Saint-Martin (Antilles françaises)
Saint-Martin est un territoire français situĂ© dans les CaraĂŻbes, dans la partie nord de lâĂźle de Saint-Martin, dans les Antilles, portant le statut de collectivitĂ© d'outre-mer française depuis le [1]. Avant cette date, elle faisait partie intĂ©grante du dĂ©partement d'outre-mer de la Guadeloupe.
Saint-Martin | |
Drapeau | |
Logo de la collectivité de Saint-Martin. | |
Administration | |
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Pays | France |
Statut | Collectivité d'outre-mer |
Chef-lieu | Marigot |
Assemblée délibérante | Conseil territorial de Saint-Martin |
Président Mandat |
Louis Mussington (RSM) 2022-2027 |
Préfet délégué | Vincent Berton |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Saint-Martinois |
Population | 32 358 hab. (2020 ) |
Densité | 608 hab./km2 |
Langues locales |
Français (officielle), anglais, créole haïtien, néerlandais, espagnol, papiamento, créole guadeloupéen |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 18° 04âČ 31âł nord, 63° 03âČ 36âł ouest |
Superficie | 53,2 km2 |
Divers | |
Monnaie | Euro |
Fuseau horaire | UTC-4 |
Domaine internet | .mf |
Indicatif téléphonique | 590 |
Code ISO 3166-1 | MAF, MF |
Localisation | |
Liens | |
Site web | com-saint-martin.fr |
Son code officiel gĂ©ographique (code Insee) est le 978 depuis le . NĂ©anmoins, le code 97801 est utilisĂ© par les applications nĂ©cessitant une codification Ă cinq chiffres[2]. Son code postal est cependant le 97150 (il nâa pas changĂ© depuis la sĂ©paration de la Guadeloupe).
Ses habitants sont appelĂ©s les Saint-Martinois et la langue officielle est le français. NĂ©anmoins, du fait de l'histoire de lâĂźle, lâanglais est largement maitrisĂ©. De la composante cosmopolite de l'Ăźle, de la forte influence nord-amĂ©ricaine et de la nĂ©cessitĂ© de simplifier les Ă©changes entre les deux parties de l'Ăźle[3], l'anglais est largement parlĂ© et compris dans la partie française.
La partie sud de lâĂźle, Ă©galement appelĂ©e Saint-Martin (en nĂ©erlandais : Sint Maarten), forme depuis le un des quatre Ătats du royaume des Pays-Bas ; la fĂ©dĂ©ration des Antilles nĂ©erlandaises, dont elle Ă©tait l'une des cinq rĂ©gions, a Ă©tĂ© dissoute Ă cette mĂȘme date.
L'euro est la monnaie officielle en partie française de l'ßle. Le florin des Antilles néerlandaises est la monnaie officielle en partie néerlandaise.
Le , l'ßle est complÚtement ravagée par l'ouragan Irma.
Histoire
GĂ©ographie
La partie française de Saint-Martin couvre 53 km2 sur les 93 km2 de l'ßle. Elle inclut de nombreux mornes (petites montagnes) dont les points culminants sont : Pic Paradis (424 m), mont Careta (401 m), Flagstaff (390 m), mont France (387 m), mont des Accords (322 m), Marigot hill (307 m), mont O'Reilly.
Ces mornes séparent les vallées de Colombier (la plus profonde), Caréta, Grand-Fond, Moho, Petit-Fond, Jones-Gut, Lotterie, etc. et les plaines de Bellevue, La Savanne, Concordia, Quartier d'Orléans (la plus étendue).
Il n'y a pas de riviÚre permanente sur l'ßle, seulement des ravines généralement sÚches. Mais on peut trouver de l'eau douce ou légÚrement saumùtre :
- dans les nappes phréatiques via des puits et des forages ;
- cinq sources à trÚs faible débit (telle la source Moho) ;
- des « slopes »[4] (mares) disséminés dans les vallées et sur les pentes ;
- un petit lac d'eau douce régulé par un barrage-poids a été créé en 1975 au lieu-dit « Hope », au pied de la ravine Caréta.
La presqu'Ăźle des Terres-Basses, composĂ©e d'un plateau et des trois Mornes Rouges, est rattachĂ©e par le cordon littoral sableux de Sandy Ground oĂč se trouve le pont levant qui permet (cĂŽtĂ© français) le passage des bateaux entre la mer et le grand Ă©tang.
