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Barbare

Le mot barbare a en français plusieurs significations. Au fil de l’histoire, le terme a revĂȘtu diffĂ©rentes acceptions :

  • selon HĂ©rodote : « Les Égyptiens appellent barbares tous ceux qui ne parlent pas leur langue »[1] ;
  • durant l'AntiquitĂ© :
    – les peuples non grĂ©co-romains,
    – un membre des peuples migrateurs qui, sporadiquement depuis le IIIe siĂšcle av. J.-C. (expansion celtique) jusqu’au XIIIe siĂšcle (invasions mongoles/tatares), mais avec un pic du IVe siĂšcle au VIIe siĂšcle (pĂ©riode dite des « Invasions barbares »), ont cherchĂ©, venant d'outre-Rhin et d'outre-Danube ou d’Asie, les ressources et les terres dont ils ne disposaient plus dans leurs rĂ©gions d’origine, soit pour des raisons climatiques et environnementales, soit en raison de leur croissance dĂ©mographique, soit pour en avoir Ă©tĂ© Ă©vincĂ©s par d’autres peuples, soit par l'appĂąt du gain ;
  • durant l’expansion coloniale de l’Europe, le terme « barbare » a servi, avec d’autres mots tels que « sauvage » ou « primitif », Ă  dĂ©signer les indigĂšnes — les opposant par lĂ  au « civilisĂ© », Ă  l’europĂ©en —, et Ă  justifier ainsi la « mission civilisatrice » visant Ă  les « civiliser » ;
  • une Ă©poque, rĂ©gion, population, tradition, pratique, idĂ©e ou idĂ©ologie dont les coutumes, concepts ou prĂ©ceptes lĂ©gitiment ou semblent justifier, aux yeux de la personne qui en parle, des violences, la coercition, le pillage, l’aliĂ©nation, des injustices ou des crimes de masse ;
  • une personne rĂ©putĂ©e brutale, inculte, intolĂ©rante, violente, destructrice, et le comportement, le langage, les mƓurs de cette personne (lorsque les destructions sont physiques, on parle aussi de « vandalisme » par rĂ©fĂ©rence au peuple des Vandales).
Les Huns Ă  la bataille de Chalons ; illustration de Neuville pour L’Histoire de France depuis les temps les plus reculĂ©s jusqu’en 1789 de Guizot, vol. I, p. 135.

Étymologie

À l’origine, le terme « barbare », empruntĂ© en français en 1308 au latin barbarus, lui-mĂȘme issu du grec ancien ÎČÎŹÏÎČÎ±ÏÎżÏ‚ / bĂĄrbaros (« Ă©tranger »), Ă©tait utilisĂ© par les anciens Grecs pour dĂ©signer les peuples n’appartenant pas Ă  leur civilisation (dĂ©finie par la langue et la religion hellĂ©niques), et dont ils ne parvenaient pas Ă  comprendre la langue. Barbare signifiait alors « non grec » : toute personne dont le langage ressemblait, pour les Grecs, Ă  un charabia « bar-bar »[2] (Ă©quivalent de « bla-bla-bla »[3]).

Le terme « barbare » a ensuite Ă©tĂ© utilisĂ© par les Romains pour nommer les peuples qui se trouvent Ă  l’extĂ©rieur du limes, dans le « Barbaricum », la « terre des Barbares »[4], c'est-Ă -dire hors de leur autoritĂ© : l'« Imperium ». Pour les Grecs comme pour les Romains, tout « barbare » peut, en adoptant leur langue, leurs dieux et leurs mƓurs, devenir Grec ou Romain, et ce fut le cas non seulement de nombreux individus (dont certains parvinrent jusqu’à la fonction impĂ©riale), mais aussi de peuples entiers, acceptĂ©s dans l’Empire comme « foederati ». Toutefois, ces termes pouvaient aussi traduire la crainte ou le mĂ©pris qu’inspire l’étranger, l’envahisseur qui ne se prĂ©sente pas en alliĂ©, en « foederatus » potentiel, mais en conquĂ©rant voulant imposer ses mƓurs et son pouvoir dans l'« Imperium ».

