Steel drum
Un steel drum[1] ou steeldrum, c'est-à-dire « tambour d'acier » en anglais, plus couramment appelé pan (« casserole ») ou steel pan[1], est un instrument de percussion idiophone mélodique.
Steel drum | |
Pan de Tobago. | |
Famille | percussions |
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Il est originaire de Trinité-et-Tobago (Caraïbes) et principalement utilisé dans des orchestres steelbands[2], typiquement composés de plusieurs de ces instruments différents[3], du grave à l’aigu. Les pans constituent donc une famille d'instruments.
Histoire
Un pan est fait à partir de fûts en métal de 216 litres utilisés par l'industrie pétrolière pour stocker et transporter du pétrole. Ils sont sectionnés et la face inférieure de ces bidons est emboutie puis martelée pour y réaliser un ensemble de facettes se comportant chacune comme une cloche. Les différentes facettes sont accordées sur une gamme tempérée.
Il existe de nombreux types de pans, regroupés en sections qui vont des graves aux aigus en passant par les médiums (traditionnel, pan around the neck un seul bidon par musicien, ou conventionnel, chaque section chromatique donc plusieurs bidons par musiciens). Dans les orchestres conventionnels, les pans aigus, appelés « frontline », comportent une trentaine de notes sur un ou deux bidons, les médiums comportent vingt à trente notes sur deux à quatre bidons, les basses comportent une vingtaine de notes sur quatre à douze bidons. Les pans médiums et basses sont appelés « background ».
Les pans sont construits en utilisant de la tôle d'une épaisseur comprise entre 0,8 et 1,5 mm. Traditionnellement, des steel pans ont été construits avec des tonneaux à huile, des boites de biscuits ou des poubelles usagées.
De nos jours, certains fabricants n'utilisent pas toujours des bidons, mais du métal sous forme de tôle plate qu'ils façonnent en cuvette.
Dans une première étape, le fond du bidon est enfoncé en cuvette. Ce processus est habituellement fait avec plusieurs marteaux, manuellement ou sous la pression de l'air. Le modèle de note est alors marqué sur la surface, et les notes de différentes tailles sont façonnées dans la surface. Après le gâchage, les notes doivent être ramollies et accordées (accord initial). Le ramollissement fait partie de ce premier processus d'accord.
Plus la taille de la note est grande, plus la tonalité est grave. La « jupe » (la pièce cylindrique du bidon) voit varier sa taille selon la tessiture : plus les notes sont graves, plus on a besoin d'une grande « jupe » pour faire résonner les fréquences graves. Ainsi le tenor pan, parfois appelé « soprano », très aigu avec des petites notes, est constitué d'un seul fût avec une petite jupe (entre 20 et 30 cm), alors que le joueur de basse est entouré de quatre, six, neuf, voire douze bidons entiers (avec chacun trois notes).
Les pans peuvent être chromés ou peints (ou passées au bichromate de potassium).
Plus on joue, plus les pans se désaccordent, les steelbands se chargent de faire accorder régulièrement leurs instruments (en général une fois ou deux par an). Un tuner (accordeur) doit pouvoir parvenir à faire sonner de manière homogène toutes les notes d'un même instrument. Tout le travail d'accordage est effectué en utilisant des marteaux de différentes tailles.
Jeu
Le musicien joue du pan en frappant ces facettes avec des petites mailloches ou « sticks ». Il peut −plus rarement− être joué à 4 baguettes.
Plusieurs pans sont généralement utilisés simultanément dans un orchestre appelé « steelband » (composé en outre d'une importante section rythmique : un batteur et d'autres percussionnistes), et l'accord des instruments permet d'obtenir une mélodie et un arrangement de type symphonique. En effet, tout comme le vibraphone ou le xylophone, le pan peut être utilisé pour jouer toutes les parties d'une œuvre musicale ou d'un morceau de musique. Il peut aussi être utilisé comme soliste, ou dans des groupes de jazz.
Un musicien de pan est appelé un « paniste », et le lieu de répétition du steelband s'appelle un « panyard ». Un fabricant s'appelle un « pan maker » et un accordeur s'appelle un « pan tuner ».
Formations
Notes et références
- « steel drum », dictionnaire Larousse (consulté le ).
- « steel band », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
- (en) « Steel drum / musical instrument », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- William R. Aho, 1987, Steel Band Music in Trinidad and Tobago: The Creation of a People's Music in Latin American Music Review 8 (1): 26-56.
- Shannon K. Dudley, Music from behind the Bridge; Steelband Aesthetics and Politics in Trinidad and Tobago, Oxford University Press, 2007, 328 pages.
- Aurélie Helmlinger, Pan Jumbie. Mémoire sociale et musicale dans les steelbands. Société d'ethnologie, 2012, 224 p.
- Aurélie Helmlinger, « La virtuosité comme arme de guerre psychologique », Ateliers d'anthropologie [En ligne], 2011, 35
- Aurélie Helmlinger, Mémoriser à plusieurs. Expérience sur l’effet du groupe dans les steelbands (Trinidad et Tobago). Memorizing together. Group effect experiments in steelbands (Trinidad and Tobago). Annales Fyssen, 2010, 24 : 216-235.
- Aurélie Helmlinger, Les steelbands de Trinidad et Tobago : Ethnomusicologie cognitive d’une mémoire d’orchestre, in Intellectica, 2008, 48 (1) : 81-101.
- Aurélie Helmlinger, Geste individuel, mémoire collective: Le jeu du pan dans les steelbands de Trinidad et Tobago in Cahiers de musiques traditionnelles 14, 2001 : 181-202.
- Ulf Kronman, Steel Pan Tuning - a Handbook for Steel Pan Making and Tuning. Musikmuseets skrifter, 1992, ISSN 0282-8952.
- Stephen Stuempfle, The steelband movement. The forging of a national art in Trinidad and Tobago University of Pennsylvania Press, 1995, 287 p.
- Daniel Verba, Avec Jean-Jacques Mrejen, Pan in A minor, Iskra Film, CNRS, MAE, 1987, 52 min. Ce film a obtenu le Fipa d'argent en 1988, dans le cadre des œuvres musicales.
- Daniel Verba, Trinidad, carnaval, steelband, calypso, Alternatives, Paris, 1995 (ISBN 2 84146 125 4).
- Daniel Verba, « As steelbands de Trinidad ou como o social apreende a musica », Interseçoes, revista de estudos interdisciplinares, Universade do Estado do Rio de Janeiro, Brasil, ano2, juil/dez, 2000.