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Commando Delta

Les Commandos Delta étaient le bras armé de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) à la fin de la guerre d'Algérie de 1961 à 1962.

Commandos Delta
Image illustrative de l’article Commando Delta

Idéologie nationaliste, Anti-indépendantiste
Objectifs garder l'Algérie française
Statut Inactif
Fondation
Date de formation 1961
Pays d'origine Algérie
Fondé par Roger Degueldre
Actions
Zone d'opération Algérie, France
Période d'activité 1961-1962 puis 1977-1983
Organisation
Chefs principaux Roger Degueldre, Albert Dovecar, Wilfried Schliederman, Jean-Pierre Ramos, Jean-Loup Blanchy, Josué Giner, Gabriel Anglade, Jacques Sintes, Jo Rizza, Joseph-Edouard Slama, Paul Mancilla, Marcel Ligier, Jacques Bixio, Michel De Vellis.
Branche politique Algérie française
Groupe relié OAS

Historique

Les Commandos Delta furent fondés par un civil, le Dr Jean-Claude Pérez (médecin généraliste à Bab El Oued), et un militaire âgé de 35 ans, déserteur du 1er Régiment étranger de parachutistes (1er REP, le lieutenant Roger Degueldre[1] qui les dirigea en étroite relation avec l'ancien Chef de la

Sureté nationale en Algérie, le colonel Yves Godard (ex bras droit du général Jacques Massu). Sur le plan opérationnel et selon le propre organigramme de l'OAS, les Commandos Delta appartenaient à la branche dite « ORO » (Organisation Renseignements-Opérations) de l'OAS et agissaient en relation avec les deux autres branches de l'OAS, l'« APP » (l'Action Psychologique et de Propagande) et l'« OM » (l'Organisation des Masses)[2]. Dans les faits, Roger Degueldre disposait d'une certaine latitude et les initiatives étaient fréquentes. Dite « structure punitive de l'OAS » par Jean-Jacques Susini chargé des opérations d'élimination[3]. À la différence des membres du Comité Supérieur de l'Organisation, les militaires de carrière étaient une minorité (entretiens avec Jean-Jacques Susini). En opposition violente avec la politique menée par le Président de la République française de l'époque (le général de Gaulle)[4]. Les Commandos Delta étaient principalement constitués de Pieds-Noirs déçus et formés à l'usage des armes pendant leur service militaire, souvent dans des unités d'élite (notons qu'un « Commando Z » a également existé, principalement constitué d'étudiants, et non directement « contrôlé » par Degueldre). Marc Ténard s'occupe de former de jeunes déserteurs et Pieds-Noirs avec toute la rigueur de la Légion.

«A 15 ans, G. se sauve de son collège et milite de façon musclée et déterminée pour conserver l'Algérie française. Il fait partie des petits Ultras d’Alger. C’est à leur contact qu’il apprend l’action militante et se forge une volonté. À cette époque, il rencontre son maître à penser Claude Tenne, alias Marc Ténard, alias José Casabals[5]. » Au nombre de quelques centaines (le nombre exact n'est actuellement pas connu) les « Deltas » étaient groupés en une trentaine de commandos, plus ou moins autonomes, et ceux-ci bénéficiaient dans la clandestinité de l'appui de nombre de Pieds-Noirs et du soutien des partisans de l'Algérie française[6]. Selon Jacques Delarue, le nom Delta (le « D » en grec) fut choisi à cause de la première lettre du nom de Degueldre.

Lieutenant Roger Degueldre

Roger Degueldre était un militaire de carrière qui après la guerre d'Indochine est affecté au 1er Régiment étranger de parachutistes. Légionnaire, il est engagé au sein de son unité dans le conflit algérien, où il est promu officier (il sera nommé Chevalier de la Légion d'honneur). Du 24 janvier au 1er février 1960 il participe avec son unité à la semaine des barricades à Alger ; manifestation insurrectionnelle au cours de laquelle une partie de l'armée et de la population algéroise manifeste son mécontentement à la suite de la mutation en métropole du général Massu. Partisan de l'Algérie française, soupçonné d’avoir participé à l'élaboration d'un complot contre le Général de Gaulle en décembre 1960, il passe dans la clandestinité le 11 décembre 1960 en rejoignant l'organisation clandestine politico-militaire dite « Organisation de l'Armée Secrète » (OAS). À la suite de l'échec du putsch des généraux en 1961, considéré comme déserteur, Roger Degueldre structure les Commandos Delta. Sous le pseudonyme « Delta » ou « Danielle », Degueldre est chargé de mener clandestinement des actions violentes contre le Front de libération nationale algérien (FLN) et les partisans de l'indépendance. De Paris à Oran, comme à Alger, certaines nuits résonnent du bruit des plastiquages et les murs se couvrent du slogan « L'OAS frappe où elle veut, quand elle veut » et comme l'indique le message parfois inscrit sur les corps des victimes des commandos Delta : l'« OAS veille »... En métropole comme sur le territoire algérien, les Commandos Delta frappent. Ils sont considérés responsables

