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Viktor OrbĂĄn

Viktor OrbĂĄn (/ˈviktoÉŸ ˈoÉŸbaːn/[alpha 1]), nĂ© le Ă  SzĂ©kesfehĂ©rvĂĄr, est un homme d'État hongrois. Membre du Fidesz-Union civique hongroise (Fidesz-MPSZ), il est Premier ministre de Hongrie de Ă  et depuis .

Viktor OrbĂĄn
Illustration.
Viktor OrbĂĄn en 2017.
Fonctions
Premier ministre de Hongrie
En fonction depuis le
(13 ans, 1 mois et 3 jours)
Élection
RĂ©Ă©lection

Président Låszló Sólyom
PĂĄl Schmitt
Låszló Kövér (intérim)
Jånos Áder
Katalin NovĂĄk
Gouvernement OrbĂĄn II, III, IV et V
LĂ©gislature VIe, VIIe et VIIIe et IXe
Coalition Fidesz-MPSZ – KDNP
Prédécesseur Gordon Bajnai
–
(3 ans, 10 mois et 21 jours)
Président Árpåd Göncz
Ferenc MĂĄdl
Gouvernement OrbĂĄn I
LĂ©gislature IIIe
Coalition Fidesz-MPP – FKgP – MDF
Prédécesseur Gyula Horn
Successeur PĂ©ter Medgyessy
Président du Fidesz
En fonction depuis le
(20 ans, 1 mois et 15 jours)
Prédécesseur Jånos Áder
–
(6 ans, 9 mois et 11 jours)
Prédécesseur Direction collégiale
Successeur Låszló Kövér
Député
En fonction depuis le
(33 ans et 2 mois)
Élection
RĂ©Ă©lection
24 mai 1998
21 avril 2002
23 avril 2006
25 avril 2010
6 avril 2014
8 avril 2018
3 avril 2022
Circonscription Fejér
LĂ©gislature Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve, VIe, VIIe, VIIIe et IXe
Groupe politique Fidesz
Biographie
Nom de naissance OrbĂĄn Viktor MihĂĄly
Date de naissance
Lieu de naissance Székesfehérvår (Hongrie)
Nationalité Hongroise
Parti politique Fidesz-MPSZ
DiplÎmé de Université Lorånd-Eötvös
Université d'Oxford
Profession Juriste
Religion Calvinisme
Résidence Théùtre du Chùteau, Budapest

Signature de

Viktor OrbĂĄn
Premiers ministres de Hongrie

Il s'engage en politique Ă  24 ans contre le rĂ©gime communiste, puis participe Ă  la fondation du Fidesz-MPSZ, un parti chrĂ©tien-dĂ©mocrate dont il prend la tĂȘte en 1993. Il est dĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale depuis 1990.

AprÚs les élections législatives de 1998, remportées par les partis de droite, il devient Premier ministre. Défait de justesse par les socialistes quatre ans plus tard, il dirige ensuite l'opposition de droite pendant huit ans.

Il emporte une large victoire aux Ă©lections de 2010. Avec la majoritĂ© absolue des voix et les deux tiers des siĂšges de l'AssemblĂ©e nationale, il prĂ©sente une nouvelle Constitution, promulguĂ©e en 2012. Il renforce le rĂŽle de l'État dans l'Ă©conomie, le contrĂŽle sur les institutions financiĂšres et la lustration des anciens communistes. Cette politique lui vaut la rĂ©probation de l'Union europĂ©enne, des États-Unis et de la plupart des mĂ©dias occidentaux.

Reconduit pour un troisiĂšme mandat Ă  la suite des Ă©lections de 2014, il promeut l'illibĂ©ralisme, affirme les racines chrĂ©tiennes de l'Europe et s'oppose Ă  l'immigration, dĂ©clarant dĂ©fendre l'État-nation lors de la crise migratoire en Europe, ce qui lui vaut des accusations de populisme. Il dĂ©signe notamment comme adversaire son compatriote George Soros, dont il combat l'influence en Hongrie. Cette crise coĂŻncide avec la renaissance du groupe de VisegrĂĄd. Il est reconduit dans ses fonctions en 2018 et consolide sa majoritĂ© aprĂšs les Ă©lections de 2022.

Avec un total de plus de seize annĂ©es passĂ©es Ă  la tĂȘte du gouvernement — dont treize consĂ©cutives —, Viktor OrbĂĄn est le Premier ministre hongrois ayant exercĂ© cette fonction le plus longtemps.

Situation personnelle

Origines

Viktor MihĂĄly OrbĂĄn naĂźt le Ă  SzĂ©kesfehĂ©rvĂĄr, dans le comitat de FejĂ©r, au sein d'une famille de la classe moyenne rurale. Il grandit dans le village de FelcsĂșt[1]. Il est le fils de GyƑzƑ OrbĂĄn, ingĂ©nieur agronome et militant de longue date du Parti socialiste ouvrier hongrois, et d'ErzsĂ©bet SĂ­pos, Ă©ducatrice et orthophoniste, qui sont les parents de deux autres garçons, prĂ©nommĂ©s GyƑzƑ et Áron, respectivement nĂ©s en 1965 et en 1977.

Formation

AprĂšs le dĂ©mĂ©nagement de sa famille Ă  SzĂ©kesfehĂ©rvĂĄr en 1977, Viktor OrbĂĄn termine ses Ă©tudes secondaires, spĂ©cialisĂ©es en anglais. Il entreprend ensuite des Ă©tudes de droit Ă  l'universitĂ© LorĂĄnd-Eötvös (Budapest), qu'il intĂšgre aprĂšs son service militaire de onze mois et demi. C'est durant cette pĂ©riode de service militaire que, confrontĂ© Ă  la propagande communiste et Ă  la mauvaise organisation de l'armĂ©e, son anti-communisme se dĂ©veloppe[2]. À l'universitĂ©, il sympathise avec GĂĄbor Fodor, son colocataire. OrbĂĄn devient prĂ©sident du conseil des Ă©tudiants[3]. Au cours de ses Ă©tudes, il rĂ©dige une thĂšse sur le mouvement polonais Solidarnoƛć.

AprÚs l'obtention de son diplÎme universitaire, en 1987, il part vivre à Szolnok, dans l'Est du pays, pour une période de deux ans, tout en se rendant périodiquement à Budapest pour y travailler comme sociologue stagiaire au ministÚre de l'Agriculture et de l'Alimentation.

En 1989, Viktor OrbĂĄn obtient une bourse de la fondation Soros pour Ă©tudier la science politique et l'histoire de la philosophie libĂ©rale britannique au Pembroke College de l'universitĂ© d'Oxford, en Grande-Bretagne ; son tuteur personnel est le philosophe polonais Zbigniew PeƂczyƄski. Il est aussi trĂšs proche de l'historien Norman Stone (en)[4]. Il interrompt son sĂ©jour britannique au mois de afin de se prĂ©senter aux premiĂšres Ă©lections lĂ©gislatives post-communistes.

Vie familiale et personnelle

En 1986, il Ă©pouse la juriste AnikĂł LĂ©vai, avec laquelle il a cinq enfants : RĂĄhel, GĂĄspĂĄr, SĂĄra, RĂłza et FlĂłra.

