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Canari (Haute-Corse)

Canari est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Canari dont elle était le chef-lieu, dans le Cap Corse.

Canari
Canari (Haute-Corse)
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Bastia
Intercommunalité Communauté de communes du Cap Corse
Maire
Mandat
Jean-Michel Simonetti
2020-2026
Code postal 20217
Code commune 2B058
DĂ©mographie
Gentilé Canarais / Canaresi (Corse)
Population
municipale
316 hab. (2020 en augmentation de 3,95 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 19 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 42° 50′ 47″ nord, 9° 19′ 51″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 1 268 m
Superficie 16,67 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Bastia
(commune de la couronne)
Élections
DĂ©partementales Cap Corse
Localisation
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Canari

    GĂ©ographie

    Situation

    Vue de Chine et du Monte Minerviu.

    Canari est une commune de la côte occidentale du Cap Corse, du canton du Cap Corse, l'une des dix-huit communes regroupées au sein de la communauté de communes du Cap Corse. Au Moyen Âge, Canari était un siège seigneurial.

    Communes limitrophes

    GĂ©ologie et relief

    GĂ©ologiquement, comme dans tout le Cap Corse, le sol est un bloc de schistes lustrĂ©s Ă©difiĂ© au tertiaire lors de la surrection des Alpes sur un socle hercynien. Chaque vallĂ©e est comme un alvĂ©ole, aux bords raides, ouvert sur la mer mais fermĂ© vers l'amont car adossĂ© Ă  la chaĂ®ne axiale[Note 1] dont les principaux sommets sont Cima di e Follicie / L'Albucciu (1 324 m), le Monte Stello (1 306 m), e le monte Capra (1 206 m).

    Canari occupe la moitié méridionale de l'alvéole bassin versant du ruisseau de Piaggia[1]. Avec le ruisseau de Furcone[2] son principal affluent, ces cours d'eau partagent l'alvéole en deux : au nord la commune de Barrettali et au sud celle de Canari.

    Son territoire est compris entre les lits des ruisseaux de Piaggia/ruisseau de Furcone au nord, et une ligne de crĂŞte au sud. Il est accrochĂ© Ă  l'est Ă  la Serra, la chaĂ®ne montagneuse dorsale de la pĂ©ninsule du Cap Corse, entre la bocca di a Serra (1 007 m) et la cime de Monte Prato (1 282 m, « Ă  cheval » sur Pietracorbara, Sisco, Ogliastro et Canari). Il est ouvert Ă  l'ouest sur la mer MĂ©diterranĂ©e, et offre des paysages dans lesquels schistes friables et ophiolites très rĂ©sistantes s'opposent, crĂ©ant des reliefs aigus et abrupts. Il comprend le vallon du Renaju Ă  l'ouest, soit près de la moitiĂ© du bassin versant (18 km2) du fiume di Giotta (Barrettali), et ceux de Vecchia et de Filettellu au sud, tous dominĂ©s par Monte Cucaru (933 m).

    À l'extrémité méridionale du territoire, la commune possède une zone importante de ressources d'amiante. Mais l'exploitation de ce minerai a dû cesser.

    Limites territoriales

    Son territoire est dĂ©limitĂ© au nord-nord-est par le ruisseau de Furcone (affluent du fiume di Giotta) qui le sĂ©pare de Barrettali et prend sa source sous le col de la bocca di a Serra (1 007 m), la ligne de crĂŞte partant de ce col et passant par la cime de Monte Prato (1 282 m - Ogliastro), la cime de Codoli (1 260 m) -le point le plus haut de la commune (1 268 m) se situant entre ces deux sommets, le Pinzu di Mezzu (799 m), la Pietra Negra (645 m), l'ancienne carrière d'amiante pour rejoindre la mer Ă  la punta Bianca.

    Façade maritime

    Sa façade maritime, comprise entre l'embouchure du ruisseau de Piaggia[1] au nord et la punta Bianca (au nord d'Albo (Ogliastro) au sud, est une côte déchiquetée, inhospitalière, où les flancs de la montagne plongent vers la mer en pente raide. La partie comprise entre Marine de Canelle et Punta Bianca est en grande partie comblée par les rejets d'exploitation de l'ancienne usine d'amiante d'Abro.

    Hydrographie

    Les principaux cours d'eau sont le ruisseau de Piaggia[1] (fiume di Giotta) et le ruisseau de Furcone[2] sur lequel autrefois avaient été construits quatre moulins (E muline di Pendente et E Muline di Guaduo Cinto). Le ruisseau de Valdu Vecchiu[3] est le principal affluent du ruisseau de Furcone.

    D'autre part, le territoire est arrosé par plusieurs petits cours d'eau qui prennent tous naissance sur la commune et se jettent directement à la mer. Du nord au sud, appelés fiume, ils sont : fiume San Erasmo, fiume Fucinaiu, fiume Venatellu et fiume di Conca qui traversent le village, et fiume di Santa Catalina.

    Climat et végétation

    La végétation est celle de climat méditerranéen maritime sur le littoral et les vallées, et de climat méditerranéen de montagne sur les hauteurs, avec ici l'absence d'un manteau forestier. Elle est balayée par le libeccio, vent dominant violent, sec et soufflant du sud-ouest, sculptant le bas maquis en bordure de mer. Les traînes de mistral, vent sec, froid et violent également, arrivent du nord-ouest pour souffler le littoral, plus particulièrement à l'extrémité du Cap. On notera sur le littoral l'importante présence d'agaves et d'oponces plus communément appelés figuiers de Barbarie.

    Le paysage souvent mis à nu par les incendies, présente d'incalculables murs de pierre édifiés jusqu'au bord de mer. Faute de zones planes, au début du XIXe siècle les habitants avaient construit ces nombreux murs en pierre sèche pour soutenir la terre végétale et disposer ainsi de planches de terrain, de terrasses (trasti)[Note 2] destinées aux cultures du cédrat, de la vigne et d'autres denrées qui ont fait la prospérité de la commune et du cap. Les marines de Scala et de Cannelle étaient alors très actives.

