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David Cameron

David Cameron /ˈdeɪvɪd ˈkæmɹən/[1], né le à Marylebone (Londres), est un homme d'État britannique, membre du Parti conservateur et Premier ministre du Royaume-Uni du au .

David Cameron
Illustration.
Portrait officiel de David Cameron en 2010.
Fonctions
Premier ministre du Royaume-Uni
–
(6 ans, 2 mois et 2 jours)
Monarque Élisabeth II
Vice-Premier ministre Nick Clegg (2010-2015)
Gouvernement Cameron I et II
Législature 55e et 56e
Coalition Tories-LibDems (2010-2015)
Tories (2015-2016)
Prédécesseur Gordon Brown
Successeur Theresa May
Chef de l'opposition officielle
–
(4 ans, 5 mois et 5 jours)
Monarque Élisabeth II
Premier ministre Tony Blair
Gordon Brown
Législature 54e
Prédécesseur Michael Howard
Successeur Harriet Harman
Chef du Parti conservateur
–
(10 ans, 7 mois et 5 jours)
Élection 6 décembre 2005
Prédécesseur Michael Howard
Successeur Theresa May
Député britannique
–
(15 ans, 3 mois et 5 jours)
Élection 7 juin 2001
Réélection 5 mai 2005
6 mai 2010
7 mai 2015
Circonscription Witney
Législature 53e, 54e, 55e et 56e
Groupe politique Conservateur
Prédécesseur Shaun Woodward
Successeur Robert Courts
Biographie
Nom de naissance David William Donald Cameron
Date de naissance
Lieu de naissance Londres (Royaume-Uni)
Nationalité Britannique
Parti politique Parti conservateur
Fratrie Alexander Cameron QC
Conjoint Samantha Sheffield
Diplômé de Université d'Oxford
Religion Anglicanisme

Signature de David Cameron

David Cameron
Premier ministre du Royaume-Uni

Diplômé du Brasenose College de l'université d'Oxford, il est conseiller politique de Margaret Thatcher puis de John Major, pour lesquels il rédige des discours. Élu à la Chambre des communes pour Witney à l'issue des élections parlementaires de 2001, il devient chef du Parti conservateur en 2005 et succède à Michael Howard comme chef de l'opposition au gouvernement travailliste.

À la suite du scrutin législatif de 2010, qui débouche sur l'élection d'un parlement sans majorité, Cameron est nommé Premier ministre par la reine Élisabeth II et constitue avec les Libéraux-démocrates le premier gouvernement de coalition du Royaume-Uni depuis 1945. Âgé de 43 ans lors de sa nomination, David Cameron est le plus jeune chef de gouvernement britannique depuis 1812. Il est reconduit dans ses fonctions en 2015, après que son parti remporte la majorité absolue aux élections générales, ce qui lui évite d'avoir à former une coalition.

En 2016, afin d'apporter des garanties à la partie eurosceptique de sa majorité, il organise un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne. Après le vote des Britanniques pour le départ de l'UE alors qu'il avait fait campagne pour le maintien, il démissionne de la tête du gouvernement et du Parti conservateur. Theresa May lui succède.

Situation personnelle

Origines familiales

Né le à Londres, David William Donald Cameron est le fils d'un riche agent de change, Ian Donald Cameron (1932-2010), et d'une juge de paix, Mary Fleur née Mount (1934). Il grandit à Peasemore dans le Berkshire, avec son frère, Alexander Allan Cameron (1963), conseiller de la reine, et ses deux sœurs, Tania Rachel (1965) et Clare Louise (1971).

Par sa grand-mère paternelle Enid Agnes Maud Levita, David Cameron descend du roi Guillaume IV et de sa maîtresse, Dorothea Jordan, par leur fille illégitime Elizabeth FitzClarence Erroll ; il est donc un lointain cousin de la reine Élisabeth II[2] et aussi le descendant d'Élie Lévita (1469-1549), un poète et linguiste juif de la Renaissance[3] - [4] - [5]. Également par la ligne patrilinéaire, il a aussi pour ancêtre Lord Lochiel (en) (1663-1748), le dix-huitième chef du clan Cameron[6].

C'est par l'une de ses sœurs que, durant un voyage en Toscane, David Cameron rencontre Samantha Gwendoline Sheffield, fille du 8e baronnet Sheffield et descendante, elle aussi par ligne illégitime, du roi Charles II. Ils se marient le , à l'église Saint-Augustin-de-Cantorbéry d'East Hendred (en), dans l'Oxfordshire. De ce mariage naissent quatre enfants, dont l'aîné, Ivan, né en 2002 et atteint d'infirmité motrice cérébrale et du syndrome d'Ohtahara, décède en 2009.

