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Grand-Place de Bruxelles

La Grand-Place[note 1], Grand Place[note 2] ou Grand'Place[note 2] est la place centrale de la ville belge de Bruxelles. Elle est également appelée Grote Markt en néerlandais et Gruute Met en bruxellois.

La Grand-Place de Bruxelles *
Image illustrative de l’article Grand-Place de Bruxelles
La Grand-Place de Bruxelles.
CoordonnĂ©es 50° 50′ 48″ nord, 4° 21′ 09″ est
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Subdivision RĂ©gion de Bruxelles-Capitale, Commune de Bruxelles
Type Culturel
Critères (ii) (iv)
Superficie 1,48 ha
Numéro
d’identification
857
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1998 (22e session)
GĂ©olocalisation sur la carte : Bruxelles
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La Grand-Place de Bruxelles
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
La Grand-Place de Bruxelles
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Mondialement renommée pour sa richesse ornementale, elle est bordée par les maisons des corporations, l'hôtel de Ville et la Maison du Roi (Broodhuis en néerlandais). Victor Hugo, la considérait comme l'une des plus belles places du monde[1]. Elle a été inscrite en 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Lieu historique, elle a vu se dérouler de nombreux évènements heureux ou tragiques. Entre autres, en 1523, les premiers martyrs protestants, Henri Voes et Jean Van Eschen, y sont brûlés par l'Inquisition. Quarante ans plus tard, les comtes d'Egmont et de Hornes, qui avaient présenté des doléances auprès de Philippe II concernant sa politique aux Pays-Bas, y sont décapités. Cela déclencha le début de la révolte armée contre la domination espagnole, dont Guillaume d'Orange prit la tête.

En août 1695, pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg, la plupart des maisons, dont certaines sont encore construites en bois, sont détruites lors du bombardement de la ville par les troupes françaises commandées par le maréchal de Villeroy. Seules la façade et la tour de l'Hôtel de Ville, qui servait de précieux repère aux artilleurs, et quelques murs en pierre furent préservés des boulets incendiaires. Les maisons entourant la place furent richement reconstruites en pierre par les différentes corporations. Parmi celles-ci, la maison de la corporation des Brasseurs abrite aujourd’hui le Musée des Brasseurs.

La Révolution française ruina à nouveau la place. Les premières photos de la Grand-Place montrent une place sans statues et sans dorure. Tout a disparu au XVIIIe siècle. Les façades actuelles sont le résultat d’une grande campagne de restauration de la fin du XIXe siècle. Aucune autre ville dans ce pays n’a détruit autant de son passé (comme le voûtement de la Senne), mais aucune ville n’a jamais non plus autant investi dans la remise en valeur de sa place centrale. La raison est très simple : tout comme le courant catholique et conservateur, le courant libéral et laïque a tenté de démontrer que lui aussi avait un grand passé. C’est exactement ce que le bourgmestre Buls et les édiles bruxellois de l’époque ont voulu faire ici.

Les façades 19e de la place actuelle ne sont pas toujours le reflet exact des constructions d’après 1695. Parfois, les restaurateurs manquent d'informations comme pour le « Roi d’Espagne ». Parfois, l’original ne correspond plus aux idées ni aux besoins du XIXe siècle. Il en est ainsi par exemple de la maison de « l’Étoile » à gauche de l’Hôtel de Ville. Le bâtiment est d’abord rasé pour permettre un élargissement de la rue. Puis, il est reconstruit avec un rez-de-chaussée en colonnade avec une galerie piétonne. La « Maison du Roi » est un pastiche du XIXe siècle. Le bâtiment ancien avait connu une histoire mouvementée et était en mauvais état. Au XVIIe siècle, l’archiduchesse Isabelle l’a fait décorer d’une dédicace à Notre-Dame de la Paix ce qui ne plait pas trop aux restaurateurs libéraux du XIXe siècle. Par conséquent, on remplace le bâtiment ancien par un nouveau où tous les éléments décoratifs religieux sont remplacés par des éléments politiques.

Histoire de la place

Au Xe siècle, les ducs de Basse-Lotharingie, ayant construit un château-fort sur une île de la Senne, furent à l'origine de la naissance de Bruxelles. Vers la fin du XIe siècle, près de ce château s'installa un marché en plein air dans un marais asséché (le quartier de la Grand-Place était à l'époque un vaste marécage entouré de bancs de sable) : on l'appela finalement le « Nedermerkt », « le Marché Inférieur »[2].

