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Vertus

Vertus [vɛʁty] est une ancienne commune française située dans le département de la Marne et la région Grand Est.

Vertus
Vertus
Le clocher de l'église et la Grande-Fontaine.
Blason de Vertus
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Marne
Arrondissement Épernay
Intercommunalité CA Épernay, Coteaux et Plaine de Champagne
Statut Commune déléguée
Maire délégué Pascal Perrot
Code postal 51130
Code commune 51612
Démographie
Gentilé Vertusien
Population 2 372 hab. (2015 en diminution de 8,77 % par rapport à 2009)
Densité 66 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 54′ 19″ nord, 4° 00′ 15″ est
Altitude Min. 98 m
Max. 247 m
Superficie 35,68 km2
Élections
Départementales Vertus-Plaine Champenoise
Localisation
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Vertus

    Le , elle forme avec Gionges, Oger et Voipreux une nouvelle commune par fusion : Blancs-Coteaux[1]. La nouvelle mairie se situe à l'ancienne mairie de Vertus.

    Géographie

    Vertus est un chef-lieu de canton du sud de la Côte des blancs, à 20 km au sud d'Épernay. La commune est située sur la route touristique du Champagne. Au sud de la Côte des blancs, Vertus s'appuie sur les derniers contreforts de l’Île-de-France, que l’on distingue nettement aux lieux-dits la Pierre aux Corbeaux et les Falloises. C’est de là que l’on découvre la plaine de Champagne dominée par la butte-témoin du mont Aimé (240 mètres).

    Histoire


    Vertus est une ville très ancienne, dont le nom a été rapproché du latin « virtus » désignant la « vertu » (la force virile) mais viendrait plutôt de celui d'un dieu gallo-romain, Virotus, assimilé à Apollon.

    Période médiévale

    Raoul Glaber, cité par Georges Duby, rapporte qu'en l'an mille, qu'on prit longtemps pour une époque de grandes inquiétudes et de crainte de la fin des temps [Notes 1], un habitant de Vertus nommé Leutard, dit avoir reçu des révélations de Dieu, brise les objets du culte dans l'église du village, essaye de convaincre les habitants de ne plus payer la dîme à l’Église et finit par se suicider. Il est de ceux que des sources ecclésiastiques comme Raoul Glaber décrivent comme hérétiques. Georges Duby, dont beaucoup des conclusions sur cette période ont été aujourd'hui dépassées, voit dans cet épisode les prémices de l'hérésie des manichéens qui apparaît quelques années plus tard. Au Moyen Âge toujours, les comtes de Champagne dotèrent Vertus de plusieurs monastères : la collégiale Saint-Jean et les abbayes Saint-Sauveur et Saint-Martin. Incendiée en 1167, cette dernière fut reconstruite plus tard, en dehors de l’enceinte de la cité, sous le nom de Notre-Dame.

    En 1080, on fortifia la ville par une ceinture de remparts

    Le pape Innocent III rappelle par une bulle en 1205 que les comtes de Champagne sont les vassaux de l'archevêque de Reims, pour Épernay, Fismes, Châtillon-sur-Marne, Vertus, et Vitry-en-Perthois. Un hôtel Dieu fut fondé en 1211.

    Le comté de Vertus fut créé par Jean le Bon en 1360, pour l'intégrer dans la dot de sa fille Isabelle de France à partir des seigneuries de Vertus, Rosnay, Moymer et La Ferté-sur-Aube à l'occasion de son mariage avec Jean Galéas Visconti. La prisée du comté fut faite en 1366[2]. À la fin du XVe siècle, le comté de Vertus passera à une branche bâtarde des ducs de Bretagne.

    Jean le Bon ayant été fait prisonnier par les Anglais, les habitants participèrent au paiement de la rançon réclamée pour sa libération. En reconnaissance, il accorda à la ville, en 1361, des armoiries (« d’argent au cœur de gueules traversé d’une flèche de sable ferrée au champ ») avec la devise « Vivit post funera virtus » (« Le courage survit à la mort »).