    Accès routiers

    La route D80, ancienne route nationale 198 de Saint-Florent Ă  Bonifacio comme encore portĂ©e sur les cartes cadastrales de GĂ©oportail, fait le tour du Cap Corse. Elle traverse, telle une « grande corniche » (ainsi appelĂ©e localement), la commune Ă  plus de 100 m d'altitude moyenne en longeant la cĂ´te. Elle traverse le hameau de Marinca (en fait composĂ© de deux hameaux Marinca sous la route et Marcacce au-dessus de la route) qui se trouve Ă  l'ouest du village de Canari, 180 mètres plus haut et qui est desservi par la route D 33.

    La D 33 dite « petite corniche » qui double pour ainsi dire la « grande corniche », démarre de la Marine de Canelle. Elle emprunte sur une courte section la D 80 à Abro, puis monte et traverse le hameau de Vignale au nord du village, passe au village de Barrettali et à son hameau Minerviu avant de rejoindre la D 80 à Pino. Pour se rendre au village même, il faut emprunter une route dont l'intersection avec la D 33 se situe entre Vignale et Chine.

    De la D 80 une petite route Ă©troite et sinueuse, descend Ă  la Marine de Scala.

    Transports

    Canari est éloigné de tous transports publics de voyageurs.

    Le plus proche rĂ©seau de bus se trouve Ă  Saint-Florent, distant de 32 km, qui est desservi par une ligne rĂ©gulière de bus Bastia - Saint-Florent de l'entreprise Autocars Santini, tous les jours de l'annĂ©e sauf les dimanches et jours fĂ©riĂ©s. De Saint-Florent les bus de la mĂŞme entreprise permettent un aller-retour sur L'ĂŽle-Rousse les mois de juillet et d'aoĂ»t.

    Le village de Canari est distant par route, de 35 km du port de commerce de Bastia, de 33 km de la gare des CFC de Bastia et de 49 km de l'aĂ©roport de Bastia Poretta, qui sont les plus proches.

    Urbanisme

    Typologie

    Canari est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3] - [4] - [5] - [6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bastia, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de 50 000 Ă  moins de 200 000 habitants[7] - [8].

    La commune, bordĂ©e par la mer MĂ©diterranĂ©e, est Ă©galement une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[9]. Des dispositions spĂ©cifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de prĂ©server les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre Ă©cologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilitĂ©, en dehors des espaces urbanisĂ©s, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prĂ©voit[10] - [11].

    Canari est une commune qui possède de nombreux lieux habités, touristiques, avec sa marine de Scala, ses cabanons Colorès, la villa de Pino à deux pas, les « maisons des Américains » "les Piccioni", appartenant à une famille d'expatriés corses ayant fait fortune aux Amériques au XIXe siècle. Le village abrite également le mausolée de la fille de Gustave Eiffel, Valentine mariée à un des fils de cette famille noble.

    Le village est associé à pas moins de onze hameaux habités : Pieve, Vignale, Chine, Piazze, Marinca, Longa, Olmi, Pinzuta, Solaro, Ercuna et Imiza, des hameaux tous accrochés aux pentes des vallées ouvertes sur la mer, ainsi que deux marines : Scala et Canelle. C'est sans compter certains hameaux comme Linaghje (au nord de la commune), Salge (au sud de la commune) ou Masogna (au sud-est du village) qui sont aujourd'hui à l'abandon ou ruinés.

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (96,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (94,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (48,3 %), forêts (26,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (21,4 %), zones urbanisées (2,3 %), eaux maritimes (1 %), zones agricoles hétérogènes (0,6 %)[12].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].

    Pieve

    Pieve est le hameau central de Canari. Il offre aux visiteurs une architecture relativement bien conservée dans un paysage vert, où micocouliers et arbres de Judée abondent, agrémenté d'un jardin public fleuri dans lequel se trouve le monument aux morts. Autour de celui-ci ont été aménagés des espaces de loisirs : un boulodrome, une aire de jeux d'enfants, et en face, en contrebas de la route, un terrain de football. Depuis la place du Campanile, ornée de palmiers et où se trouvent la mairie (Casa cumuna), le Centre culturel et le bureau de La Poste, la vue est remarquable sur le golfe de Saint-Florent, les Agriates jusqu'à la presqu'île de la Revellata (Calvi).

    Sur la place du Campanile se dresse un grand clocher isolĂ©. Haut de 15 mètres et blanc, il est un formidable amer pour les marins.
    Lors de l'aménagement de la place, les travaux ont permis la découverte près du clocher de l'abside d'une église préromane.

    Pieve recèle deux édifices religieux remarquables, proches l'un de l'autre : l'église conventuelle San Francescu du XVe siècle qui appartenait à l'ancien couvent de Canari, et l'église Santa Maria Assunta du XIIe siècle, remaniée au XVIIIe siècle.

    Vignale

    Hameau de Vignale.

    Vignale est l'un des plus gros hameaux de Canari. Il est situé au nord du village. Son nom dérive du latin vineola qui signifie « petit vignoble ». S'y trouve la chapelle Santa Maria Annunziata.

    Chine

    Chine (ou Chini ou Echine) est un vieux hameau dont les maisons sont bien groupées autour de sa chapelle Saint Jean Baptiste. La tour carrée qui dominait le hameau a totalement disparu. A Fabrica et Pianu sont ses deux quartiers situés à l'est. À Pianu, se trouve la chapelle de confrérie Santa Croce.

    Piazze

    Piazze, un peu au sud de Pieve, recèle un château à trois tours crénelées. Il s'agit du château des Cenci, édifié au XVIIe siècle à l'emplacement même du précédent château de Canari qui avait été rasé en 1554 par Gênes.

    Marinca

    Marinca.

    Marinca, hameau gĂ©minĂ© avec celui de Marcacce puisque sĂ©parĂ© par la D80, est le hameau le plus bas de Canari. Construit Ă  131 m d'altitude, il se trouve Ă  l'ouest du village.

    Longa

    Longa est le hameau le plus au sud du village. Jadis s'y trouvait une tour médiévale dont aujourd'hui on n'aperçoit plus que les fondations.