Issu d'une famille protestante calviniste, appartenant Ă  l'Église rĂ©formĂ©e de Hongrie, Viktor OrbĂĄn prend de nettes distances avec la religion au dĂ©but de sa carriĂšre politique. Lorsque le pape Jean-Paul II se rend en Hongrie, en 1991, le jeune OrbĂĄn boycotte l’évĂ©nement[5]. En 1986, il se marie avec une catholique, Aniko LĂ©vai, et en 1993 fait bĂ©nir son mariage par le pasteur mĂ©thodiste GĂĄbor IvĂĄnyi (hu), Ă©galement dĂ©putĂ© libĂ©ral. Ce dernier baptise aussi leurs deux premiers enfants, respectivement nĂ©s en 1989 et 1992, dans son Ă©glise de BĂ©kĂĄsmegyer[6]. ƒuvrant auprĂšs des pauvres, des roms et des rĂ©fugiĂ©s, le pasteur s'oppose maintenant Ă  Victor Orban, par ses prises de positions et sa participation Ă  des manifestations contre le gouvernement[5]. Lors de son retour au pouvoir en 2010, Victor Orban qu'il effectue un virage conservateur « national-chrĂ©tien » et resserre ses liens avec l’Église catholique[7] - [5].

Il est fĂ©ru de football, sport dont il est joueur semi-professionnel en quatriĂšme division jusqu'en 2006[8], ainsi que de littĂ©rature hongroise. Selon ses dires, il rĂȘvait d'ĂȘtre footballeur professionnel lorsqu'il Ă©tait jeune, et ne s'est dirigĂ© vers les Ă©tudes de droit qu'en rĂ©ponse aux demandes pressantes de son pĂšre de s'assurer une carriĂšre plus stable. MĂȘme devenu Premier ministre, il lui arrive de rater des rĂ©unions pour aller s'entrainer avec son club[9]. Il a par ailleurs fait sa premiĂšre visite en France pour assister Ă  la finale de la coupe du monde et n'a plus ratĂ© aucune finale de cette compĂ©tition depuis[10].

Parcours politique

Opposant au régime communiste

Le , ĂągĂ© de vingt-quatre ans, Viktor OrbĂĄn participe Ă  la fondation de l'Alliance des jeunes dĂ©mocrates (Fidesz). Il fait partie le suivant des personnes arrĂȘtĂ©es par la police, avec entre autres GĂĄspĂĄr MiklĂłs TamĂĄs, durant une manifestation[11] commĂ©morant l'exĂ©cution d'Imre Nagy, qui a eu lieu trente ans plus tĂŽt.

Un an jour pour jour plus tard, il prononce un discours appelant à la tenue d'élections libres et au départ des troupes soviétiques déployées dans le pays, à l'occasion de cérémonie de « réenterrement » d'Imre Nagy et des autres martyrs de la révolution hongroise de 1956, célébrée sur la place des Héros de Budapest.

« en fait c'est alors, en 1956, que le Parti socialiste ouvrier hongrois nous a privés de notre avenir nous, les jeunes d'aujourd'hui. Dans le sixiÚme cercueil [vide, qui représente les martyrs inconnus de 1956], il n'y a donc pas seulement un jeune assassiné, mais il y repose aussi vingt, ou qui sait combien, de nos années suivantes. »

— Viktor OrbĂĄn devant 250 000 personnes sur la place des HĂ©ros, le [12]

Le discours, retransmis en direct à la radio et la télévision, enthousiasme de nombreux Hongrois et propulse Viktor Orbån dans la vie politique[13]. Peu aprÚs, il participe à la délégation de l'opposition à la table ronde des négociations avec le pouvoir communiste.

Du libéralisme au conservatisme

Élu dĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1990, le premier scrutin post-communiste hongrois, il devient, en 1992, vice-prĂ©sident de l'Internationale libĂ©rale, lors du congrĂšs de Mayence. La mĂȘme annĂ©e il participe, avec d'autres jeunes europĂ©ens jugĂ©s prometteurs, Ă  un voyage aux États-Unis qui est offert et organisĂ© par le German Marshall Fund of the United States [14]. En 1993, il prend la prĂ©sidence de l'Alliance des jeunes dĂ©mocrates (Fiatal DemokratĂĄk SzövetsĂ©ge, acronyme Fidesz), renommĂ©e en 1995 Fidesz-MPP (« MPP » pour Magyar PolgĂĄri PĂĄrt, Parti civique hongrois). Peu aprĂšs la mort du Premier ministre JĂłzsef Antall, il fait courir une rumeur selon laquelle sur son lit de mort, Antall l'aurait dĂ©signĂ© comme Ă©tant son successeur[15]. Le parti dĂ©laisse alors son obĂ©dience sociale-libĂ©rale pour assumer un programme davantage conservateur.

Viktor Orbån conserve son siÚge à l'Assemblée à la suite du scrutin de 1994, au cours duquel il parvient à faire de son parti la deuxiÚme force politique du pays, aprÚs le Parti socialiste hongrois (MSZP).

Nomination Ă  35 ans

Viktor OrbĂĄn en 2001.

Lors des Ă©lections du , le Fidesz-Union civique hongroise obtient 148 dĂ©putĂ©s sur 386, devenant ainsi le premier parti de Hongrie. AprĂšs avoir formĂ© un gouvernement de coalition, comptant 213 Ă©lus, avec le Parti civique indĂ©pendant des petits propriĂ©taires et des travailleurs agraires (FKgP) et le Forum dĂ©mocrate hongrois (MDF), Viktor OrbĂĄn, ĂągĂ© de 35 ans, est investi Premier ministre le 6 juillet, sur la proposition du prĂ©sident de la RĂ©publique, ÁrpĂĄd Göncz. Il est alors le plus jeune Premier ministre d'Europe[16]. En 2000, il renonce Ă  la prĂ©sidence du Fidesz afin de se consacrer Ă  son mandat de Premier ministre[17].

SuccĂšs Ă©conomiques

Sa politique Ă©conomique vise Ă  diminuer la fiscalitĂ©, les cotisations sociales, le chĂŽmage et l'inflation, tout en poursuivant la rĂ©duction du dĂ©ficit budgĂ©taire entamĂ©e par la coalition de centre gauche de Gyula Horn. Elle a de bons rĂ©sultats[18] : l'inflation passe de 10,3 % (en 1998) Ă  4,9 % (en 2002)[19] - [20], tandis que la croissance Ă©conomique s'Ă©lĂšve Ă  plus de 4 % du produit intĂ©rieur brut (PIB)[21] et que le dĂ©ficit public passe sous la barre des 4 % du PIB. Durant ces quatre ans de gouvernement, 12 000 nouveaux logements sont construits et la production industrielle croĂźt de 23 %[22]. En 2001, pour rapprocher le salaire minimum du reste de l'Ă©conomie en croissance, il le fait augmenter de 56%[23].

