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Cuivre natif

Le cuivre natif est un minéral métallique, un corps simple de formule chimique Cu de la catégorie élément natif et une espèce cristalline naturelle correspondant à l'élément cuivre, de symbole Cu.

Cuivre natif
Catégorie I : Éléments natifs[1]
Image illustrative de l’article Cuivre natif
Cristaux de cuivre natif. Musée minéralogique Seaman (Université technologique du Michigan, Houghton, Michigan, USA).
Général
Numéro CAS 12125-02-9
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Cu [Polymorphes]Cu
Identification
Masse formulaire[2] 63,546 ± 0,003 uma
Cu 100 %,
Couleur rouge cuivre, orange, rose, jaune rouge métallique, rouge brun, rouge cochenille (parfois recouvert d'une couche oxydée de noir ou de vert, altéré également en bleu, vert, brun, rouge, noir)
Classe cristalline et groupe d'espace groupe de point m3m ou 4/m 3 2/m ; hexakisoctaédrique,
groupe d'espace Fm3m
Système cristallin cubique (isométrique)
Réseau de Bravais cubique à faces centrées
a = 3,615 Ă… ; Z = 4, V = 47,24 Ă…3
Macle macle en {111} très fréquente par accolement ou pénétration
Clivage aucun
Cassure esquilleuse ou écailleuse, difficile et déchiquetée car la matière cristalline métallique est malléable et ductile
Habitus rares cristaux distincts, cristaux de formes dérivées du cube, de l'octaèdre, du tétraèdre (dodécaèdre et tétrahexaèdre) ; habitus géminé, groupement complexe cubique, dodécaédrique ; fins agrégats filiformes, torsadés, en feuilles ou en lamelles ; masses cristallines, rare masse compacte parfois énorme, masse lamellaire, à contours irréguliers ou déchiquetés ; communément en masses dendritiques et ramuleuses dépourvues de formes régulières ou pénétrant dans les fissures de la roche encaissante; nodules, feuilles ou lames, pépites, agrégats cristallins très contorsionnés ou squelettiformes, dendritiques, arborescence, structure filiforme, masse à structure spongieuse; poudre épaisse et grossière
Jumelage au spinelle sur {111}
Échelle de Mohs 2,5 à 3
Trait rouge cuivrique plus pâle ou rose métallique, traînée rouge rosée
Éclat métal
Éclat poli polissage, obtention de surface miroir
Propriétés optiques
Biréfringence faible après déformation
Fluorescence ultraviolet non fluorescent
Transparence opaque
Propriétés chimiques
Densité 8,93 (calculé), 8,92 (mesuré à 20 °C) à 8,95
Température de fusion 1083 °C
Solubilité insoluble dans l'eau, soluble dans HNO3, soluble dans H2SO4 à chaud, très peu soluble dans HCl ou NH3aq
Propriétés physiques
Magnétisme aucun

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le cuivre natif cristallise dans le système cubique et ne présente pas de clivage. Il est opaque, à éclat et lustre métalliques, de couleur rouge de cuivre à rouge cochenille ou brune. C'est un minéral dense (d = 8,93 en moyenne, comprise entre 8,80 et 8,95) et peu dur (dureté = 2,5 à 3).

Forme contorsionnée du cuivre natif (taille cm)

Le rose pale plus que le rouge de cuivre caractérise sa surface de cassure écailleuse et fraîche[3]. La seconde couleur caractéristique citée apparaît néanmoins très vite lorsque la face s'assombrit en quelques dizaines de secondes. Plus terne après un temps d'exposition à l'air, la même couleur devient brillante et métallique. Elle signale également sa poussière ou sa trace opaque et brillante sur une surface plus dure. La cohésion des masses métalliques, souvent détritiques, ramuleuses ou dépourvues de formes régulières, dévoile une bonne malléabilité et une grande ductilité, mais aussi une excellente conduction thermique et électrique[4]. Le travail au marteau ou martelage du cuivre en fils, en feuilles, en tablettes ou en formes complexes, parfois articulées, remonte à l'âge de pierre.

Le cuivre natif est communĂ©ment le produit de rĂ©action de solutions hydrothermales avec des corps rĂ©ducteurs, tels que des oxydes de fer prĂ©sents dans les laves basaltiques. Il existe des formations rocheuses ou concentrations massives de cuivre natif de plusieurs tonnes, voire de plus de 420 tonnes remplissant la pĂ©ninsule de Keweenaw, près du lac SupĂ©rieur au Michigan.

