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Jean-Claude Juncker

Jean-Claude Juncker (/ʒɑ̃ːkloːd ˈjÊŠĆ‹kɐ/[alpha 1]), nĂ© le Ă  Redange-sur-Attert, est un homme d'État luxembourgeois. Il est prĂ©sident de la Commission europĂ©enne de 2014 Ă  2019.

Jean-Claude Juncker
Illustration.
Jean-Claude Juncker en 2019.
Fonctions
Président de la Commission européenne
–
(5 ans et 29 jours)
Élection
LĂ©gislature 8e
Coalition PPE - PSE - ALDE
Commission Juncker
Prédécesseur José Manuel Durão Barroso
Successeur Ursula von der Leyen
Président de l'Eurogroupe
–
(8 ans et 20 jours)
Élection
RĂ©Ă©lection

Prédécesseur Fonction créée
Successeur Jeroen Dijsselbloem
Premier ministre du Luxembourg
–
(18 ans, 10 mois et 14 jours)
Monarque Jean
Henri
Gouvernement Juncker-Poos I et II
Juncker-Polfer
Juncker-Asselborn I et II
Prédécesseur Jacques Santer
Successeur Xavier Bettel
Ministre luxembourgeois des Finances
–
(20 ans et 9 jours)
Premier ministre Jacques Santer
Lui-mĂȘme
Prédécesseur Jacques Santer
Successeur Luc Frieden
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Redange-sur-Attert (Luxembourg)
Nationalité Luxembourgeois
Parti politique CSV
DiplÎmé de Université de Strasbourg
Profession Avocat

Signature de

Jean-Claude Juncker Jean-Claude Juncker
Présidents de la Commission européenne
Premiers ministres luxembourgeois

Président du Parti populaire chrétien-social (CSV) de 1990 à 1995, il est Premier ministre du Luxembourg de 1995 à 2013 et président de l'Eurogroupe de 2005 à 2013. Il est désigné en 2014 pour remplacer José Manuel Durão Barroso à la présidence de la Commission européenne.

Biographie

Formation

Jean-Claude Juncker a effectuĂ© ses Ă©tudes secondaires auprĂšs des pĂšres du SacrĂ©-CƓur Ă  l'Ă©cole apostolique de Clairefontaine (commune d'Arlon) en Belgique avant de passer son baccalaurĂ©at classique-littĂ©raire au lycĂ©e Michel-Rodange Ă  Luxembourg. Il y apprend le latin[1]. Titulaire d'une maĂźtrise en droit de l'universitĂ© de Strasbourg en 1979, il prĂȘte serment comme avocat en aprĂšs avoir suivi le cours complĂ©mentaire de droit luxembourgeois. Il n'a cependant jamais effectuĂ© le stage d'avocat et s'est immĂ©diatement tournĂ© vers la politique, en rejoignant le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du parti chrĂ©tien-social luxembourgeois.

DĂ©buts

Membre du Parti populaire chrétien-social (CSV) depuis 1974, il en devient, en , le secrétaire parlementaire. Il en sera le président entre et .

Juncker est nommĂ© en , Ă  vingt-huit ans, secrĂ©taire d'État au Travail et Ă  la SĂ©curitĂ© sociale dans le gouvernement Werner-Thorn-Flesch.

En , il est élu pour la premiÚre fois au Parlement luxembourgeois et sera nommé ministre du Travail et ministre délégué au Budget dans le premier gouvernement dirigé par Jacques Santer, puis, aprÚs les élections législatives de , ministre des Finances et ministre du Travail.

Premier ministre du Luxembourg

La dĂ©signation de Jacques Santer comme prĂ©sident de la Commission europĂ©enne par le Conseil europĂ©en et sa confirmation Ă  ce poste par le Parlement europĂ©en, conduit le grand-duc Jean Ă  nommer Juncker Premier ministre et ministre d’État le . MĂȘme en tant que chef du gouvernement, il continuera Ă  exercer les fonctions de ministre des Finances, ministre du Travail et de l'Emploi et ministre du TrĂ©sor.

Juncker participa au Conseil pour les affaires économiques et financiÚres (ECOFIN), étant un des architectes clefs du traité de Maastricht, et notamment de ce qui relevait de l'Union économique et monétaire.

En 1998 il est devenu le quatriĂšme destinataire de la Vision pour l'Europe Award.

En , il se dit « alarmé » par les propos du pape Benoßt XVI opposé à l'usage du préservatif comme moyen de lutte contre la contamination par le SIDA[2].

