André Le Troquer
André Le Troquer, né le à Paris et mort le à Andilly, est un homme d'État français, président de l'Assemblée nationale de 1954 à 1955, puis de 1956 à 1958.
André Le Troquer | ||
André Le Troquer en 1948. | ||
Fonctions | ||
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Président de l'Assemblée nationale | ||
– (2 ans, 8 mois et 10 jours) |
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LĂ©gislature | IIIe (IVe RĂ©publique) |
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Prédécesseur | Pierre Schneiter | |
Successeur | Jacques Chaban-Delmas (Ve RĂ©publique) | |
– (11 mois et 29 jours) |
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LĂ©gislature | IIe (IVe RĂ©publique) |
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Prédécesseur | Édouard Herriot | |
Successeur | Pierre Schneiter | |
Ministre de l'Intérieur | ||
– (4 mois et 17 jours) |
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Gouvernement | FĂ©lix Gouin | |
Prédécesseur | Adrien Tixier | |
Successeur | Édouard Depreux | |
Député français | ||
– (12 ans et 7 jours) |
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Circonscription | Seine | |
Législature | Ire, IIe et IIIe (Quatrième République) | |
Groupe politique | SFIO | |
– (1 an et 21 jours) |
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Circonscription | Seine | |
Législature | Assemblées constituantes de 1945 et de 1946 |
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Groupe politique | SFIO | |
– (4 ans, 1 mois et 8 jours) |
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Circonscription | Seine | |
Législature | XVIe (Troisième République) | |
Groupe politique | SFIO | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | 17e arrondissement de Paris | |
Date de décès | (à 79 ans) | |
Lieu de décès | Andilly | |
Nationalité | Française | |
Parti politique | SFIO | |
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Biographie
Première Guerre mondiale
André Le Troquer a été décoré de la croix de guerre pour sa participation à la Première Guerre mondiale d’où il était revenu mutilé[1]. Un éclat d'obus lui avait fait perdre l'usage de sa main droite, d'où le port systématique d'un gant en public. Les caricaturistes et journalistes semblent être toujours restés extrêmement discrets sur cette infirmité, même lors de l'affaire des Ballets roses. À l'époque, se moquer d'un ancien combattant aurait fait scandale[N 1].
Carrière politique
Élu député de Paris en 1936[1], il siège à l'Assemblée nationale de 1945 à 1958. André Le Troquer se prononce en contre la demande d'armistice. Il s'embarque le à Bordeaux avec d'autres parlementaires sur le paquebot Massilia à destination de l'Afrique du nord pour continuer la lutte, et arrive à Casablanca le , soit deux jours après la signature de l'armistice du 22 juin 1940.
En 1942, avec Félix Gouin, il défend Léon Blum lors du procès de Riom[1]. Traqué par la Gestapo, il vit quatorze mois dans la clandestinité, préside le Comité directeur de la SFIO et siège au Conseil national de la Résistance[2]. Après être passé en Angleterre, il siège à l'Assemblée consultative d'Alger avant d'être nommé commissaire à la Guerre et à l'Air puis commissaire délégué à l'Administration des territoires métropolitains libérés[2]. Il est aux côtés du général de Gaulle à la libération de Paris et descend à ses côtés les Champs-Élysées en [2].
Au printemps 1945, avant même l'ouverture du procès du maréchal Pétain (le ), il suggère que la condamnation à mort soit suivie d'une cérémonie solennelle à l'Arc de Triomphe au cours de laquelle un simple troupier dégraderait le Maréchal et briserait son bâton. L'idée n'est pas retenue[3]. Président du conseil municipal de Paris de 1945 à 1946[4] - [5], il devient ministre de l’Intérieur du au dans le gouvernement Félix Gouin et ministre de la Défense nationale dans le 3e gouvernement de Léon Blum du au . Vice-président de l'Assemblée nationale, il est président par intérim du Congrès à Versailles lors de l'élection de René Coty à la présidence de la République en .
