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Forum Ă©conomique mondial

Le Forum économique mondial ou FEM (en anglais : World Economic Forum, abrégé WEF), souvent appelé Forum de Davos[1] - [2], est une fondation à but non lucratif et organisation de lobbying créée en 1971 par Klaus Schwab. Sa présidence est assurée par le Norvégien BÞrge Brende depuis 2017. Son siÚge est situé à Cologny, en Suisse, mais devenu un peu à l'étroit, des bureaux ont aussi ouvert à GenÚve.

Forum Ă©conomique mondial
SiĂšge du Forum Ă©conomique mondial Ă  Cologny.
(en) Committed to improving the state of the world
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
(en) WEF
Type
Forme juridique
SiĂšge
Cologny (1223)
Pays
Coordonnées
46° 13â€Č 31″ N, 6° 11â€Č 30″ E
Organisation
Effectif
550 employés ()
Fondateur
Directeur
Site web
Carte
Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial.
Bill Gates s'exprime lors de la conférence de presse de la Fondation Gates à la réunion annuelle de Davos 2009.
George Soros, président de Soros Fund Management, lors d'une session sur la refonte du systÚme monétaire international à la réunion annuelle de Davos 2011.

Le forum est célÚbre pour sa réunion annuelle de janvier à Davos, en Suisse. Il réunit des patrons de multinationales, des banquiers, des milliardaires, de puissants responsables politiques et des intellectuels influents du monde entier.

Lors de l'édition 2020, sur 3000 participants, prÚs de la moitié arrivent avec des jets privés[3] - [4] .

Le thĂšme officiel est amĂ©liorer l'Ă©tat du monde (« Improving the state of the world ») mais Davos est connu comme un haut lieu de lobbying, de business, et de fĂȘte[5] - [6] - [7] - [8].

ParallÚlement aux réunions, le WEF publie un certain nombre de rapports et implique ses membres dans différentes initiatives liées à des secteurs spécifiques.

Histoire

Frederik de Klerk et Nelson Mandela échangent une poignée de main lors de la Réunion Annuelle du World Economic Forum à Davos en janvier 1992.
José María Figueres a quitté son poste de directeur général du Forum économique mondial en 2004.
Prince Andrew dans son rÎle d'envoyé spécial du Royaume-Uni pour le commerce international et l'investissement au Forum économique mondial sur le Moyen-Orient, 2008.

En 1971, Klaus Schwab, alors professeur d’économie Ă  l’universitĂ© de GenĂšve, invite 444 dirigeants d’entreprises d’Europe occidentale Ă  participer au premier European Management Symposium organisĂ© dans le nouveau Centre de congrĂšs de Davos. Sous le patronage de la Commission europĂ©enne et de diffĂ©rentes associations industrielles du Vieux Continent, Klaus Schwab entend familiariser les entreprises europĂ©ennes avec les pratiques de management en vigueur aux États-Unis. Il crĂ©e ensuite le European Management Forum sous la forme d’une organisation Ă  but non lucratif sise Ă  GenĂšve et invite des dirigeants d’entreprises europĂ©ennes Ă  Davos, oĂč se tient la rĂ©union annuelle en janvier[9].

Klaus Schwab dĂ©veloppe la « stakeholder management approach », qui lie le succĂšs d’une entreprise au fait que ses dirigeants prennent en considĂ©ration les intĂ©rĂȘts de toutes les parties prenantes, Ă  savoir non seulement les actionnaires et les clients mais Ă©galement les employĂ©s et les communautĂ©s au sein desquelles l’entreprise Ă©volue, y compris les gouvernements[10]. AprĂšs les Ă©vĂ©nements de 1973, notamment la fin du systĂšme des taux de change fixe consacrĂ© par les accords de Bretton Woods et la guerre israĂ©lo-arabe, la RĂ©union annuelle ne s’intĂ©resse plus uniquement aux questions de management : elle porte dĂ©sormais aussi son attention sur les problĂšmes Ă©conomiques et sociaux. Des responsables politiques sont ainsi invitĂ©s pour la premiĂšre fois Ă  Davos en janvier 1974[11].

L'European Management Forum est rebaptisĂ© World Economic Forum en 1987[12]. Son objectif est d’élargir encore son rayonnement et de proposer une tribune pour rĂ©soudre les conflits internationaux. Les responsables politiques considĂšrent la manifestation de Davos comme une plateforme neutre susceptible de les aider Ă  aplanir leurs diffĂ©rends[13]. En 1988, la GrĂšce et la Turquie signent la « DĂ©claration de Davos », Ă©loignant ainsi le spectre d’une guerre qui semblait imminente. Lors de la RĂ©union annuelle de Davos en 1992, le prĂ©sident sud-africain Frederik de Klerk, Nelson Mandela et le chef zoulou Mangosuthu Buthelezi se rencontrent pour la premiĂšre fois Ă  l’étranger. En 1994, le ministre israĂ©lien des Affaires Ă©trangĂšres Shimon Peres et le chef de l’OLP Yasser Arafat concluent un projet d’accord sur Gaza et JĂ©richo[14]. En 2008, Bill Gates tient un discours sur le « Creative Capitalism », une forme de capitalisme qui vise tant Ă  gĂ©nĂ©rer des bĂ©nĂ©fices qu’à rĂ©soudre les injustices dans le monde et qui exploite les forces du marchĂ© pour rĂ©pondre aux besoins des plus dĂ©munis[15] - [16]. En 2009, Davos sera le centre d'un rĂšglement de comptes entre le Premier ministre turc de Ă©poque, Recep Tayyip Erdoğan, et Shimon Peres. Erdogan rappela Ă  Peres la responsabilitĂ© de son pays dans le meurtre d'enfant et dĂ©cida de ne plus revenir Ă  Davos en raison du temps de parole limitĂ© qui lui Ă©tait donnĂ© en comparaison avec le temps de parole des autres dirigeants.

