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Fanzine

Un fanzine (contraction de l'expression anglaise « fanatic magazine ») ou parfois simplement zine est une publication, imprimée ou en ligne, périodique ou non, institutionnellement indépendante, créée et réalisée par des amateurs passionnés pour d'autres passionnés.

Zines[1] créés par des fans de science-fiction (en) dans les années 1930, ils gagnent en popularité dans les années 1970 dans la culture underground issue du mouvement punk.

Caractéristiques

Un fanzine est un « journal libre » ou revue qui appartient Ă  l’univers des mĂ©dias alternatifs[2], souvent sans existence officielle (une large majoritĂ© des fanzines n'ont pas de dĂ©pĂŽt lĂ©gal), publiĂ© sous l'Ă©gide du Do it yourself (« faites-le vous-mĂȘme », slogan de Jerry Rubin repris par les punks en 1977), souvent spĂ©cialisĂ©, qui n'est soumis Ă  aucun impĂ©ratif de vente et que l'on se procure dans quelques « distros », librairies, disquaires spĂ©cialisĂ©s, lycĂ©es, cĂ©geps, universitĂ©s, salles de concerts indĂ©pendantes ou sur abonnement.

Physiquement, le fanzine peut varier dans son apparence. Il est souvent imprimĂ© sur du papier format lettre standard, pliĂ© et agrafĂ© au centre, ce qui lui donne l’apparence d’un livre, d’un pamphlet ou d’une brochure et lui permet d’ĂȘtre distribuĂ© ou photocopiĂ© facilement[3]. D’ailleurs, l’incitation Ă  recopier et redistribuer ses contenus est fortement encouragĂ© par plusieurs artistes de fanzines, en ajoutant notamment des mentions comme « no-copyright » dans leur texte[4]. Certaines reliures de fanzine sont aussi cousues ou collĂ©es avec du ruban adhĂ©sif ou des rivets en mĂ©tal[5]. EsthĂ©tiquement, plusieurs d’entre eux adoptent des techniques de dĂ©coupage et de collage avec des matĂ©riels comme des journaux, des magazines ou des photos. Ils peuvent ĂȘtre rĂ©digĂ©s Ă  la main, Ă  la machine Ă  Ă©crire, utiliser des feutres ou de la peinture[5]. Il est aussi commun que les fanzines soient agrĂ©mentĂ©s de petits objets tels que des macarons, des autocollants, des cartes postales ou mĂȘme de condoms[3]. Leur apparence variĂ©e garde un dĂ©nominateur commun : ils sont faits et assemblĂ©s Ă  la main, Ă  partir de matĂ©riaux qui se trouvent facilement[6].

Les fanzines sont crĂ©Ă©s de façon indĂ©pendante, en dehors du circuit d’édition institutionnel et procĂšdent plutĂŽt par un mode de production horizontal et non-hiĂ©rarchique[2]. Ils sont gĂ©nĂ©ralement produits Ă  petit tirage, s’en tenant souvent Ă  moins de cent copies[7] et la production d’un fanzine est souvent issue du travail d’un petit nombre de personnes : souvent 1 Ă  4 et les crĂ©ateurs et crĂ©atrices de fanzine adoptent ainsi les tĂąches d’édition, de rĂ©daction et de diffusion[5]. De par leur caractĂšre amateur et autoproduits avec des moyens restreints, les fanzines sont Ă©phĂ©mĂšres dans leur existence et apĂ©riodiques. Les fanzines sont, le plus souvent, non-commerciaux. Leur crĂ©ation est issue d’une initiative sans but lucratif, ils sont produits Ă  faible budget, voire sans aucun budget, et leur Ă©quipe de crĂ©ation est bĂ©nĂ©vole[5].

Les fanzines sont souvent militant dans le champ culturel (au sens large).

Les fanzines sont amateurs : produits par des admirateurs et destinĂ©s Ă  des petites communautĂ©s[3]. Ses sujets concernent des thĂšmes alternatifs, de la contre-culture[8] mais ils s’approprient et transforment aussi la culture pop[9]. Sa forme Ă©ditoriale est variĂ©e: allant de la critique musicale ou cinĂ©matographique, textes d’opinion ou lettres du public et fanfictions, notamment les fictions homosexuelles[7]. Leur but Ă©tant de « [
] rĂ©unir un public autour d’une ligne Ă©ditoriale ou thĂ©matique forte, souvent motivĂ©e par la logique du plaisir ou du coup de cƓur, mais parfois aussi par une dĂ©marche informative, voire Ă©rudite »[2]. Plus spĂ©cifiquement, les fanzines sont consacrĂ©s le plus souvent Ă  la musique rock et punk, au cinĂ©ma, aux sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es, Ă  la politique ou Ă  la littĂ©rature populaire (aujourd'hui, surtout Ă  la bande dessinĂ©e, mais il y a eu beaucoup de fanzines de science-fiction, fantasy ou polar), au sport, notamment dans les groupes de supporters ultras.