    Olmi

    Olmi se situe Ă  quelque 250 m au nord-est de Longa. S'y trouve la chapelle San Roccu oĂą chaque 16 aoĂ»t, est cĂ©lĂ©brĂ©e une fĂŞte avec distribution de petits pains. Tout proche se trouvent les ruines de Marsogna, un ancien hameau.

    Pinzuta

    Pinzuta, hameau à l'est du village, était autrefois protégé par une tour carrée. Il avait la particularité de posséder huit fours à pains dont un communautaire. Sa fontaine est datée de 1560.
    Le hameau recèle la chapelle San Pietru qui renferme un tableau remarquable représentant La mort de Saint-Joseph.

    Solaro

    Solaro (Solaru), au nord-est du village, comprend deux hameaux Solaru Suttanu et Solaru Supranu. On y découvre encore des maisons du XVe siècle. De ce site planté d'oliviers la vue est remarquable. La petite route qui permet d'y accéder depuis le village, se termine en cul-de-sac à Solaru Supranu. Quant à Solaru Suttanu, il est sans accès routier.

    Imiza

    Imiza se situe tout au nord de la commune. Il est composĂ© de deux hameaux Suttanu et Supranu. Ce dernier est ruinĂ©. La chapelle Santa Catalina a Ă©tĂ© restaurĂ©e en 1875. Ce hameau-perchoir de bergers, situĂ© Ă  environ 450 m d'altitude et auquel on n'accède qu'Ă  pied, offre une vue panoramique remarquable sur le golfe de Saint-Florent, les Agriates et L'ĂŽle-Rousse. Imiza a donnĂ© son nom Ă  un parfum Ă©laborĂ© en Corse.

    Au sud, près du village ruiné de Salge, se dressent encore les ruines de la tour de Castellucciu (IXe siècle).

    Ercuna

    Ercuna est un ancien hameau situé entre Solaro et Imiza. L'antique chapelle San Ghjuvanni a totalement disparu.

    Ă€ 700 m d'altitude sont les ruines du Castellu di Serra Valle Ă©difiĂ© au IXe siècle et dont Pier Battista Santelli restaura partiellement le donjon en 1576.

    Abro

    Abro que l'on orthographie Abro comme on le prononce, provient du latin apricus qui veut dire ensoleillĂ©. Il se situe tout au sud de la commune et ne compte que de rares maisons. Le climat y serait le plus chaud de la commune. C'est pourquoi jusqu'au dĂ©but du XXe siècle, les cultures de cĂ©drat prospĂ©raient, couvrant jusqu'Ă  14 hectares de terrasses (trasti). Canari ne disposant pas de rĂ©elles structures portuaires, les tonneaux de cĂ©drats Ă©taient roulĂ©s jusqu'Ă  la mer, remorquĂ©s jusqu'Ă  des voiliers mouillĂ©s devant Canelle pour y ĂŞtre embarquĂ©s. Ă€ 500 m au nord d'Apro, Ă  une altitude de 230 m, se trouve un site romain. L'ancienne Ă©glise romane Santu Pietru du Xe siècle est devenue une bergerie, comme vu ailleurs dans d'autres lieux de Corse.
    Au sud d'Apro, se situe le site de l'ancienne carrière et usine d'amiante de Canari.

    Marine de Scala

    La marine de Scala était un port de pêche actif. Au début du XIXe siècle on y construisait des barques de pêche. En 1938, six bateaux apportaient de l'activité à douze pêcheurs. Les captures étaient alors abondantes.

    Canelle

    Marine de Canelle.

    Canelle était une antique marine nommée Kanelate (origine grecque mais sens inconnu) qui aurait été fondée au VIe siècle av. J.-C.. Une source y sourd, qui aurait été bien connue des marins.
    Au IVe siècle, Canelle avait son Ă©glise piĂ©vane dominĂ©e par un clocher semblable Ă  une tour ronde mais une tour-lanterne comme on les faisait Ă  l'Ă©poque, haute d'environ 10 mètres avec un diamètre d'un peu plus de 7 mètres. Un feu Ă©tait entretenu au sommet pour aider les marins Ă  situer la marine.
    Au XIXe siècle, la Marine alle Cannelle était dotée d'une dizaine de magazini (entrepôts), disposait de huit petits caboteurs et commerçait avec l'Italie. Une jetée et une cale de halage y avaient été aménagées vers 1930.

    Toponymie

    Le nom de Canari a pour origine son nom de Kanelate porté sur les cartes de Ptolémée au IIe siècle.

    Histoire

    Antiquité

    L’occupation du site remonte à l’Antiquité, puisqu’on retrouve mentionné le nom de Kanelate (à l’origine du nom Canari) sur les cartes de Ptolémée au IIe siècle. Une antique bourgade aurait été fondée sur la côte au VIe siècle av. J.-C. qui, sous les premiers siècles chrétiens, était le centre d'une piève. La piève de Canari dépendait de l'évêché de Nebbiu (ex-Cersunum).

    Plusieurs vestiges de l’époque pisane ont été mis au jour datant d’avant le Xe siècle. On peut encore admirer l’église Santa Maria Assunta du XIIe siècle qui est en parfait état de conservation bien qu’ayant subi des modifications architecturales ultérieures, et la maison La Romana à Marinca vraisemblablement de la même époque.

    Moyen Ă‚ge

    De la fin du IXe siècle à 1167[14], Canari a dépendu des Peverelli.

    • 952 : les Avogari-Gentile et les Peverelli sont deux familles descendantes du GĂ©nois Ido envoyĂ© en Corse par Oberto, marquis de Toscane, pour percevoir les taxes.

    Au XIe siècle, le Cap Corse est encore dominé par ces deux familles génoises.

    • 1167 : avec l'aide de Pise, les Avogari chassèrent les Peverelli et s'emparent de Canari et d'Ogliastro. Ils affrontèrent l’amiral Ansaldo Da Mare qui prit le pouvoir du nord du Cap jusqu'Ă  Barrettali vers 1200.
    • 1336 : Jean Avogari, Ă  sa mort, laisse le fief de Canari et du tiers nord-ouest de l'actuelle commune d'Ogliastro Ă  son fils AndrĂ© alors que les fiefs de Nonza et de Brando vont Ă  ses autres fils Pierre et Luchino.
    • 1417 : soutenu par l'Aragon, Vincentello d'Istria vice-roi de Corse, emprisonne au castel d'Orese près d'Ocana, AndrĂ© de Gentile alors seigneur de Canari.
    • 1424 : GĂŞnes dĂ©livre AndrĂ© de Gentile et l'aide Ă  reprendre Sisco et Pietracorbara Ă  Mathieu de Gentile, seigneur de Brando et ami de Vincentello.