Organisation

Le siĂšge Ă  Cologny.
Josette Sheeran, vice-présidente depuis 2012.

Le Forum Ă©conomique mondial est une fondation Ă  but non lucratif. Il prĂ©tend ne dĂ©fendre aucun intĂ©rĂȘt politique, partisan ou national et avoir pour objectif « d’amĂ©liorer l’état du monde »[17] - [18].

Il a son siĂšge Ă  Cologny, dans le canton de GenĂšve, en Suisse. En 2007, il a ouvert des bureaux rĂ©gionaux Ă  PĂ©kin (Beijing), en Chine, et Ă  New York, aux États-Unis.

Il a le statut d’observateur auprĂšs du Conseil Ă©conomique et social des Nations unies et est placĂ© sous la supervision du gouvernement suisse.

La plus haute instance du forum est le Conseil de fondation[19], constitué de 22 membres, parmi lesquels figurent majoritairement des chefs d'entreprise, tels que le PDG de Renault Carlos Ghosn, le publicitaire français Maurice Lévy, le PDG d'Alcatel-Lucent Ben J. Verwaayenet et le PDG de Goldman Sachs Peter D. Sutherland, mais aussi quelques personnalités politiques telles que la reine Rania de Jordanie, la présidente de la BCE Christine Lagarde[20], ou l'ancien Secrétaire général des Nations unies Kofi Annan.

Financement

Le financement du forum de Davos est assurĂ© par les 1 000 entreprises membres[21] - [12].

Le profil type du membre est une multinationale rĂ©alisant un chiffre d'affaires supĂ©rieur Ă  cinq milliards USD (environ 3,7 milliards d'euros), un chiffre qui peut varier selon la branche et la rĂ©gion concernĂ©es. Ces entreprises se classent parmi les plus grosses dans leur secteur d’activitĂ© et/ou pays et jouent un rĂŽle prĂ©dominant dans l’évolution future de leur secteur d’activitĂ© et/ou rĂ©gion.

Depuis 2005, les entreprises membres versent des droits d’adhĂ©sion annuels de 42 500 CHF (environ 34 000 euros), ainsi que des droits de 18 000 CHF (environ 14 500 euros), un montant qui couvre la participation de leur PDG Ă  la rĂ©union annuelle de Davos.

Les Industry Partners et les Strategic Partners versent respectivement 250 000 CHF (plus de 200 000 euros) et 500 000 CHF (plus de 400 000 euros), ce qui leur permet de jouer un rĂŽle plus important dans les initiatives du forum[22] - [23].

Conseil d'administration

Le FEM est présidé par son fondateur et président exécutif Klaus Schwab tout en étant assisté par un conseil d'administration composé de personnalités entrepreneuriales, politiques, économiques, universitaires et de la société civile.

Au 26 juillet 2021, en faisaient partie plusieurs milliardaires et banquiers centraux : Mukesh Ambani, Marc Benioff, Peter Brabeck-Letmathe, Thomas Buberl, Mark Carney, Laurence D. Fink, Chrystia Freeland, Orit Gadiesh, Kristalina Georgieva, Fabiola Gianotti, Al Gore, German Gref (Herman Gref), JosĂ© Ángel GurrĂ­a, AndrĂ© Hoffmann (homme d'affaires), Paula Ingabire, Christine Lagarde, Jack Ma, Yo-Yo Ma, Peter Maurer, Luis Alberto Moreno, Patrice Motsepe, Rania al-Yassin, L. Rafael Reif, David Rubenstein, Mark Schneider, Klaus Schwab, Julie Sweet, Tharman Shanmugaratnam, Jim Hagemann Snabe, Feike Sijbesma, Heizƍ Takenaka, Zhu Min[24].

