Saint-Florent (Haute-Corse)
Saint-Florent (en corse : San Fiurenzu, en italien : San Fiorenzo) est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse.
Saint-Florent | |
Vue du quartier du port de Saint-Florent. | |
HĂ©raldique |
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Administration | |
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Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Calvi |
Intercommunalité | Communauté de communes Nebbiu - Conca d'Oro |
Maire Mandat |
Claudy Olmeta 2020-2026 |
Code postal | 20217 |
Code commune | 2B298 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Saint-Florentins |
Population municipale |
1 688 hab. (2020 ) |
Densité | 94 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 42° 40âČ 55âł nord, 9° 18âČ 07âł est |
Altitude | Min. 0 m Max. 356 m |
Superficie | 17,98 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Ălections | |
DĂ©partementales | Biguglia-Nebbio |
Localisation | |
GĂ©ographie
Situation
Saint-Florent se situe dans le Nebbio, microrégion à la base occidentale du Cap Corse. Capitale de l'ancienne province de Nebbio, l'ancienne cité génoise est bùtie au fond du golfe de Saint-Florent.
- Communes limitrophes
GĂ©ologie et relief
Saint-Florent est une commune du littoral occidental de l'ßle, sur la façade maritime du Nebbio, située en « Corse schisteuse » au nord-est de l'ßle, dans l'En-Deçà -des-Monts.
Son territoire est composé de deux parties, situées de part et d'autre de la ville.
- La partie occidentale est la bande littorale du secteur oriental du désert des Agriates, une zone collinaire composée de roches anciennes granitiques et dominée par le monte Revinco (356 m), allant d'une zone humide comportant l'étang du Loto et l'étang de Panecalellu, jusqu'à la plage de la Roya. Elle comporte aussi la zone humide de l'embouchure du Fiume Santu.
- Au sud-ouest, ce territoire est chevauché par le terrain militaire de Casta Nord. S'y trouve un dolmen classé.
- La partie orientale représente le secteur littoral de la Conca d'Oro, une fertile cuvette naturelle dite encore « plaine d'Oletta », issue de dépÎts marins formés au Mésozoïque. C'est une zone géologique sédimentaire du secondaire, avec des collines calcaires aux sommets arrondis et au travers desquelles la Strutta a creusé son lit, créant des falaises blanches érodées avant de se jeter à la mer au lieu-dit Olzu. Le mont Sant'Angelo « à cheval » sur Saint-Florent et Poggio-d'Oletta, en est le culmen avec 354 m d'altitude.
- Du cÎté mer, plage de l'Ospedale, se trouve emprisonné le poudingue de Saint-Florent. Il correspond à une plage fossile de galets roses datant de la fin du Tertiaire ou du début du Quaternaire.
« Au NéogÚne, la mer arrivait sur le littoral oriental de la Corse à Bonifacio, à Aléria, dans la plaine maritime de Biguglia, aujourd'hui recouverte d'alluvions. Elle contournait la presqu'ßle du Cap et par un golfe elle pénétrait de Saint-Florent à San Gavino-di-Tenda, golfe dans lequel on ne trouve aujourd'hui les sédiments néogÚnes, par suite d'effondrement, que sur le bord oriental. »
â D. Hollande in GĂ©ologie de la Corse, p. 239.
NĂ©ogĂšne du golfe de Saint-Florent
Les sédiments formaient alors une bande continue sur le littoral du bord oriental de ce golfe, qui commençaient au Nord de la marine de Farinole et allaient jusqu'au mont de Sylva mara. Toutefois cette bande était coupée par plusieurs petites cluses qui laissaient passer les ruisseaux de Seraggio, de Ficajolo, de Poggio et de l'Aliso ; elles isolaient une série de petites collines dont la plus haute est le monte Sant' Angelo (354 mÚtres). à l'est, leur versant est à pic ; l'on y trouve de grandes falaises creusées de nombreux abris sous roche que l'homme néolithique a fréquentés. à l'ouest, ces collines néogÚnes sont disposées suivant un plan incliné qui va jusqu'à la mer, sauf pour le mont Sant' Angelo qui forme avec le rocher de Saint-Florent un pli synclinal.
Le NéogÚne du bassin de Saint-Florent est composé de la superposition de plusieurs dépÎts. Il débute par une agglomération de cailloux de terrains divers empùtant des hußtres (Ostrea Gingensis Schloth., Ostrea Boblayei Desh).
« Sur ces premiers sédiments néogÚnes, il y a de la mollasse de couleur grisùtre ou jaunùtre, le plus souvent en masse compacte, mais quelquefois en bancs assez réguliÚrement inclinés de l'est à l'ouest. Cette mollasse est pauvre en fossiles. Au-dessus on trouve une épaisseur assez forte de mollasse jaunùtre qu'on exploite comme pierre de taille ou pour la décoration des tombeaux. Reposant sur cette mollasse jaune en est une autre, blanche, à l'état de marno-calcaire et dont quelques bancs sont riches en échinides Cet horizon fossilifÚre est recouvert par une mollasse jaunùtre disposée en masse compacte, et sur elle on trouve de nouveau de la mollasse blanche, mais avec la particularité de contenir quelques galets provenant soit des schistes lustrés, soit de la région cristalline. Au-dessus de ces derniers bancs commence la série des mollasses calcaires généralement blanches et dures, alternant avec des bancs de poudingue à galets nombreux de roches semblables à celles de la région cristalline de l'ßle, soit : granite, porphyre, gabbro, granulite, microgranulite, protogine, etc. ; d'autres provenant des schistes lustrés, soit à l'état de schistes verts amphiboliques, de calcaires phylliteux, de schistes talqueux, etc. »
â D. Hollande in GĂ©ologie de la Corse, p. 249-250.
Les galets rouges de Saint-Florent
« Le rivage du golfe de Saint-Florent est comme émaillé de milliers de jolis cailloux roulés et les vagues qui viennent les baigner lentement en font merveilleusement ressortir les brillantes couleurs. »
â Antoine Claude Valery in Voyages en Corse, Ă l'Ăźle d'Elbe et en Sardaigne, 1837
La ville de Saint-Florent est construite sur un rocher de mollasse calcaire alternant avec des poudingues Ă galets de porphyres, etc. Au nord, ce rocher supporte la citadelle. Il importe de remarquer, situĂ©s sur le bord de la mer, la prĂ©sence des galets de granite, de porphyres rouges et d'autres roches cristallines semblables Ă celles que l'on rencontre dans les rĂ©gions Ă©levĂ©es du Tartagine, de l'Asco ou du Golo qui semblent reprĂ©senter la limite orientale des bancs de poudingues Ă galets de porphyres et autres roches de la rĂ©gion cristalline du rocher de Saint-Florent. Leur prĂ©sence « est bien faite pour surprendre le gĂ©ologue qui Ă©tudie ces sĂ©diments nĂ©ogĂšnes, le golfe de Saint-Florent et le bassin d'alimentation des diffĂ©rents ruisseaux qui s'y rendent en Ă©tant totalement privĂ©s. L'arrivĂ©e de l'un de ces trois cours d'eau dans le golfe de Saint-Florent ne pouvant ĂȘtre acceptĂ©e, on remarquera qu'au moment de la formation de ces poudingues on Ă©tait Ă la fin du Burdigalien et qu'alors la Corse n'Ă©tait pas l'Ăźle que nous connaissons maintenant. La rĂ©gion cristalline Ă©tait de beaucoup plus Ă©tendue et encore rĂ©unie aux Maures et Ă l'EstĂ©rel »[1].
Et D. Hollande de conclure : « Il est donc probable qu'un cours d'eau descendant de cette presqu'Ăźle arrivait alors sur le bord occidental du golfe de Saint-Florent, d'oĂč les galets amenĂ©s par lui ont pu ĂȘtre entraĂźnĂ©s dans le fond du golfe, dissĂ©minĂ©s d'abord dans les mollasses, puis, la profondeur des eaux ayant, diminuĂ© par suite du remblaiement, des mouvements nĂ©gatifs Ă©tant survenus Ă la fin du Burdigalien, des bancs de poudingue alternant avec des mollasses ont pu ĂȘtre formĂ©s. »
- La façade maritime
La cÎte est baignée par les eaux du golfe de Saint-Florent, entre la plage de Loto partagée avec la commune de Santo-Pietro-di-Tenda à l'ouest, et l'embouchure du ruisseau de La Strutta au lieu-dit Olzu à l'est. Elle comprend, d'ouest en est, la punta Cavallata, l'ßlot a Pignata, la punta Mortella avec le phare éponyme et la tour génoise ruinée, l'embouchure du Fiume Santu, la punta di Cepo, les ßlots de Stitinu, l'anse de Fornali et le phare éponyme, la punta di i Frati, la plage de sable de la Roya et son ßlot, l'embouchure de l'Aliso dans le port de plaisance de Saint-Florent, la tourelle du Tignosu signalant un danger à la sortie du port, la plage de galets roses de l'Ospedale avec un blockhaus.
Au Moyen Ăge, plusieurs endroits de la cĂŽte des Agriates servaient d'abri ; s'y trouvaient un port appelĂ© Lucchinese, excellent pour les petites embarcations et qui tient lieu de chantier, le port ou calangue de Fornoli, qui peut recevoir des galĂšres et des galions ; puis Stagno Buio, Fiume Santo et la Mortella, qui est le port des gros navires, et Cavallata[2]. Durant des siĂšcles y dĂ©barquaient les gens du Cap Corse venant travailler les fertiles terres des Agriates.
Hydrographie
L'Aliso est un petit fleuve cÎtier (fiume) qui prend naissance sous San-Gavino-di-Tenda, l'un des villages du Haut-Nebbio, et qui traverse la fertile plaine d'Oletta appelée Conca d'Oro. Il se jette dans le port de plaisance.
Les principaux autres cours d'eau sont :
Climat et végétation
Saint-Florent possÚde un climat méditerranéen. La température moyenne annuelle s'élÚve à 15,5 °C et on y compte environ cinq jours de gel par an. Les vents y sont fréquents, souvent violents, la pluviométrie abondante (749,3 mm), mais on compte toutefois une moyenne de 340 jours de soleil par an.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température moyenne (°C) | 9,1 | 9,4 | 10,8 | 12,9 | 16,3 | 20 | 23,2 | 23,3 | 20,6 | 17,1 | 12,9 | 10,1 | 15,5 |
Précipitations (mm) | 61,6 | 88 | 74,9 | 66,3 | 43,2 | 31,5 | 15 | 33,9 | 51,2 | 106,9 | 87,6 | 89,1 | 749,3 |
Au dĂ©but du XVIe siĂšcle, Mgr Agostino Giustiniani, Ă©vĂȘque de Nebbio, Ă©crivait dans son Dialogo :
« Bien que bùtie sur une éminence, Nebbio était protégé contre les courants d'air qui débouchent de deux gorges et causent, un froid si vif à Saint-Florent, comme on peut le constater. C'est pour cette raison qu'à Nebbio, l'hiver comme l'été, la température est plus égale qu'à Saint-Florent. »
â Mgr Agostino Giustiniani in Description de la Corse, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Bulletin de la SociĂ©tĂ© des sciences historiques & naturelles de la Corse â Tome I - 1888. p. 14
AccĂšs routiers
La ville de Saint-Florent se trouve à 24 kilomÚtres à l'ouest de Bastia, entre le Cap Corse et le désert des Agriates. Elle est traversée dans son centre place des Portes, par la route D 81 reliant Bastia à la RN 197 dite Balanina, la jonction des deux routes étant située à Pietre Moneta (Urtaca), via le désert des Agriates.
