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HĂ´tel de Villeroy (Paris, 7e arrondissement)

L'hôtel de Villeroy est un édifice du XVIIIe siècle, construit à l'initiative d'Antoine Hogguer de Saint-Gall, baron de Presles pour sa maitresse, la sociétaire Charlotte Desmares.

HĂ´tel de Villeroy
Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation
Façade sur cour de l'hôtel de Villeroy.
Présentation
Type
Destination initiale
Destination actuelle
Style
Architecte
Construction
Commanditaire
Antoine Hogguer de Saint-Gall, Baron de Presles
Occupant
Propriétaire
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Division administrative
Subdivision administrative
Commune
Adresse
78, rue de Varenne
Coordonnées
48° 51′ 20,69″ N, 2° 19′ 07,1″ E
Carte

Il est situé au no 78 de la rue de Varenne dans le 7e arrondissement de Paris, non loin de l'hôtel de Matignon, sis sur la même rue. Il abrite depuis 1881, le ministère français de l'Agriculture et de l'Alimentation.

Son hĂ´te actuel est Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation depuis le 20 mai 2022.

Historique

L'hôtel de Villeroy en 1737 sur un plan dressé par Turgot.

L'hôtel de Villeroy est construit entre 1713 et 1724 par l'architecte français François Debias-Aubry, pour le banquier suisse Antoine Hogguer de Saint-Gall, baron de Presles. Il l'offre d'emblée à sa maitresse, l'actrice et sociétaire de la Comédie-Française, Charlotte Desmares. Ce duo se fait également construire, par le même architecte, la folie Desmares, dans la commune de Châtillon[1].

En 1726, le baron, en faillite, quitte Paris avec la comédienne et s'installe à Saint-Germain-en-Laye, et met son hôtel en location en faveur de la Hollande puis de l'Angleterre, qui en feront leurs ambassades respectives.

En 1735, l'hôtel est vendu à François-Louis de Neufville de Villeroy. Celui-ci y mène, en 1746 une vaste campagne de travaux visant à agrandir l'hôtel, notamment par un salon circulaire à l'ouest réalisé par l'architecte français Jean-Baptiste Leroux.

En 1766, le marquis s'éteint, son neveu Gabriel Louis hérite de l'hôtel, occupant son temps à y organiser de nombreuses fêtes. Il y accueille le roi de Danemark Christian VII et y fait même construire un petit théâtre ayant depuis, disparu[2].

En 1768, il vend la propriété à René Mans de Froulay, comte de Tessé, premier écuyer de la reine Marie Leszczyńska. Celui-ci souhaite y intégrer les écuries de la reine. L'idée n'ayant trouvé son terme, l'hôtel accueille brièvement la manufacture de pianos Érard en 1780.

En 1790, le comte est contraint à l'exil, confisqué comme bien national en 1794, l'hôtel est vendu puis racheté par l'État sous le Directoire, qui y installe l'inspection de santé militaire. En 1800, le comte est de retour dans son hôtel et y réside jusqu'en 1805, date à laquelle l'armée revient occuper les lieux.

Entre 1823 et 1827, l'hôtel héberge l'École d'application du Corps royal d'état-major puis la direction générale des Ponts et chaussées. En 1831, l'hôtel de Villeroy est la résidence officielle des ministres du Commerce, des Travaux publics et de l'Agriculture et à partir de 1851 celui du ministre de la Police générale puis la présidence du Conseil d'État et redevient ensuite le siège du ministère du Commerce et de l'Industrie[3].

L'hôtel devient officiellement, ministère de l'Agriculture en 1881, sous la présidence de Jules Grévy.

Description

Hôtel de Villeroy - État d'origine.

L'hôtel initial, dessiné par François Debias-Aubry, se compose d'un premier bâtiment longeant la rue de Varenne, qui accueille alors les communs, les écuries et de nombreuses remises et d'un logis principal séparé par une cour d'honneur. Ce logis, bien plus petit qu'aujourd'hui est composé de cinq travées de fenêtres seulement. Les jardins, séparés de la cour à l'aide d'un mur écran, sont accessibles alors via la façade Est.

En 1746, l'hôtel est agrandi d'une travée de fenêtres vers l'Est, et une demi rotonde abritant un salon ovale est également construite, donnant un accès plus majestueux aux jardins. La même année, des terrains voisins sont achetés, visant à agrandir les communs de l'hôtel donnant sur la rue de Varenne. Le mur écran partiellement démoli et remplacé par une aile reliant l'hôtel à ses communs.

Hôtel de Villeroy - État 1746 (après travaux).

Sous le Second Empire, l'architecte Emmanuel Brune est chargé de rénover et d'agrandir les anciens communs, lesquels sont finalement démolis puis remplacés par les bâtiments actuels, en 1881, toujours sous la houlette du même architecte. En 1930, une nouvelle et dernière campagne majeure de travaux est lancée, outre la rénovation générale des bâtiments, le petit hôtel de Castries, voisin, est détruit , puis, par souci de symétrie, l'hôtel se voit affublé, à l'Ouest, de la même façade qu'à l'Est.

