AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Chandeleur

La Chandeleur (fĂȘte des chandelles) est une ancienne fĂȘte paĂŻenne et latine, devenue ensuite une fĂȘte religieuse chrĂ©tienne correspondant Ă  la prĂ©sentation de JĂ©sus au Temple et Ă  sa reconnaissance par SymĂ©on comme « LumiĂšre qui se rĂ©vĂšle aux nations »[1]. C'est l'une des douze grandes fĂȘtes liturgiques cĂ©lĂ©brĂ©es par l'Église orthodoxe.

Chandeleur
Hypapante
Présentation de Jésus au temple, Andrea Mantegna, 1465.
Présentation de Jésus au temple, Andrea Mantegna, 1465.

Observé par Chrétiens
Type Célébration religieuse et traditionnelle
Signification Commémoration de la présentation au Temple de l'Enfant Jésus
Date 2 février
Célébrations Solennité
Lié à Noël

Cette fĂȘte a lieu le 2 fĂ©vrier[2], soit 40 jours aprĂšs NoĂ«l.

De nos jours, en France, en Belgique et en Suisse romande, on mange traditionnellement des crĂȘpes dans une ambiance festive le jour de la Chandeleur.

Étymologie

Le nom de cette fĂȘte vient du latin festa candelarum, « la fĂȘte des chandelles » (candela : « chandelle »)[3].

Historique

Chez les Romains, on fĂȘtait les Lupercales autour du 15 fĂ©vrier, en l'honneur de Lupercus, dieu de la fĂ©conditĂ© et des troupeaux. Vers la mĂȘme date avait Ă©galement lieu la fĂȘte de Feralia.

Les Lupercales ont frĂ©quemment Ă©tĂ© liĂ©es Ă  la Chandeleur, comme par le cardinal Cesare Baronio au XVIe siĂšcle[4] - [5], sans doute en raison de leur visĂ©e purificatrice commune. En 494, des « chandelles » ont Ă©tĂ© associĂ©es Ă  la Chandeleur par le pape GĂ©lase Ier, le premier Ă  organiser des processions aux flambeaux le [1]. Dans une lettre au sĂ©nateur Andromachus, il dit souhaiter rĂ©tablir les Lupercales et argue de leur pouvoir purificateur[6]. Comme le sacramentaire gĂ©lasien mentionne la Chandeleur, on en conclut que GĂ©lase avait remplacĂ© la fĂȘte paĂŻenne par la fĂȘte de la PrĂ©sentation. Cependant, le sacramentaire gĂ©lasien a subi une forte influence gallicane et a Ă©tĂ© compilĂ© entre 628 et 731 ; il est donc aussi possible que cette adjonction ne soit pas due Ă  GĂ©lase. En effet, lorsque ce dernier s'adresse Ă  Andromachus, il n'use pas d'arguments d'autoritĂ©, mais se contente de montrer que la fĂȘte des Lupercales n'aurait plus d'effet par sa dĂ©naturation et son incompatibilitĂ© avec des idĂ©aux chrĂ©tiens[4]. Ce fait a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© comme dĂ©notant son manque d'influence sur l'aristocratie romaine[7].

La fĂȘte de la PrĂ©sentation au Temple est cĂ©lĂ©brĂ©e dĂšs le IVe siĂšcle Ă  JĂ©rusalem. On trouve ainsi des homĂ©lies sur cette fĂȘte attribuĂ©es Ă  MĂ©thode de Patare († 312)[8], au pseudo-Cyrille de JĂ©rusalem[9], au pseudo-GrĂ©goire de Nysse († 400)[10] ou Ă  saint Jean Chrysostome († 407)[11]. En outre, on dispose du rĂ©cit de pĂšlerinage d'ÉgĂ©rie (381 – 384) affirmant que des festivitĂ©s ont lieu Ă  JĂ©rusalem quarante jours aprĂšs l’Épiphanie — la naissance du Christ Ă©tant alors cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  cette date en Orient (cela est toujours le cas pour les ArmĂ©niens) — en l'honneur de la PrĂ©sentation au Temple :