- La D 81 dans la traversée de la commune
à l'est de la ville, la route D81 porte le nom de « promenade Dominique-Vincenti » puis celui de route de Bastia. Dans la traversée de la ville, elle est la rue Principale. Elle devient route de Calvi à partir du giratoire du « Pont de Fer ».
La D 82 relie Saint-Florent, depuis le rond-point dit du Pont de Fer, Ă la RN 193 Ă Ortale de Biguglia. Elle dessert la plaine d'Oletta, plaine alluviale jadis riche et prospĂšre qui se trouve au centre du Nebbio et que l'on appelle aujourd'hui encore la Conca d'Oro.
La ville est distante[8] de :
- 6 km de Patrimonio ;
- 10 km d'Oletta ;
- 11 km d'Olmeta-di-Tuda ;
- 16 km de Santo-Pietro-di-Tenda ;
- 17 km de Murato ;
- 19 km de Nonza ;
- 23 km de Biguglia ;
- 24 km de Bastia ;
- 45 km de L'Ăle-Rousse ;
- 60 km de Cervione ;
- 68 km de Rogliano ;
- 68 km de Calvi ;
- 75 km de Corte ;
- 83 km d'Aléria ;
- 135 km de Vico ;
- 153 km de Porto-Vecchio ;
- 154 km d'Ajaccio ;
- 181 km de Bonifacio ;
- 189 km de SartĂšne ;
- 191 km de Propriano.
Transports
Saint-Florent est desservie par une ligne rĂ©guliĂšre de bus Bastia - Saint-Florent de l'entreprise locale Autocars Santini, tous les jours de l'annĂ©e, sauf les dimanches et jours fĂ©riĂ©s. De Saint-Florent les bus de la mĂȘme entreprise permettent les mois de juillet et d'aoĂ»t un aller-retour sur L'Ăle-Rousse Ă©loignĂ©e de 47 km.
La ville est distante par route, de 24 km du port de commerce de Bastia et de la gare des CFC de Bastia, et de 31 km de l'aéroport de Bastia Poretta, qui sont les plus proches.
Urbanisme
Typologie
Saint-Florent est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [9] - [10] - [11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12] - [13].
La commune, bordĂ©e par la mer MĂ©diterranĂ©e, est Ă©galement une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[14]. Des dispositions spĂ©cifiques dâurbanisme sây appliquent dĂšs lors afin de prĂ©server les espaces naturels, les sites, les paysages et lâĂ©quilibre Ă©cologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilitĂ©, en dehors des espaces urbanisĂ©s, sur la bande littorale des 100 mĂštres, ou plus si le plan local dâurbanisme le prĂ©voit[15] - [16].
Jusqu'en 1848, le nom officiel Ă©tait en italien San Fiorenzo.
NichĂ©e au fond de son golfe, la ville de Saint-Florent, avec son port de pĂȘche et de plaisance, est Ă l'entrĂ©e des Agriates et de la renommĂ©e plage de Saleccia (Santo-Pietro-di-Tenda), ainsi qu'Ă proximitĂ© des vignobles de Patrimonio. Petit paradis lovĂ© au pied du Cap Corse occidental, Saint-Florent est devenu l'une des stations balnĂ©aires les plus courues de l'Ăźle. Festivals, vignobles et plages remarquables lui ont mĂȘme valu le surnom de « petit Saint-Tropez ».
La cité a été construite dans les années 1440 au pied de la citadelle, sous sa protection. Elle renfermait un couvent de Franciscains depuis longtemps détruit. Elle est aujourd'hui la vieille ville avec l'église Saint-Anne du XVIIIe siÚcle donnant sur la place Doria, des maisons « les pieds dans l'eau », et un port de plaisance qui s'est développé jusqu'au Pont de fer sur l'Aliso. Habitations et commerces nouveaux se construisent vers l'est, le long de la promenade Dominique-Vincenti » et de la route de Bastia, jusqu'à Olzu. CÎté ouest, les Agriates propriété du Conservatoire du littoral sont en zone protégée, inconstructible.
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (76,4 % en 2018), une proportion sensiblement Ă©quivalente Ă celle de 1990 (76,5 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : milieux Ă vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (56,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de vĂ©gĂ©tation (20,1 %), zones urbanisĂ©es (8,5 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (7,5 %), cultures permanentes (3,2 %), espaces verts artificialisĂ©s, non agricoles (1,8 %), eaux maritimes (1,2 %), zones industrielles ou commerciales et rĂ©seaux de communication (0,9 %), prairies (0,5 %)[17].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[18].
Histoire
Préhistoire
L'archéologie signale que ce territoire était déjà occupé au Néolithique ancien. Les chroniqueurs parlent de l'existence, à un kilomÚtre à l'ouest de la cité actuelle, de la ville romaine de Cersunum. Par ailleurs, à environ un kilomÚtre au sud-ouest du monte Revinco dans les Agriates, sur la commune de Santo-Pietro-di-Tenda, se trouve un dolmen classé MH.
Antiquité
« Dans le Nebbio se trouvait autrefois la ville appelĂ©e Ă©galement Nebbio ; elle Ă©tait bĂątie Ă un demi-mille de S. Florent, sur une petite Ă©minence oĂč l'air est beaucoup plus sain qu'Ă S. Florent. On voit encore les restes de cette ville ; l'Ă©glise est restĂ©e entiĂšre. C'est un Ă©difice aux magnifiques proportions tout en pierres blanches, dans lequel les rĂšgles l'architecture sont bien observĂ©es ; on peut conjecturer que c'est une construction pisane. Il ne faut pas s'Ă©tonner que l'air ait Ă©tĂ© sain dans cette ville, quoique trĂšs rapprochĂ©e de S. Florent oĂč l'air est loin d'ĂȘtre aussi bon. »
â Mgr Agostino Giustiniani in Dialogo, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse - Description de la Corse, Bulletin de la SociĂ©tĂ© des sciences historiques & naturelles de la Corse â Tome I - 1888. p. 13
Il s'agit de l'antique « Nebbio », qui a donnĂ© son nom Ă la micro-rĂ©gion ainsi qu'Ă l'Ă©vĂȘchĂ© dont la citĂ© Ă©tait le siĂšge, avec la cathĂ©drale romane Santa-Maria-Assunta.
Par ailleurs, lors des travaux de fortification de Saint-Florent en 1553, une nécropole romaine a été mis au jour.
« Pendant qu'on travaillait aux ouvrages de Saint-Florent et que l'on creusait la terre pour faire de gros bastions, on trouva, Ă moins de deux palmes au-dessous du sol, un nombre infini de vases d'argile, assez longs et assez hauts pour contenir une personne qui aurait dĂ©passĂ© un peu la taille ordinaire. Tous ces vases Ă©taient fermĂ©s. On m'a dit qu'en les brisant on trouva dans plusieurs des ossements humains ; on m'a dit encore mais sans l'assurer aussi positivement que sur quelques-uns de ces vases ou de ces tombeaux, on voyait des inscriptions latines indiquant qu'au temps oĂč elles furent gravĂ©es avait eu lieu une bataille dans laquelle avaient pĂ©ri bien des milliers d'hommes. Mais je ne crois pas qu'on trouve dans l'histoire quelque renseignement Ă ce sujet. »
â Marc' Antonio Ceccaldi in Chronique - traduction de AbbĂ© Letteron in Histoire de la Corse Tome II - Bastia Imprimerie et librairie Ollagnier - 1890. p. 75-76
Moyen Ăge
Saint-Florent fut fondée par les Génois au XVIe siÚcle. Mais dÚs 1440, une citadelle est bùtie afin de résister aux assauts aragonais, français et ottomans.
C'Ă©tait un bourg entourĂ© d'une enceinte qui abritait prĂšs trois cents feux rĂ©partis entre Terravecchia et Terranova, avec un faubourg au midi. Existait un couvent de Mineurs abandonnĂ© au XVe siĂšcle. L'unique tour, ou chĂąteau de S. Florent, qui se situait Ă moins d'un demi-mille de terre en face de l'Ăźlot de la Roya, devait sans doute garder les salines voisines de la Roya oĂč l'on faisait chaque annĂ©e un peu de sel, dĂ©truites au dĂ©but du XVIe siĂšcle. La terre de Saint-Florent fut la premiĂšre qui se donna Ă l'Office de Saint Georges, en l'an 1483. Elle jouissait Ă GĂȘnes et en Corse de nombreuses franchises et exemptions.
« Les habitants Ă©taient agriculteurs, pĂȘcheurs, marins ; quelques-uns faisaient un peu de commerce. L'air du pays lui-mĂȘme n'est ni mauvais ni Ă©pais, mais il est humide, contrairement Ă la nature du sol qui est montagneux ; cette humiditĂ© est causĂ©e par plusieurs gorges et par les Ă©tangs voisins. »
â Mgr Agostino Giustiniani in Dialogo, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse - Description de la Corse, Bulletin de la SociĂ©tĂ© des sciences historiques & naturelles de la Corse â Tome I - 1888. p. 16
Chaque annĂ©e arrivait un nouvel officier qui Ă©tait la fois gouverneur et podestat. Il administrait la justice en compagnie de quatre consuls pris parmi les gens du pays ; ce tribunal n'avait de juridiction que sur les seuls habitants de Saint-Florent. Ceux-ci Ă©taient exemptĂ©s de tailles, au mĂȘme titre que ceux de Calvi, Biguglia et Bastia.
- 1438 - Tommasino de Campofregoso, doge de GĂȘnes, pour mettre un terme aux luttes que se livraient les deux frĂšres Giovanni et NicolĂČ de Montalto contre Luciano de Casta et Opicino Leccitano, envoya dans l'Ăźle comme gouverneur Janus, son neveu..
- 1440 - Janus peupla et fortifia la terre de Saint-Florent dont il trouvait le golfe avantageux, puis il retourna Ă GĂȘnes.
- 1445 - le Doge envoya comme gouverneur Gregorio Adorno, son parent, avec cent hommes. Celui-ci débarqua à Saint-Florent.
La Corse était partagée entre une foule de seigneurs ; Saint-Florent appartenaient au gouverneur Galeazzo de Campofregoso,
- 1449 - Lodovico de Campofregoso, frÚre de Janus, est nommé gouverneur et seigneur de la Corse par Nicolas V.
- 1453 - Arrive Ă Saint-Florent un corsaire catalan avec deux galĂšres, sur lesquelles Vincentello d'Istria se trouvait comme passager. CĂ©dant aux suggestions de Vincentello, le corsaire assiĂ©gea cette place faiblement dĂ©fendue et s'en empara sans difficultĂ©. AprĂšs y avoir laissĂ© Vincentello avec une garnison, il fit voile pour Naples, afin d'engager le roi d'Aragon Ă entreprendre la conquĂȘte de la Corse.
