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Alonso FernĂĄndez de Lugo

Alonso Fernandez de Lugo  (circa 1450-1525) Ă©tait un conquistador andalou qui joua un rĂŽle trĂšs important dans le processus d'hispanisation des Ăźles Canaries Ă  la fin du XVe siĂšcle[1].

Il participa Ă  la conquĂȘte de l’üle de Grande Canarie (1478-1484) et dirigea celles de l’üle de La Palma (1492-1493) et l’üle de Tenerife (1494-1495). Pour le rĂ©compenser, les Rois catholiques le nommĂšrent gouverneur de ces deux derniĂšres. En 1501, il fut nommĂ© Adelantado des Ăźles Canaries et capitaine gĂ©nĂ©ral de la cĂŽte de BerbĂ©rie.

Biographie

Alonso Fernandez de Lugo naquit à Sanlucar de Barrameda au milieu du XVe siÚcle au sein d'une famille d'hidalgos d'origine galicienne émigrée en Andalousie au début du siÚcle[2].

Nous savons trĂšs peu de choses des premiĂšres annĂ©es d'existence d'Alonso avant qu’il s’enrĂŽle en mai 1478 dans l’armĂ©e rassemblĂ©e par l’évĂȘque du diocĂšse de Rubicon, Juan de Frias, le curĂ© Juan Bermudez ainsi que le capitaine Juan Rejon afin d’aller soumettre les Guanches de l’üle de Grande Canarie et permettre ainsi sa colonisation.

Îles Canaries
Îles Canaries

Participation Ă  la conquĂȘte de Grande Canarie

Peu aprĂšs son arrivĂ©e dans l’üle, Alonso participa Ă  la bataille de Guiniguada contre les aborigĂšnes. En 1479, les antagonismes entre Rejon et Bermudez freinĂšrent les opĂ©rations militaires[3]. Pour remĂ©dier Ă  cette situation, la Couronne nomma Pedro de Algaba gouverneur de l’üle. Comme de Lugo Ă©tait le beau-frĂšre d’Algaba, il l’appuya dans le conflit qui l’opposa Ă  Rejon. Il prit part Ă  son emprisonnement et Ă  son renvoi dans la PĂ©ninsule. Cependant, Rejon rĂ©ussit Ă  obtenir l’appui d’Isabelle de Castille et il revint dans l’üle pour emprisonner Algaba et ses partisans. Algaba fut exĂ©cutĂ© et Lugo, qui tenta de dĂ©fendre son beau-frĂšre, fut envoyĂ© en exil dans l’üle d’El Hierro.

En 1480, un nouveau gouverneur, Pedro de Vera fut nommĂ© et Rejon fut Ă  nouveau retournĂ© en Espagne. Alonso Fernandez revint participer Ă  l’entreprise de conquĂȘte. En 1481, Vera dĂ©cida d’ouvrir un nouveau front et envoya de Lugo Ă©difier une tour Ă  Agaeta au nord-ouest de l’üle, au cƓur du royaume guanche de Galdar. En 1482, grĂące Ă  des renforts amenĂ©s par Hernan Peraza, seigneur de l’üle de Gomara, de Lugo captura Tenesor Semidan le chef (guanarteme) de Galdar, un Ă©vĂ©nement qui conduisit Ă  la fin de la guerre en 1483. Des escarmouches continuĂšrent cependant Ă  se dĂ©rouler dans les montagnes jusqu’en 1485.

Pedro de Vera rĂ©compensa Lugo en lui octroyant les terres entourant Agaete. Alonso y fit venir sa famille et y exploita une plantation de canne Ă  sucre jusqu’en 1491.

ConquĂȘte de l’üle de La Palma

EndeuillĂ© par la mort de son Ă©pouse, Alonso Fernandez de Lugo se sentit Ă  nouveau attirĂ© par la vocation de conquistador. En 1491, il se rendit en Andalousie rencontrer les Rois Catholiques qui s’apprĂȘtaient Ă  s’emparer de Grenade afin de les convaincre de lui accorder le droit de conquĂ©rir l’üle de La Palma. Il dut cependant patienter un an avant d’obtenir ce qu’il voulait, tout comme un certain Christophe Colomb qui au mĂȘme moment tentait lui aussi de gagner l’attention des monarques.

