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Maurice LĂ©vy (publicitaire)

Maurice Levy, né le à Oujda au Maroc, est un homme d'affaires français. Il fut président du directoire de Publicis Groupe pendant 30 ans, de 1987 à 2017, puis devient à partir de , président du conseil de surveillance de Publicis Groupe.

Maurice LĂ©vy
Maurice LĂ©vy en 2011
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
New Jersey City University (en)
Activités
Entrepreneur, magnat des affaires
Autres informations
Membre de

Maurice Lévy est membre du club Le Siècle et du conseil de la fondation du Forum économique mondial. Il a aussi été, de à , président de l'Association française des entreprises privées (Afep). Il a participé à la conférence Bilderberg de 2011[1].

Biographie

Origines

Fuyant l'Espagne franquiste — le père de famille, professeur de philosophie, est sous le coup d'une condamnation à mort — puis la France, menacée par l'Allemagne nazie, le couple Lévy, d'origine juive espagnole, s'installe au Maroc. C'est donc à Oujda dans l'est du pays que naît Maurice Lévy en 1942[2].

Formation et débuts

Diplômé en informatique et organisation de l'université du New Jersey en 1965, grâce à une bourse d'études gagnée dans un concours organisé par les chaussures Bata, Maurice Lévy est recruté l'année suivante dans le service informatique d'une agence de publicité baptisée Synergie. En parallèle à son métier d'ingénieur, Maurice Lévy se découvre une passion pour les aspects plus commerciaux du métier et au début des années 1970, son rôle s'étend à des fonctions gestionnaires et financières. À 29 ans, en 1971, c'est lui que son patron choisit comme successeur à la tête du groupe. Déclinant l'offre, il préfère rejoindre un autre publicitaire, Marcel Bleustein-Blanchet, dirigeant du groupe Publicis[3].

Carrière de publicitaire

En tant qu'ingénieur informaticien, il a l'initiative d'archiver l'essentiel des données de son entreprise sur bande magnétique. Grâce à cela, il permet à l'entreprise de se remettre en huit jours d'un incendie dévastateur survenu le dans l'immeuble Publicis situé sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris[4]. Cette réussite contribue à le faire remarquer par la direction. Dès 1973, il est promu au conseil de direction, comme secrétaire général. En 1975, il est nommé directeur général adjoint de Publicis Conseil et en 1976, directeur général. Et 12 ans plus tard, il devient président du directoire[3] et succède au fondateur du groupe, Marcel Bleustein-Blanchet, au poste de président directeur général en .

En , Maurice Lévy reçoit l’International Leadership Award 2008 décerné par l’Anti-Defamation League américaine en récompense de son engagement en faveur de la tolérance et de la diversité[5]. Maurice Lévy coorganise en 2008 le concert au Trocadéro (Paris) à l'occasion du 60e anniversaire de la création de l’État d'Israël, proposant un podium à quelques artistes à la mode telles que Sofia Essaïdi, Lara Fabian ou encore la chanteuse Laam[6].

Avec le soutien de la principale actionnaire, Élisabeth Badinter nĂ©e Bleustein-Blanchet, Maurice LĂ©vy mène le dĂ©veloppement international du groupe Publicis, hissant l'entreprise familiale au 3e rang mondial du secteur de la publicitĂ© et des communications[7]. Dans une stratĂ©gie de rachats parfois hostiles contre ses concurrents lui valant le surnom de « NapolĂ©on de la publicitĂ© Â» par certains mĂ©dias anglo-saxons[8], Maurice LĂ©vy poursuit Ă©galement, dans le sillage de Bleustein-Blanchet, une politique de diversification des supports investissant très tĂ´t Internet et les nouveaux mĂ©dias.

En , le conseil de surveillance du groupe Publicis renouvelle pour quatre ans la totalité des mandats des cinq membres du directoire dont Maurice Lévy, président du directoire et PDG, et de Jean-Yves Naouri[9], directeur général adjoint et président exécutif de Publicis Worldwide.

Il reçoit le soutien de politiques tels que François Baroin le désignant comme un « immense capitaine d'industrie qui a développé un groupe français[10]. » Élisabeth Badinter, présidente du conseil de surveillance de Publicis, soutient également Maurice Lévy[11].

Sous l’impulsion de M. Levy, Publicis va connaître un coup d’accélérateur à l’international, avec des prises de participation dans le monde, qui en ont fait le troisième groupe mondial de communication et de publicité. Publicis réalise en 2015 un chiffre d’affaires de 9,6 milliards d’euros, qui lui a permis de dégager un bénéfice net de 901 millions d’euros[12].

Le 25 Mars 2021, après 50 ans de carrière chez Publicis, Maurice Lévy annonce qu'il terminera son mandat le 26 mai 2021[13].

Prix et distinctions

En 2013, Maurice LĂ©vy est classĂ© troisième « patron le plus performant Â» du CAC 40 par le magazine Challenges[14].

Mandats

Fortune et rémunération

Il dispose d'une fortune estimée en 2012 à 173 millions d'euros (216e en France) et a perçu 3,6 millions d'euros en 2008, en 2009 et en 2010 (5e patron le mieux payé de France en 2010)[22] - [23].