- Les Protecteurs de l'Office de Saint-Georges envoyĂšrent en Corse Pier Battista D'Oria Ă la tĂȘte de cinq cents fantassins. Il se prĂ©senta devant Saint-Florent avec deux vaisseaux ; aprĂšs quelques engagements, Vincentello abandonna la place qui capitula.
- 1462 - Francesco Spinola gouverneur en Corse pour l'Office, quittant Bastia, se retire Ă Saint-Florent oĂč il meurt.
- 1464 - Francesco Sforza, duc de Milan, prince alors trĂšs puissant, aprĂšs s'ĂȘtre emparĂ© de GĂȘnes, envoie dans l'Ăźle le Milanais Francesco Manetto avec des forces considĂ©rables. Celui-ci, Ă peine dĂ©barquĂ© Ă Saint-Florent, prit possession de la place. AussitĂŽt Vincentello, l'Ă©vĂȘque d'AlĂ©ria, Giocante et tous les autres Corses, Ă l'exception du comte Polo Della Rocca et des seigneurs du Cap-Corse, viennent auprĂšs de lui pour lui jurer fidĂ©litĂ©.
- 1483 - Jacopo IV Appiano, (ou Jacques IV) seigneur de Piombino, qui avait sur la Corse quelques vues secrĂštes, envoya sur l'Ăźle son frĂšre Gherardo de Montagana avec une centaine de fantassins, presque tous de l'Ăźle d'Elbe. Les Corses se mettent tous Ă sa suite et lui jurĂšrent fidĂ©litĂ©, l'honorant du titre de Comte de Corse. Il marcha sur Saint-Florent qu'il investit ; le siĂšge dura assez longtemps, ponctuĂ© de nombreuses escarmouches meurtriĂšres pour les deux partis. Ă la fin, les assiĂ©gĂ©s, chassĂ©s du bourg extĂ©rieur et rĂ©duits Ă une dĂ©tresse extrĂȘme, entrĂšrent en pourparlers, demandant avant de se rendre, qu'on leur laissĂąt le temps d'informer de leur situation Tommasino de Campofregoso, leur seigneur, Ă GĂȘnes. Cependant, Tommasino vendit pour deux mille Ă©cus d'or ses forteresses et tous les droits qu'il avait sur la Corse Ă l'Office de Saint Georges. Celui-ci envoya aussitĂŽt sur l'Ăźle, en qualitĂ© de commissaire, Francesco Pammoglio, qui avait Ă©tĂ© autrefois vicaire en Corse. Pammoglio partit de GĂȘnes avec une galĂšre et arriva Ă Saint-Florent au moment oĂč expirait le dĂ©lai obtenu par les assiĂ©gĂ©s pour livrer la place. DĂšs qu'il fut arrivĂ©, il fit publier que la Corse avait Ă©tĂ© vendue par Tommasino Ă l'Office. Le comte Gherardo, Ă©pouvantĂ© en voyant qu'il avait Ă combattre le puissant Office de Saint-Georges, leva subitement le siĂšge de Saint-Florent et retourna Ă Venzolasca.
- 1487 - Giovan Paolo di Leca mĂšne la rĂ©volte de la plus grande partie des Corses contre les GĂ©nois. Les Protecteurs de l'Office envoyĂšrent sur deux navires et deux galĂšres quinze cents fantassins et dix-huit chevaux commandĂ©s par Damiano Canazzo et monseigneur de Falconi, un Français. Ils Ă©taient accompagnĂ©s de quatre commissaires, dont trois furent choisis alors Ă GĂȘnes. Domenico Spinola, l'un des commissaires qui Ă©taient Ă Bastia, fut confirmĂ© dans ses fonctions. Le dĂ©barquement a lieu Ă Saint-Florent.
Pendant longtemps la Corse sera gouvernée par l'Office de Saint-Georges, et sous ce gouvernement, elle vivra tranquillement pendant soixante-dix ans.
Temps modernes
- 1501 - La Corse resta plusieurs annĂ©es soumise Ă l'autoritĂ© de Saint-Georges, sans aucun Ă©vĂ©nement remarquable si l'on excepte les raids que faisaient les corsaires catalans. Un jour de mauvais temps, deux de leurs fustes ont Ă©tĂ© obligĂ©es de se rĂ©fugier Ă Saint-Florent ; les Ă©quipages avec Romeo leur capitaine, furent faits prisonniers et conduits Ă Bastia oĂč ils furent pendus jusqu'au dernier homme.
- 1506 - L'Office fait détruire la saline de Saint-Florent.
- 1525 - La peste, qui réapparaßt en 1528 plus effroyable encore, décime une partie considérable de la population.
Le siĂšge de Saint-Florent par les GĂ©nois 1553-1554
(Extraits de la Chronique de l'historien contemporain Marc' Antonio Ceccaldi, traduite par Abbé Letteron in Histoire de la Corse, tome II)
Voulant se lancer dans une expĂ©dition glorieuse, dans laquelle les intĂ©rĂȘts du roi seraient discutĂ©s avec prudence et soutenus avec valeur, Thermes Ă©tait d'avis qu'avant le dĂ©part de la flotte turque alliĂ©e, il fallait faire une tentative avec des troupes lĂ©gĂšres sur la Corse qui se trouvait tout indiquĂ©e pour ĂȘtre une conquĂȘte facile.
- 1553 - , Monseigneur de Thermes, général du roi Henri II en Corse, résolu de faire un débarquement en Corse, arriva à Saint-Florent avec quatre mille fantassins d'élite italiens qu'il entretenait à Sienne. Il trouva la cité, qui n'avait été fortifiée que contre les incursions des corsaires, désertée par les soldats et le gouverneur génois qui avaient pris la fuite. Les habitants génois n'offrirent aucune résistance. Ils envoyÚrent présenter les clefs de la ville au général français qui entrait à Saint-Florent avec toutes ses troupes. Reconnaissant la position avantageuse de cette ville et la commodité de son golfe, Thermes résolut aussitÎt d'en faire une place forte.
- Se prĂ©parant Ă soutenir une guerre imminente contre GĂȘnes qui prĂ©parait une flotte et des troupes pour reprendre la Corse, Thermes s'appliqua Ă fortifier Saint-Florent et Ajaccio.
- 1553 - , au milieu de l'aprÚs-midi, l'armada génoise entre dans le port de Saint-Florent. Thermes avait achevé les fortifications de la place ; il avait nominé Giordano Orsino son lieutenant général, gouverneur de cette place.
- ArrivĂ© dans le golfe, Andrea D'Oria se retira avec toute sa flotte du cĂŽtĂ© de la Mortella, Ă l'ouest de Saint-Florent, Ă cinq mille de la place, sans laisser dĂ©barquer personne. Le lendemain, il quitta la Mortella avec toute la flotte, et alla aborder de l'autre cĂŽtĂ© du golfe, Ă Olzu, oĂč il dĂ©barqua toute son infanterie sur des bateaux et des esquifs. Ă peine descendue Ă terre, l'infanterie marcha en ordre de bataille sur le couvent de Saint-François, situĂ© Ă environ quatre cents pas de la place. LĂ , elle trouva en face d'elle un certain nombre d'arquebusiers français envoyĂ©s par Giordano Orsino pour empĂȘcher les GĂ©nois de s'Ă©tablir dans le couvent ; les Français nâopposĂšrent qu'une faible rĂ©sistance car obligĂ©s de cĂ©der Ă des forces supĂ©rieures et se retirĂšrent dans la place.
- Reconnaissant qu'il Ă©tait impossible d'emporter d'assaut Saint-Florent, Agostino Spinola sut que la ville Ă©tait mal approvisionnĂ©e en vivres. Avec Andrea D'Oria, ils rĂ©solurent de s'en tenir Ă l'investissement. Responsable de la conduite du siĂšge, il fit Ă©lever Ă l'ouest de la citĂ©, sur la plage de la Roya, un fort oĂč il mit une forte garnison et beaucoup d'artillerie et en confia la dĂ©fense Ă Imperiale D'Oria, seigneur de Dolceacqua. Quant Ă Andrea D'Oria, il fit Ă©lever un fort Ă la Mortella, afin de pouvoir y rester en sĂ»retĂ© avec sa flotte. Le blocus Ă©tait complet et le siĂšge pouvait commencer.
- Les soldats gĂ©nois assiĂ©geants allaient chaque jour par groupes, chercher des rafraĂźchissements dans les villages voisins, s'attirant par leur insolence le mĂ©pris de la population corse qui se souleva. « Il ne se passait pas de jour qu'il n'y eĂ»t quelque soldat tuĂ© ou dĂ©valisĂ© ; Ă la fin mĂȘme elles firent des soldats gĂ©nois un vĂ©ritable massacre. »[19].
- Thermes envoya Giovanni de Turin, l'un des plus fameux capitaines que le roi eĂ»t alors Ă son service, avec cent cinquante arquebusiers ravitailler les assiĂ©gĂ©s. Au cours d'une escarmouche, Giovanni de Turin eut la poitrine traversĂ©e par un coup d'arquebuse tirĂ© imprudemment par un de ses soldats mĂȘmes. L'amiral Andrea D'Oria accepta que son corps soit transportĂ© Ă Livourne, d'oĂč il espĂ©rait que le duc de Florence l'enverrait Ă Borgo a Sansepolcro, patrie de Giovanni de Turin. Mais le navire qui transportait la biĂšre sombra au cours de la traversĂ©e.
« St-Florent est bĂąti Ă l'extrĂ©mitĂ© du golfe et prĂšs de la moitiĂ© de la ville est situĂ©e sur le bord de la mer. Ă une faible distance se trouve le poggio de Saint-François, oĂč Ă©taient campĂ©s les Italiens, comme je l'ai dit ; cet endroit est un peu plus Ă©levĂ© que le terrain oĂč est bĂątie la ville. Un peu plus loin, et plus au midi, se trouve un autre poggio, oĂč est bĂątie l'Ă©glise Sainte-Marie qu'occupaient les Espagnols. De l'Ă©glise Sainte-Marie Ă la marine, du cĂŽtĂ© de l'ouest, la place est dĂ©fendue par un Ă©tang que l'on ne peut traverser qu'avec une barque lĂ©gĂšre, prĂšs du bord mĂȘme de la mer, Ă environ un mille de Saint-Florent. Sur la plage aboutit le chemin qui mĂšne directement en Balagne. Ă partir de cet endroit jusqu'Ă celui oĂč les GĂ©nois Ă©taient campĂ©s, c'est-Ă -dire sur toute l'Ă©tendue occupĂ©e par l'Ă©tang et les marais, on pouvait faire passer des secours. La cavalerie avait beau faire des excursions chaque jour, elle ne pouvait empĂȘcher qu'il n'entrĂąt toujours dans la place quelques vivres. »
â Marc' Antonio Ceccaldi in Chronique - traduction de AbbĂ© Letteron in Histoire de la Corse Tome II p. 90
- Mais la mortalité fut grande dans l'armée qui assiégeait Saint-Florent. « Le nombre de soldats qui moururent fut prodigieux. Cette mortalité était causée par l'air qui dans cet endroit est toujours malsain, mais était alors plus pestilentiel que jamais, et aussi par les souffrances et les privations que l'on y endurait plus que partout ailleurs, car il pleuvait presque tous les jours. »[20].
