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Numa Sadoul

Numa Sadoul, né le à Brazzaville (Congo), est un écrivain, comédien, metteur en scÚne et spécialiste de la bande dessinée français.

Numa Sadoul
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Numa Sadoul sur le tournage de Nuit de veille, en 2010.
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Biographie

Numa Sadoul naĂźt le Ă  Brazzaville, au Congo, oĂč son pĂšre, Numa Sadoul, est gouverneur de la France d'Outre-Mer. Il vit 19 ans en Afrique (Congo, Gabon, Djibouti) et Ă  Madagascar, avant de se fixer dans le Midi de la France en 1966, lorsque son pĂšre prend sa retraite. Depuis cette Ă©poque, il n’a plus quittĂ© la CĂŽte d’Azur.

Ainsi la critique de thĂ©Ăątre RenĂ©e Saurel Ă©crit Ă  son propos dans la revue Les temps modernes : « Numa Sadoul n'appartient Ă  la nĂ©gritude que par l'enfance, le cƓur, le sens de la justice[1]. »

Son enfance Ă  Madagascar lui vaudra d’ĂȘtre invitĂ© d’honneur au salon SO BD 2021 Ă  Paris qui prĂ©sente un focus sur la littĂ©rature dessinĂ©e malgache[2]. Avoir grandi en Afrique lui inspire en 1973 ces lignes dans un article Ă  propos du personnage Corto Maltese et son crĂ©ateur Hugo Pratt : « Dans une telle Ɠuvre, on respire la brousse et la savane, les dĂ©serts riches de magie, les cĂŽtes oĂč vivent des gens sans masque, on entend le rythme d'une existence Ă  l'antipode de nos mesquineries europĂ©ennes. [
] En avons-nous remuĂ© des souvenirs communs, brĂ»lants, Hugo et moi, frĂšres d'Afrique, nostalgiques d'une jeunesse extraordinaire[3]. »

Son grand-oncle Jacques Sadoul, avant de finir sa vie comme maire de Sainte-Maxime (dans le Var), s'est rallié à la révolution communiste en Russie, dont il est devenu un participant et un commentateur important. Il est l'un des rares étrangers titulaires du grade de colonel des cosaques et d'instructeur de l'armée soviétique.

Numa Sadoul n’a pas de lien de parentĂ© avec l'historien du cinĂ©ma Georges Sadoul, ni avec un autre Jacques Sadoul, Ă©diteur au Livre de poche.

Si le succĂšs de Tintin et moi, entretiens avec HergĂ© le fait connaĂźtre du public Ă  partir de 1975, la vie artistique de Numa Sadoul se partage depuis plus de cinquante ans entre deux mondes : scĂšnes (opĂ©ra, thĂ©Ăątre...) et Ă©criture (critiques, presse, entretiens avec des auteurs de BD, roman), avec de longues pĂ©riodes oĂč il dĂ©laisse l’un ou l’autre de ces moyens d’expression.

Littérature (hors bandes dessinées)

Écrivain, auteur dramatique et homme de presse, les apprentissages de Numa Sadoul ont eu lieu trùs tît en Afrique et à Madagascar.

Il apprend Ă  lire Ă  trois ans, Ă  Ă©crire Ă  quatre, et rĂ©dige ses premiers poĂšmes et contes Ă  l’ñge de neuf ans. Ses poĂšmes et nouvelles commencent Ă  paraĂźtre lorsqu'il a 16 ans dans le journal de son lycĂ©e Ă  Tananarive, puis dans des revues spĂ©cialisĂ©es en poĂ©sie, la premiĂšre Ă©tant Points et Contrepoints, en France, en 1964.

Depuis les annĂ©es 1970 jusqu'aux annĂ©es 2000, il continue Ă  publier des poĂšmes dans diffĂ©rentes revues, telles que : CaractĂšres, Harangue, MĂ©tamorphoses, PoĂ©sie d’Ici, ainsi que des nouvelles dans Le Canard Sauvage, Circus, Les Cahiers de la bande dessinĂ©e, Fiction, Fluide glacial, La Demi-Lune, MĂ©tal hurlant, Le PhacochĂšre, Actuel et Lunatique.