    Vertus sur une gravure de Chastillon.

    Cette petite ville connut de nombreuses épreuves pendant la guerre de Cent Ans. Vertus est une des dernières villes à résister devant les Anglais, qui la brûlèrent en 1380.

    Période moderne

    Sous l'Ancien Régime, Vertus est le chef-lieu d'un doyenné et d'un archidiaconé de même nom, dépendant du diocèse de Châlons[3].

    Il existait dans le village une maladrerie, devenue plus tard le siège de l’Institution des dames régentes [4], institution créée au XVIIe siècle par Félix Vialart de Herse, évêque de Châlons-en-Champagne.


    Période contemporaine

    Durant la campagne de France de 1814, en particulier lors de la campagne des Six-Jours, la commune fut touchée par de nombreux combats. En , dans la plaine de Vertus, se tint en présence de l'empereur Alexandre Ier de Russie une gigantesque parade militaire réunissant les vainqueurs de Napoléon Ier[5].

    Fin août, début , durant la Première Guerre mondiale, comme l'ensemble des communes de la Côte des blancs, la commune fut traversée par les troupes Françaises poursuivies par les troupes Allemandes avant d'être une nouvelles fois traversée par les troupes Allemandes en déroute, poursuivies par les forces Françaises après la victoire de la Marne.

    Elle fut également cruellement touchée lors de la Seconde Guerre mondiale.

    La cité a vu naître un poète renommé, Eustache Deschamps (1344-1404) qui parlait de la douceur de vivre en ce lieu :

    Je fu jadiz de terre vertueuses
    Nez de Vertus, le païz renommé,
    Ou il avoit ville tres gracieuse
    Dont li bon vin sont en maint lieux nommé…
    Dehors Vertus ay maison gracieuse
    Maison des Champs l'ont pluseur appelé.
    ― Ballade 250.

    Politique et administration

    Par décret du , la commune est détachée le de l'arrondissement de Châlons-en-Champagne pour intégrer l'arrondissement d'Épernay[6].

    Liste des maires

    La mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1876 Prin[7]
    après 1877 Goerg[8]
    1893 1904 Cléophace Bonnet Rad. Docteur en médecine
    Conseiller général de Vertus (1895 → 1901)
    1904 Louis Lenoir[9] Rad. Vétérinaire
    Conseiller général de Vertus (1901 → 1937)
    Ancien conseiller d'arrondissement (1895 → 1901)
    Henri Deverdun Rad. Conseiller général de Vertus (1937→ 1940)
    Paul Gérard Rad. puis DVD Conseiller général de Vertus (1958 → 1982)
    Les données manquantes sont à compléter.
    1982 1995 Paul Charpentier[10] Administrateur de coopérative, maire honoraire
    mars 1996 décembre 2017 Pascal Perrot[11] RPR puis UMP Viticulteur
    Conseiller général de Vertus (1996 → 2015)
    Réélu pour le mandat 2014-2020[12] - [13]

    Jumelages

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[15].

    En 2015, la commune comptait 2 372 habitants[Note 1], en diminution de 8,77 % par rapport à 2009 (Marne : −0,73 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 8602 5591 9582 1292 2772 2212 2002 3402 430
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    2 3992 4692 4582 5202 5292 5292 6942 7813 000
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    3 1163 1483 0032 9722 6712 5732 4992 3732 472
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2015
    2 6172 6632 8352 8372 4952 5132 6532 4722 372
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Sports et loisirs

    • Piscine Neptune, club de football, club de tennis, club canin, tir à l'arc.
    • Escalade (site des Falloises).
    • Parcours sportif.
    • Randonnée : GRP de la côte des Blancs.
    • Golf.
    • Club de tir.
    • Aires de pétanque.
    • Pêche.
    • Géocaching.
    • Expositions artistiques.