- Mais la fortune pour les Génois voulut qu'il arrivùt dans le port de Calvi quatre mille Espagnols, avec neuf navires, sous le commandement de Don Luis de Lugo Adolentado Canarie. C'était le roi d'Espagne, Philippe II, qui les avait envoyés au secours de la place. Avec d'autres troupes levées, les Génois purent ainsi poursuivre la conduite du siÚge.
- Sampiero Corso brûla la tour de la Mortella, enlevée par surprise aux défenseurs génois.
- D'Oria renforça son armée en faisant venir mille Allemands commandés par le colonel Albéric comte de Lodrone. Il fit construire un fort à Olzu, comme il en avait fait construire un à la Mortella, puis il relia ces deux forts par une ligne de navires, de galÚres et d'autres embarcations, si bien que le passage était fermé au plus petit esquif.
- Giordano Orsino ne bĂ©nĂ©ficiant d'aucun secours, il dut Ă la fin cĂ©der Ă la famine et capitula sous conditions : la place serait livrĂ©e aux GĂ©nois ; Giordano, Vallerone et leurs gens en sortiraient avec leurs armes empaquetĂ©es, leurs banniĂšres dans le fourreau et sans battre le tambour ; ils s'embarqueraient Ă Saint-Florent mĂȘme, et seraient transportĂ©s sains et saufs avec leurs bagages Ă Antibes. Pendant les huit mois qui suivraient la capitulation, Giordano ne pourrait prendre les armes contre le duc de Florence ; de plus, aucun des soldats rebelles envers l'empereur, le gouvernement de GĂȘnes et l'Office de Saint-George, qui seraient trouvĂ©s dans la place, ne pourrait jouir du bĂ©nĂ©fice de la capitulation. Ces articles furent stipulĂ©s et signĂ©s dans la place de Saint-Florent par le comte Alberico de Lodrone et Carlo Orsino, envoyĂ©s par D'Oria avec pleins pouvoirs pour cet effet. Le comte Alberico de Lodrone obtint sa libertĂ©, mais sans avoir pu rien conclure.
- 1554 - , D'Oria prit possession de la place de Saint-Florent qui était ruinée, à l'exception de la forteresse.
Dix mille est le nombre évalué de ceux qui succombÚrent pendant le long siÚge de Saint-Florent, tant dans le camp que sur la flotte.
La Corse génoise
(Extraits de la Chronique de l'historien contemporain Anton Pietro Filippini, traduite par abbé Letteron in Histoire de la Corse, tome III)
- 1559 - Les nouveaux commissaires gĂ©nois, Giovan Battista Grimaldi et Cristoforo Saoli, viennent prendre pacifiquement possession de l'Ăźle. De l'artillerie et autres choses nĂ©cessaires sont amenĂ©es pour l'occupation des forteresses que Giordano Orsino devait remettre entre leurs mains. Ils font voile pour Saint-Florent oĂč Giordano, avec huit galĂšres et d'autres embarcations s'Ă©tait rendu pour les attendre, pour y relever de leurs fonctions, le gouverneur monseigneur de Masses, le procureur royal Jean Michel Pertuis et le juge Antonio Torelli.
- AprÚs avoir retiré l'artillerie et toutes les armes appartenant au roi, Giordano remet la place aux commissaires. Le , est signé l'acte de restitution de la place de Saint-Florent. Le lendemain matin, les commissaires font voile pour Calvi. En route ils prennent possession de l'Algajola qui était aussi au pouvoir des Français.
- 1559 - , l'acte général de la restitution de la Corse est signé à Bonifacio.
- 1561 - Jusqu'alors soumise Ă l'Office de Saint-George, l'Ăźle de Corse passe sous l'autoritĂ© et le gouvernement de la SĂ©rĂ©nissime Signoria qui nomma aussitĂŽt deux nouveaux commissaires qu'elle envoya prendre possession de l'Ăźle ; ce furent Giuliano Sauli et Francesco Lomellino. Ceux-ci visitĂšrent l'Ăźle entiĂšre et passĂšrent Ă Saint-Florent, Ă Calvi, Ă Ajaccio, Ă Bonifacio et regagnĂšrent Bastia oĂč ils s'embarquĂšrent pour GĂȘnes.
- Dans ces temps de dĂ©fiance, la Signoria de GĂȘnes, considĂ©rant l'importance de la forteresse de Saint-Florent, Ă©clairĂ©e sur le but que poursuivait obstinĂ©ment Sampiero, rĂ©solut de relever cette forteresse et envoya Ă cet effet Giorgio D'Oria avec l'ingĂ©nieur Giacopo Fratino, de MorcĂČ en Lombardie. Ă peine arrivĂ©s, ils commencĂšrent les travaux sans retard, les achevĂšrent en peu de temps et retournĂšrent en terre ferme.
- 1562 - Sampiero, ennemi irrĂ©conciliable des GĂ©nois qui l'avaient jetĂ© en prison lorsque Giovan Maria Spinola gouvernait la Corse, banni de sa patrie et qui avait perdu tous les biens qu'il possĂ©dait autrefois en Corse, avait la ferme rĂ©solution de recommencer la guerre. Avec l'appui de la reine Catherine de MĂ©dicis, il alla trouver François le roi de Navarre et lui raconta dans tous les dĂ©tails la conversation qu'il avait eue avec la reine. Le roi lui donna son consentement. Le roi de Navarre et la reine Catherine Ă©crivirent au roi d'Alger et au Grand Turc pour leur exposer leurs intentions. Le , Sampiero arriva Ă Alger oĂč le roi lui fit une rĂ©ception cordiale et lui donna des lettres de recommandation pour le Grand Seigneur, Ă Constantinople.
- 1564 - Le , dĂ©barqua d'une galĂšre Ă Saint-Florent, avec sa compagnie, le capitaine Stefano D'Oria, seigneur de Dolceacqua, avec le titre de commandant gĂ©nĂ©ral des troupes gĂ©noises, que le SĂ©nat avait dĂ©pĂȘchĂ© en toute hĂąte en Corse, Ă la suite de la dĂ©route complĂšte des troupes gĂ©noises lors d'un combat livrĂ© Ă Caccia contre celles de Sampiero. Au dĂ©but d'octobre, Don Lorenzo Figuerroa arriva sur un navire Ă Saint-Florent avec trois cents fantassins envoyĂ©s par Philippe II, roi d'Espagne.
- 1565 - Les commissaires firent ensuite raser tous les ouvrages en terre que Giordano Orsino avait élevé récemment à Saint-Florent ; ils en firent autant à BelgodÚre et à Ischia, dans l'étang.
- Le débarquent à Saint-Florent trois compagnies de celles que le roi d'Espagne avait soudoyées à ses frais.
- Le , Stefano D'Oria, dĂ©cidĂ© Ă s'emparer du chĂąteau de Corte, partit encore une fois de Bastia avec toute son infanterie et prit la direction de Saint-Florent oĂč il resta jusqu'au 15, attendant l'artillerie qui devait arriver de Calvi pour l'aider Ă prendre le susdit chĂąteau. L'artillerie arriva par mer sur la plage d'Ostricone le .
- Le , Stefano embarque sur une galĂšre Ă Saint-Florent pour rentrer chez lui.
- 1566 - Un détachement de Corses qui étaient au service des Génois et quelques cavaliers logeait à Saint-Florent.
- 1573 - Les corsaires infidĂšles continuaient d'infester l'Ăźle de leurs pirateries, principalement sur la partie de la cĂŽte comprise entre Portovecchio et Bonifacio et sur celle qui s'Ă©tend de Saint-Florent Ă Calvi.
- 1578 - L'Ă©vĂȘchĂ© de Nebbio fut confĂ©rĂ© par le pape GrĂ©goire XIII Ă Marc' Antonio Monte, du golfe de la Spezia. DĂ©barquĂ© Ă Bastia le , il dĂ©cĂšde d'une fiĂšvre violente le de la mĂȘme annĂ©e.
- 1593 - Un certain Filippo, de Lota, enlevĂ© en 1560 par les Turcs Ă l'Ăąge de neuf ans, vendu, mutilĂ©, devint un riche marchand lorsqu'il fut parvenu Ă l'Ăąge d'homme. Il se fit construire dans le Levant une galiote de vingt bancs et alla en Barbarie, oĂč il fit recouvrer leur libertĂ© Ă plusieurs chrĂ©tiens. Le , Ă Porto Genovese, il rĂ©ussit Ă libĂ©rer dix esclaves chrĂ©tiens et six Turcs qui Ă©taient enchaĂźnĂ©s, avant de prendre la fuite. Poursuivi, il rĂ©ussit Ă s'Ă©chapper en direction de Barcelone. Survient une terrible tempĂȘte qui l'oblige Ă longer les cĂŽtes de France. Il fut heureux de pouvoir entrer dans le golfe de Saint-Florent. Comme ils avaient fait vĆu de donner la galiote Ă la premiĂšre Ă©glise oĂč ils trouveraient le repos, ils firent don Ă l'Ă©glise de Saint-Florent, de la galiote avec tous ses agrĂšs[21].
La Grande révolte des Corses 1729-1769
(Extraits de la Chronologie recueillie par Antoine Dominique Monti in La Grande révolte des Corses 1729-1769 - ADECEC Cervioni 1979)
- 1729 - , des hommes armés attaquent la tour de Mortella et s'emparent de huit fusils, de poudre et de balles.
- 1730 - , le gouverneur Felice Pinelli, Ă©lu gouverneur le , apprend que Farinole, Patrimonio, San Fiorenzo et Algajola sont assiĂ©gĂ©s et que Corte et Rogliano sont tombĂ©s aux mains des Corses. Il Ă©crit Ă Mgr Gaetano Aprosio, Ă©vĂȘque de Nebbio, pour lui demander d'intervenir auprĂšs des assiĂ©geants de San Fiurenzu. Les dĂ©putĂ©s obtiennent des Corses l'acceptation de l'armistice.
- , le commissaire extraordinaire Girolamo Veneroso arrive dans le golfe de Saint-Florent puis se rend par mer Ă Bastia oĂč il publie aussitĂŽt une amnistie gĂ©nĂ©rale.
- au , Pinelli visite les provinces (ou présides) de Porto-Vecchio, Bonifacio, Ajaccio, Calvi et San Fiorenzo.
- , les Corses se dirigent vers Bastia en deux colonnes, l'une sur les hauteurs, l'autre dans la plaine. Le marquis Camillo Doria, commissaire auquel la RĂ©publique a donnĂ© les pleins pouvoirs militaires, rentre prĂ©cipitamment par mer d'Ajaccio, oĂč il a installĂ© son Q.G., jusqu'Ă San Fiorenzo pour se rendre ensuite Ă Bastia.