    Fin du XVe siècle, Vincentellu de Gentile (Avogari) annexe les vallées de Sisco et Pietracorbara à Canari. Il a deux fils : Napoleone (fils bâtard) et Vincenzu qui se partagent la seigneurie.

    • 1491 - 15 aoĂ»t : Napoleone, mĂ©content du partage, poignarde son demi-frère Vincenzu au cours d’une partie d’échecs au château de Canari. La population se rĂ©volte et Napoleone fuit vers GĂŞnes oĂą il est arrĂŞtĂ©, condamnĂ© Ă  mort et dĂ©capitĂ© par les GĂ©nois Ă  Canari mĂŞme. Le fief revient alors Ă  la fille de Vincentellu de Gentile, Gesalmina, veuve du Cinarcais Rinucciu di Leca, seigneur de Vicu, mort en dĂ©portation en 1490.
    • 1491 : Gesalmina se remarie au GĂ©nois Gerolamo Gentile, qui devient ainsi seigneur de Canari.

    Temps modernes

    • 1506 : construction de l’église et du couvent Saint-François Ă  Canari. L’implantation des Franciscains avait dĂ©butĂ© Ă  Nonza avec la construction d’un premier couvent.

    De 1506 à 1536, les deux fiefs de Canari comprenant Sisco et Pietracorbara (sans Erbalunga) sont unis et reviennent à Paris Gentile héritier de son frère Gerolamo Gentile.

    • 1536 : le fief de Canari est vendu Ă  un Romain du nom de Pierbattista Cenci (?-1579). Ă€ cette occasion, les Santelli, anciens seigneurs de Canari, prennent le nom de Santelli-Cenci car ils prĂ©tendent se rattacher Ă  la famille romaine des Cenci. (Plus tard, vers 1601, ils prendront le nom de Cenci).

    Lors de la guerre de Sampieru, Pierbattista Santelli-Cenci prend le parti de Sampieru, tandis que son propre fils, Antonio Santelli-Cenci, prend le parti des GĂ©nois et se fait tuer Ă  la bataille de Caccia.

    • 1554 : le village de Linaghje (voir Photo) et le château de Canari sont rasĂ©s par l’amiral gĂ©nois Andrea Doria en reprĂ©sailles Ă  l’appui apportĂ© par certains seigneurs aux Français et Ă  Sampieru. Une partie de la famille Mattei qui habite ce hameau se rĂ©fugie dans la commune voisine de Barrettali.
    • 1558 : les Français reprennent le Cap Corse et envoient Bertrand des Masses, gouverneur de Saint-Florent, ravager Canari pour se venger, cette fois, de ceux qui avaient pris parti pour les GĂ©nois.
    • 1580 : Horatio (Oraziu) Santelli Cenci (?-1595), second fils d’Antonio, est reconnu par GĂŞnes comme hĂ©ritier du fief.
    • 1588 : les pirates barbaresques d’Alger commandĂ©s par Hassan Bey dĂ©truisent Ugliastru et sa marine Albu, un village très proche.

    À la mort d’Horatio, le pouvoir hésite un temps entre un oncle, le « Meliaduce », et Pier Battista Santelli II, fils d’Horatio et de Vittoria Gentile de Brando. C’est Pier Battista II qui conserve finalement le fief et le transmet à son fils Laurent Enzo Santelli qui sera colonel de la Garde pontificale au Vatican.

    Au dĂ©but du XVIIe siècle le fief de Canari (ou pieve de Santa Giulia) comptait environ 2 500 habitants. Les lieux habitĂ©s Ă©taient alors Canari, Salisse, Marsoga, li Olmi, lo Solaggiola, Pinzuta, le Piazze, Ichina, lo Vignale, la Marincha, Baretali, Conchiglie, Balsia, lo Petricaccio, lo Feno, la Torre, le Brachelle, la Mascheraccia, Rigaglia, Minerbio et la Figagiola.

    • 1710 : la seule fille du colonel Santelli, Victoria (Ă©pouse du comte d'Albion, ambassadeur de France au Vatican), est contrainte de vendre le fief Ă  un noble gĂ©nois du nom de Lucco Ottavio Fieschi, qui le conserve jusqu’en 1768, date de la vente de la Corse Ă  la France par GĂŞnes.
    • 1762 : Canari se rallie Ă  Pascal Paoli.
    • 1768 : le Cap Corse est rĂ©uni au Royaume de France, avant le reste de l'Ă®le, et passe sous administration militaire française.
    • 1789 - La Corse appartient au Royaume de France. Canari se trouve dans la juridiction royale du Capicorsu. Supprimant la province du Cap Corse, la RĂ©volution divise le Cap Corse en quatre cantons : Capo Bianco (Rogliano), Seneca (Luri), Sagro (Brando) et Santa Giulia (Nonza) dont fait partie Canari.
    • 1790 - Avec la RĂ©volution française est crĂ©Ă© le dĂ©partement de Corse avec Bastia comme prĂ©fecture. Les anciennes communautĂ©s ou paroisses prennent le nom de communes. la commune se nommait Canari.
    Le 12 juillet, les cinq diocèses de la Corse (Ajaccio, Aléria, Bastia, Mariana et Nebbio) sont ramenés à un seul.
    • 1793 - An II. la Convention divise l'Ă®le en deux dĂ©partements : El Golo (l'actuelle Haute-Corse) et Liamone (l'actuelle Corse-du-Sud) sont crĂ©Ă©s. L'ex-juridiction royale du Capicorsu passe dans le district de Bastia ; celui-ci est partagĂ© en cantons (ex-pievi), et le canton en communes. Canari se trouve dans le canton de Santa Giulia (chef-lieu Nonza), dans le district de Bastia et dans le dĂ©partement de El Golo.
    • 1794 : avec l'aide des Anglais (flotte de l'amiral Hood), Paoli devient maĂ®tre de presque toute l'Ă®le. Londres impose le vice-roi Gilbert Elliot. Sous l'occupation anglaise, le canton de Canari est crĂ©Ă© ; le juge de paix est dit "sherif". Mais avec l'arrivĂ©e des troupes françaises des gĂ©nĂ©raux Gentile et Casalta dĂ©barquĂ©es Ă  Macinaggio, les Anglais quittent vite la Corse.