Activités

RĂ©union annuelle de Davos

ÉvĂ©nement phare du Forum, la RĂ©union annuelle a lieu chaque annĂ©e Ă  la fin janvier Ă  Davos. Cet Ă©vĂ©nement organisĂ© dans la cĂ©lĂšbre station de sports d’hiver des Alpes suisses rĂ©unit les PDG des 1 000 entreprises membres du Forum ainsi que des responsables politiques, des reprĂ©sentants des milieux universitaires et des ONG, des chefs religieux et des personnalitĂ©s du monde des mĂ©dias[25]. La participation Ă  la RĂ©union Annuelle est uniquement sur invitation. Environ 2 200 personnes participent Ă  cet Ă©vĂ©nement de cinq jours et assistent aux quelque 220 sessions inscrites au programme officiel. Les discussions traitent de questions clĂ©s de portĂ©e mondiale (telles que les conflits internationaux, la pauvretĂ© et les problĂšmes environnementaux) et des diffĂ©rentes solutions possibles[26]. PrĂšs de 500 journalistes (mĂ©dias en ligne, presse Ă©crite, radio et tĂ©lĂ©vision) participent Ă  la RĂ©union Annuelle. Les mĂ©dias ont accĂšs Ă  toutes les sessions inscrites au programme officiel, dont certaines sont Ă©galement diffusĂ©es en direct sur le Web[27].

Toutes les sĂ©ances plĂ©niĂšres de Davos peuvent ĂȘtre suivies sur YouTube[28], des images sont disponibles gratuitement sur Flickr[29] et les citations clĂ©s peuvent ĂȘtre consultĂ©es sur Twitter[30]. En 2007, le Forum a ouvert des pages sur des plateformes de rĂ©seau social telles que MySpace[31] et Facebook[32]. Lors de la RĂ©union Annuelle en 2008, le Forum a invitĂ© le public Ă  rĂ©pondre Ă  la Davos Question sur YouTube[33], lui permettant ainsi d’interagir avec les dirigeants mondiaux prĂ©sents Ă  Davos, eux-mĂȘmes conviĂ©s Ă  rĂ©pondre depuis un YouTube Video Corner situĂ© dans le Centre de congrĂšs[34]. En 2008, des confĂ©rences de presse ont Ă©tĂ© diffusĂ©es en direct sur Qik (en)[35] et Mogulus[36], donnant la possibilitĂ© Ă  toutes les personnes intĂ©ressĂ©es de poser des questions aux intervenants. En 2006 et 2007, des participants sĂ©lectionnĂ©s ont Ă©tĂ© interviewĂ©s et la session de clĂŽture a Ă©tĂ© diffusĂ©e dans l’auditorium Reuters de Second Life[37].

Le 30 novembre 2017, le Forum Ă©conomique mondial, a annoncĂ© qu'une Ă©quipe de sept femmes co-prĂ©siderait la 48e RĂ©union Annuelle, Ă  Davos, en Suisse, du 23 au 26 janvier 2018[38]. Les membres de cette Ă©quipe sont : Sharan Burrow, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la ConfĂ©dĂ©ration syndicale Internationale (CSI), en Belgique, Fabiola Gianotti, Directrice GĂ©nĂ©rale de l'Organisation europĂ©enne pour la recherche nuclĂ©aire (CERN), GenĂšve, en Suisse ; Isabelle Kocher, prĂ©sidente d'ENGIE, en France ; Christine Lagarde, directrice gĂ©nĂ©rale du Fonds monĂ©taire international, Ă  Washington ; Ginni Rometty, PDG de IBM, aux États-Unis ; Erna Solberg, PremiĂšre ministre de la NorvĂšge ; et Chetna Sinha, fondatrice d'un organisme financier pratiquant la microfinance en Inde et aidant les femmes ayant un projet Ă©conomique Ă  le concrĂ©tiser[39] - [40].

Participants

Carlos Ghosn, ancien PDG de Renault et de Nissan, ancien PDG de l'Alliance Renault-Nissan et ancien Président du conseil d'administration d'AvtoVAZ.
Christine Lagarde, directrice générale du FMI, 2013.

En 2008, quelque 250 personnalitĂ©s (chefs d’État ou de gouvernement, ministres, ambassadeurs, responsables ou hauts fonctionnaires d’organisations internationales) ont participĂ© Ă  la rĂ©union annuelle. Étaient prĂ©sents notamment Abdoulaye Wade, Nicolas Sarkozy, Abdullah Ahmad Badawi, Alvaro Uribe Velez, Anders Fogh Rasmussen, Ban Ki-moon, Condoleezza Rice, Felipe Calderon, Ferenc Gyurcsany, François Fillon, Gloria Macapagal Arroyo, Gordon Brown, Hamid Karzai, Ilham Aliyev, Jan Peter Balkenende, Lee Hsien Loong, Pervez Musharraf, Rania de Jordanie, Recep Tayyip Erdoğan, Salam Fayyad, Sali Berisha, Shimon Peres, Umaru Yar'Adua, Valdas Adamkus, Massoud Barzani, Yasuo Fukuda, Viktor Iouchtchenko et Zeng Peiyan[41] - [42].

Al Gore, Bill Clinton, Bill Gates, Bono, Paulo Coelho et Tony Blair sont Ă©galement des fidĂšles de Davos. Les Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes ont Ă©tĂ© marquĂ©es par la prĂ©sence d’Angela Merkel, Dmitry Medvedev, Henry Kissinger, Nelson Mandela, Raymond Barre et Yasser Arafat.

Samuel Huntington dĂ©crit les participants Ă  la rĂ©union annuelle comme appartenant Ă  l’espĂšce de « l’homme de Davos », une Ă©lite mondialisĂ©e dont les membres se projettent dans une dimension purement globale[43] - [44].