Il rĂ©forme l'administration publique, crĂ©ant un macroministĂšre de l'Économie, dĂ©mettant de leurs fonctions les membres des comitĂ©s directeurs du Fonds de sĂ©curitĂ© sociale et de l'Agence centrale de paiements de la sĂ©curitĂ© sociale et renvoyant des milliers de fonctionnaires.

Il agit de maniÚre protectionniste, en effectuant de moins en moins les privatisations par Offre publique de vente, ce qui résultait souvent par un achat par une entreprise occidentale, mais de « de gré à gré et entre hongrois »[24]. L'opposition l'accuse réguliÚrement de corruption à ce sujet, en pointant du doigt les relations qu'il entretient parfois avec les dirigeants des entreprises hongroises qui remportent les marchés[25].

RĂ©forme des institutions

Il instaure un systÚme de motion de censure constructive, mais ne parvient pas à modifier le seuil de la majorité qualifiée, requise notamment pour modifier la Constitution : la volonté du gouvernement était de faire abaisser le minimum des deux tiers des députés à la majorité simple de l'Assemblée, ce qui est déclaré inconstitutionnel par la Cour constitutionnelle. Il augmente les pouvoirs du Premier ministre, ce qui fait dire au sociologue Andras Bozoki que « ce n'est plus le gouvernement qui a un Premier ministre, c'est le Premier ministre qui a un gouvernement »[26].

Politique culturelle et mémorielle

De nombreux investissements architecturaux et historiques sont effectuĂ©s, notamment Ă  Budapest, avec la reconstruction du ThĂ©Ăątre national, la crĂ©ation de la Maison de la terreur, la rĂ©novation du thĂ©Ăątre cinĂ©matographique national, et la reconversion d'une friche industrielle pour faire le parc MillenĂĄris. Ce volontarisme est aussi prĂ©sent dans le cinĂ©ma, oĂč des investissements importants sont faits pour produire des films historiques Ă  grand spectacle[27]. Ces investissements, qui prennent souvent la place des aides attribuĂ©es au cinĂ©ma indĂ©pendant, font la colĂšre des artistes ainsi que des critiques, qui dĂ©plorent des films de trĂšs mauvaise qualitĂ©[28].

Les commĂ©morations historiques sont fĂȘtĂ©es en grande pompe, que ce soit les 150 ans de la RĂ©volution hongroise[29] ou encore le millĂ©naire du couronnement d'Etienne Ier de Hongrie et la naissance de l'Etat hongrois. A cette derniĂšre occasion, la couronne du roi est transportĂ©e du MusĂ©e national au parlement, oĂč elle est exposĂ©e depuis. Loin d'ĂȘtre anodin pour Orban, ce geste se veut chargĂ© de symbolique : « Cette couronne, Mesdames et messieurs, rend possible l’entrĂ©e de la Hongrie en Europe. C’est en soi une raison suffisante pour que nous l’emportions dans un nouveau millĂ©naire »[30].

Avec la communautĂ© juive hongroise, l'une des plus importantes d'Europe, sa politique mĂ©morielle est en dents de scie. Orban choque ainsi la communautĂ© juive en donnant des indemnitĂ©s extrĂȘmement faibles aux survivants hongrois de la Shoah[31] mais c'est aussi son gouvernement qui instaure une journĂ©e officielle de commĂ©moration de la Shoah[32].

Politique Ă©trangĂšre

Son mandat est marquĂ© par l'adhĂ©sion, en 1999, de la Hongrie Ă  l'OTAN, sans que le pays ne participe pour autant Ă  la guerre du Kosovo. Il autorise cependant les avions de l'OTAN Ă  dĂ©coller depuis la Hongrie, ce qui a un rĂŽle stratĂ©gique non nĂ©gligeable car elle est alors le seul pays membre de l'alliance Ă  ĂȘtre limitrophe de la Serbie. Orban propose aussi d'installer des missiles Ă  charge nuclĂ©aire en Hongrie sous l'Ă©gide de l'OTAN, ce qui provoque l'outrage de la Russie[33] tout autant qu'une « tempĂȘte politique » en Hongrie[34]. Son attitude envers l'OTAN est cependant ambiguĂ«, puisque de 1999 Ă  2002, les engagements de la Hongrie vis-Ă -vis de l'Alliance ont Ă©tĂ© de « moins en moins respectĂ©s »[35].

Le 2 mai 2000, il est le premier chef de gouvernement europĂ©en Ă  recevoir le chancelier autrichien Wolfgang Schussel en visite officielle aprĂšs que celui-ci a formĂ© un gouvernement de coalition avec le Parti de la libertĂ© d'Autriche (FPO), un parti nationaliste[36]. Viktor Orban se met ainsi en porte-Ă -faux vis-Ă -vis des pays membres de l'Union europĂ©enne, qui ont instaurĂ© un cordon sanitaire diplomatique autour de Schussel[37]. Lors d'une visite Ă  Budapest quelques jours plus tard, Ă  l'occasion d'une rencontre avec la communautĂ© française de Hongrie, Lionel Jospin rĂ©sume les incomprĂ©hensions entre les gouvernements europĂ©ens et hongrois : « Nous partageons avec nos amis hongrois les mĂȘmes valeurs dĂ©mocratiques. Le refus de la xĂ©nophobie, du racisme et de l'antisĂ©mitisme est une valeur essentielle pour l'Europe [...] J'aurai l'occasion de faire part Ă  nos partenaires hongrois des raisons qui nous ont conduit Ă  adopter cette position. »[38]. OrbĂĄn marque Ă  nouveau son dĂ©saccord: « L'Histoire dira si cette politique a contribuĂ©, comme j'en suis convaincu, Ă  limiter le sentiment xĂ©nophobe en Autriche »[39].

En 2001, Orban et son gouvernement se brouillent avec les États-Unis. Il est d'abord reprochĂ© au Premier ministre de ne pas avoir assez condamnĂ© les propos d'IstvĂĄn Csurka, son alliĂ© officieux d'extrĂȘme droite, qui a estimĂ© que les attaques du 11 Septembre Ă©taient mĂ©ritĂ©es Ă  cause du soutien amĂ©ricain envers IsraĂ«l[40]. C'est ensuite le choix de la Hongrie, en dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e, d'acheter des avions de combat Gripen au lieu d'avions amĂ©ricains, qui est la cause d'une nouvelle dissension[41].

Début 2002, alors que la Hongrie, mais aussi la République tchÚque et l'Allemagne sont en pleine campagne pour les élections législatives, il crée des tensions diplomatique en déclarant que la République tchÚque ne doit pas adhérer à l'Union européenne tant que n'ont pas été abolis les décrets Beneƥ[42]. Orban cause alors une grave crise (annulation du sommet de 2002) au sein du Groupe de Visegråd dans lequel il s'était pourtant investi de maniÚre importante[43].

Il fait adopter une loi accordant d'importants droits aux minorités magyares (trois millions de personnes) disséminées dans les pays voisins, ce qui lui attire des critiques des pays concernés (Roumanie, Slovaquie)ainsi que de l'Union européenne[44].

Huit années d'opposition

Viktor Orbån avec Hans-Gert Pöttering, en 2006.