La diffusion d'un fanzine est rĂ©duite comparĂ©e Ă  celle d'un magazine ; sa pĂ©riodicitĂ© demeure en gĂ©nĂ©ral alĂ©atoire et sa durĂ©e de vie est relativement courte, mĂȘme si des exceptions sont Ă  noter telles que Maximumrocknroll, le vĂ©tĂ©ran des fanzines amĂ©ricains publiĂ© depuis 1977, et toujours en activitĂ©, le fanzine rock français Abus Dangereux[10] qui paraĂźt rĂ©guliĂšrement depuis 1987 ou Petit Monde Caravanes qui paraĂźt rĂ©guliĂšrement, lui, depuis 1996. Certains fanzines historiques comme New Wave sont reparus dans les annĂ©es 2000, certains disparus trouvent une seconde vie sur Internet, par exemple Agent Orange, Rad Party ou Premonition[11].

Un fanzine devient un magazine lorsqu'il cesse d'ĂȘtre le produit de l'activitĂ© d'un amateur passionnĂ© (un « fan ») pour devenir le produit d'un professionnel. Cela ne dispense pas pour autant le professionnel de rester un passionnĂ©, bien que des impĂ©ratifs de rentabilitĂ© peuvent influencer son activitĂ©, ainsi que le contenu et la forme de la publication. ApparaĂźt souvent un intermĂ©diaire entre le fanzine et le magazine, parfois appelĂ© « prozine » (comme Abus Dangereux, qui contient des publicitĂ©s et une belle mise en page, et mĂȘme s'il est considĂ©rĂ© comme un fanzine par sa diffusion restreinte), notamment lorsque la maquette est plus recherchĂ©e et que l'impression se fait en imprimerie sur un papier de qualitĂ©. Mais le prozine se distinguera toujours du magazine car il n'a pas de vocation commerciale (prix au plus juste ou gratuit) et parce que la publicitĂ© reprĂ©sente une part trĂšs faible de ses revenus, donc de son contenu.

Photographie du livre 100 fanzines de la collection Toby Mott .

Il existe aussi de nombreux fanzines dĂ©rivant d'un livre ou d'une histoire pour aboutir Ă  quelque chose de trĂšs diffĂ©rent. Les Ɠuvres ainsi crĂ©Ă©es par les fans sont appelĂ©es « fanfictions ». La sĂ©rie romanesque Harry Potter a ainsi suscitĂ© la crĂ©ation de nombreux fanzines qui font dĂ©river l'histoire sur des sujets autres (le sexe, l'homosexualitĂ©, la guerre, etc.) ou transportent les personnages dans des univers diffĂ©rents, phĂ©nomĂšne dĂ©signĂ© par le nĂ©ologisme « potterfiction ».

Histoire

Les premiers fanzines apparaissent à l'aube des années 1930 avec la presse de science-fiction américaine et le journal The Time Planet, paru en 1926. Le premier fanzine avéré est The Comet, paru en 1930, et qui publie des correspondances de fans de science-fiction. Le zinester américain de science-fiction Louis Russel Chauvenet a d'ailleurs conceptualisé le mot fanzine en 1940 et a fait son entrée dans l'Oxford English Dictionary en 1949[12].

Les progrĂšs accomplis dans le domaine de la xĂ©rographie contribuent Ă  l'essor de ces publications dans la sphĂšre publique dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1950, notamment aux États-Unis, permettant Ă  la contreculture de se populariser Ă  travers la BD, le polar, la poĂ©sie
 Dans la foulĂ©e de mai 1968, le phĂ©nomĂšne est adoptĂ© en France pour diffuser une expression politique et revendicative[13] de tous bords (fĂ©ministes, Ă©colo, Ă©tudiants, anarchistes
). À la fin des annĂ©es 1970, le fanzine devient l'un des mĂ©dias fĂ©tiche du mouvement punk, notamment dans le domaine de la musique et des arts plastiques. On parle alors de « graff'zines », autrement dit des fanzines graphiques (Bazooka, Le Dernier Cri, BongoĂ»t pour les plus reprĂ©sentatifs) aux ambitions artistiques affichĂ©es, gĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ©s par des Ă©tudiants en Ă©cole d'art. Depuis 1981, le Festival international de la bande dessinĂ©e d'AngoulĂȘme rĂ©compense chaque annĂ©e les meilleurs fanzines.