Le massif de Red Rock, avec les collines Pigeon-pea hill, First stick hill, Bell hill et les fonds de baies de l'Anse Marcel et Cul-de-Sac, est rattaché entre Grand-Case et Chevrise par le talweg de Norman.
En plus de l'ßle Tintamarre et l'ßlet Pinel, citons les ßlets : Cayes vertes, Petite Clef, Crowl Rock, rocher de l'anse Marcel, rochers de la pointe Lucas⊠et les deux petites presqu'ßles : la pointe du Bluff, le morne Nettlé.
Les plages principales du littoral sont :
- du cÎté de la mer des Caraïbes : Baie longue, Baie aux prunes, Baie Rouge, Baie Nettlé, Anse des pÚres, Happy bay, Grand-Case, Anse Marcel ;
- du cÎté de l'océan Atlantique : Baie Orientale, Baie de l'embouchure. Marigot est la principale agglomération, les autres sont Grand-Case, Rambaud, Saint-Louis, Pic Paradis, Quartier d'Orléans. Le reste de l'habitat, trÚs dispersé, s'étend un peu partout sur les zones basses proches du littoral, mais commence aussi à coloniser les pentes.
Les anciennes salines sont les étangs Guichard, Grand-Case, Chevrise, Cul-de-Sac. Elles ont été créées en détruisant les palétuviers qui les bordaient. Aujourd'hui, il ne reste quasiment plus d'autres mangroves que celle de Coconut grove renaissant lentement des dégùts de l'ouragan Luis (1995).
La rĂ©serve naturelle de Saint-Martin (2 796 hectares marins et 164 hectares terrestres), inclut cette mangrove, les Ă©tangs Oyster Pond et salines d'orient, la cĂŽte de Pointe des froussards Ă Cul-de-Sac, les Ăźles Tintamarre et Pinel et des Ăźlets (Caye verte, Petite clefâŠ).
Les marinas sont situées à Marigot, Anse Marcel, Oyster Pond. Le port commercial est installé à Galisbay-Bienvenue. Les baies de Grand Case, de Cul-de-Sac et Marigot sont les ancrages naturels et traditionnels des bateaux.
L'aéroport de Grand-Case Espérance a été construit sur des remblais dans l'étang de Grand-Case. Il a la particularité d'avoir deux codes IATA : CCE et SFG.
La pointe du Canonnier est le point le plus à l'ouest du territoire de l'Union européenne[5].
Climat
L'ßle bénéficie d'un climat tropical avec une température moyenne annuelle de 27 °C. La saison sÚche s'étend de décembre à avril avec une température plus fraßche due aux alizés qui soufflent durant cette période. La période la plus chaude est de juin à novembre.
Risques naturels
Contexte géographique
L'Ăźle est situĂ©e dans une zone de convergence intertropicale, oĂč les masses d'air humides en provenance de l'Atlantique se rencontrent avec celles venant du continent africain. Cette zone est donc propice Ă la formation de cyclones tropicaux et lâalĂ©a cyclonique, est lâalĂ©a majeur Ă Saint-Martin.
La gĂ©ographie de Saint-Martin joue un rĂŽle clĂ© dans sa vulnĂ©rabilitĂ© face aux cyclones. Son exposition au risque cyclonique est Ă©levĂ©e du fait de sa localisation au nord de lâarc antillais. Les systĂšmes qui passent sur Saint-Martin, ou Ă sa proximitĂ© immĂ©diate, sont globalement plus violent que ceux des autres Ăźles françaises des Antilles. « Les Petites Antilles du nord sont exposĂ©es Ă des cyclones globalement plus intenses (catĂ©gories 3 Ă 5 sur lâĂ©chelle Saffir-Simpson avec des vents > 178 km/h) que celles qui se trouvent plus au sud »[6]. NĂ©anmoins, la taille trĂšs rĂ©duite de lâĂźle fait quâelle est moins touchĂ©e que la Guadeloupe et Ă peu prĂšs autant que la Martinique[7]. En revanche, sa petite taille la rend Ă©galement plus sensible aux impacts directs de ces cyclones ayant des vents plus forts et des prĂ©cipitations plus abondantes.
Cependant, la vulnĂ©rabilitĂ© de Saint-Martin aux cyclones ne peut se rĂ©sumer Ă sa gĂ©ographie seule. Câest un problĂšme complexe qui est influencĂ© par dâautres facteurs tels que son urbanisation, sa dĂ©mographie ou encore la politique[8] - [9].