Liste des réunions annuelles

Les derniÚres réunions du Forum[45] :

  • Du 26 au 31 janvier 1995, Ă  Davos, 25e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 1er au 6 fĂ©vrier 1996, Ă  Davos, 26e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 30 janvier 1997 au 4 fĂ©vrier 1997, Ă  Davos, 27e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 29 janvier 1998 au 3 fĂ©vrier 1998, Ă  Davos, 28e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 28 janvier 1999 au 2 fĂ©vrier 1999, Ă  Davos, 29e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 26 janvier 2000 au 2 fĂ©vrier 2000, Ă  Davos, 30e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 25 au 30 janvier 2001, Ă  Davos, 31e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 31 janvier au 4 fĂ©vrier 2002, Ă  New York, 32e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 23 au 28 janvier 2003, Ă  Davos, 33e Forum Ă©conomique mondial, rĂ©unissant 2 311 participants de 104 pays. Le 26, intervention de Luis Inacio da Silva, nouveau prĂ©sident du BrĂ©sil.
  • Du 21 au 25 janvier 2004, Ă  Davos, 34e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 26 au 30 janvier 2005, Ă  Davos, 35e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 25 au 29 janvier 2006, Ă  Davos, 36e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 24 au 28 janvier 2007, Ă  Davos, 37e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 23 au 27 janvier 2008, Ă  Davos, 38e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 28 janvier 2009 au 1er fĂ©vrier 2009 Ă  Davos, 39e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 27 au 31 janvier 2010, Ă  Davos, 40e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 26 au 30 janvier 2011, Ă  Davos, 41e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 25 au 29 janvier 2012, Ă  Davos, 42e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 23 au 27 janvier 2013, Ă  Davos, 43e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 22 au 25 janvier 2014, Ă  Davos, 44e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 21 au 24 janvier 2015, Ă  Davos, 45e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 20 au 23 janvier 2016, Ă  Davos, 46e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 17 au 20 janvier 2017, Ă  Davos, 47e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 23 au 26 janvier 2018, Ă  Davos, 48e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 22 au 25 janvier 2019, Ă  Davos, 49e Forum Ă©conomique mondial
  • Du 21 au 24 janvier 2020, Ă  Davos, 50e Forum Ă©conomique mondial
  • En 2021, pour cause de pandĂ©mie du covid19, l'Ă©vĂšnement de janvier Ă  Davos laisse place Ă  une rĂ©union numĂ©rique des leaders mondiaux, orientĂ©e thĂ©matiquement sur la lutte contre la pandĂ©mie[46].
  • Du 22 au 26 mai 2022, Ă  Davos, 51e Forum Ă©conomique mondial

RĂ©union Annuelle des Nouveaux Champions

En 2007, le Forum a introduit la « RĂ©union Annuelle des Nouveaux Champions » qui se tient tous les ans en Chine. Cet Ă©vĂ©nement a Ă©tĂ© crĂ©Ă© Ă  l’intention des Global Growth Companies. Il s’agit d’un groupe de « champions Ă©conomiques » provenant essentiellement de diffĂ©rents pays Ă©mergents caractĂ©risĂ©s par une croissance rapide tels que la Chine et l’Inde mais Ă©galement d’un certain nombre de « locomotives » issues des pays dĂ©veloppĂ©s. La RĂ©union s’adresse en outre Ă  la prochaine gĂ©nĂ©ration de dirigeants mondiaux, aux rĂ©gions Ă  croissance rapide, aux villes compĂ©titives et aux Technology Pioneers du monde entier[47] - [48].

Réunions régionales

Chaque annĂ©e, des rĂ©unions rĂ©gionales sont organisĂ©es, favorisant l’établissement de contacts Ă©troits entre les dirigeants d’entreprise, les chefs de gouvernement locaux et les ONG. Les rĂ©unions ont lieu en Afrique, en Asie du Sud-Est, en AmĂ©rique latine et au Proche-Orient. Les pays oĂč se tiennent les rĂ©unions varient d’une annĂ©e Ă  l’autre, Ă  l’exception de la Chine et de l’Inde qui ont rĂ©guliĂšrement jouĂ© le rĂŽle de pays hĂŽtes au cours de la derniĂšre dĂ©cennie[49].

