Cidre
Le cidre est une boisson alcoolisĂ©e titrant gĂ©nĂ©ralement entre 2 % vol. et 10% vol. d'alcool[1], obtenue Ă partir de la fermentation du jus de pomme[2]. Chez les producteurs, l'adjectif cidricole fait rĂ©fĂ©rence aussi bien Ă la boisson fermentĂ©e Ă base de pomme qu'Ă base de poire. Le cidre se fabrique partout oĂč lâon trouve des pommiers qui donnent des pommes Ă cidre. On distingue le « cidre de table » et le « cidre bouchĂ© », de qualitĂ© supĂ©rieure. Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, c'est une boisson traditionnelle plutĂŽt saisonniĂšre et rĂ©gionale, mais des efforts de marketing tendent Ă promouvoir de nouveaux cidres aromatisĂ©s, notamment Ă destination des jeunes.
Cidre | |
Pommes et cidre | |
Pays dâorigine | |
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Type | Alcool |
Principaux ingrédients | Pomme |
Degré d'alcool | 2 à 10 % |
Historique
Le cidre aurait dĂ©jĂ Ă©tĂ© consommĂ© dĂšs l'AntiquitĂ© par plusieurs peuples tels que les HĂ©breux qui le nomment shekhar (en hĂ©breu : Ś©ŚŚš), les Ăgyptiens, les Grecs qui le nomment sikera, mot empruntĂ© au prĂ©cĂ©dent, et les Romains qui le nomment sicera[3], calque du mot grec. En rĂ©alitĂ©, ces diffĂ©rents termes ne dĂ©signent pas spĂ©cifiquement le cidre mais tout type de boisson fermentĂ©e. L'hĂ©breu ĆÄkÄr, mal transcrit en chekar, signifie « liqueur forte, liqueur empoisonnante » et est dĂ©rivĂ© du verbe ĆÄkar « boire Ă l'excĂšs jusqu'au malaise », dont est issu le latin chrĂ©tien de la Vulgate sicera « boisson fermentĂ©e » par l'intermĂ©diaire du grec sikera[4]. Une forme altĂ©rĂ©e *cisera serait l'Ă©tymologie du mot cidre[4] - [5], d'oĂč les cognats dans diffĂ©rentes langues europĂ©ennes : langues parlĂ©es dans la pĂ©ninsule ibĂ©rique sidra; italien sidro; anglais cider; allemand Zider, remontant tous au français[6] - [7] - [8]. Le latin chrĂ©tien sicera a d'abord Ă©voluĂ© vers le gallo-roman *cisera, d'oĂč un ancien français sizre « boisson fermentĂ©e » mentionnĂ© vers 1120 (Psautier de Cambridge, Ă©d. F. Michel, LXVIII, 14), sens limitĂ© d'abord aux traductions de la Bible. Ensuite, le mot cidre avec le sens qu'on lui connaĂźt aujourd'hui de « boisson de pommes fermentĂ©es » est dâabord attestĂ© en 1130 - 1140 chez Wace, auteur normand[5], alors qu'il signifie encore en français standard « boisson faite avec du jus fermentĂ© d'autres fruits » (Thevet, Cosmographie, XV, 9 ds Hug. : breuvage de pommes ou poires [...] Citre)[5]. Cette Ă©volution phonĂ©tique insolite en cidre (ainsi que les formes intermĂ©diaires sisdre, sidre) nâa pu se produire quâen ancien français sur le modĂšle de Lazarus > ladre « lĂ©preux »[4], tandis que le sens spĂ©cifique de « boisson de pommes fermentĂ©es » est sans doute d'abord apparu en Normandie (cf. supra).
Dans l'AntiquitĂ©, Pline et Strabon Ă©voquent des boissons aigres fabriquĂ©es Ă partir de pomme[9]. Le gĂ©ographe grec Strabon aurait dĂ©crit l'abondance de pommiers et de poiriers en Gaule et mentionnĂ© qu'il se consommait au Pays basque le phitarra[10], boisson Ă base de morceaux de pommes plongĂ©s dans l'eau bouillante avec du miel[10]. Il s'agit de rumeurs infondĂ©es : « Strabon ne parle ni de phitarra, ni dâun quelconque alcool de pommes. Et pourtant des livres et des sites web continuent Ă relayer cette fausse information. »[11]. « La premiĂšre mention Ă©crite de cidre en Normandie remonte Ă lâan 1082. CĂŽtĂ© basque, un guide du XIIe siĂšcle informe les pĂšlerins en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle que le Pays basque propose des pommes et du cidre en abondance. Dans les deux cas, on se situe Ă peu prĂšs Ă la mĂȘme Ă©poque. »[11]. Autrement dit, « en lâĂ©tat actuel des connaissances, aucun document ne prouve lâantĂ©rioritĂ© du cidre basque sur le cidre normand. »[11].
La culture du pommier Ă cidre en Normandie semble avoir pris son essor dâabord dans la vallĂ©e dâAuge, vers la fin du XIe siĂšcle (premiĂšre attestation en 1082), avant de gagner le reste du pays dâAuge et le Bessin au XIe siĂšcle, et lâensemble de la partie occidentale de la rĂ©gion aux XIe et XIVe siĂšcles[12]. Cependant, la culture des pommes est attestĂ©e en Normandie de maniĂšre antĂ©rieure Ă la boisson par des noms de lieux anglo-scandinaves qu'il est possible de dater assez prĂ©cisĂ©ment, comme remontant Ă peu prĂšs au Xe siĂšcle : Auppegard (Appelgart vers 1160), ĂpĂ©gard (sous la forme latinisĂ©e Auppegardus en 1181), comparables Ă Applegarth dans le Yorkshire (du vieil anglais ĂŠppel « pomme », suivi du vieux norrois garĂ°r « clos »), ou YĂ©bleron (Eblelont au XIIIe siĂšcle, du vieux norrois epli « pommes » + lundr « bosquet bois », semblable au norvĂ©gien eplelund « plantation de pommiers, pommeraie »), qui peuvent avoir le sens trĂšs gĂ©nĂ©ral de « pommeraie »[13], mais l'on ne sait pas s'il s'agit de pommiers Ă cidre. Les pommiers sauvages sont trĂšs tĂŽt rĂ©pandus dans toute l'Europe et les traditions cidricoles abondantes qui perdurent localement comme en Autriche par exemple.
