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Opéra-théâtre de Metz

L’Hôtel des Spectacles, futur théâtre, puis Opéra-Théâtre de Metz, aujourd’hui Opéra-Théâtre de l'Eurométropole de Metz, Metzer Operatheater (en allemand) est l’un des premiers théâtres construits en France[1] et le plus ancien théâtre encore en activité. Avant sa construction place de la Comédie, la salle de jeu de paume « Chatin », à côté de l’hôtel Gargan en Nexirue, servait de salle de théâtre[2].

Opéra-Théâtre de l'Eurométropole de Metz. Metzer Operatheater (de)
Description de l'image Opéra-théâtre de Metz, Metz, Lorraine, France - panoramio.jpg.
Type Salle à l’italienne
Lieu Metz
Coordonnées 49° 07′ 18″ nord, 6° 10′ 22″ est
Architecte Jacques Oger
Inauguration 3 février 1752
Capacité 750 places
Direction Paul-Émile Fourny
Protection Logo monument historique Classé MH (1930)
Site web https://opera.eurometropolemetz.eu/
logo de Opéra-Théâtre de l'Eurométropole de Metz.             Metzer Operatheater (de)
Logo de Opéra-Théâtre de l'Eurométropole de Metz. Metzer Operatheater (de).
Géolocalisation sur la carte : Metz
(Voir situation sur carte : Metz)
Opéra-théâtre de Metz
Géolocalisation sur la carte : Moselle
(Voir situation sur carte : Moselle)
Opéra-théâtre de Metz
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Opéra-théâtre de Metz
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Opéra-théâtre de Metz

Contexte historique

La façade de l’opéra-théâtre de nuit.

L’île du Petit Saulcy, entourée par le bras de la Moselle, doit son nom aux saules plantés sur ses rives pour retenir la terre. Autrefois nommée île du Grand Saulcy, cette lande boueuse et inhabitée servait de dépôt de bois de chauffage. La ville décide de paver l’île en 1732 et d’y construire l’« Hôtel des Spectacles ». Elle dote l’île de quais. De nouveaux ponts la relient au quartier des Roches et à la ville haute, et à l’extrémité de l’île Chambière. Le théâtre contribue dès son origine à l’ordonnancement d’une place moderne dont il constitue la façade aux côtés de deux autres édifices de facture homogène : le pavillon Saint-Marcel, et celui de la Douane. C’est la première place moderne que fait réaliser le gouverneur de la ville, le duc de Belle-Isle[3], dans un dessein urbain plus vaste, qu’il évoque à travers sa correspondance avec la municipalité et qui trouvera son aboutissement dans la réalisation de la place d’Armes.

Construction et aménagements

Le bâtiment est construit de 1738 à 1752 dans un style classique, d’influence toscane, en même temps que l’hôtel de l’Intendance. Après les errements empiriques de Charles-François Roland, dit « Le Virloys », un architecte peu scrupuleux, le théâtre est érigé selon le projet de l’architecte messin Jacques Oger, en suivant les conseils techniques des experts Landot, machiniste de son état, et Pierre Deleuze, décorateur de théâtre[4]. L’édifice a vu ses travaux suspendus durant huit ans par la guerre de Succession d’Autriche. Inauguré par un bal public le , ce théâtre à l’italienne est le plus ancien de France encore en activité.

Un péristyle formé de vingt-et-une arcades est construit en 1754, pour réunir les trois pavillons, dotant le théâtre d’une terrasse, au centre de la composition architecturale[3]. Sous le fronton, on devine une inscription gravée dans la pierre à l’époque révolutionnaire :

« PLACE DE L'EGALITE ». Les pierres portant cette inscription ont dû être déplacées lors d'une rénovation ultérieure, car elles apparaissent actuellement dans le désordre suivant (de gauche à droite) : PLAC (le C est partiellement coupé) ; LITE ; L (coupé) ; E DE ; _EGA (voir la galerie de photos ci-dessous)

De février à juillet 1794 fut dressée sur la place du Théâtre la guillotine, surnommée La Louise qui coupa trente-trois têtes[5].