Le renouveau du rock à guitares, notamment garage et néo-psychédélique, s'accompagne au début des années 1980 d'une multiplication de titres de qualité tels Nineteen (Toulouse - Benoßt Binet), Tant Qu'il y Aura du Rock (Poitiers - David Dufresne), Thrills et Frissons (Dieppe - Patrick Gioux - Michel Recher) (http://frissons.org/), Fun (Le Havre - Patrick Soubielle), Psychotic Reaction (Bordeaux - Jean-Charles Dubois), Abus Dangereux (Philippe Couderc et Cathy Viale - Bordeaux) New Scene (Paris - Stevie Gomez), Inside Mind (Bordeaux - Geordie Gomez), Rock Ballad (Bordeaux - Bernard Fretin). En France, le mouvement punk est relayé par le mouvement alternatif tout aussi centré sur l'expression musicale, mais nettement plus engagé politiquement comme en témoignent les titres, plus percutants (On a faim, Les Héros du Peuple sont immortels, Cheribibi, Hello Happy Taxpayer, "Crisantem" de voto) ou décalés (Le Légume du jour, Bruit d'odeur
).

Si l'intĂ©rĂȘt pour cette presse libre a connu un certain dĂ©clin au milieu des annĂ©es 1990, le succĂšs d'Internet a permis Ă  l'esprit libertaire et gĂ©nĂ©ralement militant qui est le sien de se pĂ©renniser. Le webzine et le e-zine, fanzinat sur Internet, touchent un public beaucoup plus large, tout en bĂ©nĂ©ficiant de coĂ»ts de production nettement moins Ă©levĂ©s, et permettent une interactivitĂ© rĂ©ellement accrue. Les musiques dites contestataires, comme le punk, le rock, le reggae, le punk hardcore, la techno ou encore le ska, sont encore aujourd'hui le terreau du fanzinat, qu'il soit traditionnel ou virtuel.

Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, apparaissent de nombreuses revues apĂ©riodiques sur le dessin crĂ©Ă©s par des artistes comme Rouge Gorge, FrĂ©dĂ©ric Magazine, FLTMSTPC
 nourries des « zines » et des revues d'artiste. Ce nouvel Ă©lan arrive avec les nouveaux moyens d'impression numĂ©rique.

Au cours des années 1990 sont apparues des « médiathÚques alternatives » (fanzinothÚques) pour fanzines et disques autoproduits, notamment à Toulouse[14] - [15], à Poitiers[16] et à Bruxelles[17] qui sont la mémoire du fanzinat culturel et artistique, à l'instar de la BNF pour la presse officielle.

Fanzines autour de la japanime et du jeu vidéo

Dans les années 1990, au-delà des fanzines consacrés à la musique, sont apparus pendant une quinzaine d'années un grand nombre de fanzines consacrés à la culture japonaise, et plus spécialement des dessins animés (japanime) et du jeu vidéo.

En 1990, le premier d'entre eux fut Mangazone qui était édité par l'association Saga, également éditrice de Scarce, un fanzine de Comics.

En 1991 paraissait le premier numéro de Animeland qui devait par la suite se professionnaliser et devenir un magazine.

Puis à partir de 1992, c'est une forme d'explosion avec Tsunami - qui devait également devenir un magazine, mais aussi l'effet Ripobe de François Jacques, Namida de René-Gilles Deberdt et bien d'autres.

Alors qu'Internet n'existe pas encore ou n'est pas trÚs répandu, ces fanzines sont échangés à l'occasion des conventions d'anime, leur existence est rendue publique par le biais des magazines de jeux vidéo, ou directement dans les boutiques spécialisées.

Avant que les sites internet ne prennent le relais, ils contribuent directement à l'intégration de la culture japonaise en France.

Modes de diffusion

Plusieurs couvertures du fanzine Skintonic.

Le fanzine est un support à diffusion limitée, de par son faible tirage et les frais occasionnés par une diffusion massive.