« XXVI. Sane quadragesimÊ de epiphania ualde cum summo honore hic celebrantur. Nam eadem die processio est in Anastase, et omnes procedunt et ordine suo aguntur omnia cum summa lÊtitia ac si per pascha. PrÊdicant etiam omnes presbyteri et sic episcopus semper de eo loco tractantes euangelii, ubi quadragesima die tulerunt Dominum in templo Ioseph et Maria et uiderunt eum Symeon uel Anna prophetissa, filia Fanuhel, et de uerbis eorum, quÊ dixerunt uiso Domino, uel de oblatione ipsa, qua optulerunt parentes. Et postmodum celebratis omnibus per ordinem, quÊ consuetudinis sunt, aguntur sacramenta et sic fit missa[12]. »

« Le quarantiĂšme jour aprĂšs l'Épiphanie, en vĂ©ritĂ©, se cĂ©lĂšbre ici avec une trĂšs grande pompe. Ce jour-lĂ , la rĂ©union a lieu Ă  l'Anastasis. Tout le monde s'y rĂ©unit et on y cĂ©lĂšbre tout de la maniĂšre habituelle avec la plus grande solennitĂ©, comme Ă  PĂąques. Tous les prĂȘtres prĂȘchent, puis l'Ă©vĂȘque, commentant toujours ce passage de l'Ă©vangile selon lequel le quarantiĂšme jour, Joseph et Marie portĂšrent le Seigneur au temple, oĂč le virent SymĂ©on et la prophĂ©tesse Anne, fille de Phanuel, ainsi que leurs paroles Ă  la vue du Seigneur et l'offrande que firent ses parents. AprĂšs quoi, quand tout a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© de la maniĂšre habituelle, on accomplit les mystĂšres, puis a lieu le renvoi[13]. » La NativitĂ© Ă©tait, en Occident, fĂȘtĂ©e le 25 dĂ©cembre depuis au moins son attestation en l'an 354 dans le Chronographe de 354. Quarante jours aprĂšs, cela tombe automatiquement le 2 fĂ©vrier. Dans la partie orientale de l'Empire romain, Justin institue la fĂȘte de l'Hypapante le [14].

Notre-Dame de Candelaria (patronne des ßles Canaries). Dans cet archipel espagnol a commencé l'identification de la Chandeleur avec la Vierge Marie.

Par consĂ©quent, GĂ©lase – s'il a peut-ĂȘtre contribuĂ© Ă  la rĂ©pandre – n'a pas inventĂ© cette cĂ©lĂ©bration, et le lien fait par le cardinal Baronius entre le 14 fĂ©vrier et les Lupercales est inopĂ©rant, puisque les Lupercales, fĂȘte romaine par excellence de par son lien avec Remus et Romulus, n'Ă©taient pas cĂ©lĂ©brĂ©es Ă  JĂ©rusalem et que c'est lĂ  seulement qu'on trouva des cĂ©lĂ©brations de la PrĂ©sentation faites autour de cette date[4]. Mais il semble qu'elle ait plutĂŽt pris de l'importance Ă  la suite de la peste de Justinien en 541 avant de se rĂ©pandre lentement en Occident.

Chez les Celtes, on fĂȘtait Imbolc le 1er fĂ©vrier. Ce rite en l’honneur de la dĂ©esse Brigit cĂ©lĂ©brait la purification et la fertilitĂ© au sortir de l’hiver. Les paysans portaient des flambeaux et parcouraient les champs en procession, priant la dĂ©esse de purifier la terre avant les semailles[15].

Dans les Ă©glises, on remplace les torches par des chandelles bĂ©nites dont la lueur est supposĂ©e Ă©loigner le mal et rappelle que le Christ est la lumiĂšre du monde. Les chrĂ©tiens rapportent ensuite les cierges chez eux afin de protĂ©ger leur foyer. En 1372, cette fĂȘte sera Ă©galement associĂ©e Ă  la Purification de la Bienheureuse Vierge Marie, autrement dit ses relevailles[16].

Les crĂȘpes avec leur forme ronde et leur couleur dorĂ©e rappelleraient le Soleil enfin de retour aprĂšs la nuit de l'hiver[17], ce qui expliquerait que l'on confectionne des crĂȘpes Ă  la Chandeleur, moment de l'annĂ©e oĂč les jours s'allongent de plus en plus vite. C’est Ă©galement en cette pĂ©riode que les semailles d’hiver commençaient. On se servait donc de la farine excĂ©dentaire pour confectionner ces crĂȘpes, symbole de prospĂ©ritĂ© pour l’annĂ©e Ă  venir.