Historique de la description et de l'appellation

PĂ©pite de cuivre de 25 g

Le mot cuivre attesté en français dès 1190 dans l'œuvre de Gautier d'Arras vient du latin populaire cǔpreum, issu du vieux latin cyprium, forme adjectivale emprunté au grec cyprios, signifiant "relatif ou propre à l'île de Chypre". Le terme latin aes cyprium désigne en effet le métal de Chypre ou Kypros, c'est-à-dire le cuivre[5].

L'île était connue pour ses gisements de cuivre recelant essentiellement des minerais cuprifères, mais aussi du cuivre natif. L'association internationale de minéralogie admet par définition deux géotypes, l'île de Chypre et la zone du boom minier du Nord Michigan, appelée Copper country au sud du lac Supérieur.

Bouquet de cristaux de cuivre natif rose en lumière réfléchie, Région autonome du Guangxi Zhuang, Chine

Cristallochimie

Le cuivre natif est souvent très pur, mais il contient parfois une fraction d'argent et de bismuth, en particulier dans les filons hydrothermaux argentifères.

Il fait partie du groupe du cuivre, qui comprend en outre les éléments natifs Au (or natif), Ag (argent natif) et Pb (plomb natif), ainsi que la maldonite Au2Bi (bismuthure d'or). Lorsque l'argent natif et le cuivre natif sont voisins dans un gisement, il est possible d'observer un alliage stable CuAg nommé halfbreed.

Argent natif sur cuivre natif de Bolivie, Muséum national d'histoire naturelle (Paris)

Sa structure est celle d'un métal, empilement cubique de billes de cations Cu2+ baignant dans une "mer de Fermi", constitué d'une organisation liante quantique d'électrons en bandes libres. La présence constatée par l'analyse d'électron libre explique les propriétés de conduction de la chaleur et de l'électricité.

Les beaux cristaux isolĂ©s ou simplement distincts de quelques centimètres sont rares. Les faces dĂ©finissant leur forme sont (111), (110), (001) et (100). Il existe des cristaux Ă  faces creuses. Des cristaux automorphes sont aplatis sur (111) et allongĂ©s le long de (001) : ils peuvent exceptionnellement dĂ©passer 15 cm.

Ramule de cuivre natif, Broken Hill, Australie

Alfred Lacroix mentionne des groupements de cristaux allongés, suivant un axe ternaire, groupés suivant les angles 60°, 120°. les agrégats cristallins sont beaucoup plus fréquents, dévoilant rarement des pseudoformes cubiques ou dodécaédriques et communément des formes lamellaires, filiformes, très contorsionnées ou en squelettes. Les masses peuvent être cristallines, mousseuses ou compactes, mais elles sont aussi lamellaires, torsadées, dendritiques, ramuleuses ou dépourvues de formes régulières.

Jean-Baptiste Romé de l'Isle, célèbre minéralogiste français, nous a laissé une extraordinaire description dans sa Cristallographie posthume d'un échantillon en rameau flexible, articulé par des groupements d'octaèdres réguliers[6].

Dendrites de cuivre natif (grossies 20 fois)

La pseudomorphose sur calcite, aragonite ou cuprite est souvent observée.

Les plus fines lamelles naturelles de cuivre natif sont translucides, elles laissent passer une lumière verte[7].

Dans la classification de Dana, le cuivre natif fait partie du groupe de l'or, noté 01.01.01, comportant des éléments natifs différents du platine et rapproché de l'or, de l'argent, du plomb et de l'aluminium. Selon la classification de Strunz, il est le cinquième groupe de la famille cuivre-copalite noté 01.AA, tout comme l'aluminium, le plomb, l'or, le nickel et l'argent.

Propriétés physiques et chimiques

Coloration

La plupart des échantillons conservés ou muséographiques sont légèrement oxydés en surface. La couleur rouge cuivrique, très vive sur une cassure fraîche, finit par se ternir, et se transformer en nuances plus sombres de brun rouge ou rouge sombre, voire noire ou verte. De même, la poussière métallique opaque est rouge de cuivre.