En 2009, dans un discours devant le Parlement luxembourgeois, il souhaite Ă©largir les possibilitĂ©s d'avortement au grand-duchĂ©. L'article 353 du Code pĂ©nal affirme que l'avortement n'est pas punissable si la santĂ© physique ou psychique de la femme enceinte est en danger. Le Premier ministre souhaite que ce soit dĂ©sormais possible en cas de « dĂ©tresse d’ordre physique, psychique ou social ». Il propose Ă  cette occasion l’accĂšs gratuit aux moyens de contraception pour les femmes jusqu’à l’ñge de 25 ans.

Juncker soutient aussi l'introduction du mariage homosexuel au Luxembourg[3].

LĂ©gislatives de 1999

AprĂšs les Ă©lections lĂ©gislatives de , remportĂ©es par le Parti populaire chrĂ©tien-social, Jean-Claude Juncker est reconduit Ă  la tĂȘte du nouveau gouvernement composĂ© de reprĂ©sentants du CSV et du Parti dĂ©mocratique, mettant ainsi fin Ă  une coalition gouvernementale de quinze ans entre le CSV et le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois. Jean-Claude Juncker garde Ă©galement les portefeuilles des Finances et des Communications.

Le , il devient citoyen d'honneur de la ville de TrĂšves.

LĂ©gislatives de 2004

En , aprĂšs la victoire de son parti, qui, avec plus de 35 % des voix, remporte vingt-quatre des soixante siĂšges aux Ă©lections lĂ©gislatives, et trois des six siĂšges aux Ă©lections europĂ©ennes, Jean-Claude Juncker refuse, malgrĂ© l’« amicale » pression de la majoritĂ© des dirigeants europĂ©ens, le poste de prĂ©sident de la Commission europĂ©enne.

Lors de la rĂ©union de SchĂ©veningue du , Jean-Claude Juncker est portĂ© Ă  la prĂ©sidence de l'Eurogroupe, pour un mandat de deux ans, Ă  compter du , en devenant ainsi le premier prĂ©sident permanent. Il est reconduit dans ses fonctions pour un nouveau mandat de deux ans, courant jusqu'au . À Bruxelles, il a Ă©tĂ© une nouvelle fois reconduit le pour un nouveau mandat de deux ans et demi.

PrĂ©sident de ce mĂȘme conseil durant le premier semestre 2005, il a dĂ» faire face Ă  la non-ratification du projet de Constitution europĂ©enne de la part de la France et des Pays-Bas. À ce titre, il avait fait une dĂ©claration qui avait crĂ©Ă© la polĂ©mique en France, le au journal belge Le Soir, c'est-Ă -dire quatre jours avant que les Français se prononcent le , sur le rĂ©fĂ©rendum français sur le traitĂ© Ă©tablissant une constitution pour l'Europe, en prĂ©cisant que « Si c'est oui, nous dirons donc : on poursuit ; si c'est non, nous dirons : on continue ! »[4]. Par la suite, en , l'AssemblĂ©e nationale française a votĂ© le traitĂ© de Lisbonne, sans que la France cette fois organise un rĂ©fĂ©rendum. Il fut Ă©galement en dĂ©saccord avec le Premier ministre britannique, Tony Blair, concernant le budget europĂ©en. En 2006, il est laurĂ©at du prix international Charlemagne.

Il reçoit le titre de docteur honoris causa de l'université Robert-Schuman (Strasbourg-III) le . En 2007, il reçoit la médaille saint-Liboire pour l'unité et la paix.

Démission et élections anticipées de 2013

Jean-Claude Juncker annonce la démission du gouvernement pour le , à la suite d'un scandale concernant les services de renseignement[5], accusés d'avoir constitué une véritable police secrÚte et politique en fichant illégalement des centaines de milliers de citoyens[6].

Son parti, le Parti populaire chrétien-social, reste la premiÚre formation politique du Parlement lors des élections législatives de 2013, mais perd des voix par rapport à la précédente élection[7]. Malgré cela, Jean-Claude Juncker n'est pas reconduit à son poste[8]. En effet, les socialistes et les libéraux se sont entendus avec Les Verts, pourtant en perte de vitesse, pour avoir une (mince) majorité à la Chambre des députés, et le libéral Xavier Bettel a pu s'installer au poste de Premier ministre du grand-duché et présider un gouvernement de coalition à trois.