Paraissent notamment Le Marcheur d'Ă©toiles (nouvelle de fantasy parue dans Lunatique no 63 Ă  la fin des annĂ©es 1960, Justice est fĂȘte (conte illustrĂ© par Gotlib, dans Bazar no 1, repris dans Fluide Glacial no 11), Sous le signe du Cancer (nouvelle publiĂ©e dans Fiction no 377), de courtes nouvelles dans Fluide glacial nos 8, 9, 14, 21, 130, NĂ©on rouge (extrait d'un poĂšme fantastique dans MĂ©tal hurlant no 36 bis, spĂ©cial "Fin du monde" en 1978).

Durant les années 1960, certains de ses poÚmes sont diffusés sur les ondes de France Culture et France Inter.

En 1970, il publie son premier livre, Oratorio, un recueil de piĂšces de thĂ©Ăątre, Ă  l’enseigne de Pierre-Jean Oswald — Ă  l’époque, principal Ă©diteur de thĂ©Ăątre en France. Depuis lors, plus de trente de ses ouvrages paraissent, qui relĂšvent de diffĂ©rents genres littĂ©raires : romans, rĂ©cits, thĂ©Ăątre, poĂ©sie, essais, entretiens autour de la BD.

Entre 1973 et 1981, il devient Ă©diteur et dirige des collections aux Ă©ditions GlĂ©nat, oĂč il y crĂ©e et anime notamment la collection de romans populaires Train d’Enfer qui, durant cette pĂ©riode, publie huit romans de jeunes auteurs.

Numa Sadoul est membre de la SGDL (SociĂ©tĂ© des Gens de Lettres), de la SACD (SociĂ©tĂ© des Auteurs et Compositeurs Dramatiques), de la SACEM (SociĂ©tĂ© des Auteurs Compositeurs et Éditeurs Musicaux). Certains de ses ouvrages et articles sont traduits en plusieurs langues : allemand, anglais, chinois, espagnol, italien, japonais, nĂ©erlandais, portugais...

Bande dessinée

À l’ñge de trois ans, Numa Sadoul apprend Ă  lire dans Tintin au Congo et les albums d’HergĂ© que sa mĂšre lui montre chaque soir pour l’endormir.

Sa passion pour la bande dessinĂ©e se concrĂ©tise tout d’abord par une maĂźtrise de Lettres sur ce sujet Ă  l’UniversitĂ© de Nice en 1971, avec un mĂ©moire intitulĂ© ArchĂ©types et concordances dans la bande dessinĂ©e moderne[4].

S’ensuivent de multiples collaborations aux principaux organes de presse français et europĂ©ens, du plus petit fanzine amateur au quotidien Le Monde, jusqu’à la fin des annĂ©es 1980. Dans les annĂ©es 1970, il prend part Ă  la premiĂšre version des Cahiers de la Bande DessinĂ©e[5]. Il y rĂ©alise de nombreuses interviews d’auteurs — entre autres, dans le numĂ©ro 22, un entretien dĂ©tonnant avec RenĂ© Goscinny oĂč le scĂ©nariste et crĂ©ateur de Pilote s’insurge d’ĂȘtre traitĂ© par ses dĂ©tracteurs de raciste et nationaliste[6]. En 1989, Il collabore Ă  nouveau au magazine en prenant la suite de Thierry Groensteen en tant que rĂ©dacteur en chef, pour une nouvelle formule[7] — celle-ci ne dure que six numĂ©ros, en raison de dĂ©saccords avec l'Ă©diteur, Jacques GlĂ©nat. En 2017, il participe enfin au relancement de ce magazine par Vincent BerniĂšre, avec une rubrique rĂ©guliĂšre oĂč il partage sa collection de dĂ©dicaces de grands de la BD et raconte les anecdotes qui s’y rattachent[8].