L'implantation d'un lieu de marché à cet endroit est sans doute contemporaine du début du développement commercial de la localité. Un écrit daté de 1174 mentionne un marché bas (forum inferius) situé non loin du point à partir duquel la Senne devenait navigable et avait été aménagée pour permettre le chargement de barques (portus). Ce quartier commerçant dépendant de l'église Saint-Nicolas (patron des marchands), se présente alors comme un espace découvert qui occupe l'emplacement d'un ancien marais asséché le long du Steenweg (chaussée[note 3]), route importante à l'époque, qui relie deux régions prospères, la Flandre et la Rhénanie.

Une scène de marché sur la Grand-Place, vers 1670.

Au début du XIIIe siècle sont construites trois halles commerciales entre la place et le steenweg[note 4], une halle aux viandes ou Grande Boucherie, face au quartier des bouchers, et côté place, une halle au pain et une halle aux draps. Ces halles, qui appartiennent au duc de Brabant, permettent d'exposer la marchandise à l'abri des intempéries et de contrôler son entreposage et sa vente afin de percevoir les taxes. Les aménagements de la place à partir du début du XIVe siècle marquent l'émergence de l'importance des autorités de la ville, constituées par les marchands et les métiers, face à l'autorité des seigneurs. À court d'argent, le duc cède progressivement contre payement une partie de ses prérogatives quant au contrôle du commerce et des moulins au Magistrat, conseil de la Ville. La ville de Bruxelles, qui est également en concurrence avec les villes voisines de Malines et Louvain, fait d'abord construire à ses frais en 1362 une nouvelle et vaste halle aux draps[note 5], de l'autre côté de la place[note 6], puis rachète pour les démolir les maisons et boutiques qui encombrent la place et en définit les limites. La construction de l'Hôtel de Ville en plusieurs phases entre 1401 et 1455 transforme la place en siège du pouvoir municipal, répondant au pouvoir central symbolisé par le palais du Coudenberg. En face de l'Hôtel de Ville, le pouvoir du duc reste cependant présent : l'ancienne halle au pain prend le nom de Maison du Roi parce que c'est là que l'on paye l'impôt princier depuis 1406. Autour de la place sont construites les maisons de quelques riches négociants et, surtout, des corporations dont l'influence est de plus en plus importante. Pour la plupart en bois, certaines de ces maisons sont reconstruites en pierre au cours du XVIIe siècle.

La Grand-Place en feu lors du bombardement de Bruxelles en 1695.

Après le bombardement et l'incendie de Bruxelles de 1695 qui la détruit presque entièrement, la place est reconstruite en quelques années, plus belle qu'avant.

Au cours des deux siècles suivants, la place aura à subir d'importantes dégradations. À la fin du XVIIIe siècle, les sans-culotte détruisent une bonne partie des symboles et statues de l'Ancien Régime. Par la suite les bâtiments seront victimes de transformations et de rénovations malheureuses (façades stuquée et blanchies, décorations supprimées, etc.) ainsi que de la pollution. Sous l'impulsion du bourgmestre Charles Buls, l'ensemble sera progressivement restauré ou reconstruit, grâce aux plans et représentations de l'époque de la reconstruction.

Au centre de la place sera installée en 1856 une fontaine monumentale en commémoration du vingt-cinquième anniversaire du règne de Léopold Ier. Elle sera remplacée en 1864 par la fontaine des comtes d'Egmont et de Hornes, érigée devant la Maison du Roi. Cette fontaine, surmontée des statues des comtes d'Egmont et de Hornes décapités à cet endroit, sera déplacée au petit Sablon. Trente ans plus tard, à la Belle Époque, un kiosque à musique y sera construit.

La Place du Grand-Marché a conservé sa fonction séculaire de marché matinal jusqu'au . En 1972, la municipalité bruxelloise a interdit le stationnement sur la Grand-Place[3]. Le contour final de la zone piétonne, avec ses rues environnantes, date de 1991[4].

L'HĂ´tel de Ville

L'Hôtel de Ville a été construit entre 1402 et 1455. Il est le seul témoin architectural de la place du Moyen Âge.

L'architecte et concepteur en est probablement le bourguignon Jean Bornoy avec lequel collaborait Jacques van Thienen.

Le jeune Charles le Téméraire posa en 1444 la première pierre de l'aile droite dont le nom de l'architecte est inconnu, certains pensent que l'architecte en serait Guillaume (Willem) de Voghel qui était l'architecte de la ville de Bruxelles en 1452 et qui fut à cette date l'auteur de la Magna Aula du palais de Philippe le Bon.

La tour de style gothique de 96 mètres est due à l'architecte Jean van Ruysbroeck. À son sommet se trouve une statue de saint Michel, le patron de Bruxelles, terrassant le démon.

À noter l'asymétrie de l'Hôtel de ville (voir photo au début de l'article à droite). En effet, la tour ne se trouve pas exactement au milieu de l'édifice et la partie de gauche et celle de droite ne sont pas identiques. Une vieille légende connue des Bruxellois veut que l'architecte qui a conçu le bâtiment s'est suicidé en se jetant du sommet du beffroi après s'être rendu compte de cette « erreur » architecturale. En fait les deux parties n'ont pas été construites ensemble.

Pour Paul de Saint-Hilaire, cette asymétrie est à relier à l'omniprésent symbolisme alchimique de la Grand-Place. La partie gauche de l'Hôtel de Ville compte douze arches -beffroi compris- représentant l'alchimique humide en douze étapes, tandis que la partie droite compte sept arches -beffroi compris- célébrant la 'nouvelle' alchimie sèche, en sept étapes. Le chiffre sept est d'ailleurs largement représenté dans l'architecture de la Grand-Place.

La Maison du Roi

La Maison du roi.

La Maison du Roi était dès le XIIe siècle un bâtiment en bois où l'on vendait le pain, d'où le nom qu'il a conservé en néerlandais, broodhuis (maison du pain). Il a été remplacé au XVe siècle par un bâtiment en pierre qui abritait les services administratifs du duc de Brabant, c'est-à-dire le bureau du Receveur général du Domaine de Brabant. Raison pour laquelle on l'appela Maison du Duc, et quand ce même duc devint roi d'Espagne, Maison du Roi. Charles Quint le fit à son tour reconstruire en style gothique tardif, fort semblable à celui que l'on peut voir actuellement, quoique sans tours ni galeries. En raison des dégâts subis au cours du temps, notamment lors du bombardement de 1695, la ville le fit reconstruire en 1873 dans le style néo-gothique.

Le bâtiment, dont l'intérieur a été rénové en 1985, abrite le musée de la ville depuis 1887.

Les maisons de la Grand-Place

Situation des maisons de la Grand-Place.

Entre la rue de la TĂŞte d'or et la rue au Beurre (ouest)

De droite Ă  gauche : Le Roy d'Espagne, La Brouette, Le Sac, La Louve, Le Cornet, Le Renard.
  • no 1 : Le Roy d'Espagne, Maison de la Corporation des Boulangers, construite en 1696 Ă  l'origine les trois travĂ©es Ă  droite de l'entrĂ©e constituaient une maison indĂ©pendante, (Saint-Jacques) accessible par une porte situĂ©e rue au Beurre. Le bâtiment très altĂ©rĂ© fut entièrement reconstruit en 1901-1902. Il est ornĂ© de bustes de St Aubert (patron des boulangers) et de Charles II d'Espagne.
  • no 2-3 : La Brouette, Maison de la Corporation des Graissiers depuis le XVe siècle, construite en pierre en 1644, la façade rĂ©siste en partie au bombardement et est reconstruite en 1697 sous la direction de Jean Cosyn. DĂ©corĂ©e par la statue de saint Gilles (patron des graissiers), elle est restaurĂ©e en 1912, la porte de gauche s'ouvrait sur une ruelle aujourd’hui disparue qui donnait rue au Beurre.
  • no 4 : Le Sac, Maison de la Corporation des ÉbĂ©nistes, dont les outils dĂ©corent la façade, depuis le XVe siècle, construite en pierre en 1644 en partie Ă©pargnĂ©e par le bombardement elle est reconstruite par l'architecte Ă©bĂ©niste Antoine Pastorana en 1697. Les sculpteurs en sont : Pierre van Dievoet et Laurent Merkaert. La partie infĂ©rieure du Sac, avec l'enseigne sculptĂ©e (1644) ne fut pas dĂ©molie lors du bombardement et c'est Ă  partir du troisième Ă©tage que dĂ©bute la reconstruction par l'architecte Antoine Pastorana en 1697. C'est donc Ă  partir de cet Ă©tage que commencent les sculptures de van Dievoet et Merkaert : un gâble très ornĂ©, des torchères et des vases aux angles, au sommet un globe sur lequel est placĂ© un compas et sur le plein cintre des fenĂŞtres, de lourdes guirlandes de fleurs et de fruits et une coquille, la frise du troisième Ă©tage est composĂ©e de cartouches dont trois rehaussĂ©es de tĂŞtes d'anges. Il s'agit d'un gâble typiquement bruxellois. Cette maison fut restaurĂ©e en 1912 par l'architecte Jean Seghers et les cariatides actuelles sont l’œuvre du sculpteur Édouard Marchant (1852). Actuellement, « La Maison des Maitres Chocolatiers Belges » est installĂ©e dans cette maison chargĂ©e d'histoire.
  • no 5 : La Louve, Maison du Serment des Archers construite en 1690 par Pierre Herbosch, en 1696 la façade est reconstruite avec une corniche horizontale, surmontĂ©e d'un socle oĂą est placĂ© un PhĂ©nix renaissant de ses cendres et surgissant des flammes, symbole de la reconstruction de la ville après le bombardement. Le fronton dĂ©corĂ© d'un Apollon suivant les dessins d'origine est rĂ©tabli en 1890-1892 par l'architecte de la ville de Bruxelles, Victor Jamaer, le bas-relief reprĂ©sente Romulus et RĂ©mus allaitĂ©s par la Louve.
  • no 6 : Le Cornet Maison de la Corporation des Bateliers depuis le XVe siècle, reconstruite en 1697 par Antoine Pastorana qui dessine son pignon en forme de poupe de navire. Les sculptures sont de Pierre van Dievoet, et par contrat passĂ© le , les doyens du MĂ©tier des Bateliers confièrent Ă  Pierre van Dievoet l'exĂ©cution de toute la sculpture de la façade. RestaurĂ©e de 1899 Ă  1902.
  • no 7 : Le Renard, Maison de la Corporation des Merciers depuis le XVe siècle, reconstruite en 1699 bas-reliefs au-dessus du rez-de-chaussĂ©e, allĂ©gories des quatre continents, au sommet statue de saint Nicolas, patron des merciers.

Entre la rue Charles Buls et la rue des Chapeliers (sud)

De droite à gauche : L'Étoile, Le Cygne, L'Arbre d'Or, La Rose, Le Mont Thabor.
  • no 8 : L'Étoile, Maison de l'amman reconstruite en 1695. Elle est dĂ©molie en 1852 avec tout un cĂ´tĂ© de la rue dont elle occupe l'angle, et qui s'appelait alors rue de l'Étoile, pour permettre le passage d'un tramway Ă  traction chevaline. Reconstruite en 1897 Ă  l'initiative de Charles Buls en substituant une colonnade au rez-de-chaussĂ©e, elle devient une annexe de la maison voisine. La rue est rebaptisĂ©e en l'honneur du bourgmestre et une plaque en est apposĂ©e sous la maison en hommage Ă  ce dernier et aux bâtisseurs de la Grand-Place, Ă  cĂ´tĂ© du monument Ă  Éverard t'Serclaes.
  • no 9 : Le Cygne, maison bourgeoise reconstruite en 1698 par le financier Pierre Fariseau qui fait placer son monogramme au centre de la façade qui ne reprend pas les trois Ă©tages classiques. Elle est achetĂ©e en 1720 la corporation des Bouchers qui fait modifier la partie supĂ©rieure. Restauration entre 1896 et 1904. Le congrès de fondation du Parti ouvrier belge s'y est tenu en .
    Karl Marx y Ă©crit le manifeste du parti communiste.
  • no 10 : L'Arbre d'or, Maison de la Corporation des Brasseurs (amĂ©nagĂ©e aujourd’hui en musĂ©e de la brasserie). DatĂ©e de 1696 et restaurĂ©e en 1901. OrnĂ©e de sculptures par Marc de Vos et Pierre van Dievoet. Lors de la construction de cette demeure, l’architecte Guillaume de Bruyn prononça la phrase cĂ©lèbre : « Vous avez eu la conscience de travailler pour l'Ă©ternitĂ© ! ». Cette maison est surmontĂ©e par la statue Ă©questre de Charles Alexandre de Lorraine qui fut installĂ©e en 1752 en remplacement de celle de Maximilien-Emmanuel de Bavière gouverneur lors de la reconstruction de Bruxelles.
  • no 11 : La Rose, maison particulière reconstruite en 1702, restaurĂ©e en 1901.
  • no 12 : Le Mont Thabor, maison particulière reconstruite en 1699 et restaurĂ©e en 1885.

Entre la rue des Chapeliers et la rue de la Colline (est)

De droite Ă  gauche : Alsemberg, Maison des ducs de Brabant et rue de la Colline : La Balance.

Entre la rue de la Colline et la rue des Harengs (nord-est)

De droite à gauche : Le Cerf volant, Joseph et Anne (sous une seule façade), L'Ange, La Chaloupe d'or, Le Pigeon, Le Marchand d'or.
  • no 20 : Le Cerf, maison particulière façade reconstruite en 1710 et restaurĂ©e en 1897
  • no 21-22 : Joseph et Anne, deux maisons particulières sous une seule façade, le pignon dĂ©truit au XIXe siècle est reconstruit en 1897 d'après une aquarelle de 1729 de Ferdinand-Joseph De Rons.
  • no 23 : L'Ange, maison particulière du marchand Jan De Vos reconstruite en 1697 sur un dessin de Guillaume de Bruyn qui refit le style italo-flamand. La façade dĂ©naturĂ©e, est reconstituĂ©e en 1897 d'après des images anciennes.
  • no 24-25 : La Chaloupe d'Or, Maison de la corporation des Tailleurs dessinĂ©e par Guillaume de Bruyn en 1697, elle devait ĂŞtre le centre d'une façade monumentale couvrant tout le cĂ´tĂ© nord-est, ce qui sera refusĂ© par les propriĂ©taires des maisons voisine. Elle est surmontĂ©e de la statue de Saint Hommebon de CrĂ©mone, patron des Tailleurs. Les sculptures sont l'Ĺ“uvre de Pierre van Dievoet, qui exĂ©cuta Ă©galement pour la Corporation des Tailleurs, des « keerse », c'est-Ă -dire des enseignes richement sculptĂ©es qui Ă©taient portĂ©es par les membres des corporations lors des processions. L'actuel buste de sainte Barbe au-dessus de la porte d'entrĂ©e est l'Ĺ“uvre de Godefroid Van den Kerckhove (1872).
  • no 26-27 : Le Pigeon, depuis le XVe siècle, Ă©tait la propriĂ©tĂ© de la Corporation des peintres qui la vend en 1697 au tailleur de pierre et architecte Pierre Simon, considĂ©rĂ© comme l'auteur de la façade. Elle abrita Victor Hugo en 1851[1] et sera restaurĂ©e en 1908.
  • no 28 : Le Marchand d'or, maison particulière du faĂŻencier Corneille Mombaerts, reconstruite en 1709 et restaurĂ©e en 1882.

Entre la rue Chair et Pain et la rue au Beurre (nord-ouest)

De droite à gauche : Le Heaume, Le Paon, Le Chêne et Le Samaritain (sous une seule façade), Sainte-Barbe, L'Âne, et une maison particulière (début de la rue au Beurre).

Les inscriptions latines

Maison de Victor Hugo en exil au no 26-27 (Maison du Pigeon).

La Grand-Place est également un livre de poésie à ciel ouvert. En effet, de nombreux poèmes latins ornent les maisons de la Grand-Place : il s'agit de poèmes élégiaques ou de chronogrammes très ingénieux qui sont l'œuvre d'un brillant poète latin de l'époque Petrus van der Borcht (1676-1739) qui mourut à Neigem. Remarquons qu'à la même époque, à Paris, le poète Santeul avait orné également de distiques latins les fontaines de Paris.

Les créateurs de la Grand-Place

Alors que la Grand-Place de Bruxelles a été déclarée chef-d'œuvre mondial par l'UNESCO, la biographie et les œuvres des artistes, la plupart bruxellois ou formés à Bruxelles, qui ont contribué à sa réalisation après le bombardement de Bruxelles de 1695 restent méconnus et insuffisamment étudiés : Jean Cosyn, Guillaume de Bruyn, Marc de Vos, Pierre Herbosch, Antoine Pastorana, Pierre-Denis Plumier, Jean van Delen, Gilles van den Eynde, Pierre van Dievoet, Corneille van Nerven, Jacques Walckiers et autres…

Le tapis de fleurs de la Grand-Place

Ainsi, chaque annĂ©e paire, le week-end du , la Grand-Place est recouverte d'un immense tapis de fleurs (25 Ă— 75 mètres) composĂ© de plus de 500 000 plants de bĂ©gonias.

  • Le tapis de fleurs
  • En 2010.
    En 2010.
  • En 2010
    En 2010
  • La Grand-Place et le tapis de fleur en 2016.
    La Grand-Place et le tapis de fleur en 2016.
  • Le tapis de fleurs en 2018.
    Le tapis de fleurs en 2018.

La Grand-Place dans les arts

Bande dessinée

La Grande-Place est représentée, page 50, dans l'album Le Dernier Pharaon, paru en 2019, de la série Blake et Mortimer, scénarisé par Jaco Van Dormael, Thomas Gunzig et François Schuiten, dessiné par ce dernier et colorisé par Laurent Durieux ; les personnages du professeur Philip Mortimer, de Lisa et de Luna y sont à bord d'une barque — moyen approprié pour circuler dans cette partie de Bruxelles qui, dans l'intrigue, est inondée — qui manque de justesse de chavirer à cause d'un basilosaurus qui plonge sous l'embarcation.

  • La Grand-Place de Bruxelles, peinture de Cornelis Christiaan Dommersen, 1887.
    La Grand-Place de Bruxelles, peinture de Cornelis Christiaan Dommersen, 1887.
  • La Grand-Place et l'HĂ´tel de ville de Bruxelles, scĂ©nographie pour la première du Duc d'Albe de Gaetano Donizetti.
    La Grand-Place et l'Hôtel de ville de Bruxelles, scénographie pour la première du Duc d'Albe de Gaetano Donizetti.
  • La flèche de l'HĂ´tel de ville de Bruxelles, vue du MarchĂ© au Fromage, dessin de LĂ©on van Dievoet, 1941.
    La flèche de l'Hôtel de ville de Bruxelles, vue du Marché au Fromage, dessin de Léon van Dievoet, 1941.

Notes et références

Notes

  1. Nom utilisé dans le descriptif Unesco
  2. Noms utilisés sur les plaques murales donnant le nom de la place
  3. Qui doit ce nom au fait d'avoir été la première voie à être empierrée.
  4. Le long du tronçon actuellement nommé rue du Marché aux Herbes.
  5. Alors première industrie de Bruxelles.
  6. Elle est représentée sur une gravure vers 1650 par Abraham Santvoort, occupant tout l'arrière de l'Hôtel de Ville (Musée de la ville de Bruxelles.

Références

  1. « 12 décembre 1851: installation de Victor Hugo à Bruxelles », Le Soir,‎ (lire en ligne)
  2. Présentation de la Grand'Place de Bruxelles par Hugues et Nicole Crépin.
  3. Michel De Muelenaere, « Il y a 40 ans, la Grand-Place était un parking », sur Le Soir, (consulté le )
  4. Michel Hubert, Eric Corijn, Julie Neuwels, Margaux Hardy, Sofie Vermeulen et Joost Vaesen, Du « grand piétonnier » au projet urbain et métropolitain : atouts et défis pour le centre de Bruxelles (nouvelle édition), t. 148, Bruxelles, Université Saint-Louis, coll. « Brussels Studies – La revue scientifique pour les recherches sur Bruxelles », , 40 p. (ISSN 2031-0293, lire en ligne), p. 2

Bibliographie

  • Victor-Gaston Martiny, Bruxelles, architecture civile et militaire avant 1900, Ă©ditions J.-M. Collet, Braine-l’Alleud, 1992 (rĂ©Ă©dition augmentĂ©e de la première version de 1980), 100 p. (ISBN 287367007X).
  • Sous la direction de Claire Billen et Jean-Marie Duvosquel : Bruxelles, coll. « L’esprit des villes d’Europe – fonds Mercator », 2000, 301 p., (ISBN 90-6153-450-X)
  • Jean d'Osta, Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Bruxelles, Bruxelles, Ă©d. Paul Legrain, 1986, 358 p.
  • Maurice Culot, Eric Hennaut, Marie Demanet, Caroline Mierop, Le bombardement de Bruxelles par Louis XIV et la reconstruction qui s’ensuivit, 1695–1700, Ă©ditions Archives d’Architecture Moderne, Bruxelles, , 294 p. (ISBN 2-87143-079-9)
  • Sous la direction de Vincent Heymans : Les maisons de la Grand-Place de Bruxelles, coll. « Lieux de MĂ©moire », CFC Éditions, Bruxelles, 2011, 4e Ă©d. revue et complĂ©tĂ©e, 232 p., contributions de : P. Cordeiro, E. Hennaut, V. Heymans, D. Houbrechts, C. Lambert, D. Laoureux, M. Soenen, A. Vanrie, B. de Ghellinck, Q. Demeure, X. Duquenne, M.-N. Martou et P. Sosnowska (ISBN 9-782930-018898)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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