Oxydation de surface

Le mĂ©tal natif est fusible vers 1 083 °C. Au refroidissement Ă  l'air, une couche noire d'oxydes est observable. Toutefois, Ă  des tempĂ©ratures ambiantes, exposĂ© Ă  l'air, ce mĂ©tal natif est frĂ©quemment oxydĂ© en cuprite, en pellicule de malachite verte, en chessylite, en lumite. Une des caractĂ©ristiques remarquables de la plupart des oxydes de cuivre ou des composĂ©s d'oxydation du cuivre est leur rĂ´le couvrant. La surface d'altĂ©ration est superficielle[8]. Elle est verdâtre, noirâtre, iridescente dans le cas de la malachite. Le vert de gris est une patine qui contient souvent malachite et azurite encore dĂ©nommĂ©e chessylite, soit des carbonates hydroxylĂ©s basiques de cuivre II.

Vert de gris sur cuivre natif, Oumjrane (Maroc)

Solubilité et dissolution

Le cuivre n'est pas soluble dans l'eau froide ou chaude, mais il est facilement dissout dans l'acide nitrique avec un vif dégagement de vapeurs nitreuses rouge[9]. La présence de sels de cuivre confère immédiatement une couleur verte aux solutions aqueuses. Mais l'addition d'ammoniaque légèrement en excès les font virer au bleu foncé.

Il s'agit d'un procédé d'identification utile pour le distinguer par rapport aux autres minéraux métaux natifs, le test étant associé à l'éraflure pour repérer la couleur rouge cuivrique, au trait ou trace de poussières et à la vérification de la malléabilité effectuée au marteau. L'argent et l'or se repèrent par d'autres couleurs de la matière et du trait. La nickelite n'a pas le même trait.

Azurite bleue et malachite verte séparées et réunies sur cuivre natif, Maroc

Le cuivre est soluble à chaud dans l'acide sulfurique. Il est très peu soluble dans l'acide chlorhydrique concentré ou dans l'ammoniaque concentré. Il s'agit, en un sens restreint, d'un métal noble, par rapport à ces deux acides. .

L'acide chlorhydrique dilué, qui est nettement moins agressif que l'acide nitrique, est recommandé pour nettoyer les échantillons.

Alliages

Le cuivre forme des alliages avec l'or en toute proportion ; il est totalement miscible dans l'or.

L'adjonction d'une faible quantité d'étain durcit considérablement le cuivre ainsi allié. Une plus grande quantité, de l'ordre du tiers, donne naissance à d'autres matériaux comme les bronzes.

Toxicité

Le cuivre sous forme atomique (Cu) est un oligoélément utile, mais il devient toxique lorsqu'il est sous sa forme ionique (Cu2+)[10]. Les sels de cuivre sont vénéneux, à commencer par le vert de gris. La couverte d'une fine couche d'étain, opération dénommée étamage, le protège de l'oxydation et des effets dévastateurs de l'humidité et des restes organiques.

Assez paradoxalement, si on maintient la surface du cuivre très propre et sèche par essuyage méticuleux après les courtes périodes d'usages spécialisées pour le chauffage, les ustensiles en cuivre ne sont pas dangereux[11]. Ils permettent même d'accentuer des réactions moléculaires à l'origine de saveurs et de goûts recherchés par effet de la surface métallique.

Gîtes et gisements

Il se trouve communément dans les cavités et les zones poreuses des roches mafiques effusives qui sont le produit de l'extrusion de laves basiques.

Il est moins commun par exemple dans les grès et les roches argileuses dite shales, qui ont été traversés par des filons hydrothermaux. Il est alors le produit de la réduction par des minéraux ferreux de solutions riches en cuivre. La précipitation chimique explique notamment la fréquence des structures plus ou moins informes.

Minéral de formation secondaire, il apparaît également comme la conséquence d'une réduction chimique dans la zone d'oxydation de gisements de sulfures riches en cuivre liée à des roches hyperbasiques ou à la présence de corps réducteurs.

Toutefois la plupart des masses cristallines occupent des veines, des veinules ou se placent sur des couches.

Les secteurs nativo-cuprifères ont été repérées de temps immémoriaux en observant les alluvions des vallées qui les traversent, ainsi par exemple en Bolivie de petits octaèdres réguliers de cuivre natif peuvent être observés au milieu des sables.