Une entente fut signĂ©e en . Les souverains lui concĂ©daient la licence de conquĂ©rir l’üle Ă  la condition de le faire en moins d’un an et d’en assumer tous les coĂ»ts. Ils lui promettaient cependant d’assurer le transport et le ravitaillement de son armĂ©e et lui accordaient les droits du quinto royal sur les captifs (vendus comme esclaves) et leurs troupeaux. Selon cet accord, Alonso obtiendrait le titre de gouverneur s’il accomplissait sa mission dans le dĂ©lai. Pour financer ses dĂ©penses, il s’associa avec deux banquiers italiens Ă©tablis Ă  SĂ©ville : le Florentin Juanoto Berardi et le GĂ©nois Francisco Tiberol. Ces deux hommes, ainsi que plusieurs autres de leurs compatriotes, contribuĂšrent Ă©galement au financement des voyages colombiens, de sorte que l’on peut dire que la conquĂȘte des Canaries et la dĂ©couverte de l’AmĂ©rique peuvent ĂȘtre vues, d’une certaine façon, comme le rĂ©sultat du travail du mĂȘme groupe d’hommes[4]. La conquĂȘte des Canaries fut un prĂ©alable essentiel Ă  la colonisation du Nouveau-Monde[5].  

L’armĂ©e de Alonso Fernandez de Lugo composĂ©e de neuf cents hommes dĂ©barqua Ă  Tazacorte le . Pour en arriver Ă  ses fins, le conquistador comptait sur l’appui de deux des douze bandes guanches de l’üle. Les Guanches Ă©taient divisĂ©s en bandes (ou royaumes) que l’on qualifiait de paix ou de guerres selon qu’elles appuyaient ou non les envahisseurs. À l’exception de la bande de Acero dirigĂ©e par Tanausu, la rĂ©sistance fut assez faible. Le de Lugo put capturer Tanansu grĂące Ă  la trahison de l’un de ses parents convertis au christianisme. Celui-ci l’avait convaincu de venir rencontrer Lugo afin de discuter de sa reddition en lui promettant des cadeaux et un bon traitement. Mal lui en prit, car les hommes de Alonso Fernandez massacrĂšrent son escorte et le firent prisonnier. Tanansu se laissa mourir de faim et dĂ©cĂ©da au cours de son transport vers SĂ©ville oĂč il devait ĂȘtre vendu comme esclave. C’était le sort que les vainqueurs rĂ©servaient aux Guanches qui leur rĂ©sistaient et mĂȘme parfois Ă  ceux qui les appuyaient.

Les prĂ©paratifs de la conquĂȘte de Tenerife

Une fois incorporĂ©e l’üle de La Palma Ă  la Couronne de Castille, Lugo se rendit en devant la Cour pour obtenir une entente au sujet de la conquĂȘte de l’üle de Tenerife. Cette fois, les souverains ne renoncĂšrent pas Ă  leurs droits sur le quinto royal, prĂ©voyant que les bĂ©nĂ©fices de l’entreprise seraient tellement grands que Lugo n’aurait aucune peine Ă  rembourser ses frais et qu’il n’avait donc pas besoin de leur aide financiĂšre. De plus, ils ne lui accordaient que dix mois pour rĂ©aliser son projet au lieu des douze mois qu’il avait eu pour conquĂ©rir l’üle de La Palma. Mais comme Lugo devait quand mĂȘme avancer de grosses sommes pour prĂ©parer son expĂ©dition, il dut vendre toutes ses propriĂ©tĂ©s ainsi que celles de ses parents et, en plus de s’associer Ă  nouveau avec Berardi et Riberol, il dut s’endetter envers d’autres banquiers.

Pendant son sĂ©jour Ă  la Cour, Fernandez de Lugo dĂ©nonça les agissements d’armateurs andalous qui avaient capturĂ© des membres d’une bande de paix sur l’üle de Tenerife afin de les rĂ©duire en esclavage, ce qui mettait en pĂ©ril sa stratĂ©gie de conquĂȘte qui consistait Ă  s’allier avec les bandes de paix contre les bandes de guerres. La Couronne l’appuya et ordonna le retour des captifs dans l’üle. Lugo profita Ă©galement de l’occasion pour se dĂ©fendre d’accusations portĂ©es contre lui selon lesquelles il avait rĂ©duit en esclavage des Guanches de paix de La Palma aprĂšs la conquĂȘte de l’üle, prĂ©textant qu’ils avaient Ă©tĂ© dĂ©loyaux envers lui. Une manƓuvre qui lui permettait d’augmenter ses profits.