Pour Thucydide, « barbare » possĂšde aussi un sens technique : celui des valeurs locales opposĂ©es aux valeurs universelles recherchĂ©es par le civilisĂ©, par exemple celles faisant primer l’intĂ©rĂȘt d’un clan au dĂ©triment de l’intĂ©rĂȘt commun, du « bien public ».

Apparition du concept dans l’AntiquitĂ©

La premiĂšre occurrence du concept se trouve dans le mot barbarophonoi dans le Catalogue des vaisseaux pour qualifier les Cariens, c'est la seule utilisation du mot sur toute l'Ɠuvre d'HomĂšre[5] - [6]. Le mot n'a alors pas de connotation pĂ©jorative et signifie seulement que la langue des Cariens n'est pas intelligible par les AchĂ©ens[5]. Cette acception est encore connue de Strabon au premier siĂšcle de notre Ăšre[5].

HĂ©rodote rapporte que « Les Égyptiens appellent barbares tous ceux qui ne parlent pas leur langue. [...] parmi les Thraces, les Scythes, les Perses, les Lydiens ; en un mot, parce que, chez la plupart des barbares, ceux qui apprennent les arts mĂ©caniques, et mĂȘme leurs enfants, sont regardĂ©s comme les derniers des citoyens. » HĂ©rodote poursuit « Presque tous les noms des dieux sont venus d'Égypte en GrĂšce. Il est trĂšs certain qu'ils nous viennent des Barbares : je m'en suis convaincu par mes recherches. Je crois donc que nous les tenons principalement des Égyptiens[1]. »

Les Gutis étaient dans la littérature mésopotamienne une figure exemplaire du « barbare ».

Claude Yvon, dans l’article « Barbare (philosophie) » de l’EncyclopĂ©die de Diderot et d’Alembert, fait remarquer que « c’est le nom que les Grecs donnaient par mĂ©pris Ă  toutes les nations qui ne parlaient pas leur langue, ou du moins qui ne la parlaient pas aussi bien qu’eux, pour marquer l’extrĂȘme opposition qui se trouvait entre eux et les autres nations qui ne s’étaient point dĂ©pouillĂ©es de la rudesse des premiers siĂšcles ». Il s’agissait donc au dĂ©part d’un simple critĂšre linguistique permettant de distinguer les individus dont le langage leur apparaissait comme un babil inintelligible (« ba ba ba »), une sorte d’onomatopĂ©e, comparable au bla-bla en français, Ă©voquant le bredouillement.

Était donc « barbare » celui qui au lieu de parler grec, de possĂ©der le logos, faisait du bruit avec sa bouche[7]. Le terme ne dĂ©signait donc pas des peuples moins « civilisĂ©s » puisqu’il Ă©tait utilisĂ© pour les Perses et les Égyptiens, par exemple. En revanche, les peuples berbĂšres, celtiques, germaniques, scythes, slaves ou encore asiatiques Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des barbares peu, voire pas du tout, civilisĂ©s. Selon James C. Scott, les peuples barbares auraient Ă©tĂ© susceptibles de domestication, alors que les « sauvages » Ă©taient plutĂŽt Ă  tuer ou asservir : d'un cĂŽtĂ© un alliĂ© potentiel (cuit), de l'autre un ennemi (cru). Les appellations les plus courantes sont peuples des montagnes, des forĂȘts, des steppes, des marais, sans État, plus ou moins nomades, en pĂ©riphĂ©rie, pas encore assimilĂ©s par un État central, ou l'ayant dĂ©sertĂ©.

Par extension, cette diffĂ©rence linguistique donnera une vision nĂ©gative, distante, de l’autre, l’étranger non par la gĂ©ographie, mais par la culture. Celle-ci se retrouvera dans la dĂ©finition transmise par les Grecs au monde romain. AprĂšs la conquĂȘte de la GrĂšce, les Romains adoptĂšrent le terme grec et l’utilisĂšrent pour dĂ©signer les peuples qui entouraient leur propre monde. Était donc qualifiĂ© de barbare Ă  Rome celui qui n’appartenait pas Ă  la sphĂšre culturelle grĂ©co-romaine, quel que fĂ»t son niveau de civilisation. Ainsi, les Romains considĂ©raient, par exemple, les Huns comme des « animaux Ă  deux pieds », selon la description qu’en fit l’historien Ammien Marcellin, qui dĂ©crit leur arrivĂ©e en Europe, comme une « tornade dĂ©gringolant des montagnes »[8].