Une urbanisation intense
Au fil des ans, la croissance dĂ©mographique et l'urbanisation rapide et incontrĂŽlĂ©e ont conduit Ă une construction accrue et Ă une densification de la population sur l'Ăźle sur les cĂŽtes basses de lâĂźle[8].
«âLes cĂŽtes basses de Saint-Martin sont dominĂ©es par le systĂšme cordon/lagune, trĂšs exposĂ© aux cyclones de par ses caractĂ©ristiques morphologiques et hydrologiques [âŠ]. En raison de leur Ă©troitesse (25 Ă 400 mĂštres de largeur) et de leur faible altitude (1 Ă 3 mĂštres), les cordons sableux de cette Ăźle sont facilement submergĂ©s par les vagues de tempĂȘte dont la hauteur dĂ©passe couramment 4 Ă 5 mĂštres sur les cĂŽtes.â»[6]
MalgrĂ© la Loi Littoral de 1986 qui interdit les constructions Ă moins de 100 mĂštres du rivage, les constructions (souvent sans permis de construire) situĂ©es en zone exposĂ©e aux risques dâinondation et submersion sont de plus en plus nombreuses notamment Ă Sandy Ground, la Baie NettlĂ©, Grand-Case ou Quartier dâOrlĂ©ans[9] - [10]. Les routes et les bĂątiments ont remplacĂ© les zones naturelles de drainage, ce qui a augmentĂ© les risques d'inondation.
Cette urbanisation a entraßné la destruction de zones tampons naturelles telles que les mangroves, ce qui a réduit la capacité de l'ßle à absorber les impacts des cyclones (inondations, submersions marines et houles cycloniques).
Une population vulnérable
Saint-Martin souffre Ă©galement des effets de sa dĂ©mographie, car il y a une forte urbanisation dans les zones exposĂ©es aux risques. Cette urbanisation est principalement due au dĂ©veloppement du tourisme, qui entraĂźne la construction de complexes hĂŽteliers en bord de mer et la croissance des entreprises. En consĂ©quence de cet essor touristique, une main-d'Ćuvre bon marchĂ©, souvent composĂ©e d'immigrants qui sont arrivĂ©s illĂ©galement Ă Saint-Martin, a Ă©tĂ© attirĂ©e, ce qui a conduit Ă l'apparition de bidonvilles et de logements prĂ©caires.
Historique des principaux phénomÚnes ayant impacté l'ile directement depuis 1950
Nom | Date de passage | Catégorie | Vents | Pression |
---|---|---|---|---|
Irma | 06/09/2017 | Cat.5 | 287 km/h | 914 hPa |
Gonzalo | 13/10/2014 | Cat.1 | 139 km/h | 984 hPa |
Maria | 11/09/2011 | TempĂȘte tropicale | 83 km/h | 1005 hPa |
Debby | 22/08/2000 | Cat.1 | 120 km/h | 993 hPa |
Lenny | 19/11/1999 | Cat.2 | 157 km/h | 975 hPa |
Jose | 21/10/1999 | Cat.1 | 120 km/h | 992 hPa |
Bertha | 08/07/1996 | Cat.1 | 130 km/h | 983 hPa |
Luis | 06/09/1995 | Cat.4 | 213 km/h | 942 hPa |
FrĂ©dĂ©ric | 03/09/1979 | TempĂȘte tropicale | 93 km/h | 1000 hPa |
Claudette | 19/07/1979 | TempĂȘte tropicale | 65 km/h | 1010 hPa |
Betsy | 29/08/1965 | TempĂȘte tropicale | 65 km/h | N/A |
Donna | 05/09/1960 | Cat.3 | 204 km/h | 952 hPa |
Alice | 02/01/1955 | Cat.1 | 120 km/h | 991 hPa |
Dog | 01/09/1950 | Cat.3 | 194 km/h | N/A |
Volcanisme
De maniÚre générale, l'arc des Petites Antilles est le résultat du volcanisme de subduction de la plaque Amérique sous la plaque Caraïbe. La vitesse de convergence est estimée à 2 cm/an ce qui est faible par rapport aux autres zones de subduction.
Entre la Grenade et la Martinique, les Ăźles des Petites Antilles sont issues Ă la fois dâune activitĂ© volcanique ancienne et rĂ©cente. Ă partir de la Martinique, les produits de lâactivitĂ© volcanique constituent deux arcs distincts dans la moitiĂ© nord. Du fait de leur position gĂ©ographique, lâarc nord-est est appelĂ© arc externe, et lâarc nord-ouest est lâarc interne.