On distingue quelques pratiques généralisées dans le monde du fanzinat afin de faciliter la diffusion des fanzines :

  • De « la main Ă  la main » : un fanzine se fait avant tout pour un cercle assez intime, proche de ses prĂ©occupations et il est donc facile de rencontrer des lecteurs potentiels et de distribuer Ă  ces occasions les exemplaires.
  • Par correspondance : le fanzinat n'aurait quasiment aucune portĂ©e sans expĂ©dition postale. De nombreux Ă©changes se font par courrier, que ce soit entre fanzines ou de fanzine Ă  lecteurs. L'abonnement ou l'achat via des catalogues de VPC en ligne sont les moyens les plus efficaces de diffusion.
  • Lors d'Ă©vĂ©nements spĂ©ciaux : lors de concerts, de salons de bande dessinĂ©e, de conventions d'anime et salons sur la culture japonaise[18] (notamment fanzines de mangas et dojinshi), de salons associatifs ou autres rencontres, il peut arriver que les auteurs d'un fanzine tiennent une table de vente et proposent leurs numĂ©ros. L'intĂ©rĂȘt est de toucher des personnes a priori sensibles au thĂšme du fanzine. Les fanzines peuvent aussi ĂȘtre dĂ©posĂ©s Ă  l'entrĂ©e pour permettre Ă  chacun d'y avoir accĂšs.
  • Les « distros » (distributeurs) : les distros sont tenus par des personnes qui se chargent de rĂ©colter le maximum de fanzines, les photocopient, puis les revendent Ă  la demande. Souvent les distros tiennent des tables lors d'Ă©vĂ©nements et proposent alors Ă  la vente des multitudes de titres[19] - [20] - [21].
  • Dans des magasins spĂ©cialisĂ©s en rapport avec le sujet du fanzine : librairies spĂ©cialisĂ©es dans la culture underground (Regard moderne, ParallĂšles ou ThĂ©-troc Ă  Paris, par exemple), librairies de bande dessinĂ©e, disquaires (Souffle Continu, Ground Zero, Born Bad
 Ă  Paris), magasins de fringues, etc. Ce mode de distribution fonctionne de maniĂšre diffĂ©rente de la distribution grand public : certains lieux font des achats fermes (sans politique de retour), d'autres prennent les fanzines en dĂ©pĂŽt et signent un bon de dĂ©pĂŽt, puis paient ce qui a Ă©tĂ© vendu Ă  l'Ă©diteur du fanzine si ce dernier revient le rĂ©clamer.
  • Dans des infokiosques, Ă  prix libre, avec des brochures et des livres apĂ©riodiques.

Art postal

Il existe des fanzines d'art postal, Ă  la diffusion limitĂ©e de fait, puisque constituĂ©s d'Ɠuvres originales collectĂ©es et redistribuĂ©es par la Poste. On peut citer ainsi Nada ZĂ©ro, Ă©ditĂ© par Christian Alle et mis en ligne par l'artiste Lauranne, qui diffuse aussi des informations sur des projets et contacts de mail art. Entreprise originale et gĂ©nĂ©reuse est entiĂšrement gratuite : il suffit d'envoyer 20 Ɠuvres de petit format pour recevoir Ă  son tour un exemplaire. On peut citer aussi Circulaire 132, Ă  Rimouski (QuĂ©bec), un fanzine d'assemblage d'art postal en gĂ©nĂ©ral destinĂ© aux mailartistes pour permettre l'Ă©change d'idĂ©es, faire connaĂźtre divers projets.

XXIe siĂšcle

  • Christophe Benouadah dis Ben des Skullteurs[22].
  • John Holmstrom, cofondateur en dĂ©cembre 1975 du fanzine Punk
  • Gildas CospĂ©rec, fondateur du fanzine Dig It![23]

Conservation et fanzinothĂšques

Certaines bibliothĂšques ont dĂ©veloppĂ© un intĂ©rĂȘt pour la conservation et le dĂ©veloppement d’une collection comprenant les fanzines. DerriĂšre cette volontĂ©, plusieurs d'entre elles souhaitent pallier le fait que pendant longtemps, ce type de document n’a pas Ă©tĂ© collectionnĂ© parce qu’il Ă©tait considĂ©rĂ© mineur ou de piĂštre qualitĂ© pour ces institutions[3]. Mais l’évolution du discours quant Ă  la libertĂ© intellectuelle, la prĂ©servation de l’hĂ©ritage culturel et l’inclusion des minoritĂ©s en bibliothĂšque contribue au dĂ©sir d’inclure les fanzines dans leur collection puisque les fanzines sont issus le plus souvent de la sous-culture ou de communautĂ©s marginales[3].