La fĂȘte a pris un caractĂšre marial aprĂšs l'apparition de l'image de Notre-Dame sur l'Ăźle de Tenerife. En 1497 le vainqueur de Tenerife, Alonso FernĂĄndez de Lugo, a cĂ©lĂ©brĂ© la premiĂšre FĂȘte de la Chandeleur dĂ©diĂ©e Ă  la Vierge[18]. Une autre coutume, celle de la piĂšce d'or : les gens faisaient sauter la premiĂšre crĂȘpe avec la main droite en tenant une piĂšce d'or dans la gauche. Puis la piĂšce d'or Ă©tait enroulĂ©e dans la crĂȘpe avant d'ĂȘtre portĂ©e en procession par la famille dans la chambre oĂč on la dĂ©posait sur l'armoire jusqu'Ă  l'annĂ©e suivante[19]. Avant la conquĂȘte de Tenerife, les aborigĂšnes guanches cĂ©lĂ©braient une fĂȘte autour de l'image de la Vierge lors de la fĂȘte de Beñesmer au mois d'aoĂ»t. C'Ă©tait la fĂȘte de la rĂ©colte, qui marquait aussi le dĂ©but de l'annĂ©e. Actuellement, la fĂȘte de la Vierge de Candelaria aux Ăźles Canaries est cĂ©lĂ©brĂ©e non seulement le , mais aussi le 15 aoĂ»t, jour de l'Assomption de la Vierge Marie chez les catholiques. Pour certains historiens, les festivitĂ©s organisĂ©es en l'honneur de la Vierge au mois d'aoĂ»t sont un syncrĂ©tisme qui rappelle les vieux partis (???) beñesmer[20].

HypothĂšse de l'ours

Longtemps en Europe[21], l’ours fut l’objet d’un culte qui s’étendit de l’AntiquitĂ© jusqu’au cƓur du Moyen Âge. Les peuples germains, scandinaves et, dans une moindre mesure, celtes cĂ©lĂ©braient la sortie d’hibernation de l’animal vers fin janvier ou dĂ©but fĂ©vrier. Mais la date faisant l’objet des plus importantes cĂ©lĂ©brations Ă©tait le 24 janvier dans la majeure partie de l’Europe. Il s’agissait du moment oĂč l’ours sortait de sa taniĂšre pour voir si le temps Ă©tait clĂ©ment. Cette fĂȘte Ă©tait caractĂ©risĂ©e par des dĂ©guisements ou travestissements en ours et des simulacres de viols ou d’enlĂšvements de jeunes filles.

Selon « l’hypothĂšse de l’ours », l’Église catholique, ayant longtemps cherchĂ© Ă  Ă©radiquer ce culte paĂŻen, aurait instituĂ© Ă  cette fin la fĂȘte de la PrĂ©sentation de JĂ©sus au Temple le . Cependant, les cĂ©lĂ©brations de l’ours et du retour de la lumiĂšre auraient survĂ©cu lors de feux de joie et autres processions aux flambeaux. Ces coutumes auraient poussĂ© le pape GĂ©lase Ier Ă  instituer au Ve siĂšcle la fĂȘte des chandelles. Du XIIe au XVIIIe siĂšcle, la Chandeleur fut appelĂ©e « Chandelours » dans de nombreuses rĂ©gions (notamment les Alpes, les PyrĂ©nĂ©es et les Ardennes). Les dĂ©fenseurs de l’hypothĂšse de l’ours y voient un souvenir du culte de l'ours[22].

D'autres arguments avancĂ©s en faveur de l'hypothĂšse de l'ours se basent sur le calendrier chrĂ©tien. La Chandeleur y est fixĂ©e au , et la Sainte-Brigitte dont le culte reprend possiblement la date et certaines traditions du culte de la dĂ©ese celtique Brigit au 1er fĂ©vrier. Il y a Ă©galement la Saint-Ours d'Aoste qui est celebrĂ©e le 3 fĂ©vrier. La Chandeleur y peut ĂȘtre aussi vue comme l'ouverture de la pĂ©riode du Carnaval, l'ours Ă©tant « l'animal carnavalesque par excellence[23] ».

Toutefois l’usage liturgique de fĂȘter la PrĂ©sentation le Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©tabli Ă  JĂ©rusalem[8] - [9] - [10] - [11] bien avant qu'il ne l'ait Ă©tĂ© Ă  Rome au Ve siĂšcle.