Lâarc volcanique ancien ou externe a Ă©tĂ© actif de lâEocĂšne Ă lâOligocĂšne (entre 56 et 23,03 Ma) avec lâĂ©mergence de lâĂźle de Saint Martin mais aussi des Ăźles de la Grenade, les Grenadines, Sainte Lucie, Martinique, Marie-Galante, Grande Terre de Guadeloupe, Antigua, Saint BarthĂ©lemy, Anguilla. Les Ăźles constituant cet arc nâont pas Ă©tĂ© le siĂšge dâune activitĂ© volcanique depuis la fin de lâOligocĂšne[11].
Puis, vers 8 Ma, lâactivitĂ© volcanique reprend tout le long de lâarc interne, plus Ă lâouest que l'arc interne. Le long de ce nouvel arc se sont formĂ© les Ăźles de Grenade, Grenadines, Saint Vincent, Sainte Lucie, Martinique, La Dominique, Les Saintes, Basse Terre de Guadeloupe, Montserrat, Redonda, Nevis, Saint Kitts, Saint Eustache et Saba. Il fonctionne depuis le dĂ©but du PliocĂšne et est encore actif de nos jours.
Les Ă©tudes des dĂ©pĂŽts volcaniques qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es sur ces Ăźles ont permis de mettre en Ă©vidence trois catĂ©gories de risques volcaniques en fonction de la frĂ©quence et de lâintensitĂ© des Ă©ruptions :
- celles qui ont lieu tous les dix ans et qui nâaffectent que les flancs du volcan concernĂ©,
- les Ă©ruptions qui ont une frĂ©quence de cent Ă mille ans concernant une grande partie de lâĂźle,
- celles qui sont espacĂ©es de plusieurs milliers dâannĂ©es dont les consĂ©quences peuvent affecter tout lâarc.
Aucun phénomÚne volcanique actif ne concerne l'ßle de Saint-Martin actuellement. Grùce à sa position septentrionale par rapport aux volcans actifs de l'arc récent, le territoire est peu exposé. Seules des retombées limitées de cendres volcaniques sont signalées comme possibles.
Population et société
DĂ©mographie
Jusqu'en 1980, la partie française de l'Ăźle Ă©tait peu peuplĂ©e et Ă©tait caractĂ©risĂ©e par une forte Ă©migration vers la Guadeloupe, La RĂ©publique Dominicaine et les Antilles NĂ©erlandaises[12]. La population de la partie française a connu une trĂšs forte croissance Ă la faveur du dĂ©veloppement du tourisme consĂ©cutif Ă la loi de dĂ©fiscalisation DOM-TOM de 1985. Les besoins de main-dâĆuvre des secteurs du tourisme et du bĂątiment ont dĂ©clenchĂ© une forte immigration de travail et de peuplement. La population est devenue trĂšs cosmopolite, avec une prĂ©pondĂ©rance d'immigrants en provenance essentiellement de HaĂŻti dont lâinstabilitĂ© politique a encouragĂ© les dĂ©parts, mais aussi de la RĂ©publique Dominicaine et de la Dominique.
Sur une pĂ©riode de 8 ans, la population a Ă©tĂ© multipliĂ©e par prĂšs de 3,5 passant de 8 000 habitants en 1982 Ă 28 000 habitants en 1990. Cette croissance Ă©tant due pour les deux tiers Ă lâimmigration. AprĂšs cette phase d'explosion dĂ©mographique, la population a stagnĂ© entre 1990 et 1999. Il y a eu de nombreux dĂ©parts, mais le solde des entrĂ©es-sorties nĂ©gatif a Ă©tĂ© compensĂ© par le solde naturel positif. Selon un recensement de 1999, il y avait prĂšs de 29 000 rĂ©sidents.
Entre 1999 et 2006, il y a eu une nouvelle augmentation de 17% de la population. Le solde naturel positif associé au solde des entrées-sorties positifs a permis cette augmentation.
Au recensement de 2012, la partie française compte 35 742 habitants. Ensuite, la population est restée trÚs stable jusqu'en 2016.
En 2017, la population légale s'élÚve à 35 107 habitants (population municipale au ). On estime de 7000 à 8000 le nombre de personnes qui ont quitté Saint-Martin et Saint-Barthélemy dans les jours qui ont suivi IRMA[13] - [14]. Depuis de nombreuses personnes sont revenues. Mais les chiffres de recensement publiés en 2023 sur la population en 2020, 32 358 habitants, précisent l'ampleur du déclin de la population provoqué par l'ouragan.
Langues
La langue officielle de la partie française de Saint-Martin est le français. Dans la partie française comme dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, la majorité des insulaires parle une variété d'anglais caraïbéen comme langue maternelle devant les créoles haïtien ou guadeloupéen, l'espagnol et le néerlandais. Il s'agit en somme d'un anglais caractérisé par de nombreux écarts par rapport à l'anglais standard, et ce, sur les plans de la phonétique, de la phonologie, de la morphologie et du vocabulaire ou de la grammaire[17] - [18].
Ce n'est pas l'anglo-amĂ©ricain, ni le Black English, mais un anglais saint-martinois (en anglais : West Indian English). Ă Saint-Martin mĂȘme, cet anglais est parfois qualifiĂ© de patois ou d'English Patois, d'anglais-pays ou encore de broken English (« anglais cassĂ© »).
En rĂ©alitĂ©, il s'agit d'une variĂ©tĂ© de ce que les linguistes appellent le « crĂ©ole des Ăźles Vierges », ou « anglais crĂ©ole des Ăźles Vierges ». C'est un crĂ©ole Ă base d'anglais composĂ© de plusieurs variĂ©tĂ©s parlĂ©es dans les Ăźles Vierges et dans les Ăźles voisines de Saba et Saint-Eustache, oĂč il est connu sous les noms d'anglais de Saba et d'anglais eustachois, respectivement[19]. Ces variĂ©tĂ©s sont toutes aisĂ©ment comprĂ©hensibles entre elles.
Le terme « crĂ©ole des Ăźles Vierges » est une terminologie formelle utilisĂ©e par les chercheurs et les universitaires, et est rarement utilisĂ© dans le langage courant. De maniĂšre informelle, le crĂ©ole est connu sous le terme de dialecte, car il peut ĂȘtre perçu comme une variĂ©tĂ© dialectale de l'anglais, plutĂŽt que comme une langue crĂ©ole anglaise. En effet, il existe toujours une intercomprĂ©hension entre une langue et un dialecte, ce qui permet aux utilisateurs de deux de pouvoir se comprendre.
Cependant, des recherches sociohistoriques et linguistiques universitaires suggÚrent qu'il s'agit en fait d'une langue créole anglaise[20], une langue mixte qui s'est créée par le contact entre plusieurs langues. Bien qu'une grande partie du vocabulaire soit puisé de l'anglais, il reste encore beaucoup de mots issus des langues amérindiennes, de langues d'Afrique de l'Ouest, du créole néerlandais (Negerhollands), de l'espagnol ou du français. Ainsi une grande partie du vocabulaire est incompréhensible pour un unilingue anglophone[21].
Religion
Le territoire français de Saint-Martin fait partie du diocĂšse de Basse-Terre rattachĂ© Ă l'Ăglise catholique de France. Le diocĂšse regroupe les territoires de Guadeloupe, Saint-BarthĂ©lemy et Saint-Martin.
Une soixantaine de prĂȘtres sont en activitĂ© dans le diocĂšse[22] - [23] - [24] et desservent plusieurs Ă©glises, dont l'Ă©glise Saint-Martin-de-Tours de Marigot.
Le siÚge épiscopal est à Basse-Terre, ville de Guadeloupe, dans la cathédrale Notre-Dame-de-Guadeloupe.
Administration
Statut et représentation
Avec l'Ăźle de Saint-BarthĂ©lemy, Saint-Martin formait le 3e arrondissement de la Guadeloupe (les Ăles du Nord), lequel ne possĂ©dait pas de chef-lieu. Lors du rĂ©fĂ©rendum du , avec un taux de participation de 44,1 %, plus des 3/4 des suffrages exprimĂ©s (76,17 %) se sont prononcĂ©s en faveur de l'Ă©volution statutaire de la commune en collectivitĂ© d'outre-mer (COM). La loi organique crĂ©ant la nouvelle collectivitĂ© a Ă©tĂ© adoptĂ©e par le Parlement le [25] et est entrĂ©e en vigueur le .
