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La Palma (îles Canaries)

La Palma, surnommée La Isla Bonita (en français « L’Île belle ») et connue sous le nom espagnol de San Miguel de La Palma, est une île d'Espagne située dans l'océan Atlantique et faisant partie des îles Canaries. Sa ville la plus peuplée est Los Llanos de Aridane, mais le siège du cabildo insulaire est Santa Cruz de La Palma.

La Palma
San Miguel de La Palma (es)
Image satellite de La Palma.
Image satellite de La Palma.
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Archipel ĂŽles Canaries
Localisation Océan Atlantique
CoordonnĂ©es 28° 40′ 00″ N, 17° 52′ 00″ O
Superficie 708,32 km2
Point culminant Roque de los Muchachos (2 428 m)
GĂ©ologie ĂŽle volcanique
Administration
Statut Cabildo insulaire

Communauté autonome Îles Canaries
Province Santa Cruz de Tenerife
DĂ©mographie
Population 87 163 hab. (2011[1])
DensitĂ© 123,06 hab./km2
Plus grande ville Los Llanos de Aridane
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC±00:00
Site officiel Site officiel
GĂ©olocalisation sur la carte : ĂŽles Canaries
(Voir situation sur carte : ĂŽles Canaries)
La Palma
La Palma
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
La Palma
La Palma
ĂŽles en Espagne

Depuis 2002, l'ensemble de l'Ă®le est reconnu rĂ©serve de biosphère par l'Unesco[2]. Dans le centre de l'Ă®le se trouve le parc national de la Caldeira de Taburiente, qui est l'un des quatre parcs nationaux situĂ©s aux Ă®les Canaries sur les quinze que compte le pays. La Palma a une population de 82 346 habitants en 2015[3], ce qui en fait la cinquième Ă®le la plus peuplĂ©e des Canaries. La Palma se classe Ă©galement cinquième en taille, avec une superficie de 708,32 kilomètres carrĂ©s et est, après Tenerife, la deuxième Ă®le la plus Ă©levĂ©e, avec une altitude de 2 428 mètres au Roque de los Muchachos.

GĂ©ographie

Bananeraies dans l'Ouest de La Palma avec la Cumbre Vieja au second plan.
Vue de la partie sud-ouest de La Palma depuis le Mirador El Time. On voit le parc national de la Caldeira de Taburiente, la Cumbre Vieja, les villes de Los Llanos de Aridane, El Paso (La Palma) et Tazacorte.

Localisation

La Palma se situe dans l'Ouest des îles Canaries, un archipel d'Espagne situé dans l'océan Atlantique, au large des côtes africaines. Elle est entourée par les îles de La Gomera et Tenerife à une soixantaine de kilomètres au sud-est ainsi qu'El Hierro au sud. Administrativement, l'île fait partie de la province de Santa Cruz de Tenerife dans la communauté autonome des îles Canaries.

L'ancien méridien origine français, dit de l'« île de Fer », situé à 20° à l'ouest du méridien de Paris et à 17° 39′ 46" à l'ouest du méridien de Greenwich, passe 4′ à l'est de l'extrémité orientale de La Palma (17° 43′ 27").

Topographie

De forme triangulaire pointant vers le sud, l'Ă®le est montagneuse et composĂ©e de trois volcans : au nord la caldeira de Taburiente qui forme un cirque de neuf kilomètres de diamètre ouvert vers le sud-ouest, au sud la Cumbre Vieja, une crĂŞte allongĂ©e couverte de cĂ´nes volcaniques, et entre les deux le Cumbre Nueva. Le point culminant de l'Ă®le est le Roque de los Muchachos, un sommet de la caldeira de Taburiente culminant Ă  2 428 mètres d'altitude. Ses reliefs escarpĂ©s et la pluviomĂ©trie ont permis la formation et le maintien d'une forĂŞt faisant de La Palma l'Ă®le la plus boisĂ©e des Ă®les Canaries. L'Ă®le jouit d'un climat doux avec des tempĂ©ratures moyennes de 18 °C en hiver et de 25 °C en Ă©tĂ©. La pluviomĂ©trie est concentrĂ©e Ă  l'automne et en hiver.

GĂ©ologie

La Palma est formée de plusieurs volcans juxtaposés qui prennent racine sur le plancher océanique à plusieurs milliers de mètres de profondeur sous le niveau de la mer. Ils font l'objet d'une surveillance sismique permanente et on y relève régulièrement des manifestations d'activité parfois intenses[4]. Si la caldeira de Taburiente a une structure radiale, la Cumbre Vieja a en revanche une structure axiale car il s'agit d'un ensemble de fissures volcaniques. La lave qui s'injecte dans l'encaissant sous forme de dykes a ainsi découpé verticalement la moitié méridionale de l'île. Cette structure permet la constitution de vastes aquifères dans chacune des couches verticales entre deux dykes constitués de roches plus résistances et moins perméables. En cas d'arrivée de magma au cours d'une éruption volcanique, cette eau se réchaufferait, se dilaterait et éventuellement se vaporiserait, augmentant ainsi de volume et par conséquent la pression des roches qui la retiennent prisonnière. Vers la surface, la pression pourrait être aisément libérée mais horizontalement, les dykes opposeraient une résistance. Si ces filons de roche venaient à céder, l'encaissant perdrait son soutien et la moitié méridionale de l'île se disloquerait en glissant dans l'océan Atlantique, formant un tsunami[5].