Une festa candelarum paĂŻenne se serait aussi dĂ©roulĂ©e Ă  Rome, commĂ©morant la recherche de la dĂ©esse chthonienne Proserpine enlevĂ©e et Ă©pousĂ©e par le dieu des Enfers Pluton, par sa mĂšre CĂ©rĂšs, dĂ©esse de l'agriculture et des moissons. Proserpine sĂ©journant dĂ©sormais sous terre, sa mĂšre menaça de priver les hommes de nourriture, mais obtint de Jupiter que sa fille revienne sur la terre une moitiĂ© de l'annĂ©e, correspondant aux saisons du printemps et de l'Ă©tĂ©, et retourne passer au royaume infernal l'automne et l'hiver. Ainsi, la fĂȘte des chandelles symbolise le retour du printemps avec le soleil qui fait croĂźtre la terre ensemencĂ©e.

FĂ©vrier, par ailleurs, tire son nom du verbe latin februare « purifier ». C'est pour cette raison que le christianisme aurait placĂ© la fĂȘte de la Purification de la Vierge Ă  ce moment. La purification en question est celle de la sortie de la « tĂ©nĂšbre hivernale ». Les mythes de ThĂ©sĂ©e et Ariane ou de La Belle au bois dormant par exemple seraient des narrations de la libĂ©ration de la lumiĂšre (l'Aurore de l'annĂ©e) par le « chevalier solaire ».

Symbolique

France, Belgique

On prĂ©pare traditionnellement des crĂȘpes Ă  la Chandeleur.

La Chandeleur est toujours fĂȘtĂ©e dans les Ă©glises le et la crĂšche de NoĂ«l n'y est rangĂ©e qu'Ă  partir de cette fĂȘte, qui constitue la derniĂšre du cycle de la NativitĂ© selon le rite traditionnel en vigueur jusqu'Ă  la rĂ©forme de la liturgie pendant le IIe Concile vaticain. La Chandeleur est cĂ©lĂ©brĂ©e par les profanes comme le « jour des crĂȘpes » : la tradition en est attribuĂ©e au pape GĂ©lase Ier, qui faisait distribuer des crĂȘpes aux pĂšlerins arrivant Ă  Rome, mais on peut y voir aussi la coutume des Vestales, qui lors des Lupercales faisaient l'offrande de gĂąteaux prĂ©parĂ©s avec le blĂ© de l'ancienne rĂ©colte pour que la suivante soit bonne[24]. À l'occasion de la Chandeleur, toutes les bougies de la maison devaient ĂȘtre allumĂ©es[25].

On dit aussi que les crĂȘpes, par leur forme ronde et dorĂ©e, rappellent le disque solaire, Ă©voquant le retour du printemps aprĂšs l’hiver sombre et froid[26].

Tradition

Il existe encore de nos jours toute une symbolique liĂ©e Ă  la confection des crĂȘpes. Une tradition qui remonte Ă  la fin du Ve siĂšcle et liĂ©e Ă  un rite de fĂ©conditĂ© consiste Ă  faire sauter les crĂȘpes de la main droite en tenant une piĂšce d'or dans la main gauche (par exemple un louis d’or ou Ă  dĂ©faut une monnaie) afin de connaĂźtre la prospĂ©ritĂ© pendant toute l’annĂ©e. Il faut que la crĂȘpe retombe correctement dans la poĂȘle pour que la prospĂ©ritĂ© soit assurĂ©e. On dit aussi que la premiĂšre crĂȘpe confectionnĂ©e doit ĂȘtre gardĂ©e dans une armoire et qu’ainsi les prochaines rĂ©coltes seront abondantes[27]. Il est parfois prĂ©cisĂ© qu'il s'agit du sommet d'une armoire et que la crĂȘpe est alors rĂ©putĂ©e ne pas moisir et Ă©loigner la misĂšre[28].

Luxembourg

Lointaine hĂ©ritiĂšre d'une ancienne procession aux flambeaux, la tradition actuelle fait du LiichtmĂ«ssdag une fĂȘte au centre de laquelle se retrouvent les enfants. En petits groupes, ils parcourent les rues l'aprĂšs-midi ou la soirĂ©e du , tenant Ă  la main une baguette allumĂ©e ou un lampion confectionnĂ© par leurs soins, pour chanter dans chaque maison ou magasin l'une ou l'autre chanson traditionnelle[29], en particulier LĂ©iwer HĂ€rgottsblieschen[30]. Ils espĂšrent recevoir en Ă©change une rĂ©compense sous forme de sucreries ou menue monnaie (anciennement du lard, des petits pois, des biscuits)[31].

Mexique

Le jour de la Chandeleur / El dia de la Candelaria *
Domaine Pratiques rituelles
Lieu d'inventaire Île-de-France
* Descriptif officiel MinistĂšre de la Culture (France)

Au Mexique, il est de tradition de commĂ©morer la prĂ©sentation de l’Enfant JĂ©sus au Temple le . Cette cĂ©lĂ©bration, trĂšs importante pour les Mexicains, passe par la levĂ©e de l'enfant (la « levantada » del niño) de la crĂšche qui est suivie par la tradition de l’habillage et de l’adoration de l’Enfant JĂ©sus et est accompagnĂ©e de plusieurs chants (Ya vienen los Reyes Magos, Levantada del niño Dios, Levantamiento del niño JesĂșs y Arrullo de Dios)[32]. Vient ensuite le repas familial autour de tamales.

Cette fĂȘte est Ă©troitement liĂ©e Ă  celle de l’Épiphanie, puisque c’est ce jour, lors de la dĂ©gustation de la « Rosca de Reyes »[33] (gĂąteau des rois) qu’est dĂ©signĂ©e la personne devant se charger de l’organisation de la Chandeleur. En effet, celui qui trouve le muñeco (fĂšve en forme d’Enfant JĂ©sus) dans la brioche est dĂ©signĂ© comme parrain de l’enfant. C’est lui qui devra habiller le niño dios (image de l’Enfant JĂ©sus sous forme de poupĂ©e de taille plus ou moins grande) le jour de la Chandeleur avec des vĂȘtements richement dĂ©corĂ©s et l’apporter Ă  l’église pour le faire bĂ©nir. Ces images sont souvent transmises de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration dans les familles. Elles sont aussi vendues dans des boutiques spĂ©cialisĂ©es. Tous les ans, de nouveaux habits pour l'image de l'Enfant JĂ©sus sont achetĂ©s en signe de dĂ©votion.

Un repas en famille suit cette bĂ©nĂ©diction. Celui qui a tirĂ© la fĂšve Ă  l’Épiphanie doit Ă©galement prĂ©parer les tamales, plat Ă  base de maĂŻs que l'on croit rappeler les offrandes de maĂŻs du passĂ© prĂ©-chrĂ©tien du Mexique. Toute la famille est conviĂ©e Ă  ce repas (il s’agit souvent des mĂȘmes personnes que pour la dĂ©gustation de la Rosca Ă  l’Épiphanie), ce qui donne Ă  cette fĂȘte une dimension familiale et de partage. Ces cĂ©lĂ©brations ne se dĂ©roulent pas seulement au Mexique, mais Ă©galement dans les communautĂ©s mexicaines du reste du monde, notamment en France. C’est pour cela que cette pratique typique du Mexique apparait dans l’Inventaire du patrimoine culturel immatĂ©riel en France[34].

États-Unis et Canada

La cĂ©lĂ©bration de la Chandeleur a gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© remplacĂ©e dans les mĂ©dias par le jour de la marmotte bien que la tradition de la Chandeleur persiste encore sous ce nom dans plusieurs rĂ©gions oĂč les traditions françaises demeurent vivaces, comme au QuĂ©bec, en Acadie, en Louisiane, dans la vallĂ©e du Mississippi et dans le Maine[35] - [36].

Proverbes

« À la Chandeleur, l'hiver se meurt ou prend vigueur. »

« À la Chandeleur, au grand jour, les grandes douleurs. »

« À la Chandeleur, grande neige et froideur. »

« À la Chandeleur, la neige est Ă  sa hauteur », ce qui signifie que c'est souvent Ă  cette date que l'Ă©paisseur de la neige est Ă  son maximum, au QuĂ©bec.

« À la Chandeleur, le froid fait douleur. »

« À la Chandeleur, trouve ton Ăąme sƓur : que du bonheur ! », proverbe provenant d'Alsace.

