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Nabta Playa

Nabta Playa est un site archéologique de Haute-Égypte, situé à l'ouest d'Abou Simbel, qui fut occupé à partir du IXe millénaire av. J.-C. par une population qui pratiquait la céramique, la chasse, la cueillette du sorgho, parmi d'autres céréales et légumineuses sauvages, et un peu d'élevage en fin de période[1] - [2].

Nabta Playa
Image illustrative de l’article Nabta Playa
Cercle de pierres orientées de Nabta Playa, reconstitution dans les jardins du musée de la Nubie à Assouan.
Localisation
Pays Drapeau de l'Égypte Égypte
Gouvernorat Nouvelle-Vallée
CoordonnĂ©es 22° 09′ nord, 30° 44′ est
Géolocalisation sur la carte : Égypte
(Voir situation sur carte : Égypte)
Nabta Playa
Nabta Playa
Histoire
Époque Néolithique

La rĂ©gion compte un grand nombre de sites similaires[3]. Les monuments de pierres accumulĂ©es et assemblĂ©es selon des dispositions caractĂ©ristiques, parfois mĂ©galithiques, sont des centaines dans les massifs sahariens, rĂ©alisĂ©s Ă  une Ă©poque de « Sahara vert Â» (Subpluvial nĂ©olithique)[4].

En 2018, on ne sait toujours pas d'où la population de Nabta Playa provenait, faute d'indices concomitants. L'étude de ce site pose de nombreuses questions archéologiques.

Toponymie

La première partie du nom, « Nabta », vient de celui d'une montagne toute proche (Djebel Nabta). La seconde partie, « playa », signifie plage en espagnol.

Situation

Localisation en bas et au centre de la carte

Nabta Playa est situĂ© dans le sud de l'Égypte (en Haute-Égypte), Ă  100 km Ă  l’ouest d’Abou Simbel[5]. Ce site, qui occupe une dĂ©pression situĂ©e en plein dĂ©sert de Nubie (partie orientale du Sahara) semble avoir Ă©tĂ© occupĂ© du IXe au Ier millĂ©naire av. J.-C. Il se trouve sur l'ancienne piste caravanière qui reliait Abou Simbel Ă  Bir Kiseiba (en), et au-delĂ .

L'ancienne oasis de Bir Kiseiba se trouve dans la même dépression que Nabta Playa[6] et les deux sites sont reconnus comme appartenant à la même culture. Au Ve millénaire, tout l'espace de la Nubie est considéré comme un même territoire culturel qui inclut la vallée du Nil, de la Première à la Quatrième cataracte, avec les zones (actuellement désertiques) environnantes, dont Nabta-Kiseiba[7]. Nabta Playa, tout comme Bir Kiseiba, situé entre 150 et 190 m d'altitude, présente des plages fossilisées de sables fluviaux, qui attestent la présence d'anciens niveaux aquatiques, dont la hauteur variait beaucoup d'une période humide à une période aride.

Le site, bien conservé par les conditions du climat désertique, offre un grand intérêt pour plusieurs disciplines : anthropologie, archéologie, préhistoire, égyptologie, agriculture, etc.

Fluctuations climatiques

Anciennes fluctuations

Le climat passĂ© explique l'implantation de cette population prĂ©historique. Alors qu'aujourd'hui le dĂ©sert occidental Ă©gyptien est tout Ă  fait aride, ce ne fut pas toujours le cas dans le passĂ©. L'Ă©tude palĂ©oclimatique du Sahara montre qu'il y eut plusieurs Ă©pisodes humides (jusqu'Ă  500 mm de pluie annuelle), l'une d'elles se situant au cours de la dernière pĂ©riode interglaciaire et glaciaire, entre 130 000 et 70 000 ans avant le prĂ©sent (AP). Ă€ ce moment, on devait rencontrer dans cette rĂ©gion une savane qui abritait une faune nombreuse, telle que des bovidĂ©s et de grandes girafes, ou encore certaines variĂ©tĂ©s d'antilopes et de gazelles. La phase finale du PlĂ©istocène (18 000 - 11 700 ans AP) fut en revanche très aride[8].

Holocène

Avec l'Holocène, les pluies d'Afrique tropicale commencèrent Ă  remonter vers le Nord. C'est alors le « Grand humide Â» du Sahara (9700 - 6500 AEC)[9]. Une estimation de 150-100 mm de pluie annuelle a Ă©tĂ© avancĂ©e pour cette pĂ©riode[10]. On vit alors rĂ©apparaĂ®tre une steppe semi-aride, composĂ©e d'herbe sahĂ©lienne, d'arbres et de buissons. L'eau s'accumulait dans certaines dĂ©pressions, formant des lacs temporaires, principalement au pied des zones montagneuses.