Cuivre natif, Allemagne

Gîtologie et minéraux associés

Il est typique des zones de cémentation des gisements de minerais de cuivre, par exemple dans l'Antiquité à Chypre. Il n'est pas rare dans les anciennes mines inondées par des eaux chargées en sulfate de cuivre, il se forme lentement par exemple en incrustation d'objet de fer ou en minéral de remplacement des bois de mines altérés. Rappelons que l'oxydation des sulfures produit des sulfates, or le sulfate de cuivre est très soluble. S'il imprègne un milieu réducteur ou entre en contact avec un corps réducteur, il produit à terme du cuivre natif par cémentation ou précipitation, sous diverses formes caractéristiques. La solution de sulfate de cuivre peut être recueillie dans un bassin contenant des rognures de fer réducteur, le cuivre cémenté prendra alors la forme de rognons, de mamelons, voire de structures en choux-fleur. L'écoulement prolongé le long d'une boiserie de mine permet au cuivre natif formé de s'incruster dans les anfractuosités du bois, agent réducteur insolite, constituant la poutre de boisage des galeries. De telles associations massives bois-cuivre natif ont été décrites à Chessy en France ou à Herrengrund en Hongrie.

Il est également communément présent dans les zones volcaniques, souvent piégé à l'intérieur de géodes de quartz ou en inclusion dans les basaltes sous forme de placage ou de filaments. Lorsque les basaltes sont en contact avec les roches sédimentaires, il peut être ou se former en inclusions ou en filons de formes similaires dans ces dernières roches, par exemple les conglomérats ou des grès. Dans ces deux cas, les inclusions peuvent être importantes.

Les veines cuprifères qui contiennent du cuivre natif sont communes dans les grès, les calcaires ou encore des ardoises ou des roches ligneuses, milieux qui peuvent jouer un rôle de milieu réducteur. Les principaux minerais de cuivre tels que la chalcopyrite cuivrée ou la bornite bleu violacé peuvent en contenir d'infimes quantités ou parfois quelques rares masses occasionnelles de quelques kilogrammes.

Cuivre natif sur calcite

La péninsule de Keweenawa est géologiquement formée par l'alternance de couches de basalte et de bancs de grès et/ou de conglomérats, et les cavités et anfractuosités ont été cémentées par le cuivre natif, transporté par les solutions hydrothermales de sels de cuivre et d'argent, de calcium et de divers métaux. Le cuivre natif parfois allié à argent en half breed est associé à des minéraux cuprifères, à la calcite, à des zéolites et à l'épidote.

Enfin, le plus souvent à l'état de traces ou de faibles quantités, le cuivre est présent dans les météorites. La mission lunaire russe 24 l'atteste sur notre satellite naturel avec les échantillons collectés le sur la mare Crisium.

Minéraux associés : cuprite, malachite, ténorite, lumite, chalcopyrite, chalcocite, blende ou sphalérite, azurite ou chessylite, , calcite, quartz, chalcantite, argent, chalcocite, covellite, bornite, cuivre gris, oxydes de fer comme la goethite, argiles, zéolithes, épidote, lignite...