- 1731 - , les habitants du Nebbio, sous les ordres du PĂšre Poletti, d'Olmeta, un des chefs de guerre de la Nation, mettent le siĂšge devant San Fiurenzu.
- , le gĂ©nĂ©ral Philibert Evariste Ciattoni ,nouveau Chef des rebelles convoque une diĂšte Ă Saint Florent afin d'obtenir la reconnaissance des villages et magistrats de lâĂźle. Il dĂ©signe pedrillo glacelli, ancien juge de la PiĂšvĂ© comme lieutenant gĂ©nĂ©ral [22].
- , Poletti accorde une suspension d'armes de huit jours au commandant de San Fiurenzu. Si aucun secours ne lui est parvenu d'ici là , il devra remettre le fort et la ville aux Nationaux et les assiégés pourront se retirer avec les honneurs de la guerre.
- , la République demande à Ghjambattista Sorba, d'Ajaccio, son ministre auprÚs de la cour de France, d'informer le gouvernement français que les navires doivent aborder aux seuls ports de Bastia, Calvi, Bonifacio et San Fiorenzo. Elle prie le roi de France d'interdire à ses sujets de porter des armes et des munitions de guerre aux rebelles.
- , reddition de San Fiorenzo. Les Corses récupÚrent huit piÚces de canon. Les quatre de la tour de Mortella avaient été déjà pris par Angulu Matteu Stefanini.
- Mai, Luiggi Giafferi, de Talasani, fait un rapide voyage à Livourne et se procure de l'artillerie pour la défense de San Fiorenzo.
- , Erasimu Orticoni s'embarque à San Fiorenzo, chargé par les Généraux de mission auprÚs de Clément XII.
- , dĂ©barquent Ă Bastia des troupes allemandes commandĂ©es par le baron de Wachtendonck qui avaient embarquĂ© Ă GĂȘnes. Doria publie un Ă©dit du doge et des assemblĂ©es, datĂ© du , qui accorde le pardon gĂ©nĂ©ral aux Corses. « Sont exclus du pardon : 1° Andria Ceccaldi, Luigi Giafferi, Ghjanfrancescu Lusinchi, Carlu Francescu Alessandrini, de Canari, Pier'Simone Ginestra, Ghjuvan Tumasgiu Giuliani, de Muro, et Simone Fabiani, de Santa Reparata di Balagna ; il est offert une prime de 2 000 Ă©cus d'argent pour le meurtre de l'un d'eux, ou 2 500 pour sa capture. 2° Les communautĂ©s suivantes : Olmeta di Tuda et Oletta, Loreto et Vescovato, Talasani, La Porta et Ficaja, Carchetto et Piedicroce, Castineto et Morosaglia, Noceta, Rospigliani et I Gatti di Vivario, Bustanico, Corscia et Calacuccia, Palasca et Speloncato, Muro, Santa Reparata di Balagna, Zicavo, Bastelica, Centuri et Morsiglia), Ă condition qu'ils rejoignent leurs foyers, qu'ils remettent les armes avant 15 jours et qu'ils restituent le fort de San Fiurenzu et la tour de Mortella. »
- , Ghjannatale Natali, d'Olmeta, qui commandait San Fiorenzo, remet le fort aux troupes allemandes.
- 1732 - , un édit du prince de Wurtemberg, qui accorde cinq jours aux Corses pour rentrer dans l'obéissance de la République, est publié à San Fiorenzo.
- , n'ayant pas de rĂ©ponse Ă l'Ă©dit du , Wurtemberg ordonne la marche en avant des troupes de Calvi. Kulmbach occupe la Balagna oĂč se trouvait Ceccaldi. Successivement, les troupes cantonnĂ©es dans les places maritimes s'avanceront vers l'intĂ©rieur. Schmettau quitte San Fiurenzu ; il occupe le Nebbio oĂč Ă©tait Giafferi, puis la Costiera jusqu'Ă Tenda, et Lento.
- 1736 - , Ă©dit du commissaire gĂ©nĂ©ral Rivarola[Note 2] pour ĂȘtre publiĂ© Ă Bastia, San Fiorenzo, San Pellegrino, Algajola et Calvi, qui commande aux pieve restĂ©es fidĂšles Ă la RĂ©publique de donner avant six jours un inventaire des forces armĂ©es dont elles disposent.
- , les troupes du baron Théodore de Neuhoff, roi de Corse, attaquent simultanément Bastia et San Fiorenzo.
- , Théodore passe en Balagne accompagné par Hyacinthe Paoli et Luiggi Giafferi. Le camp de Bastia est confié à Castineta et Arrighi ; celui de San Fiorenzo à Ghjuvan Natale Natali et Ghjuvan Battista Cervoni. Le roi fera attaquer, sans grand succÚs, Calenzana et Algajola.
- 1737 - Le Ă Fontainebleau, signature d'une convention entre la France et GĂȘnes pour l'envoi de troupes en Corse, conformĂ©ment aux propositions françaises du .
- 1738 - , la flotte française arrive en vue de San Fiorenzo. Mais une tempĂȘte subite disperse les navires.
- , les bateaux français arrivent en Corse ; ils accostent à San Fiorenzo, Bastia, Canari et ailleurs. Certains, avariés, se sont réfugiés dans les ports toscans. Le gros des troupes, avec M. de Boissieux, est débarqué à San Fiorenzo. Trois jours aprÚs, Boissieux se rend à Bastia par voie de terre.
- 1739 - , prises dans la tempĂȘte, les six compagnies du rĂ©giment de Cambraisis font naufrage Ă Punta di a Civula (Punta di l'Acciolu - Palasca), Ă 11 heures du soir. Les occupants de deux tartanes sont faits prisonniers Ă l'embouchure de l'Ostriconi. Le colonel de Villemur, commandant pour la Balagna, obtiendra leur libĂ©ration. Les rescapĂ©s de 4 bĂątiments dĂ©barqueront Ă San Fiorenzo.
- , Maillebois se rend par mer, de Calvi Ă San Fiorenzo.
- 1744 - août, Rivarola communique à Horace Mann et à Villettes un projet de convention pour une aide de l'Angleterre aux Corses en échange d'un ou deux ports dans l'ßle, San Fiorenzo et Portovecchio.
- 1745 - , le marĂ©chal de Maillebois signale au comte d'Argenson, secrĂ©taire d'Ătat Ă la guerre, le danger qu'il y aurait Ă laisser les Anglais s'installer Ă San Fiorenzo.
- DĂ©cembre, les dĂ©saccords s'aggravent entre Rivarola et les autres chefs. Rivarola quitte Bastia pour San Fiorenzo. Townshend rĂ©unit les chefs Corses Ă San Fiorenzo et obtient un accord provisoire ; Gaffori restera Ă Bastia ; Matra, Ă la tĂȘte de toutes les troupes corses, marchera sur Ajaccio ; Rivarola, aprĂšs la prise d Ajaccio, attaquera Calvi.
- 1747 - , le marquis de Bisay, qui succÚde provisoirement à Boufflers, envoie 500 soldats à Bastia (300 Génois, 100 Français et 100 Espagnols) sous les ordres du colonel Choiseul-Beaupré. Celui-ci débarque à Bastia et attaque Rivarola qui est obligé de se réfugier à San Fiorenzo.
- , le commissaire Mari qui réside à Calvi, donne l'assaut à San Fiorenzo et échoue. Il fait lever le siÚge avant l'arrivée de Giuliani avec des renforts.
- Octobre, l'amiral Byngh fait partir de Livourne, pour San Fiorenzo, le capitaine Stepney avec deux bateaux. Le , les vaisseaux anglais arrivent à San Fiorenzo. Un conseil des chefs de la Nation se réunit aussitÎt pour étudier une action combinée des insulaires et des nations protectrices. Rivarola et Giuliani décident de partir pour la Cour de Sardaigne.
- 1748 - , trois bataillons savoyards et un bataillon allemand partis de Savone deux jours plus tĂŽt, sous la protection de la flotte anglaise, dĂ©barquent Ă San Fiorenzo. Ă leur tĂȘte, le chevalier Giovanni Secondo Canale di Cumiana, brigadier des armĂ©es du roi de Sardaigne, colonel du rĂ©giment d'Asti. :* , lors d'un conseil de guerre Ă San Fiorenzo, entre Cumiana et les chefs corses, ils dĂ©cident d'attaquer Bastia.
- , à Patrimonio, Séraphin Marie Rioult de Douilly, marquis de Cursay, et Cumiana signent une convention d'armistice qui sera publiée le 15 à San Fiorenzo.
- , traitĂ© d'Aix-la-Chapelle : le sort de la Corse est fixĂ© par l'art.2 qui stipule un oubli gĂ©nĂ©ral pour tout ce qui a pu ĂȘtre commis pendant la guerre qui vient de se terminer, et par l'art.14 qui remet la RĂ©publique de GĂȘnes en possession de tous ses Ătats.
- Novembre, ayant appris les accusations portĂ©es contre les chefs corses, Cursay demande qu'il lui remĂźt en dĂ©pĂŽt, au nom de S.M. sarde, le fort de San Fiorenzo, Ă Cumiana qui refuse. Le 17 du mois, il quitte San Fiorenzo oĂč il laisse seulement cent PiĂ©montais. Ceux quittent la place le .
- , San Fiorenzo est abandonné aux Français.
- 1749 - , Cursay visite le fort de San Fiorenzo (le nom ne deviendra Saint-Florent qu'en 1801).
- 14 et , consulte générale à Corte sous la présidence du marquis de Cursay, assisté de Gaffori, Giuliani et L. Ornano. La citadelle de Corte est confiée aux Français. Des troupes françaises stationneront à San Fiorenzo, Corte, Casinca et Campoloro.
- 21 et , Cursay réunit les quinze députés à San Fiorenzo pour leur dire que la volonté du roi est que la Corse revienne sous l'obéissance de la République.
- 1751 - , M. de Chauvelin et Cursay reçoivent les députés à San Fiorenzo.
- 1753 - Février, les Français quittent la Corse.
- 1755 - Giovan Giacomo Grimaldi commissaire général en remplacement de Stefano de'Mari depuis le , qui vient de prendre le commandement de San Fiorenzo, interdit l'accÚs de la ville aux habitants du Nebbio, ainsi que tout commerce entre le préside et la province.
- , à San Fiorenzo, Grimaldi tente une sortie. Il est repoussé pendant qu'un détachement envoyé de Bastia par le commissaire Giuseppe Maria Doria, est mis en piÚces par les gens de Barbaggio.
- , réunion à Santo Pietro pour organiser le blocus de San Fiorenzo. Dans le courant du mois, les Corses attaquent la ceinture défensive de San Fiorenzo mais sont repoussés.
