Commission Juncker
La commission Juncker est la commission européenne qui prend ses fonctions le . Elle est présidée par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, membre du Parti populaire européen (PPE), assisté par son premier vice-président, le Néerlandais Frans Timmermans, membre du Parti socialiste européen (PSE).
Commission Juncker | |
Jean-Claude Juncker en 2014. | |
Type d’organe | Union européenne |
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Présidence | Jean-Claude Juncker (PPE) |
Vice-présidences | Frans Timmermans Federica Mogherini Kristalina Gueorguieva Andrus Ansip Maroš Šefčovič Valdis Dombrovskis Jyrki Katainen |
DĂ©but | |
Fin | |
Durée | 5 ans, 30 jours |
Partis |
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Parlement | 423 / 751 |
Commissaires | 28 |
Femmes | 8 |
Hommes | 20 |
Chronologie | |
Formation
Choix du président
En tant que tête de liste du PPE, Jean-Claude Juncker intervient dans des débats au cours de l'élection européenne. Le débat présidentiel du 15 mai 2014 est retransmis dans tous les pays de l'Union européenne en direct[1]. Le conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker, fait face au social-démocrate allemand Martin Schulz, le libéral belge Guy Verhofstadt, l’écologiste allemande Ska Keller et le représentant de la gauche radicale, le Grec Alexis Tsipras. Ce débat leur permet de se faire connaître du grand public, à l'échelle européenne[1].
Lors du débat du 15 mai, Jean-Claude Juncker, insiste sur le besoin redresser les comptes publics et se déclare favorable à un salaire minimum européen[2]. Dans un contexte d’austérité il refuse le terme d'austérité et dénonce l'excès de dette tout en affirmant son engagement passé pour la Grèce[3].
Président
Le , les dirigeants européens choisissent l'ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker pour être le nouveau président de la Commission européenne[4]. Jean-Claude Juncker a reçu le soutien de la plupart des dirigeants, seuls le Premier ministre britannique David Cameron et son homologue hongrois Viktor Orbán sont opposés à la nomination de ce dernier.
Le 15 juillet, le choix de Jean-Claude Juncker est ratifié par le Parlement européen avec 422 voix pour, contre 250, 47 abstentions et 10 bulletins nuls. L'ancien Premier ministre luxembourgeois devait obtenir une majorité qualifiée de la moitié des députés européens, soit au moins 376 sur 751.
Commissaires européens
Le 8 juillet suivant, Jean-Claude Juncker affirme que le prochain commissaire européen chargé de l'Économie serait très probablement un social-démocrate ou un socialiste[5].
Un nouveau sommet des dirigeants européens a lieu le pour désigner à l'unanimité le nouveau chef de la diplomatie européenne et le nouveau vice-président de la Commission européenne. Les dirigeants doivent également choisir un successeur au belge Herman Van Rompuy pour présider le Conseil européen. Lors du sommet consacré à la question, n'arrivant pas à se mettre d'accord, les dirigeants des 28 pays-membres décident de se retrouver le 30 août prochain pour un nouveau sommet avec, cette fois-ci, l'obligation de s'entendre.
Les premiers candidats proposés sont Günther Oettinger pour l'Allemagne, Johannes Hahn pour l'Autriche, Jyrki Katainen pour la Finlande, Radosław Sikorski pour la Pologne et Maroš Šefčovič pour la Slovaquie[6]. Le 15 juillet, le Premier ministre britannique David Cameron présente son candidat : il s'agit de Jonathan Hill, jusqu'alors chef des conservateurs à la Chambre des lords[7]. Le 16 juillet, sept nouveaux candidats sont connus : le Croate Neven Mimica, l'Estonien Andrus Ansip, l'Irlandais Phil Hogan, le Letton Valdis Dombrovskis, le Lituanien Vytenis Andriukaitis, le Maltais Karmenu Vella et le Roumain Dacian Cioloș[8].