    De 1797 Ă  1972 Canari avec Nonza, Ogliastro, Olcani et Olmeta-di-Capocorso composent le canton de Nonza.

    • 1801 - Sous le Consulat[Note 5], la commune qui a le nom de Canari, est toujours dans le canton de Santa Giulia (chef-lieu Nonza), dans l'arrondissement de Bastia et le dĂ©partement d'El Golo.
    • 1811 - Les dĂ©partements d'El Golo et du Liamone sont fusionnĂ©s pour former le dĂ©partement de Corse.
    • 1828 - Canari passe dans le canton de Nonza[15].

    Époque contemporaine

    Canari a payé un lourd tribut aux deux Grandes guerres mondiales, comme en témoignent les nombreux noms inscrits sur son monument aux morts.

    • 1943 - septembre : l'Italie qui avait envoyĂ© 80 000 soldats pour occuper la Corse dès novembre 1942, capitule.
      • 3 octobre : le Cap Corse est libre.
      • 5 octobre : les 13 000 Allemands prĂ©sents sur l'Ă®le la quittent.
    • 1954 - Le canton de Nonza Ă©tait formĂ© des communes de Canari, Nonza, Ogliastro, Olcani et Olmeta-di-Capocorso qui comptait alors 231 habitants.
    • 1965 : fermeture de l'usine d'amiante de Canari dont l'exploitation du filon avait dĂ©butĂ© en 1898 par son dĂ©couvreur Ange-Antoine Lombardi[16].
    • 1973 : Canari fait partie du canton de Sagro-di-Santa-Giulia nouvellement crĂ©Ă© avec la fusion imposĂ©e des anciens cantons de Nonza et Brando.
    • 1975 - La Corse est Ă  nouveau partagĂ©e en deux dĂ©partements.Canari se trouve dans celui de Haute-Corse.

    Politique et administration

    Mairie place du Clocher.

    Tendances politiques et résultats

    Le conseil municipal du mandat 2020/2026 est composé de 11 membres :

    Maire : Simonetti Jean-Michel (157 voix),

    1er adjoint : Gassmann Simon (168 voix),

    2eme adjoint : Doumas GĂ©rald (157 voix),

    Conseillers municipaux : Antonetti Bernard (154 voix), Chiaramonti Nathalie (166 voix), Franceschi Pierrette (148 voix), Granini Thierry (173 voix), Guerra Alexandre (152 voix), Lorenzi Jean-Jacques (128 voix), Pellegrini Jean-Pierre (170 voix), Santini David (168 voix).

    Pour les élections municipales 2020 la commune de Canari comptait deux listes (la liste de la municipalité sortante et une liste d'opposition) ainsi qu’un candidat libre. La liste de la municipalité sortante était intitulée "Canari 2020" et l'opposition était intitulée " Campà quì". La liste du 1er adjoint sortant a été élue dans sa totalité.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    maire en 1873 ? François Orsini Propriétaire
    ? 1921 Jean Toussaint Marcantetti Pharmacien Ă  Bastia
    1921 1943 Joseph Simon Marcantetti
    (fils du précédent)
    RG puis PSF Premier directeur de l'usine d'amiante
    Conseiller général du Canton de Nonza
    (1925-1940)
    1943 1947 Antoine Jules François Orsini
    (fils de F.Orsini)
    Marin
    1949 1959 Orsini Joseph ? Agriculteur
    1959 1977 Jean Simonetti UDR
    1977 décembre 1994 (décès) Simon Gregorj PS Propriétaire
    décembre 1994 (intérim) mars 1995 Christian Leonetti DVG
    mars 1995 mars 2008 Maurice Bertoni DVD Capitaine au long cours, pilote d'aéroglisseur SNCM
    16 mars 2008 23 mai 2020 Armand Guerra DVG[17] Retraité
    23 mai 2020 En cours Jean-Michel Simonetti DVD Retraité (Ancien chef d’entreprise)

    Population et société

    DĂ©mographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[19].

    En 2020, la commune comptait 316 habitants[Note 6], en augmentation de 3,95 % par rapport Ă  2014 (Haute-Corse : +5,98 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
    8608402939949621 1331 2871 2331 214
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    1 3001 3001 3941 4021 4621 2901 3161 1761 035
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    993948925937900906462772633
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018
    583358331291323325325310317
    2020 - - - - - - - -
    316--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee Ă  partir de 2006[20].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    L'Ă©cole primaire publique la plus proche se situe Ă  Canari, son institutrice s'appelle Mme Riutort Marie-Pierre, celle de Patrimonio de 28 km. Le collège d'enseignement gĂ©nĂ©ral le plus proche est celui de Luri Ă  30 km et le lycĂ©e celui de Bastia Montesoro, distant de 43 km via le col de Teghime.

    Santé

    Une infirmière libĂ©rale est prĂ©sente toute l'annĂ©e Ă  Canari il s'agit de Mme JoĂ«lle Guidicelli. Les mĂ©decins les plus proches se trouvent Ă  Luri (30 km) et Ă  Saint-Florent (32 km). Un mĂ©decin le docteur Jockmans se rend Ă  Canari tous les mardis après-midi, il se trouve dans les bureaux de la rĂ©sidence "E valle". Le Centre hospitalier gĂ©nĂ©ral de Bastia est distant de 43 km. Plusieurs cliniques se trouvent aussi Ă  Bastia. Deux pharmacies sont Ă  Saint-Florent. Des infirmiers sont installĂ©s Ă  Patrimonio ; des masseurs-kinĂ©sithĂ©rapeutes se trouvent Ă  Saint-Florent.

    Cultes

    L'église paroissiale (San Francescu relève du diocèse d'Ajaccio).