D'un point de vue linguistique, il est probable que, si la boisson avait Ă©tĂ© initialement produite au pays Basque, les termes des rĂ©gions basques sagarno (BL) ; sagarrardu (ZU) et sagardo (MD) dĂ©signant ce breuvage se seraient rĂ©pandus dâabord dans les rĂ©gions hispaniques environnantes (Asturies, Galice, etc.) et gasconnes, avant de connaĂźtre une carriĂšre internationale. Tel est le cas du cafĂ©, de la biĂšre ou du whisky, trois mots qui relĂšvent de trois mĂȘmes Ă©tymons Ă©trangers empruntĂ©s par la plupart des langues europĂ©ennes et qui nous renseignent sur lâorigine initiale de ces produits. Or, le mot hispanique sidra (galicien, asturien, castillan, etc.) qui dĂ©signe le cidre est un emprunt Ă l'ancien français sidre, cidre[6], tout comme le mot italien[6], et non pas au basque.
Les Basques cependant en exportÚrent jusqu'en Méditerranée. DÚs 1189, apparaßt dans le Labourd le premier rÚglement écrit en France sur les pommeraies, suivi par d'autres documents, ordonnances et décrets royaux du Royaume de Navarre (principale province des Basques) sur les pommiers et le cidre[14].
Au dĂ©but du Moyen Ăge, les auberges et marchands vendent une sorte de cidre appelĂ© en latin mĂ©diĂ©val succus pomis ou pomatium rĂ©alisĂ© Ă partir de pommes sauvages concassĂ©es et allongĂ©es d'eau, consommĂ©e lors des disettes de cĂ©rĂ©ales ou de vin[15]. Au XIIIe siĂšcle, lâinvention du pressoir favorisa lâessor de la production cidriĂšre. Au XVIe siĂšcle, le gentilhomme basque Guillaume Dursus amĂ©liora la technique, notamment en important de nouvelles variĂ©tĂ©s de pommes en vallĂ©e dâAuge.
L'apogĂ©e du cidre date de la fin du XIVe siĂšcle, dans la zone humide du Guipuscoa entre autres, oĂč il se buvait plus de cidre que de biĂšre, soit un litre de biĂšre par an pour 150 litres de cidre[16].
Il est appelé chistr en breton, issu de la forme d'ancien français sisdre. Il fait son apparition au XIIIe siÚcle. Il tient depuis lors une place importante dans cette région.
Le cidre était la boisson du peuple dans le Maine : il est mentionné à Laval en 1434.
Au XVIe siÚcle, dans certaines parties de la Normandie, la biÚre était encore la boisson du peuple et des domestiques comme moins chÚre et plus commune[17], et le cidre, la boisson de luxe réservée aux maßtres.
« Il nây a pas cinquante ans, disait en 1573 un auteur normand, Ă Rouen et en tout le pays de Caux, la biĂšre estoit le boire commun du peuple, comme est de prĂ©sent le cidre⊠En Normandie il ne se trouve monastĂšre, ni maison antique oĂč il nây ait vestiges manifestes et apparentes ruines de brasseries de biĂšre quâon y souloit faire pour la provision ordinaire[18]. »
Il en Ă©tait diffĂ©remment dans le Bas-Maine, oĂč Ă cette Ă©poque le vin Ă©tait nommĂ© Monsieur, et le cidre Gilles du Pommain, breuvage de maczons.
Au XIXe siÚcle, le cidre était la deuxiÚme boisson la plus consommée en France[19]. En 1910, la consommation de cidre à Rennes était de 400 litres par an et par habitant[20]. En 1980, le pichet de cidre était tiré du fût avant tous les repas dans les fermes du Mortenais et des régions avoisinantes. Dans ces années, dans le reste de la France, le vin et la biÚre avaient totalement supplanté, voire ringardisé le cidre et le poiré, ce « cidre de poire » ne survivait que dans le Passais, région dominée par Domfront, ancienne cour d'Aliénor d'Aquitaine qui avait vu le passage de Wace mais aussi Chrétien de Troyes. Le syndicat des bouilleurs de cru, fortement rattaché à la tradition cidricole était aussi domicilié dans cette région de la Normandie. Les paysages de cette région porte une forte empreinte de cette culture, rythmés par les vergers de pommier et ceux des poiriers à poiré du Domfrontais. Quand le nombre de poiriers ne suffisaient pas pour une production de poiré, les poires étaient simplement pressées avec les pommes.
Fabrication
Pommes Ă cidre
La fabrication du cidre commence par le choix des pommes.
On dénombre trois types de pommes à cidre. Elles sont classées selon la saveur de leur jus :
- les pommes douces, riches en sucre, qui apportent une teneur élevée en alcool ;
- les pommes acides (acidulées à aigres), qui donnent au cidre une note fraßche et acidulée ;
- les pommes amÚres (et douces amÚres), riches en polyphénols, qui donnent du corps au cidre et une amertume plus ou moins forte.
Pour la fabrication du cidre traditionnel, on utilise généralement des petites pommes riches en tanins, donc des pommes amÚres et douces amÚres.
RĂ©colte
Une des particularitĂ©s de la rĂ©colte des fruits Ă cidre est qu'elle se fait au sol, d'oĂč l'intĂ©rĂȘt d'un enherbement maĂźtrisĂ© du verger. La grande majoritĂ© des fruits est aujourd'hui rĂ©coltĂ©e mĂ©caniquement. Les fruits ainsi collectĂ©s peuvent ĂȘtre dĂ©tĂ©riorĂ©s, ce qui favorise une altĂ©ration rapide. Ce problĂšme est surmontĂ© dĂšs lors que la transformation se fait rapidement aprĂšs rĂ©colte. La rĂ©colte mĂ©canique se justifie pleinement pour des quantitĂ©s de pommes importantes, comme c'est le cas pour la plupart des producteurs (cidriers) qui en font une vĂ©ritable activitĂ© Ă©conomique. Seule l'Ă©laboration de produits d'exception ou d'amateurs justifie la rĂ©colte manuelle.
Fabrication traditionnelle
Elle sâeffectuait en plusieurs Ă©tapes :
- le broyage Ă lâaide dâune meule, appelĂ©e « gadage ». Il s'agit d'une sorte de manĂšge constituĂ© de 4 Ă 6 Ă©lĂ©ments en granit, taillĂ©s en forme dâauge et incurvĂ©s, puis, assemblĂ©s bout Ă bout pour former une auge unique dans laquelle se dĂ©place une roue Ă©galement en granit, traversĂ©e par une perche en bois ou en fer dont un bout est agrippĂ© Ă un axe vertical au centre du manĂšge et lâautre bout, en dĂ©bordement dâenviron un mĂštre de la partie extĂ©rieure du manĂšge Ă©quipĂ© dâun crochet ou dâun anneau sur lequel vient sâaccrocher un palonnier reliant par un jeu de traits lâanimal effectuant le tractage, gĂ©nĂ©ralement un cheval[21]
- le marcage ou macération en cuve pendant quelques heures ;
- le montage ou formation de la motte : empilement des pommes broyées et de paille ;
- le pressurage (dans un pressoir Ă cidre) ;
- le premier soutirage, qui fait suite à la défécation[22] ;
- lâentonnage ou mise en fĂ»ts.
- Pressoir Ă cidre ("FĂȘte des tisserands" de Quintin, 2014).
Microbiologie au cours de la production
Traditionnellement, la production du cidre est effectuĂ©e sans ajout de levures. La fermentation du moĂ»t est rĂ©alisĂ©e par la flore levurienne naturellement prĂ©sente sur les pommes. La population moyenne de cette flore est de l'ordre de 5.10⎠cellules/g de fruit et la flore prĂ©sente une grande variĂ©tĂ© dâespĂšces de levures.
Les espĂšces majoritaires sont :
- Candida pulcherrima (aussi connue sous le nom de Metschnikowia pulcherrima) ;
- et dâautres espĂšces telles que Pichia, Torulopsis, Hansenula et Kloeckera apiculata.
LâespĂšce minoritaire jouant un rĂŽle majeur dans la production du cidre est le Saccharomyces uvarum
En production traditionnelle, lorsqu'aucune levure nâest ajoutĂ©e et quâil nây a pas dâaddition de SO2, durant la premiĂšre partie de la fermentation les levures non-Saccharomyces se multiplient rapidement en produisant du CO2 et de lâĂ©thanol. Il y a Ă©galement production de diffĂ©rentes flaveurs (production dâesters).
Lorsque le niveau dâĂ©thanol atteint 2 Ă 4°, les premiĂšres levures meurent et sont remplacĂ©es par Saccharomyces uvarum. Cette souche termine la fermentation jusqu'Ă consommer la majoritĂ© des sucres prĂ©sents dans le moĂ»t, tout en produisant les arĂŽmes principaux du cidre.
Familles de cidre
On distingue plusieurs grandes familles de cidres selon que lâon laisse, ou non, la fermentation aller Ă son terme, avant la mise en bouteilles :
- en dessous de 3°GL, on obtient un cidre doux encore assez sucré et au net goût de pomme ;
- entre 3° et 5°, câest le cidre demi-sec ou brut le plus rĂ©pandu en France ;
- le cidre traditionnel trÚs souvent trouble (sidra natural en espagnol, en français cidre, en basque sagardo ou sagarno), peu sucré, il titre généralement plus de 5°. Il s'agit du cidre que l'on trouve traditionnellement au Pays basque, dans les Asturies, en Bretagne et en Mayenne. C'est un cidre de fermentation spontanée (sans levure ajoutée) qui utilise les levures sauvages présentes sur les fruits. Au Pays basque français, la législation lui interdit l'appellation "cidre" et donc sa désignation commerciale sur l'étiquette des bouteilles est Boisson fermentée à base de pommes contrairement à l'usage.
- le cidre rosĂ© est une crĂ©ation commerciale rĂ©cente de l'entreprise Ăcusson inspirĂ©e du positionnement des vins effervescents rosĂ©s. Il est produit Ă partir d'une pomme Ă chair rouge, la Royal DĂ©lice spĂ©cialement sĂ©lectionnĂ©e pour produire ce cidre et d'autres variĂ©tĂ©s[23].
Depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, le QuĂ©bec, oĂč la tradition cidricole remonte au rĂ©gime français, dĂ©veloppe un nouveau type de cidre artisanal : le cidre de glace : Le jus de pomme oĂč les pommes elles-mĂȘmes sont laissĂ©s dehors en hiver, ce qui gĂšle l'eau contenue dans le jus ou les fruits et permet ainsi d'augmenter la concentration en sucre. AprĂšs pressage des pommes s'il y a lieu, le jus concentrĂ© est soumis Ă une fermentation alcoolique. Le produit est comparable au vin de glace. L'histoire du cidre de glace dĂ©bute avec Christian Barthomeuf, un viticulteur de Dunham, qui dĂ©cide de transformer son vignoble en verger dans le but de travailler avec deux Ă©lĂ©ments propres au terroir quĂ©bĂ©cois, les pommes et le froid. InspirĂ© des vins de glace, ses premiers essais se font Ă l'hiver 1989-1990 et Ă partir de 1992, il commercialise le produit sous la raison sociale « PomeliĂšre » avec le nom de cidre liquoreux ou cidre fort. En effet, ce n'est qu'en 1999 que les autoritĂ©s permettent l'utilisation du terme cidre de glace[24] - [25].
Dans les pays anglophones, le cidre y est appelĂ© cider. Aux Ătats-Unis, on lâappelle plus prĂ©cisĂ©ment « hard cider » pour le diffĂ©rencier du jus de pomme pĂ©tillant appelĂ© « cider ». Le « hard cider » a un goĂ»t diffĂ©rent du cidre que lâon peut trouver en France. La fabrication du cidre se fait Ă partir de moĂ»ts de pommes fraiches, de moĂ»ts concentrĂ©s de pommes ou dâun mĂ©lange de ces deux produits Ă©ventuellement chaptalisĂ© (les cidres anglais le sont fortement), le cidre possĂšde en gĂ©nĂ©ral un taux dâalcool entre 1,2 % vol. et 8,5 % vol[26] et est pĂ©tillant. Les pommes utilisĂ©es pour la fabrication du cidre peuvent ĂȘtre de nâimporte quelle variĂ©tĂ©, mais gĂ©nĂ©ralement une part de pommes douces-amĂšres est incorporĂ©e pour donner du corps au produit fini. La France exporte dâailleurs des concentrĂ©s de pommes douces-amĂšres car les pommes qui servent Ă son Ă©laboration sont une spĂ©cificitĂ© française depuis longtemps (pour lâĂ©laboration du cidre), et sont convoitĂ©es par de nombreux fabricants de cidre dans le monde.
Production
Amérique
- Canada, particuliÚrement dans les provinces de la Colombie-Britannique, de l'Ontario et du Québec (principalement les régions des Laurentides, de la Montérégie et de ChaudiÚre-Appalaches).
- Ătats-Unis. L'Angry Orchard (en) est un cidre fabriquĂ© Ă Walden, dans lâĂ©tat de New York, aux Ătats-Unis. Le cĆur de gamme de cette marque comprend 4 variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes : Crisp Apple, Green Apple, Easy Apple et Stone Dry. Le degrĂ© dâalcool de ce cidre varie entre 4,2 % vol. et 5,5 % vol. en fonction des variĂ©tĂ©s.
Asie
- Népal, dans les vallées de montagne (Marsyangdi, Kali Gandaki), jusqu'à 3 500 m d'altitude.
Europe
- Allemagne, notamment dans la région de Francfort-sur-le-Main et dans la Sarre. Le cidre (Apfelwein) y est traditionnellement servi avec des cruches spéciales (Bembel) dans des verres moulés à décor en relief formant des losanges (Geripptes)[27].
- Belgique, dans le pays de Herve dans lâest de la Province de LiĂšge, en ThiĂ©rache belge (Botte du Hainaut : dans les pays des RiĂšzes, des Sarts et dans les Fagnes, dans l'Ardenne (Province de Namur) : ces secteurs sont en continuitĂ© avec le Nord de la France et les Ardennes, eux aussi producteurs de cidre.
- Danemark. Le Somersby (en) est une marque de cidre appartenant au groupe danois Carlsberg. Ce cidre à 4,5% vol. existe en trois variétés : Apple Cider, Blackberry Cider et Pear cider. Il est disponible dans plus de 43 pays dans le monde.
- Espagne. Le cidre est consommé principalement aux Asturies avec indication géographique protégée et en Pays basque. Parfois complété par des pommes françaises[27], il est produit dans les régions suivantes
- les Asturies ;
- le Pays basque (en particulier en Guipuscoa) ;
- la Cantabrie ;
- la Galice ;
- Ăles Anglo-Normandes.
- Irlande, cidre original cru de Magners[28]. C'est un cidre fabriquĂ© en Irlande par C&C Group et lancĂ© en 2016 sur le marchĂ© français avec la variante Magners Original. Cette boisson alcoolisĂ©e Ă 4.5° existe en format bouteille 33cl, 56.8cl et Ă la pression. Elle est disponible en CHD et en GMS. La marque revendique lâauthenticitĂ© dâun cider irlandais, un produit Ă©laborĂ© Ă partir de 17 variĂ©tĂ©s de pommes diffĂ©rentes et une maturitĂ© en cuve de 6 Ă 24 mois.
- Italie, dans le Piémont et le Frioul-Vénétie julienne.
- Royaume-Uni, en particulier dans le Herefordshire et dans le West Country. En 2012, le volume de production et de consommation y Ă©tait quatre fois supĂ©rieur Ă celui de la France[27]. Le Bulmers (en) est un cidre fabriquĂ© Ă Hereford, et qui appartient au groupe Heineken. Ce cidre est proposĂ© en plusieurs variĂ©tĂ©s : Bulmers Original Cider, Bulmers Pear Cider, Bulmers Berry Cider, Bulmers Strawberry and Lime Cider, Bulmers Cloudy Lemon Cider et Bulmers Five Juicy Pear Cider. Le Strongbow (en) est un cidre fabriquĂ© dans le Herefordshire. Câest une filiale de la multinationale Heineken. Ce cidre existe en trois variĂ©tĂ©s : Strongbow Original, Strongbow Darkfruit et Strongbow Cloudy Apple.
- SuÚde : marque « Kiviks musteri ».
- Suisse : la plus grande rĂ©gion productrice de Suisse est lĂ oĂč les pommiers sont les plus rĂ©pandus, la Thurgovie. La marque suisse la plus connue est la cidrerie Mohl Ă Arbon[29].
France
Les normes d'étiquetage générales s'appliquant au cidre proviennent du décret n° 53-978[30] précisant les normes de composition et les qualificatifs « cidre brut », « cidre doux ».
La majeure partie du cidre vendu en France est produite de maniĂšre industrielle sous diffĂ©rentes marques Ă consonance bretonne ou normande par l'unique sociĂ©tĂ© Eclor, une division du groupe coopĂ©ratif Agrial, issue de la fusion de grands opĂ©rateurs, CSR SA (marque LoĂŻc Raison), CCLF (marque Ăcusson) et Kerisac. Les Celliers associĂ©s sont une coopĂ©rative qui produit le cidre sous la marque Val de Rance. En France, en 2014, les ventes de cidres en grande distribution se rĂ©partissent comme suit[31]:
- MDD : 41 %
- LoĂŻc Raison 26 %
- Ăcusson 17 %
- Kerisac 6 %
- Val de Rance 7 %
- Le Brun 6 %
- Autres 12 %
Il existe en France des cidres bĂ©nĂ©ficiant dâune indication gĂ©ographique protĂ©gĂ©e (IGP). Câest le cas des cidres normand et breton. Certains cidres bĂ©nĂ©ficient Ă©galement des appellations d'origine protĂ©gĂ©es (AOP)[32], comme « Cidre Pays dâAuge » et, en 1996, ce sont 38 communes du FinistĂšre Sud qui ont obtenu la classification de leur cidre en AOC, devenu depuis Appellation d'Origine ProtĂ©gĂ©e « Cidre Cornouaille »[33]. Sans oublier le label rouge « Cidre de tradition » et « Cidre de variĂ©tĂ© Guillevic » en Bretagne[27]. Dans les annĂ©es 2000, dâautres groupements de producteurs portent des projets d'appellations : Cidre du pays de Caux[34], Cidre du Perche[35], cidre du Cotentin[36] ou du Bessin. Le Cidre Cotentin obtient la reconnaissance AOC en 2016[37] et le Cidre du Perche en 2020[38]. La Normandie demeure la premiĂšre rĂ©gion française productrice de pommes Ă cidre (300 000 tonnes) et la 1re rĂ©gion française productrice de cidre (700 000 hl). La Bretagne produit 40 % du cidre consommĂ© en France, soit 436 000 hl/an dont 365 000 hl par la filiĂšre industrielle et 70 000 hl par la filiĂšre fermiĂšre et artisanale[39].
Les principales régions productrices sont :
- la Normandie :
- la Bretagne :
- le Nord-Pas-de-Calais :
- l'Avesnois, (Thiérache du Nord), pays de bocage en continuité avec la Thiérache de l'Aisne,
- le Boulonnais et le Haut-Artois, petits secteurs bocagers du Pas-de-Calais correspondant à un léger relief et à l'affleurement de roches jurassiques et crétacées moins favorables aux céréales et donc laissant place aux vergers ;
- la Champagne-Ardenne. Dans le dĂ©partement des Ardennes : en ThiĂ©rache ardennaise (contiguĂ« avec la ThiĂ©rache de l'Aisne), dans les pays du Porcien et des CrĂȘtes prĂ©-ardennaises ; dans l'Aube : le Pays d'Othe ;
- la Picardie (Aisne, en ThiĂ©rache : le cĆur de la ThiĂ©rache se situe autour de Guise et Hirson, mais il s'agit d'une rĂ©gion transfrontaliĂšre se poursuivant dans les dĂ©partements du Nord, des Ardennes et en Belgique : l'ensemble est une rĂ©gion Ă cidre) ; Ă©galement dans l'Oise et la Somme traditionnellement ;
- le Pays de la Loire ;
- la Savoie, dans la ChaĂźne des Aravis, production du Biscantin[45] - [46] ;
- le Limousin ;
- le Pays basque[47].
- Cidre bouché normand.
- Cidre basque.
- Thiérache, Ardennes française et belge.
- Cidre de Savoie.
- Cidre artisanal breton.
Conditionnement
Le cidre peut ĂȘtre servi Ă la pression mais le plus souvent il se prĂ©sente en bouteille champenoise de 0,75 l, fermĂ©e par un muselet et un bouchon en liĂšge (cidre dit « bouchĂ© »). Conçu pour la consommation courante, le cidre de table est conditionnĂ© quant Ă lui dans des bouteilles classiques de 1 l, consignĂ©es ou non, ainsi quâen PET de 1 l ou 1,5 l. Depuis quelques annĂ©es, le cidre est Ă©galement commercialisĂ© en petits conditionnements de 25 cl, 27,5 cl ou 33 cl pour une consommation plus nomade.
Marché du cidre
Dans le monde, le marchĂ© du cidre est un petit marchĂ© proportionnellement Ă celui de la biĂšre, il est de plus en plus concentrĂ© (domination mondiale d'Heineken et de Carlsberg) et reste marginal en consommation par rapport aux autres boissons[48]. De 2010 Ă 2015, le marchĂ© du cidre a connu une croissance de 5,6 %, alors que celui de la biĂšre a augmentĂ© de 1,5 %[49]. Le marchĂ© du cidre devrait atteindre les 12,9 milliards de dollars dâici 2020[50]. Le cidre est une boisson trĂšs populaire aux Ătats-Unis, en Afrique du Sud, en Australie et dans les pays dâEurope. Le Royaume-Uni consomme chaque annĂ©e 788 millions de litres de cidre Ă lui seul, soit environ 1,4 milliard de pintes[51]. Les trois pays les plus consommateurs de cidre dans le monde en 2014 sont lâAfrique du Sud (17,6 %), le Royaume-Uni (16,1 %) et la SuĂšde (15,8 %)[49]. En RĂ©publique tchĂšque, en Pologne et en Ukraine, le marchĂ© du cidre a connu les plus fortes augmentations en volume entre 2010 et 2015[49] Ă la suite des sanctions russes concernant l'export de pommes, consĂ©quence de l'embargo.
En France
En France, la production de cidre se fait un peu dans toutes les rĂ©gions pauvres en vignobles, mais la consommation est trĂšs rĂ©gionalisĂ©e et concerne principalement les mĂ©nages de la façade nord-ouest du pays ainsi que la rĂ©gion parisienne[52]. Le marchĂ© du cidre reste trĂšs saisonnier. En dehors du 1er trimestre (Ăpiphanie, Chandeleur, Mardi gras) et de la saison estivale, les ventes en grandes surfaces ont du mal Ă se dĂ©velopper. Ainsi, pour doper les ventes, les entreprises tentent de se diversifier et lancent de nouvelles gammes de produits comme le cidre rosĂ©, le cidre bio, ou encore le cidre Ă la framboise lancĂ© par LoĂŻc Raison en 2014[53]. Les ventes de cidre bio en grande surface se portent particuliĂšrement bien et ont ainsi atteint 11% des volumes en 2019[54] - [55]. Depuis peu, ces nouveaux types de cidres sĂ©duisent de plus en plus de jeunes qu'ils consomment en guise d'apĂ©ritif. Ces innovations ont permis de relancer un marchĂ© en berne depuis les annĂ©es 80 (+6 % valeur en 2013). La croissance la plus forte est celle du poirĂ© (un cidre Ă base de poire[56]) : s'il ne reprĂ©sente que 2 % des volumes, ses ventes ont bondi de 56 % en 2013. De mĂȘme le cidre rosĂ©, lancĂ© en 2011, a enregistrĂ© une hausse de plus de 50 % et compte dĂ©sormais pour 5 % des ventes. Ces cidres gĂ©nĂšrent aujourd'hui plus de 50 % de la croissance des cidres bouchĂ©s.
Avec 5,4 litres par an et par mĂ©nage[57], la consommation du cidre en France arrive loin derriĂšre des boissons telles que le vin, la biĂšre, les boissons rafraĂźchissantes sans alcool. Le cidre profite aussi de la hausse des prix de la biĂšre[58] qui a poussĂ© les consommateurs Ă se tourner vers des alternatives. Chaque annĂ©e en France, on commercialise 1,6 million dâhectolitres de cidre pour un chiffre dâaffaires global de 185 millions dâeuros[59].
Le cidre, ainsi que le poiré, sont intégrés au patrimoine gastronomique de la France, par l'Assemblée Nationale le [60].
Utilisations
Distillation
La distillation du cidre produit le calvados ou, en Bretagne, le lambig. D'origine normande, le calvados Ă©tait, il y a plus de cinquante ans, obtenu par distillation de cidre traditionnel titrant autour de 5° d'alcool. Cette distillation Ă©tait faite pour le compte de fermiers qui avaient un certain nombre de pommiers dans leurs champs (cidre fermier). Ils Ă©taient nommĂ©s exploitants producteurs. Les distillateurs Ă©taient des itinĂ©rants appelĂ©s bouilleurs de cru. Ils se dĂ©plaçaient de village en village et de ferme en ferme avec leur bouilleuse qui Ă©tait tirĂ©e par un cheval. Plus tard on adaptera des roues Ă pneus, afin de voyager plus facilement avec un tracteur. Les bouilleuses Ă©taient en gĂ©nĂ©ral des alambics Ă colonne de marque ESTĂVE fabriquĂ©es Ă Bordeaux (sauf dans le pays dâAuge oĂč on utilisait l'alambic charentais Ă double distillation). Un trĂšs bel exemplaire d'une bouilleuse existe encore Ă Valognes, ville du Nord Cotentin au musĂ©e du cidre et du calvados. La distillation Ă©tait en fait une simple distillation qui avait lieu d'une seule chauffe. La chaudiĂšre Ă©tait alimentĂ©e au feu de bois. Le calva Ă©tait tirĂ© autour de 70°, car les fermiers n'avaient droit qu'Ă dix litres d'alcool pur (10x100=1000°, soit environ quatorze litres Ă 70°) avant de payer une taxe. MendĂšs-France abolira cette franchise de taxe pour lutter contre l'alcoolisme rural.
Cuisine
Le cidre est également un élément important des cuisines normande et bretonne.
Le cidre est utilisé en accompagnement d'un plat ou dans les sauces. Son goût sucré et acidulé se mariant avec toutes sortes de plats, en particulier ceux à base de viande de porc, de poulet et de lapin mais aussi des poissons et, bien sûr, des cocktails et des desserts.
Le bĆuf au cidre est un plat qui remonte Ă l'Ă©poque mĂ©diĂ©vale[61].
FĂȘtes traditionnelles
Les producteurs de cidre ont pourtant fait des efforts qualitatifs et pour diversifier leur offre mais, si le cidre a sĂ©duit les grands chefs cuisiniers, le consommateur l'associe encore trop souvent aux crĂȘpes et aux traditions paysannes[62].
Le cidre est consommĂ© surtout lors des fĂȘtes traditionnelles comme l'Ăpiphanie, avec la galette des Rois, ou la Chandeleur, en accompagnement des crĂȘpes. C'est aussi la boisson des vacances, en particulier celle des touristes sĂ©journant dans des rĂ©gions de grosse production, par exemple en France, la Bretagne ou la Normandie[62].
Pour rajeunir et améliorer l'image de marque du cidre vis-à -vis des vins et en particulier des champagnes dont, contrairement au cidre, les consommateurs ont appris à identifier les producteurs, les saveurs, les cépages ou l'origine, les producteurs multiplient les séances de dégustation et les campagnes de communication dans l'espoir de conquérir d'autres marchés et tranches d'ùge[62].
FĂȘtes du cidre et de la pomme
(Liste non exhaustive classée par ordre alphabétique des communes)
- FĂȘte du cidre Asturienne aux Asturies Ă Nava[63]
- FĂȘte du cidre basque Ă Bayonne au Pays basque[64]
- FĂȘte du cidre de Beton-Bazoches en Ăle-de-France[65]
- FĂȘte du cidre de Beuvron-en-Auge en Normandie[66]
- FĂȘte du cidre et de la pomme de Caudebec-en-Caux en Normandie[67]
- FĂȘte du cidre et de la pomme de Chambly en Picardie[68]
- FĂȘte du cidre de Forges-les-Eaux en Normandie[69]
- FĂȘte du cidre de L'HĂŽtellerie-de-FlĂ©e en Anjou[70]
- FĂȘte du cidre de Milly-sur-Therain en Picardie[71]
- Fiesta de la sidra natural Ă GijĂłn aux Asturies[72]
- La FaĂźs'sie dâCidre Ă Jersey (Ăles Anglo-Normandes)[73]
- La FĂȘte de la pomme et du cidre Ă LemĂ© dans l'Aisne (entre Guise et Vervins)
- La FĂȘte du cidre du Sap-en-Auge en Normandie
- La FĂȘte de la pomme Ă Vimoutiers en Normandie
Journée mondiale du cidre
Il existe une journée mondiale du cidre (en anglais World Cider Day) célébrée le de chaque année[26]. Ce jour symbolise le début de la saison du cidre à travers le monde entier.
Curatif
Depuis ses dĂ©buts jusqu'Ă l'Ăšre moderne, de nombreux praticiens ont vantĂ© les vertus curatives du cidre, notamment contre la « gravelle ». Ă la fin du XIXe siĂšcle, le mĂ©decin Ădouard-Pierre-LĂ©onor Denis-Dumont[74] trouva ainsi au cidre des vertus prophylactiques pour la « maladie de la pierre » (calculs rĂ©naux).
Le mĂ©decin protestant Julien Le Paulmier de Grantemesnil, devenu hypocondriaque Ă la suite du massacre de la Saint-BarthĂ©lemy, retourna s'installer dans sa Normandie natale et, persuadĂ©, dit E. Haag, quâ« il Ă©tait guĂ©ri par lâusage du cidre de palpitations du cĆur qui lui Ă©taient restĂ©es Ă la suite des journĂ©es de la Saint-BarthĂ©lemy oĂč il avait vu pĂ©rir plusieurs de ses amis et oĂč il avait couru lui-mĂȘme de grands dangers, il Ă©crivit un traitĂ© sur le cidre pour prĂ©coniser cette boisson, que selon lui, on devait prĂ©fĂ©rer au vin[75] ». En 1747, le mĂ©decin anglais Ă bord du Salisbury, James Lind, a testĂ© le cidre sur des marins scorbutiques[76].
Le cidre dans la culture
Le poĂšte normand Jean Duhamel est lâauteur dâune Ode sur le cidre (1728). LâĆuvre principale du poĂšte anglais John Philips est le poĂšme didactique du Cidre (1706) imitĂ© des GĂ©orgiques de Virgile.
Belles-lettres
De nous se rit le François
Mais vrayement, quoi quâil en die,
Le sildre de Normandie
Vault bien son vin quelquefois.
Coulle Ă val, et loge, loge !
Il faict grand bien Ă la gorge.
Ta bonté, Î sildre beau,
De te boire me convie ;
Mais, pour le moins, je te prie,
Ne me trouble le cerveau.
Coulle Ă val, et loge, loge !
Il faict grand bien Ă la gorge.
â Olivier Basselin
- Citation
« La nature est prĂ©voyante : elle a fait pousser la pomme en Normandie sachant que c'est la rĂ©gion oĂč l'on boit le plus de cidre. » Henri Monnier
Locutions
Originellement, le cidre Ă©tait une boisson peu onĂ©reuse, utilisĂ©e dans la vie de tous les jours. C'est la raison pour laquelle, dans ses pays de production, l'expression populaire « Ăa ne vaut pas un coup de cidre » est assez rĂ©pandue et signifie que cela n'a aucune valeur[77].
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Cider » (voir la liste des auteurs).
- La rĂ©glementation ne fixe pas de minimum ou maximum requis ; certaines boissons dĂ©rivĂ©es, par exemple par chauffage, peuvent atteindre des taux dâalcool supĂ©rieurs Ă 12 %.
- Le terme « cidre » est parfois utilisé pour désigner d'autres boissons fermentées à base de fruit comme le poiré
- Les vergers de la briere
- Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d'Alain Rey, réédition 2010, Tome I, p. 719b.
- Site du CNRTL : Ă©tymologie de cidre
- Jean Perrot, La linguistique éditions « Que sais-je ? » n° 570, Introduction
- T. F. Hoad, English Etymology, Oxford University Press, 1993 (ISBN 0-19-283098-8), p. 76b.
- Gerhard Wahrig, Deutsches Wörterbuch, Mosaik Verlag GMBH, MĂŒnchen, 1986 (Neuausgabe), p. 1464a.
- Olivier de Serres, Le théùtre d'agriculture et mesnage des champs, Huzard, 1804, p. 406
- Breeding Plantation Tree Crops: Temperate Species par S. Mohan Jain et P.M. Priyadarshan, Springer, 2008, 290 pages.]
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- L'Agriculture Ă travers les Ăąges: L'agriculture au Moyen Ăge de la fin de l'Empire romain au XVIe siĂšcle, par Ămile Savoy, Roger Grand, Edmond Soreau, Ăditions De Boccard, 1935.
- Henry Wasserman, Raymond Buren, Maxime Préaud, Michel Pastoureau et col, La pomme : Histoire, symbolique & cuisine, 1998, Sang de la Terre, 246 p. (ISBN 2-86985-110-3)
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- TraitĂ© du sidre, par Paulmier, 1573, citĂ© dâaprĂšs le docteur Denis-Dumont, p. 112.
- TraitĂ© du sidre, par Jean de Paulmier, 1573, citĂ© dâaprĂšs le docteur Denis-Dumont.
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- Boire en Bretagne (catalogue de l'exposition), Rennes, Musée de Bretagne, (présentation en ligne), p. 42
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- Fabrication de cidre et de vins de fruits - Tendances du marché dans le monde- Qualité-innovation-normalisation, publié le 17/10/2012 sur agriculture.gouv.fr, consulté en janvier 2013
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- Définition du Trésor de la langue française et du Petit Robert millésime 2015
- « cidriculture, la filiÚre en bref »
- Eric De La Chesnais, « La consommation de biĂšre plonge Ă cause des taxes », Le Figaro,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- http://www.marque-alcool.com/marques_cidre-france.html
- « le cidre entre au patrimoine de la France »
- BĆuf au cidre sur le site Crapaudine - Le Moyen Ăge insolite, consultĂ© en octobre 2010.
- Cidre. Une image à rajeunir, sur le site Le Télégramme.com, 9 octobre 2010, consulté en octobre 2010
- FĂȘte du cidre basque Ă Bayonne
- FĂȘte du cidre de Beton-Bazoches
- FĂȘte du cidre de Beuvron-en-Auge
- ;ComitĂ© des fĂȘtes du cidre de Caudebec-en-Caux
- FĂȘte du cidre et de la pomme de Chambly
- FĂȘte du cidre de Forges-les-Eaux
- FĂȘte du cidre de L'HĂŽtellerie-de-FlĂ©e
- FĂȘte du cidre de Milly-sur-Therain
- FĂȘte du cidre en Espagne
- FĂȘte du cidre Ă Jersey
- Voir son traité publié en 1881 [lire en ligne]
- E. Haag, La France protestante, GenĂšve, Slatkine reprints, 2004
- (en) Stephen R. Bown, Scurvy : How a Surgeon, a Mariner, and a Gentlemen Solved the Greatest Medical Mystery of the Age of Sail, New York, Macmillan, , 254 p. (ISBN 978-0-14-300264-2, lire en ligne), p. 97.
- Erwan Vallerie et Nono, Ils sont fous ces Bretons !, Coop Breizh, 2003.
Voir aussi
Bibliographie
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- Julien Le Paulmier de Grantemesnil, TraitĂ© du vin et du sidre (De vino et pomaco) traduit en français par Jacques de Cahaignes (Ă©lĂšve de Le Paulmier de Grantemesnil). RĂ©imprimĂ© avec une introduction par Ămile Travers, Rouen & Caen, H. Lestringant et P. Massif, 1896. RĂ©impression du premier traitĂ© complet sur le vin publiĂ© pour la SociĂ©tĂ© des bibliophiles normands.
- Julien Le Paulmier de Grantemesnil, Le premier traitĂ© du sidre 1589, Introduction de Michel Reulos, PrĂ©face de Henri-Louis VĂ©die, Fac-similĂ© de lâĂ©dition originale de 1589. 2003. La derniĂšre partie du livre traite de la pomologie au XVIe siĂšcle et du MusĂ©e du cidre de Valognes, assorti dâun glossaire.
- Pierre-Joseph Odolant-Desnos, Traité de la culture des pommiers et poiriers et de la fabrication du cidre et poire, Paris, Bouchard-Huzard, 1800.
- TrĂšs-humbles, trĂšs-respectueuses et itĂ©ratives reprĂ©sentations du Parlement sĂ©ant Ă Rouen (pour demander la rĂ©vocation de la dĂ©claration du , la libertĂ© de la circulation dans le Royaume, & de lâexportation Ă lâĂtranger des eaux-de-vie de cidre & de poirĂ©, & faire connoĂźtre les inconvĂ©niens du commerce que font en Normandie les Fermiers GĂ©nĂ©raux, tant des dites eaux-de-vie que de celles de vin, Rouen, 1764.
- LĂ©on Ferret, Histoire du pommier et du cidre, Caen, Imp. Delos, cour de la monnaie, 1855.
- Résumé des conférences agricoles sur la préparation et la conservation du cidre, Caen et Rouen, 1864.
- Conférence de M. Langlais, Professeur départemental d'agriculture de l'Orne, sur la fabrication du cidre. (Publié en 1894).
- Dr Denis-Dumont, Le Cidre et la maladie de la pierre en Basse-Normandie, Caen, 1881.
- ArthÚme Pannier, Lettre à M. Jules Oudin, directeur de la Société d'Horticulture du Centre de la Normandie, sur les origines du pommier, 1871.
- Alphonse-Victor Angot, [PDF]Le cidre, son introduction dans le pays de Laval, Mamers, G. Fleury et A. Dangin, 1889.
- Paul Hubert, L'art de faire le cidre et les eaux-de-vie de cidre, au point de vue agricole et industriel, Paris, J.-B. BailliÚre et fils, coll. « Petite bibliothÚque scientifique », , 1 vol. (172 p.) : fig. ; in-16 (BNF 30622889).
- JérÎme Chaib, Le Pommier à cidre en Normandie : synthÚse bibliographique, Rouen, Muséum de Rouen, 1986.
- Bernard Rio, Le cidre, Ă©ditions Hatier, 1997.
- Bernard Rio, Cidres d'Europe, ArMen, éditions Le Chasse-Marée, 1999.
- Bernard Rio, Le cidre : Histoire d'une boisson venue du fond des Ăąges, Coop Breizh, 2003.
- Bernard Rio, Petit traité savant du cidre, éditions Equinoxe, 2004
- Francis Yard, Le Cidre. Ătude historique, documentaire et pratique, Rouen, Point de vues - AlinĂ©a - Ătienne et MichĂšle Bertran, , 80 p., brochĂ© (ISBN 978-2-915548-39-6)
- C. Monticone, A la gloire du cidre, Association Nationale pour la propagande du bon cidre (lire en ligne)
Articles connexes
- FrĂȘnette (cidre de frĂȘne).
- Poiré (cidre de poire)
- Sagardotegi (cidrerie au Pays basque)
- Cidre de glace
- Mondial des cidres de glace
- Pommeau
- Calvados
- Champomy, boisson gazeuse sans alcool Ă base de jus de pomme, qui imite le champagne
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Site officiel de l'UNICID (Union Nationale Interprofessionnelle Cidricole).
- à l'origine du Cidre, site produit par UNICID retraçant l'histoire du cidre, ses méthodes de fabrication, recettes et anecdotes (2010).
- Conférence de M. Langlais, Professeur départemental d'agriculture de l'Orne sur la Fabrication du cidre (1898).
- Site Web Cyberpresse : Le Cidre de glace au Québec