Liste de réunions régionales[50] :

  • Forum Ă©conomique mondial pour l'AmĂ©rique latine
  • Forum Ă©conomique mondial pour l'Afrique
  • Forum Ă©conomique mondial pour le Moyen-Orient
  • Forum Ă©conomique mondial pour l'Europe centrale et orientale
  • Forum Ă©conomique mondial pour l'Asie du Sud-Est

Young Global Leaders

En 2005, le Forum a fondĂ© la communautĂ© des Young Global Leaders, qui succĂšde aux Global Leader of Tomorrow. Cette communautĂ© regroupe plus de 750 dirigeants du monde entier ĂągĂ©s de moins de 40 ans, issus de disciplines et de secteurs trĂšs variĂ©s. Ses membres s’investissent dans la 2030 Initiative, c'est-Ă -dire l’établissement d’un plan d’action permettant de dĂ©finir ce que sera le monde en 2030. Parmi ses membres figurent[51] Shai Agassi, Anousheh Ansari, Maria Consuelo Araujo, Sergey Brin, Tyler BrĂ»lĂ©, Patrick Chappatte, Olafur Eliasson, Rahul Gandhi, Haakon de NorvĂšge, Silvana Koch-Mehrin, Tariq Krim, Emmanuel Macron[52], Irshad Manji, Princesse Mathilde de Belgique, Aditya Mittal, Gavin Newsom, Larry Page, Andrea Sanke, Anoushka Shankar, Peter Thiel, Karim MeĂŻssa Wade, Jimmy Wales, Merieme Chadid, Gabriel Naouri, Eduardo Madina et Niklas Zennström. Entre 100 et 200 nouvelles personnalitĂ©s sont dĂ©signĂ©es chaque annĂ©e, ce qui portera le nombre des membres de la communautĂ© Ă  789[53] - [54] - [55] - [56].

Global Shapers

En 2011, le Forum a mis en place le Global Shapers Community, une communautĂ© de jeunes dirigeants de 20 Ă  30 ans dotĂ©s d’un grand potentiel pour jouer un rĂŽle dans l'avenir de la sociĂ©tĂ© et qui travaillent Ă  amĂ©liorer la situation des populations autour d’eux.

Entrepreneurs sociaux

Depuis 2000, le Forum a dĂ©fendu des modĂšles dĂ©veloppĂ©s par les principaux entrepreneurs sociaux au monde, en Ă©troite collaboration avec la Fondation Schwab pour l'entrepreneuriat social. Cette fondation considĂšre l’entrepreneuriat social comme un Ă©lĂ©ment clĂ© pour faire progresser la sociĂ©tĂ© et rĂ©soudre les problĂšmes d’ordre social[57] - [58]. Des entrepreneurs sociaux sĂ©lectionnĂ©s sont invitĂ©s Ă  participer Ă  des rĂ©unions rĂ©gionales ainsi qu’à la RĂ©union annuelle du forum oĂč ils ont l’occasion de rencontrer de hauts reprĂ©sentants du monde Ă©conomique et politique. Lors de la rĂ©union annuelle de 2003, Jeroo Billimoria a ainsi rencontrĂ© Roberto Blois, Vice-SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Union internationale des tĂ©lĂ©communications, une entrevue qui a dĂ©bouchĂ© sur un partenariat clĂ© pour son organisation Child Helpline International[59].

Études Ă©conomiques

Le Forum sert aussi de laboratoire d’idĂ©es et publie diffĂ©rents rapports Ă©conomiques annuels[60] (date de la premiĂšre publication entre parenthĂšses) :

  • Le Global Competitiveness Report (1979) mesure la compĂ©titivitĂ© des pays et des Ă©conomies.
  • Le Global Information Technology Report (2001) Ă©value leur compĂ©titivitĂ© en fonction de leur propension Ă  utiliser les technologies de l’information (networked readiness).
  • Le Global Gender Gap Report (2005) analyse les Ă©carts entre les hommes et les femmes.
  • Le Global Risk Report (2006) soupĂšse les principaux risques globaux.
  • Le Travel and Tourism Competitiveness Report (2007) apprĂ©cie la compĂ©titivitĂ© en termes de voyage et de tourisme.
  • Le Global Enabling Trade Report (2008) prĂ©sente une analyse internationale portant sur un large Ă©ventail de mesures utiles aux Ă©changes commerciaux entre les pays.