    Manifestations culturelles et festivités

    • Concours international de chants lyriques organisĂ© tous les ans par la commune chaque annĂ©e fin aoĂ»t dĂ©but septembre.
    • 15 aoĂ»t fĂŞte de la Santa-Maria Assunta. Se dĂ©roule annuellement une procession nocturne aux flambeaux de la statue de la Madonna Ă  travers le village.
    • 16 aoĂ»t Ă  Olmi est cĂ©lĂ©brĂ©e la fĂŞte de San Roccu avec distribution de petits pains dans la petite chapelle.

    Loisirs et randonnées

    Promenade autour de Canari.
    • Cap au large, promenade proposĂ©e autour de la commune de Canari par un panneau « Promenade autour des Villages du Cap Corse » placĂ© sur la place du clocher.
    • Sentier pour la visite de la chapelle Sant' Agostinu ruinĂ©e, situĂ©e Ă  300 m au nord et en contrebas de Linaju. DĂ©part depuis la D80 dite « Grande corniche » 500 m Ă  l'ouest du pont sur le ruisseau de Furcone.
    • Canari compte une sociĂ©tĂ© de chasse prĂ©sidĂ©e par Mr Ernest Granini. Cette sociĂ©tĂ© compte une trentaine d'adhĂ©rents qui avec plaisir vont chasser les samedis et les dimanches dans cette Ă©quipe qui a la passion de la chasse. Cette sociĂ©tĂ© a pour nom "SucietĂ  di caccia a Canarese". Cette association anime le village Ă©tĂ© comme hiver avec plusieurs manifestations.

    Économie

    Comme pour la plupart des communes du littoral occidental du Cap Corse, les habitants vivaient de la mer et de l'agriculture. Les vastes étendues des terres des Agriates qu'ils allaient travailler aux semailles, offraient les ressources nécessaires à l'alimentation de la population et donnaient des possibilités de trocs avec d'autres régions. En 1790[14], Canari avait 4 moulins, 16 ha d'oliviers, 9 ha d'agrumes (cédrats), plus de 5 ha de châtaigniers, et un bon cheptel de gros bétail (440 bêtes) et 154 ha de vignes. En 1861, il n'y avait plus que 101 ha de vigne qui a de nos jours disparu.

    Une loi de 1818 taxant les exportations corses était en vigueur jusqu'en 1912. Elle freinait les échanges avec l'Italie, principal client. À cela s'est ajoutée la construction de routes dans le Cap Corse Bastia - Macinaggio (Rogliano en 1829, Santa-Severa (Luri) - Pino et Macinaggio - Botticella - Nonza - Saint-Florent) entre 1865 et 1880, changeant complètement les modes d'échanges et précipitant l'abandon des petits bateaux de commerce du littoral capicorsin. En 1908 survient la crise du cédrat, les cours s'effondrent. En raison de leurs coûts élevés, Porto Rico, la Californie et d'autres pays consommateurs se mettent à planter des cédratiers sur leur sol ou à utiliser des zestes de citron. L'économie locale et celle du Cap Corse sont ruinées.

    Usine d'amiante de Canari

    Usine de Canari.

    Le plus grand gisement d'amiante français se trouve sur le territoire de la commune. De 1949 Ă  1965, cette mine, surnommĂ©e « l'enfer blanc » par les mineurs, Ă©tait exploitĂ©e par une filiale d'Eternit. Le gisement fut dĂ©couvert en 1926, la mine a Ă©tĂ© exploitĂ©e industriellement Ă  partir de 1948, mais dans de très mauvaises conditions d'hygiène et d'insalubritĂ©, qui ont Ă©tĂ© occultĂ©es pendant des dĂ©cennies et qui ont Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©es plus tard, au vu des maladies qui frappaient les mineurs. L'environnement ne fut pas non plus Ă©pargnĂ©. Tous les dĂ©chets de la mine ont Ă©tĂ© rejetĂ©s Ă  la mer du haut de la falaise. En 17 ans, ils vont colmater, avec les courants, les marines d'Albu (Ogliastro) et de Nonza. Ils vont former une plage qui, par endroits, va gagner jusqu'Ă  300 m sur la mer. La production d'amiante atteignait 25 500 tonnes en 1960. En 1965, date de sa fermeture, l'entreprise occupait 300 personnes[16].

    Des travaux de consolidation des ruines de l'usine, de stabilisation du terrain et de plantation du site sont en cours, sous l'égide de l'ADEME. Ils sont cofinancés par l'Union européenne.

    Culture locale et patrimoine

    Carrière et usine d'amiante de Canari

    C'est en avril 1898 que le maĂ®tre-mineur et forgeron Ange-Antoine Lombardi dĂ©clara la dĂ©couverte du filon d'amiante. Au plus haut de son exploitation en 1961, l'usine produisait 30 000 tonnes d'amiante. Le site fut fermĂ© en 1965 en raison de la baisse du cours de la fibre et des problèmes sanitaires et environnementaux gĂ©nĂ©rĂ©s par l'exploitation.

    L'aire des déchets, la cantine, les galeries maçonnées, les logements d'ouvriers et les puits d'extraction qui constituent la carrière d'amiante et l'usine de traitement du minerai au lieu-dit Margaritaju sont repris à l'Inventaire général du patrimoine culturel par la Collectivité territoriale de Corse - Versement au dossier le 10 août 2006. L'établissement industriel désaffecté est en partie propriété privée, l'autre en propriété publique[16].

    Mulinu di Pendente

    L'immeuble dit U Mulinu di Pendente, dit encore « Moulin de l'Anglais » (du nom de son dernier propriétaire) sur le ruisseau du Furcone, proche du pont de la D33, était un moulin à eau construit en 1877. Il a été exploité jusqu'à la Première Guerre mondiale pour la production de farine de blé. Il fut ensuite utilisé comme bergerie avant d'être abandonné en 1959.

    Les façades, toitures et mécanisme intérieurs du moulin à farine datant de 1877, sont inscrits Monuments historiques par arrêté du 9 janvier 2007[21].