En 1858, le sculpteur Charles Pêtre agrémente la façade du théâtre au niveau de son couronnement, avec les allégories de la Tragédie, l’Inspiration, la Poésie lyrique, la Comédie, et la Musique. L’intérieur actuel du théâtre date également de cette époque. Les agrafes des arcades du rez-de-chaussée sont ornées de figures féminines et de têtes de satyres aux regards grivois. En 1868, une gigantesque fontaine — qui a depuis disparu —, est élevée au centre de la place, célébrant l’arrivée des eaux de Gorze à Metz.

En 1887, la ville redoute les incendies dus aux lampes à huile et souhaite éclairer son théâtre à l’électricité. Le moulin des Thermes est alors équipé de deux turbines et devient la première usine de production électrique. Il fournissait aussi l’éclairage public des places de Metz[6].

Affectations successives

L’hôtel des Spectacles, qui deviendra l’Opéra-Théâtre de Metz est le plus ancien théâtre en activité de France, puisqu’il n’a pas changé d’affectation depuis son inauguration en 1752. Au cours de son histoire, de nombreuses troupes se sont produites dans la salle de Metz et de grands noms y ont joué ou travaillé : Sarah Bernhardt dans la Tosca en 1905 et la Dame aux camélias en 1909[5] ou Jean Cocteau pour les décors de Pelléas dans les années 1960.

Sous la direction de Paul-Emile Fourny depuis 2011, le théâtre fonctionne aujourd’hui en permanence avec plus de 103 personnes dont un cadre de chœurs de 24 choristes et un corps de ballet de 14 danseurs[7]. Il est l’un des derniers opéras français à posséder ses propres ateliers, où se créent costumes et décors. Il présente chaque année un programme éclectique où se côtoient opéras, pièces de théâtre, ballets, opérettes avec des productions lyriques nouvelles et des créations du Théâtre de Metz.

Protection juridique et statuts

Le théâtre, pour ses façades et toitures, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [8]. L’Opéra-Théâtre de Metz, placé sous la tutelle de la communauté d’agglomération de Metz Métropole, est membre de la Réunion des opéras de France.

Galerie de photos

  • Opéra-théâtre de Metz et place de la Comédie, vue sous la neige avec en arrière-plan la flèche du temple de Garnison
    Opéra-théâtre de Metz et place de la Comédie, vue sous la neige avec en arrière-plan la flèche du temple de Garnison
  • Opéra-théâtre de Metz, partie du bâtiment à droite de la façade principale
    Opéra-théâtre de Metz, partie du bâtiment à droite de la façade principale
  • Façade et parterre floral (2012)
    Façade et parterre floral (2012)
  • Fronton de la façade
    Fronton de la façade
  • Détail du fronton de la façade
    Détail du fronton de la façade
  • Inscription actuelle sous le fronton de la façade.
    Inscription actuelle sous le fronton de la façade.
  • Inscription reconstituée, dans sa forme initiale présumée, sous le fronton de la façade.
    Inscription reconstituée, dans sa forme initiale présumée, sous le fronton de la façade.

Bibliographie

  • Jeanne Lejeaux, « Le théâtre de Metz », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1932, pp. 176-195.

Notes et références

  1. De quelques années antérieur au Grand Théâtre de Bordeaux
  2. Gilbert Roze: un nouveau théâtre à Metz, in Mémoires de l’Académie nationale de Metz, 1999.
  3. Fiche Aménagement de l’île du Petit-Saulcy sur Structurae.fr
  4. Jeanne Lejeaux: Deux épisodes de l’histoire de la Place d’Armes de Metz, in Mémoires de l’Académie de Metz, 1928.
  5. Les bibliothèques du Sillon Lorrain, « L'Opéra-théâtre de Metz: un des premiers théâtres construits en France ! », sur galeries.limedia.fr (consulté le )
  6. Miroir du temps de Metz — Le Théâtre. Consulté le 2 octobre 2010.
  7. « Opéra-Théâtre de Metz Métropole », sur www.tous-a-lopera.fr (consulté le )
  8. « Théâtre municipal », notice no PA00106920, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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