtĂ©e ; Ă Lahore, les studios sont abandonnĂ©s[1]. Le marchĂ© fut sauvĂ© de la disparition par les quelques films ourdous en production. Mais mĂȘme ceux-ci n'Ă©taient pas faciles Ă faire, en l'absence du rĂ©alisateur vedette Sangeeta qui refusait de travailler, comme son confrĂšre Javaid Faisal. Le dĂ©cĂšs de Nazrul Islam porta encore un coup Ă une industrie dĂ©jĂ souffrante.
C'est Ă ce moment qu'une voie royale s'ouvrit pour le rĂ©alisateur Syed Noor qui vint combler le vide de l'Ă©poque. Il rĂ©alisa Choorian, un film Punjabi dont le succĂšs redonna de l'Ă©lan Ă l'industrie du film pakistanais Ă partir de 1998. Le film avait pour vedettes Saima et Moammar Rana, et engendra pour 180 millions de roupies d'entrĂ©es. Les gens rĂ©alisĂšrent que mĂȘme sans Sultan Rahi, la vie continuait pour le cinĂ©ma punjabi.
Années 2000
La reprise se confirme avec la crĂ©ation dâun festival du cinĂ©ma Ă Karachi, de deux Ă©coles de cinĂ©ma, une Ă Karachi et deux Ă Lahore[1], oĂč se dĂ©localisent la plupart des productions pachtouns, autrefois pour la plupart tournĂ©es dans la province du Nord-Ouest[2].
Le cinĂ©ma pachtoun est lui trĂšs touchĂ© par lâintĂ©grisme religieux des talibans, qui fait fermer progressivement les salles de cinĂ©ma[2]. Mais le cinĂ©ma pachtoun, dont la principale star est Shahid Khan, rĂ©ussit Ă produire chaque annĂ©e une vingtaine de films qui sont trĂšs populaires[2] Le cinĂ©ma pachtoun est en gĂ©nĂ©ral violent, mais peut ĂȘtre Ă©rotique ; il montre mĂȘme, parfois, lâhomosexualitĂ© fĂ©minine[2].
Crises
En juillet 2002, le film Yeh Dil Aap Ka Huwa (littĂ©ralement "Ce cĆur est Ă toi" en ourdou) de Javed Sheikh avec Moammar Rana et Sana, engendra des recettes de plus de 200 millions de roupies (3,4 millions de $US). Mais cette courte pĂ©riode de succĂšs ne pouvait suffire et la production en 2003 chuta Ă 32 films, avec un seul succĂšs mitigĂ© : Larki Punjaban ("Une fille punjabi").
En aoĂ»t 2004, le film d'action Salakhain, avec Ahmed Butt, aida les cinĂ©mas de LĂąhore Ă revivre, ainsi que quelques-uns Ă Karachi. Lollywood a non seulement arrĂȘtĂ© sa chute, mais va probablement vers de nouveaux beaux jours, car malgrĂ© un nombre de films dĂ©croissant, les budgets qui leur sont consacrĂ©s sont beaucoup plus importants que ceux utilisĂ©s par le passĂ©, et les rĂ©sultats sont encourageants.
Les premiers multiplexes du Pakistan
Le multiplexe Universal de Karachi a ouvert ses portes en 2002, et maintenant la culture multiplexe est prĂȘte Ă envahir le Pakistan. La viabilitĂ© future de la production de films dans le pays est Ă©vidente lorsqu'on se rend compte du nombre d'investisseurs Ă©trangers qui s'y intĂ©ressent.
Cinepax est en train de mettre en place la premiĂšre chaine de cinĂ©mas du pays. La sociĂ©tĂ© affirme qu'elle veut donner aux pakistanais la mĂȘme expĂ©rience cinĂ©matographique qu'ailleurs dans le monde en construisant des salles dernier cri Ă l'ambiance familiale dans les grandes villes. Le but de ses managers est bien sĂ»r de faire rentrer dans les mĆurs la "soirĂ©e cinĂ©" comme une sortie en famille agrĂ©able et de qualitĂ©.
Les villes ciblées par Cinepax sont les plus grandes du pays : Karachi, Lùhore, Islamabad, Faisalabad, Gujranwala, Multan et Hyderabad. Ils comptent y construire 120 écrans en 5 ans. Les films américains y sortiront moins d'un mois aprÚs leur sortie internationale, et on y verra aussi le meilleur de la production internationale et pakistanaise. Avant leurs grandes ouvertures, Cinepax organisera des sorties de films hollywoodiens à travers les salles du pays.
Notes et références
- Philippe Jalladeau, « Le cinéma du Pakistan », , consulté le 9 août 2009
- Jacques Follorou, « Le cinéma pachtoun », Le Monde 2, 23 mai 2009, p 44-45
Voir aussi
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