- 1756 - , premier traitĂ© de CompiĂšgne signĂ© par le chevalier Antoine-Louis RouillĂ©, ministre secrĂ©taire d'Ătat aux affaires Ă©trangĂšres, et GuĂ©rin, secrĂ©taire des commandements et finances du roi, au nom de Louis XV, et Agostini Paolo Domenico Sorba (fils de Ghjambattista), plĂ©nipotentiaire, au nom de la RĂ©publique. La France accorde Ă la RĂ©publique des subsides et sa protection ; elle reçoit en dĂ©pĂŽt San Fiorenzo, Calvi et Ajaccio, prĂ©venant ainsi un dĂ©barquement des Anglais.
- 1758 - , Ă©dit de Pascal Paoli[Note 3] contre les habitants de San Fiorenzo qui Ćuvrent en faveur de la RĂ©publique.
- 1760 - 10 au , attaque de San Fiorenzo : Clemente Paoli, cÎté terre, Tiborziu Murati, cÎté mer, réussissent à investir la ville mais doivent se retirer aprÚs l'arrivée de renforts.
- Novembre, les Corses s'emparent de la tour de Mortella qui commande l'entrée du golfe de Saint-Florent.
- 1762 - Mars-avril, Paoli fait construire la tour de Fornali afin de contrĂŽler la navigation dans le golfe de San Fiorenzo.
- Fin juin, le commissaire général Sauli envoie des renforts à San Fiorenzo.
- 1763 - Mai, la garnison de la tour de Fornali arraisonne une pinque génoise battant pavillon français[Note 4]. Le gouvernement national ayant alerté le consul français à Livourne, deux chebecs armés viendront, le , récupérer le navire, emmenant deux jeunes Corses rencontrés sur une barque dans le port de San Fiorenzo. Paoli obtiendra le retour des jeunes gens mais la France exigera, en contrepartie, la libération de F.M. Costa[Note 5], condamné à mort et détenu dans la prison de Corte. Costa, envoyé en résidence surveillée en Balagna, recommencera ses intrigues et sera à nouveau emprisonné.
- 1764 - , instructions de la RĂ©publique Ă Agostini Paolo Domenico Sorba (fils de Ghjambattista Sorba, d'Ajaccio, ministre de la RĂ©publique de GĂȘnes auprĂšs de la cour de France) pour vaincre la rĂ©sistance des Français au sujet de l'envoi de troupes en Corse. Les GĂ©nois, qui sentent qu'ils sont sur le point d'ĂȘtre chassĂ©s de l'Ăźle voudraient le rapide secours des soldats du roi de France et la garde, par ceux-ci, de Bastia et San Fiorenzo, conjointement, et de prĂ©fĂ©rence, aux autres places maritimes.
- Juin, Paoli renforce le blocus de San Fiorenzo avec l'espoir d'obtenir la capitulation de la ville avant une nouvelle intervention française.
- , deuxiĂšme traitĂ© de CompiĂšgne entre la France et la RĂ©publique de GĂȘnes, signĂ© par Choiseul et Sorba. La France reçoit en dĂ©pĂŽt pour quatre ans : Bastia, Ajaccio, San Fiorenzo, Calvi et Algajola.
- 26 et , combat naval dans le golfe de San Fiorenzo, entre deux vaisseaux corses et une flottille génoise qui apporte des troupes et du ravitaillement à la ville. Malgré les pertes, les Génois réussissent à approvisionner la place de San Fiorenzo.
- , les Français arrivent dans le golfe de San Fiorenzo. Les jours suivants les troupes seront réparties dans les places maritimes prévues par le traité de CompiÚgne. Elles sont placées sous les ordres des maréchaux de camp : Louis-Charles comte de Marbeuf, commandant en chef et La Tour du Pin. Une lettre de Marbeuf pour Paoli est remise à Ghj. Barbaggi[Note 6] et à Petru Boccheciampe qui faisaient le blocus de San Fiorenzo.
- 1765 - , Paoli adresse une protestation Ă la cour de France contre l'occupation des places maritimes, de San Fiorenzo en particulier. Il est dans l'obligation d'en appeler aux souverains d'Europe.
- Mars, sous prĂ©texte de l'Ă©change de prisonniers entre GĂȘnes et la Corse, Marbeuf obtient une entrevue de Paoli. En rĂ©alitĂ© le commandant français dĂ©sire s'entretenir de la libertĂ© de commerce entre les prĂ©sides et l'intĂ©rieur. Il obtient l'ouverture de marchĂ©s les mercredis et samedis : au-dessous de Furiani et prĂšs d'Erbalonga pour la garnison de Bastia, Ă la tour de Fiuminale d'Oletta pour celle de San Fiorenzo, Ă la tour de Caldanu pour celle de Calvi et Algalola, sous Alata pour celle d'Ajaccio.
- Octobre, Paoli se rend aux portes d'Ajacciu pour recevoir l'hommage de la ville. Les habitants, et mĂȘme les officiers français, accourent aux Salines pour acclamer le GĂ©nĂ©ral. Paoli accorde des faveurs aux Ajacciens, garantissant aux possĂ©dants les propriĂ©tĂ©s qu'ils ont en dehors de la ville, aux autres la libertĂ© de commercer, aux patrons de barques la libre navigation. Cet Ă©vĂ©nement incitera les populations de Bastia et San Fiorenzo Ă se mettre sous la protection du gĂ©nĂ©ral.
- 1768 - 2 et , entrevues Choiseul- Ghjambattista Buttafoco, consulteur. Le ministre fait connaĂźtre que la RĂ©publique a offert Ă la France son droit de souverainetĂ© sur la Corse et, en mĂȘme temps, nĂ©gociĂ© avec l'Espagne une relĂšve des troupes françaises Ă la fin des quatre annĂ©es prĂ©vues. Le roi de France, soucieux de la sĂ©curitĂ© des Bourbons en MĂ©diterranĂ©e, est prĂȘt Ă donner son accord pour une occupation espagnole mais prĂ©fĂšre s'entendre avec la Nation corse et, pour cela, rĂ©clame Bastia, San Fiorenzo et le Capocorso en toute propriĂ©tĂ© contre sa garantie de l'indĂ©pendance nationale pour le reste de l'Ăźle.
- , Paoli met fin au rÎle de Buttafoco. Il lui demande, avant de cesser sa mission, de faire savoir au roi que le refus des Corses n'est pas répugnance mais simple désir de préserver l'avenir et de le prier de dissuader les Espagnols d'envoyer des troupes en Corse et de faire remettre San Fiorenzo aux Nationaux avant le départ des troupes françaises.
- , quatre bataillons français arrivent à San Fiorenzo. Le commandement de la ville est assumé par M. de Grandmaison, maréchal de Camp.
- , Marbeuf Ă©crit Ă Paoli pour le sommer de retirer ses soldats de Barbaggio et Patrimonio, afin de laisser aux Français la libre communication entre Bastia et San Fiorenzo, et de lui remettre L'Ăle-Rousse. Il se porte dans la nuit Ă Teghime avec 2 000 hommes et donne l'ordre Ă M. de Grandmaison de sortir de San Fiorenzo.
- , M de Chauvelin, lieutenant-général des troupes de S.M. et gouverneur général du Royaume de Corse débarque à San Fiorenzo. à la place d'un armistice de deux mois qu'il refuse, Paoli leur accorde tout au plus la libre communication entre Bastia et San Fiorenzo.
- Octobre, quatre nouveaux bataillons débarquent à San Fiorenzo et quatre à Calvi.
- , les troupes françaises ont terminé leur installation dans les quartiers d'hiver ; elles occupent le Capicorso, Bastia, et Biguglia, San Fiorenzo et Oletta, et communiquent entre elles par une chaßne de redoutes. Les postes avancés des Corses sont à Borgu, Lucciana, Muratu, Rapale, Vallecalle et Olmeta.
- , Chauvelin, rappelé à la cour, s'embarque à San Fiorenzo.
- 1769 - Nuit du 1er au , Paoli tente de surprendre San Fiorenzo. L'alerte ayant été donnée, les Corses renoncent à franchir le mur d'enceinte.
- , le comte De Vaux débarque à San Fiorenzo.
- 1er mai, les deux armées sont face à face. De Vaux a installé le gros de ses troupes, soit 20 bataillons plus la cavalerie, dans la plaine d'Oletta ; 90 " volontaires " conduits par le chevalier de Viomesnil sont disposés en avant ; à gauche, le comte Marbeuf avec 3 000 hommes et la cavalerie de la légion Soubise s'est porté jusqu'au Bevinco ; à droite, 2 000 hommes commandés par le maréchal de camp d'Arcambal occupent la région comprise entre Oletta et San Fiorenzo. De son cÎté, Paoli a établi son Q.G. à Murato et a fait occuper par ses milices les hauteurs de la Serra di Tenda qui contrÎlent les vallées de l'Aliso, l'Ostriconi et le Golo[Note 7].
AprÚs sa défaite à Ponte Novu quelques années plus tÎt, l'armée de Pascal Paoli, aidée de la flotte de Nelson, reconquit le port de Saint-Florent en 1794. C'était durant la brÚve période du Royaume anglo-corse.
La Révolution française et la Corse
(Extraits de la Chronologie recueillie par Antoine-Dominique MONTI in La Révolution française et la Corse (-) - ADECEC Cervioni 1989)
- 1789 - La Corse appartient au Royaume de France. San Fiorenzo est le siĂšge de la juridiction royale de Nebbio.
- , la Constituante divise la France en 83 départements. Est créé le département de Corse avec Bastia comme préfecture. Les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes.
- 1790 - , arrivĂ© Ă San Fiorenzo avec des bateaux pour transporter son rĂ©giment en France, le colonel de Rully est de retour Ă Bastia. DĂ©sapprouvĂ©, Rully, qui sâĂ©tait rĂ©fugiĂ© dans la caserne des grenadiers, est dĂ©busquĂ© le lendemain par la population et tuĂ©.
- , les cinq diocÚses de la Corse (Ajaccio, Aléria, Bastia, Mariana et Nebbio) sont ramenés à un seul.
- 1791 - , des bateaux-poste abordent Ă San Fiorenzo. Quatre commissaires : Ghjuvan Battista Quenza, Luigi Ciavaldini, Anton Filippu Casalta et Acchile Murati, sont chargĂ©s de se transporter Ă Bastia avec une troupe armĂ©e et au frais de la ville ; le gĂ©nĂ©ral Paoli est priĂ© de se mettre Ă sa tĂȘte.
- 1792 - , premier jour de la République française (1er vendémiaire an I).
- 1793 - , des bateaux qui apportent des volontaires du continent pour l'attaque envisagĂ©e de la Sardaigne, arrivent en vue du golfe dâAjaccio mais sont dispersĂ©s par la tempĂȘte. La plupart des bateaux rĂ©ussissent Ă se rĂ©fugier Ă San Fiorenzo. De lĂ , les volontaires passent Ă Bastia oĂč ils se livrent aux pires exactions, y compris des profanations dâĂ©glises et de tombeaux. RembarquĂ©s le 18 pour Ajaccio, ils commettent dans cette ville les mĂȘmes actions dâindiscipline et de terreur.
- , Antone Gentili, commandant de la garde nationale de San Fiorenzo, est proposé comme lieutenant-colonel par Saliceti.