Soucieux de prĂ©server la Gaule qu’il venait de conquĂ©rir du pĂ©ril que reprĂ©sentaient les peuples germaniques (qu’il Ă©tait parvenu Ă  repousser au-delĂ  du Rhin) et de sauver de la barbarie une province en voie de romanisation, CĂ©sar, dans une digression cĂ©lĂšbre de la Guerre des Gaules[9] brosse un portrait fort peu amĂšne de ces envahisseurs qu’il juge incapables mĂȘme de dĂ©sirer la « civilisation » : impudeur physique, alimentation fruste, religion sommaire, culte de la violence et de la destruction, sont les principaux traits qu’il prĂȘte Ă  ces populations qu’il espĂšre maintenir Ă  l’extĂ©rieur de l’aire romaine.

Les Romains (soumis de bonne heure Ă  des raids sur leurs frontiĂšres) percevaient les barbares comme une menace. AprĂšs une premiĂšre alerte Ă  l’approche du IVe siĂšcle av. J.-C. (Gaulois en Italie et en GrĂšce), une deuxiĂšme alerte sĂ©rieuse a lieu Ă  l’approche du Ier siĂšcle av. J.-C. (Cimbres, Teutons). À partir du IIIe siĂšcle (242, 253, 276, lorsque les Francs et les Alamans dĂ©vastent la Gaule, l’Espagne et l’Italie du Nord), les Romains seront soumis cinq siĂšcles durant Ă  cette pression barbare, qui emportera finalement la partie occidentale de l’empire qu’ils avaient constituĂ© et une partie de leur civilisation, malgrĂ© l’ardeur de certains gĂ©nĂ©raux comme Stilicon (d’origine germanique). Dans la partie orientale de leur Empire, de culture grecque et qui rĂ©siste mille ans de plus, les menaces « barbares » viennent des Avars, des Slaves, des Perses et des Arabes, mais en fin de compte, mĂȘme si l’Empire d’Orient (que nous appelons « byzantin ») finit par sombrer Ă  son tour 977 ans aprĂšs celui d’Occident, il aura, bien avant la chute de Constantinople, transmis sa civilisation et ses savoirs aux Slaves, aux Turcs, aux Arabes, et aux milieux instruits de la pĂ©ninsule italienne. Ces divers intermĂ©diaires, Ă  leur tour, la transmettront au reste de l’Occident, reprenant un travail interrompu par la mort de BoĂšce.

Historiographie du haut Moyen Âge

AprĂšs coup, on utilise le terme d’invasions barbares pour qualifier les mouvements de population qui se produisent Ă  partir du IVe siĂšcle jusqu’au Ve siĂšcle Ă  travers l’Empire romain d'Occident finissant. Ces migrations de peuples germaniques ayant envahi l’empire Ă  partir de 406 sont considĂ©rĂ©es comme un dĂ©ferlement de la barbarie destructrice sur la civilisation. Par extension, l’ñge des Vikings et ses raids soudains et meurtriers perpĂ©tue la frayeur qu’inspirĂšrent auparavant les Huns, les Goths et autres Vandales, alors qu’à l’Est les Slaves investissent les Balkans tandis que des peuples passĂ©s par les steppes de l’Asie crĂ©ent de nouveaux États (Empire khazar, Bulgarie, Hongrie, Empire mongol) dont les armĂ©es s’avancent parfois jusqu’aux murs de Constantinople[10].