La caldeira du volcan San Antonio. À l'arrière plan, les villages de Los Quemados et Las Indias à Fuencaliente de la Palma. Mars 2013.

Ce scĂ©nario est Ă  nuancer en fonction de plusieurs paramètres : la taille et le nombre des dykes, la quantitĂ© d'eau stockĂ©e dans les aquifères et son rĂ´le effectivement jouĂ© dans l'augmentation de la pression, la rĂ©sistance rĂ©elle des roches encaissantes, la quantitĂ© de magma mise en jeu au cours de l'Ă©ruption, la quantitĂ© de roches mise en mouvement et pĂ©nĂ©trant dans l'ocĂ©an Atlantique, le nombre de glissements de terrain, etc. Dans le scĂ©nario le plus catastrophique et jugĂ© le moins probable par une partie de la communautĂ© scientifique, un volume de 150 Ă  500 milliards de mètres cubes de roches[6] correspondant Ă  la partie occidentale de la Cumbre Vieja glisserait en une fois dans l'ocĂ©an Atlantique, crĂ©ant un tsunami de très grande ampleur (ou mĂ©gatsunami) dès sa formation, de 600 de mètres de hauteur et de près de 2 000 mètres d'amplitude pour sa plus grande vague[7]. Cette onde se propagerait dans tout l'ocĂ©an Atlantique Nord, atteignant plusieurs dizaines de mètres de hauteur sur les cĂ´tes des Ă®les Canaries et d'Afrique du Nord et de l'Ouest, plus de dix mètres de hauteur sur les cĂ´tes d'Europe de l'Ouest et jusqu'Ă  plus de 20 mètres de hauteur sur les cĂ´tes orientales d'AmĂ©rique du Nord et des Antilles. Dans des scĂ©narios moins catastrophiques, plusieurs glissements de terrain pourraient se produire, de relativement faible ampleur, atteignant ou non l'ocĂ©an Atlantique et pouvant crĂ©er des tsunamis moins puissants mais pouvant tout de mĂŞme constituer une menace.

Si cet évènement se produit, la masse d'eau déplacée serait considérable, causant la formation d'un tsunami dont l'importance est sujet à controverse : pour Bill McGuire, volcanologue, le glissement de terrain serait tel qu'un mégatsunami se formerait en quelques instants, balayant les côtes atlantiques et dévastant les récifs américains, africains et méditerranéens. A contrario, pour Ch. Mader, spécialiste de l'étude des raz-de-marée et ayant élaboré des modèles s'étant révélés pertinents, les vagues qui toucheraient l'Amérique ne feront guère plus d'une demi-dizaine de mètres. La plupart des spécialistes s'accordent néanmoins sur le fait que toutes les villes côtières de l'Atlantique pourraient être touchées par l'onde qui se diffuserait de manière uniforme[8], certaines régions pouvant être affectées par le tsunami jusqu'à 25 kilomètres à l'intérieur des terres[7].

Éruption volcanique de 2021

Éruption volcanique en 2021.

Le volcan Cumbre Vieja est entrĂ© en Ă©ruption dimanche 19 septembre 2021 peu après 15 heures locales (soit 14 heures GMT) 50 ans après sa prĂ©cĂ©dente Ă©ruption, en 1971. La coulĂ©e de lave a dĂ©truit quasiment 3 000 bâtiments et entraĂ®nĂ© l'Ă©vacuation de 7 000 personnes[9]. Au lendemain du dĂ©but de l'Ă©ruption, l'Institut volcanologique des Ă®les Canaries estime que cette phase d'activitĂ© du volcan devrait durer plusieurs semaines en raison de la prĂ©sence d'une seconde poche de magma situĂ©e Ă  20 ou 30 kilomètres de profondeur[10]. Une nouvelle langue de terre de 338 hectares en forme de " D " s'est dĂ©jĂ  formĂ©e par la coulĂ©e de lave du volcan qui continue de s'accumuler dans l'ocĂ©an, la silhouette de La Palma se transforme.

Histoire

Art rupestre guanche dans le parc culturel La Zarza.

Les premiers habitants de La Palma sont les Guanches, population punico-berbère, venue d'Afrique du Nord à l'âge de la pierre, ou ultérieurement.