Il est également le rédacteur en chef du trimestriel Le Canard Sauvage édité par Jacques Glénat dont sept numéros paraissent de 1973 à 1974.

En 1989, au festival d’AngoulĂȘme, il est commissaire gĂ©nĂ©ral de l'exposition « AndrĂ© Franquin, Les RĂȘves monstres ».

En 2015, il est membre du jury au mĂȘme festival d’AngoulĂȘme.

Depuis 1973, il publie de nombreux recueils d’entretiens avec les plus grands noms de la BD et du dessin humoristique.

En 1971, il est le premier journaliste Ă  ĂȘtre reçu pour quatre jours d’entretiens par le maitre fondateur de la bande dessinĂ©e franco-belge HergĂ© — le jeune universitaire et admirateur Numa Sadoul n'a alors que 24 ans. Fanny Rodwell, la veuve d'HergĂ©, raconte plus tard : « HergĂ© Ă©tait un homme secret, pudique, il se livrait donc peu, jusqu’au jour oĂč il m’annonça, avec une certaine excitation, qu’il allait donner une longue interview Ă  quelqu’un qui, pour la premiĂšre fois, avait le don de le mettre en confiance et de le faire s’exprimer plus profondĂ©ment que d’ordinaire. Il en paraissait Ă©tonnĂ© et heureux. Le jeune homme qui rĂ©ussissait cet exploit s’appelait Numa Sadoul. »[9]. Mais l'ouvrage tirĂ© de ces entretiens, Tintin et moi, ne parait chez Casterman qu’en 1975, en raison des rĂ©ticences des Ă©diteurs — il s'agit du premier livre de ce genre — et du perfectionnisme d’HergĂ© qui procĂšde Ă  de nombreuses rĂ©Ă©critures.

Ainsi, un autre livre d’entretiens et d’analyses consacrĂ© Ă  l'auteur Gotlib sort en premier des presses chez Albin Michel en 1973, bien qu’il ait Ă©tĂ© entrepris postĂ©rieurement. Le ton y est familier et le tutoiement, de rigueur.

Tintin et moi est dĂ©sormais utilisĂ© comme livre de rĂ©fĂ©rence par les biographes d’HergĂ© et les analystes de son Ɠuvre. Le livre donne lieu Ă  un film du mĂȘme titre rĂ©alisĂ© par Anders Østergaard en 2003, incluant des extraits des enregistrements audios de 1971.

S'ensuivent d'autres livres d'entretiens avec d'autres grands auteurs de bande dessinée francophone : Franquin, Giraud/Moebius, Tardi, Uderzo, Vuillemin, Mordillo
 Certains donnant lieu à des rééditions enrichies d'extraits inédits des entretiens originaux (Tintin et moi, Entretiens avec Gotlib) ou de nouveaux entretiens (Entretiens avec Uderzo).

En particulier, Mister Moebius et Docteur Gir parait en 1976 et fait l’objet de deux rĂ©Ă©ditions augmentĂ©es en 1989 et 2015. L’ultime version de l'ouvrage, Docteur Moebius et Mister Gir, entretiens avec Jean Giraud parait trois ans aprĂšs la disparition de l'auteur de BD, et rassemble prĂšs de quarante ans d’entretiens, qui embrassent — jusqu’aux derniers jours — toute la vie et l’Ɠuvre du dessinateur de Blueberry et cofondateur de MĂ©tal hurlant, figure majeure de la bande dessinĂ©e du XXe siĂšcle.

La collection Dessinateurs de presse : entretiens avec Cabu, Charb, Kroll, Luz, PĂ©tillon, SinĂ©, Willem et Wolinski est initiĂ©e en 2006 mais ne paraĂźt qu’en 2014, accueillie froidement par beaucoup des intĂ©ressĂ©s, notamment en raison des conflits entre SinĂ© et ses anciens confrĂšres de Charlie Hebdo[10]. AprĂšs l’attentat du 7 janvier 2015 contre la rĂ©daction de l'hebomadaire, au cours duquel trois de ces dessinateurs sont assassinĂ©s, le livre retrouve une triste actualitĂ© et doit ĂȘtre plusieurs fois rĂ©imprimĂ©.