Cuivre natif emprisonné dans un gros cristal de calcite

Gisements abondants ou caractéristiques

Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan
Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
  • Mine de Rheinbreitenbach, RhĂ©nanie-Nord-Westphalie
  • Mine Friedrichssegen, près de Bad Ems parmi d'autres mines de RhĂ©nanie-Palatinat (beaux cristaux)
Drapeau de l'Argentine Argentine
Drapeau de l'Arménie Arménie
Drapeau de l'Australie Australie
  • Broken Hill, comtĂ© Yancowinna, Nouvelle-Galles du Sud
  • Mont Isa et Cloncurry district, Queensland
Drapeau de l'Autriche Autriche
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau du Brésil Brésil
Drapeau de la Bolivie Bolivie
Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
Drapeau du Chili Chili
  • Andacolla, Coquimbo
Drapeau de Chypre Chypre
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Drapeau de la Bolivie Bolivie
Drapeau du Canada Canada
Mamainse Point, Algoma District, Ontario, lac Supérieur
Mine Afton, Kamloops, Colombie Britannique
Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine
  • Daye, province de Hubei
  • Chengmenshan, Jiurui, province de Jiangxi
Drapeau du Danemark Danemark
Drapeau de l'Égypte Égypte
Drapeau de l'Équateur Équateur
Drapeau de l'Érythrée Érythrée
Drapeau de l'Espagne Espagne
Veine de cuivre dans le lac Supérieur, péninsule de Keweenaw, Michigan
Drapeau des États-Unis États-Unis
  • Copper Queen, Bisbee, Arizona (beaux cristaux)
  • Ajo, comtĂ© Pima; Morenci, comtĂ© Greenlee; Ray, comtĂ© Pinal, Arizona
  • Mines du district de Franklin, ou carrière de Chimney Rock, Bound Brook, comtĂ© de Somerset, New Jersey
  • Zone du cuivre, comtĂ© de Houghton, Ontonagon, et Keweenaw, PĂ©ninsule de Keweenan, Isle Royale, lac SupĂ©rieur, Michigan (cristaux de cm, cuivre maclĂ©, halfbreed, masse compacte de plusieurs tonnes, concentration la plus importante connue dans la pĂ©ninsule dĂ©jĂ  citĂ©e)
Drapeau du Nouveau-Mexique Nouveau-Mexique
Drapeau des Fidji Fidji
Drapeau de la Finlande Finlande
Drapeau de la France France
Drapeau du Gabon Gabon
Drapeau de la Grèce Grèce
Drapeau du Groenland Groenland
Drapeau du Guatemala Guatemala
Drapeau de la Guinée Guinée
Drapeau du Guyana Guyana
Drapeau de la Hongrie Hongrie
  • Mine Herrengrund
Drapeau de l'Inde Inde
Drapeau de l'Indonésie Indonésie
Drapeau de l'Iran Iran
Drapeau de l'Irlande Irlande
Drapeau d’Israël Israël
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de la JamaĂŻque JamaĂŻque
Drapeau du Japon Japon
Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan
  • zone cuprifère de Itauz, Dzezkazgan
Drapeau du Kirghizistan Kirghizistan
Drapeau du Laos Laos
Drapeau de la Lettonie Lettonie
Drapeau de la Macédoine Macédoine
Drapeau de Madagascar Madagascar
  • blocs de cuivre dans le CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur près de Ambohimarina, au sud de Diego Juarez
Drapeau du Maroc Maroc
Drapeau du Mexique Mexique
Drapeau de la Mongolie Mongolie
Drapeau de la Namibie Namibie
  • Ogonja et zone minière de Tsumeb pour les cristaux de collection
  • Drapeau du Nigeria Nigeria
Drapeau de la Norvège Norvège
Drapeaux de la Nouvelle-Calédonie Nouvelle-Calédonie (statut d'autonomie administrative)
  • Mines Baladi et Pilou, nord de la grande Ă®le
Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande Nouvelle-ZĂ©lande
  • Mine de Maharahara, Ă  Tararua, Ă®le du Nord
Drapeau du Pakistan Pakistan
Drapeau du Panama Panama
Drapeau de la Papouasie-Nouvelle-Guinée Papouasie-Nouvelle-Guinée
Drapeau du Paraguay Paraguay
Drapeau du PĂ©rou PĂ©rou
Drapeau des Philippines Philippines
Drapeau de la Pologne Pologne
Drapeau du Portugal Portugal
Drapeau de la république du Congo République du Congo
Drapeau de la Roumanie Roumanie
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de la Russie Russie
  • Mines d'Ekaterinbourg.... ou mine cuivrique de Turinsk, Bogoslovsk, dans l'Oural (petites masses)
  • Mine Rubtsovoskoe, près de Poteryaevka, massif de l'AltaĂŻ (dendrites)
Drapeau du Sénégal Sénégal
Drapeau de la Serbie Serbie
Drapeau de la Slovaquie Slovaquie
Drapeau de la Slovénie Slovénie
Drapeau de la Suède Suède
Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de TaĂŻwan TaĂŻwan
Drapeau du Tadjikistan Tadjikistan
Drapeau de la Tchéquie Tchéquie
Drapeau de la Turquie Turquie
Drapeau de l'Ouganda Ouganda
Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Drapeau du ZaĂŻre ZaĂŻre
Drapeau de la Zambie Zambie
Drapeau du Zimbabwe Zimbabwe

Le cuivre natif en France

Il n'y a aucun gisement de cuivre natif notable en France. Ce minéral est en général rare car l'immense majorité du cuivre est sous forme oxydée et combinée à d'autres éléments chimiques, mais il se trouve assez souvent en petites quantités de manière accidentelle, dans les anciennes mines ou zones minière de fer, d'étain, de plomb. On le trouve rarement dans les gisements ou filons hydrothermaux cuprifères, par exemple à base de chalcopyrite, de malachite, de sphalérite...

La vallĂ©e du Var dĂ©blayant schistes rouges et grès bigarrĂ©s a livrĂ© des Ă©chantillons de cuivre natif jusqu'Ă  60 kg en masse. Des pĂ©pites ou morceaux de taille rĂ©duite subsistent encore dans la mine dite de La Rona en Saint-Guillaume ou La Cerisaie Ă  La Croix près Puget-ThĂ©niers. En Corse, les filons de sulfures de cuivre dans les schistes Ă©ocènes au contact des gabbros et des serpentines d'Erbajolo ont Ă©galement livrĂ© des masses de cuivre compactes ou grossièrement ramuleuses.

Les anciennes mines des Pyrénées sont toujours susceptibles de receler des petites masses de cuivre massif.

La mine cupro-ferrique des côtes à Alban La Fraysse, nommée en occitan Las Costes, dans le Tarn, recelait du cuivre natif, soit dans les schistes avec des hématites, soit en poche avec la cuprite, la malachite et la lumite, parfois même dans des gangues ou des géodes de quartz. La mine du vallon de la Bessière à Najac en Aveyron offrait quelques masses de cuivre natif parmi ses masses de chalcopyrite, galène, bournonite et blende.

Les gisements de galène de Bouyat en Limousin ont livré quelques beaux échantillons de cristaux cubiques ou des agrégats pseudo-cubiques, à côté de masses irrégulières. Des traces de cuivre natif sont observables dans les profondeurs de la mine de galène de Rosier, à Pontgibaud, dans le Puy-de-Dôme.

Près de Beaujeu, à Monsols ou Ardillats en Beaujolais, dans les anciennes mines de galène, il était possible de trouver des géodes de quartz, où du cuivre en mousse était associé à la panabase. De tous temps, les dendrites ou arborescences de cuivre natif associées aux argiles caractérisaient les mines rouges de Chessy, dans le département du Rhône.

Les anciennes mines de fer de Framont, observées par le docteur Carrière vers 1860, livraient encore de petits échantillons de cuivre natif.

Notons qu'en Nouvelle-Calédonie, les mines cuprifères Balade et Pilou au nord présentent du cuivre natif en masses ramuleuses ou en dendrites, associés à la cuprite aux cristaux rouge rubis et à d'autres minéraux cuprifères englobés dans le quartz des micaschistes grenatifères.

Galerie

Usages

Objet de curiosité et de collection, le cuivre natif trop rare en masse importante susceptible d'être exploité n'est plus depuis des siècles un métal industriel[12]. Il a été pourtant été utilisé dans l'art ancien, pour réaliser des figurines remarquables ou de multiples formes dessinées en relief.

Histoire

Au NĂ©olithique, vers 8 000 ans avant J.-C. les archĂ©ologues affirment une surexploitation des principaux gisements superficiels connus. La fusion de ce mĂ©tal natif est attestĂ©e en Égypte antique 4 000 ans avant J.-C. et Ă  peine 500 ans plus tard, une mĂ©tallurgie sophistiquĂ©e d'alliages, en particulier le bronze Ă  partir d'Ă©tain, un autre mĂ©tal natif ou obtenu facilement Ă  partir de minerais stanneux.

Cuivre et cristaux de verre, art scot, Écosse, VIIe siècle

Il a été utilisé comme métal monétaire, en forme compacte ou en alliages. Les amulettes des peuples nordiques représentant Midgard, les masques mortuaires étrusques, les figurines précolombiennes d'Amérique centrale réalisées en cuivre natif sont des témoignages de ce patrimoine.

Peigne amérindien, ivoire avec plaque de cuivre et coquillage, Musée Peabody à Harvard

Nous n'avons pas évoqué le cuivre métal, fruit de la cristallisation par les métallurgistes ayant réduit un minerai de cuivre. Il était aisé à l'archéologue de trouver des morceaux ou déchets du cuivre des fonderies. Que ce soit à Saint-Bel où le minerai des mines de Chessy était traité, ou en aval du col d'Anozel à proximité des mines vosgiennes du Kemberg, la production antique modeste ou le plus souvent importante depuis le XIVe siècle a perduré pendant des siècles avant de s'évanouir dans la nuit de l'histoire.