En tant que président de l'Assemblée nationale, il joue un rôle important lors des événements de - qui marquent le retour du général de Gaulle au pouvoir — auquel il tente en vain de s'opposer. Il se rend avec Gaston Monnerville, président du Conseil de la République, à Saint-Cloud pour un entretien « décisif » avec le général de Gaulle visant à s'assurer que son retour s'effectuera conformément aux pratiques constitutionnelles[6]. Il lit aux députés le message de René Coty — qu'il désapprouve — annonçant qu'il a « fait appel au plus illustre des Français » et qui menace de démissionner en cas de refus de l'Assemblée d'investir le Général de Gaulle ; en ce cas, Le Troquer aurait assuré l'intérim de la Présidence de la République, conformément à l'art.41 de la Constitution ! Il préside les séances du au (débats sur l’investiture à de Gaulle et pouvoirs pour élaborer une nouvelle Constitution).
Battu aux élections législatives de , il quitte la vie politique active en 1960 et appelle à voter « non » au référendum du sur l’Algérie.
Affaire des Ballets roses
En 1959 éclate l'affaire dite des « Ballets roses ». André Le Troquer, mis en cause — en compagnie notamment de sa maîtresse Elisabeth Pinajeff, artiste peintre et fausse comtesse roumaine —, adresse à l'hebdomadaire Aux écoutes du monde une lettre où il oppose aux « allégations publiées un démenti sans réserve, catégorique, absolu[7] ». Poursuivi pour « attentat aux mœurs en excitant, favorisant ou facilitant habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse »[8], il est condamné le à un an d'emprisonnement avec sursis et à une amende (3 000 francs) en relation avec l'affaire, alors que ses comparses sont punis bien plus lourdement (jusqu'à cinq ans de prison ferme). Le tribunal a tenu compte du « long passé de services rendus » par André Le Troquer et n'a pas voulu « accabler un vieil homme[7]». La condamnation est confirmée en appel le .
Mort
André Le Troquer meurt peu après, en . Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (87e division, case 2654).
Hommages
André Le Troquer est évoqué dans le 199e des 480 souvenirs cités par Georges Perec, dans son texte Je me souviens.
Il est cité comme « président du Haut-Comité régional de patronage » de la Fondation culturelle bretonne lors de la Journée de la langue bretonne de 1957[9].
Bibliographie
- Benoît Duteurtre, Ballets roses, Paris 2009.
Notes et références
Notes
- Le film de Marcel Pagnol Merlusse (1935) nous montre un surveillant gravement blessé à l’œil pendant la guerre, qui se fait insulter par un père d’élève (« Quand les pions sont borgnes, les punitions tombent à l’aveuglette ») et lui envoie un formidable coup de poing en retour. Le père dépose immédiatement une plainte mais se hâte de la retirer quand il apprend qu’il a insulté un blessé de guerre : boucher de son état, il craindrait de perdre sa clientèle.
Références
- Christine Rousseau, « "Ballets roses", de Benoît Duteurtre : c'était au temps des "ballets roses" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- Justinien Raymond, « LE TROQUER André, Lucien, Alexandre », sur maitron.fr (consulté le )
- Henri Amouroux, La Grande histoire des Français après l'Occupation : Les règlements de comptes, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , p. 985.
- « Hier, à l'Hôtel de Ville, le conseil municipal provisoire a inauguré ses travaux », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- « M. Le Troquer définit les taches qui s'imposent au Conseil municipal de Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- Georgette Elgey, Histoire de la IVe république Tome II de 1956 à janvier 1959 - Robert Laffont rééd. 2018 p. 568
- Jean-Michel Normand, « Sexe et pouvoir : les ballets glauques de la République », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- « L'affaire des ballets licencieux est jugée en correctionnelle », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- « 1991.6.4. Journée de la langue bretonne - 30 mai 1957 Musée départemental breton », sur musee-breton.finistere.fr (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :