Bûcher
Le bûcher (ou bucher[1]) est un amas de bois, parfois complété d'autres combustibles, destiné à brûler soit un cadavre humain au cours d'un rite funéraire, soit un individu condamné à mort.
Connu depuis l'Antiquité, le bûcher funéraire est toujours pratiqué de nos jours, notamment en Inde et au Népal.
Comme peine de mort, il fut utilisĂ© en Occident, du Moyen Ăge jusqu'au XVIIIe siĂšcle, pour exĂ©cuter :
- les sorciers ou magiciens ;
- les hérétiques relaps ;
- les homosexuels convaincus de sodomie;
- les régicides.
Histoire
Le bĂ»cher a beaucoup Ă©tĂ© utilisĂ© tout au long de l'Histoire : dans l'AntiquitĂ© (comme bĂ»cher funĂ©raire), sous l'Empire romain (pour le martyre des premiers chrĂ©tiens ; certaines hagiographies montrent que des tentatives Ă©chouĂšrent et que les condamnĂ©s durent avoir la tĂȘte tranchĂ©e), sous l'Empire byzantin (le bĂ»cher Ă©tait rĂ©servĂ© aux zoroastriens rĂ©calcitrants car ces derniers rendaient un culte au feu) et dans les civilisations prĂ©colombiennes d'AmĂ©rique du Sud comme sacrifice.
Le supplice est rĂ©inventĂ© en Occident un peu avant la rĂ©forme grĂ©gorienne. Le premier bĂ»cher, mentionnĂ© sans prĂ©cisions, date de 1010 et s'inscrit dans le cadre d'une campagne de persĂ©cution contre les Juifs[3] commencĂ©e par leur expulsion de Mayence[4]. Le procĂ©dĂ© est renouvelĂ© douze ans plus tard au terme du procĂšs des « hĂ©rĂ©tiques d'OrlĂ©ans ». Cette condamnation, Ă caractĂšre politique, se veut exemplaire, et vise Ă instaurer un climat de terreur[5]. Elle inaugure le « printemps des hĂ©rĂ©sies » que le zĂšle des prĂ©dicateurs sâemploie Ă Ă©radiquer par le feu en Artois, Ă Vertus, Chalons, Montfort prĂšs d'Asti, Poitiers, Charroux, dans la campagne pĂ©rigourdine, Ă Toulouse[6]⊠Ce qui ne s'appelle pas encore un autodafĂ© est souvent, comme dans les cas d'AbĂ©lard, de La Porete, d'Amaury de BĂšne, utilisĂ© dans un premier temps comme une forme d'avertissement, ce qui permet de rĂ©server le bĂ»cher au relaps et de l'Ă©viter au repentant, seule la « persĂ©vĂ©rance Ă©tant diabolique ».
Pour bĂątir un bĂ»cher, on fichait d'abord un poteau en terre, puis on disposait « autour de lui de la paille, des fagots et des bĂ»ches, en alternance, jusqu'Ă arriver Ă hauteur d'homme et en laissant un espace en façade pour pouvoir accĂ©der au poteau »[7]. L'estrade en hauteur[8] afin que le peuple ne perdĂźt rien du spectacle, favorisait la prise d'air par en dessous et la combustion du bois, le suppliciĂ© se trouvant davantage rĂŽti que brĂ»lĂ©[7] - [9]. Le supplice pouvait ĂȘtre allongĂ© en employant du bois vert qui brĂ»lait plus lentement mais provoquait une mort par asphyxie, ou accĂ©lĂ©rĂ© en ajoutant de la poix, en frottant les pieds du suppliciĂ© avec du lard afin qu'ils brĂ»lassent plus vite[10]. Quelquefois, on couvrait la victime de soufre ce qui lâasphyxiait ou on lui mettait sur la poitrine un sac de poudre Ă canon ou dans la bouche un Ă©teuf plein de poudre qui explosait[9]. A contrario, un retentum pouvait parfois abrĂ©ger les souffrances en Ă©tranglant ou en assommant prĂ©alablement le condamnĂ©, voire en lui enfonçant dans le cĆur un croc de fer par le bourreau placĂ© derriĂšre pour ne pas ĂȘtre vu par les spectateurs[11].
En Inde, les épouses des castes supérieures avaient obligation de se jeter dans le bûcher funéraire de leur mari (coutume du Satī), et supposées ne pas souffrir si elles étaient de bonnes épouses. Il fut également utilisé pendant les guerres de Religion à l'encontre des réformés. Dans certaines régions reculées, des accusations pour « crime de sorcellerie » sont toujours proférées. Des exécutions au bûcher ont notamment eu lieu en 2000 en Inde, en 2008 au Kenya[12], en 2014 au Nigéria[13] et en 2016 en Papouasie-Nouvelle-Guinée[14].
Comportements condamnés
Sorcellerie
Urbain Grandier est mis Ă mort en raison de l'affaire des dĂ©mons de Loudun en 1634[15], ainsi que Catherine Deshayes, dite La Voisin, brĂ»lĂ©e Ă Paris, place de GrĂšve en 1680. Elle Ă©tait avorteuse, pratiquait des messes noires et fut mĂȘlĂ©e Ă l'affaire des poisons[16].
Homosexualité
Selon le LĂ©vitique (20, 13), deux hommes coupables de sodomie devaient ĂȘtre punis de mort. Le , l'empereur romain ThĂ©odose Ier proclame un Ă©dit condamnant au bĂ»cher les sodomites. En 1120, le concile de Naplouse institue la peine de mort sur le bĂ»cher pour les sodomites du royaume de JĂ©rusalem.
L'accusation d'homosexualitĂ© pouvait ĂȘtre utilisĂ©e, mĂȘme lorsque la personne n'Ă©tait pas homosexuelle, en l'absence d'autres raisons, pour condamner des hĂ©rĂ©tiques.
En 1440, Gilles de Rais fut accusé de nombreux crimes, et parmi eux de sodomie (il s'agissait principalement de pédophilie), et meurt sur un bûcher. En 1554, le poÚte et humaniste Marc-Antoine Muret, inculpé mais en fuite en Italie, est condamné au bûcher pour sodomie par le Parlement et brûlé en effigie et donc par contumace.
RĂ©gicides
Ravaillac, assassin du roi de France Henri IV, comme Robert-François Damiens qui tenta d'assassiner Louis XV, furent condamnés, selon la peine réservée aux régicides, au bûcher aprÚs écartÚlement. Le cadavre de Jacques Clément, assassin de Henri III et tué juste aprÚs son acte, fut également brûlé.
En 1806, en Martinique, Ămilie, esclave de la maison de la Pagerie, fut brĂ»lĂ©e vive Ă Fort-de-France, pour tentative d'empoisonnement contre Rose Claire des Vergers de Sannois, mĂšre de l'impĂ©ratrice JosĂ©phine de Beauharnais[17].
Martyrs selon leur religion
Juifs
Ă l'origine, la pointe aval de l'Ăźle de la CitĂ© Ă Paris se terminait par trois Ăźles : l'Ăźle aux Juifs, l'Ăźle aux Treilles et l'Ăźlot de la Gourdaine. Elles furent rĂ©unies Ă l'Ăźle de la CitĂ© par Henri IV pendant la construction du pont Neuf. L'Ăźle aux Juifs tenait son nom des nombreuses exĂ©cutions de Juifs organisĂ©es Ă cet endroit durant le Moyen Ăge. C'est Ă ce mĂȘme endroit que fut brĂ»lĂ© Jacques de Molay en 1314. Ailleurs, les exĂ©cutions ont concernĂ© : Salomon Molkho, marrane qui se reconvertit au judaĂŻsme, se proclama Messie, et pĂ©rit par le feu pour apostasie. Les Juifs subissent de nombreuses persĂ©cutions et spĂ©cialement, pendant la peste noire, malgrĂ© la protection du pape ClĂ©ment VI. AccusĂ©s d'empoisonner les puits, environ 2 000 d'entre eux seront brĂ»lĂ©s vifs Ă Strasbourg le .
Martyrs chrétiens
Au temps de l'Empire romain, selon certains auteurs, des chrétiens furent exécutés par le feu selon une méthode particuliÚre : le corps était entiÚrement enduit de poix et de résine à laquelle on mettait le feu. Selon leur hagiographie, certaines saintes ont réchappé au supplice du feu :
Sainte AgnĂšs fut condamnĂ©e Ă ĂȘtre brĂ»lĂ©e sur la place publique comme sorciĂšre. Mais le feu Ă©pargna la jeune fille et dĂ©truisit ses bourreaux. Finalement, AgnĂšs fut Ă©gorgĂ©e. Sainte Olive subit le mĂȘme sort : elle fut condamnĂ©e Ă mourir sur le bĂ»cher. Toutefois, les flammes refusant de la toucher, ses bourreaux se rĂ©solurent finalement Ă la dĂ©capiter. Sainte EugĂ©nie aurait subi le mĂȘme martyre en 257 : l'Ă©preuve du bĂ»cher ayant Ă©chouĂ©, on lui trancha la tĂȘte.
Henri Voes et Jean Van Eschen furent les premiers martyrs protestants, brĂ»lĂ©s le 1er juillet 1523 Ă Bruxelles. Anne du Bourg, calviniste, condamnĂ© en 1559 comme hĂ©rĂ©tique Ă ĂȘtre pendu en place de GrĂšve, puis son corps brĂ»lĂ©. 1762 : Jean Calas, calviniste, accusĂ© Ă tort d'avoir assassinĂ© son fils, rouĂ© vif place Saint-Georges Ă Toulouse, Ă©tranglĂ© puis brĂ»lĂ©.
Bûcher funéraire
Le bûcher funéraire est un amas de bois sur lequel sont mis, dans certaines cultures, les cadavres pour leur crémation. Cette pratique s'observe depuis la préhistoire et perdure dans plusieurs cultures modernes.
Mythologie
Selon la légende, le phénix transforme son nid en bûcher puis s'immole. AprÚs trois jours, un nouveau phénix apparaßt d'entre les cendres. PolyxÚne, princesse troyenne, fut immolée par les Grecs (notamment NéoptolÚme) sur le tombeau d'Achille. Achille fait édifier un bûcher pour son ami défunt Patrocle.
Apprenant l'infidélité de sa femme AlcmÚne, Amphitryon la condamne au bûcher mais Zeus éteint les flammes par une averse soudaine.
AprÚs la mort de Baldr, les Ases brûlent son corps sur son vaisseau en guise de funérailles.
Destruction d'objets
Un autodafé consiste à brûler des livres considérés comme païens, blasphématoires, immoraux ou contraire à une idéologie.
Sur le bĂ»cher des vanitĂ©s, on dĂ©posait des objets considĂ©rĂ©s comme luxueux â notamment des bijoux â pour expier ses pĂ©chĂ©s d'orgueil, d'avarice ou d'envie. JĂ©rĂŽme Savonarole, qui en avait dressĂ© Ă Florence en 1497, pĂ©rit pendu puis brĂ»lĂ©.
Personnalités condamnées
La liste qui suit ne saurait ĂȘtre exhaustive. Elle recense des suppliciĂ©s dont l'Histoire a retenu le nom.
Sous l'Empire romain
- Polycarpe de Smyrne, martyr chrétien, brûlé vif vers 155 ;
- Saint Laurent, martyr chrétien à Rome en 258. Selon la légende, on le fouette jusqu'au sang puis l'étend sur un gril que des charbons à demi allumés portent lentement à incandescence ;
- IrĂšne de Thessalonique, martyre chrĂ©tienne Ă Thessalonique en 304. AprĂšs ses sĆurs Agapi et Chiona, ses compagnes Eutychie, Philippa et Casie et son compagnon Agathon, elle est jetĂ©e vivante dans un brasier.
En Allemagne
- Walter Lollard, théologien, brûlé vif à Cologne en 1322 pour hérésie ;
- Jan Hus, théologien tchÚque, brûlé vif à Constance le pour hérésie ;
- JérÎme de Prague, théologien tchÚque et disciple du précédent, brûlé vif à Constance le pour hérésie. Il demande à voir la torche qui allume son bûcher et entonne un cantique à voix forte.