Affaire « Luxembourg Leaks »

En 2014, il est mis en cause dans l'affaire « Luxembourg Leaks » qui rĂ©vĂšle de maniĂšre dĂ©taillĂ©e l'organisation de l'exil fiscal de plus de 1 000 entreprises avec l'approbation de l'administration luxembourgeoise des impĂŽts[9]. Le scandale embarrasse Juncker, ancien Premier ministre du grand-duchĂ© du Luxembourg de 1995 Ă  2013, qui sous la pression politique et mĂ©diatique[10] rĂ©pond le n'avoir « jamais donnĂ© d’instructions sur aucun dossier particulier » dans ce cadre[11]. S'il fait valoir que les rulings fiscaux permettant aux entreprises d'obtenir des engagements de l'administration fiscale sur les impositions futures sont conformes aux rĂšgles internationales, il reconnaĂźt Ă©galement qu'ils vont Ă  l'encontre de la « justice fiscale » et des « normes Ă©thiques et morales »[12].

Pour le quotidien Les Échos, l'enquĂȘte « a sapĂ© une partie de la lĂ©gitimitĂ© de Jean-Claude Juncker » qui se verrait ramenĂ© « Ă  un rĂŽle de grand ordonnateur de l'Ă©vasion fiscale »[13]. Une motion de censure contre Juncker comprenant soixante-dix-sept signataires est initiĂ©e par le parti politique italien Mouvement 5 Ă©toiles rejoint notamment par l'UKIP et le Front national. La motion prĂ©cisant que « Jean-Claude Juncker ayant occupĂ© le poste de Premier ministre pendant toute la durĂ©e de ces accords le rend directement responsable des politiques d'Ă©vitement fiscal »[14]. Elle a peu de chances de rĂ©ussir, les conservateurs et des sociaux-dĂ©mocrates qui ont la majoritĂ© au Parlement europĂ©en soutenant « sans ambiguĂŻtĂ© » Jean-Claude Juncker[15].

En , la presse rĂ©vĂšle des documents de la justice amĂ©ricaine attestant que Jean-Claude Juncker a rencontrĂ© en 2003 les responsables de la politique fiscale de la sociĂ©tĂ© Amazon avant l’installation de celle-ci au Luxembourg. Ces faits remettent ainsi en cause ses dĂ©clarations de non ingĂ©rence dans les accords passĂ©s par l’administration fiscale du Luxembourg[16].

Selon des informations citĂ©es par The Guardian, Jean-Claude Juncker a usĂ© de sa fonction de Premier ministre du Luxembourg pour opposer son veto Ă  la plupart des initiatives prĂ©sentĂ©es devant l’Union europĂ©enne et destinĂ©es Ă  lutter contre l’évasion fiscale des multinationales[17] - [18].

Président de la Commission européenne

Jean-Claude Juncker avec le secrĂ©taire d'État des États-Unis, John Kerry, en mars 2016.

Début 2014, il est désigné candidat du Parti populaire européen (PPE) (battant le Français Michel Barnier) afin de mener la liste du parti aux élections européennes de 2014 et donc de briguer le poste de président de la Commission européenne en cas de victoire[19]. En dépit de l'opposition notable de David Cameron et de Viktor Orbån[20] - [21], il est désigné par les autres dirigeants de l'Union européenne, le , pour prendre la présidence de la Commission européenne en [22].

En , Jean-Claude Juncker est Ă  l'origine d'une proposition visant Ă  encadrer les rapports entre les commissaires et les lobbyistes[23]. Il s'engage Ă©galement Ă  rendre obligatoire le registre des lobbies qui exercent Ă  Bruxelles.

Deux ans plus tard, il est l'objet de plusieurs critiques, notamment des pays d'Europe de l'Est et au sein mĂȘme des personnalitĂ©s qui l'avaient initialement soutenu, comme Angela Merkel. Lui sont notamment reprochĂ©s son fĂ©dĂ©ralisme trop poussĂ©, son comportement parfois dĂ©sinvolte, un plan de relance europĂ©en jugĂ© faible et sa participation aux pressions contre la GrĂšce, le Portugal et l'Espagne au sujet de leur redressement Ă©conomique. Le scandale Luxembourg Leaks participe Ă©galement Ă  affaiblir son image[24].

Jean-Claude Juncker annonce, le , qu’il ne briguera pas un deuxiĂšme mandat en 2019[25]. Il exprime dans le mĂȘme temps ses doutes par rapport Ă  l'unitĂ© au sein de l'UE, estimant que le Brexit pouvait « diviser sans trop d’efforts les vingt-sept autres États membres » qui Ă©volueraient, selon lui, dans « des directions diffĂ©rentes » et « difficilement compatibles entre elles »[26]. Alors qu'il est considĂ©rĂ© comme trop social par les caciques du PPE, il refuse d'apporter son soutien Ă  Manfred Weber, dĂ©signĂ© par le PPE pour lui succĂ©der aprĂšs les Ă©lections europĂ©ennes de 2019 en cas de victoire[27].

En , Juncker rappelle au gouvernement populiste italien son obligation de respect des critĂšres europĂ©ens en matiĂšre de rĂ©duction de la dette publique, l'Italie ayant une dette publique de plus de 130 % de son PIB alors que les rĂšgles europĂ©ennes en vigueur prĂ©voient le plafond de 60 % du PIB[28]. La Commission europĂ©enne rĂ©clame quatre milliards d’euros d’économies en plus de 7,5 milliards dĂ©jĂ  consentis par l’Italie, et annonce mĂȘme l'ouverture d'une procĂ©dure de sanction Ă  son Ă©gard[29] - [30]. En , aprĂšs quelques semaines de doute, le gouvernement italien accepte de revoir son budget Ă  la baisse pour 2019[31].

AprÚs la Commission européenne

Ursula von der Leyen lui succĂšde le . Il conserve un bureau dans le bĂątiment Berlaymont afin d’écrire ses mĂ©moires[32].

ProblÚmes de santé

Jean-Claude Juncker avec Volodymyr HroĂŻsman en 2018.

En raison d'un accident de voiture survenu en 1989, Jean-Claude Juncker affirme souffrir de crises de sciatique[33] - [34].

Dans les annĂ©es 2010, les spĂ©culations sur son supposĂ© alcoolisme sont rĂ©guliĂšrement relayĂ©es par des mĂ©dias et responsables politiques[35] - [36] - [37]. Alors qu’il va ĂȘtre Ă©lu prĂ©sident de la Commission europĂ©enne, en 2014, la presse se fait l’écho des inquiĂ©tudes de chefs d’État europĂ©ens sur ce sujet et ainsi sur son aptitude Ă  assurer sa fonction[38] - [39] - [40] - [41] - [42] - [43]. Son comportement en tant que prĂ©sident de la Commission europĂ©enne lors d’apparitions publiques relance ces spĂ©culations, notamment lorsqu’il apparaĂźt chancelant ou lorsqu’il adopte une attitude jugĂ©e exubĂ©rante avec des personnalitĂ©s politiques[44] - [45]. Face Ă  ces accusations rĂ©pĂ©tĂ©es, Jean-Claude Juncker nie avoir un quelconque problĂšme d'alcool et invoque une sciatique[46] - [47] - [48] - [49].

Il est opĂ©rĂ© en pour se faire retirer la vĂ©sicule biliaire, puis en novembre suivant en raison d’un anĂ©vrisme aortique au niveau de l’abdomen[32] - [50].

Prises de position

Jean-Claude Juncker s'est fait remarquer par plusieurs déclarations dans les médias en relation avec certains évÚnements européens. Cette présence médiatique a amené certains à qualifier cela d'« omniprésence » médiatique[51]. Pour le journal Le Point, Jean-Claude Juncker représente l'aile gauche du PPE[52].

France

En 2005, alors qu'il Ă©tait Premier ministre du Luxembourg et prĂ©sident du Conseil europĂ©en, dans le cadre du rĂ©fĂ©rendum français sur le traitĂ© Ă©tablissant une constitution pour l'Europe, Juncker a dĂ©clarĂ© : « Si c'est oui, nous dirons donc : on poursuit ; si c'est non, nous dirons : on continue »[53]. Ces propos ont soulevĂ© des protestations Ă  droite comme Ă  gauche en France. Henri Emmanuelli (PS) a reprochĂ© Ă  Juncker de vouloir « contester le suffrage universel » en France. Pour Philippe de Villiers, « c'est une blessure de la dĂ©mocratie et un mĂ©pris de la souverainetĂ© populaire »[53]. Au lendemain de l'annonce des rĂ©sultats du rĂ©fĂ©rendum, Juncker dĂ©clare en effet que « la procĂ©dure de ratification doit continuer dans d'autres pays » et que la situation serait Ă©valuĂ©e au Conseil europĂ©en de la mi-[54], conformĂ©ment Ă  l'acte final du traitĂ© signĂ© par les États membres[alpha 2] - [55]. Il avait en effet estimĂ© inacceptable que le processus de ratification ne puisse continuer en cas de rĂ©fĂ©rendum nĂ©gatif de la France, estimant que les autres peuples devaient Ă©galement pouvoir s'exprimer lors des rĂ©fĂ©rendums ou via leurs Parlements[53].

