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George Fitzgerald Smoot

George Fitzgerald Smoot III ( à Yukon (en), Floride, États-Unis) est un astrophysicien et un cosmologiste américain. Il a obtenu le prix Nobel de physique de 2006 conjointement avec John C. Mather « pour leur découverte de la nature de corps noir et de l'anisotropie du fond diffus cosmologique[1] ».

George Fitzgerald Smoot III
Description de cette image, également commentée ci-après
George Smoot en 2009
Naissance
Yukon (en), Floride (États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américain

Biographie

Études et premières recherches

Il étudie les mathématiques avant de se tourner vers la physique au Massachusetts Institute of Technology où il obtient un doctorat en physique des particules en 1970. Il se tourne alors vers la cosmologie et part au Laboratoire national Lawrence-Berkeley où il entame une collaboration avec Luis Walter Alvarez (lauréat du prix Nobel de physique de 1968) sur l'expérience HARPE, un ballon stratosphérique chargé de détecter de l'antimatière dans la haute atmosphère terrestre, dont la présence était prédite par certains modèles cosmologiques aujourd'hui abandonnés (dont la théorie de l'état stationnaire).

George Smoot célébrant son prix Nobel le au Laboratoire national Lawrence-Berkeley

Ensuite, il s'intĂ©resse au fond diffus cosmologique dĂ©couvert peu avant par Arno Allan Penzias et Robert Woodrow Wilson. Une question non rĂ©solue Ă  l'Ă©poque Ă©tait celle de la structure Ă  grande Ă©chelle de l'univers. Certains modèles cosmologiques prĂ©disaient que l'univers devait ĂŞtre en rotation, ce qui devait laisser une trace dans le fond diffus cosmologique sous la forme d'une dĂ©pendance spĂ©cifique de sa tempĂ©rature en fonction de la direction d'observation. Avec l'aide de Luis Alvarez, il met au point un radiomètre diffĂ©rentiel permettant de mesurer l'Ă©ventuelle diffĂ©rence de tempĂ©rature du fond diffus cosmologique entre deux directions diffĂ©rentes sĂ©parĂ©es de 60 degrĂ©s. L'instrument, montĂ© sur un avion U-2, permit de dĂ©terminer que la rotation d'ensemble de l'univers Ă©tait nulle (dans la limite de la sensibilitĂ© des instruments de mesure). Il permit surtout de dĂ©tecter une variation de la tempĂ©rature du fond diffus cosmologique correspondant Ă  un dipĂ´le, interprĂ©tĂ© comme rĂ©sultant d'un effet Doppler dĂ» au dĂ©placement de la Terre par rapport Ă  la rĂ©gion d'Ă©mission du fond diffus cosmologique, appelĂ©e surface de dernière diffusion. L'existence d'une telle modulation Ă©tait attendue car il n'y avait aucune raison valable que la Terre, en orbite autour du Soleil, lui-mĂŞme en orbite autour du centre galactique, soit exactement immobile par rapport Ă  la surface de dernière diffusion. Par contre, les rĂ©sultats de cette expĂ©rience montrèrent que notre Galaxie se dĂ©plaçait Ă  une vitesse significative (près de 600 km/s par rapport Ă  la surface de dernière diffusion, probablement du fait de l'attraction gravitationnelle entre notre Galaxie et une concentration importante de masse situĂ©e dans son voisinage, le Grand attracteur.

Participation Ă  COBE

À l'époque, le fond diffus cosmologique (FDC) apparaissait parfaitement uniforme, si l'on excepte la distorsion due à l'effet Doppler évoquée plus haut. Ce résultat était en contradiction avec l'observation de l'univers actuel qui présente diverses structures (galaxies, amas de galaxies, etc.) indiquant que l'univers est à petite échelle relativement inhomogène. Or la théorie de la formation des grandes structures prédit que les structures dans l'univers se forment lentement. Ainsi, si l'univers présente des inhomogénéités aujourd'hui, il devait présenter des inhomogénéités à l'époque de l'émission du FDC, et celles-ci devaient être observables aujourd'hui sous la forme de faibles écarts de température dans le FDC. C'est vers la détection de ces écarts de températures, aussi appelés anisotropies, que Smoot se tourne alors à la fin des années 1970. Il propose alors à la NASA un projet de satellite équipé d'un détecteur utilisant la même technologie que celui embarqué sur l'avion U-2, mais bien plus sensible et affranchi de la pollution atmosphérique. Ce projet fut accepté et donna naissance au satellite COBE, d'un coût de 160 millions de dollars américains. Celui-ci fut lancé le , après un retard dû à l'explosion de la navette spatiale Challenger. Après plus de deux ans d'observation et d'analyse, l'équipe du satellite COBE chargée de la détection des anisotropies du fond diffus cosmologique (instrument DMR), menée par George Smoot annonça le avoir détecté d'infimes fluctuations dans le FDC[2], un événement unanimement salué par le monde scientifique.

George Smoot a relaté l'aventure du satellite COBE dans un ouvrage grand public Les Rides du temps. Cependant, John C. Mather a fait part de certaines divergences de vue avec George Smoot dans un autre ouvrage relatant sa version de cette aventure[3]. Celui-ci lui a en particulier reproché son attitude lors de l'annonce en 1992 des résultats obtenus par l'expérience DMR du satellite COBE[4].

Activités récentes

Depuis la fin de la mission COBE, George Smoot a participé à une autre expérience montée sur un ballon stratosphérique, MAXIMA, plus précise que COBE, qui a contribué à affiner les mesures des anisotropies du fond diffus cosmologique. Il fait également partie de la collaboration SNAP, un projet de satellite visant à mesurer avec précision certaines propriétés de l'énergie noire et travaille sur les données du télescope spatial Spitzer en rapport avec le fond diffus infrarouge.

Il apparaît à deux reprises dans la série The Big Bang Theory : dans l'épisode 17 de la saison 2 ainsi que dans l'épisode 18 de la saison 12. Il y joue son propre rôle.

Il est nommé professeur de l'université Paris-Diderot[5] en .

Publications

  • George Smoot et Keay Davidson (trad. de l'anglais par Evelyne et Alain Bouquet), Les rides du temps : L'univers, trois cent mille ans après le Big Bang [« Wrinkles in time »], Paris, Flammarion, coll. « Nouvelle bibliothèque scientifique », , 375 p. (ISBN 978-2-08-211211-6 et 2-082-11211-X, OCLC 29867187, BNF 35682596).

Notes et références

  1. (en) « for their discovery of the blackbody form and anisotropy of the cosmic microwave background radiation » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physics 2006 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 1er juillet 2010
  2. (en) Smoot, G. F et al., Structure in the COBE differential microwave radiometer first-year maps, Astrophysical Journal 396, L1 (1992) Voir en ligne
  3. (en) John C. Mather et John Boslough, The very first light : the true inside story of the scientific journey back to the dawn of the universe, New York, Basic Books, , 328 p. (ISBN 978-0-465-01575-7 et 978-0-465-01576-4, OCLC 34357391).
  4. (en) The Very First Light: The True Inside Story of the Scientific Journey Back to the Dawn of the Universe – Book Review, sur le site publishersweekly.com .
  5. « Le prix Nobel américain George Smoot travaille désormais pour Paris Diderot », sur univ-paris-diderot.fr, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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