En Autriche
- Balthazar Hubmaier, prĂȘtre, brĂ»lĂ© vif Ă Vienne le pour hĂ©rĂ©sie baptiste. Trois jours plus tard, sa femme est noyĂ©e puis brĂ»lĂ©e.
En Belgique
- Henri Voes et Jean Van Eschen, moines, brûlés vifs à Bruxelles, sur la Grand-Place, le pour hérésie. Leur supplice dure quatre heures ;
- Anne de Chantraine, brûlée vive à LiÚge ou Waret-la-Chaussee le pour sorcellerie. Elle a 17 ans ;
- Marguerite Tiste, étranglée puis brûlée à Mons le pour sorcellerie.
Au Canada
Deux des 8 martyrs canadiens morts pour leur foi chrétienne :
- Jean de Brébeuf, missionnaire jésuite français, affreusement torturé puis brûlé vif par les Iroquois le prÚs de la baie Géorgienne.
- Gabriel Lalemant, missionnaire jésuite français, affreusement torturé puis brûlé vif par les Iroquois le prÚs de la baie Géorgienne.
Ă Cuba
- Hatuey, chef antillais adversaire des conquistadors, brûlé vif à Yara le .
Aux Ătats-Unis
- William Crawford, militaire et topographe, brûlé vif dans l'Ohio par les Indiens le .
En France
- Celtillos, chef arverne et pÚre de Vercingétorix, accusé de vouloir restaurer la royauté à son profit et brûlé vif vers ;
- Peire Authié, notaire, brûlé vif à Toulouse le pour hérésie ;
- Marguerite Porete, dite Marguerite des Prés, auteur mystique et chrétienne du courant des béguines, brûlée vive avec son livre Le Miroir des ùmes Simples à Paris, en place de GrÚve, le pour hérésie ;
- Jacques de Molay, grand maßtre de l'ordre des Templiers, brûlé vif à Paris avec Geoffroy de Charnay, sur l'ßle aux Juifs, le pour hérésie et sodomie ;
- Geoffroy de Charnay, commandeur de l'ordre des Templiers, brûlé vif à Paris avec Jacques de Molay, sur l'ßle aux Juifs, le pour hérésie et sodomie ;
- Hugues GĂ©raud, Ă©vĂȘque de Cahors, brĂ»lĂ© vif Ă Avignon, sur la place du Palais Ă©piscopal, le pour sorcellerie ;
- Jeanne de Divion, aventuriÚre, brûlée vive à Paris, sur la place aux Pourceaux (proche de la place Saint-Honoré) le pour faux en écritures, magie et empoisonnement ;
- Jeanne Daubenton, prédicatrice, brûlée vive à Paris, en place de GrÚve, en 1372 pour hérésie ;
- Jean Béthisac, favori du duc Jean Ier de Berry, persécuteur du Languedoc, brûlé vif en 1389 pour hérésie ;
- Jeanne de Brigue, brûlée vive à Paris le pour sorcellerie ;
- Jeanne d'Arc, brûlée vive à Rouen, sur la place du Vieux-Marché, le pour hérésie et sorcellerie. Le Journal d'un bourgeois de Paris rapporte qu'elle décÚde par asphyxie aprÚs l'atteinte des premiÚres flammes ;
- Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, pendu puis brûlé à Nantes le pour sorcellerie, sodomie, viols, actes de barbarie et meurtres, principalement sur de jeunes garçons ;
- Colart IV de Beauffort, conseiller et chambellan du duc de Bourgogne, brûlé vif à Arras en 1461 pour sorcellerie ;
- Jean ValliÚre, religieux français converti au luthéranisme. Il est brûlé vif à Paris le 8 août 1523, aprÚs avoir eu la langue coupée. Il est considéré comme le premier martyr protestant français.
- Roland Greslet, condamné au bûcher à Chartres en 1523, aprÚs avoir brisé une statue de la Vierge Marie dans la cathédrale le 21 septembre. Ses motivations sont obscures.
