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Der Tasa

Der Tasa ou Deir Tasa est un site archéologique, daté vers 4500 AEC, siège de l'une des cultures les plus anciennes de l'Égypte pré-dynastique en Haute-Égypte antique[1], mais dans le sud de la Moyenne-Égypte moderne, à 20 km, environ, au sud-est d'Assiout. L'émergence de la culture tassienne aurait, de peu, précédé la culture de Badari (5500-4000 ou 4300-3800), mais elles se chevauchent largement. La culture tassienne est très proche de la culture badarienne sur la rive est du Nil. Toutes deux précèdent les cultures de Nagada (3800-3150), plus au Sud, sur l'autre rive.

Der Tasa
Site d'Égypte antique
Localisation
Coordonnées 27° 03′ 09″ nord, 31° 23′ 37″ est
Géolocalisation sur la carte : Égypte
(Voir situation sur carte : Égypte)
Der Tasa

Situation

Der Tasa se situe sur la rive est du Nil entre Assiout et Akhmîm. Sur le plan archéologique ce site appartient à un ensemble de sites antiques qui s'étend sur une région (d'environ 50 km) qui va des villages de Deir Tasa à Badari en passant par Hammamiya. Deir Tasa est ainsi un peu au nord de Badari, dans l'antique Haute-Égypte.

Histoire de la recherche

Des sépultures y ont été découvertes par Guy Brunton entre 1922 et 1925[2] La découverte a révélé aussi un type de poterie rouge et brun, peint en noir à l'extérieur comme à l'intérieur[3]. Ces poteries ont permis à Flinders Petrie de développer son système nommé Sequence dating (en) par lequel la date relative, sinon la date absolue, d'un site pré-dynastique donné, peut être vérifiée en examinant les poignées de la poterie[4].

Archéologie de la période prédynastique égyptienne à Der Tasa

La culture tassienne est probablement la culture prédynastique, sans aucune trace de métal, la plus ancienne connue en Haute Égypte (vers 4500 AEC). Le Tassien a été découvert sur la rive est du Nil à al-Badārī et à Deir Tasa[5]. Mais il semble évident que la culture tassienne chevauche aussi largement la culture badarienne, sur une durée encore inconnue (en 2014)[1].

Elle doit son nom aux sépultures trouvées sur le site de Deir Tasa. Elle a produit les premières céramiques à revêtement noir, un type de poterie rouge et brune, qui a été peint en noir sur les deux surfaces, externe et interne[3]. Ces poteries (bols à bords courts ou allongés) - découvertes dans des sépultures, circulaires ou ovales et très rarement plus ou moins rectangulaires - contenaient des offrandes de nourriture, apparemment pour le défunt. Leur petite base arrondie et leur forme évasée lourde sur le dessus ne permettent guère de placer ces objets en position verticale, et il n'y a aucune preuve de supports dans l'assemblage céramique - ce qui leur donne une forme en « tulipe ». Mais leur usage reste énigmatique. Probablement réservés à la boisson, leur contenance invite à penser que le contenu était partagé, voir dédié à un rituel[1]. Sami Gabra (1930) décrit les couleurs des céramiques qu'il a trouvées : « Les couleurs sont : brun, ou brun poli avec les bords largement noircis, rouge, rouge avec bords noircis, enfin noir; la surface des vases est lisse ou ondulée[6] ». Comme il y a peu de différence entre la poterie tassienne et la poterie badarienne (culture de Badari)[3] - [7], il se pourrait que ces découvertes d'avant 1930 aient été badariennes. Pour cet auteur, le noircissement des bords pouvait être comparé à celui des poteries nubiennes[8].

Les fouilles des sépultures tassiennes ont livré un certain nombre de squelettes. Les fossiles sont généralement plus grands et plus robustes que les spécimens égyptiens prédynastiques ultérieurs. À cet égard, les squelettes tassiens sont ceux qui sont les plus semblables à ceux de la culture de Mérimdé. En outre, bien que les crânes de Der Tasa soient dolichocéphales (à longue tête) comme la plupart des autres crânes prédynastiques, ils ont une voûte grande et large comme les crânes de Mérimdé. Les crânes des sites badariens, amratiens et natoufiens ayant plutôt tendance à être plus petits et étroits [9].

Des découvertes importantes ont été réalisées, tant dans la partie désertique de l'Est que dans celle de l'Ouest, qui permettent de mieux appréhender la localisation et le mode de subsistance de ces populations[1]. Leur présence dans ces deux espaces suppose un mode de vie nomade, pastoral. La découverte la plus importante de ces dernières années est celle du cimetière de Gebel Ramlah (en), qui peut être associé, au plan archéologique, au Néolithique du désert de l'Ouest et au tassien de la vallée du Nil. Ce qui prouve l'existence d'une population nomade ayant une structure sociale complexe et des contacts d'une grande variété, dont la vallée du Nil et les collines, côté mer Rouge[1].

Notes et références

  1. Hendrickx and Huyge, 2014.
  2. Ève Gran-Aymerich, Les chercheurs de passé, Éditions du CNRS, 2007, p. 648
  3. Gardiner 1964, p. 388-389.
  4. Nicolas Grimal, Histoire de l’Égypte ancienne, Librairie Arthéme Fayard, 1988, p. 35
  5. (en) Der Tasa sur l’Encyclopædia Britannica.
  6. Sami Gabra, 1930, p. 152
  7. Grimal, 1988
  8. Sami Gabra, 1930, p. 153
  9. Forde-Johnston, 1959

Bibliographie

  • Encyclopædia Britannica
  • (en) Kathryn A. Bard, Encyclopedia of the Archaeology of Ancient Egypt, , p. 162
  • (en) Forde-Johnston, James L., Neolithic cultures of North Africa: aspects of one phase in the development of the African stone age cultures, Liverpool University Press (University of California), (1re éd. 1954 (texte remanié de thèse de doctorat)), 163 p., 26 cm., p. 58
  • Sami Gabra, « Fouilles du Service des Antiquités à Deir Tassa », Annales du service des antiquités de l'Égypte, no 30, , p. 147-158 (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Gardiner, Alan, Egypt of the Pharaohs, Oxford University Press, (réimpr. 1976) (1re éd. 1961), XX-461 p., 21 cm, p. 388-389
  • (en) Grimal, Nicolas, A History of Ancient Egypt [« Histoire de l'Égypte ancienne »], Librairie Arthéme Fayard, (réimpr. Ldp références n° 416, 1994 (ISBN 2253065471)) (1re éd. 1988) (ISBN 0-631-19396-0), p. 35
  • (en) Stan Hendrickx et Dirk Huyge, « Neolithic and Predynastic Egypt », dans Colin Renfrew et Paul Bahn (dir.), The Cambridge World Prehistory (3 Volumes), vol. 1, Cambridge, Cambridge University Press, , XIV-2049 pages, 29 cm (ISBN 9781139017831 (édité erroné) et 978-1-10-702377-2), p. 246 isbn erroné : ebook

Articles connexes

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