PortĂ© par de bons rĂ©sultats Ă©conomiques, le Fidesz-Union civique hongroise, coalisĂ© avec le Forum dĂ©mocrate hongrois (MDF) gagne les lĂ©gislatives de 2002 avec 188 dĂ©putĂ©s, soit dix de plus que le MSZP de PĂ©ter Medgyessy. Mais ce dernier s'allie avec l'Alliance des dĂ©mocrates libres (SzDsZ), seul autre parti reprĂ©sentĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale, avec 20 Ă©lus. Viktor OrbĂĄn se voit ainsi contraint de renoncer au pouvoir le suivant.

En 2003, Orban se montre sceptique sur une présence de l'armée hongroise aux cÎtés de la coalition militaire en Irak. Au bout de quelques mois, il s'y oppose virulemment, notamment au parlement[45].

Aux Élections europĂ©ennes de 2004 , son parti obtient de trĂšs bons rĂ©sultats, avec 13 eurodĂ©putĂ©s soit plus de la moitiĂ© du nombre (24) d'eurodĂ©putĂ©s auxquels a droit la Hongrie[46]. OrbĂĄn lui-mĂȘme est Ă©lu eurodĂ©putĂ©. Lors des dĂ©bats sur la Constitution europĂ©enne, il dĂ©plore la « laĂŻcisation excessive du texte »[47].

À l'occasion de la campagne pour le RĂ©fĂ©rendum hongrois sur l'adhĂ©sion Ă  l'Union europĂ©enne, il fait plusieurs sorties eurosceptiques tout en ne s'opposant pas franchement Ă  l'adhĂ©sion. Ainsi, Ă  un journaliste qui lui demande s'il y a plus d'avantages que d'inconvĂ©nients Ă  rejoindre l'UE, il rĂ©pond: « un faible oui »[48].

En 2005, OrbĂĄn rĂ©ussit Ă  obtenir l'organisation d'un rĂ©fĂ©rendum sur l'octroi automatique de la nationalitĂ© aux Hongrois de l'Ă©tranger. Le texte n'obtient pas les 50% de participation nĂ©cessaires pour ĂȘtre validĂ©, et reste donc sans suite[49].

Quatre ans plus tard, en 2006, il conduit Ă  nouveau sa formation aux lĂ©gislatives, cette fois en coalition avec le Parti populaire dĂ©mocrate-chrĂ©tien (KDNP), mais il est devancĂ© par le MSZP du nouveau Premier ministre, en place depuis 2004, Ferenc GyurcsĂĄny. Le dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© ayant eu lieu quelques jours plus tĂŽt aurait aussi Ă©tĂ© fatal Ă  Viktor Orban. « Selon la presse » hongroise, il y serait apparu « fatiguĂ©, voire indĂ©cis »[50]. Son avenir Ă  la tĂȘte du parti est remis en question, mais le plan de rigueur budgĂ©taire drastique imposĂ© par le gouvernement et la diffusion de propos du chef du gouvernement rĂ©vĂ©lant ses mensonges lors de la campagne de 2006, confirment son statut de chef de l'opposition. Il ne participe cependant pas en personne aux manifestations en face du parlement, prĂ©servant ainsi son image des dĂ©bordements violents qui ont alors lieu[51]. Les Ă©lections municipales, qui ont lieu en octobre, sont un trĂšs large succĂšs pour le Fidesz et OrbĂ n[52].

À l'occasion des Ă©lections europĂ©ennes de 2009, son parti remporte 56,3 % des voix et 14 des 22 siĂšges Ă  pourvoir au Parlement europĂ©en.

Durant ces années d'opposition, il continue à avoir des contacts importants à l'étranger. Il est ainsi invité d'honneur de l'université d'été de l'Union pour un mouvement populaire en 2003[53]. Il rencontre aussi les présidents de la République française Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, lors de leurs voyages officiels respectifs en Hongrie[54] - [55].

Premier ministre pour la seconde fois

Viktor OrbĂĄn en 2010.

Retour au pouvoir

Chef de file du Fidesz-Union civique hongroise, toujours coalisĂ©e avec le KNDP, pour la cinquiĂšme fois Ă  l'occasion des lĂ©gislatives de 2010, il obtient 52 % des voix et acquiert 263 siĂšges sur 386, alors que la majoritĂ© qualifiĂ©e des deux tiers est de 258 Ă©lus. Le , sur la proposition du prĂ©sident de la RĂ©publique LĂĄszlĂł SĂłlyom, validĂ©e par l'AssemblĂ©e nationale, Viktor OrbĂĄn retrouve la fonction de Premier ministre, devenant le premier chef de gouvernement hongrois appelĂ© Ă  cette fonction pour la deuxiĂšme fois non consĂ©cutive.

Quelques semaines plus tard, le , le candidat qu'il soutient lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle, PĂĄl Schmitt, est largement dĂ©signĂ© chef de l'État par les parlementaires ; celui-ci prend officiellement ses fonctions le 6 aoĂ»t suivant, faisant du Fidesz le parti dĂ©tenteur des trois plus hautes fonctions de l'État (prĂ©sidence de la RĂ©publique, Premier ministre, prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale).

Loi sur les médias

Fin 2010, il fait adopter une loi sur le contrÎle des médias, trÚs critiquée dans plusieurs pays de l'Union européenne et par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)[56], juste avant que son pays ne prenne, pour six mois, la présidence du Conseil de l'Union européenne. Début février il accepte finalement de modifier ou supprimer de la loi les éléments selon lui les plus controversés[57], un accord jugé insuffisant par le quotidien de centre-gauche Népszabadsåg[58], qui avait saisi la Cour constitutionnelle le pour faire annuler la loi[59]. En 2010, un Conseil des médias (Médiatanåcs) est créé pour encadrer la liberté de la presse ; son président est nommé par le Parlement pour une durée de neuf ans[60].

RĂ©formes constitutionnelles

Hillary Clinton, secrĂ©taire d'État des États-Unis, saluant Viktor OrbĂĄn Ă  l'issue d'un entretien Ă  Budapest, en 2011.

Le , à la suite d'une consultation d'un an auprÚs des citoyens, l'Assemblée nationale adopte une nouvelle Constitution (« Loi fondamentale de la Hongrie »), avec les seules voix du Fidesz, qui détient la majorité requise des deux tiers des siÚges. Cette Constitution crée la controverse dans les pays occidentaux, en raison de références aux racines chrétiennes et à « l'histoire millénaire » du pays, de l'affirmation du mariage entre un homme et une femme et de la protection de la vie dÚs son commencement. Les voisins slovaques et roumains s'inquiÚtent quant à eux de l'octroi de la nationalité aux Hongrois citoyens des pays voisins[61]. L'article qui prévoyait « un salaire égal pour un travail égal » est supprimé et le droit de grÚve restreint[62]. La nouvelle Constitution, en vigueur le [63] rend rétroactivement responsables les dirigeants du Parti socialiste hongrois, issu de l'ancien Parti communiste, des « crimes commis sous le régime communiste jusqu'en 1989 »[64].