Vie privée

David Cameron est marié à Samantha Sheffield, fille aînée de Sir Reginald Adrian Berkeley Sheffield, 8e baronnet, descendant en ligne illégitime du roi Charles II d'Angleterre.

Ils ont eu quatre enfants :

  • Ivan Reginald - ;
  • Nancy Gwendoline ;
  • Arthur Elwen ;
  • Florence Rose Endellion [7].

Le , son père, Ian Donald Cameron, décède au centre hospitalier de Toulon, après une attaque cérébrale[8].

Formation

Le Brasenose College d'Oxford.

Après de bonnes études primaires à l'école Heatherdown à Winkfield, David Cameron est admis au célèbre collège d'Eton, qui forme les enfants issus de la haute bourgeoisie et de l'aristocratie. Quelques semaines avant des examens, le jeune Cameron est surpris en train de fumer du cannabis ; bien qu'il soit réprimandé, il n'est cependant pas renvoyé. Cameron quitte Eton en 1984, puis prend un congé sabbatique de neuf mois, durant lequel il travaille pour le parlementaire conservateur Tim Rathbone puis assiste aux débats à la Chambre des communes. Grâce à son père Ian Cameron, il séjourne pendant trois mois à Hong Kong pour le conglomérat Jardine Matheson.

Admis au Brasenose College de l'université d'Oxford, David Cameron étudie la philosophie, la politique et l'économie. Il a pour tuteur le professeur Vernon Bogdanor (en), qui loue l'habileté du conservateur modéré qu'était David Cameron. Durant son séjour à Oxford, le jeune Cameron, comme d'autres étudiants de la prestigieuse université, fréquenta le White's (en), l'un des plus anciens gentlemen's clubs de Londres, puis le contesté Bullingdon club.

En 1988, Cameron sort diplômé de l'université d'Oxford[9], avec M.A. (Oxon) auréolé des honneurs de première classe (First-class Honours).

Parcours politique

Conseiller du gouvernement

Sitôt diplômé, David Cameron est nommé conseiller politique au sein du gouvernement Thatcher ; en 1992, il devient conseiller au Trésor, puis à l'Intérieur au sein du gouvernement de John Major. Durant ses fonctions, Cameron devait rédiger les discours du Premier ministre, préparer les interventions à la Chambre des communes et coordonner les travaux du gouvernement.

Approché par le chancelier de l'Échiquier Norman Lamont[10], Cameron travaillait encore pour lui lors du « mercredi noir », au plus fort de la pression pour que la livre sterling puisse rejoindre le mécanisme de taux de change européen ; c'est ainsi que Cameron devait diriger la communication du chancelier Lamont quant à la situation.

Après le limogeage de Lamont, David Cameron resta quelques semaines au Trésor, avant d'être nommé conseiller au secrétaire d'État à l'Intérieur, Michael Howard, pour lequel Cameron avait une certaine admiration. Il fut cependant rapporté que Cameron aurait préféré poursuivre son travail au Trésor.

Au mois de , David Cameron quitta le gouvernement britannique pour être nommé directeur des affaires corporatives de l'entreprise « Carlton Communications ». Il suspend provisoirement ses fonctions en 1997 lorsqu'il se présente aux élections générales. Il postule alors dans la circonscription de Stafford dans le Staffordshire, un siège détenu depuis 1983 par les conservateurs. Durant la campagne, il dit du meneur travailliste Tony Blair qu'il est « davantage un chat fédéral de l'Europe plutôt qu'un lion britannique ».

Au cours du scrutin, il perd 10 600 voix par rapport au député conservateur sortant Bill Cash en et se trouve devancé de 4 400 suffrages par le candidat du Parti travailliste, David Kidney. Il reprend alors ses activités dans le secteur privé.

À la Chambre des communes

Le , un an avant les prochaines élections générales, Cameron est désigné candidat potentiel du Parti conservateur pour la circonscription de Witney dans l'Oxfordshire, un territoire électoralement favorable aux conservateurs mais dont le député, Shaun Woodward, est passé chez les travaillistes en 1999. Conseillé par son amie Kate Fall, il fait campagne en insistant sur des valeurs jugées sociales, puis rédige régulièrement une tribune pour The Guardian ; il est élu le , améliorant de 4 400 voix le score de Woodward en dans un contexte de hausse de la participation. Il doit siéger sur les bancs de l'opposition, le Parti travailliste de Tony Blair ayant été finalement conforté par les électeurs.