Saint-Martin (Antilles françaises) a le statut de rĂ©gion ultrapĂ©riphĂ©rique et fait donc partie de l'Union europĂ©enne. En revanche, sa voisine nĂ©erlandaise Saint-Martin (qui sâest dĂ©tachĂ©e de la fĂ©dĂ©ration des Antilles nĂ©erlandaises pour devenir un Ătat autonome au sein du Royaume des Pays-Bas depuis le ) a optĂ© pour le statut europĂ©en de pays et territoires d'outre-mer (PTOM) et ne fait donc pas partie de l'Union.
Administrativement, elle ne comprenait avant la réforme statutaire de 2007 qu'une seule commune, divisée en deux cantons électoraux. Depuis la réforme, la commune et les deux cantons sont supprimés.
Le reprĂ©sentant de l'Ătat français est le prĂ©fet de la Guadeloupe ; il est assistĂ© par un prĂ©fet dĂ©lĂ©guĂ©, qui rĂ©side Ă Saint-Martin ; une antenne de la prĂ©fecture est situĂ©e Ă Saint-BarthĂ©lemy. L'hĂŽtel de la collectivitĂ©, la prĂ©fecture (reprĂ©sentation de l'Ătat) ainsi que la plupart des administrations et services sont localisĂ©s dans le chef-lieu Marigot.
SĂ©nateur de Saint-Martin : Le premier fut Louis-Constant Fleming de 2008 Ă 2013, suivi par Guillaume Arnell de 2014 Ă 2020 puis Annick Petrus depuis 2020.
Député de Saint-Martin : à la suite du redécoupage électoral de 2010, les ßles Saint-Martin et Saint-Barthélemy, jusqu'alors intégrées à la 4e circonscription de la Guadeloupe, sont représentées collectivement à l'Assemblée nationale par un seul député élu dans la circonscription de Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Actuellement, il s'agit de Frantz Gumbs (ancien président de la Collectivité de Saint-Martin de 2007 à 2012), élu député lors des élections législatives de 2022[26] - [27].
Conseil territorial
La nouvelle collectivitĂ© d'outre-mer est composĂ©e d'un conseil territorial de 23 membres Ă©lus au suffrage universel pour cinq ans, d'un conseil exĂ©cutif de sept membres issus du conseil territorial menĂ© par le prĂ©sident de la collectivitĂ© et d'un conseil Ă©conomique social et culturel de 23 membres issus de la sociĂ©tĂ© civile. Il existe aussi six conseils de quartier. La COM exerce les compĂ©tences communales, dĂ©partementales, rĂ©gionales et certaines compĂ©tences de l'Ătat qui lui sont transfĂ©rĂ©es.
Le conseil territorial est renouvelé lors des élections territoriales de mars 2022 et Louis Mussington est élu président le suivant.
Fiscalité
La loi organique no 2007-223 du [28] a confiĂ© Ă chacune des deux collectivitĂ©s une compĂ©tence fiscale : « Ainsi, les articles LO 6214-3 et LO 6314-3 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales disposent pour Saint-BarthĂ©lemy et Saint-Martin que chacune de ces deux collectivitĂ©s fixe les rĂšgles applicables en matiĂšre dâimpĂŽts, droits et taxes. Dans ce cadre, Saint-BarthĂ©lemy et Saint-Martin ont mis en place des rĂ©gimes fiscaux distincts de la mĂ©tropole. Le bĂ©nĂ©ficiaire des impositions du territoire nâest plus lâĂtat mais la collectivitĂ© dâoutre-mer elle-mĂȘme »[29].
Symboles
Services publics
Ăducation
Santé
Saint-Martin possÚde un centre hospitalier Louis-Constant Fleming, situé à Concordia Spring à Marigot. Il est équipé également d'un service d'urgence. L'on compte également 12 pharmacies et multiples médecins généralistes ou spécialisés.
Ăconomie
Saint-Martin ne dispose pas dâautres revenus que le tourisme de masse et de luxe. Selon l'Insee, lâagriculture et l'industrie ne pĂšsent ensemble que 5 %.
Tourisme
La partie française possÚde beaucoup de plages, certaines face à l'est avec les eaux agitées de l'Atlantique, les autres baignées par les eaux plus calmes de la mer des Caraïbes. Plusieurs ont des restaurants et des activités nautiques. Le naturisme est officiellement autorisé sur l'extrémité droite de la plage de la Baie-Orientale, et toléré sur beaucoup d'autres.
L'Ăźle en port franc compte de nombreuses boutiques en Duty Free dont certaines de grand luxe (habillement, bijoux, camĂ©ras, cigares, alcools, meublesâŠ). Il y a beaucoup de restaurants de gastronomie française, cuisine caribĂ©enne ou cuisine internationale. Grand-Case, village de la cĂŽte nord-ouest composĂ© de pittoresques maisons en bois cernĂ©es d'hibiscus, offre des restaurants en bordure de plage qui lui valent d'ĂȘtre souvent dĂ©signĂ©e dans les guides touristiques comme la « capitale gourmande de la CaraĂŻbe ».
Le pont de Durat, qui se situe à la sortie de Marigot, a été construit en 1789.
La plantation de Saint-Jean permet de contempler à quoi ressemblait une plantation au XVIIIe siÚcle, tandis que le site archéologique de Hope-Estate donne la possibilité de fouler les restes d'un ancien village Arawak.
Il existe une salle de cinéma municipale au centre culturel de Sandy-Ground, mais contrairement à la partie néerlandaise, la partie française n'a aucun casino.
Il est possible de passer la frontiÚre entre la partie française et la partie néerlandaise de l'ßle de Saint-Martin au niveau de l'obélisque de la frontiÚre.
Culture
Le foyer socio-éducatif du lycée des ßles du nord est un organe culturel trÚs développé sur l'ßle, malgré de nombreuses difficultés. Il propose des événements culturels chaque année (danse, musique, théùtre) sous l'égide d'Evelyne Fleming.
Carnaval
En février, un carnaval est organisé à Marigot.
Pendant trois mois, de janvier à avril, sont organisés à Grand Case les mardis de Grand Case[30] : marché nocturne avec orchestres de la Caraïbe.
Musique
On peut trouver sur l'ßle toutes sortes de musiques allant du hip-hop à la salsa. Le steel drum est assez implanté dans la culture ; trois groupes cohabitent sur l'ßle mais le plus connu est celui de « L'association Gunslingers de Grand-Case » fondé par Victor Benjamin.
MĂ©dias
- Presse Ă©crite
- Le Unity Ya Magazine (Saint Martin Presse Prévention) : association qui lutte contre la délinquance avec comme outils les mots et les images
- Le PĂ©lican : journal quotidien dâinformation
- St. Martin's Week : journal dâinformation gratuit tri-hebdomadaire
- The Daily Herald : journal quotidien dâinformation en anglais
- Faxinfo : Infolettre (deux pages quotidiennes dâinformation, quatre pages le vendredi).
- SXMINFO : Journal en ligne depuis - En français et certains articles en anglais - Présent sur facebook, Twitter et lettre d'information quotidienne
- Soualiga Post : journal d'actualité de Saint-Martin et Sint-Maarten, et qui propose une lettre d'information en version française ou anglaise
- Le 97150 : Votre journal bi-hebdo de l'info Ă St Martin - Your twice weekly herald in St Martin.sur format papier, communique l'information locale mais aussi globale.
- Internet
- sxminfo.fr : site d'information de Saint-Martin
- Radios
- Guadeloupe 1re : radio généraliste publique de proximité
- Radio Transat : radio musicale pop-rock diffusée en FM sur 105,9 MHz
- Radio Calypso : radio diffusée en FM sur 102,1 MHz
- Youth Radio : radio diffusée en FM sur 92,5 MHz
- RDI FM : radio diffusée en FM sur 89,9 MHz.
- Radio SOS : radio diffusée en FM sur 95,9 MHz
- Télévision
- Guadeloupe 1re : chaßne de télévision généraliste publique de proximité
- IO TV : chaßne de télévision privée de proximité
- CaribâinTV : chaĂźne de tĂ©lĂ©vision privĂ©e gĂ©nĂ©raliste et trilingue commune Ă Saint-Martin et Saint-BarthĂ©lemy
- France 2, France 3, France 4, France 5
- France Ă
- France 24
- Arte
Monuments et sites
- Le monument frontalier de commémoration (1964) des accords de Concordia (1648) (à Bellevue).
- Le Fort Louis (Ă Marigot) : construit en 1750 sur une hauteur, il offre des vues imprenables sur la baie de Marigot.
- L'Ă©glise Saint-Martin-de-Tours, construite en 1941.
- Le musée Sur la trace des Arawaks, à Marigot dans l'ancienne prison (construite en 1789), retrace cinq mille ans d'histoire insulaire, de l'époque des populations précéramiques jusqu'aux années 1930 (actuellement fermée au public).