Le , Viktor OrbĂĄn fait adopter une quatriĂšme modification de la Loi fondamentale par 265 voix pour, 11 contre et 33 abstentions[65]. Les socialistes boycottent le vote alors que le parti vert LMP demande aux dĂ©putĂ©s du Fidesz de voter contre[66]. L'amendement modifie le rĂŽle de la Cour constitutionnelle, qui s'Ă©tait dĂ©clarĂ©e compĂ©tente pour juger de la compatibilitĂ© de futurs amendements avec la Loi fondamentale, en la faisant uniquement juge du droit et en lui interdisant la possibilitĂ© de se rĂ©fĂ©rer Ă  sa jurisprudence d'avant l'entrĂ©e en vigueur de la Constitution de 2012[67]. Cet amendement rĂ©introduit aussi des dispositions annulĂ©es par cette Cour, dont la possibilitĂ© d'expulser les sans-abri des lieux publics[68]. L'Union europĂ©enne et les États-Unis s'opposent Ă  cette modification[68]. En , le gouvernement OrbĂĄn fait passer plusieurs lois au Parlement, instaurant notamment la dĂ©tention provisoire illimitĂ©e[69].

Les opposants du gouvernement l'accusent d'accumuler les pouvoirs : de grands commis d’État issus du Fidesz sont nommĂ©s pour neuf ou douze ans, des assemblĂ©es locales sont remplacĂ©es par des administrateurs du gouvernement ou voient leurs pouvoirs sensiblement rĂ©duits, et le gouvernement multiplie des nominations Ă  des fonctions stratĂ©giques (cours de justice, agences d’évaluation de l’État, mĂ©dias, universitĂ©s, institutions culturelles, etc.)[62].

RĂ©formes Ă©lectorales

Le 23 Décembre 2011, le parlement adopte une loi qui réduit quasiment de moitié (de 386 à 199) le nombre de députés[70]. Le tracé des circonscriptions est aussi modifié; elles sont agrandies afin de correspondre au nouveau nombre de députés. Cet agrandissement semble suivre un schéma commun : « des circonscriptions de grandes villes sont rattachées à des circonscriptions composées de petits villages pro-Fidesz »[71]

Mesures Ă©conomiques

Le gouvernement OrbĂĄn entreprend une politique de nationalisme financier, incarnĂ©e par le ministre de l'Économie, György Matolcsy. Les caisses de retraites privĂ©es, mises en place en 1997 par les socialistes sur le conseil de la Banque mondiale, sont nationalisĂ©es pour un montant de 10 milliards d'euros[72] - [73]. La derniĂšre tranche de prĂȘt du FMI est rejetĂ©e et la Hongrie s'acquitte de la dette contractĂ©e.

Rejetant la politique prÎnée par le FMI, Viktor Orbån cherche à respecter l'objectif de déficits publics en dessous de 3 % du PIB au moyen de taxes sur les grandes entreprises. Le gouvernement institue ainsi une « taxe de crise », d'abord sur les banques et les produits financiers, puis sur les entreprises de l'agroalimentaire, de la grande distribution, de l'énergie et des télécommunications[74]. Un taux d'imposition unique sur les revenus, fixé à 16 %, est inscrit dans la nouvelle Constitution[75].

La Banque centrale voit son indĂ©pendance se rĂ©duire – Ă  rebours des principes de l'Union europĂ©enne – et se voit accorder un droit de veto sur le budget de l'État[alpha 2] - [76].

Viktor OrbĂĄn rĂ©duit Ă©galement les dĂ©penses de fonctionnement de l'État : diminution de 5 % du nombre de fonctionnaires, rĂ©duction Ă  huit du nombre de ministĂšres, division par deux du nombre de dĂ©putĂ©s, interdiction faite aux ministres de verser des primes aux hauts fonctionnaires tant que le budget du pays est en dĂ©ficit.

Il Ă©tablit des droits d’entrĂ©e Ă  l'universitĂ© et relĂšve des tarifs de santĂ©, notamment pour les diabĂ©tiques lĂ©gers ne suivant pas le rĂ©gime alimentaire prĂ©conisĂ© par leur mĂ©decin[77] - [78]. Il se montre rĂ©servĂ© sur les prestations sociales : d'aprĂšs le journal de gauche allemand Die Tageszeitung, le gouvernement a proposĂ© de faire appel Ă  des policiers Ă  la retraite pour surveiller les allocataires d'aides sociales ou de chĂŽmage effectuant des travaux d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, qui sont exigĂ©s par la loi Ă  partir de en contrepartie du versement des aides ; plusieurs observateurs parlent de « camps de travail » visant notamment les Roms[79] - [80] - [81] - [82] - [83]. Il est Ă©galement procĂ©dĂ© Ă  des rĂ©ductions budgĂ©taires dans les domaines des arts et de la recherche[62].

À partir de 2013, les personnes sans-abri s'exposent Ă  une amende de 500 euros. En 2018, un amendement constitutionnel interdit la « rĂ©sidence habituelle dans un espace public », tandis qu'une nouvelle loi prĂ©voit que les sans-abri dormant dans la rue auxquels la police aura adressĂ© trois avertissements en moins de trois mois pourront faire l'objet d'une peine d'emprisonnement[84]. Plusieurs tribunaux refusent d’appliquer cette loi[85].

En 2018, Blaise Gauquelin, journaliste au Monde, indique : « Viktor Orban a rĂ©ussi Ă  corriger les excĂšs du libĂ©ralisme observĂ©s dans tout l’espace post-soviĂ©tique aprĂšs 1989 et particuliĂšrement en Hongrie, l’économie la plus ouverte avant son retour au pouvoir en 2010. [
] Mais des questions importantes sont toujours sans rĂ©ponses : comment amĂ©liorer l’état catastrophique du systĂšme hospitalier ? Comment mettre fin Ă  la fuite des cerveaux, Ă  la pĂ©nurie de main-d’Ɠuvre ? »[86].

Le gouvernement adopte fin 2018 une loi de « flexibilisation » du temps de travail donnant notamment le droit aux employeurs d’exiger de leurs salariĂ©s jusqu’à 400 heures supplĂ©mentaires par an, soit l’équivalent de deux mois de travail, payables trois ans plus tard[87].

Au cours de l’annĂ©e 2019, en raison notamment du niveau Ă©levĂ© des exportations et de la forte Ă©migration en raison des faibles salaires dans le pays, le taux de chĂŽmage tombe Ă  3,4 %, un record dans l’histoire du pays[88].

RĂ©Ă©lection de 2014

Les élections législatives de 2014 voient une large victoire du Fidesz, qui obtient 44,9 % des voix au scrutin de liste et 44,1 % au scrutin uninominal. Le parti conserve ainsi sa majorité des deux tiers au Parlement, ce qui est interprété comme un plébiscite pour la politique menée par Viktor Orbån[89] - [90]. Il est réélu Premier ministre le [91].

Crise migratoire en Europe

Viktor OrbĂĄn et Angela Merkel en 2017.