Après son élection, David Cameron siège au comité spécial pour les Affaires intérieures ; à ce titre, il travaille notamment sur les produits stupéfiants, prônant des sanctions plus lourdes pour les auteurs d'infractions en la matière et pour les consommateurs d'ecstasy.

Dans l'ombre de Michael Howard

Au mois de , après la désignation de Michael Howard comme chef du Parti conservateur, David Cameron commence à prendre du galon au sein du parti : il est nommé vice-président, avant d'être chargé des coordinations politiques du parti. Après les élections générales du , il fut nommé secrétaire à l'Éducation dans le cabinet fantôme dirigé par le chef de l'opposition Michael Howard, devenant ainsi l'une des figures du mouvement Tory.

Chantre du « conservatisme compassionnel »

David Cameron en 2006.

Le , David Cameron annonce se présenter à la succession de Michael Howard pour diriger le Parti conservateur et de facto devenir le nouveau chef de l'Opposition parlementaire au gouvernement travailliste.

Quelques jours suivant cette annonce, lors du congrès annuel des Tories qui se tient le à Blackpool, il dit vouloir incarner « un conservatisme moderne et compassionnel, en phase avec notre temps, juste pour le Royaume-Uni ». Sa campagne est soutenue par deux piliers du Parti, William Hague et Iain Duncan Smith.

Le 18 octobre, à l'issue du premier tour du vote des parlementaires conservateurs, Cameron arrive en seconde position, talonnant l'ancien ministre David Davis, et s'imposant sur les candidatures de Liam Fox et Kenneth Clarke. Au second tour, deux jours plus tard, Cameron termine en première position, disposant d'une confortable avance sur ses deux concurrents que sont Davis et Fox.

Le 6 décembre, les 253 600 militants du Parti conservateur élisent David Cameron au titre de chef du parti ; une élection qu'il gagne avec 67,6 % des voix contre 32,3 % à David Davis. Il déclare prendre la direction « d'un parti [qu'il veut] moderne » et dit être déterminé à « changer la culture et l'identité du Parti conservateur ». Bien qu'étant considéré comme un centriste, le programme de Cameron ne diffère de la pensée thatchérienne que sur les aspects dits de la « qualité de vie » et de la « protection sociale ». Si les détracteurs du nouveau chef de l'Opposition dénoncent ses « platitudes » et le disent « doué pour formuler brillamment des généralités », ses partisans louent sa jeunesse, son charisme et l'espoir qu'il incarne.

Le , la campagne électorale intensive du Parti conservateur menée par David Cameron fait de lui la plus grande force politique nationale, avec 40 % des voix lors des dernières élections locales en Angleterre. Le nombre de voix perdues chez les travaillistes serait quasiment égal au gain conservateur. Enfin, Cameron aurait su mobiliser le plus jeune électorat comme les classes moyennes dites « blairiennes », tout en conservant son électorat traditionnel.

Chef de l'Opposition

Dans le cabinet fantôme constitué par Cameron se trouvent des personnalités de premier plan du parti : aux affaires étrangères est nommé l'ancien chef du Parti conservateur, William Hague, soutien de Cameron lorsque celui-ci voulait conquérir la direction du Parti ; l'Échiquier est confié à George Osborne ; à l'Intérieur est nommé David Davis, son ancien concurrent pour la course à la direction du parti. Le , Davis décidant de quitter le jeu politique, David Cameron remanie son cabinet fantôme, confiant le portefeuille de l'Intérieur à Dominic Grieve.

En , un remaniement du cabinet fantôme permet à Kenneth Clarke de retrouver un portefeuille, celui du Commerce ; l'arrivée de Clarke est saluée par Cameron, qui juge qu'avec Ken Clarke, « [ce cabinet fantôme] est la meilleure équipe économique du Royaume-Uni ».

Premier ministre du Royaume-Uni

David Cameron en mai 2010.

Menés par David Cameron lors des élections législatives de 2010, les Tories arrivent en tête des voix et des sièges (306 sur 650), mais ne parviennent pas à obtenir la majorité absolue au Parlement. Le , il est nommé Premier ministre, le plus jeune (43 ans) depuis deux cents ans, par la reine Élisabeth II. Cette nomination fait suite à un accord de coalition avec les Libéraux-démocrates de Nick Clegg.