Notes et références

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Le rose pâle est la couleur observable en lumière réfléchie sur la plupart des échantillons.
  4. La présence d'impuretés non métalliques peut amoindrir ses propriétés, notamment mécaniques au point de rendre les masses cassantes à l'eau
  5. Il désignait également le bronze de Chypre. L'abréviation d'aes cyprium explique l'emploi de cyprium dans le monde gréco-romain. Notez que l'ancien français cuevre dérive d'une autre variante populaire latine cǔprum. Le latin médiéval savant et la langue technique des métallurgistes médiévaux auraient adopté l'autre variante cǔpreum, plus proche de la racine grecque.
  6. Cristallographie, tome III, page 308, 1783.
  7. Les métallurgistes savent facilement fabriquer des lames très minces de ce métal, du fait de sa ductilité. Mais il s'agit d'un métal obtenu par artifice, et non d'un minéral naturel.
  8. Les ustensiles en cuivre usités pour les préparations laitières, fromagères ou culinaires sont très anciens, notamment chez les peuples d'éleveurs européens qui prenaient soin de ces surfaces, connaissant la grande toxicité des minéraux d'altération formés.
  9. Prudence concernant une manipulation improvisée. Gardons en mémoire l'art de graver ou d'écrire sur plaque de cuivre, et les techniques de gravure à l'eau forte ou acide nitrique, porté à leur perfection par un Albrecht Dürer.
  10. « Cuivre et composés - Fiche toxicologique n° 294 », sur inrs.fr, (consulté le )
  11. Ils sont connus par exemple de nombreux peuples Ă©leveurs.
  12. Le cuivre fabriqué par l'homme à partir de minerais de cuivre reste un grand métal industriel, usité en alliage avec l'aluminium pour le transport du courant ou employé sous forme d'alliages divers (laitons, bronzes, alliage Cu Be à 3 % résistant aux vibrations)

Voir aussi

Bibliographie

  • Ronald L. Bonewitz, Margareth Carruthers, Richard Efthim, Roches et minĂ©raux du monde, Delachaux et NiestlĂ©, 2005, 360 pages (traduction de l'ouvrage anglo-saxon, publiĂ© par Dorling Kindersley Limited, London, 2005), en particulier p. 112. (ISBN 2-603-01337-8)
  • François Farges, Ă€ la dĂ©couverte des minĂ©raux et pierres prĂ©cieuses, collection l'Amateur de Nature dirigĂ©e par Alain Foucault sous l'Ă©gide du MusĂ©um national d'histoire naturelle, Ă©dition Dunod 2013 complĂ©tĂ©e en 2015, 208 pages, (ISBN 978-2-10-072277-8), p. 85
  • Rupert Hochleitner, 300 roches et minĂ©raux, Delachaux et NiestlĂ© SA, Paris, 2010, traduction et adaptation française par Jean-Paul Poirot de l'ouvrage Welcher Stein ist das ? paru aux Ă©ditions Franckh-Kosmos Verlags-GmbH & Co, Ă  Stuttgart en 2010, rĂ©Ă©dition 2014, 255 pages, (ISBN 978-2-603-01698-5) en particulier prĂ©sentation du cuivre natif page 30.
  • Alfred Lacroix, MinĂ©ralogie de la France et de ses anciens territoires d'Outremer, description physique et chimique des minĂ©raux, Ă©tude des conditions gĂ©ologiques et de leurs gisements, 6 volumes, Librairie du MusĂ©um national d'histoire naturelle, Paris, 1977, rĂ©Ă©dition de l'ouvrage initiĂ© Ă  Paris en 1892 en un premier tome. En particulier, pour le cuivre natifdĂ©crits dans le second volume, p. 400 Ă  p. 405
  • A. Montana, R, Crespi, G. Liborio, MinĂ©raux et roches, Ă©ditions Fernand Nathan, Paris, 1981, 608 pages. § 1.
  • Jean-Paul Poirot, Mineralia, MinĂ©raux et pierres prĂ©cieuses du monde, Artemis Ă©dition, Losange 2004, 224 pages. En particulier p. 14.
  • Henri-Jean Schubnel, avec Jean-François Pollin, Jacques Skrok, Larousse des MinĂ©raux, sous la coordination de GĂ©rard Germain, Éditions Larousse, Paris, 1981, 364 p. (ISBN 2-03-518201-8). EntrĂ©e 'cuivre' p. 125.
  • TraitĂ© de minĂ©ralogie, par le citoyen Hauy, membre de l'Institut National des Sciences et Arts, et conservateur des collections mineralogiques de l'École des Mines. PubliĂ© en 5 volumes par le Conseil des mines, Volume 3, cuivre p. 518-529.

Articles connexes

Liens externes

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