- Ătienne Le Court, curĂ©, Ă©tranglĂ© puis brĂ»lĂ© Ă Rouen, sur la place du Vieux-MarchĂ©, le pour hĂ©rĂ©sie (il s'est converti au protestantisme) ;
- Pierre Chapot, correcteur d'imprimerie, brûlé vif à Paris, place Maubert, le pour hérésie (il a répandu des idées calvinistes) ;
- Martial Alba, Pierre Escrivain, Bernard Seguin, Charles Favre et Pierre NavihĂšres, Ă©tudiants en thĂ©ologie qui revenaient de Lausanne oĂč ils avaient Ă©tudiĂ© pour ĂȘtre pasteurs de la religion protestante, brĂ»lĂ©s vifs Ă Lyon le ;
- Anne du Bourg, magistrat protestant, pendu puis brûlé à Paris, en place de GrÚve, le pour hérésie ;
- Louis Gaufridy, prĂȘtre, Ă©tranglĂ© puis brĂ»lĂ© Ă Aix-en-Provence le pour sorcellerie ;
- Jean Fontanier, ancien avocat et moine, brûlé vif à Paris, en place de GrÚve, le pour hérésie (il s'est converti au judaïsme) ;
- Melchior de la Vallée, chanoine de Nancy, brûlé vif en juillet 1631 pour sorcellerie ;
- Urbain Grandier, prĂȘtre, brĂ»lĂ© vif Ă Loudun le pour sorcellerie ;
- Adrienne d'Heur, orfÚvre, brûlée vive à Montbéliard le pour sorcellerie ;
- Jacques Chausson, brûlé vif à Paris, en place de GrÚve, le pour sodomie, avec son complice Jacques Paulmier dit Fabri, aprÚs avoir eu la langue tranchée ;
- Claude Le Petit, avocat et poÚte, étranglé puis brûlé à Paris, en place de GrÚve, le pour écrits irrévérencieux ;
- Catherine Deshayes dite la Voisin, brûlée vive à Paris, en place de GrÚve, le pour empoisonnement et sorcellerie ;
- Abdias Maurel, chef camisard, brûlé vif à Nßmes, sur la place des ArÚnes, le ;
- Ătienne-Benjamin Deschauffours, Ă©tranglĂ© puis brĂ»lĂ© Ă Paris, en place de GrĂšve, le pour pĂ©dophilie ;
- Jean Diot et Bruno Lenoir, étranglés puis brûlés à Paris, en place de GrÚve, le pour sodomie ;
- François-Jean Lefebvre de La Barre, décapité puis brûlé à Abbeville le pour blasphÚme et sacrilÚge.
Ă HaĂŻti
- François Mackandal, esclave marron, brûlé vif à Cap-Haïtien le pour sorcellerie et empoisonnement. La légende prétend qu'à force de se débattre, il se serait détaché du poteau et enfui.
Dans les Ăźles Britanniques
- Donan d'Eigg, moine, brĂ»lĂ© vif pour sa foi chrĂ©tienne, dans le Nord-Ouest de l'Ăcosse avec 150 compagnons, le ;
- Petronilla de Meath, servante, brûlée vive à Kilkenny le pour sorcellerie ;
- John Oldcastle, chef lollard, brûlé vif à Londres le pour hérésie. Il est accroché au-dessus d'un feu lent ;
- George Wishart, prĂ©dicateur, brĂ»lĂ© vif Ă Ădimbourg le pour hĂ©rĂ©sie (il s'est converti au protestantisme) ;
- Anne Askew, poétesse, brûlée vive à Londres le pour hérésie. Ses jambes étant broyées par la torture, on lui lie les bras au poteau ;
- John Hooper, Ă©vĂȘque de Gloucester et Worcester, brĂ»lĂ© vif Ă Gloucester le pour hĂ©rĂ©sie ;
- Hugh Latimer, thĂ©ologien, Ă©vĂȘque de Worcester, brĂ»lĂ© vif Ă Oxford avec Nicholas Ridley le pour hĂ©rĂ©sie ;
- Nicholas Ridley, théologien, brûlé vif à Oxford avec Hugh Latimer le pour hérésie ;
- Thomas Cranmer, archevĂȘque de Canterbury, brĂ»lĂ© vif Ă Oxford le pour hĂ©rĂ©sie. Il prĂ©sente sa main droite au feu pour la chĂątier d'avoir signĂ© des rĂ©tractations ;
- outre les 4 précités, les nombreux martyrs des persécutions mariales, de 1555 à 1558.