La premiĂšre tentative de conquĂȘte de l’üle de Tenerife (La matanza de Acentejo)

Les Guanches de l’üle de Tenerife Ă©taient divisĂ©es en neuf « royaumes » ou bandes, dont quatre de paix (Anaga, GĂŒimar, Abona et AdejĂ©) et cinq de guerres (Tegueste, Tacoronte, Taoro, Icod, Daute).

Île de Tenerife

La flotte d’une trentaine de navires commandĂ©e par Alonso Fernandez de Lugo effectua un premier arrĂȘt dans le royaume de Taoro. Ils y capturĂšrent 140 Guanches, qui furent immĂ©diatement envoyĂ©s dans la PĂ©ninsule pour y ĂȘtre vendus comme esclaves, ainsi que des milliers de tĂȘtes de bĂ©tail dont une partie Ă©tait destinĂ©e Ă  nourrir l’expĂ©dition.  

L’armĂ©e composĂ©e composĂ©e de cent cinquante cavaliers et mille cinq cents fantassins se rendit ensuite au nord-est de l’üle pour dĂ©barquer dans le port de Santa Cruz situĂ© dans le royaume de Anaga, tout prĂšs du royaume de GĂŒimar, rĂ©putĂ© pour ĂȘtre le plus favorable aux envahisseurs. Lugo y fit construire un campement fortifiĂ© dont il voulait se servir comme base d’opĂ©rations. Comme il emmenait avec lui les Guanches que les Rois catholiques venaient de libĂ©rer des mains des marchands andalous et qu’ils Ă©taient originaires du royaume de Anaga, cela renforça ses liens avec cette bande dont les guerriers se joignirent Ă  son armĂ©e pour combattre leurs congĂ©nĂšres des bandes de guerres.

Tout en laissant une partie de ses troupes dans le camp fortifiĂ© de Santa Cruz, Alonso de Lugo se dirigea Ă  la fin du mois de mai 1494 vers le royaume de Taoro afin de rencontrer Benitomo, le chef de la coalition des bandes de guerres. Au cours de cette rencontre, il exigea sa soumission Ă  la Couronne espagnole et sa conversion au christianisme. Benitomo refusa, Ă©voquant le fait qu’il n’avait jamais Ă©tĂ© le sujet de personne et qu’il ne savait rien de cette religion. Les deux hommes se sĂ©parĂšrent donc en total dĂ©saccord et chacun retourna Ă  son armĂ©e pour se prĂ©parer au combat.

GrĂące Ă  une habile stratĂ©gie d’escarmouches sur les flancs de la colonne ennemie, les Guanches les conduisirent jusqu’au ravin de Acentejo oĂč ceux-ci, trop confiants de leur supĂ©rioritĂ© militaire, s’enfoncĂšrent. Sur ce terrain, les cavaliers ne pouvaient se dĂ©ployer en escadrons limitant ainsi leurs capacitĂ©s de combat. ArmĂ©s de pierres et de massues de bois, les Guanches massacrĂšrent des centaines de Castillans. Alonso Fernandez de Lugo lui-mĂȘme, la mĂąchoire fracassĂ©e par une pierre, tomba de son cheval et, encerclĂ©, n’eut la vie sauve que grĂące Ă  l’intervention de son neveu, Petro Benitez de Lugo, el Tuerto. Les survivants complĂštement humiliĂ©s s’enfuirent en toute hĂąte vers Santa Cruz. Le lieu de cette bataille est encore aujourd’hui appelĂ© La Matanza de Acentejo. Quatre-vingts pour cent des envahisseurs avaient Ă©tĂ© annihilĂ©s. Le campement de Santa Cruz fut abandonnĂ© et ce qui restait de l’expĂ©dition se retira sur l’üle de Grande Canarie dĂšs le dĂ©but de .

PrĂ©paratifs pour une deuxiĂšme tentative de conquĂȘte de l’üle de Tenerife

À peine avait-il mis les pieds sur l’üle de Grande Canarie, que Lugo commença Ă  prĂ©parer sa deuxiĂšme expĂ©dition. Jugeant que l’inexpĂ©rience militaire des hommes qui composaient sa premiĂšre expĂ©dition avait causĂ© sa dĂ©faite, il sollicita la collaboration du duc de Medina Sidonia en Ă©change de certains bĂ©nĂ©fices de la conquĂȘte. Ce dernier avait en effet la possibilitĂ© de recruter des milices seigneuriales andalouses composĂ©es de vĂ©tĂ©rans de la conquĂȘte de Grenade rĂ©cemment terminĂ©e. Il demanda Ă©galement l’appui financier et militaire de InĂ©s Peraza, seigneur des Ăźles canariennes de Fuerteventura et Lanzarote, ainsi que celle de BĂ©atrice de Bobadilla, seigneur des Ăźles de La Gomera et El Hierro, et future Ă©pouse. De plus, Lugo renouvela les ententes conclues prĂ©cĂ©demment avec ses crĂ©anciers italiens. Il fallut Ă©galement qu’il se rende Ă  la Cour Ă  Madrid pour obtenir un prolongement du dĂ©lai qu’on lui avait accordĂ© pour conquĂ©rir l’üle.  

La conquĂȘte de l’üle de Tenerife

La deuxiĂšme campagne de la conquĂȘte de Tenerife se dĂ©roula en deux Ă©tapes. En attendant l’arrivĂ©e des troupes du duc de Medina, Lugo effectua un premier dĂ©barquement en d’un contingent composĂ© des survivants de la premiĂšre tentative de conquĂȘte auxquels se joignirent des hommes recrutĂ©s dans les autres Ăźles l’archipel, incluant des Guanches christianisĂ©s. Deux tĂȘtes de pont furent Ă©tablies : une Ă  Santa Cruz, oĂč les fortifications du campement abandonnĂ©es prĂ©cĂ©demment furent reconstruites, et une autre Ă  Gracia, plus Ă  l’intĂ©rieur des terres, oĂč un fort fut Ă©rigĂ©. Les traitĂ©s d’amitiĂ© avec les bandes de paix furent Ă©galement renouvelĂ©s.

Le corps expĂ©ditionnaire du duc de Medina composĂ© de mille fantassins et cinquante cavaliers arriva Ă  Tenerife en et se joignit aux cinq cents fantassins et cinquante cavaliers dĂ©jĂ  sur place. Ils se mirent en marche vers le en direction de la tour de Gracia, non loin des plaines entourant l’actuelle ville de La Laguna, oĂč ils Ă©tablirent un campement.

Bien que de terribles Ă©pidĂ©mies dĂ©cimĂšrent les bandes guanches aprĂšs leur victoire de la Matanza de Acentejo, ils rĂ©ussirent tout de mĂȘme Ă  rĂ©unir une armĂ©e plusieurs milliers de guerriers sous les ordres de leur chef suprĂȘme, Benitomo, qui avait prĂ©vu dĂ©truire l’armĂ©e des envahisseurs dans les plaines situĂ©es non loin de La Laguna. Ce qui est considĂ©rĂ© comme une grande erreur stratĂ©gique de sa part. L’affrontement, qui eut lieu le , est connu sous le nom de la seconde bataille de Acentejo, car il se dĂ©roula Ă  proximitĂ© du ravin oĂč l’armĂ©e de la premiĂšre tentative d’invasion se fit massacrer. Cette fois, les cavaliers espagnols purent manƓuvrer Ă  leur aise, ce qui n’empĂȘcha pas que l’issue de la bataille restĂąt indĂ©terminĂ©e jusqu’à ce que les troupes laissĂ©es en arriĂšre-garde Ă  Santa Cruz, inquiĂštes du rĂ©sultat de la bataille, vinrent au secours de l’armĂ©e de Fernandez de Lugo et scellĂšrent sa victoire.

MalgrĂ© leurs lourdes pertes et la mort de Benitomo, les Guanches des bandes de guerres rĂ©sistĂšrent encore pendant plusieurs mois aux raids des vainqueurs qui cherchaient Ă  s’emparer de tous les hommes, femmes et enfants des bandes de guerres afin de tirer profit de leur vente sur les marchĂ©s d’esclaves et ainsi arriver Ă  couvrir les frais de leur campagne. Les derniers chefs se rendirent en . D’autres se suicidĂšrent en se jetant du haut de falaises. Comme plusieurs membres des bandes de guerres trouvĂšrent refuge chez des parents ou amis des bandes de paix, Lugo prit cela comme prĂ©texte pour rĂ©duire Ă©galement en esclavage ceux qui avaient offert l’hospitalitĂ© aux fugitifs.

La mortalitĂ© Ă©tait tellement grande que l’üle en resta dĂ©peuplĂ©e, bien que quinze mille personnes y vivaient antĂ©rieurement. Les Espagnols pouvaient dorĂ©navant s’y dĂ©placer en toute sĂ©curitĂ©.

Un scénario qui est vu comme un prélude à ce qui allait se passer les décennies suivantes dans les territoires du Nouveau-Monde.

Lugo reçut le titre de gouverneur le et put ensuite procĂ©der Ă  une distribution des terres entre ses soldats et ses crĂ©anciers, s’en attribuant pour lui-mĂȘme une grande quantitĂ© parmi les meilleures.

Adelantado des ßle Canaries et capitaine général de la cÎte de Berbérie

En 1501, Alonso Fernandez de Lugo fut honorĂ© du titre d’Adelantado des Ăźles Canaries et capitaine gĂ©nĂ©ral de la cĂŽte BerbĂšre, du cap Ghir (Cabo de Aguer) au cap Boujdour (cabo de Bojador). Selon les chroniqueurs de l'Ă©poque, il y dĂ©barqua en et Ă©rigea une forteresse. Un affrontement eut lieu avec les Maures, mais il est difficile de savoir exactement ce qui s’est passĂ© par la suite tellement il y a des contradictions entre les divers rĂ©cits. Un des fils de Alonso y aurait Ă©tĂ© tuĂ©, mais selon un chercheur il existe une preuve que celui-ci Ă©tait encore vivant en 1506[6].

Vie personnelle

Vers 1475, Alonso Fernandez de Lugo se maria avec sa premiÚre épouse, Violante de Valdés y de Gallinato ( D'autres auteurs la nomment Luisa, Leonor, Catalina ou Beatriz de Fonseca. Cependant, Rumeu de Armas se réfÚre à des documents qui l'identifie plutÎt comme Violante). Ils eurent trois enfants : Pedro, Fernando et Beatriz. Violante décéda en 1490.

En 1498, Lugo se maria avec Beatrice de Bobadilla, la veuve de Hernan Peraza el Joven, le seigneur de l’üle de Gomera assassinĂ© en 1488 par ses vassaux guanches. Beatriz mourut en 1504, sans laisser d’enfant Ă  Alonso. Par contre, la fille qu’elle avait eue avec Peraza, InĂ©s de Herrera y Ayala, se maria en 1498 avec le fils d’Alonso, Pedro Fernandez de Lugo, futur hĂ©ritier des titres de gouverneur des Ăźles de La Palma (1523-1536) et de Tenerife (1525-1536).

Finalement, Alonso se maria pour la troisiÚme fois en 1514 avec Juana de Massiére, avec laquelle il eut deux filles : Luisa et Constanza.

En 1523, il céda son titre de gouverneur de l'ßle de La Palma à son fils Pedro Fernandez de Lugo, puis, en 1525, celui de gouverneur de l'ßle de Tenerife et d'Adelantado des Canaries.

Alonso de Lugo mourut le dans sa maison de San Cristobal de La Laguna.

