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SĂ©bastien Kimura

Le bienheureux SĂ©bastien Kimura, nĂ© en 1565 Ă  Hirado (Japon) et dĂ©cĂ©dĂ© (exĂ©cutĂ©) le Ă  Nagasaki (Japon), Ă©tait un prĂȘtre jĂ©suite japonais. Petit-fils du premier japonais baptisĂ© par saint François-Xavier, il meurt martyr de la foi chrĂ©tienne en 1622. Il fut bĂ©atifiĂ© avec le groupe de martyrs japonais par le pape Pie IX, le . Liturgiquement il est commĂ©morĂ© le .

SĂ©bastien Kimura
Image illustrative de l’article SĂ©bastien Kimura
bienheureux
Naissance 1565
Hirado Drapeau du Japon Japon
DĂ©cĂšs (57 ans)
Nagasaki Drapeau du Japon Japon
Nationalité Drapeau du Japon japonaise
Ordre religieux Compagnie de JĂ©sus
BĂ©atification Ă  Rome
par Pie IX
FĂȘte 10 septembre

Biographie

Jeunesse et formation

AprĂšs avoir passĂ© un an Ă  Kagoshima, au Japon, saint François-Xavier est reçu, Ă  Hirado, dans la famille d’un samouraĂŻ dĂ©nommĂ© Kimura (automne 1550): il y rĂ©side quelque temps. Kimura demande et reçoit le baptĂȘme, avec toute sa famille, et adopte le prĂ©nom d'‘Antoine’. À travers tribulations et persĂ©cutions la famille restera rĂ©solument fidĂšle Ă  la foi catholique[1].

SĂ©bastien Kimura, petit-fils d’Antoine nait en 1565 Ă  Hirado. À l’ñge de 15 ans (en ) il se trouve au petit sĂ©minaire des jĂ©suites Ă  Arima, prĂšs de Nagasaki, rĂ©cemment ouvert Ă  l’initiative d’Alexandre Valignano. Il fait partie du groupe fondateur des premiers Ă©tudiants de ce petit sĂ©minaire. Leur formation est celle de catĂ©chistes, indispensables aux missionnaires, pour la cĂ©lĂ©bration de la messe et des sacrements, la prĂ©dication et la catĂ©chĂšse[2].

Deux ans plus tard (1582) il est admis dans la Compagnie de JĂ©sus, et avec cinq autres jeunes sĂ©minaristes, commence son noviciat Ă  Usuki, maison Ă©galement ouverte (en 1581) par Alexandre Valignano, qui poursuivait activement une politique d’inculturation de la foi chrĂ©tienne, allant jusqu’au recrutement et formation adaptĂ©e d’un clergĂ© japonais.

En 1586, Ă  cause de conflits armĂ©s entre seigneurs locaux, novices et sĂ©minaristes doivent Ă©vacuer et se rĂ©fugient Ă  Yamaguchi. Kimura y est engagĂ© dans du travail missionnaire lorsque l’édit de proscription du christianisme est promulguĂ© le . Le dĂ©cret n’est pas strictement appliquĂ© et les missionnaires, Ă©vitant les tournĂ©es missionnaires et la prĂ©dication, tournent leur attention vers la formation des candidats au sacerdoce. SĂ©bastien Kimura apprend le latin, puis l’enseigne Ă  l’école d’Amakusa. En 1596 il est envoyĂ© Ă  Macao pour y poursuivre sa thĂ©ologie.

PremiĂšres ordinations au Japon

Ses Ă©tudes de thĂ©ologie terminĂ©e il rentre au Japon en 1600 et, avec un confrĂšre ‘Louis’, est ordonnĂ© prĂȘtre Ă  Nagasaki le , par Mgr Louis Cerqueira (1552-1614), Ă©vĂȘque de Funai (diocĂšse japonais rĂ©cemment crĂ©Ă©). Ce sont en fait les premiĂšres ordinations sacerdotales sur le sol japonais[2].