- , Saliceti, Delcher et Lacombe-Saint-Michel, dĂ©putĂ©s envoyĂ©s en Corse « pour y ramener lâordre et pourvoir Ă sa dĂ©fense » dĂ©barquent Ă San Fiorenzo. Le lendemain ils sont Ă Bastia.
- , Ă Calvi, les Corses sont dĂ©sarmĂ©s par les troupes françaises. Le lendemain, câest le contraire qui se produit Ă L'Ăle-Rousse. Lâagitation gagne toute la Corse exceptĂ© Calvi, San Fiorenzo et Bastia, qui, avec Ajaccio, sont fidĂšles Ă la RĂ©publique ; mais tout se passe sans effusion de sang.
- , la Convention dĂ©cide que les dĂ©partements de lâĂźle de Corse sâappelleront le Golo, l'actuelle Haute-Corse, (chef-lieu : Bastia, districts : Bastia, Calvi et Corte) et Liamone, l'actuelle Corse-du-Sud, (chef-lieu : Ajaccio, districts : Ajaccio, Vico et SartĂšne). L'ex-juridiction royale de Nebbio passe dans le district de Bastia ; celui-ci est partagĂ© en cantons (ex-pievi), et le canton en communes. La commune qui se nommait San Fiorenzo, se trouve dans le canton Ă©ponyme, dans le district de Bastia et dans le dĂ©partement de El Golo.
- au 1er dĂ©cembre, la flotte anglaise et les troupes corses essayent en vain dâinvestir San Fiorenzo.
- 1er dĂ©cembre, Lacombe fait gĂ©nĂ©ral de brigade en novembre, annonce Ă la Convention lâattaque de San Fiorenzo par les Anglais : « lâattaque Ă©tait concertĂ©e avec Paoli qui Ă©tait descendu de Corte Ă Murato oĂč, prudemment et Ă son ordinaire, il sâĂ©tait tenu loin du feu ».
- , quatre vaisseaux de guerre français apparaissent devant Biguglia. Une frĂ©gate entre dans le port de Bastia, puis les navires vont jeter lâancre Ă San Fiorenzo. La flotte anglaise est absente.
- 1794 - , Gilbert Elliot, nommĂ© par le gouvernement anglais gouverneur du Royaume de Corse, Moore et Koelher, dĂ©barquent de la frgate Lowestoft arrivĂ© en rade de lâIsula Rossa. Ils sont reçus par Paoli le 16. AccompagnĂ©s par Carlu Andria Pozzo di Borgo, Moore et Koelher partent en reconnaissance dans la rĂ©gion de San Fiorenzo et rentrent Ă Murato le 18. Le 19, avec Paoli, ils prĂ©parent un plan dâattaque. Elliot quitte la Corse le 21 et Moore le 25.
- 5-; la flotte anglaise se prĂ©sente Ă lâentrĂ©e de golfe de San Fiorenzo et opĂšre un dĂ©barquement prĂšs de la tour de la Mortella qui se rend deux jours aprĂšs.
- , Lacombe fait Ă©vacuer San Fiorenzo en direction du camp de San Bernardinu et le lendemain sur Teghime. Ce jour-lĂ , Nelson dĂ©barque Ă Lavasina et sâempare de la tour de Miomu.
- , Paoli est Ă San Fiorenzo oĂč on sâorganise pour faire le siĂšge de Bastia.
- , le reste de la flotte anglaise de la Méditerranée arrive dans le Golfe de San Fiorenzo.
- , Elliot Ă©crit Ă Henry Dundas, secrĂ©taire dâĂtat au Home Office, pour demander le rappel du brigadier gĂ©nĂ©ral Abraham dâAubant qui refuse toute collaboration avec Hood et Ă©lĂšve, Ă San Fiorenzo, des fortifications inutiles.
- , Ă bord du Victory, Elliot et lord Samuel Hood (nommĂ© amiral le . Le , fĂȘtant la nomination de Hood, lâescadre anglaise fait feu de toutes ses batteries sur Bastia !), commandant de la flotte britannique en MĂ©diterranĂ©e, Ă©crivent Ă dâAubant pour lui reprocher de ne pas participer au siĂšge de Bastia, ni mĂȘme dâavoir fait « la promenade » de quatre heures Ă partir de San Fiorenzo pour sâinformer de la situation. Ils font appel solennellement Ă sa collaboration.
- , Bastia capitule. Les Français ne conservent plus que Calvi qui se rendra le . Elliot sera nommé vice-roi de Corse le .
- 1801 - Sous le Consulat[Note 8], la commune qui avait pour nom San Fiorenzo, devient Saint-Florent, est toujours dans le canton de San Fiorenzo, dans l'arrondissement de Bastia et le département du Golo.
- 1811 - Les départements du Golo et du Liamone sont fusionnés pour former le département de Corse.
- 1828 - le canton de San Fiorenzo devient le canton de Saint-Florent[23].
Ăpoque contemporaine
- 1942 - Durant la Seconde Guerre mondiale, la rĂ©sistance s'organise rapidement aprĂšs que l'occupant fasciste italien (80 000 soldats) ait envahi la Corse le . Deux des quatre agents de la mission secrĂšte Pearl Harbour arrivĂ©s le (Toussaint Griffi, le militaire d'active volontaire et Laurent Preziosi, le civil rĂ©sistant) prennent contact avec le responsable de la zone, Pierre Casale (futur maire de Saint-Florent Ă la LibĂ©ration) et ses compagnons dont le peintre hongrois, Barta hĂ©bergĂ© clandestinement chez lui. Ils sont informĂ©s des implantations locales de l'ennemi, trouvent un accord sur un rĂ©seau d'hĂ©bergement, de liaison pour la coordination au niveau de lâĂźle d'un futur dĂ©barquement. Les deux autres membres de la mission, Pierre Griffi et le chef de la mission Roger de Saule, Ă©taient restĂ©s Ă Corte pour Ă©toffer le rĂ©seau et passer les informations radio avec Alger.
- 1943 - , la Corse fut le premier département français libéré. La ville de Saint-Florent a été l'un des lieux importants lors de la libération de Bastia en 1943. Une compagnie de tabors marocains qui avaient débarqué dans le Golfe de Saint-Florent, au prix d'un combat acharné jusqu'au corps à corps, enlevÚrent aux forces allemandes les fortifications installées au col de Téghime, un important point de passage stratégique sur la route menant à Bastia. à l'entrée de la ville en venant de Bastia, en bordure de mer, un blockhaus et un cimetiÚre musulman témoignent de ces faits.
- 1954 - Le canton de Saint-Florent était composé des communes de Barbaggio, Farinole, Patrimonio et Saint-Florent.
- 1973 - Le canton de Conca-d'Oro (chef-lieu Oletta) est créé avec la fusion imposée des anciens cantons d'Oletta et de Saint -Florent.
- 1975 - La Corse est à nouveau partagée en deux départements. Saint-Florent se trouve dans celui de Haute-Corse.
Saint-Florent est aujourd'hui un lieu de villégiature pour de nombreux touristes en été.
Toponymie
En corse la commune se nomme San Fiurenzu.
La commune aurait Ă©tĂ© nommĂ©e ainsi dâaprĂšs lâĂ©vĂȘque Fiorenzo de Semina qui, ayant subi des persĂ©cutions du roi vandale HunĂ©ric aprĂšs avoir participĂ© au Concile de Carthage en 484 en soutenant lâorthodoxie catholique contre lâarianisme, sera exilĂ© avec 500 autres Ă©vĂȘques en Corse, Sardaigne et Italie.
Plusieurs sources documentaires indiquent que saint Florent aurait évangélisé le Nebbiu pendant son exil et y serait mort, une chapelle sera construite pour accueillir la dépouille du saint.
LâhypothĂšse la plus plausible serait que de lâĂ©vĂȘque Saint Florent fut inhumĂ© tout prĂšs de lâemplacement de la CathĂ©drale Santa Maria, puisquâun acte de 1145 parle de deux Ă©glises portant le nom de Santa Maria et Saint Florent (Hactum in civitate de Nebbiu pro magna utilitate nebiensis ecclesie sancte marie e sancti florenti), de plus des travaux effectuĂ©s en 1545 sur le site de la CathĂ©drale ont permis de dĂ©couvrir une cloche portant le millĂ©sime de lâannĂ©e 700.
Quoi quâil en soit nous savons que les reliques de lâĂ©vĂȘque saint Florent Ă©taient vĂ©nĂ©rĂ©es dans la rĂ©gion jusquâau VIIIe siĂšcle, pĂ©riode oĂč il ne fut plus possible de les protĂ©ger des invasions barbaresques venues par mer, câest pourquoi en 760 sur ordre de lâĂ©vĂȘque de TrĂ©vise, Tiziano, elles furent transfĂ©rĂ©es dans un premier temps dans lâĂ©glise San Giovanni Battista, puis un peu plus tard dans le Duomo de TrĂ©vise oĂč elles se trouvent encore.
Il est célébré le 2 mai selon le martyrologe romain.
Politique et administration
Liste des maires
Jumelages et Ă©changes
La commune adhĂšre Ă lâassociation des Saint-Florent de France regroupant sept communes intĂ©grant « Saint-Florent » dans leur nom :
- Saint-Florent-sur-Cher (Cher) ;
- « Saint-Florent-le-Jeune » (Loiret) ;
- Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) ;
- Saint-Florent-des-Bois (Vendée) ;
- Saint-Florent-sur-Auzonnet (Gard) ;
- Saint-Florent (Deux SÚvres), ancienne commune, fusionnée avec Niort en 1969.
Les dixiĂšmes Ă©changes ont eu lieu les 3 et Ă Saint-Florent-sur-Cher.
Population et société
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[25].
En 2020, la commune comptait 1 688 habitants[Note 9], en augmentation de 5,17 % par rapport Ă 2014 (Haute-Corse : +5,98 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
- Ăcoles maternelle et primaire se situent en ville, route de Bastia (ou route de la Plage).
- CollĂšge : le collĂšge public Saint-Florent se situe rue de la Citadelle.
- Lycées : les plus proches établissements généraux ou technologiques se trouvent à Bastia : le lycée Giocante-de-Casabianca, le lycée technique Paul-Vincensini - 3 avenue Paul Giacobbi, et le lycée mixte Jeanne-d'Arc (privé) 15 rue Benoite Danesi. Les lycées professionnels les plus proches se trouvent également à Bastia : lycée Jean-Nicoli cours Pierangeli, et lycée Fred-Scamaroni 5 avenue Paul Giacobbi - Montesoro, tous deux publics.
- Enseignement supérieur : l'Université de Corse-Pascal-Paoli qui a son siÚge à Corte, est la seule université présente en Corse.
Santé
Deux mĂ©decins ont leur cabinet rue Principale (RD 81) en ville . De nombreux masseurs kinĂ©sithĂ©rapeutes et infirmier(e)s y sont installĂ©s, de mĂȘme que les ambulances St Flor.
L'hÎpital le plus proche est le Centre Hospitalier Général de Bastia, distant par route de 20 km.