Initiatives

  • SantĂ© (2002) : La Global Health Initiatives (en) (GHI) a Ă©tĂ© lancĂ©e par Kofi Annan lors de la RĂ©union annuelle de 2002. Cette initiative a pour mission d’inciter les entreprises Ă  conclure des partenariats publics-privĂ©s afin de lutter contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et de renforcer les systĂšmes de santĂ©.
  • Éducation (2003) : LancĂ©e lors de la RĂ©union annuelle de 2003, la Global Education Initiative[61] (GEI) a mis en prĂ©sence des multinationales spĂ©cialisĂ©es dans les technologies de l’information et les gouvernements de la Jordanie, de l’Égypte et de l’Inde. La rencontre a dĂ©bouchĂ© sur la mise Ă  disposition de matĂ©riel informatique neuf dans les Ă©coles et un nombre plus Ă©levĂ© d’enseignants locaux formĂ©s aux mĂ©thodes de formation en ligne (e-learning). L’impact sur la vie des enfants est important. Le modĂšle GEI, qui est Ă©volutif et s’inscrit dans la durĂ©e, sert dĂ©sormais de projet Ă©ducatif dans d’autres pays tels que le Rwanda.
  • Lutte contre la corruption (2004) : Pour lutter contre la corruption, des PDG des secteurs de l’ingĂ©nierie et de la construction, de l’énergie et des mĂ©taux et de l’exploitation miniĂšre ont lancĂ© la Partnering Against Corruption Initiative[62] (PACI) lors de la RĂ©union annuelle de Davos en janvier 2004. La PACI est une plateforme d’échanges fondĂ©e sur des expĂ©riences pratiques et des situations conflictuelles. Quelque 140 entreprises ont signĂ© cette initiative[63].
  • Climat et eau (2005) : L’Environmental Initiative porte sur les changements climatiques et l’eau. Dans le cadre du « Gleneagles Dialogue on Climate Change », le gouvernement du Royaume-Uni a demandĂ© au World Economic Forum, lors du 31e sommet du G8 Ă  Gleneagles en 2005, de favoriser le dialogue avec le milieu des affaires afin de formuler des recommandations visant Ă  rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. ApprouvĂ©es par un groupe international de CEO, ces recommandations ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es aux dirigeants avant le sommet du G8 Ă  Toyako/Hokkaidƍ qui s’est tenu en juillet 2008[64] - [65]. La Water Initiative rĂ©unit diffĂ©rents acteurs tels que Alcan Inc., l’agence suisse Direction du dĂ©veloppement et de la coopĂ©ration, USAID India, UNDP India, la Confederation of Indian Industry (en) (CII), le gouvernement du Rajasthan et la NEPAD Business Foundation. Son objectif est de promouvoir les partenariats publics-privĂ©s sur la gestion de l’eau en Afrique du Sud et en Inde.
  • Climat (2020) : « un dĂ©fi sans ambages: Ă©viter une apocalypse climatique. » Dans le cadre du Manifeste de Davos 2020 et du thĂšme de la 50e rĂ©union annuelle du Forum Ă©conomique mondial: « les parties prenantes pour un monde cohĂ©rent et durable », peu avant le sommet, les dirigeants ont invitĂ© par une lettre ouverte les invitĂ©s (parmi les plus grandes entreprises du monde) Ă  tous se fixer un objectif d'Ă©missions nettes nulles de carbone pour 2050. Une note d'accompagnement Ă  la lettre propose des options pour cela, dont : dĂ©clarer publiquement ses Ă©missions de gaz Ă  effet de serre et divulguer ses risques et impacts financiers liĂ©s au climat, tout en envisageant un calendrier des Ă©tapes Ă  franchir d’ici 2030. En effet, malgrĂ© les efforts faits et les engagements pris, les Ă©missions de GES ont encore augmentĂ© de 1,5% par an (alors qu’il faut baisser de 3 Ă  6 % par an d'ici 2030 pour l’objectif 1,5-2 °C . Les signataires du courrier sont Brian Moynihan (en) PDG de la Bank of America, prĂ©sident du World Economic Forum International Business Council 2019-2020, Feike Sijbesma, PDG de Royal DSM, membre du conseil d'administration du Forum Ă©conomique mondial; PrĂ©sident du World Economic Forum Climate and Sustainability Initiatives et Klaus Schwab, fondateur et prĂ©sident exĂ©cutif, Forum Ă©conomique mondial[66].
  • La grande rĂ©initialisation ou en anglais The Great Reset est une proposition du Forum de planification Ă©conomique pour reconstruire l'Ă©conomie de maniĂšre durable aprĂšs la pandĂ©mie de COVID-19. Il a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ© en mai 2020 par le prince Charles du Royaume-Uni et le directeur du Forum Klaus Schwab[67] - [68].

Critiques

De simple rĂ©union informelle de chefs d'entreprises europĂ©ennes, le forum de Davos s’est peu Ă  peu transformĂ© en club planĂ©taire de riches et puissants, accusĂ©s de dĂ©fendre un modĂšle Ă©conomique qui les avantage[69]. Il a acquis sur la scĂšne Ă©conomique mondiale un poids et un pouvoir impressionnants, ce qui fait dire Ă  ses dĂ©tracteurs qu’il est l’incarnation d’un impĂ©rialisme Ă©conomique. La puissance du forum Ă©conomique mondial est telle que, malgrĂ© son caractĂšre non dĂ©mocratique (il n’est pas une instance Ă©lue), l’ONU a mis en place depuis 1998 un partenariat avec lui, permettant une implication croissante des entreprises dans le rĂšglement des affaires Ă©conomiques mondiales[70]. RĂ©seau de dirigeants organisĂ©s pour conforter la mondialisation, le forum entend donc aussi faire jouer un rĂŽle de plus en plus important aux dirigeants d’entreprises au dĂ©triment du rĂŽle de rĂ©gulation des États. Il Ɠuvre Ă  affirmer la lĂ©gitimitĂ© d’une nouvelle « gouvernance globale » des affaires Ă©conomiques mondiales, oĂč les entreprises, par la prise en compte d’impĂ©ratifs Ă©thiques, par une implication citoyenne, seraient aptes Ă  remplacer le rĂŽle jugĂ© dĂ©faillant et obsolĂšte des États[71].

Le Forum Ă©conomique mondial, comme le G7, peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des institutions impĂ©rialistes puisque, alors qu’elles constituent des instances non Ă©lues, et qu’elles reprĂ©sentent non pas les intĂ©rĂȘts de la population mondiale mais seulement des trĂšs grandes entreprises, des banques et des États les plus riches, elles s’arrogent le droit de prendre des dĂ©cisions majeures sur les orientations Ă©conomiques du monde[71].

À la fin des annĂ©es 1990, le Forum, le G7, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce et le Fonds monĂ©taire international sont sĂ©vĂšrement critiquĂ©s par des activistes antimondialistes qui accusent le capitalisme et la mondialisation d’accroĂźtre la pauvretĂ© et de dĂ©truire l’environnement. PrĂšs de 1500 manifestants perturbent le World Economic Forum Ă  Melbourne, en Australie, barrant le passage Ă  200 dĂ©lĂ©guĂ©s qui se rendent Ă  la rĂ©union[72]. À Davos, des manifestants protestent rĂ©guliĂšrement contre la rĂ©union des « nantis dans la neige » (fat cats in the snow), selon les termes du chanteur de rock Bono[73].

En janvier 2000, un millier de personnes manifestent dans les rues de Davos, faisant voler en Ă©clats la vitrine du McDonald's[74]. Depuis que des mesures de sĂ©curitĂ© plus sĂ©vĂšres empĂȘchent les manifestants de se rendre dans la station grisonne, la plupart des manifestations anti-Davos ont lieu Ă  Zurich, Berne ou BĂąle[75]. Les mĂ©dias suisses ont critiquĂ© Ă  maintes reprises les coĂ»ts des mesures de sĂ©curitĂ©, supportĂ©s conjointement par le Forum, les autoritĂ©s cantonales et la ConfĂ©dĂ©ration[76].

Depuis la rĂ©union annuelle en janvier 2003, un Open Forum Davos est organisĂ© parallĂšlement Ă  la rĂ©union principale afin d’ouvrir au public le dĂ©bat sur la mondialisation. RĂ©unissant personnalitĂ©s politiques et dirigeants d’entreprise, l’Open Forum se tient chaque annĂ©e dans l’enceinte de l’école locale. Le public peut assister gratuitement Ă  tous les dĂ©bats[77] - [78].

La rĂ©union annuelle a en outre Ă©tĂ© dĂ©criĂ©e pour son « dĂ©ploiement de fastes et de platitudes ». Ses dĂ©tracteurs lui reprochent de s’éloigner des grandes questions Ă©conomiques et de fournir des rĂ©sultats peu probants, en particulier depuis la prĂ©sence toujours plus importante d’ONG peu compĂ©tentes en matiĂšre d’économie. Selon eux, Davos se penche sur des questions politiques du moment, trĂšs prisĂ©es des mĂ©dias (rĂ©chauffement climatique, sida en Afrique, etc.), au lieu de dĂ©battre de l’économie mondiale en prĂ©sence d’experts renommĂ©s, de grands dirigeants Ă©conomiques et d’acteurs politiques clĂ©s[79].

Coût public de la sécurité

La police de la protection civile des Grisons lors de la réunion annuelle 2013 à Davos.

Les critiques soutiennent que le WEF, bien qu'il dispose de rĂ©serves de plusieurs centaines de millions de francs suisses et qu'il verse Ă  ses dirigeants des salaires d'environ 1 million de francs suisses par an, ne paierait aucun impĂŽt fĂ©dĂ©ral et allouerait en outre une partie de ses coĂ»ts au public[80]. À la suite des critiques des politiciens et de la sociĂ©tĂ© civile suisse, le gouvernement fĂ©dĂ©ral suisse a dĂ©cidĂ© en fĂ©vrier 2021 de rĂ©duire ses contributions annuelles au WEF[81].

En 2018, les dépenses policiÚres et militaires portées par le gouvernement fédéral s'élevaient à 39 millions de francs suisses[82]. Le Aargauer Zeitung a fait valoir en janvier 2020 que le coût supplémentaire supporté par le canton des Grisons s'élÚve à 9 millions de francs suisses par an[83].

Parité des participants

Les femmes ont été largement sous-représentées au WEF, selon certaines critiques. Le taux de participation des femmes au WEF est passé de 9 % à 15% entre 2001 et 2005. En 2016, 18 % des participants au WEF étaient des femmes ; ce chiffre est passé à 21 % en 2017, et à 24 % en 2020[84] - [85]

Plusieurs femmes ont depuis partagé leurs impressions personnelles sur les réunions de Davos dans des articles de presse, soulignant que les questions étaient plus profondes qu'« un quota à Davos pour les femmes dirigeantes ou une session sur la diversité et l'inclusion »[86] - [87] - [88] Le Forum économique mondial a dans ce contexte déposé des plaintes juridiques contre au moins trois articles d'investigation des reporters Katie Gibbons et Billy Kenber qui ont été publiés par le journal britannique The Times en mars 2020[89] - [90] - [91] - [92]

Manque de transparence financiĂšre

En 2017, l'ancien journaliste du Frankfurter Allgemeine Zeitung JĂŒrgen Dunsch a critiquĂ© le fait que les rapports financiers du WEF n'Ă©taient pas trĂšs transparents puisque ni les revenus ni les dĂ©penses n'Ă©taient ventilĂ©s. En outre, il a soulignĂ© que le capital de la fondation n'Ă©tait pas quantifiĂ© alors que les bĂ©nĂ©fices apparemment non nĂ©gligeables seraient rĂ©investis[93].

Le journal allemand SĂŒddeutsche Zeitung a critiquĂ© le fait que le WEF se soit transformĂ© en une « machine Ă  imprimer de l'argent », qui est gĂ©rĂ©e comme une entreprise familiale et forme un moyen confortable de gagner sa vie pour son personnel clĂ©. Le fondateur de la fondation, Klaus Schwab, touche un salaire d'environ un million de francs suisses par an[93].

Empreinte environnementale des réunions annuelles

Les critiques soulignent que la rĂ©union annuelle du Forum Ă©conomique mondial est contre-productive lorsqu'il s'agit de lutter contre les problĂšmes urgents de l'humanitĂ© tels que la crise climatique. MĂȘme en 2020, les participants se sont rendus Ă  la rĂ©union annuelle du WEF Ă  Davos Ă  bord d'environ 1 300 jets privĂ©s alors que le poids total des Ă©missions dues au transport et Ă  l'hĂ©bergement Ă©tait Ă©norme selon eux[94] - [95] - [96]. Autre contradiction, les participants peuvent se dĂ©placer au sein du forum en hĂ©licoptĂšre[97].

Initiatives de blanchiment institutionnel

Dans un article de décembre 2020 de The Intercept, l'auteur Naomi Klein décrit que les initiatives du WEF telles que le « Great Reset » étaient simplement un « rebranding sur le thÚme du coronavirus » de choses que le WEF faisait déjà et que c'était une tentative des riches pour se faire bien voir. Elle conclut que la Grande Réinitialisation n'était que la derniÚre édition de cette tradition dorée, se distinguant à peine des précédentes Grandes Idées de Davos[98].

De mĂȘme, dans sa critique de COVID-19 : The Great Reset, l'Ă©thicien Steven Umbrello formule des critiques parallĂšles de l'agenda. Il affirme que le WEF « blanchit un avenir apparemment optimiste aprĂšs la Grande RĂ©initialisation avec des mots Ă  la mode tels que l'Ă©quitĂ© et la durabilitĂ© » alors qu'il compromet fonctionnellement ces objectifs[99].

Une étude publiée dans le Journal of Consumer Research (en) a examiné l'impact sociologique du FME. Elle a conclu que le WEF ne résout pas les problÚmes tels que la pauvreté, le réchauffement climatique, les maladies chroniques ou la dette. Ils ont simplement déplacé le fardeau de la solution de ces problÚmes des gouvernements et des entreprises vers des « sujets de consommation responsables : le consommateur vert, le consommateur soucieux de sa santé et le consommateur instruit sur le plan financier »[100].

Non-accréditation de médias critiques

En 2019, le journal suisse WOZ a reçu un refus de sa demande d'accréditation pour la réunion annuelle avec les rédacteurs et a ensuite accusé le Forum économique mondial de favoriser certains médias. Le journal a souligné que le WEF a déclaré dans son message de refus qu'il [le Forum] préfÚre les médias avec lesquels il travaille tout au long de l'année. Le directeur adjoint de WOZ, Yves Wegelin, a qualifié cette idée de journalisme d'étrange car dans « le journalisme, on ne doit pas nécessairement travailler avec les grandes entreprises, mais plutÎt les critiquer »[101].

Michael Burkard, secrétaire général de l'association professionnelle des journalistes suisses « Impressum », a critiqué la décision du WEF comme étant « trÚs inquiétante ». Il voit le risque que d'autres entreprises opérant dans des zones exposées copient cette stratégie et refusent aux journalistes critiques l'accÚs à leurs assemblées générales ou à d'autres événements d'information, si le WEF s'en tire avec cette stratégie.

Controverse avec la municipalité de Davos

En juin 2021, le fondateur du WEF, Klaus Schwab, a vivement critiquĂ© le “profit”, la “complaisance” et le “manque d'engagement” de la municipalitĂ© de Davos par rapport Ă  la rĂ©union annuelle. Il a mentionnĂ© que la prĂ©paration de la rĂ©union liĂ©e au Covid Ă  Singapour en 2021/2022[102] avait crĂ©Ă© une alternative Ă  son hĂŽte suisse et voit les chances que la rĂ©union annuelle reste Ă  Davos entre 40 et 70 pour cent[103] - [104].

Rapports et publications

Le Forum économique mondial publie chaque année plusieurs dizaines de rapports sur des sujets divers[105] : innovation, économie, finance, développement durable, nouvelles technologies, etc.

Global Competitiveness Report

Le rapport le plus lu et commenté est le rapport sur la compétitivité mondiale.

Le rapport de 2018 donnait le classement suivant[106] :

Notes et références

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Voir aussi

Infographie

Bibliographie

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  • Jean Solis, Le Paradoxe de Davos : Dernier avertissement avant la chute (Essais), Editions de La Hutte, coll. « Format Kindle », , 48 p. (ASIN B006M4GXOU)

Articles connexes

Liens externes

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