Lors de la crise migratoire en Europe, la Hongrie devient l'un des pays les plus affectĂ©s par l'immigration illĂ©gale : plus de 100 000 entrĂ©es illĂ©gales dans ce pays sont rapportĂ©es par Frontex de janvier Ă  [92]. Estimant que l'Union europĂ©enne ne prend pas les mesures nĂ©cessaires pour contenir les importants flux de population entrant illĂ©galement dans l'espace europĂ©en par la frontiĂšre serbo-hongroise, le gouvernement hongrois dĂ©cide la construction en d'une barriĂšre entre la Hongrie et la Serbie[93].

Le , à l'initiative du gouvernement Orbån, le parlement hongrois adopte une loi qui renforce les pouvoirs de l'armée et de la police à l'égard des migrants et qui autorise l'armée à utiliser tout moyen de contrainte, notamment balles en caoutchouc et engins pyrotechniques, mais pas en vue de tuer[94] - [95] - [96] - [97]. L'ancien commissaire européen Louis Michel réagit en déclarant que l'Union européenne doit suspendre le droit de vote de la Hongrie au Conseil, estimant que Viktor Orbån « renie nos principes les plus fondamentaux »[94].

Sa façon de traiter les migrants est critiquée : interdiction d'accÚs pendant plusieurs jours à la gare de Budapest-Keleti, construction d'une barriÚre entre la Hongrie et la Serbie, peine d'emprisonnement pour franchissement illégal de la frontiÚre et refus de quotas européens pour la répartition des réfugiés. Il est invité par le président de la CSU et ministre-président de BaviÚre, Horst Seehofer, pour « chercher une solution » à la crise migratoire alors que les critiques vis-à-vis de la politique d'accueil d'Angela Merkel augmentent[98].

Mais fin 2015, The Financial Times analyse que la transformation soudaine des politiques europĂ©ennes en matiĂšre de contrĂŽle des frontiĂšres a semblĂ© donner raison au dirigeant hongrois : « MĂȘme les adversaires les plus virulents du leader hongrois ont Ă©tĂ© contraints d’imposer un contrĂŽle renforcĂ© de l’immigration ». L'Autriche, qui par la voix de son chancelier fĂ©dĂ©ral, Werner Faymann, avait trĂšs sĂ©vĂšrement condamnĂ© ces mesures, annonce son intention de mettre en place une clĂŽture. Pendant cette crise, la Hongrie resserre ses liens avec la Pologne, la Slovaquie et la TchĂ©quie, qui veulent coopĂ©rer pour assurer la sĂ©curitĂ© de leurs frontiĂšres. Un sondage publiĂ© en montre que le soutien des Hongrois Ă  Viktor OrbĂĄn est montĂ© Ă  48 %, contre 32 % avant la crise des migrants, faisant de lui l’un des dirigeants en Europe centrale les plus populaires[99] - [100].

En 2016, Viktor OrbĂĄn prend l'initiative d'organiser un rĂ©fĂ©rendum sur la relocalisation de migrants en Hongrie, dont le rĂ©sultat en octobre est de 98,3 % des votes exprimĂ©s en faveur du choix qu'il dĂ©fend, le « non »[101]. Mais la participation Ă©tant de seulement 40 %, le rĂ©fĂ©rendum est invalidĂ©[102]. En , il lance Ă  nouveau une consultation nationale au moyen d'un questionnaire « ArrĂȘtons Bruxelles ! », envoyĂ© Ă  chaque foyer hongrois et portant sur des points dont la plupart ne sont en fait pas menacĂ©s par des dĂ©cisions europĂ©ennes selon l'opposition[103] - [104].

En , son gouvernement propose de loger les demandeurs d'asile dans des logements amĂ©nagĂ©s dans des conteneurs le temps d'examiner leur situation. D'aprĂšs France Info, ces « dĂ©tentions systĂ©matiques » pourraient ĂȘtre contraires aux directives europĂ©ennes[105].

QuatriĂšme et cinquiĂšme mandats

Discours de victoire de Viktor OrbĂĄn le 8 avril 2018.

Tout au long de son troisiĂšme mandat, le Fidesz maintient sa premiĂšre position dans les sondages, avec entre 40 et 50 % d'intentions de vote. Alors que la campagne Ă©lectorale des Ă©lections lĂ©gislatives de 2018 mĂšne la presse Ă  douter de l'obtention de la majoritĂ© qualifiĂ©e des deux-tiers, le Fidesz est reconduit au pouvoir avec 133 siĂšges sur 199 (49,3 % des suffrages au scrutin de liste et 47,9 % au scrutin uninominal), soit autant que quatre ans plus tĂŽt. Le Jobbik arrive en deuxiĂšme position avec 26 siĂšges (autour de 20 % des voix). Viktor OrbĂĄn est rĂ©Ă©lu par l'AssemblĂ©e nationale le [106].

Les Ă©lections europĂ©ennes de 2019, marquĂ©es par une participation record en Hongrie, voient une nouvelle victoire de son parti (53 %), qui arrive loin devant la Coalition dĂ©mocratique (16 %)[107]. Cependant, le progrĂšs des partis eurosceptiques et opposĂ©s Ă  l'immigration au sein du Parlement europĂ©en est plus rĂ©duit que ce qu'il espĂ©rait[108]. À la suite de ce scrutin, il se fait le porte-parole du groupe de VisegrĂĄd pour s'opposer Ă  la candidature du travailliste nĂ©erlandais Frans Timmermans Ă  la prĂ©sidence de la Commission europĂ©enne, celui-ci s'Ă©tant affichĂ© en opposant rĂ©solu Ă  la politique migratoire des gouvernements d'Europe centrale en tant que premier vice-prĂ©sident de la Commission europĂ©enne. L'Ă©chec de Timmermans est perçu comme un signe du renforcement de l'influence d'OrbĂĄn au sein de l'Union europĂ©enne[109]. Il se montre Ă©logieux Ă  l'Ă©gard d'Ursula von der Leyen, dont l'Ă©lection de justesse est notamment due au soutien du Fidesz[110]. Selon Slate, « bien qu'il ait envisagĂ© une coalition eurosceptique avec Salvini et Strache plombĂ©e par l'Ibiza Gate et frĂŽlĂ© de peu l'exclusion de la droite continentale, Viktor OrbĂĄn n'a rien perdu de son entregent au PPE » : plusieurs de ses proches conservent ainsi des fonctions importantes au sein du Parlement europĂ©en[111]. Il dĂ©fend la candidature de LĂĄszlĂł TrĂłcsĂĄnyi, son ancien ministre de la Justice, pour un poste de commissaire europĂ©en[110]. La Hongrie obtient le portefeuille « Voisinage et Ă©largissement », prestigieux et stratĂ©gique, prĂ©cĂ©demment dĂ©tenu par l’Autrichien Johannes Hahn : le pays est de longue date favorable Ă  l’adhĂ©sion de ses voisins des Balkans, qui constituent l'essentiel des candidats Ă  l'Ă©largissement[112].

Le , dépassant Kålmån Tisza, il devient celui qui a exercé le plus longtemps la fonction de Premier ministre de Hongrie[113].

Viktor OrbĂĄn en mars 2022.

Lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle du 10 mars 2022, Viktor OrbĂĄn parvient Ă  faire Ă©lire sa candidate, Katalin NovĂĄk, avec 73 % des voix parlementaires. Le 10 mai suivant, en dĂ©pit d'un scrutin que la presse annonçait serrĂ© contre une opposition coalisĂ©e pour le dĂ©faire, il remporte largement les Ă©lections lĂ©gislatives, avec 54,1 % des voix, conservant sa majoritĂ© des deux tiers Ă  l'AssemblĂ©e nationale et obtenant mĂȘme deux siĂšges supplĂ©mentaires par rapport Ă  2018[114].

Prises de position

Positionnement

Pour Jean-Yves Camus, Viktor OrbĂĄn « n’est pas un homme d’extrĂȘme-droite », mais « un populiste de droite ». Selon lui, « les positions qu’il dĂ©fend sur les questions d’immigration et d’accueil des rĂ©fugiĂ©s le rapprochent beaucoup d’un certain nombre de mouvements d’extrĂȘme-droite europĂ©enne, mais son parti le Fidesz est membre du Parti populaire europĂ©en (PPE) »[115].

Orban s'est souvent revendiqué de Charles de Gaulle, notamment pour justifier la constitution qu'il a fait instaurer en 2010, qu'il compare à celle de la VÚme République[116]. Il a aussi plusieurs fois affirmé son admiration pour Nicolas Sarkozy[117] - [118] - [119].

Relations internationales

Avant de redevenir Premier ministre en 2010, Viktor Orbån est un des principaux opposants à la présence soviétique en Hongrie, puis aux relations privilégiées entretenues avec la Russie par les Premiers ministres socio-démocrates l'ayant précédé entre 2002 à 2010[120]. Il dénonce ainsi vigoureusement le faible soutien donné à la révolution orange et à Viktor Iouchtchenko[121]. Dans les années 2010, il se rapproche du président russe, Vladimir Poutine, notamment pour assurer aux Hongrois des tarifs peu élevés en matiÚre d'énergie[120] - [122]. Viktor Orbån réclame notamment la levée des sanctions de l'Union européenne contre la Russie[123].

De 2002 à 2012, il est l'un des vice-présidents du Parti populaire européen[124].

AprĂšs les Ă©lections europĂ©ennes de 2014, il soutient le Premier ministre britannique, David Cameron, pour l'Ă©lection Ă  la prĂ©sidence de la Commission europĂ©enne, et vote contre Jean-Claude Juncker[125]. En 2017, il soutient la reconduction de Donald Tusk Ă  la prĂ©sidence du Conseil europĂ©en, alors que le gouvernement polonais, dont le positionnement est jugĂ© proche de celui de Viktor OrbĂĄn, s'y oppose[125]. À l'occasion des Ă©lections fĂ©dĂ©rales allemandes de 2017, il dit « prier » pour une victoire de la chanceliĂšre Angela Merkel, qu'il juge « plus amicale envers les Hongrois » que Martin Schulz, son adversaire social-dĂ©mocrate[126]. Lors de la primaire interne organisĂ©e par le Parti populaire europĂ©en en vue des Ă©lections europĂ©ennes de 2019, il apporte son soutien Ă  la candidature de Manfred Weber comme tĂȘte de liste face Ă  Alexander Stubb[127], avant de le lui retirer, l'accusant d’avoir « offensĂ© » son pays[128]. Durant la campagne, il formule le souhait de voir les conservateurs europĂ©ens nouer une alliance avec les « partis patriotiques de droite », citant l’exemple du gouvernement autrichien, qui rĂ©unit la droite et l'extrĂȘme droite[128]. AprĂšs les Ă©lections europĂ©ennes de 2019, il se fĂ©licite d'avoir entravĂ© la candidature de Frans Timmermans Ă  la prĂ©sidence de la Commission europĂ©enne[129]. Les eurodĂ©putĂ©s du Fidesz, dont il est le prĂ©sident, donnent des voix dĂ©cisives Ă  Ursula von der Leyen, qui lui permettent d'ĂȘtre Ă©lue prĂ©sidente de la Commission[130].

En se rapprochant de pays de langues turques comme le Kirghizistan et la Turquie, il promeut une vision touraniste de l'origine du peuple hongrois[131]. Par ailleurs, il soutient l'adhĂ©sion de la Turquie Ă  l'Union europĂ©enne, affirmant que la stabilitĂ© du pays est un moyen d’éviter une nouvelle vague migratoire en Europe[132].

Il apporte son soutien Ă  l’AzerbaĂŻdjan dans la guerre l'opposant en 2020 Ă  l’ArmĂ©nie[133].

Alors qu'en 1989, il avait protesté devant l'ambassade de Chine contre le massacre de la place de Tian'anmen, tout en se réclamant partisan du Tibet libre[134], il s'est rapproché de la Chine depuis 2010. Il encourage ainsi la premiÚre installation d'un campus d'une université chinoise en Europe[135] et la Hongrie autorise l'administration de vaccins chinois[136] contre le COVID-19 alors qu'ils ne sont pas homologués par l'Union européenne.

Durant la campagne pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle française de 2022, OrbĂĄn affirme ouvertement son soutien Ă  Marine Le Pen[137]. C'est de plus grĂące Ă  une banque hongroise qui appartient Ă  LƑrinc MĂ©szĂĄros, un ami d'Orban, que Marine Le Pen peut financer sa campagne Ă©lectorale et donc participer Ă  l'Ă©lection[138].

Réflexions sur la démocratie libérale

Viktor OrbĂĄn avec Vladimir Poutine en 2017.

Viktor OrbĂĄn s'est exprimĂ© Ă  plusieurs reprises de maniĂšre critique contre l'idĂ©e que la dĂ©mocratie implique le libĂ©ralisme politique. Il affirme ainsi « qu'une dĂ©mocratie n'est pas nĂ©cessairement libĂ©rale, et que mĂȘme sans ĂȘtre libĂ©ral, on peut ĂȘtre dĂ©mocrate [
] La dĂ©mocratie libĂ©rale n'a pas Ă©tĂ© capable d'obliger les gouvernements Ă  dĂ©fendre prioritairement les intĂ©rĂȘts nationaux, Ă  protĂ©ger la richesse publique et le pays de l'endettement »[139] - [140].

En , Viktor OrbĂĄn dĂ©clare Ă  Băile Tușnad (en hongrois TusnĂĄdfĂŒrdƑ) que la Hongrie veut construire « une sociĂ©tĂ© basĂ©e sur le travail qui assume [
] ne pas ĂȘtre de nature libĂ©rale », « un État illibĂ©ral (illiberĂĄlis) et non pas un État libĂ©ral ». Il ajoute : « un thĂšme frĂ©quent aujourd'hui dans la rĂ©flexion [politique] est de comprendre les systĂšmes qui ne sont pas occidentaux, pas libĂ©raux, pas des dĂ©mocraties libĂ©rales, peut-ĂȘtre mĂȘme pas des dĂ©mocraties, et qui apportent quand mĂȘme le succĂšs Ă  leurs nations, [
] Singapour, la Chine, l'Inde, la Russie, la Turquie »[141] - [142].