Cependant, le dĂ©veloppement d’une collection de fanzine en bibliothĂšque reprĂ©sente plusieurs dĂ©fis. La plupart des fanzines Ă©tant crĂ©Ă©s par des amateurs ne connaissant pas toujours le milieu littĂ©raire, beaucoup d’entre eux Ă©chappent au dĂ©pĂŽt lĂ©gal institutionnel et ne possĂšdent donc pas de ISBN[24]. Leur adaptation avec des reliures de bibliothĂšque est plus difficile Ă  cause de leurs formats trĂšs variĂ©s et la fragilitĂ© de plusieurs d’entre eux, notamment dĂ» aux matĂ©riaux avec lesquels ils sont fabriquĂ©s[3]. Le catalogage des fanzines est complexifiĂ© par le fait que plusieurs d’entre eux sont publiĂ©s sous des pseudonymes, de façon anonyme ou par des auteurs qui prĂ©fĂšrent ne plus ĂȘtre associĂ©s Ă  ces crĂ©ations[3]. Les politiques d‘acquisitions des bibliothĂšques rendent Ă©galement l‘acquisition de fanzine plus difficile pour elles puisqu‘il faut souvent utiliser d‘autres moyens d‘acquisition, notamment le contact direct avec les crĂ©ateurs et crĂ©atrices de fanzines, que les moyens traditionnels[3].

Du cĂŽtĂ© archivistique, il existe plusieurs modes de conservations pour les fanzines. Plusieurs archivistes tendent Ă  privilĂ©gier la numĂ©risation afin d’éviter la surmanipulation des documents qui sont souvent fragiles[3]. La prĂ©servation physique des fanzines et la prĂ©vention de leur dĂ©tĂ©rioration peut ĂȘtre facilitĂ©e en les conservant dans un milieu Ă  faible luminositĂ© oĂč l’humiditĂ© et la tempĂ©rature sont contrĂŽlĂ©es[3].

Les FanzinothÚques sont les bibliothÚques et conservatoires du fanzines, elles ont souvent des activités de ventes, et de laboratoire d'impression. Elles regroupent des documents souvent à partir des productions locales. Elles proposent des catalogages de leurs collections permettant une description des scÚnes locales.


En France il n'y a qu'une seule fanzinothĂšque, Ă  Poitiers[25].


Au Canada, il existe à Montréal un centre de documentation consacré à la culture indépendante qui possÚde une collection importante de fanzines[26].

Voir aussi

Bibliographie

  • Graphic Production. 73-83- 1000 dessins sauvages, Editions Autrement, Alin Avila et Bruno Richard, avril 1987
  • 20 ans de fanzines rock 1977-1997. Histoire d'un mouvement parallĂšle, FanzinothĂšque de Poitiers, septembre 1997
  • Samuel Étienne (sous la dir.), dossier « La presse musicale alternative au XXIe siĂšcle », Copyright Volume !, no 5-1, Saint-Amant-Tallende, Éditions MĂ©lanie Seteun, 2006.
  • Samuel Étienne, 2003, un article[27] de recherche sur les fanzines : dĂ©finitions, caractĂ©ristiques, aspects sociologiques
  • Fabien Hein, 2003, « Les fanzines rock et leurs rĂ©dacteurs en Lorraine »[28] sur ethnographiques.org, no 3, avril 2003
  • Emilie Bouquet, « F comme fanzines », Bulletin des bibliothĂšques de France, n°6,‎ , p. 38-51 (lire en ligne)
  • FrĂ©dĂ©ric Gai, « Tentatives (dĂ©sespĂ©rĂ©es) pour dĂ©finir le fanzine », La Revue des revues, no 62 (2019/2),‎ , p. 92-109 (ISSN 0980-2797, DOI 10.3917/rdr.062.0092).