Présentation du site

Nabta Playa a probablement commencĂ© Ă  ĂŞtre utilisĂ© comme un centre cĂ©rĂ©moniel rĂ©gional vers 6100 - 5600 AEC, lorsque des groupes rĂ©sidant dans d'autres bassins voisins s'y sont rĂ©unis Ă  des fins cĂ©rĂ©monielles et autres, pendant la saison humide d'Ă©tĂ©, lorsque la « playa Â» Ă©tait Ă  son apogĂ©e. Ce rassemblement a eu lieu sur une dune, le long de la rive nord-ouest de la « playa Â» oĂą se trouvent des centaines de foyers et plus de deux mètres de dĂ©bris culturels accumulĂ©s[10].

Les archéologues Fred Wendorf et Romuald Schild ont déterminé que des populations humaines furent présentes pendant plus de 5000 ans, d'environ 7500 à 2500 AEC. Toutefois, la majorité de l'occupation s'est faite entre 4500 et 2500.

Ce site possède un important champ mégalithique, daté de 4500 - 4000 AEC, qui a beaucoup fait pour sa célébrité, car il serait à orientation astronomique. D'autres monuments mégalithiques circulaires à orientation astronomique peuvent lui être comparés : le cercle de Goseck (en terre), en Allemagne, datant de 4800, et le célèbre cromlech de Stonehenge, Wiltshire, en Grand-Bretagne, datant de 2800 AEC.

Chronologie

Pré-Néolithique

Une population vint progressivement s'établir à Nabta Playa entre 9000 et 7000 AEC. Les premiers établissements étaient composés de petits camps saisonniers qui pratiquaient la céramique. La poterie est très rare sur ce site mais elle est remarquable. Elle est décorée sur tout l'extérieur avec des motifs d'impression complexes appliqués avec un peigne dans un mouvement de bascule[10]. On remarque des similitudes entre les poteries nubiennes de Nabta Playa et celles de Khartoum (poterie rouge à bord noir, à décor ondulé).

Un optimum climatique, constituant en même temps l'épisode le plus humide de l'Holocène, a été atteint au cours des phases du El Nabta (vers 7050 – 6700 AEC) et d'Al Jerar (vers 6500 – 6100 AEC)[11]. Dès le VIIe millénaire av. J.-C. des silos souterrains contenaient du sorgho sauvage. Les chercheurs américains de l'équipe de Fred Wendorf ont pu mettre en évidence un stockage intensif de sorgho sauvage (sorghum bicolor), ce qui pourrait être la trace d'une forme de proto-agriculture, ou plus simplement, un mode de subsistance fondé, en partie, sur la collecte intensive de ces plantes sauvages, comme cela est attesté au Natoufien du Levant. La chasse et la cueillette demeurent prédominantes jusque vers 5400 AEC[12].

Au début du VIe millénaire, un changement climatique dans le Sahara oriental, lié au déplacement progressif du front de mousson vers le Sud, diminua fortement les pluies. Toutes les activités de subsistance furent touchées : chasse, pêche, collectes et pâturages. Les animaux trouvaient eau et pâtures tant que les lacs alimentés par les passages pluvieux ou par des nappes artésiennes jaillissantes (lorsque leur niveau piézométrique dépasse le niveau du sol) n'étaient pas épuisés. Ensuite le groupe repartait vers un autre site favorable[13].

Les habitants de Nabta Playa établirent des camps qui n'étaient utilisés que pendant une partie de l'année. Aux environs de 6000[14], un changement intervint lorsque ces populations se mirent à creuser des puits, ce qui leur permit d'y séjourner toute l'année, et notamment pendant l'hiver, la saison sèche[15]. Leurs établissements purent également s'agrandir, certains des plus grands comptant jusqu'à dix-huit ou vingt huttes massives, rondes ou ovales, produites par empilement de grandes pierres. Leur disposition, à peu près en ligne, délimitait un espace de circulation[16].

NĂ©olithique

Après une nouvelle période très sèche (de 4700 à 4500 AEC[17]), le retour de la pluie amena d'autres populations. Les tumulus avec restes de bovins, dont certains désarticulés, y compris une jeune vache, qui ont été trouvés à Nabta Playa, illustrent l'importance sociologique et probablement aussi religieuse des bovins vers 5400, au début de la période néolithique[18]. Ces sépultures d'animaux sont les premiers exemples d'une tradition qui devait se poursuivre pendant plusieurs centaines d'années, jusque dans la période dynastique primitive (Flores 2003). L'élevage de bovins, cependant, jouait encore un rôle mineur dans la stratégie de subsistance. Les animaux sauvages sont restés la principale source de protéines. Le matériel de chasse, en particulier les pointes de flèches, était toujours la principale composante des industries lithiques (Riemer 2007).