Entre 1982 et 1984, et s'appuyant sur son expĂ©rience de metteur en scĂšne d'opĂ©ra, Numa Sadoul adapte la TĂ©tralogie de l'anneau du Nibelung de Richard Wagner[11] Ă  la bande dessinĂ©e, en qualitĂ© de scĂ©nariste, avec la dessinatrice France RenoncĂ©. L'album est prĂ©facĂ© par Wolfgang Wagner, descendant du compositeur et directeur du Festival de Bayreuth. En 2016, dans le cadre d'un sĂ©minaire Ă  l'universitĂ© Paris-Sorbonne consacrĂ© aux interactions entre musiques et arts plastiques, l'universitaire Anne-Sophie Tronconi Ă©crit : Dans Comment lire la bande dessinĂ©e, FrĂ©dĂ©ric Pomier pose cette question : « La bande dessinĂ©e se lit-elle ou se regarde-t-elle ? » En ce qui concerne la bande dessinĂ©e, L’Anneau du Nibelung de Numa Sadoul et France RenoncĂ©, en raison du scĂ©nario lyrique, de la composition et de l’éclat chromatique des planches, non seulement elle se lit et se regarde, mais il semblerait qu’en plus, elle puisse s’écouter[12].

Numa Sadoul Ă©crit Ă©galement quelques autres scĂ©narios de bande dessinĂ©e, notamment Petite Annie au pays des songes dessinĂ© par Olivier Lefevre, dont un Ă©pisode de six pages parait dans Pilote mensuel no 65 bis () et le second, de huit pages, dans Circus no 65 (). La sĂ©rie devait ĂȘtre reprise avec Paul Cuvelier, qui n'en dessina que des esquisses. Une planche prĂ©paratoire de ce 3e Ă©pisode inachevĂ© est publiĂ©e dans le livre de Philippe Goddin, Paul Cuvelier, les chemins du merveilleux, paru en 2006[13].

Numa Sadoul rencontre Edmond Baudoin au dĂ©but des annĂ©es 1970 et lui suggĂšre de faire de la bande dessinĂ©e. L’IntĂ©ressĂ© rĂ©pond qu'il n'aime pas « faire des bulles de mots au milieu des dessins ». Mais en s'y essayant, Baudoin dĂ©couvre ainsi le plaisir d'Ă©crire. Cette rencontre donne lieu en 1972 Ă  l'une des toutes premiĂšres BD de Baudoin sur un scĂ©nario de Numa Sadoul : Histoire de bĂ©bĂ© François, projet restĂ© inachevĂ©[14].

L'auteur Jacques Martin, rencontré en 1971 lors des entretiens avec Hergé, donne les traits de Numa Sadoul au personnage Numa Sadulus dans les épisodes L'Enfant grec (1980) et La Chute d'Icare des aventures d'Alix[15]. Numa Sadulus réapparait 35 ans plus tard dans l'épisode Les Démons de Sparte (2015) d'Alix Senator, série dérivée par Thierry Démarez et Valérie Mangin, qui se déroule plusieurs décennies aprÚs les aventures d'Alix : le physique du personnage a logiquement suivi l'évolution de celui son modÚle[16].

Théùtre

La vocation thĂ©Ăątrale de Numa Sadoul se manifeste dĂšs l’ñge de trois ans, Ă  Djibouti, en assistant Ă  des spectacles de l’Alliance française en tournĂ©e africaine, et en commençant Ă  interprĂ©ter de courtes piĂšces Ă  l’école primaire. Par la suite, il ne cesse de pratiquer en amateur jusqu’au bac. Apprenti comĂ©dien au CDN d’Aix-en-Provence, il participe en 1968 Ă  la tournĂ©e des « PiĂšces chinoises » montĂ©es par Patrice ChĂ©reau avec sa Compagnie du thĂ©Ăątre de Sartrouville, et devient comĂ©dien et metteur en scĂšne professionnel, ainsi que directeur de troupe la mĂȘme annĂ©e.