L'hôtel de Villeroy comporte aujourd'hui les éléments suivants[4] :

Rez-de-chaussée

Au rez-de-chaussĂ©e se trouve le bureau du directeur de cabinet du ministre, ornĂ© de deux tapisseries de la manufacture des Gobelins, d'Ĺ“uvres de Zao Wou Ki et d'AndrĂ© Beaudin (Soleil) et de trois fauteuils d'après Richard Peduzzi. Le bureau du chef de cabinet est composĂ© de chaises et fauteuils de style Empire, d'une table en acier et verre signĂ©e Dino Gavina et de chaises en mĂ©tal laquĂ© et cuir du designer Paolo Piva et d'une tapisserie des Gobelins du XVIIe siècle (La terre, de la sĂ©rie « Ă‰lĂ©ments Â», d'après Charles Le Brun). Le bureau du ministre comporte un lustre de style Empire, une tapisserie des Gobelins du XVIIe siècle (La dĂ©faite du comte de Marsin d'après Charles Le Brun) et du mobilier signĂ© AndrĂ©e Putman.

Escalier d'honneur

La rampe en fer forgĂ© de l'escalier d'honneur est ornĂ©e de « L Â» entrelacĂ©s (en rĂ©fĂ©rence au roi). Une tapisserie, La nuit (d'après Bram Van Welde) y prend place.

Premier Ă©tage

Au premier Ă©tage se trouve la grande salle Ă  manger, oĂą prennent place un lustre de 54 lumières de style NapolĂ©on III et quatre appliques de style Louis XVI (les deux Ă©lĂ©ments sont en bronze dorĂ©s) ; la pièce a Ă©tĂ© intĂ©gralement restaurĂ©e entre 2001 et 2002. Dans le salon des conseillers trĂ´ne un lustre de style Louis-Philippe restaurĂ© en 2012 et dans le secrĂ©tariat des conseillers un lustre de style Empire de 36 lumières (il est Ă  noter que le bureau du ministre s'y trouvait jusqu'en 1998). Dans les autres bureaux de conseillers se trouvent plusieurs Ĺ“uvres d'art comme une pendule, L'Astronomie, rĂ©alisĂ©e par « LĂ©pine, horloger de l'ImpĂ©ratrice Â», des consoles en merisier d'après Richard Peduzzi ou encore des fauteuils et un bureau de style Empire. Dans une antichambre se trouvent deux tapisseries des Gobelins du XVIIe siècle : La reddition de Marsal et Le vol de l'âne, ainsi qu'un lustre de style Empire et un tonneau de Morat (du nom d'un chĂŞne de l'Allier nĂ© vers 1660 et abattu en 2004 pour maladie).

Jardin

Le jardin est composé d'une large pelouse. En son centre se trouve une copie d'une sculpture réalisée par Auguste Suchelet, l’Enlèvement de Proserpine par Pluton (l'originale, réalisée par François Girardon, prend place dans le bosquet de la Colonnade au sein du parc du château de Versailles). Un potager a été créé en 2013.

Salle Sully

Elle se trouve dans le bâtiment qui donne sur la rue. Elle est composée d'un plafond à caissons décoré d'allégories entre 1885 et 1887, de fresques de Jean-Paul Sinibaldi (Célébration du commerce et de l'industrie en 1898 et Célébration de l'agriculture en 1901) et d'une cheminée monumentale surmontée deux sculptures allégorique en l'honneur du commerce et de l'agriculture. Dans la galerie se trouve une statue de plâtre de Parmentier réalisée en 1887 par Adrien Étienne Gaudez et des portraits des ministres et secrétaires d'État à l'Agriculture. Dans la salle Pisani se trouvait jusqu'en 2014 le bureau du ministre délégué à l'Agroalimentaire ; il est orné d'une tapisserie des Gobelins réalisée en 1988, Jardin bleu (d'après un carton d'Étienne Hajdu) et des pièces de mobilier d'après Théodore Waddel, Roberto Palomba et Ludovica Sérafini.

Protection

L'hôtel est inscrit monument historique pour ses façades et toitures des bâtiments du XIXe siècle, dus à l'architecte Emmanuel Brune par arrêté du 10 février 1994. Il est également classé monument historique pour l'ensemble de l'ancien logis du XVIIIe siècle, par arrêté du 10 février 1994[5].

Résidents célèbres

Galerie

Panneau Histoire de Paris « Manufacture de pianos Érard ».
Façade côté jardin.

Notes et références

  1. « La Folie Desmares, une folie du XVIIIe siècle – La Maison du Patrimoine » (consulté le )
  2. L'hôtel de Villeroy dont on parle ici est parfois confondu avec un autre "hôtel de Villeroy" sis rue de l'Université. En effet, Jeanne-Louise Constance d’Aumont de Villequier (1731 – 1816), épouse du 5e duc et duchesse de Villeroy, de qui elle était séparée de biens, quitta ce premier hôtel pour s'installer en un hôtel dit de Rohan-Guéméné, rue de l'Université, que le duc de Rohan lui loua à vie en juillet 1772. La duchesse y résida jusqu'à la Révolution. L'hôtel a été détruit depuis par la percement de la rue du Pré-aux-Clerc
  3. « La rue de Varenne », sur www.paristoric.com (consulté le )
  4. Brochure « l'hĂ´tel de Villeroy Â» Ă©ditĂ©e par le ministère de l'Agriculture Ă  l'occasion des JournĂ©es europĂ©ennes du patrimoine 2012.
  5. « Ancien hôtel de Villeroy, actuellement ministère de l'Agriculture et de la Pêche », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )

Bibliographie

  • Gabriel Mareschal de Bièvre, L’hĂ´tel de Villeroy et le Ministère de l'Agriculture, Paris, Edouard Champion, 1924, 158 p.

Articles connexes

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