« À la Chandeleur, le jour croĂźt d'une heure, familiĂšrement À la Chandeleur, ça y va d'une heure. »

« À la Chandeleur, QuĂ©rĂ© fait des crĂȘpes jusqu'Ă  pas d'heure[37]. »

« À la Chandeleur, Rose n'en sentira que l'odeur. »

« Rosée à la Chandeleur, l'hiver à sa derniÚre heure. »

« Si la Chandeleur pleure, l'hiver ne demeure[38]. »

« Si le ciel n'est ni clair ni beau, nous aurons plus de vin que d'eau[37]. », proverbe provenant du Bordelais.

« Si point ne veux de blĂ© charbonneux, mange des crĂȘpes Ă  la Chandeleur[1]. »

« Chandeleur à ta porte, c'est la fin des feuilles mortes[39]. »

Annexes

Bibliographie

  • Philippe Walter, Mythologie chrĂ©tienne, Ă©d. Imago.
  • Philippe Walter, La MĂ©moire du temps. FĂȘtes et calendriers de ChrĂ©tien de Troyes Ă  la Mort Artu., Paris : Champion, 1989.
  • Marie-Odile Mergnac et Thomas Köhler, Proverbes et dictons de toujours, Paris, Archives et cultures, , 192 p. (ISBN 978-2-35077-101-4, lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « D'oĂč vient la tradition de la Chandeleur ? - Chandeleur - FĂȘtes religieuses - DĂ©finitions - Croire.com », sur croire.la-croix.com (consultĂ© le ).
  2. Lexilogos.
  3. RomĂ©o Fratti, « Connaissez-vous l’origine du mot «Chandeleur»? », sur Le Figaro, .
  4. William M. Green, « Lupercalia in the fifth century », Classical Philology, no Vol. 26 no 1,‎ , p. 60-69 (lire en ligne).
  5. (la) Barri Ducis, L.Guerin, Annales Ecclesiastici Caesaris Baroni, , t.IX, p. 603
  6. (la) ed. Otto Guenther, Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum, vol. 35.1, Prague/Vienna/Leipzig, 1895, 453-464 p. (lire en ligne).
  7. (en) George E. Demacopoulos, The Invention of Peter : Apostolic Discourse and Papal Authority in Late Antiquity, University of Pennsylvania Press, , 74-80 p. (ISBN 978-0-8122-4517-2 et 0-8122-4517-2, lire en ligne).
  8. « De Simone et Anna quo die Dominico in templo occurrerunt ac de sancta Deipara », dans PatrologiÊ GrÊcÊ vol. 18, p. 347-381. disponible ici sur Google Books..
  9. pseudo-Cyrille de JĂ©rusalem, Homilia de Occursu Domini in PatrologiĂŠ GrĂŠcĂŠ vol. 33, p. 1183-1204. Disponible ici sur archive.org et ici sur Google Books en latin et grec. Une traduction d'Antoine Faivre (St Cyrille de JĂ©rusalem, ƒuvres complĂštes, trad. A. Faivre, 1844, vol. 2, p. 447-462) est disponible ici sur archive.org. Elle a pu ĂȘtre attribuĂ©e aussi Ă  Cyrille d'Alexandrie, mais comme le mentionne A. Faivre dans son introduction (op. cit., p. 447-9), vu les thĂšmes traitĂ©s, il s'agit de quelqu'un de JĂ©rusalem de la fin du Ve ou du dĂ©but du VIe siĂšcle, sous le patriarcat de Salustius (486-494) ou d'Élie Ier de JĂ©rusalem (494-416).
  10. De Occursu Domini, de deipara Virgine et de justo Simeone, in PatrologiĂŠ GrĂŠcĂŠ vol. 46. 1152-1182. Disponible ici sur Google Books.
  11. Saint Jean Chrysostome, Monitum – Ad Homiliam in Occursum Christi, De Occursu D. N. Jesu Christ deque depipara et symeone oratio dans Patrologié Grécé vol. 50, p. 807-811. Disponible ici sur Google Books..
  12. Peregrinatio AetheriĂŠ, texte latin disponible ici, traduction anglaise ici..
  13. Pierre Maraval (trad.), ÉgĂ©rie, journal de voyage (ItinĂ©raire), Paris, Cerf, , 385 p. (ISBN 978-2-204-06990-8), p. 255-7.
  14. Eduard von Muralt, Essai de chronographie byzantine : Pour servir Ă  l'examen des annales du bas-empire et particuliĂšrement des chronographes slavons de 395 Ă  1057, St. Petersbourg, Eggers, 1855.
  15. Vendryes, J., « Imbolc », Revue celtique,‎ , p. 241-244 (lire en ligne).
  16. Fernand Leroy, Histoire de naßtre, De Boeck Supérieur, , p. 96.
  17. « Les crĂȘpes, tradition de la chandeleur », sur croire.la-croix.com (consultĂ© le ).
  18. Historia de la Virgen de Candelaria, en pĂĄgina de turismo de Tenerife.
  19. « Origine de la Chandeleur », sur Momes.net (consulté le ).
  20. Álvarez Delgado Juan, Sistema de NumeraciĂłn Norteafricano. A. Numerales Canarios.- B. Sistema Numeral Norteafricano : Caracteres. Estudio de lingĂŒĂ­stica comparada sobre el sistema de numeraciĂłn y cĂłmputo de los aborĂ­genes de Canarias, Madrid, Instituto Antonio de Nebrija (CSIC), .
  21. Michel Pastoureau, L'Ours. Histoire d’un roi dĂ©chu, Seuil, collection La librairie du XXIe siĂšcle, Paris, 2007. (ISBN 202021542X), p. 149-152.
  22. Ourson, « Chandeleur ou Chandelours? », sur blog.com, Le blog d'Ourson, (consulté le ).
  23. Pastoureau et Ph. Walter, Mythologie chrétienne, Imago.
  24. Marcel Laperruque, FĂȘtes paĂŻennes et fĂȘtes chrĂ©tiennes, Éditions du PrieurĂ©, , p. 57.
  25. « Des crĂȘpes et des bougies pour la Chandeleur : pourquoi ? », sur La Voix du Nord (consultĂ© le ).
  26. Migros Magazine, no 5, 1er février 2010, « Chandeleur, qui es-tu ? », par Mélanie Haab, p. 23.
  27. Académie de Toulouse : la chandeleur.
  28. Migros Magazine, no 5, 1er février 2010, « Chandeleur, qui es-tu ? », par Mélanie Haab, p. 22-23.
  29. « LiichtmĂ«ssdag : Mir gi Liichten », sur Stroossener Schoulen, Écoles et Administration Communale de Strassen (consultĂ© le ), ou en version française « La quĂȘte de la Chandeleur », sur Stroossener Schoulen, Écoles et Administration Communale de Strassen (consultĂ© le ).
  30. La chanson traditionnelle LĂ©iwer HĂ€rgottsblieschen fait rĂ©fĂ©rence Ă  saint Blaise, fĂȘtĂ© le 3 fĂ©vrier, qui selon la lĂ©gende aurait sauvĂ© un enfant qui avait une arĂȘte de poisson dans la gorge. Cette chanson et d'autres sont reprises sur la page (lb) LiichtmĂ«ssdag de la Wikipedia en luxembourgeois.
  31. « Liichtmëssdaag (jour de la Saint-Blaise) », sur luxembourg.lu, Service information et presse du gouvernement luxembourgeois (consulté le ).
  32. « Fiches d'inventaire - Patrimoine Culturel Immatériel en France », sur www.pci-lab.fr (consulté le ).
  33. (en) « Authentic Rosca de Reyes Recipe », recette de la rosca de reyes, par Donna, site web san-miguel-de-allende.com
  34. Fiche d'inventaire du « Dia de la Candelaria » au patrimoine culturel immatériel français, sur culturecommunication.gouv.fr (consultée le 7 avril 2015).
  35. (en) Kent Beaulne, « “Notre Dame de la Chandeleur — Candlemas/ Groundhog Day” », Missouri Folklore Society Journal, vol.24,‎ .
  36. (en) Ray Brassieur, Expressions of French Identity in the Mid-Mississippi Valley, University of Missouri—Columbia, .
  37. Raymond Matabosch, La Cuisine Facile I. Les CrĂȘpes., Lille, TheBookEdition.com, coll. « Savoir faire », , 124 p. (ISBN 978-2-35937-017-1, lire en ligne), p. 19.
  38. Explorations pyrénéennes, Bulletin trimestriel de la Société Ramond, BagnÚres de Bigorre, 1866, page 136..
  39. Grazia.fr, « L'infographie du jour : La Chandeleur, une fĂȘte populaire chez 90% des français.... », Grazia.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.