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Haplogroupe T (ADNmt)

L'haplogroupe T est un haplogroupe du gĂ©nome mitochondrial humain (ADNmt), prĂ©sent dans toute l'Europe, en Afrique du Nord, et de l'Asie centrale Ă  la SibĂ©rie. Il est aussi prĂ©sent en Inde et dans le Nord-Ouest de la Chine (Xinjiang). Cet haplogroupe ne comporte que deux sous-clades, T1 et T2, qui se seraient sĂ©parĂ©s il y a plus de 30 000 ans. Ces deux haplogroupes ont des aires de rĂ©partition assez complĂ©mentaires.

Fréquence de l'haplogroupe T
Arbre schématique de l'haplogroupe de l'ADNmt T. Les ùges (en kiloannées, ka) indiqués sont les estimations du maximum de vraisemblance obtenues pour le génome complet.

Archéogénétique

Wilde et al. (2014) ont testé des échantillons d'ADNmt d'individus associés à la culture Yamna, la culture à l'origine de l'Indo-européen commun. Ils ont trouvé T2a1b dans la région de la moyenne Volga et en Bulgarie, et T1a à la fois dans le centre de l'Ukraine et autour du cours moyen de la Volga. La fréquence des échantillons T1a et T2 dans les échantillons de Yamna était de 14,5 %,, un pourcentage plus élevé que dans n'importe quel pays actuel et qui ne se trouve en de telles proportions que parmi les Oudmourtes de la région Volga-Oural[1].

T1

La part de la population appartenant à l'haplogroupe T1 dépasse 8 % en Roumanie, dans la vallée du Nil et au Kurdistan.

T2

Cet haplogroupe est prĂ©sent dans plus de 8 % de la population dans la rĂ©gion de Saragosse (oĂč T1 est sous-reprĂ©sentĂ©), en Hollande, en Italie, surtout sur les rives de l'Adriatique.

T2b

À la fin des annĂ©es 1880, des archĂ©ologues suĂ©dois ont fouillĂ© une sĂ©pulture viking du Xe siĂšcle richement amĂ©nagĂ©e, oĂč ils ont dĂ©couvert les restes du squelette d'un guerrier. Gisant contre une Ă©pĂ©e, le mystĂ©rieux Viking Ă©tait enseveli avec tout l'Ă©quipement nĂ©cessaire pour la bataille, y compris une lance, une hache, des flĂšches perforantes, des boucliers, deux chevaux et des piĂšces de jeu, qui suggĂ©raient aux archĂ©ologues que le Viking Ă©tait un stratĂšge militaire.

Durant des dĂ©cennies, les experts ont supposĂ© que cette tombe contenait les restes d'un homme. Ce n'est qu'aprĂšs que plusieurs enquĂȘtes indĂ©pendantes aient rĂ©vĂ©lĂ© que le squelette Ă©tait fĂ©minin que les chercheurs modernes ont tentĂ© une analyse ADN pour ĂȘtre sĂ»rs. Les chercheurs ont alors analysĂ© des Ă©chantillons d'ADN provenant des dents et de l'os du bras du Viking, mais n'ont pas pu dĂ©tecter de trace de chromosome Y : Ce guerrier Ă©tait donc bien une femme. Leur travail a Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© l'ascendance nord-europĂ©enne de la Viking et dĂ©couvert que son haplogroupe mitochondrial Ă©tait T2b.

Cette guerriĂšre viking est la descendante d'une femme ayant vĂ©cu en Europe il y a environ 10 000 ans, au dĂ©but de l'HolocĂšne.

Arbre phylogénétique

Cet arbre phylogénétique des sous-clades de l'haplogroupe T est basé sur l'article de van Oven 2009[2] et les recherches publiées ultérieurement[3]. Seuls les trois premiers niveaux de sous-clades (branches) sont reportés.

  • T
    • T1
      • T1a
        • T1a1
      • T1b
    • T2
      • T2a
        • T2a1
      • T2b
        • T2b1
        • T2b2
        • T2b3
        • T2b4
        • T2b5
        • T2b6
      • T2c
        • T2c1
      • T2d
      • T2e
        • T2e2
      • T2f
        • T2f1
      • T2g

Porteurs célÚbres

Le dernier Tsar russe, Nicolas II, Ă©tait porteur de l'haplogroupe T2[4].

Notes et références

  1. (en) Sandra Wilde, Adrian Timpson et Karola Kirsanow, « Direct evidence for positive selection of skin, hair, and eye pigmentation in Europeans during the last 5,000 y », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 111, no 13,‎ , p. 4832–4837 (DOI 10.1073/pnas.1316513111)
  2. (en) Mannis van Oven et Manfred Kayser, « Updated comprehensive phylogenetic tree of global human mitochondrial DNA variation », Human Mutation, vol. 30, no 2,‎ , E386–94 (PMID 18853457, DOI 10.1002/humu.20921)
  3. (en) Doron M. Behar, Mannis Van Oven, Saharon Rosset, Mait Metspalu, Eva-Liis LoogvĂ€li, Nuno M. Silva, Toomas Kivisild, Antonio Torroni et Richard Villems, « A "Copernican" Reassessment of the Human Mitochondrial DNA Tree from its Root », The American Journal of Human Genetics, vol. 90, no 4,‎ , p. 675–684 (PMID 22482806, PMCID 3322232, DOI 10.1016/j.ajhg.2012.03.002)
  4. (en) Pavel L. Ivanov, Mark J. Wadhams, Rhonda K. Roby, Mitchell M. Holland, Victor W. Weedn et Thomas J. Parsons, « Mitochondrial DNA sequence heteroplasmy in the Grand Duke of Russia Georgij Romanov establishes the authenticity of the remains of Tsar Nicholas II », Nature Genetics, vol. 12,‎ , p. 417–420 (lire en ligne)


Arbre phylogénétique des Haplogroupes de l'ADN mitochondrial (ADNmt) humain.

Ève mitochondriale (L)
L0 L1–6
L1 L2 L3 L4 L5 L6
M N
CZ D E G Q O A S R I W X Y
C Z B F R0 pre-JT P U
HV JT K
H V J T
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