Articles connexes

Notes et références

  1. « Les zines sont des magazines non commerciaux et non professionnels Ă  petite circulation, et oĂč leurs crĂ©ateurs les produisent, les publient et les distribuent eux-mĂȘmes ». Cf Stephen Duncombe, Notes from Underground: Zines and the Politics of Alternative Culture, Verso, , p. 10-11.
  2. Olivier Belin, « Au pays des fanzines : de la presse alternative Ă  l’archive instituĂ©e », SociĂ©tĂ©s & ReprĂ©sentations, vol. N°50, no 2,‎ (ISSN 1262-2966 et 2104-404X, DOI 10.3917/sr.050.0165, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) Lauren DeVoe (dir.) et Sara Duff (dir.), Zines in Libraries, Chicago, ALA Editions, , 163 p. (ISBN 978-0-8389-3804-1)
  4. Tanguy Habrand, « L’édition hors Ă©dition : vers un modĂšle dynamique. Pratiques sauvages, parallĂšles, sĂ©cantes et proscrites », MĂ©moires du livre / Studies in Book Culture, vol. 8, no 1,‎ (ISSN 1920-602X, DOI 10.7202/1038028ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. Samuel Étienne, « « First & Last & Always » : les valeurs de l’éphĂ©mĂšre dans la presse musicale alternative », Volume !. La revue des musiques populaires, no 2 : 1,‎ (ISSN 1634-5495, DOI 10.4000/volume.2303, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. Samuel Etienne, Bricolage Radical : génie et banalité des fanzines do-it yourselft, vol. 2, Saint-Malo, Strandflat, , 102 p. (ISBN 979-10-96141-01-2)
  7. FrĂ©dĂ©ric Gai, « Tentatives (dĂ©sespĂ©rĂ©es) pour dĂ©finir le fanzine », La Revue des revues, vol. N°62, no 2,‎ (ISSN 0980-2797 et 2649-7751, DOI 10.3917/rdr.062.0092, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. Olivier Belin, « Au pays des fanzines : de la presse alternative Ă  l’archive instituĂ©e », Societes Representations, vol. 50, no 2,‎ , p. 165–173 (ISSN 1262-2966, DOI 10.3917/sr.050.0165, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. FrĂ©dĂ©ric Gai, « Tentatives (dĂ©sespĂ©rĂ©es) pour dĂ©finir le fanzine », La Revue des revues, vol. N°62, no 2,‎ (ISSN 0980-2797 et 2649-7751, DOI 10.3917/rdr.062.0092, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. Site d'Abus Dangereux.
  11. Site de Premonition.
  12. (en) Teal Triggs, Fanzines. The DIY Revolution, San Francisco, Chronicle Books LLC, , 256 p. (ISBN 978-0-8118-7692-6), p. 10
  13. La France marginale, IrĂšne Andrieu, Albin Michel (1975), Ă  propos d'Actual-Hebdo de Micberth.
  14. Site de la FanzinothĂšque de Toulouse.
  15. « Site du centre de ressource les Musicophages, qui compte une fanzinothÚque »
  16. La FanzinothĂšque de Poitiers recense et conserve tous les fanzines qu'il lui est possible d'obtenir.
  17. Site de la FanzinothĂšque de Bruxelles
  18. « Japan Expo 2017 », page sur un exemple important de ce type d'évÚnements en France (Japan Expo de Paris) et précisant la vente de fanzines, sur om-game.fr (consulté le )
  19. Exemple : l'association Meluzine, qui référence et distribue tous les fanzines qui lui sont confiés.
  20. La Pétroleuse, distributeur de nombreux zines français et internationaux.
  21. Microcosm Publishing, distributeur de fanzines traitant de sujets divers et variés allant de l'antisexisme à la passion pour le vélo en passant par les récupérations de nourriture dans les poubelles.
  22. « DĂ©couvrez l'univers de Skullteurs Mekanists », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  23. Gildas Cospérec, Patrick Bainée et Patrick Cazengler, Confessions of a garage cat : l'histoire orale non censurée du garage en France, via "Dig it !" et la scÚne toulousaine, Toulouse, les Musicophages-Centre de ressource des musiques actuelles, , 446 p. (ISBN 978-2-9579353-0-7)
  24. Carnet de la Bn, « Zines : explorez le monde de la microédition », sur Carnet de la BibliothÚque nationale, (consulté le )
  25. « La FanzinothĂšque de Poitiers – Au service du fanzine depuis 1989 » (consultĂ© le )
  26. « À propos », sur ARCMTL (consultĂ© le )
  27. « First & Last & Always » : les valeurs de l'éphémÚre dans la presse musicale alternative[PDF].
  28. Article sur le site ethnographiques.org.

Liens externes

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