- Les ruines des anciennes habitations-sucreries : Spring (Concordia), La Colombe (Concordia), Saint Jean (Bellevue), Anse des PĂšres (Friar's Bay), etc.
- L'habitation-sucrerie de la Plantation Mont Vernon bĂątie en 1786, ce site comprenant une ancienne rĂ©sidence sucriĂšre a Ă©tĂ© dĂ©truit par lâ ouragan Irma le 6 septembre 2017.
- Le musée du rhum (route de Quartier-d'Orléans) (actuellement fermée au public).
- Le musée du café et des traditions (à Chevrise).
- Le pont de Durat (1789), Ă Hameau du Pont.
- Le four à pain de la préfecture.
- Le tribunal (1932) rue de la Liberté. Architecte : Ali GeorgesTur.
- La machine Ă broyer le sel Ă Grand-Case.
DĂšs le XVIIe siĂšcle, les Ă©tangs de Saint-Martin furent exploitĂ©s pour la rĂ©colte du sel. La saline de Grand-Case Ă©tait la plus grande de la partie française et sa production Ă©tait exportĂ©e en France, dans la CaraĂŻbe, au Canada et aux Ătats-Unis. C'Ă©tait au milieu du XIXe siĂšcle que l'exploitation industrielle commença. Le sel Ă©tait broyĂ© Ă l'aide d'un moulin fonctionnant avec une chaudiĂšre Ă vapeur, aujourd'hui disparue. CĂŽtĂ© français, la derniĂšre rĂ©colte du sel eut lieu en 1961.
- La roche gravée précolombienne de Moho à Quartier-d'Orléans.
- La ferme des papillons (route du Galion).
- Le double point de vue au sommet du Pic Paradis.
- La caverne marine effondrée : Devil's hole ou « Trou du Diable » (accÚs par chemin à Baie Rouge).
- Sur la cĂŽte nord, prĂšs de la Pointe des Froussards, des cactus dits « coussins de belle-mĂšre » ou tĂȘte-Ă -l'anglais, sont le fleuron d'une rĂ©serve naturelle terrestre et maritime qui compte 3 000 hectares.
Jumelage
- Bry-sur-Marne depuis 2016.
Notes et références
- Pour les évolutions institutionnelles ayant touché l'outre-mer voir J.P. Thiellay, Droit des outre-mers, coll. connaissance du droit, Dalloz, 2007
- Saint-Martin sur le site insee.fr consulté le 5 février 2012.
- Jacques Leclerc, « L'aménagement linguistique dans le monde : Saint-Martin », sur axl.cefan.ulaval.ca, Université Laval (consulté le ).
- Ce mot de « slopes » ne provient pas de l'anglais, oĂč « slope » signifie « pente », mais de certains dialectes des Pays-Bas.
(nl) âsloopâ, âslop, âslĂŽpââ, âsjloopâ : Ă©tymologiquement, « ce qui se dĂ©pose » (naturellement : sĂ©diments, eauâŠ, ou volontairement : dĂ©chets), « ce qui tombe » (cf. dictionnaires Ă©tymologiques des nĂ©erlandais mĂ©diĂ©val et nĂ©erlandais). - Commission europĂ©enne, LES RĂGIONS ULTRAPĂRIPHĂRIQUES, Saint-Martin [PDF].
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- Loi organique no 2007-223 du portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives Ă l'outre-mer.
- Rapport de 2011 du député Didier Quentin, p. 9.
- Les mardis de Grand Case 2011 - ilesaintmartin.org
Annexes
Bibliographie
L'article détaillé indiqué ci-dessus, récapitule par thÚmes l'ensemble de la bibliographie concernant la partie française. Les thÚmes couvrent l'histoire, la société, l'économie, la nature (faune, flore, géologie, écosystÚme marin), les guides et divers sujets spécifiques à Saint-Martin.
- Didier Quentin, Rapport no 3248 sur la proposition de loi organique (no 3164), adoptĂ©e par le SĂ©nat, tendant Ă lâapprobation dâaccords entre lâĂtat et les collectivitĂ©s territoriales de Saint-Martin, de Saint-BarthĂ©lemy et de PolynĂ©sie française, Paris, AssemblĂ©e nationale, , 64 p. (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă la musique :
- Ressource relative aux organisations :
- CollectivitĂ© dâoutre-mer de Saint-Martin
- Préfecture de Saint-Martin et Saint-Barthélémy