En Italie
- Gherardo Segarelli, prédicateur, brûlé vif à Parme le pour hérésie ;
- Cecco d'Ascoli, poÚte et encyclopédiste, brûlé vif à Florence le pour hérésie. Au préalable, on lui entaille les veines du front ;
- JérÎme Savonarole, moine dominicain et prédicateur, pendu puis brûlé à Florence, sur la Piazza della Signoria, le pour hérésie ;
- Salomon Molkho, marrane portugais, brûlé vif à Mantoue le pour apostasie :
- Giordano Bruno, moine dominicain, philosophe et théologien, brûlé vif à Rome, sur le Campo de' Fiori, le pour hérésie. On lui cloue la langue sur une planche pour le réduire au silence ;
- Menocchio, meunier, brûlé vif à Pordenone vers 1600 pour hérésie ;
- Diego La Matina, religieux, brûlé vif à Palerme le pour hérésie. Il a assassiné l'inquisiteur de Sicile avec ses menottes.
Au Japon
- Vingt-six personnes sont brûlées vives à Nagasaki, sur la colline Nishizaka, le pour leur foi chrétienne ;
- Léonard Kimura, frÚre jésuite japonais, brûlé vif à Nagasaki, sur la colline Nishizaka, le pour sa foi chrétienne ;
- Vingt-deux personnes sont brûlées vives à Nagasaki, sur la colline Nishizaka, le pour leur foi chrétienne, parmi lesquelles :
- Richard de Saint-Anne, prĂȘtre belge,
- Sébastien Kimura, frÚre jésuite japonais,
- Charles Spinola, prĂȘtre italien ;
- JérÎme de Angelis, missionnaire italien, brûlé vif à Nagasaki le pour sa foi chrétienne ;
- Luis Sotelo, franciscain espagnol, brûlé vif en 1624 pour sa foi chrétienne avec quatre coreligionnaires ;
- Yaoya Oshichi, adolescente de 16 ans brûlée vive à Edo, au lieu d'exécution de Suzugamori, le comme incendiaire.
Au royaume de Kongo
- Kimpa Vita, prophétesse, brûlée vive au royaume de Kongo le pour hérésie et sorcellerie.
Ă Malte
- Francesco Gesualdo, religieux français, brĂ»lĂ© vif Ă Il-Birgu le pour hĂ©rĂ©sie (il a embrassĂ© la foi rĂ©formĂ©e). Durant sa marche au supplice, il professe le mariage des prĂȘtres et on le bĂąillonne.
En Ouganda
- Charles Lwanga, brûlé vif dans le royaume du Buganda le pour sa foi chrétienne.
Aux Pays-Bas
- William Tyndale, étranglé puis brûlé à Vilvorde le pour hérésie ;
- Anneken Hendricks, brûlée vive à Amsterdam le pour hérésie. On emplit sa bouche de poudre à canon, l'attache sur une échelle et la précipite dans un brasier ;
- Jan Woutersz van Cuyck, peintre, étranglé puis brûlé à Dordrecht avec Adriaentgen Jans van Molenaarsgraaf en 1572 pour sa foi mennonite.
Au PĂ©rou
En Pologne
- Kazimierz ĆyszczyĆski, philosophe, dĂ©capitĂ© puis brĂ»lĂ© Ă Varsovie le pour hĂ©rĂ©sie (il professe l'athĂ©isme).
Au Portugal
- Isaac de Castro Tartas, marrane, brûlé vif à Lisbonne le pour apostasie. Il meurt en clamant le verset biblique Chema Israel ;
- António José da Silva, dramaturge, étranglé puis brûlé à Lisbonne le pour apostasie (il est suspecté de judaïsme ;
- José de Mascarenhas da Silva, brûlé vif à Santa Maria de Belém le pour complot contre le roi ;
- Gabriel Malagrida, missionnaire italien, étranglé puis brûlé à Lisbonne, sur la place du Rossio, le pour hérésie.