CrĂ©Ă© en 1968 par sa compagnie Orbe-Recherche ThĂ©Ăątrale (ORT), Oratorio concentrationnaire — qualifiĂ© de piĂšce du thĂ©Ăątre de l’incantation, oĂč le comĂ©dien n’incarne pas de personnage et oĂč le mot est utilisĂ© comme vĂ©hicule d’une idĂ©e et comme sonoritĂ© — est jouĂ© en 1970 dans plusieurs villes europĂ©ennes[17]. Selon la critique thĂ©Ăątrale des temps modernes, RenĂ©e Saurel : "L'ORT ayant voulu, en 1969, tenter avec ce texte une expĂ©rience dans les foyers ruraux de Normandie, se la vit interdire par les Ă©diles de Rouen qui la qualifiĂšrent de « recherche subversive et dangereuse ». En voilĂ  au moins qui croient au pouvoir rĂ©volutionnaire du thĂ©Ăątre !"[1]

La piĂšce est publiĂ©e par l'Ă©diteur de thĂ©Ăątre Pierre Jean Oswald avec dans le mĂȘme volume Le Sang des feuilles mortes qui inspire Ă  RenĂ©e Saurel ces lignes: "C'est une Ɠuvre Ă  la fois ouverte sur une rĂ©alitĂ© atroce et refermĂ©e sur elle-mĂȘme, intĂ©rieure, quasi-onirique (...) On voit mal quels arguments les directeurs pourraient invoquer pour ne pas monter cette belle piĂšce. À moins que ce cri d'horreur, de colĂšre, lancĂ© par un Blanc non-pourri ne soit de ceux que l'on prĂ©fĂšre ne pas entendre ?"[1]

Numa Sadoul met en scĂšne et/ou interprĂšte ensuite une vingtaine de piĂšces (de Jean Genet Ă  Shakespeare[18], ou des Ɠuvres dont il est l’auteur[19]). À partir de 1990, il ajoute Ă  sa palette une fonction de pĂ©dagogue pour des jeunes de 7 Ă  25 ans, des handicapĂ©s et des prisonniers. Tout en continuant ces activitĂ©s Ă©ducatives, il anime depuis 1999 la troupe des Enfants Terribles qui fait vivre Ă  de jeunes apprentis comĂ©diens une expĂ©rience de tournĂ©es professionnelles pour prĂ©senter des piĂšces d’Anouilh[20], Wilde, Marivaux, Aristophane ou Giraudoux[21] - [22].

Opéra

Avant qu'il ne devienne metteur en scĂšne, l'intĂ©rĂȘt de Numa Sadoul pour l'opĂ©ra se manifeste tout d'abord par des activitĂ©s Ă©ducatives et critiques.

C'est ainsi que, dĂšs l'Ăąge de 17 ans, en 1964 et 1965, il anime « Wagner tel qu’il fut », une sĂ©rie de trente Ă©missions Ă  la Radio nationale de Madagascar, puis, de 1967 Ă  1968, une sĂ©rie de confĂ©rences-auditions sur Wagner aux universitĂ©s de Nice et d’Aix-en-Provence[23].

À partir de 1973, il signe des articles en tant que correspondant de quotidiens Ă©trangers — Madagascar Matin, Le Journal d’Yverdon —, puis, en tant que chroniqueur titulaire, et jusqu’en 1985, aux journaux Humanisme, Circus, Le Nouvel Hebdo de Nice. De 1975 Ă  1979, il devient membre du comitĂ© de rĂ©daction de la revue OpĂ©ra International, le seul magazine d’opĂ©ra en France, devenu ensuite OpĂ©ra Magazine.