Le 21 juillet, le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka annonce que VÄ›ra Jourová, ministre du DĂ©veloppement rĂ©gional, est la candidate de son pays au poste de commissaire europĂ©en[9]. Le 27 juillet, la Grèce dĂ©signe son candidat, il s'agit de DimĂtris AvramĂłpoulos, alors ministre de la DĂ©fense[10]. Le 29 juillet, la presse apprend de plusieurs sources proches de l'ÉlysĂ©e que François Hollande annonce Ă Jean-Claude Juncker sa dĂ©cision de dĂ©signer Pierre Moscovici[11].
Le 30 juillet, la Hongrie annonce son choix, Tibor Navracsics, ministre des Affaires étrangères, qui représentera son pays au sein de la nouvelle commission[12] ; et la Suède désigne Cecilia Malmström[13]. Le 31 juillet, la Slovénie annonce le nom de la présidente du gouvernement Alenka Bratušek[14] et l'Italie celui de la ministre des Affaires étrangères, Federica Mogherini[15]. L'Espagne annonce le même jour son candidat : il s'agit de Miguel Arias Cañete, ancien ministre de l'Agriculture[16].
Le 1er août, le Portugal propose le nom de Carlos Moedas, vice-secrétaire d'État auprès du Premier ministre[17]. Le 5 août, la Bulgarie reconduit Kristalina Gueorguieva, l'actuelle commissaire à l'aide humanitaire, comme sa candidate[13]. Le 31 août, le Danemark choisit de désigner la ministre de l'Économie Margrethe Vestager, après que la Première ministre Helle Thorning-Schmidt est un temps pressentie pour présider le Conseil européen[18].
Le 2 septembre, les Pays-Bas choisissent le ministre des Affaires étrangères Frans Timmermans pour représenter leur pays[19]. Le 3 septembre, n'ayant pas obtenu le poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères, Radosław Sikorski se retire. Le gouvernement nomme alors Elżbieta Bieńkowska comme candidate. Le 4 septembre, la Belgique choisit la député européenne Marianne Thyssen.
Membres de la commission Jean-Claude Juncker
Portefeuilles
La composition de la commission est annoncée par Jean-Claude Juncker le 10 septembre 2014[20]. Le Parlement européen auditionne ensuite chaque candidat puis vote sur l'ensemble de la composition (voir les nominations).
Le 8 octobre 2014, le Parlement européen refuse la candidature à l'Énergie d'Alenka Bratušek, proposée à la vice présidence, chargée de l'Énergie, à la suite d'une audition jugée décevante[21]. Le portefeuille de l'Énergie est finalement attribué au slovaque Maroš Šefčovič ; la nouvelle candidate slovène, Violeta Bulc, récupérant les Transports.
Le candidat français, Pierre Moscovici, suscitait des doutes, les eurodéputés allemands lui reprochant, pour un candidat au poste des Finances, de n'avoir pas réussi à appliquer ces mesures dans son pays quand il y était ministre[22]. De la même façon, le candidat espagnol, Miguel Arias Cañete, proposé pour le poste à l'action pour le climat, était aussi critiqué par un collectif de députés européens qui lui reprochaient ses liens avec l'industrie pétrolière[23]. De fait, les sorts du socialiste Moscovici et du conservateur Cañete se sont trouvés liés. Les députés des deux bords ayant décidé de n'accorder leur soutien au candidat de l'autre camp qu'à condition que le leur soit accepté[24].
Le Hongrois Tibor Navracsics, qui avait Ă©tĂ© ministre de Viktor Orbán au moment du passage de lois controversĂ©es concernant la justice et les mĂ©dias, ne garde finalement pas le portefeuille de la citoyennetĂ©[25], finalement confiĂ©e au Grec DimĂtris AvramĂłpoulos.
La commission est finalement investie le 22 octobre 2014, par 423 voix pour sur 699 votants[26].
Organisation par projet
La Commission est composée du collège des commissaires qui compte 28 membres et travaille autour de sept grands projets directeurs autour desquels sont structurés les politiques menées par l'Union européenne et ses partenaires intérieurs et extérieurs (États membres, États candidats, partenaires nationaux et internationaux, ONG, etc.)[30] :
- Emploi, croissance, investissement et compétitivité
- Marché unique numérique
- Union de l'Ă©nergie
- Euro et dialogue social
- Amélioration de la réglementation et affaires interinstitutionnelles
- Budget et ressources humaines
- L'Europe dans le monde
Notes et références
- « Débat européen : ce qu'il faut en retenir », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Le premier pas de la démocratie européenne », sur franceinter.fr, (consulté le ).