    Économie

    Viticulture

    Un viticulteur vertusien au travail.

    Le bourg est réputé pour ses champagnes blanc de blancs (classé en premier cru). Vertus est la première commune de Champagne dans la Marne avec 500 hectares plantés, et la deuxième de toute la Champagne après les Riceys. Vertus est le berceau de l'une des dernières grandes maisons de Champagne familiales et indépendantes, Duval-Leroy, présente sur la commune depuis 1859.

    Tourisme

    • Hôtels.
    • Restaurants.
    • Gîtes ruraux.
    • Chambres d'hôtes.
    • Point d'information touristique (communauté de communes de la Région de Vertus). Il est ouvert toute l'année, du lundi au vendredi.

    Culture et patrimoine

    • Les vestiges des remparts de Vertus du XIIIe siècle et la porte Baudet.
    • Le Monument aux morts, situé boulevard Paul-Goerg, est sculpté en 1923 par François Mourgues sur les plans d'Édouard Véïs[18].
    • L'hôtel de ville qui est une ancienne maladrerie, devenu plus tard le siège de l’Institution des dames régentes[4]. Cette institution fut créée au XVIIe siècle par Félix Vialart de Herse, évêque de Châlons-en-Champagne.
    • La maison de retraite, rue de l'Hôtel-Dieu, ancien Hôtel-Dieu fondé en 1211, faisant l'objet d'une protection au titre des Monuments Historiques[19].
    • Le Puits-Saint-Martin et son lavoir, rue de l'Église.
    • La Grande-Fontaine, qui est l'une des sources de la Berle, place de la Grande-Fontaine.
    • La Fontaine Lavoir du Moulinet, rue du Moulinet.
    • La Fontaine de la Pissotte, rue Gambetta.
    • La Fontaine Maire de Roy, rue de Loisy.
    • La Fontaine du Vigneron Champenois, place Léon-Bourgeois.
    • La Fontaine Théogène-Lefèvre, place de la République.
    • Maison à pans de bois, rue Claude-Deschamps.
    • La tourelle du café des Arts, place Léon-Bourgeois.
    • Vestige de la porte du château de Vertus.
    • Ancien moulin de l'Auditoire, qui a cessé son activité en 1960.
    • Maison du XVIIIe siècle, no 28 rue de Châlons.
    • Ancienne glacière, située dans les locaux de la coopérative d'Appro Champagne rue de l'Abbaye, qui se trouvait à l'origine dans l'abbaye Notre-Dame de Vertus[20].
    • Cimetière ou l'on trouve de nombreuses tombes napoléonienne liées à la campagne des Six-Jours[21] - [22].
    • Ancien relais de Poste, qui était situé à l'emplacement de l'école Saint-Charles rue du Général-Leclerc.
    • École maternelle publique des Sources. École élémentaire publique Le Donjon-Vieux Moulin.
    • École privée Saint-Joseph.
    • Collège Eustache-Deschamps. Il accueille les élèves de la ville, mais aussi d'autres originaires de communes voisines (Bergères-lès-Vertus, Voipreux, Trécon…).
    • L'abbaye Saint-Sauveur de Vertus.
    • L'abbaye Notre-Dame de Vertus, détruite après la Révolution.
    • L'église Saint-Martin, classée monument historique par arrêté du [23]. Elle est également référencée « église accueillante » dans le département de la Marne.
    • Circuit historique pédestre : composé de 17 étapes, cet itinéraire permet de découvrir le patrimoine civil et religieux de la cité médiévale, grâce à des panneaux d'information en français et des brochures en anglais et en allemand.
    • Vues de Vertues
    • Le café des Arts.
      Le café des Arts.
    • La Grande-Fontaine.
      La Grande-Fontaine.
    • Le Puits-Saint-Martin.
      Le Puits-Saint-Martin.
    • La cour de l'hôtel de ville.
      La cour de l'hôtel de ville.

    Patrimoine environnemental

    Le clos des Bouveries en 1921.
    • La commune a reçu trois fleurs au concours des villes et villages fleuris ainsi que le prix de l'embellissement durable en 2009 et 2010. Une balade fleurie permet de découvrir la commune et son patrimoine.
    • Le clos des Bouveries est une parcelle historique de vigne dans la ville de Vertus. Orientée à mi-coteau, cette parcelle est exposé plein est. Elle appartient aux maisons de champagne Duval-Leroy et Champagne Haumont et Fils, et est exploitée en cépage Chardonnay à 100 %. La cuvée clos des Bouveries 2004 a reçu la médaille d'or en 2007 du concours International Wine Challenge au Royaume-Uni.
    • Le site des Falloises appartenant au Réseau Natura 2000 est renommé. Il permet de préserver l'habitat de chauves-souris dans des carrières souterraines et la pratique de l'escalade avec près de 130 voies comportant des difficultés de trois à sept.
    • L'étang des Chantereines.

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blason de la ville de Vertus

    Les armes de Vertus se blasonnent ainsi : « d'argent au cœur de gueules percé d'une flèche renversée de sable, ferrée d'argent, posée en bande ».

    La position de la flèche et la couleur du champ semblent sujettes à variations. En effet, sur le registre BB/29/1081 (page 115) conservé aux Archives nationales, le cœur est percé d'une flèche de bas en haut et droite à gauche. On peut imaginer que ce sont là les armoiries authentiques.

    La devise de la ville est « Vivit post funera virtus » (« Le courage survit à la mort »).

    Les armes et la devise de Vertus ont été octroyées par Jean le Bon en 1361.

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2018, millésimée 2015, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2017, date de référence statistique : 1er janvier 2015.
    1. On sait aujourd'hui que c'est faux.

    Références

    1. « Le mot du Maire », sur http://www.blancs-coteaux.fr (consulté le ).
    2. Des copies furent faites à la demande de Marguerite d'Orléans en 1446 et 1447 (cf. Charles Prieur, Histoire de Vertus, Paris, réédition de 1996, pp. 108-109).
    3. « Catalauni. Evesché de Chaalons sur Marne, et en Champagne ou sont les Comté et Pairie ; Balliage, et Eslection de Chaalons : Balliage et Eslection de… », sur Gallica, (consulté le ).
    4. Jean-François Condette et Anne Bonzon, Éducation, Religion, Laïcité (XVIe – XXe siècle). Continuités, tensions et ruptures dans la formation des élèves et des enseignants, , 552 p. (ISBN 978-2-490296-17-0, lire en ligne), p. 48.
    5. Jacques Hantraye, « Le camp de Vertus : un épisode révélateur des relations entre la Russie et les autres puissances européennes, septembre 1815 » sur persee.fr.
    6. Décret no 2017-453 du 29 mars 2017 portant suppression de l'arrondissement de Sainte-Menehould (département de la Marne), publié au JORF du .
    7. Almanach économique, historique et administratif de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1876, p. 132.
    8. Almanach économique, historique et administratif de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p. 164.
    9. « Noces de platine pour l’ancien maire de Vertus », L'Union, (lire en ligne)
    10. Extrait de la fiche de M. Pascal PERROT, sur lesbiographies.com
    11. Liste des maires au 1er août 2008, site de la préfecture de la Marne, [xls], consulté le 22 décembre 2008
    12. « Liste des maires du département de la Marne » [PDF], Renouvellement des exécutifs locaux, Préfecture de la Marne, (consulté le ).
    13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015.
    17. « Monument aux morts de la guerre 1914-1918 à Vertus », notice no IA51000569, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    18. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00078791
    19. Vertus : glacière.
    20. Sépultures des grognards de Napoléon.
    21. Les sépultures de Grognards de Vertus.
    22. « Église à Vertus », notice no PA00078889, base Mérimée, ministère français de la Culture

    Annexes

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

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