À partir de la fin des annĂ©es 1970, il franchit une nouvelle Ă©tape avec la mise en scĂšne des Ɠuvres de Wagner (Parsifal, Ă  l'OpĂ©ra de Lyon et Ă  l'OpĂ©ra du Rhin, 1977, Lohengrin, Ă  l'OpĂ©ra du Nord, 1980), de Strauss (SalomĂ©, Ă  l'OpĂ©ra de Lyon, 1978), de Berlioz (La Damnation de Faust, Ă  l'OpĂ©ra de Lyon et Ă  l'OpĂ©ra du Rhin, 1978 — comme assistant de Louis Erlo), de Landowski (Le Fou, Ă  l'OpĂ©ra du Rhin et Ă  l'OpĂ©ra de Lyon, 1979), de TchaĂŻkovski (EugĂšne OnĂ©guine, Ă  l'OpĂ©ra du Nord, 1983, spectacle intĂ©gralement filmĂ© par France 3), de Humperdinck (HĂ€nsel und Gretel, Ă  l'OpĂ©ra du Rhin, 1990), de Monteverdi (L'incoronazione di Poppea, Ă  l'OpĂ©ra de Marseille, 1993), de Gluck (OrphĂ©e et Eurydice, Ă  l'OpĂ©ra de Toulon, 2007), et de Hahn et Guitry (Ô mon bel inconnu, comĂ©die musicale Ă  l'OpĂ©ra de Nantes, 2000).

AprÚs avoir adapté Wagner en bande dessinée[24], il invite les personnages d'Hergé sur scÚne : en 2000 et 2001, il monte une production à l'Opéra National de Bordeaux d'aprÚs ses personnages (Tintin, Milou et Le Récital de
 Bianca Castafiore) qui allie le 9Úme art avec le 4e art et le 6e[25] - [26] - [27].

Dans son livre 40 ans Ă  l'opĂ©ra - Égo-dictionnaire de l'art lyrique, dictionnaire de l'opĂ©ra Ă©crit sous un angle biographique[28], il indique que ses auteurs de prĂ©dilection et mises en scĂšne prĂ©fĂ©rĂ©es restent : Wagner, avec Parsifal (aux opĂ©ras de Lyon et du Rhin, 1977) et Lohengrin (Ă  l’OpĂ©ra du Nord, Lille, 1980) ; Mozart, avec Don Giovanni (Ă  l'OpĂ©ra de Metz, 2009) et La FlĂ»te enchantĂ©e (Ă  l'OpĂ©ra de Nantes, 1995, l'OpĂ©ra de Nice, 2016, et l'OpĂ©ra de Marseille, 2019) ; et Puccini, avec Turandot (Ă  l'OpĂ©ra de Marseille, 1983 et 1990) et Madame Butterfly [29] - [30] - [31](Ă  l'OpĂ©ra de Marseille, 2002, 2007 et 2016 19,20, l'OpĂ©ra de Bordeaux, 2003 et 2011, l'OpĂ©ra de Toulon, 2004 et 2012 21, et l'OpĂ©ra de Metz, 2005 22).

Publications

Théùtre

  • Oratorio et Le Sang des feuilles mortes, Pierre-Jean Oswald, Collection « ThĂ©Ăątre en France », 1970
  • Bianca Castafiore, Le RĂ©cital, magazine des Amis de HergĂ© no 42,

Essais

  • ArchĂ©types et concordances dans la BD moderne, Chez l’Auteur, 1971.
  • Gotlib, Albin Michel, Collection "Graffiti", 1974
  • Mister Moebius et Docteur Gir, Albin Michel, Collection "Graffiti", 1976
  • Histoire de la bande dessinĂ©e en France et en Belgique (ouvrage collectif), GlĂ©nat, 1979. RĂ©Ă©dition refondue, 1984
  • Les Papagalli, bouffons, GlĂ©nat, 1992

RĂ©cits, romans

  • MĂ©moires d'Adam François San Hurcelo Lumneri, pornographe, L'Or du Temps/RĂ©gine Deforges, 1971 - ouvrage interdit dĂšs parution. Nouvelle Ă©dition en prĂ©paration. Extrait in Anthologie de la fessĂ©e et de la flagellation, La Musardine, 1998
  • Une soirĂ©e gagnĂ©e, in collectif Lieux d'Ă©crits, Fondation Royaumont, 1987
  • Carnaval des vampires (pseudonyme Frank Henry), Collection « Gore » no 107, Éditions Vaugirard, 1990
  • La Chatte de la vieille dame (illustrations d’Alfred), Ciel Éther, 1995

Dictionnaire

40 ans Ă  l'opĂ©ra - Égo-dictionnaire de l'art lyrique, Éditions Dumane (20251 Pietraserena), , 710 p.

Entretiens

  • Tintin et moi, Entretiens avec HergĂ©, Casterman, 1975 ; RĂ©Ă©ditions, 1983, 1989, 2000 et 2004 — En poche chez « Champs », Flammarion, 2003 [32]
  • Mister Moebius et docteur Gir, Albin Michel, 1976
  • Portraits Ă  la plume et au pinceau, GlĂ©nat, 1977
  • Et Franquin crĂ©a la gaffe, Distri BD/Schlirf, 1986
  • Entretiens avec Moebius, Casterman, 1991 (rĂ©Ă©dition augmentĂ©e de l'ouvrage de 1976). Prix Max et Moritz de la meilleure publication de littĂ©rature secondaire 1993)
  • Le Livre d'or de Mordillo, GlĂ©nat, 1999
  • Tardi, Niffle-Cohen, collection « Profession », 2000
  • Vuillemin, Niffle-Cohen, collection « Profession », 2000
  • AstĂ©rix et compagnie : entretiens avec Uderzo, Hachette, 2001
  • Les Dessinateurs de presse : entretiens avec Cabu, Charb, Kroll, Luz, PĂ©tillon, SinĂ©, Willem et Wolinski, GlĂ©nat, 2014
  • Docteur Moebius et Mister Gir : entretiens avec Jean Giraud, Casterman, 2015. (nouvelle Ă©dition augmentĂ©e de l'ouvrage de 1976)
  • Entretiens avec Gotlib, Dargaud, 2018
  • Uderzo l'irrĂ©ductible : entretiens avec Albert Uderzo, Hachette, 2018
  • Et Franquin crĂ©a la gaffe : entretiens avec AndrĂ© Franquin, GlĂ©nat, 2022 (rĂ©Ă©dition augmentĂ©e de l'ouvrage de 1986, Ă©puisĂ©)[33].

Bandes dessinées

  • La TĂ©tralogie de l'Anneau du Nibelung, d'aprĂšs Richard Wagner, dessins de France RenoncĂ©, Dargaud, collection « Histoires Fantastiques »
    • L'or du Rhin, 1982 [34]
    • La Walkyrie, 1982 MĂ©daille d'or de la Ville de Nice au Festival du livre 1982, Grand prix de la Ville de Paris 1982. [35]
    • Siegfried, 1984 [36]
    • Le CrĂ©puscule des dieux, 1984 [37]

Théùtre (auteur, acteur et metteur en scÚne)

Opéra (mises en scÚne)

Filmographie

Notes et références

  1. RenĂ©e Saurel, « Sang et or, de l'Afrique Ă  la Bretagne », Les temps modernes,‎ .
  2. « Le Salon de la BD à Paris - SoBD 2020 » (consulté le )
  3. Numa Sadoul, « À propos de Corto Maltese », PhĂ©nix,‎ mars 1973 (n° 29), p. 15 Ă  17.
  4. sous la direction de Thierry Groensteen ; dessins de Lewis Trondheim, Le bouquin de la bande dessinée (ISBN 978-2-221-24706-8 et 2-221-24706-X, OCLC 1231994485, lire en ligne)
  5. Les Cahiers de la bande dessinée#Schtroumpf - Les Cahiers de la bande dessinée, des monographies de référence (1970-1983)
  6. Guillaume, Marie-Ange. et Botella, Anne-Elisabeth., René Goscinny : biographie, Actes sud, (ISBN 2-7427-1472-3 et 978-2-7427-1472-8, OCLC 38122605, lire en ligne)
  7. Claude Moliterni, Philippe Mellot, Laurent Turpin [et autres], BDguide : encyclopédie de la bande dessinée internationale, Omnibus, (ISBN 2-258-05944-5 et 978-2-258-05944-3, OCLC 401779979, lire en ligne)
  8. « La nouvelle métamorphose des Cahiers de la BD », sur ActuaBD (consulté le )
  9. « « Tintin et Moi » sur France 5 », sur ActuaBD (consulté le )
  10. « Numa sadoul, du fanzinat aux grands entretiens », sur citebd.org (consulté le ).
  11. « Wagner en BD par Numa Sadoul et Florence Renoncé- Comixitrip », sur Comixtrip (consulté le ).
  12. « SEMINAIRE DOCTORAL ET POST-DOCTORAL INTERUNIVERSITAIRE MUSIQUE ET ARTS PLASTIQUESINTERACTIONS », sur https://www.iremus.cnrs.fr/,
  13. Goddin, Philippe, 1944- ..., "Corentin" et les chemins du merveilleux : Paul Cuvelier et la bande dessinĂ©e, Éditions du Lombard (ISBN 2-8036-0473-6 et 978-2-8036-0473-9, OCLC 461962281, lire en ligne)
  14. Thierry Groensteen (collectif), Baudoin. Dessiner la vie, Mosquito, (ISBN 978-2-352-83926-2)
  15. « L'hommage de Numa Sadoul - Alix Mag', actualité sur l'oeuvre de l'univers créé par Jacques Martin, le pÚre d' Alix, Lefranc, Jhen, Orion et Loïs. », sur alixmag.canalblog.com, (consulté le )
  16. « Alix Senator : encyclopédie », sur www.alixsenator.com (consulté le )
  17. Article de Jean Olivier dans Combat 7262 du 26 février 1970
  18. Critique d'Othello par Christiane Saloducci dans Nice Matin du 14/3/1997
  19. Critique du sang des feuilles mortes par Christine Bloch dans le Journal du 19/6/1982
  20. Guy, « Je me souviens d'Anouilh », sur Un Soir Ou Un Autre
  21. Interview dans Nice Matin du 30 05 2014
  22. Critique d'Ondine dans le ProgrĂšs de Lyon du 10/02/2015
  23. Sadoul, Numa, (1947- ...), 40 ans à l'opéra : égo-dictionnaire de l'art lyrique (ISBN 978-2-915943-16-0 et 2-915943-16-8, OCLC 1026501321, lire en ligne)
  24. Wagner, Richard. et Renonce, France., L'or du Rhin., Dargaud, (ISBN 2-205-01925-2 et 978-2-205-01925-4, OCLC 405602530, lire en ligne)
  25. [youtu.be/Yo-7Tt9FjMs Tintin : récital de la Castafiore à Bordeaux] sur France 2 (Archive INA)
  26. [youtu.be/znpjgF14fIE Hymne Syldave] par Jean Matitia sur France 3 (Tube Arcachon)
  27. La Castafiore » d'Hergé, sur la scÚne de l'Opéra de Bordeaux dans La Croix, 3 avril 2000
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  39. Une féérie tragique et pourtant drÎle au Théùtre de Ménilmontant
  40. "Legs (Le)", de Marivaux par Claude Kraif, Revue Spectacle 09-07-2019
  41. Marivaux, Numa, et Les enfants terribles
  42. Profitons de l’étĂ© pour jouer au festivalier !

Annexes

Documentation

  • Numa Sadoul (int. par Jean-Marc Vidal), « Magnetic Numa », BoDoĂŻ, no 35,‎ , p. 7-9.

Lien externe

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