- « Européennes. Un débat utile snobé par les grands médias », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Le Monde - 26 juin 2014
- Marion 2014
- EurActiv - 10 juillet 2014
- Le Monde - 15 juillet 2014
- EurActiv - 16 juillet 2014
- Meignan 2014
- EurActiv - 29 juillet 2014
- JDD - 29 juillet 2014
- EurActiv - 30 juillet 2014
- Boudet 2014
- Nauroy 2014
- La Stampa - 31 juillet 2014
- Del Pozo 2014
- Comte 2014
- « Le Danemark postule aussi à une fonction économique avec Margrethe Vestager », EurActiv, le
- « UE: les Pays-Bas choisissent leur commissaire », Lefigaro, le .
- (en) Jean-Claude Juncker, « The Juncker Commission : The Right Team to Deliver Change », Communiqué de presse, sur le site officiel de l'Union européenne, (consulté le ).
- « La Commission Juncker attend une nouvelle Slovène », sur 20minutes,
- « Pierre Moscovici malmené par les eurodéputés », sur Les Échos, .
- « Conflits d'intérêt : Miguel Cañete ne doit pas devenir Commissaire européen ! », sur Le Monde, .
- « «Planches pourries» et espoirs de la Commission Juncker », sur Libération, .
- « Le candidat hongrois, première victime des eurodéputés », sur Le Monde, .
- « Le Parlement européen investit la Commission Juncker », sur lemonde.fr, 22 octobre 2014 15:36 (consulté le ).
- Dernière charge nationale ou européenne exercée, les deux dernières lorsque l'entrée en fonction date de moins de six mois ou lorsque la précédente permet d'éclairer le choix du portefeuille de commissaire.
- (en) « The Juncker Commission: Maroš Šefčovič proposed as Vice-President for Energy Union, Violeta Bulc as Transport Commissioner », sur Commission européenne, (consulté le )
- « Jean-Claude Juncker nomme le Britannique Julian King commissaire à la sécurité de l'UE », sur France 24 (consulté le ).
- « Les commissaires européens », sur le site de la Commission européenne, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- « Jean-Claude Juncker désigné président de la Commission européenne », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- Julien Marion, « Commission européenne : Juncker donne des signes à Moscovici », BFM-TV,‎ (lire en ligne)
- « Jean-Claude Juncker recherche des candidates pour la Commission », EurActiv,‎ (lire en ligne)
- « L'élection sans surprise de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- (en) « Infographic: Who's who in the new European Commission? », EuroActiv,‎ (lire en ligne)
- Pierre Meignan, « Věra Jourová, candidate tchèque au poste d'eurocommissaire », Radio Prague,‎ (lire en ligne)
- « La Grèce désigne son ministre de la Défense comme candidat au poste de commissaire », EurActiv,‎ (lire en ligne)
- « Hollande propose Moscovici à la Commission européenne », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne)
- Alexandre Boudet, « Commission européenne: la parité en grand danger après la nomination de Pierre Moscovici », Huffington Post,‎ (lire en ligne)
- (en) « Hungary nominates foreign affairs minister as commissioner », EurActiv,‎ (lire en ligne)
- Dominique Nauroy, « Le vœu de Juncker n'est pas exaucé : Où sont les femmes ? », Luxemburger Wort,‎ (lire en ligne)
- (it) « Renzi designa Mogherini Commissario Ue », La Stampa,‎ (lire en ligne)
- (es) « Arias Cañete será el único candidato español a comisario europeo », ABC.es,‎ (lire en ligne)
- Jean Comte, « La composition de la future Commission européenne se précise », La Croix,‎ (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- (en) « College (2014-2019) - The Commissioners » (consulté le )
- Portraits de la Commission Juncker