Cultes
Le culte pratiqué est le catholicisme. La paroisse, l'église Sainte-Anne qui relÚve du diocÚse d'Ajaccio, est le principal lieu de culte. L'église Santa Maria Assunta ou ancienne Cathédrale de Nebbio, sert encore parfois de lieu de culte.
Manifestations culturelles
- Le festival Porto Latino (musiques dâinspirations sud-amĂ©ricaine et espagnole) y a lieu habituellement en aoĂ»t. Son but est de faire connaĂźtre au public les nouveaux talents.
Célébrations religieuses
- Le soir du Vendredi saint aprÚs une célébration en l'église Sainte-Anne, une procession du pénitent (catenacciu, en langue corse) a lieu, comme dans nombre de villages corses.
- Tous les trois ans depuis 1771 le lundi de PentecĂŽte le village suit en procession saint Flor, martyr chrĂ©tien reposant dans sa chasse, offert par le pape ClĂ©ment XIV Ă l'Ă©vĂȘque du Nebbio de l'Ă©poque.
- Le , Saint-Florent comme plusieurs villes portuaires corses, cĂ©lĂšbrent saint Ărasme, une procession en mer est organisĂ©e Ă la suite de la messe.
- Le , aprÚs une messe en l'église Sainte-Anne, une procession dans le village est organisée pour honorer la patronne du village.
- Le soir du , les habitants se réunissent place de l'église, autour du traditionnel feu (u fucone) aprÚs la messe de minuit.
Loisirs et randonnées
- Le sentier du littoral ou sentier des douaniers
Ce sentier des douaniers permet de longer toute la cĂŽte des Agriates depuis la plage de la Roya jusqu'Ă Ostriconi, via Saleccia.
La plage de Saleccia, dans le site protĂ©gĂ© des Agriates, mais qui appartient Ă la commune de Santo-Pietro-di-Tenda, outre son accĂšs par bateau ou par une piste dâune dizaine de kilomĂštres qui prend son dĂ©part Ă Casta, un hameau de Santo-Pietro-di-Tenda, est aussi accessible Ă pied (plus de quatre heures de marche depuis la plage de la Roya par le sentier des douaniers).
Ăconomie
Comme toutes les stations balnéaires de Corse, Saint-Florent vit essentiellement du tourisme en saison estivale. Sa proximité de l'agglomération bastiaise lui permet d'avoir une certaine activité hors saison.
- Les services. On y trouve tous les services pouvant satisfaire la clientÚle : plaisance (entretien, gardiennage, location de bateaux), activités en mer (école de plongée, de voile, promenade en mer), location de voiture, etc.
- L'artisanat. Un artisan potier d'art à l'enseigne Poterie du Nebbiu, y est installé.
- L'agriculture n'occupe que peu de personnes. Quelques éleveurs et trois viticulteurs (domaines Cordoliani, Gentile et Brizzi). Les vignobles de Saint-Florent se trouvent à la fois dans la zone d'appellation d'origine contrÎlée Patrimonio et de l'AOC. Muscat du Cap Corse.
Culture locale et patrimoine
Citadelle génoise
- L'accĂšs Ă la citadelle.
- La citadelle.
- La citadelle.
- La citadelle.
Tour de la Mortella
Tour de Fornali
C'est Pascal Paoli qui, en mars-, fit construite la tour de Fornali, dans le but de contrĂŽler la navigation dans le golfe de San Fiorenzo. Il n'en subsiste que la base au sommet d'une colline.
DĂ©jĂ dĂšs le XVIe siĂšcle, les GĂ©nois avaient mis en place un dispositif de dĂ©fense de Saint-Florent. Une dizaine de tours (Ostriconi, Malfalcu, Mignola, Saleccia, Curza, Mortella, Fornali, VecchiaiaâŠ) devaient ĂȘtre Ă©difiĂ©es le long des cĂŽtes des Agriates, depuis la punta di Paraghjola au nord de la plage d'Ostriconi Ă l'ouest jusqu'Ă la calanca di a Torre sous la punta Vecchiaia Ă l'est. Plusieurs ont Ă©tĂ© construites ; pour d'autres, seule la construction de leur base avait commencĂ©. Mais aucune n'est en Ă©tat de nos jours.
Autres patrimoines civils
- Monument aux morts sur la place des Portes entiÚrement rénovée.
- Fontaine au centre de la place Doria.
Cathédrale de Nebbiu
Le bùtiment est protégé dÚs 1840 et classé monument historique en 1875.
Autres patrimoines religieux
- Ăglise paroissiale Sainte-Anne au clocher carrĂ© du XVIIIe siĂšcle. Elle est situĂ©e au cĆur de la petite ville.
- Chapelle Saint-Antoine sur l'esplanade de la citadelle.
Plages
- Plage de la Roya. Au fond du golfe, câest la seule plage de sable aux abords de Saint-Florent. Câest une plage familiale par excellence car on a pied trĂšs loin. C'est aussi le point de dĂ©part du sentier des douaniers qui longe tout le littoral du dĂ©sert des Agriates.
- LâOspedale, une plage de galets roses que longe la D81 depuis le blockhaus jusquâĂ lâentrĂ©e orientale de la ville.
- le Loto (commune de Santo-Pietro-di-Tenda), dans le site protégé du littoral des Agriates, propriété du Conservatoire du littoral. La magnifique plage est desservie en saison estivale par deux compagnies de transports par mer de passagers. Embarquement au port de plaisance de Saint-Florent.
- Plage de la Roya et la rive ouest du golfe de Saint-Florent.
- Plage de lâOspedale cĂŽtĂ© est et le blockhaus.
- Plage de Loto, commune de Santo-Pietro-di-Tenda.
- Un panoramique de la baie, dos Ă la citadelle.
- Plage du Loto, commune de Santo-Pietro-di-Tenda.
- Plage de Loto, commune de Santo-Pietro-di-Tenda (eau translucide).
- La ville
Personnalités liées à la commune
- Barthélemy Arena, personnalité politique, né le 17 août 1765 à Saint-Florent et décédé à Livourne (Italie) le 19 avril 1832.
- Louis Bizarelli, ancien sénateur et député de la DrÎme, né à Saint-Florent en 1836.
- Lizzy Mercier Descloux a passé ses derniÚres années à Saint-Florent. Elle y décÚde en 2004.
- Marie Ferranti écrivain. Ses ouvrages sont édités par la maison Gallimard depuis 1995. Son premier roman, Les Femmes de San Stefano obtient le prix François-Mauriac de l'Académie française. En 2002, La Princesse de Mantoue, grand prix du roman de l'Académie française est traduit en plusieurs langues. Son dernier ouvrage intitulé Une haine de Corse. Histoire véridique de Napoléon Bonaparte et de Charles-André Pozzo di Borgo a paru en .
- Antoine Gentili, gĂ©nĂ©ral, compagnon dâexil de Pascal Paoli Ă Londres, son secrĂ©taire et confident. Commandant de la garde nationale de San Fiorenzo en 1793.
HĂ©raldique, logotype et devise
Le blason de Saint-Florent ci-contre a été peint dans les années 1930 pour le compte d'une entreprise bastiaise par Antoine-Joseph Baffico[Note 10].
Voir aussi
Bibliographie
- Abbé Letteron - Histoire de la Corse Tomes I, II et III - Bastia Imprimerie et librairie Ollagnier - 1890.
- Abbé Letteron - « La Corse et la Révolution (Extraits du Moniteur) » in BSSHNC fasc. 325-327 et 328-330, 1911.
- Xavier Poli in La Corse dans l'AntiquitĂ© et dans le haut Moyen Ăge, Paris Librairie Albert Fontemoing 4, rue Le Goff - 1907.
- D. Fumaroli, Notes sur Saint-Florent, dans Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse, 1924, p. 30-58 (lire en ligne)
- Alerius Tardy in Fascinant Cap Corse - Bastia Toga 1994
- D. Hollande, GĂ©ologie de la Corse, Imprimerie Allier FrĂšres 26, cours de Saint-AndrĂ© Grenoble 1918 - Ăditeur Veuve Ollagnier Bastia, coll. « SociĂ©tĂ© des Sciences historiques et naturelles de la Corse / Bulletin XXXVe annĂ©e » (no fascicule 373e Ă 381e), , 486 p. - lire en ligne sur Gallica.
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative Ă la musique :
- Ressource relative aux organisations :
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Paolo Battista Rivarola avait été nommé commissaire général le 26 mars 1732
- Pasquale Paoli avait été élu général en chef de la révolte avec pleins pouvoirs militaires, politiques et économiques lors d'une Consulte à Sant'Antone di a Casabianca les 13 et 14 juillet 1755
- Le pinque napolitain du patron Carlo Cacacci est capturĂ© sous la tour de Fornali en mars 1763, aux dires de deux soldats dĂ©serteurs qui se trouvaient Ă bord : partie du port de GĂȘnes l'embarcation portait des soldats, des officiers et des munitions pour Calvi. Barbaggi fera saisir toutes les marchandises, comme appartenant Ă la RĂ©publique de GĂȘnes - Antoine Marie GRAZIANI in La Marine corse du temps de Pascal Paoli, ADECEC Cervioni
- Filippu Maria Costa, du Moriani, ancien officier du Royal-Corse, complotait en faveur de la France
- Ghjiseppu Barbaggi épouse la fille de Clemente Paoli au début de l'été 1761. Il sera envoyé en juin 1767 à Capraia avec le titre d'intendant général.
- Le 8 mai 1769, les troupes paolistes sont défaites à Ponte Novu. Paoli se retire à Vivario qu'il quitte le 2 juin pour Bocognano, puis Bastelica, la Rocca et Porto-Vecchio. Le 13 juin, Pasquale Paoli, son frÚre Clemente et 340 patriotes s'embarquent à Portovecchio pour Livourne. Le 19 septembre le général Paoli est à Londres qu'il a choisi pour son exil
- La loi du 28 pluviÎse an VIII (19 février 1800) porte sur l'administration locale. Elle conserve les départements hérités de la Révolution mais elle redécoupe les divisions intérieures. Les districts deviennent des arrondissements, la commune est définie et le canton créé. à chaque niveau on trouve un fonctionnaire public (nommé) ainsi qu'une assemblée consultative (élue)
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Antoine-Joseph Baffico a Ă©galement peint en 1933, le thĂ©Ăątre de Bastia rĂ©plique de la Scala de Milan, dĂ©truit par les bombardements amĂ©ricains en 1944, des plafonds dans Bastia et l'Ă©glise de Borgo entre autres. Il avait obtenu le legs Sisco qui lui avait permis de partir Ă©tudier la peinture Ă Rome d'oĂč il sortit diplĂŽmĂ© en 1913 - (Source famille)
Références
- D. Hollande in GĂ©ologie de la Corse, Bulletin de la SociĂ©tĂ© des Sciences historiques et naturelles de la Corse - Ăditeur Veuve Ollagnier Bastia, janvier 1917 - p. 256.
- Mgr Agostino Giustiniani in Description de la Corse, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Bulletin de la SociĂ©tĂ© des sciences historiques & naturelles de la Corse â Tome I - 1888. p. 16.
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