Personnalité

Bien que jouissant du statut de conquĂ©rant des Ăźles de La Palma et Tenerife, et de fondateur de San Cristobal de La Laguna, une des plus importantes villes de l’archipel des Canaries, la personnalitĂ© de Alonso Fernandez de Lugo est fortement critiquĂ©e par l’historiographie moderne. Si sa rapacitĂ©, sa rudesse et sa cruautĂ© peuvent ĂȘtre liĂ©es aux us et coutumes de son Ă©poque, ses procĂ©dĂ©s dĂ©loyaux envers les Guanches des bandes de paix lui valent toutefois une complĂšte rĂ©probation. « sa conduite dĂ©montre un total manque de scrupules avec une telle constance qu’on arrive Ă  la conviction qu’il n’avait aucune conscience de ses transgressions morales[7] - [8]»

Note

Cet article est en partie inspiré de l'article en espagnol. Des informations et précisions y ont cependant été ajoutées.

Références

  1. « La conquista de Tenerife : 1494-1496 :: Memoria Digital de Canarias - Textos », sur mdc.ulpgc.es (consulté le )
  2. Rumeu de Armas, Antonio., La Conquista de Tenerife : 1494-1496, S.l., Aula de cultura de Tenerife, , 522 p. (ISBN 84-500-7107-0 et 9788450071078, OCLC 462262478, lire en ligne)
  3. « Canarias : crónicas de su conquista :: Memoria Digital de Canarias - Textos », sur mdc.ulpgc.es (consulté le )
  4. (en) FernĂĄndez-Armesto, Felipe., Before Columbus : exploration and colonization from the Mediterranean to the Atlantic, 1229-1492, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, , 283 p. (ISBN 0-8122-1412-9 et 9780812214123, OCLC 875690123, lire en ligne), "The conquest of the Canaries and the discovery of America to be seen, to some extent, as the work of the same group of men". Page 207
  5. Bernard, Carmen., Histoire du Nouveau Monde : De la dĂ©couverte Ă  la conquĂȘte, une expĂ©rience europĂ©enne 1492-1550, Paris, Fayard, , 768 p. (ISBN 2-213-02764-1 et 9782213027647, OCLC 263618578, lire en ligne)
  6. « Alonso Fernåndez de Lugo y sus conquistas en África :: Revista de historia », sur mdc.ulpgc.es (consulté le )
  7. Serra RĂ fols, ElĂ­as, 1898-1972., Alonso FernĂĄndez de Lugo, primer colonizador español, Idea, (ISBN 84-96505-96-0 et 9788496505964, OCLC 433095217, lire en ligne), Page : 40 : "falta de escrĂșpulos, y ello con tal constancia y naturalidad, que se llega a la convicciĂłn de que no tenĂ­a idea de las transgresiones morales en que incurria". CitĂ© par Antonio Rumeu de Armas, la Conquista de Tenerife, page 115.
  8. (en) FernĂĄndez-Armesto, Felipe., Before Columbus : exploration and colonisation from the Mediterranean to the Atlantic, 1229-1492, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, , 283 p. (ISBN 0-8122-1412-9 et 9780812214123, OCLC 895986466, lire en ligne), Page 211 : "Cruelty and ruthless daring are thoroughly characteristic of everything that it known for certain about Alonso de Lugo".

Bibliographie

  • Bernard, Carmen, Histoire du Nouveau-Monde : De la dĂ©couverte Ă  la conquĂȘte, une expĂ©rience europĂ©enne 1492-1550, Fayard, 1991. (ISBN 2213027641)
  • Bonnet y Riveron, Buenaventura, Alonso Fernandez de Lugo y sus conquistas en Africa, Revista de historia, tome 5, ano 10, no. 37. https://mdc.ulpgc.es/cdm/ref/collection/revhistoria/id/301
  • Fernandez-Armesto, Felipe, Before Columbus: exploration and colonisation from the Mediterranean to the Atlantic, 1229-1492, University of Pennsylvania Press, 1994. (ISBN 0812214129)
  • Morales-Padron, Francisco, Canarias : cronicas de su conquista, Memoria digital de Canarias, 1978. (ISBN 84-500-2951-1)
  • Rumeu de Armas, Antonio, La conquista de Tenerife: 1494-1496, Aula de cultura de Tenerife, 1975. (ISBN 8450071070)
  • Serra Rafols, Elias, Alonso Ferandez de Lugo, primer colonizador espanol, Idea, 2005. (ISBN 8496505960), https://mdc.ulpgc.es/cdm/ref/collection/MDC/id/1619

Liens externes

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