    Autres patrimoines civils

    Château des Cenci à Piazze.
    • Monument aux morts au centre de Pieve, dans un jardinet entre le couvent Saint-François, la chapelle de confrĂ©rie Santa Croce et l'Ă©glise Santa Maria Assunta. Une grande ancre marine y est installĂ©e.
    • Château Ă  Piazze, avec trois tours crĂŞnelĂ©es. Il a Ă©tĂ© construit Ă  l'emplacement mĂŞme de l'ancien château des Cenci, rasĂ© par les troupes gĂ©noises d'Andrea Doria en 1554.
    • Vestiges de la tour Ă  feu dont il ne reste que l'embase, au-dessus de la marine de Canelle.
    • Tour carrĂ©e ruinĂ©e Ă  l'ancien village de Linaghje (ou Linaglie) situĂ© sur le versant occidental du Monte 359 m, au-dessus de la route D33 dite « petite corniche ».

    Église Saint-François

    Édifice du début XVIe siècle, l'actuelle église paroissiale appartenait autrefois au couvent de Canari construit en 1506 et ruiné depuis le XIXe siècle[22]. L'église conventuelle Saint-François au décor baroque était l'une des plus grandes du diocèse du Nebbiu. Elle renferme les œuvres classées[23] Monuments historiques ci-après, toutes propriété de la commune :

    • tableau Saint Michel peseur des âmes et vainqueur du dragon en bois peint, dorĂ©, de la fin XVe siècle, classĂ© le 7 mars 1957 ;
    • panneau Christ en Croix habillĂ© ou saint Vou peinture sur bois dorĂ©, classĂ© le 7 mars 1957 ;
    • plaque funĂ©raire en marbre sculptĂ© des Armoiries reprĂ©sentant l'emblème franciscain, datant de 1754, classĂ©e le 6 novembre 1942 ;
    • plaque funĂ©raire en marbre sculptĂ© des Armoiries datant de 1570, classĂ©e le 6 novembre 1942 ;
    • croix d'autel en cuivre gravĂ©, Ĺ“uvre de Iusto Antonio 1560, classĂ©e le 16 mars 1908 ;
    • panneau "L'Annonciation, L'Assomption, saint François-d'Assise et saint Bernardin de Sienne, Le Christ au Jardin des Oliviers" en bois peint, de l'École italienne du XVIe siècle, classĂ© le 16 mars 1908 ;
    • dalle funĂ©raire de Horatio Santelli Cenci et de Vittoria dei Gentili, sa femme, en marbre blanc portant les armoiries et l'inscription Sepultora Horatio Cenci, uno dei signori di Canari e Vittoria deli Gentili (Vittoria dei Gentili, femme de Horatio Santelli Cenci, est morte le samedi 7 juillet 1595), classĂ©e le 16 mars 1908 ;
    • statuette de saint Roch en marbre blanc du XVIe siècle, classĂ©e le 16 mars 1908 ;
    • tabernacle du maĂ®tre-autel en bois taillĂ©, dorĂ© du XVIIe siècle, classĂ© le 24 juillet 2002.

    L'ancien couvent Saint-François a été réhabilité en structure d'accueil (gîtes ruraux). Il abrite également le Conservatoire du Cap Corse.

    Derrière le couvent se trouve un remarquable bosquet de chênes verts datant du XVIe siècle. À l'époque ce bosquet avait été planté par les moines pour leur permettre d'avoir leur bois de chauffage pour l'année et de faire des meubles. Il est classé Monument historiques par UNESCO, il est donc intouchable sans l’autorisation de ce dernier. Des bancs ont été installés par la mairie et les personnes peuvent s'y détendre sous un ombrage et une fraîcheur recherchés pendant les journées chaudes de l'été.

    • Place du Clocher - Au fond couvent et Ă©glise.
      Place du Clocher - Au fond couvent et Ă©glise.
    • Couvent Saint-François.
      Couvent Saint-François.
    • IntĂ©rieur de l'Ă©glise conventuelle.
      Intérieur de l'église conventuelle.
    • Plaque funĂ©raire de 1754.
      Plaque funéraire de 1754.

    Église Santa Maria Assunta

    Santa Maria Assunta.

    L'église date du XIIe siècle, en très bon état de conservation, située à Pieve. Elle était le centre religieux de la piève. Cet édifice roman pisan est remarquable par sa construction toute en pierres de schiste vert à joints vifs bien appareillées et couvert de lauzes. Le matériau provenait de la carrière proche de San Guglielmu. Elle a été remaniée au XVIIIe siècle. Les modifications apportées (ajout de deux chapelles latérales, d'un chœur carré en remplacement de l'abside et d'une voûte à la nef) l'ont défigurée. Le sanctuaire est bordé entièrement d'une corniche partiellement d'époque préromane, ornée de sculptures stylisées (masques humains aux expressions variées, têtes de béliers, feuilles, etc.). Sa façade nord présente une pierre commémorative gravée en caractères gothiques presque illisible. Une plaque récemment apposée, permet de lire le texte en latin et en dessous sa traduction en français. Le linteau de la porte d'entrée sur la façade ouest est finement ciselé, orné de motifs végétaux stylisés.

    Propriété de la commune, l'église est inscrite Monuments historiques par arrêté du 24 janvier 1995[24].

    Elle renferme les œuvres classées[23] Monuments historiques ci-après, toutes propriété de la commune :

    • tableau Un saint ressuscitant un enfant sur toile de l'Ă©cole italienne, XVIIe siècle, classĂ© le 16 mars 1908 ;
    • plaque commĂ©morative de la construction de l'Ă©glise en 1468 en pierre sur la façade extĂ©rieure de l'Ă©glise portant les inscriptions en latin et datĂ©e hoc opus fecit [senhor ?] iacopo romanus predicator propter miraculum quem fecit nascere super lapidem anno M CCCC LXVIII en caractères minuscules gothiques.
    • Abside.
      Abside.
    • Porte d'entrĂ©e.
      Porte d'entrée.
    • Linteau de l'entrĂ©e.
      Linteau de l'entrée.
    • Plaque commĂ©morative.
      Plaque commémorative.
    • DĂ©tail de la corniche.
      DĂ©tail de la corniche.
    • DĂ©tail de la corniche.
      DĂ©tail de la corniche.
    • Pierre gravĂ©e façade nord.
      Pierre gravée façade nord.
    • Pierre gravĂ©e en haut Ă  droite de la porte.
      Pierre gravée en haut à droite de la porte.