Traité de Lisbonne

AprĂšs l'Ă©chec du traitĂ© Ă©tablissant une constitution pour l'Europe, le traitĂ© de Lisbonne fut proposĂ© par les chefs d’État et de gouvernements. Reprenant 90 % du contenu du traitĂ© constitutionnel (en en retirant le vocabulaire jugĂ© trop « fĂ©dĂ©raliste » et en adaptant certaines dispositions), le traitĂ© de Lisbonne fut critiquĂ© car, pour certains notamment en France et aux Pays-Bas, il s'agirait d'une « forfaiture »[56]. Le , soit 6 mois avant la signature formelle du traitĂ© par les chefs d’État et de gouvernement, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker aurait dĂ©clarĂ© dans l'Agence Europe au sujet de ce projet de traitĂ© : « La substance du traitĂ© constitutionnel a Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e. [
] Bien entendu, il y aura des transferts de souverainetĂ©. Mais serais-je intelligent d'attirer l'attention du public sur ce fait ? »[57]. Cette prise de position est clarifiĂ©e au lendemain du « non » au rĂ©fĂ©rendum irlandais sur le traitĂ© de Lisbonne lorsque Juncker dĂ©clare : « Je pars du principe qu'il entrera en vigueur mais je ne sais simplement pas quand. S'il n'entre pas en vigueur, nous serons totalement incapables de fonctionner en Europe »[58]. Il ajoute Ă©galement que l'UE n'est pas en position d'imposer un deuxiĂšme rĂ©fĂ©rendum aux Irlandais, sous-entendant que cette dĂ©marche ne pouvait ĂȘtre entreprise que par le gouvernement irlandais[58]. En ce sens, Juncker rĂ©itĂšre sa dĂ©claration sur le fait qu'un processus de ratification soit bloquĂ© par une minoritĂ©, estimant que la volontĂ© des autres peuples doit ĂȘtre exprimĂ©e. Il s'est ainsi dit « absolument ouvert Ă  l'idĂ©e d'un rĂ©fĂ©rendum Ă  l'Ă©chelle europĂ©enne » qui « pourrait ĂȘtre un instrument judicieux »[58].

GrĂšce

En 2015, aprĂšs l'Ă©lection d'un nouveau gouvernement grec promettant l'organisation d'un rĂ©fĂ©rendum au sujet des rĂ©formes Ă  appliquer dans le cadre de la crise grecque, Jean-Claude Juncker dĂ©clare : « Dire que tout va changer parce qu'il y a un nouveau gouvernement Ă  AthĂšnes, c'est prendre ses dĂ©sirs pour des rĂ©alitĂ©s [
] Il ne peut y avoir de choix dĂ©mocratique contre les traitĂ©s europĂ©ens 
 »[59]. Il clarifie cette position en indiquant qu'il « respect[e] le suffrage universel en GrĂšce, mais la GrĂšce doit aussi respecter les autres, les opinions publiques et les parlementaires du reste de l'Europe. Des arrangements sont possibles, mais ils n'altĂ©reront pas fondamentalement ce qui est en place »[60]. Il fait ainsi de nouveaux Ă©cho aux problĂ©matiques liĂ©es aux rĂ©fĂ©rendums nationaux par rapport Ă  la dĂ©fense de l'intĂ©rĂȘt commun europĂ©en (c'est-Ă -dire Ă©galement des peuples des autres États membres)[58]. ConformĂ©ment au principe de bonne foi dans les traitĂ©s internationaux, une fois un traitĂ© ratifiĂ© (et donc acceptĂ© aprĂšs l'avoir nĂ©gociĂ©, c'est-Ă -dire que « le point de dĂ©part, ce sont les rĂšgles fixĂ©es d'un commun accord, entre la GrĂšce et l'UE »[60]), un pays doit en appliquer les rĂšgles sinon il y a, notamment, un risque de perte de confiance en ce partenaire. Si le pays ne souhaite plus appliquer ces rĂšgles, la solution reste le retrait[61]. Ainsi, dĂ©clarant qu'« il n'est pas question de supprimer la dette grecque. Les autres pays de la zone euro ne l'accepteront pas », Jean-Claude Juncker rappelle que l'« on ne peut pas sortir de l'euro sans sortir de l'Union europĂ©enne »[60].