Des indices très forts semblent indiquer que ces nouvelles populations avaient un système social qui impliquait un niveau d'organisation supérieur, qu'on ne rencontre pas jusqu'alors en Égypte.

Il a fallu attendre une modification drastique du climat, à partir de 3900 AEC, pour que ces populations ne trouvent plus assez de ressources dans la chasse et la collecte, sur les anciennes marges du Sahara en cours d'aridification, et se trouvent contraintes de se concentrer sur les ressources de la vallée du Nil, avec une agriculture intensive et bientôt une hiérarchie sociale naissante[19].

Le cercle de pierres orientées

le cercle mégalithique à Nabta, au moment de son relevé en 1992. Tout l'espace alentour est jonché de ces pierres mêlées au sable.

Ce monument supposĂ© cĂ©rĂ©moniel est impressionnant, mĂŞme s'il n'est pas très grand (environ 4 mètres de diamètre - voir photo et plan). Il consiste en une sĂ©rie de blocs de pierres de grès arrangĂ©s en cercle, certaines atteignant deux mètres de hauteur[16]. Sur le cercle, on peut distinguer quatre couples de pierres plus grandes formant comme des « portes ». Ă€ l'intĂ©rieur du cercle, on rencontre deux rangĂ©es de pierres, dont la fonction astronomique, s'il y en avait une, n'est pas Ă©vidente. Quant aux « portes Â», deux d'entre-elles, en vis Ă  vis, sont sur une ligne Nord-Sud. Les deux autres paires forment une ligne Ă  70° Ă  l'Est-Nord-Est, qui s'aligne avec la position calculĂ©e du lever du soleil au solstice d'Ă©tĂ© il y a 6000 ans, Ă©poque oĂą cela semble avoir Ă©tĂ© construit : des charbons de bois provenant de l'un des nombreux foyers autour du "calendrier" datent d'environ 4800 ans AEC (6800 AP +/- 60 ans, CAMS - 17287)[20]. Le solstice d'Ă©tĂ© correspond aussi au dĂ©but de la saison des pluies dans le dĂ©sert. Mais l'âge exact de ce cercle n'est pas connu avec certitude.

Un centre cérémoniel

En plus de divers lieux d'habitations retrouvés à Nabta Playa, on a découvert un nombre important de dispositifs monumentaux. Vu le grand nombre de mégalithes présents dans ce lieu, on pense qu'il a pu être un centre cérémoniel régional. Trois ensembles, en dehors du cercle de pierres déjà analysé ci-dessus, peuvent être distingués :