En 1493, La Palma est conquise par Alonso Fernández de Lugo au profit de l'Espagne. Le roi guanche Tanausu résista et survécut sur l'île de La Palma dans la région d'Aceró, aujourd'hui la caldeira de Taburiente, avant d'être piégé par les Espagnols et un membre de sa famille, et de mourir en captivité lors de son voyage vers l'Espagne.

Administration

La Palma est divisée en quatorze communes :

DĂ©mographie

En 2011, la population de La Palma s'Ă©lève Ă  87 163 habitants[1]. La commune la plus peuplĂ©e est celle de Los Llanos de Aridane dans l'Ouest de l'Ă®le avec 20 766 habitants, la capitale situĂ©e dans l'Est, Santa Cruz de La Palma, Ă©tant un peu moins peuplĂ©e avec 17 084 habitants.

Économie et tourisme

L'agriculture, notamment celle de la banane, est la principale ressource Ă©conomique de La Palma. Les bananeraies couvrent 50 km2 de superficie et produisent 150 000 tonnes de bananes par an. Les autres cultures sont reprĂ©sentĂ©es par les tomates, le tabac et les amandes.

La Palma compte plusieurs tĂ©lescopes et instruments d'observation de l'espace situĂ©s sur le Roque de los Muchachos, entre 1 000 et 2 000 mètres d'altitude, et rĂ©unis au sein de l'observatoire du Roque de los Muchachos. La pollution lumineuse est ainsi limitĂ©e afin de protĂ©ger la qualitĂ© du ciel pour le bon fonctionnement des diffĂ©rents instruments. Par consĂ©quent, l'Ă©clairage public, la puissance des ampoules ou leur orientation sont règlementĂ©es depuis 1988. De mĂŞme, l'activitĂ© industrielle et aĂ©ronautique est limitĂ©e et il est interdit de survoler l'Ă®le sans autorisation. L'Ă©mission d'ondes radio est Ă©galement restreinte[11].

Les touristes résident principalement dans les stations balnéaires de Los Cancajos sur la côte est et Puerto Naos sur la côte ouest ainsi que dans la ville historique de Santa Cruz de La Palma. L'île est très riche en sentiers de randonnée à travers les différents paysages.

Les plages principales de l'île (toutes de sable noir) se trouvent à Santa Cruz de La Palma, Los Cancajos, Puerto Naos et Puerto de Tazacorte. Il existe d'autres plages plus petites et isolées principalement au sud-ouest comme la Playa Nueva, la plage la plus récente de l'archipel des Canaries puisqu'elle ne s'est formée qu'en 1971 à la suite de l'éruption du volcan Teneguia tout proche. Des piscines naturelles comme celles de La Fajana se situent principalement au nord de l'île.

Culture

Célébrations et festivités

Le festival principal est le carnaval de Santa Cruz de La Palma. Tous les cinq ans entre juillet et août est célébrée la Bajada de la Notre-Dame-des-Neiges, patronne de La Palma, avec notamment une procession depuis son sanctuaire dans la montagne à la périphérie de Santa Cruz en direction du centre-ville[12].

Symboles naturels

Les symboles naturels de La Palma sont : Pyrrhocorax pyrrhocorax barbarus (Graja) et Pinus canariensis (Pin des Canaries)[13].

Notes et références

  1. (es) Instituto Canario de EstadĂ­stica (ISTAC), chiffres de 2011
  2. (en) « La Palma Biosphere Reserve », sur Unesco.org (consulté le )
  3. Datos oficiales del Instituto Nacional de EstadĂ­stica, ver 01/01/2015
  4. (en) Borja Suarez, « Earthquakes ease on Spain's La Palma as volcano alert remains », sur Reuters, (consulté le )
  5. (en) Communiqué scientifique anglais sur la BBC datant de 2000
  6. Document de Steven N.Ward (University of California) et de Simon Day
  7. (en) S. J. Day, J. C. Carracedo, H. Guillou et P. Gravestock, Recent structural evolution of the Cumbre Vieja volcano, La Palma, Canary Islands: volcanic rift zone re-configuration as a precursor to flank instability, vol. 94, J. Volcanol. Geotherm Res., , p. 135-167
  8. Document étudiant la sismologie de La Palma, français : http://www.lethist.lautre.net/canaries_megatsunamis.htm
  9. Le Monde selon Agence France-Presse, Sur l'île de La Palma, fin de l'éruption du volcan Cumbre Vieja, le
  10. « Canaries : de "nombreuses" maisons détruites par la lave sur l'île de La Palma », sur Geo magazine, (consulté le )
  11. research*eu n°62, fév 2010
  12. Nuestra Señora de las Nieves: apuntes histórico-artísticos
  13. (es) « Ley 7/1991, de 30 de abril, de símbolos de la naturaleza para las Islas Canarias - in Spanish », Gobcan.es, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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