Toutefois, les peuples en question ne se perçoivent pas toujours comme des « envahisseurs » ou comme des destructeurs de la civilisation romaine, mais comme des « successeurs » et des continuateurs de cette civilisation : de Charlemagne aux Tsars bulgares ou russes en passant par Étienne Douchan « Empereur des Serbes et des Romains », leurs dirigeants, comme leur aristocratie et, en fin de compte, leur population, n’ont de cesse de « devenir Romains », au point qu’en 1184 l'Empire germanique prend le nom de Saint-Empire romain et qu’en 1589, Moscou prend le titre de « TroisiĂšme Rome » (le deuxiĂšme Ă©tant Constantinople). L'Ă©tymologie des termes Kaiser et tsar provient d'ailleurs de Caesar.

Le schisme de 1054 met l’église de Rome sous la protection des rois germaniques mais l’isole par rapport aux quatre autres patriarcats, et, dĂšs lors, cette Ă©glise va construire sa lĂ©gitimitĂ© en transformant la dĂ©finition du « barbare » en celui qui n'est pas catholique. Si les peuples « barbares » adoptent le catholicisme, ils se voient intĂ©grĂ©s Ă  la civilisation occidentale ; dans le cas contraire, ils restent des ennemis Ă  combattre, peuvent ĂȘtre rĂ©duits en esclavage (le terme d’« esclave » dĂ©signait Ă  l’origine les Slaves) et ce, d’autant plus aisĂ©ment qu’avec le dogme spĂ©cifiquement catholique du « filioque », une Ăąme non-chrĂ©tienne est de toute maniĂšre perdue[11].

Dans l’empire bĂąti par Charlemagne, un autre terme de sens semblable Ă  « barbare » apparut avec le « Sarrasin ».

On emploie à cette époque une variante du terme pour désigner les pirates méditerranéens issus de pays à majorité musulmane : les « Barbaresques ».

Époque moderne

L’avance technique et conceptuelle de l’Europe au sortir du Moyen Âge amĂšne ses habitants Ă  dĂ©velopper un sentiment de condescendance Ă  l’égard des autres peuples qu’ils dĂ©couvrent, Ă  la suite de leurs lointaines expĂ©ditions. Cette distinction est parfois marquĂ©e par une nuance d’orientalisme vis-Ă -vis de ces peuples inconnus, dont les civilisations ne sont pas reconnues comme la civilisation : le clivage du civilisĂ© (forcĂ©ment EuropĂ©en) et du barbare (l’autre) justifie celui entre le colonisateur et le colonisĂ©, et le mĂ©pris n’est pas moindre envers de grandes et anciennes cultures aux monuments et aux Ă©critures millĂ©naires, comme l’Inde ou la Chine, qu’envers celles de tradition orale (dont certaines donnent naissance au mythe du « bon sauvage » joyeux et naĂŻf). L’idĂ©ologie du colonialisme s’est dĂ©veloppĂ©e sur ce concept de l’apport de la civilisation (europĂ©enne) Ă  des peuples considĂ©rĂ©s comme « infĂ©rieurs ». Comme l’écrivait Michel de Montaigne dans ses Essais, Ă  l’époque « barbare » des guerres de religion de la fin du XVIe siĂšcle en France : « Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage »[12]. Pour autant, Montaigne ne rĂ©cusait pas le concept de barbarie.

Sous l’Ancien RĂ©gime français, le terme « Barbarie » (au sens de cĂŽte des Barbaresques) servait Ă  qualifier l’Afrique du Nord. Selon l’EncyclopĂ©die de Diderot et d’Alembert, la Barbarie Ă©tait une « grande contrĂ©e d’Afrique, enfermĂ©e entre l’OcĂ©an Atlantique, la mer MĂ©diterranĂ©e, l’Égypte, la Nigritie et la GuinĂ©e »[13].

Acceptions contemporaines

Poster de propagande pour la conscription dans le contingent amĂ©ricain, PremiĂšre Guerre mondiale. Les AlliĂ©s exploitent l’image de « barbarie » en instillant l’idĂ©e de germanophobie dans le conflit en cours.

Au XVIe siĂšcle, des humanistes italiens redĂ©couvrent l’antiquitĂ© en matiĂšre d’art et de politique. Ils pensent alors que les barbares ont ravagĂ© les merveilles de l’Empire romain et que le patrimoine antique doit ĂȘtre rĂ©habilitĂ©. Le point de vue des italiens l’a emportĂ©, et ce terme de « barbarie » dĂ©signe un individu ou un groupe social considĂ©rĂ© comme cruel, « inhumain », non Ă©duquĂ©, violent, de mƓurs rustres : le terme de barbarisme en linguistique, en tĂ©moigne.

Dans le contexte de l’esprit de revanche qui se manifestait en Europe dans la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, renvoyer les descendants des peuples germaniques du haut Moyen Âge Ă  un Ă©tat de barbarie fut une attitude pratique et simplificatrice de la propagande et de l’historiographie française, Ă©galement reprise par les AlliĂ©s pendant la Seconde Guerre mondiale, pour se positionner par opposition en dĂ©fenseur de la civilisation. Cette vision est corroborĂ©e par la dĂ©couverte des camps, le nazisme rejaillissant sur une mort des concepts hĂ©geliens par lesquels l’idĂ©alisme allemand avait jusqu'alors gouvernĂ© l’Histoire des idĂ©es. Les dĂ©gĂąts sont nombreux, les chantiers aussi : l’aprĂšs-guerre s’ouvre alors sur une remise en cause de l’Historiographie, mettant fin Ă  la simplification selon laquelle l’Histoire Ă©voluerait soit dans un sens positif et Ă©clairĂ©, soit dans un sens nĂ©gatif, sombre, en attribuant la cause Ă  des barbares dĂ©signĂ©s comme autant de boucs Ă©missaires[14].

Dans les univers mĂ©diĂ©vaux-fantastiques ou d’heroic fantasy, les barbares sont des personnes souvent en pagnes douĂ©es d’une grande force, d’une grande musculature (cf. Conan le Barbare), pas forcĂ©ment trĂšs intelligentes mais souvent d'un courage surhumain.

Civilisations « barbares »

Cette assertion montre comment l’épithĂšte idĂ©ologique mĂšne Ă  des oxymores lorsqu’il est employĂ©. Le rĂ©gime d’écriture par les chroniques ou histoires ecclĂ©siastiques[15] a amenĂ© Ă  amalgamer les Huns, les Germains et les Sarrasins (Maures) dans ce terme, empreint de nĂ©gativitĂ©, d’« invasions barbares ».

Ce terme englobe donc tout ce qui a pu causer du tort Ă  l’Occident en gĂ©nĂ©ral, en particulier Ă  l’Occident chrĂ©tien. Cette notion existe aussi en ExtrĂȘme-Orient ; ainsi Henri Michaux s'y est senti comme « un barbare en Asie ».

Les cartes produites en Europe jusqu’au XVIe siĂšcle ont dĂ©signĂ© le Maghreb sous le vocable de Barbarie (CĂŽte des Barbaresques), auquel sont pourtant associĂ©s des adjectifs diffĂ©rents : barbaresque et barbe, qui dĂ©signe la race de cheval qui en est originaire. Le nom du peuple berbĂšres a la mĂȘme origine, ce qui n’implique pas qu’il ait Ă©tĂ© continuellement perçu comme « barbare » par les EuropĂ©ens.

Historiquement, le terme « civilisation barbare » a désigné :

  • Ă  l’époque oĂč ils commencent Ă  commercer avec les Japonais, aux XVIe et XVIIe siĂšcles, les EuropĂ©ens sont considĂ©rĂ©s par ceux-ci comme des « Barbares du Sud » (ă€Œć—è›źă€, « Nanban ») [16].

Divers

Le terme « Barbarie » dĂ©signe une rĂ©gion Ă©trangĂšre et inconnue, Ă©voquĂ©e dans le nom de l’espĂšce canard de Barbarie. Celui-ci est originaire d’AmĂ©rique du Sud, et Ă©tait donc inconnu en Europe avant la dĂ©couverte de l’AmĂ©rique.