Autriche

En , lors des deux premiers tours l'Ă©lection prĂ©sidentielle autrichienne, qui a vu le candidat du FPÖ Ă©chouer de peu au second tour de scrutin (qui sera par la suite annulĂ©), il dĂ©clare « Ă  la perspective de voir la droite pure et dure et l’extrĂȘme droite l’emporter, je me sens obligĂ© de dire que je ne les aime pas » ajoutant qu'« avec l’extrĂȘme droite, il n’y a ni dĂ©bat ni dialogue possible »[62]. Ces propos vis-Ă -vis de l'extrĂȘme-droite font Ă©cho Ă  la façon dont Jean-Claude Juncker accueillit Viktor OrbĂĄn par les mots « the dictator is coming » (« voici le dictateur ») au sommet de Riga de [63].

En , rĂ©agissant Ă  la crise migratoire en Europe et aux rĂ©actions de certains États membres pour contenir le flux des migrants, il dĂ©clare que les frontiĂšres nationales sont « la pire invention des politiciens ». Il appelle Ă  faire preuve d'une plus grande « solidaritĂ© » envers les rĂ©fugiĂ©s[64].

Distinctions

DĂ©corations

Prix

Sociétés savantes

Doctorat honoris causa

Honneurs

  • 2003: Citoyen d'honneur de la ville de TrĂšves
  • 2004: Citoyen d'honneur de la ville d'OrestiĂĄda; son nom a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  une rue de la ville.

Notes et références

Notes

  1. Prononciation en luxembourgeois retranscrite selon la norme API.
  2. L'acte final disposait en effet : « si Ă  l'issue d'un dĂ©lai de deux ans Ă  compter de la signature du traitĂ© modifiant le prĂ©sent traitĂ©, les quatre cinquiĂšmes des États membres ont ratifiĂ© ledit traitĂ© et qu'un ou plusieurs États membres ont rencontrĂ© des difficultĂ©s pour procĂ©der Ă  ladite ratification, le Conseil europĂ©en se saisit de la question » (TCE 2004).

Références

  1. Thomas 2014.
  2. Église et mĂ©dia - 2009.
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  4. « En cas de non, il faudra revoter, selon M. Juncker », Le Monde, 26 mai 2005.
  5. « Fragilisé par un scandale touchant les services secrets du Luxembourg, Juncker démissionne », mis en ligne le 10 juillet 2013.
  6. « Luxembourg : Jean-Claude Juncker démission », Le Nouvel Observateur, mis en ligne le 10 juillet 2013.
  7. « Luxembourg : Juncker en tĂȘte des lĂ©gislatives, mais affaibli », Le Figaro, lundi 21 octobre 2013, page 8.
  8. « Luxembourg : Jean-Claude Juncker pourrait ĂȘtre poussĂ© vers la sortie », Le Monde, 21 octobre 2013.
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  10. « « LuxLeaks » : Juncker contre-attaque », lefigaro.fr, 14 novembre 2014.
  11. AFP (2014), « LuxLeaks : Juncker refuse d’ĂȘtre considĂ©rĂ© comme « l’ami du grand capital » », article du journal LibĂ©ration d'aprĂšs une dĂ©pĂȘche AFP 12 novembre 2014.
  12. « Le G20 prĂȘt Ă  se montrer trĂšs agressif sur la fiscalitĂ© », LibĂ©ration, 14 novembre 2014.
  13. « Le « LuxLeaks », une aubaine pour Jean-Claude Juncker », lesechos.fr, 20 novembre 2014.
  14. (en) « Jean-Claude Juncker faces censure vote over Luxembourg tax schemes », theguardian.com, 18 novembre 2014.
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Robert Kolb, La bonne foi en droit international public, Bruylant, (lire en ligne).
  • Coralie Delaume, « Du traitĂ© constitutionnel Ă  Syriza : l'Europe contre les peuples », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  • Jean-Jacques Mevel, « Jean-Claude Juncker : « Pas question de supprimer la dette grecque » », Le Figaro,‎ (lire en ligne).

Article connexe

Liens externes

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