    Autres patrimoines religieux

    Monument aux morts et église Saint-François de Canari
    • Le Campanile, place du Clocher Ă  Piève.
    • Cimetière proche du couvent Saint-François oĂą sont enterrĂ©s les anciens seigneurs de Canari.
    • Église San Tomasu Ă  Marinca
    • Église San Ghjuvanni Battista Ă  Chine
    • Chapelle Santa Maria Annunziata Ă  Vignale, ouverte une fois l’an pour la fĂŞte de l’Annonciation.
    • Chapelle de confrĂ©rie Santa Croce Ă  Pianu / Chine. Les confrères organisent chaque 15 aoĂ»t une procession nocturne aux flambeaux en portant une statue de la Madonna Ă  travers le village.
    • Chapelle San Roccu Ă  Olmi. Le lendemain du 15 aoĂ»t y est marquĂ© par la distribution de petits pains.
    • Chapelle San Pietru Ă  Pinzuta
    • Vestiges de l’ancienne chapelle San Ghjuvanni.
    • Chapelle Santa Catalina Ă  Imiza, restaurĂ©e en 1975.
    • Chapelle ruinĂ©e de Sant' Agostinu ruinĂ©e, Ă  300 m au Nord de Linaghje, ancienne monacchia (ermitage chargĂ© d'une action missionnaire) du Xe siècle. C'est un Ă©difice remarquable, construite en magnifiques dalles de schistes gris et vert bilieux, pierres locales.
    • Chapelle Sant' Eramu (ou San Teramu), ancienne monacchia. Ses ruines sont situĂ©es Ă  600 m Ă  l'ouest de Linaju près de la D33 dite « petite corniche ».

    Le Conservatoire du Cap Corse

    Le Conservatoire du Cap Corse situé dans l'ancien couvent Saint-François propose deux expositions permanentes, l'une consacrée aux costumes traditionnels du Cap corse reconstitués à partir des travaux de recherche de l’ethnologue Rennie Pecqueux-Barboni, l'autre aux photographies anciennes collectées dans les collections familiales du village sous l'égide d'Elizabeth Scaglia.

    Ouvert de Mai à Septembre, Le Conservatoire du Cap Corse accueille les visiteurs hors saison sur demande auprès de la mairie.

    ZNIEFF

    Canari est concernée par deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :

    ChĂŞnaies vertes du Cap Corse

    La zone concerne les chĂŞnaies vertes s'Ă©tendant sur une superficie de 4 563 ha de 15 communes du Cap Corse, depuis la commune de Farinole, Ă  la base du cap, jusqu'Ă  la commune de Rogliano au nord-est et Ă  la commune de Morsiglia au nord-ouest. Sur la commune de Canari et celle de Barrettali, une chĂŞnaie verte, Ă  la forme allongĂ©e, occupe un terrain volcanique sur un socle schisteux. Longeant la cĂ´te occidentale de 50 mètres Ă  800 mètres du rivage de la Punta di Canelle jusqu'Ă  la marine de Giottani, elle s'Ă©tend ensuite Ă  l'intĂ©rieur des terres. Elle est longĂ©e par les routes D 33 et D 80. DominĂ©e par la chaĂ®ne montagneuse du Monte Alticcione (1 139 mètres), de nombreux ruisseaux occupent le fond de ses vallons. Sa vĂ©gĂ©tation est entièrement constituĂ©e de chĂŞnes verts mais on trouve aussi autour des hameaux de Conchigliu et de Chiesa, de petits peuplements d'oliviers, de chĂŞnes lièges et de pins maritimes[25].

    CrĂŞtes asylvatiques du Cap Corse

    La zone d'une superficie de 6 387 ha, englobe la quasi-totalitĂ© de la crĂŞte centrale du Cap Corse. La limite sud de la ZNIEFF est identifiĂ©e par le col de Teghime (commune de Barbaggio). Son intĂ©rĂŞt rĂ©side en sa fonction d’habitat pour les populations animales et vĂ©gĂ©tales. Elle comporte une faune et une flore classĂ©e comme dĂ©terminantes avec 25 espèces vĂ©gĂ©tales, dont une colonie de reproduction de petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), deux couples d’aigle royal (Aquila chrysaetos), et du lĂ©zard de Fitzinger (Algyroides fitzingeri)[26].

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. L'arĂŞte schisteuse du Cap Corse se poursuit avec le massif du San Petrone et la Castagniccia, pour se terminer, au sud du Tavignano, avec les monts d'Antisanti et de Vezzani
    2. Trastu en langue corse signifie planche de vigne soutenue par un mur en pierres sèches
    3. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    5. La loi du 28 pluviôse an VIII (19 février 1800) porte sur l'administration locale. Elle conserve les départements hérités de la Révolution mais elle redécoupe les divisions intérieures. Les districts deviennent des arrondissements, la commune est définie et le canton créé. À chaque niveau on trouve un fonctionnaire public (nommé) ainsi qu'une assemblée consultative (élue)
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. Sandre, « Fiche cours d'eau - ruisseau de Piaggia (Y7420540) » (consulté le ).
    2. Sandre, « Fiche cours d'eau - ruisseau de Furcone (Y7421220) » (consulté le ).
    3. Sandre, « Fiche cours d'eau - ruisseau de Valdu Vecchiu (Y7421200) » (consulté le ).
    4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    6. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Pleyben - Châteaulin », sur insee.fr (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    10. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    11. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    13. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    14. Fascinant Cap Corse de Alerius Tardy - Bastia Toga 1994
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Notice no IA2B000939, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    17. « Article de presse »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
    18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    21. Notice no PA2B000008, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    22. Église Saint-François Mairie de Canari
    23. Base Palissy
    24. Notice no PA00135321, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    25. ZNIEFF 940004078 - Chênaies vertes du Cap Corse sur le site de l’INPN..
    26. ZNIEFF 940004076 - Crêtes asylvatiques du Cap Corse sur le site de l’INPN et sa carte sur le site de la DIREN..
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