Le magazine La Tribune dĂ©voile en que Maurice Levy allait recevoir un bonus de 16 millions d'euros de la part de Publicis. Cette somme aurait Ă©tĂ© la plus importante perçue de toute sa carrière professionnelle. Dans un contexte de crise Ă©conomique, ce bonus suscite de nombreux remous et pose une nouvelle fois la question de la rĂ©munĂ©ration des « grands patrons Â»[24]. Maurice Levy se dĂ©fend en rappelant que ce bonus « […] est une rĂ©munĂ©ration diffĂ©rĂ©e sur neuf ans. » Il reconnaĂ®t :

« C'est une somme considérable, je le reconnais tout à fait mais toutes ces années Publicis a fait mieux que ses concurrents mondiaux […][25]. »

Selon la CGT et le site Rue89, des pressions auraient été exercées sur des salariés de Publicis afin qu'ils signent une pétition de soutien au bonus de 16 millions d'euros de Maurice Levy[26].

Une étude, révélée le par le cabinet de conseil Spencer Stuart, place Maurice Lévy à la première place des patrons du CAC 40 les mieux rémunérés, avec 4,5 millions d'euros en 2014[27].

En , BFM révèle que Maurice Lévy a transféré une partie importante de sa fortune au Luxembourg. Des montages sophistiqués lui permettent d'échapper à une partie des taxations existant en France, notamment sur les dividendes de ses actions Publicis[28].

Il touche, en 2021, 11,6 millions d’euros en dividendes[29].

Publications

  • Les 100 mots de la communication[30], PUF, coll. « Que sais-je ? Â», 2006
  • Ouvrez les yeux, ed. Fayard, 2022

Notes et références

  1. St. Moritz, Switzerland, 9-12 June 2011, Bilderberg Meetings
  2. « Maurice LĂ©vy, fils de l'exil Â» Journal du Net.
  3. Albert Zennou, « Maurice LĂ©vy, informaticien Â» Le Figaro, 15 octobre 2007.
  4. Document INA Journal télévisé de 20 heures - 28 septembre 1972 - 4 min 42 s.
  5. Finance Plus, le
  6. « Nicolas Sarkozy fĂŞte le 60e anniversaire d'IsraĂ«l Â» Le Figaro, 26 mai 2008.
  7. « â€śĂ€ partir de janvier 2012, je n'aurai plus de rĂ©munĂ©ration fixe” Â» Le Monde, 30 novembre 2011.
  8. (en) Alex Benady, « Maurice LĂ©vy: The Napoleon of advertising Â» The Independent.co.uk, 29 mai 2006.
  9. Alexandre DeboutĂ©, « Jean-Yves Naouri propulsĂ© patron du rĂ©seau Publicis Â», Le Figaro.fr, 30 mars 2011
  10. « François Baroin justifie le bonus de Maurice LĂ©vy Â» Le Point.fr, 29 mars 2012.
  11. Alexandre DeboutĂ©, « Le patron de Publicis dĂ©fend sa rĂ©munĂ©ration Â» Le Figaro.fr, 29 mai 2012.
  12. « Arthur Sadoun remplace Maurice LĂ©vy Ă  la tĂŞte de Publicis Â», Le Monde, 26 janvier 2017.
  13. « Maurice Lévy en passe de prolonger à la tête de Publicis », sur bfmtv.com (consulté le )
  14. « Classement : les patrons les plus performants de 2013 (CAC 40) Â» « Copie archivĂ©e » (version du 2 aoĂ»t 2016 sur Internet Archive) Challenges, 18 dĂ©cembre 2013.
  15. « Maurice Lévy vient d'être nommé à la tête de l'Afep », .
  16. Olivier Auguste, « Lévy dénonce la vindicte des politiques contre les patrons », sur Le Figaro, .
  17. Voir sur edmond-de-rothschild.fr.
  18. « Home – Deutsche Bank », sur db.com.
  19. Voir sur planetfinancegroup.org.
  20. Page de présentation sur teachforfrance.org ; consultée le 9 août 2016.
  21. Voir sur collegedesbernardins.fr.
  22. Les plus grandes fortunes, Challenges.
  23. « Les salaires des patron du SBF 120 : 1er, Maurice LĂ©vy, Publicis groupe : 4,8 millions d'euros en 2012 Â», Journal du Net.
  24. « Publicis verse un mĂ©ga-bonus de 16 millions d'euros Ă  Maurice Levy Â» La Tribune.fr, 26 mars 2012.
  25. « Maurice LĂ©vy dĂ©fend son bonus : “en France, on condamne la rĂ©ussite” Â» TF1.fr, 16 avril 2012.
  26. « Les salariĂ©s de Publicis sommĂ©s de soutenir Maurice LĂ©vy et ses bonus Â» Rue89, 2 avril 2012.
  27. « Maurice LĂ©vy est le patron le mieux payĂ© du CAC 40 Â», Challenges, 9 septembre 2014.
  28. Jamal Henni, « Maurice Levy transfère la moitié de ses actions Publicis au Luxembourg », sur bfmtv.com (consulté le )
  29. Olivier Petitjean, « Plus de cent fois la pension moyenne : pour les patrons du CAC40, des retraites dorées et pas de réforme », sur Bastamag,
  30. Présentation sur puf.com.

Voir aussi

Bibliographie

  • Bilan, numĂ©ro 213, interview p. 60-63

Liens externes

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