Durant les vingt annĂ©es qui suivent Kimura est un prĂȘtre missionnaire ‘ordinaire’ qui, s’il ne laisse pas trace de grandes rĂ©alisations, laisse le souvenir d’un prĂȘtre zĂ©lĂ©, dĂ©vouĂ©, fidĂšle et profondĂ©ment religieux. Il est en poste Ă  Hirado (sa rĂ©gion natale), Bongo, Katsusa (Nagasaki) et Fudoyama (Saga-sen). En la persĂ©cution devient sĂ©vĂšre. Les missionnaires Ă©trangers sont expulsĂ©s. Quelques-uns continuent leur travail dans la clandestinitĂ©. SĂ©bastien Kimura reste Ă  Nagasaki. Les Ă©trangers devant se cacher, une plus grande responsabilitĂ© repose sur les prĂȘtres japonais. Le Kimura fait sa profession religieuse dĂ©finitive dans la Compagnie de JĂ©sus.

Arrestation et exécution

Trahi par une servante corĂ©enne de la maison oĂč il rĂ©sidait SĂ©bastien Kimura est arrĂȘtĂ© le . Il est envoyĂ© Ă  la prison de Suzuta (prĂšs d’Omura) oĂč il retrouve Charles Spinola, d’autres prĂȘtres dominicains, franciscains et un grand nombre de chrĂ©tiens. Ils se trouvent Ă  32 dans une Ă©troite cellule. Les conditions de dĂ©tention sont terribles : la prison est sur un sommet de montagne, froide et exposĂ©e Ă  tous les vents. Les prisonniers ne disposent que d'une seule couverture. La nourriture, du riz et deux sardines, suffit pour les garder en vie, mais sans satisfaire Ă  leur faim. Les conditions d'hygiĂšne sont elles aussi misĂ©rables : ils ne peuvent laver leurs vĂȘtements, ni les sĂ©cher au soleil. Durant tout ce temps, les prisonniers prient, font pĂ©nitence et se donnent mutuellement des confĂ©rences et enseignements spirituelles[2].

Un an plus tard un ordre arrive d’Edo dĂ©crĂ©tant que tous les chrĂ©tiens des prisons d’Omura et Nagasaki soient mis Ă  mort[2].

Le ils sont conduits Ă  Nagayo puis Urakami oĂč, le on les informe qu’ils seront brulĂ©s vifs[1]. Kimura reçoit cette nouvelle avec sĂ©rĂ©nitĂ© et joie spirituelle. L’exĂ©cution a lieu Ă  Nagasaki, sur la colline mĂȘme oĂč 26 chrĂ©tiens furent dĂ©jĂ  mis Ă  mort le . Une grande foule de chrĂ©tiens sont sur place. Au moment oĂč le feu est mis aux croix, Charles Spinola entame l’hymne ‘Laudate Dominum omnes gentes’ que tous les suppliciĂ©s reprennent en chƓur. Le feu est allumĂ© sous les condamnĂ©s, Ă  plus de deux mĂštres, afin que le supplice dure plus longtemps, la victime Ă©tant consumĂ©e par la chaleur (et non les flammes). Le martyre dure ainsi plusieurs heures[1]. Une source indique que le pĂšre Kimura est mort le dernier, aprĂšs trois heures d'agonie. AprĂšs son dĂ©cĂšs, la foule se dispersa dans la montagne[2].

Souvenir et béatification

La famille Kimura a donnĂ© plusieurs martyrs Ă  l’Église. Outre SĂ©bastien, un cousin LĂ©onard entrĂ© chez les jĂ©suites comme frĂšre coadjuteur (et Ă©galement petit-fils d’Anthony Kimura), et un neveu, Anthony Kimura, moururent martyrs pour la foi chrĂ©tienne.

SĂ©bastien Kimura et 204 autres victimes des grandes persĂ©cutions au Japon furent bĂ©atifiĂ©s par Pie IX le , lors d’une cĂ©rĂ©monie solennelle qui se dĂ©roula dans la basilique Saint-Pierre, Ă  Rome.

Ces diffĂ©rents martyrs sont fĂȘtĂ©s collectivement le 10 septembre[3].

Notes et références

  1. « Le martyrologe romain fait mĂ©moire des bienheureux martyrs SĂ©bastien Kimura, François Morales et leurs cinquante compagnons », Magnificat, no 238,‎ , p. 137.
  2. (it) Antonio Borrelli, « Beato Sebastiano Kimura Primo sacerdote giapponese, martire », sur Santi e Beati, santiebeati.it, (consulté le ).
  3. « Bienheureux Martyrs de Nagasaki », sur Nominis, nominis.cef.fr (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes


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