  • un premier, constituĂ© de huit tumulus recouverts de pierres, contenant des restes de bĹ“ufs, chèvres, gazelles et d'humains ; l'un d'eux contenait mĂŞme un veau entier, enterrĂ© dans une chambre souterraine. Ces restes dateraient du NĂ©olithique, vers 5400 AEC[21].
  • un deuxième ensemble, comprenant quatre « structures complexes Â» constituĂ©es de trente stèles ou menhirs, sur 500 m de long et 200 m de large, sur un vestige de plage Ă  environ un kilomètre au sud du grand ensemble de tumulus. Il s'agit de groupes de grands blocs de grès allongĂ©s, grossièrement taillĂ©s ou non, dressĂ©s pour encadrer, chaque fois, une zone ovale d'environ cinq mètres de long et quatre mètres de large, lĂ©gèrement orientĂ©e au Nord-nord-ouest. Au centre de cet ovale, il y a une, parfois deux, très grandes dalles posĂ©es horizontalement. Deux de ces structures ont Ă©tĂ© fouillĂ©es, une troisième a Ă©tĂ© sondĂ©e et des trous de forage ont Ă©tĂ© creusĂ©s dans deux autres. Ces structures sont fondamentalement similaires. Elles ont Ă©tĂ© construites sur des dalles en forme de champignon, dont le sommet Ă©tait profondĂ©ment enfoui (de deux Ă  trois mètres et demi sous la surface) dans de lourdes argiles et limons de la plage. Ces dalles sont des quartzites Ă  lentilles provenant du substrat rocheux sous-jacent, et qui ont Ă©tĂ© façonnĂ©es par l'Ă©rosion des sĂ©diments environnants plus mous avant le dĂ©pĂ´t des sĂ©diments de la « plage Â» (playa) sus-jacents. La façon dont la population de Nabta a rĂ©ussi Ă  trouver ces dalles profondĂ©ment enfouies sous la surface n'est pas claire, mais cela peut ĂŞtre dĂ» au hasard, lors de du creusement d'un puits[10].
La fouille de la plus grande de ces structures complexes a rĂ©vĂ©lĂ© qu'avant l'Ă©rection des pierres verticales, une grande fosse d'environ six mètres de diamètre et quatre mètres de profondeur avait Ă©tĂ© creusĂ©e. Après diverses opĂ©rations, la dalle a Ă©tĂ© recouverte d'argile provenant de la « plage Â», jusqu'Ă  50 cm au dessus de la dalle. Ensuite un Ă©norme rocher (environ 2,5 tonnes), soigneusement façonnĂ©, a Ă©tĂ© amenĂ© et maintenu en position par plusieurs petites dalles. La base de la pierre façonnĂ©e Ă©tait Ă  2,5 mètres sous la surface finale. Les sculpteurs ont utilisĂ© la structure naturelle de la roche pour obtenir une large surface incurvĂ©e qu'ils ont lissĂ©e[10].
Ces ensembles constituent quatre grands champs de stèles, et remonteraient au Néolithique final (3500 à 2500 AEC). La construction de ces structures très importantes (plusieurs tonnes) a certainement nécessité des efforts très importants, ce qui ne s'expliquerait, probablement, que s'il avait existé une autorité, religieuse et politique, disposant de ressources humaines en grand nombre[10].
  • le troisième ensemble est formĂ© de mĂ©galithes alignĂ©s ; il a Ă©tĂ© identifiĂ© dès les premières annĂ©es de recherche (1974-77) par le groupe dirigĂ© par Fred Wendorf, connu alors sous la dĂ©signation d'« ExpĂ©dition CombinĂ©e PrĂ©historique » (CPE)[22]. Il y est dĂ©crit trois alignements de mĂ©galithes dressĂ©s, qui s'Ă©tirent dans la partie nord de Nabta Playa. La plupart de ces pierres ont Ă©tĂ© taillĂ©es en formes plus ou moins rectangulaires ou ovales, et orientĂ©es face au nord. Un de ces alignements est composĂ© de 9 blocs monumentaux en grès quartzitique, en moyenne de 3 x 2 x 0,5 m[10], et allant jusqu'Ă  4 x 3 m[11], placĂ©es verticalement Ă  environ 100 m de distance. Le palĂ©oastronome J. M. Malville a calculĂ© que cette ligne de mĂ©galithes, de 600 mètres de long, divisĂ©e en fait en trois sous-lignes, Ă©tait dirigĂ©e vers le point du ciel oĂą se levait entre 4700 et 4000 l'Ă©toile la plus brillante de la Grande Ourse, Arcturus.
Plusieurs autres alignements de mégalithes ont été repérés au sud de l'alignement principal. L'un est un double alignement de pierres, de 250 mètres de long, pointant (au moment du solstice) vers les étoiles les plus brillantes de la ceinture d'Orion. Celui le plus au Sud pointe quant à lui vers l'endroit du lever héliaque de Sirius (α Canis Majoris).

Comme la population de Nabta Playa devait retourner vers la vallée du Nil au moment de la saison sèche, et vu le caractère hautement socialisé de ce groupe, on peut se demander s'il n'aurait pas pu être à l'origine de la période prédynastique et des premières dynasties pharaoniques, ou du moins y contribuer. Cette question reste ouverte.

Le site archéologique en danger et son sauvetage

Fred Wendorf rapporte lors de la découverte du site en 1973 : « Le site a été découvert par un groupe de scientifiques que je dirigeais alors que j'étais professeur d'anthropologie à la Southern Methodist University du Texas. L'équipe avait fait un arrêt après un trajet éprouvant en passant la frontière libyenne en direction du Nil. Chacun s'occupait de ses petites affaires, lorsque nous vîmes des tessons de poterie et divers autres artefacts. »

Pendant plusieurs années, Fred Wendorf et son collègue Romuald Schild retournèrent à Nabta Playa, notamment pour prendre les premières photographies des lieux.

Au début des années 2000, plusieurs archéologues, passant le long du site, remarquèrent que ces lieux n'étaient en rien protégés, ni par une clôture ni au moins par des panneaux. Après les événements de 1997 à Deir el-Bahari en Égypte, les touristes recommencèrent à circuler dans le désert du sud, surtout depuis l'ouverture de la nouvelle route vers Uweinat ; certains groupes se sont arrêtés à cet endroit, mettant en danger ces fragiles monuments. L'« Expédition Combinée Préhistorique » fut contactée pour donner son avis quant à la protection du site, et après avoir appris que l'on pourrait en « démonter » certaines parties, Robert Bauval, auteur de plusieurs livres sur l'histoire alternative de l'Égypte entama une campagne auprès de l'UNESCO et des autorités égyptiennes.

Romuald Schild, directeur de l'expédition de 1999 à 2007, et le Conseil suprême des antiquités égyptiennes décidèrent alors qu'une action immédiate et drastique était nécessaire, en particulier pour le cercle de pierres. Tout le monument fut démonté et emporté au musée de la Nubie à Assouan.

Romuald Schild décrit l'opération de sauvetage : « La réinterprétation de nos découvertes par MM. T. Brophy (astrophysicien) et R. Bauval en 2002 amena à Nabta Playa des groupes de touristes venus illégalement sur le site pour exercer leur religion du « Nouvel Âge ». Ces groupes de touristes commencèrent la destruction systématique et massive des monuments, notamment en reconstruisant le calendrier sur des bases non scientifiques. Il était impossible au Conseil suprême des Antiquités de maintenir sur place une garde permanente dans cette partie totalement désertique de l'Égypte. Le calendrier et une série de mégalithes furent enlevés le 18 février 2008 en ma présence, de même qu'en la présence de membres de l'expédition et d'un Comité spécial des Antiquités dirigé par M. Atia Radwan, sous-secrétaire d'État de la Haute Égypte. Le démontage a été entièrement filmé et photographié. Les antiquités furent chargées sur un camion et transportées sous escorte policière au musée de la Nubie. Le Dr. Osama Abdel Meguid, directeur du musée d'Assouan, a décidé de réédifier les pierres dans le jardin du musée, où on peut retrouver aujourd'hui la structure du calendrier et certains mégalithes. »

Le monument sur le site fut remplacé par une réplique, qui marque la position originale du cercle de pierres.

Toutes les pierres furent inventoriées au moment de leur arrivée au musée ; une nouvelle analyse a montré qu'il n'y avait pas trois mais bien cinq paires de pierres dans le centre du cercle. C'est cette disposition que l'on voit aujourd'hui dans la reconstruction faite au musée.

Notes et références

  1. Fauvelle 2018, p. 473.
  2. Hendrickx and Huyge, 2014, p. 240.
  3. Wendorf et Schild, 1998-2000.
  4. Fauvelle 2018, p. 444-447.
  5. (en) Brophy, TG; Rosen PA, « Satellite Imagery Measures of the Astronomically Aligned Megaliths at Nabta Playa », sur Mediterranean Archaeology and Archaeometry 5 (1): 15–24, (consulté le ).
  6. L'escarpement de Bir Kiseiba se trouve Ă  90 km Ă  l'ouest de Nabta Playa. Ted A. Maxwell et al, 2017 : « 2. Prior studies of the Bir Kiseiba region Â» et « 3.3. Kiseiba Surface Â» : (en) Ted A. Maxwell et al., « Quaternary history of the Kiseiba Oasis region, southern Egypt », Journal of African Earth Sciences, vol. 136,‎ , p. 188-200 (lire en ligne)
  7. (en) Maria Carmela Gatto, « The Relative Chronology of Nubia », Archéo-Nil, no 21,‎ , p. 84-100 (lire en ligne), page 84
  8. Fauvelle 2018, p. 439.
  9. Fauvelle 2018, p. 442.
  10. Wendorf et Schild, 1998-2000
  11. Hendrickx and Huyge, 2014, p. 242.
  12. Hendrickx and Huyge, 2014, p. 240-241
  13. D. Agut et J. C. Moreno-GarcĂ­a, 2016, p. 72
  14. Wendorf et Schild, 1998-2000 situe ce moment vers 7000. Et vers 6800 AEC des céramiques réalisées sur place.
  15. Plan en relation avec cette phase, semble-t-il : « Nabta Playa, plan d’habitation du site E 76-6 (d’après Wendorf & Schild 2001) Â» : Honneger, 2011, p. 79.
  16. D. Agut et J. C. Moreno-GarcĂ­a, 2016, p. 71.
  17. Wendorf et Schild, 1998-2000 situe ce moment vers 5500.
  18. Wendorf et al.1997; Applegate, Gautier et Duncan 2001 Wendorf and Schild, 2001
  19. Sophie Desplancques, 2020, p. 32-33
  20. Wendorf et Schild, 1998-2000
  21. Hendrickx and Huyge, 2014, p. 242. Une autre datation a été posée initialement par un contributeur, mais sans référence : (-4500 à -3500 ans)
  22. Wendorf and Schild, 2001 et Nelson and associates, 2002

Bibliographie

Classement par date de publication

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