En Suisse
- Richard Puller de Hohenbourg, noble alsacien, brûlé vif à Zurich avec son valet Anton MÀtzler le pour sodomie ;
- Michel Servet, théologien, médecin, brûlé vif à GenÚve le pour hérésie. Le bois étant humide, son supplice dure une demi-heure ;
- Nicolas Antoine, thĂ©ologien, Ă©tranglĂ© puis brĂ»lĂ© Ă GenĂšve le pour s'ĂȘtre converti au judaĂŻsme ;
- Catherine Repond, étranglée puis brûlée à Fribourg le pour sorcellerie.
Galerie d'images
- Templiers au bûcher.
- Exécution de Jan Hus.
- Thomas Cranmer brûlé vif.
- Phénix se consumant sur son bûcher.
- Anne du Bourg, pendu puis brûlé.
- William Tyndale, humaniste anglais, étranglé puis brûlé.
- Latimer et Ridley, martyrs protestants, brûlés vifs.
- Exécution de Jan Hus.
Notes et références
- Académie française, « Orthographes recommandées par le Conseil supérieur de la langue française », sur academie-francaise.fr.
- Michel Ragon, L'Espace de la mort, Ăditions Albin Michel, , p. 157.
- L. Dasberg, Untersuchungen ĂŒber die Entwertung des Judenstatus im 11. Jahrhundert, EPHE VIe section "Ătudes juives", Paris, novembre 1965.
H. LiebeschĂ»tz (de), Synagoga und Ecclesia - Religionsgeschichtliche Studien ĂŒber die Auseinandersetzung der Kirche mit dem Judentum im Hochmittelalter, 1938, rĂ©ed. Lambert Schneider, Heidelberg, 1983 (ISBN 9783795302276). - R. Chazan, « 1007-1012 Initial Crisis for Northern-European Jewry », Proceedings of the American Academy for Jewish Research, no 38-39, p. 101-118, Ann Arbor (Michigan), 1971.
- R. Landes, « La vie apostolique en Aquitaine en l'an mil, Paix de Dieu, culte des reliques et communautĂ©s hĂ©rĂ©tiques », dans Annales « Ăconomies, SociĂ©tĂ©s, Civilisations », vol 46, no 3, p. 584, EHESS, Paris, 1991.
- R. Landes, « La vie apostolique en Aquitaine en l'an mil, Paix de Dieu, culte des reliques et communautĂ©s hĂ©rĂ©tiques », dans Annales « Ăconomies, SociĂ©tĂ©s, Civilisations », vol 46, no 3, EHESS, Paris, 1991.
- BenoĂźt Garnot, La peine de mort. Du Moyen Ăge Ă 1981, Humensis, , p. 133.
- L'estrade pour Jeanne d'Arc fut trop haute, si bien que le bourreau ne put pratiquer le retentum. Cf Colette Beaune, Jeanne d'Arc. VĂ©ritĂ©s et lĂ©gendes, Ăditions Perrin, , p. 87.
- FrĂ©dĂ©ric Armand, Les bourreaux en France. Du Moyen Age Ă l'abolition de la peine de mort, Ăditions Perrin, , p. 169.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris.
- Jacques Delarue, Le MĂ©tier de bourreau. Du Moyen Ăge Ă aujourd'hui, Fayard, , p. 127.
- « Kenya : des « sorciÚres » brûlées vives », sur lci.tf1.fr, (consulté le ) via Internet Archive.
- « Une femme soupçonnĂ©e dâĂȘtre sorciĂšre brĂ»lĂ©e vive », Netafrique, 7 mai 2014.
- « En Papouasie-Nouvelle-Guinée, on brûle des sorciÚres⊠», HuffingtonPost, 23 janvier 2016.
- « L'affaire des possédées de Loudun (1630-1634) », sur histoire-pour-tous.fr (consulté le ).
- « 22 février 1680 », sur herodote.net (consulté le ).
- « Rompre avec un silence : JosĂ©phine et lâesclavage », sur musees-nationaux-malmaison.fr (consultĂ© le )
Annexes
Articles connexes
- Article d'homonymie Bucher : le Rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques (voir § I.3.3) préconise d'écrire bûcher sans accent circonflexe
- Croisade des albigeois
- Méthodes d'exécution
- Inquisition médiévale
- Chasse aux sorciĂšres
- Peine de mort
- Bûcher de Judas
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :