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François Schuiten

François Schuiten (prononciation : « s’cueille-teun », [skœj.'tœn]), né le à Bruxelles, est un dessinateur de bande dessinée et scénographe belge. Il est rendu célèbre par la série de bande dessinée fantastique Les Cités obscures réalisée en collaboration avec le scénariste Benoît Peeters.

François Schuiten
Titre de noblesse
Baron
depuis le
Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Famille
Fratrie

Biographie

François Schuiten naît le à Bruxelles[2] - [3]. Son père, Robert Schuiten, est un architecte très en vue à Bruxelles dans les années 1950-1960.

Premiers pas dans la BD (années 1970-1980)

François Schuiten publie sa première histoire, intitulée Mutation, dans l’édition belge de Pilote[4], alors qu’il avait 16 ans[5]. Il étudie à l’atelier de bande dessinée de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, animé par Claude Renard, fondateur de l'Atelier R[5]. De 1977 à 1980, il collabore aux trois volumes du collectif Le 9e Rêve d’où émergent les principaux artisans du renouveau de la bande dessinée belge.

En collaboration avec son frère aîné Luc Schuiten, il publie ses premiers récits dans Métal hurlant à partir de 1977[6]. Ils sont recueillis en 1981 dans l’album Carapaces dans la collection « Pied jaloux » des éditions Les Humanoïdes Associés. Parallèlement, il lance dans la même revue en 1979 Aux médianes de Cymbiola, en collaboration avec Claude Renard, avec lequel il produit également Le Rail en 1981. Les albums sortent respectivement en 1980 et 1982.

Dès ses débuts en albums, Schuiten réussit à « imposer un univers fantasmatique d’une rare cohérence »[7], variation autour de motifs invariables (la construction, le vol, etc.), témoignant « de l’impérieuse nécessité d’une œuvre qui ne doit rien à l’opportunisme et qui se développe selon une logique interne plus ou moins consciemment maîtrisée ».

En 1983, il entame une longue collaboration avec son ami Benoît Peeters lorsque paraît dans la collection « (À suivre) » aux éditions Casterman, Les Murailles de Samaris, la première histoire de la série Les Cités obscures[5].

Cette série est située dans un univers parallèle au nôtre mais avec de nombreux passages vers le monde réel. Traduite en une dizaine de langues, la série Les Cités obscures a obtenu de nombreux prix, dont le Grand prix Manga au Japan Media Arts Festival en 2013[8].

En 1984, il co-dessine Les Machinistes avec Claude Renard aux Humanoïdes Associés. Nouvel album chez le même éditeur en 1989, Plagiat, avec Alain Goffin. En 1991, il retrouve Casterman et Benoît Peeters pour un one-shot dessiné par Anne Baltus.

Diversification (années 1990-2000)

Il se concentre durant les années 1990 sur Les Cités obscures pour des histoires désormais publiées directement en album par Casterman, mais se diversifie aussi, expérimentant dans différents médias.

De 1989 à 1993, il travaille avec Maurice Benayoun sur Les Quarxs, une des toutes premières séries animées en images de synthèse 3D. Il illustre aussi une adaptation de La Princesse au petit pois dans Il était une fois… en 1995.

Il collabore Ă©galement Ă  la conception visuelle de cinq films :

Avec Benoît Peeters, il a coscénarisé deux documentaires-fiction :

Dans la BD, il écrit et dessine en 2004 Les Chevaux de Lune puis retrouve Benoît Peeters pour signer La Maison Autrique. Toujours avec Peeters, il réalise le livre illustré Les Portes du Possible.

Confirmation (années 2010)

La Tour infinie (Louvain-la-Neuve).
Peinture murale, 71 rue Grzybowska (Varsovie).

En 2012, Schuiten Ă©crit et dessine le one-shot en noir et blanc d'anticipation, La Douce.

La même année, pour la sixième fois, il achève la conception visuelle d'un film : Mars et Avril, de Martin Villeneuve, tiré des photo-romans du même nom. La première mondiale de ce film a eu lieu au 47e Festival international du film de Karlovy Vary en République tchèque dans la catégorie « Another View », qui présente des films faisant preuve d’une approche artistique hors du commun[9]. Il travaille actuellement, avec son collègue Benoît Sokal, à la conception visuelle d’un long métrage d’animation fantaisiste, Aquarica, dont la réalisation a été confiée à Martin Villeneuve[10] - [11].

Entre 2014 et 2016, il réalise avec Benoît Peeters le diptyque Revoir Paris.

En 2017, il écrit pour Benoît Sokal la première partie du diptyque fantastique Aquarica.

En 2016-2017, le Musée des Arts et Métiers présente l'exposition Machines à dessiner, autour des Cités obscures, qui s'est conclu en 2009 avec un douzième tome[12].

Depuis 2015, il dessine un album de Blake et Mortimer intitulé Le Dernier Pharaon sur un scénario de Thomas Gunzig et Jaco Van Dormael dont la sortie a lieu en juin 2019[13]. La mise en couleur est réalisée par le graphiste Laurent Durieux[14]. L'élaboration de cet album a demandé quatre ans de travail[5].

En mai 2019, Schuiten annonce qu'il met fin à sa carrière dans la bande dessinée[5].

En 2020, il est recruté parmi la Red Team, un groupe de dix auteurs de science-fiction chargés de faire de la prospective pour le ministère des Armées en imaginant « les futures crises géopolitiques et ruptures technologiques impliquant les militaires », afin de défendre la « souveraineté de la France », en tant qu'illustrateur de l'ensemble des travaux[15] - [16].

Œuvres publiées

Revues

  • Cinq rĂ©cits courts (dessin), avec Luc Schuiten (scĂ©nario), dans MĂ©tal hurlant, 1977-1980
  • Aux mĂ©dianes de Cymbiola (scĂ©nario et dessin), avec Claude Renard (scĂ©nario et dessin), dans MĂ©tal hurlant, 1979-1980
  • Le Rail (scĂ©nario et dessin), avec Claude Renard (scĂ©nario et dessin), dans MĂ©tal hurlant, 1981
  • Deux rĂ©cits courts de La Terre creuse (dessin), avec Luc Schuiten (scĂ©nario), dans (Ă€ suivre)[17], 1978-1981
  • Les CitĂ©s obscures (dessin), avec BenoĂ®t Peeters (ScĂ©nario), dans (Ă€ suivre) :
  1. Les Murailles de Samaris, 1982
  2. La Fièvre d'Urbicande, 1983-1984
  3. La Tour, 1986
  4. La Route d'Armilia, 1987-1988
  5. BrĂĽsel, 1991
  • La Terre creuse (dessin), avec Luc Schuiten (scĂ©nario), dans MĂ©tal hurlant, 1984
  • Dolorès (scĂ©nario), avec BenoĂ®t Peeters (scĂ©nario), avec Anne Baltus (dessin), dans (Ă€ suivre), 1989-1990

Albums

Le Passage inconnu (MĂ©tro de Bruxelles).
  1. Carapaces, 1981
  2. Zara, 1985
  3. Nogegon, 1990
  1. Les Murailles de Samaris, 1983
  2. La Fièvre d'Urbicande, 1985 (Alfred du meilleur album de l’année).
  3. La Tour, 1987
  4. La Route d'Armilia, 1988
  5. BrĂĽsel, 1992
  6. L'Enfant penchée, 1996
  7. L'Ombre d'un homme, 1999
  8. La Frontière invisible, deux volumes, 2002 et 2004
  9. La Théorie du grain de sable, deux volumes, 2007 et 2008
  10. Souvenirs de l'Éternel présent, 2009

Collectifs

Illustration

François Schuiten a dessiné d'innombrables affiches, illustrations, sérigraphies et lithographies. Il a aussi réalisé une dizaine de timbres-poste pour La Poste belge. Il a également illustré un coffret long box de Gérard Manset. Il est l'auteur de la lithographie réalisée sur commande des Chœurs de l'Union européenne, une allégorie sur les thèmes de la musique et de l'Europe.

Depuis 2015, les éditions d'illustrations sont réalisées par Atlantic 12, la société détentrice des droits de reproduction des œuvres de François Schuiten

  • The Book of Schuiten, 2004
  • Christine Coste (texte), Bruxelles, itinĂ©raires, Casterman / Lonely Planet, 2010. Un des premiers volumes d'une nouvelle collection de guides touristiques, mĂŞlant les visions personnelles d'illustrateurs et d'auteurs.
  • Les Mers perdues, avec Jacques Abeille, Attila, 2010.
  • Les Serres chaudes, 2014.

Ouvrages des Cités obscures

Prenant place dans le cycle des Cités obscures sans être des bandes dessinées, ces ouvrages, parfois édités à tirage limité, ont été écrits par Benoît Peeters et illustrés par François Schuiten

  • Le Mystère d'Urbicande, 1985
  • L'Archiviste, 1987
  • L'EncyclopĂ©die des transports prĂ©sents et Ă  venir, 1988
  • Le MusĂ©e A. Desombres, 1990. Un CD en plus d'un album illustrĂ©
  • Souvenirs de l'Éternel prĂ©sent, 1993
  • L'Écho des CitĂ©s, 1993
  • Mary la penchĂ©e, 1995
  • Le Dossier B., film de 1995, Ă©ditĂ© en 2007 aux Impressions Nouvelles
  • Le Guide des CitĂ©s, 1996. Prix spĂ©cial du jury des prix Max et Moritz en 1998.
  • Voyages en Utopie, 2000
  • L'Ă©trange cas du docteur Abraham, 2001
  • L'Affaire Desombres, 2002. Musique de Bruno Letort. Livret + DVD de 90 min
  • Les Portes du Possible, 2005
  • L'Atelier de Schuiten-Peeters, 2008.

Autres réalisations

Scénographie

François Schuiten a réalisé plusieurs scénographies, dont La ville imaginaire (Cités-Ciné Montréal), Le Musée des Ombres[5] (présenté successivement à Angoulême, Sierre, Bruxelles et Paris), le Pavillon du Grand-Duché de Luxembourg à l'Exposition Universelle de Séville, le gigantesque Pavillon des Utopies (A planet of visions) qui a accueilli cinq millions de visiteurs à l'Exposition Universelle d'Hanovre en l'an 2000[5], de même que le pavillon belge à l'Exposition de Aichi en 2005.

Il a scénographié l'opéra de Rossini, La Cenerentola, présenté à La Monnaie à Bruxelles et à l'Opéra de Lyon, de même qu'un spectacle itinérant de chevaux autour des performances de Mario Luraschi.

Aménagement intérieur et extérieur

Station Arts et Métiers du métro de Paris, conçue par François Schuiten
Maison de Jules Verne, boulevard Longueville à Amiens, avec la tour en brique surmontée d'une sphère armillaire métallique.

François Schuiten a conçu la décoration des stations de métro Porte de Hal à Bruxelles et Arts et Métiers sur la ligne 11 du réseau parisien : recouverte de cuivre avec des hublots montrant des inventions.

En 2005, il orne la tour de la maison de Jules Verne à Amiens d'une sphère armillaire et réalise une grande fresque en trompe-l'œil qui habille le mur mitoyen, fresque évoquant les voyages autour du monde[21].

Avec Benoît Peeters et l'architecte Francis Metzger, il s'est également occupé de l'aménagement du premier édifice Art nouveau du grand architecte belge Victor Horta : la maison Autrique, devenue lieu d'expositions.

En collaboration avec Expoduo, il a travaillé sur la scénographie du musée Train World dans la gare de Schaerbeek (Bruxelles), inauguré le . Ce musée nous transporte dans l'univers des chemins de fer du passé, du présent mais aussi de l'avenir. Un voyage sensoriel dans une ambiance inédite y est présenté et agrémenté d'histoires personnelles et passionnantes. Un projet qui a d'ailleurs inspiré l'album La Douce, le premier que Schuiten a réalisé en solo.

Expositions individuelles

François Schuiten, Lumières sur les Cités, au Centre de la gravure et de l'image imprimée à La Louvière (B) du au .

Expositions collectives

  • Plan Ă  3 – La bande dessinĂ©e francophone europĂ©enne
  1. Palais de la Bourse, et puis à l'Hôtel de région Auvergne-Rhône-Alpes de Lyon du au ;
  2. Centre Wallonie-Bruxelles (Paris)[22], au [23] ;
  3. Institut français du Liban[24], Saïda du au ;
  4. Planche à 3, Le Manège[25], Onex (Genève) du au .

RĂ©ception

Distinction

  • : Ă©lĂ©vation au rang de baron par le roi Albert II le [26].

Prix et récompenses

Notes et références

  1. « http://www.archiefbank.be/dlnk/AE_14417 »
  2. (en) Bas Schuddeboom, « François Schuiten (b. 26 April 1956, Belgium) », sur Lambiek, (consulté le ).
  3. « Notice d'autorité de la BnF », sur Bibliothèque nationale de France.
  4. Bernard Coulange, « Schuiten François dans Pilote », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  5. François Schuiten (int.) et Charles-Louis Detournay, « François Schuiten : "J’arrête la bande dessinée" », ActuaBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Bernard Coulange, « Schuiten François dans Métal Hurlant », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  7. Groensteen 1984.
  8. ved, « Japon: un des plus prestigieux prix manga pour la BD franco-belge "Les Cités obscures" », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Mars et Avril sera présenté à Karlovy Vary », La Presse Canadienne, 14 juin 2012.
  10. (en) « Exclusive : Whale archipelago tale Aquarica in development! », sur quietearth.us, (consulté le ).
  11. Thibault Van de Werve, « « Martin Villeneuve : « On ne peut pas penser un film comme un objet fini » » », Cinephilia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Anne Douhaire-Kerdoncuff, « Machines à dessiner, l’invitation au dessin de Benoît Peeters et François Schuiten au Musée des Arts et métiers », France Inter,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. Charles-Louis Detournay, « Le Dernier Pharaon, l’hommage de François Schuiten à Blake et Mortimer », ActuaBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. J. Milette, « Les chroniques BD Gest' Le Dernier Pharaon », BD Gest',‎ (lire en ligne)
  15. Lloyd Chéry et Guerric Poncet, « Qui sont les dix auteurs de SF de la « Red Team » du ministère des Armées ? », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Martine Benoît, « L'armée française dévoile le nom des auteurs de SF de sa "Red Team", chargée d'anticiper les menaces du futur », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. Bernard Coulange, « Schuiten François dans (A suivre) », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  18. « Images d'images... », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  19. « «Le dernier pharaon»: le nouveau Blake et Mortimer raconté par ses auteurs », sur Le Soir, (consulté le ).
  20. « Bruxelles - 20 ans / 20 auteurs », sur BD Gest' (consulté le )
  21. « Amiens insolite », sur richesses-en-somme.com (consulté le ).
  22. Didier Pasamonik, « « Plan à 3 » au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris », ActuaBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Expositions : Plan à 3 - Belgique-France-Suisse – La bande dessinée européenne francophone », sur Lyon BD festival (consulté le ).
  24. « Exposition "Plan à 3" du 16 avril au 18 juin - Institut français du Liban à Saïda », sur Institut français du Liban (consulté le ).
  25. « Exposition "Planche à trois": la bande dessinée francophone européenne. », sur ladecadanse.darksite.ch, (consulté le ).
  26. Hubert Leclercq, « Un festival princier ! », La DH Les Sports+,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (en) « François Schuiten (b. 1956) - Awards », sur Grand Comics Database (consulté le ).
  28. « Les Grands Prix 84 des lecteurs de Bédésup », Bédésup, no 28,‎ , p. 21 (ISSN 0224-9588).
  29. Daniel Couvreur, « À Urbicande, l’homme était peu de choses », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  30. « Festival d'Angoulême », sur Encyclopédie Larousse (consulté le ).
  31. Daniel Couvreur, « Huit prix Atomium pour les ovnis de la bande dessinée », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Livres

PĂ©rodiques

Articles

  • Yves-Marie LabĂ©, « François Schuiten, prince d'AngoulĂŞme », Le Monde des Livres,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Gilles Ratier, « Le devoir de transmission selon François Schuiten : première partie », BDZoom,‎ (lire en ligne)
  • Gilles Ratier, « Le devoir de transmission selon François Schuiten : deuxième partie », BDZoom,‎ (lire en ligne)

Interviews

  • François Schuiten, « int. par Mony ElkaĂŻm », Les Cahiers de la BD, no 87,‎ , p. 24-31.
  • François Schuiten (int. Stanislas Sinclair), « Entretien avec François Schuiten », dans L'Indispensable no 2, octobre 1998, p. 7-14.
  • François Schuiten (interviewĂ© par Christian Marmonnier), « Le RĂŞveur de mondes », DBD, no 14 (cahier n°2),‎ , p. 3-38.
  • François Schuiten (interviewĂ© par CĂ©line Bagault), « François Schuiten, la mĂ©canique de l’horloger », BoDoĂŻ,‎ (lire en ligne).

Article connexe

Liens externes

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