Notes et références

  1. « Hérodote : livre II : Euterpe (bilingue) », sur remacle.org (consulté le )
  2. Michel Dubuisson, « Barbares et barbarie dans le monde grĂ©co-romain », L'antiquitĂ© classique, no 70,‎ , p. 1-16 (ISSN 0770-2817, lire en ligne)
  3. Barbara Cassin dans le documentaire Académie Française : voyage au pays des immortels de Serge Moati, 2020.
  4. Bruno Dumézil, Les Barbares expliqués à mon fils, éditions du Seuil, 2010, p. 12.
  5. Catherine Grandjean (dir.), Gerbert S. Bouyssou, Véronique Chankowsky, Anne Jacquemin et William Pillot, La GrÚce classique : D'Hérodote à Aristote, 510-336 avant notre Úre, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , L'atelier de l'historien, chap. 13 (« Héritages »), p. 470-475 (« Grecs et barbares »).
  6. HomÚre (trad. du grec ancien par Leconte de Lisle), L'Iliade (lire sur Wikisource), chap. 2 : « Et NastÚs commandait les Kariens au langage barbare qui habitaient MilÚtos et les hauteurs Phthiriennes, et les bords du Maiandros ét les cimes de MykalÚ. »
  7. Bruno Dumézil, Les Barbares expliqués à mon fils, éditions du Seuil, 2009, p. 9.
  8. Ut turbo montibus celsis, Histoire, XXXI, 3, 8.
  9. Jules CĂ©sar, la Guerre des Gaules, VI, 11-28.
  10. Cette aversion se poursuit lors du Bas Moyen Âge avec la prise de Moscou par les hordes mongoles en 1238.
  11. Bruno Dumézil, Les Barbares expliqués à mon fils, éditions du Seuil, 2010, p. 95.
  12. Michel de Montaigne, Les Essais, I, 31.
  13. Denis Diderot, Jean le Rond d'Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, New York, Paris, éd. Compact, Pergamon Press, 1980, 3 vol.
  14. Pour cette thématique, lire les travaux de Gilles Deleuze.
  15. Lire l’introduction de Metz au Moyen Âge
  16. Voir à ce sujet l’article Époque du commerce Nanban

Voir aussi

Bibliographie

  • Fulcran Teisserenc, « La question barbare : Platon ou Aristote ? », Revue de philosophie ancienne, t. XXXII, no 1,‎ , p. 87-136 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Barbares et sauvages, images et reflets dans la culture occidentale : colloque de Caen, 26-, Presses universitaires de Caen, 1994.
  • Edina Bozoky (dir.), Les saints face aux barbares au haut Moyen Âge : rĂ©alitĂ©s et lĂ©gendes, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 208 p. (ISBN 978-2-7535-5394-1, prĂ©sentation en ligne).
  • Bruno DumĂ©zil (dir.), Les Barbares, Paris, Presses universitaires de France, , XII-1493 p. (ISBN 978-2-13-074985-1, prĂ©sentation en ligne).
  • Bruno DumĂ©zil, Les Barbares expliquĂ©s Ă  mon fils, Paris, Éditions du Seuil, , 103 p. (ISBN 978-2-02-100982-8, prĂ©sentation en ligne).
  • LaĂ«nnec Hurbon, Le Barbare imaginaire, Cerf, 1988.
  • Bernard Laurot, « IdĂ©aux grecs et barbarie chez HĂ©rodote », KtĂšma : civilisations de l'Orient, de la GrĂšce et de Rome antiques, no 6,‎ , p. 39-48 (lire en ligne)
  • Jean-Pierre Leguay, L'Europe des Ă©tats barbares. Ve – VIIIe siĂšcles, Belin,
  • Pierre Michel, Les Barbares, 1789-1848 : un mythe romantique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 656 p. (ISBN 978-2-7297-0115-4 et 2-7297-0115-X, prĂ©sentation en ligne).
  • Thomas Richard, « Des barbares trĂšs corrects ? Essai d'analyse du regard sur la barbarie Ă  travers leur figure dans un jeu vidĂ©o », Quaderni, vol. 50, no 50-51, 2003, p. 53-72, lire en ligne.

Articles connexes

Antonyme

Sociologie

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