Pour OrbĂĄn, cet État illibĂ©ral « ne renie pas les valeurs fondamentales comme la libertĂ© », mais « ne fait pas de l'idĂ©ologie libĂ©rale un Ă©lĂ©ment central de l'organisation Ă©tatique »[141] - [139].

Mis Ă  part la question de l'immigration, il reste cependant difficile de mesurer les implications concrĂštes de l'illibĂ©ralisme en Hongrie, dans la mesure oĂč la politique menĂ©e par Viktor OrbĂĄn est — malgrĂ© les tensions rĂ©currentes avec la Commission europĂ©enne — strictement encadrĂ©e par les traitĂ©s de l'Union europĂ©enne, tant sur un plan institutionnel que gĂ©opolitique[143] - [144].

Immigration

Viktor OrbĂĄn avec Beata SzydƂo, lors d'une rĂ©union du groupe de VisegrĂĄd Ă  Prague, en 2015.

DĂšs , il fustige la politique « libĂ©rale » de l’Union europĂ©enne en matiĂšre d’immigration[145]. En , il dĂ©clare qu’aprĂšs avoir gagnĂ© les Ă©lections lĂ©gislatives, l’un des principaux objectifs de son mandat serait de mener une lutte farouche contre l’immigration : « l’objectif est de mettre fin Ă  l’immigration par tous les moyens [
]. Je pense que l’actuelle politique libĂ©rale en matiĂšre d’immigration, pourtant considĂ©rĂ©e comme Ă©vidente et moralement fondĂ©e est en fait hypocrite »[145].

Le , aprĂšs les attentats islamistes en France, OrbĂĄn rĂ©affirme son opposition Ă  l’immigration[146]. En septembre, il prĂ©sente les musulmans comme un danger pour la civilisation europĂ©enne[147].

Avec la Slovaquie, la Tchéquie et la Roumanie, il s'oppose à la politique des quotas de migrants promue par Angela Merkel[148].

Face au faible taux de fĂ©conditĂ© en Hongrie (1,5 enfant par femme), il refuse d’avoir recours Ă  l’immigration extra-europĂ©enne, prĂ©fĂ©rant une relance de la natalitĂ© hongroise. Dans ce cadre, il lance en 2019 un plan de soutien aux familles et naissances pour un total de 4,8 % du PIB hongrois. Les mesures mises en place comprennent une exemption Ă  vie de l’impĂŽt sur le revenu pour toute femme ayant Ă©levĂ© au moins quatre enfants, l’accord de prĂȘts de 30 000 euros aux couples mariĂ©s n’ayant pas Ă  rembourser en cas de naissance de trois enfants ou encore des subventions pour des voitures familiales[149].

Rapport au christianisme

Issu d’une famille calviniste, il dĂ©fend une stricte sĂ©paration de l’Église et de l’État au dĂ©but des annĂ©es 1990, lorsque le Fidesz est une formation libĂ©rale d’opposition[150]. Il se rapproche de l’Église catholique dans la deuxiĂšme moitiĂ© des annĂ©es 1990[150]. AprĂšs son arrivĂ©e au pouvoir en 2010, il se rĂ©fĂšre massivement au christianisme : il fait inscrire la rĂ©fĂ©rence Ă  Dieu dans la Constitution adoptĂ©e en 2011 et se montre en train de prier dans son bureau, entourĂ© de sa famille, tandis que son gouvernement confie une proportion non nĂ©gligeable d’écoles communales aux Églises[150] - [7].

Droits LGBT

À partir de 2010, Viktor OrbĂĄn prend des initiatives contre l'avancĂ©e des droits LGBT au motif qu’ils seraient incompatibles avec les valeurs chrĂ©tiennes et traditionnelles. Cette politique lui attire les critiques de pays occidentaux et ONG internationales, alors que la Hongrie Ă©tait considĂ©rĂ©e comme l’un des pays d'Europe centrale et orientale les plus progressistes sur le sujet, avec la dĂ©pĂ©nalisation de l'homosexualitĂ© dans les annĂ©es 1960 et la reconnaissance de l'union civile en 1996[151].

La Loi fondamentale adoptĂ©e un an aprĂšs le retour d’OrbĂĄn Ă  la tĂȘte du gouvernement dĂ©finit le mariage comme « l’union d’un homme et d’une femme », en excluant de facto les personnes de mĂȘme sexe[152] (il est par la suite rĂ©vĂ©lĂ© que JĂłzsef SzĂĄjer, co-rĂ©dacteur de ce texte et proche alliĂ© d’OrbĂĄn, a participĂ© Ă  des soirĂ©es libertines gays, embarrassant ainsi le camp du Premier ministre[153] - [154]). À partir de 2020, l’adoption en Hongrie est constitutionnellement rĂ©servĂ©e aux seuls couples mariĂ©s, tandis que le changement de sexe Ă  l’état civil est proscrit[155]. En 2021, invoquant la protection des enfants, le Parlement interdit aux moins de 18 ans « les contenus qui reprĂ©sentent la sexualitĂ© ou promeuvent la dĂ©viation de l’identitĂ© de genre, le changement de sexe et l’homosexualitĂ© »[151] - [156].

Propos sur les races mixtes

En juillet 2022, il est accusĂ© de racisme et, selon 20 Minutes, d'antisĂ©mitisme[157], aprĂšs un discours lors d'un dĂ©placement en Roumanie, contre les sociĂ©tĂ©s multiculturelles. Il affirme : « Nous ne voulons pas ĂȘtre une race mixte », qui se mĂ©langerait avec « des non-EuropĂ©ens »[158] - [159]. Il reprend la rhĂ©torique trumpienne sur l'immigration avant sa rencontre avec celui-ci au Texas[160] - [159], choquant jusqu'Ă  son propre camp[161]. Sa conseillĂšre sociologue Zsuzsa Hegedus dĂ©missionne en effet, Ă  la suite de ces propos dignes de Joseph Goebbels selon elle[162] - [163] - [164]. Orban est accusĂ© de mettre en danger l'unitĂ© europĂ©enne[165] - [166], ce dernier Ă©tant accusĂ© d'isoler la Hongrie dans un contexte international tendu[167] aprĂšs la dĂ©mission de Mario Draghi, qui favoriserait le risque d’une alliance des pays membres ayant une politique de nationalisme et de populisme[168].

Le Comité d'Auschwitz se dit « horrifié » de ses propos[169] - [170].

Distinctions

En , il reçoit le Freedom Award, un prix remis par L'American Enterprise Institute, un influent cercle de rĂ©flexion conservateur[171]. Il reçoit aussi le Prix Franz Josef Strauß (de)[172].

En 2021, le média Politico le classe parmi les 28 personnalités européennes les plus puissantes d'Europe, le distinguant dans la catégorie Doers (« faiseurs »)[173].

Bibliographie

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  • Corentin LĂ©otard, La Hongrie sous Orban, Plein Jour, 218p, 2022.

Notes et références

Notes

  1. Prononciation du hongrois standard retranscrite selon la norme API.
  2. Dans cette hypothÚse, le président obtient le pouvoir de dissoudre l'Assemblée.

Références

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Articles connexes

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