de centaines d'attentats à l'explosif et d'assassinats de personnes considérées comme « molles » ou « traîtres » à la cause de l'Algérie française, ainsi que -à tort ou à raison- du meurtre de plusieurs appelés du contingent français. Dans un souci d'objectivité, retenons qu'un certain nombre de ces exactions criminelles ont pu être effectuées par des barbouzes ou par des activistes du FLN, et ce tant pour régler des comptes internes que pour discréditer l'OAS et les partisans de l'Algérie française. En ce sens, certains auteurs (dont Lucien Bodart - France-Soir) mettent en cause le « Mouvement pour la coopération » (MPC), dit par certains « Mouvement Pour la Communauté », dont les quelque 300 barbouzes[7] auraient été pilotées par un « cabinet noir » composé de l'avocat Pierre Lemarchand (ancien responsable du RPF gaulliste), Roger Frey (ministre de l'intérieur), Alexandre Sanguinetti (adjoint au cabinet du ministre), Lucien Bitterlin (secrétaire général), Fred Simon (représentant parisien du MPC), Charly Bonardi, Youssef Benhoura et son beau-frère Nouar, le père Badin, et Barthélémy Rossello (Chef du « Service Action »). Par ailleurs, d'autres

sources évoquent -sans réelle preuve- une organisation secrète dite La Main rouge, fondée à l'origine par le gouvernement socialiste Guy Mollet et pour partie aux ordres des services secrets français de l'époque (SDECE). Pour être le plus complet possible, l'histoire pointera peut-être un jour le rôle des policiers de la « mission C » (dans la fameuse caserne des Tagarins), celui des gendarmes du Colonel Debrosse, celui des gardes mobiles de l’école de Police d’Hussein Dey, etc. De fait, les archives de cette époque sensible étant encore difficilement accessibles (ou disparues !), dans certains cas il est encore aujourd'hui difficile de « faire le tri » pour définir avec exactitude si telle action ou tel cadavre peut être imputé ou non aux « Deltas »... Néanmoins, il est indubitable que les Commandos Delta ont marqué cette période troublée par leurs nombreuses actions terroristes meurtrières (voir le bilan des victimes attribuées à l'OAS et à ses commandos Delta). Ainsi, le 15 mars 1962, à 10 h 45, un Commando Delta pénètre au centre social de Château-Royal dans la commune d'El-Biar près d'Alger, où six dirigeants furent alignés contre un mur de la cour avant d'être abattus à l'arme automatique (revendication « officielle » OAS)... Sur l'ordre de Canal, Degueldre fait exécuter le commissaire Gavoury en réaction à la condamnation des généraux Zeller et Challe[8]. Il en charge le commando

fusillé avec Claude Piegt
fusillé avec Claude Piegt

Delta 1 composé du sergent Dovecar, du caporal Marc Ténard, du légionnaire Karl Pietri[9]. Arrêtés, le sergent Dovecar et Claude Pietri sont condamnés à mort alors que les légionnaires Pietri et Ténard sont condamnés à la réclusion perpétuelle à perpétuité[10].

Roger Degueldre est arrêté le 7 avril 1962 et rapidement condamné à mort par la Cour Militaire de Justice[11]. Plusieurs projets d'évasion seront montés par les commandos Delta, sans aboutir. Trois mois après son arrestation, le 6 juillet 1962, il est fusillé au Fort d'Ivry. Selon Jean-Louis Tixier-Vignancour, son avocat, les trois premiers officiers désignés pour commander le peloton d'exécution refuseront cet ordre et seront rayés des cadres de l'armée[12] ; du peloton d'exécution (onze militaires), seule une balle l'atteindra. Dans les faits, son exécution constitue une véritable décapitation du commandement des Commandos Delta qui, malgré quelques soubresauts très

Plaque mémoire des quatre fusillés pour l'Algérie française.

violents, vont se diluer et disparaître à la fin de cette triste année 1962 (en ce qui concerne Oran, les derniers Commandos Delta quittent la ville le 28 juin 1962).

Notons que depuis 1977, il apparaît que certains groupes d'extrême-droite utilisent cette appellation pour revendiquer des attentats (voir ci-dessous : pérennité des Commandos Delta).

Guerre d'Algérie

Les deltas ont notamment participé aux événements suivants :

Plusieurs centaines de meurtres furent attribuĂ©s Ă  l'OAS. Selon Bertrand Le Gendre, journaliste au quotidien Le Monde, « Il est impossible de dĂ©terminer avec prĂ©cision le nombre des victimes de l'OAS en AlgĂ©rie. Le chiffre le plus fiable Ă©mane de la SĂ»retĂ© nationale. Un dĂ©compte qui s'arrĂŞte au 20 avril 1962, le jour de l'arrestation de Salan, fait Ă©tat de 1 622 morts dont 1 383 musulmans et 239 EuropĂ©ens. Et de 5 148 blessĂ©s dont 4 086 musulmans et 1 062 EuropĂ©ens. La proportion musulmans/EuropĂ©ens est de 85 % pour les morts. »

Pérennité

L'appellation, sans qu'on puisse remonter aux commandos Delta originaux, fut réutilisée pour revendiquer des attentats d'extrême-droite :

Notes et références

  1. « Roger Degueldre, photos. », sur tenes.info (consulté le )
  2. Pierre Sergent, Ma peau au bout de mes idées, éd. La Table Ronde, 1968, tome 2 : La Bataille.
  3. Confessions du n°2 de l'OAS, Ed. Les Arènes, « escadron de la mort »
  4. Henri-Christian Giraud, De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988, 2 tomes.
  5. Frédéric DELMONTE, "Le Front National à Toulon : de la sous-société des débuts à la contre société de juin 1995," Résumé d'un mémoire de maîtrise préparé sous la direction de M. Schor et soutenu à la Faculté des Lettres de Nice [lire en ligne]
  6. « Peines de prison, la plupart avec sursis, contre des Algérois qui hébergèrent des déserteurs, notamment les assassin du commissaure Gavoury », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  7. Rapport 955 remis à M. le Président de l’Assemblée Nationale le 17 juin 1982, « de la commission d'enquête sur les activités du Service d'Action Civique »
  8. Fleury 2002, chap.37:L'OAS Ă©limine le commissaire Gavoury, p. 344-357.
  9. Claude Tenne, Mais le diable marche avec nous, Ă©d La Table Ronde, 1968, 253 p
  10. « L'avocat général suggère discretement la peine de mort contre Dovecar et Piegts mais il leur reconnait des mobiles idéologiques », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  11. Fleury 2002, chap.68, p. 663-675.
  12. Jean-Louis Tixier-Vignancourt, Fors l'honneur, Paris, SERP, 1963.
  13. Fleury 2002, p. 353.
  14. Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, tome 4 : Les feux du désespoir, Fayard, 1969
  15. (en) « Incident summary », sur gtd.
  16. « L'assassinat d'Henri Curiel à nouveau investigué par la justice », Libération,‎ (lire en ligne).
  17. Journal officiel du 8 octobre 1980

Annexes

Bibliographie

  • Pierre Montagnon, Guerre d'AlgĂ©rie, Éditions Pygmalion.
  • GĂ©nĂ©ral Massu, La vĂ©ritable bataille d’Alger, Ă©d.Plon, 1971
  • Pierre Sergent, Je ne regrette rien, Ă©d. Fayard, 1972, 403 p.
  • Pierre Sergent, Ma peau au bout de mes idĂ©es, Ă©d. La Table Ronde, 1968, 2 tomes.
  • Paul Bonnecarrère, La guerre cruelle, Ă©d. Fayard, 1972.
  • Erwan Bergot, Les Marches vers la gloire, Presses de la CitĂ©, 1993, 899 p. ( livres 2 et 3 : Frères d’armes et Le Flambeau)
  • Jean J. Mourot, La pacification, c’était la guerre ! TĂ©moignage d’un appelĂ© en AlgĂ©rie 1957-1959, Books on Demand France, 2009, 480 p. chap. 13 Le temps de la Croisade pp. 209 217.
  • Arnaud DĂ©roulède, OAS, Ă©tude d'une organisation clandestine' Éditions Curutchet, 1977
  • Camille Gilles, JĂ©sus et ses ApĂ´tres, Julliard, 1973
  • OAS : une Histoire Interdite par François Margolin et Georges-Marc Benamou, Margo Films-E Siècle-OdyssĂ©e - 2003
  • Jacques Valette, Le 13 mai du gĂ©nĂ©ral Salan, Éditions Esprit du livre, 2008
  • Raoul Salan, MĂ©moires - Fin d’un empire (4 volumes, dont « AlgĂ©rie française 1972 »), Éditions Presses de la CitĂ©, 1970-74
  • Maurice VaĂŻsse, Le putsch d'Alger, Paris, Éditions Odile Jacob, coll. « histoire », 2021, 336 p. (ISBN 978-2-7381-5495-8).
  • Bazooka : La confession de Philippe Castille par Bob Maloubier, Éditions Filipacchi, 1988
  • Carl Schmitt, ThĂ©orie du partisan, Flammarion, 1999
  • Jean-Bernard Ramon, L'OAS et ses appuis internationaux, Atelier Fol'fer, 2008.
  • Pierre Descaves, Une autre histoire de l'OAS : topologie d'une dĂ©sinformation, Éditions Atelier Fol’fer, 2007.
  • Bertrand Le Gendre, Confessions du n°2 de l'OAS : Entretiens avec Jean-Jacques Susini, Éditions Les Arènes, 2012.
  • Lt-Cel Armand BĂ©nĂ©sis de Rotrou, Commando Georges et l'AlgĂ©rie d'après : LĂ©gion Ă©trangère - Harkis - OAS, Éditions Dualpha, 2009.
  • Guy Pujante, ItinĂ©raire Lambda : De l'AlgĂ©rie de papa Ă  l'OAS, Éditions Godefroy de Bouillon, 2004.
  • Claude Mouton, La ContrerĂ©volution en AlgĂ©rie : Le combat de Robert Martel et de ses amis, Éditions Diffusion de la PensĂ©e Française, 1972.
  • Le procès de Raoul Salan, compte rendu stĂ©nographique, Albin Michel, 1962, 549 p. plaidoirie de MaĂ®tre Tixier-Vignancour (pp.507 Ă  548)
  • Lajos Marton, Il faut tuer De Gaulle, Ă©d. Du Rocher, 2002, 210 p.
  • Le Procès du Petit-Clamart, Nouvelles Éditions Latines. ExposĂ© des faits, DĂ©clarations, DĂ©positions, dĂ©bats, plaidoiries. PrĂ©sentĂ© par Yves-FrĂ©dĂ©ric JaffrĂ©, Avocat Ă  la Cour de Paris, 642p. (1963)
  • AbbĂ© Olivier Rioult, Bastien-Thiry, De Gaulle et le tyrannicide, Ă©d. des Cimes, Paris, 2013 (ISBN 979-10-91058-05-6).
  • Claude Mouton-Raimbault, Pierre Delhomme, de l'AlgĂ©rie fançaise Ă  l'expiation, Ă©d. de ChirĂ©, 2003, 132 p.
  • Pierre Guillaume et Élisabeth Escalle Mon âme Ă  Dieu, mon corps Ă  la patrie, mon honneur Ă  moi : Les mĂ©moires du Crabe-Tambour, Éditions Plon, 2007.
  • Yves-FrĂ©dĂ©ric JaffrĂ© [prĂ©f. Jean-François Chiappe], Les grandes affaires judiciaires du XXe siècle, Éditions de Paris, 2000
  • HervĂ© de Blignières et Hugues HĂ©raly, Un combattant dans les tourmentes du siècle, Éditions Albin Michel, 1990.
  • Georges Fleury, On l'appelait le « Crabe-tambour » : Le destin du lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume, Perrin, .
  • Jacques Laurent et RaphaĂ«l Chauvancy, Qui suis-je?, Éditions Pardès, 2009.
  • "Je veux la tourmente" par Jean Curutchet. Éditions Dualpha - 2004.
  • Zvonimir Novak, Tricolores : Une histoire visuelle de la droite et de l'extrĂŞme droite, Éditions L'Ă©chappĂ©e, 2011.
  • Jean-Claude PĂ©rez, L'assassinat de l'AlgĂ©rie française, terreau de la conquĂŞte islamiste actuelle, Éditions Dualpha, 2012.
  • Yves Courrière, La guerre d'AlgĂ©rie, tome 4 : Les feux du dĂ©sespoir, Fayard, 1969
  • Vincent Guibert, Les commandos Delta, Curutchet, 2000
  • Georges Fleury, Histoire secrète de l'O.A.S., Grasset & Fasquelle, .
  • RĂ©mi Kauffer, OAS : histoire d'une guerre franco-française, Seuil, 2002
  • Edmond Fraysse, Commando Delta: Confessions d'un soldat de l'OAS, Nouveau Monde, 2021
  • Lajos Marton, Il faut tuer De Gaulle, Ă©d. Du Rocher, 2002, 210 p.
  • Le Procès du Petit-Clamart, Nouvelles Éditions Latines. ExposĂ© des faits, DĂ©clarations, DĂ©positions, dĂ©bats, plaidoiries. PrĂ©sentĂ© par Yves-FrĂ©dĂ©ric JaffrĂ©, Avocat Ă  la Cour de Paris, 642p. (1963)
  • AbbĂ© Olivier Rioult, Bastien-Thiry, De Gaulle et le tyrannicide, Ă©d. des Cimes, Paris, 2013 (ISBN 979-10-91058-05-6).

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