Dès sa composition, le gouvernement Cameron annonce une politique d'austérité pour réduire le déficit du Royaume-Uni, qui atteint environ 186 milliards d'euros, soit le plus important de l'Union européenne[11]. Le , le gouvernement annonce les mesures de son plan d'économies, qui prévoit 7,2 milliards d'euros de restrictions budgétaires d'ici à la fin de l'année : diminutions des frais de fonctionnement des administrations, du budget des universités, gel des recrutements dans la fonction publique[12]. À titre symbolique, David Cameron annonce également une baisse de 5 % des salaires des ministres[12]. Le 17 juin suivant, sont annulés ou suspendus 24 projets, approuvés précédemment par les travaillistes et qui touchent les domaines de la culture, de la santé ou encore des aides à l'emploi, car ils ne « présentent pas une optimisation [des] ressources », selon le secrétaire d'État au Trésor, Danny Alexander[11]. Des hausses d'impôts et une augmentation de 2,5 points de la TVA sont également prévues, ce qui mécontente les LibDems[13].

Le , le Premier ministre David Cameron annonce le lancement d'une enquête judiciaire indépendante sur les accusations de complicité d'actes de torture sur des détenus soupçonnés de terrorisme de la part des services de renseignements intérieurs et extérieurs britanniques[14]. En matière de politique sécuritaire, il retire à la police nationale 20 % de son budget et réduit ses effectifs de 16 000 agents[15].

Le budget de l’Agence nationale de l’environnement (EA) est réduit de moitié en 2010[16].

Rappelant ses ancêtres Juifs, il déclare en mars 2011 : « En moi, vous avez un Premier ministre dont la croyance en Israël est indestructible. Je serai toujours un ardent défenseur du peuple juif, un soutien de l’État d’Israël et je ne demeurerai jamais passif pendant que la communauté juive en Grande-Bretagne est sous la menace ». Revenant sur son discours de Munich sur l'échec du multiculturalisme, le Premier ministre affirme que « l'une des menaces les plus immédiates pour la sécurité du peuple juif vient de l’existence d’une idéologie politique que j’appelle l’extrémisme islamiste »[17].

Le , il se rend à Tripoli puis Benghazi, en Libye avec le président de la République française Nicolas Sarkozy, pour y rencontrer les membres du Conseil national de transition[18]. Cameron participe en outre en 2012 à une vidéo dirigée par le VVD, parti libéral néerlandais. Il y passe un court message, soutenant la candidature du Premier ministre sortant Mark Rutte, qui sera réélu.

Il se prononce en faveur du mariage homosexuel au Royaume-Uni non pas, d'après ses propres termes, « en dépit du fait qu'[il est] conservateur », mais « parce qu'[il est] conservateur » et croit à la famille[19]. Cette mesure, qui divise son camp, est discutée au Parlement en 2013 et est adoptée en première lecture le , les votes favorables de l'opposition compensant les réticents de la majorité[20].

David Cameron en septembre 2015.

Le , alors qu'il doit faire face à une percée électorale du parti eurosceptique UKIP, il annonce son intention d'organiser, au cours d'un éventuel second mandat, un référendum pour consulter le peuple britannique sur sa volonté de rester dans l'UE[21]. David Cameron avait toujours plaidé en faveur de l’Union européenne, mais la poussée de l'UKIP le conduit à adopter un discours plus critique, regrettant ses « règles trop complexes qui entravent les marchés du travail », son « encadrement excessif » de l’activité des entreprises, son incapacité à déréguler « les marchés des services, de l’énergie et du numérique », son manque d’entrain à négocier des « accords de libre-échange »[22].

À plusieurs reprises, il se déclare pour une politique de limitation de l'immigration, en 2011, en voulant porter le solde migratoire au niveau de « dizaines de milliers de personnes par an, et non les centaines de milliers comme lors de la dernière décennie »[23], en 2013, en proposant un certain nombre de mesures comme la suppression de l'aide médicale gratuite pour les clandestins, des restrictions aux droits sociaux des immigrés, une forme de préférence nationale pour le logement social, ainsi que le durcissement de la lutte contre le « tourisme de santé » et l'immigration clandestine[24]. Pourtant, en 2015 et 2016, le nombre d'entrées légales d'étrangers au Royaume-Uni atteint un niveau jamais égalé dans son histoire, ce qui constitue une « situation hors de contrôle » pour plusieurs personnalités politiques[25] - [26].

Élu sur un plan d'austérité, David Cameron voit en 2013 sa politique porter ses fruits, le Royaume-Uni sortant de la crise économique européenne avec une croissance supérieure à 3,5 % et la création d'un million d'emplois privés en deux ans. Parmi les mesures prises, on note la privatisation de Royal Mail, mesure sur laquelle le Parti travailliste ne souhaite pas revenir en cas d'alternance. Il a également lancé une campagne de forage de puits de gaz de schiste et demandé à EDF de construire deux centrales nucléaires de nouvelle génération, avec un plan carbone visant à réduire les émissions de CO2 de 80 % à l'horizon 2050[27]. Fin 2013, George Osborne, le chancelier de l'Échiquier, annonce que l'âge de départ à la retraite sera repoussé à 68 ans dans les années 2030 et 69 ans dans les années 2040. En outre, les futures dépenses sociales seront plafonnées chaque année ; le niveau de dépense publique est alors le plus bas depuis l'après-Seconde Guerre mondiale[28].

Cette politique est cependant critiquée pour son impact sur le niveau de vie de la population et notamment sur la santé. L’hôpital public britannique est dans une situation critique dans les années 2020 avec des délais de prise en charge des patients particulièrement longs, en particulier en raison des restrictions budgétaires décidées en 2015[29].

En avril 2016, il voit sa crédibilité affaiblie par son implication dans le scandale Panama Papers. En effet, il avait bénéficié de parts détenues dans un fonds d'investissement établi aux Bahamas et possédé par son père. Si ce fonds a été fermé en 2010, avant qu'il ne devienne Premier ministre, David Cameron est vivement critiqué pour avoir esquivé les questions du Parlement et de la presse pendant trois jours et n'avoir avoué ces faits que sous la pression[30] - [31].

Départ du 10 Downing Street

Après avoir négocié avec les autorités européennes un accord laissant au Royaume-Uni plus de marge de manœuvre au sein de l'Union européenne, il appelle à voter pour le maintien du Royaume-Uni dans l'UE lors du référendum du . Mais les Britanniques votent pour le départ du pays de l'UE, ce qui le conduit à annoncer, le , sa démission d'ici au mois d'octobre suivant[32].

Le , Andrea Leadsom, qui devait affronter Theresa May lors d'un vote des adhérents du Parti conservateur se terminant en septembre, annonce son retrait de l'élection à la direction du parti. De fait, Theresa May devient la nouvelle chef du Parti conservateur, succédant à David Cameron. Deux jours plus tard, le 13 juillet, celui-ci présente sa démission de la fonction de Premier ministre à la reine, qui confie cette charge à Theresa May[33].

Il annonce, le , sa démission de son mandat de député de Whitney, qu'il détenait depuis 2001[34]. Après son départ du 10 Downing Street, il avait pourtant annoncé son intention de rester député jusqu'aux prochaines élections générales, alors prévues en 2020.

Le , il est nommé à un poste de conseiller de First Data Corp, une entreprise américaine qui gère les terminaux de paiement de six millions de commerçants dans le monde.

Il est recruté en 2018 par la société financière Greensill Capital en tant que conseiller spécial, exerçant dès lors des missions de lobbying auprès du gouvernement britannique et du régime saoudien. La presse relève que l'ancien Premier ministre avait offert à l'entreprise à partir de 2011, lorsqu'il occupait cette fonction, un accès sans réserve et en toute opacité à son cabinet, lui permettant d'obtenir d’importants contrats publics. D'après le Financial Times, il détenait des options sur le capital de Greensill, qui auraient pu lui rapporter environ 60 millions d’euros si la société financière n'avait pas fait faillite en 2021[35].

Résultats électoraux

Chambre des communes

Élection Circonscription Parti Voix % Résultats
Générales de 1997 Stafford Conservateur 20 292 39,2 Échec
Générales de 2001 Witney Conservateur 22 153 45,0 Élu
Générales de 2005 Witney Conservateur 26 571 49,3 Élu
Générales de 2010 Witney Conservateur 33 973 58,8 Élu
Générales de 2015 Witney Conservateur 35 201 60,2 Élu

Dans la culture populaire

Cameron apparaît dans le clip musical de la chanson One Way or Another du groupe One Direction, alors que les membres du groupe chantent et dansent devant le 10 Downing Street à Londres.

Distinctions

Décoration étrangère

Autres

  • Prix de l'« homme d’État de l’année » en 2015 : « honore les dirigeants qui soutiennent la paix et la liberté, par la promotion de la tolérance, la dignité humaine et les droits de l’homme ». Prix remis par la fondation Appeal of Conscience.

Ascendance

Blason Cameron.

D'ancienne extraction, la famille Cameron appartient à la noblesse écossaise[36].

16. Sir Ewen Cameron
8. Ewen Allan Cameron
17. Josephine Houchen
4. Ewen Donald Cameron
18. Alexander Geddes
9. Margaret Geddes
19. Frances Robertson Sharp
2. Ian Donald Cameron
20. Émile Georges Charles Levita
10. Arthur Francis Levita
21. Catherine Plumridge Ree
5. Enid Agnes Maud Levita
22. Alfred Duff Cooper, 1er vicomte Norwich
11. Stephanie Agnes Cooper
23. Lady Agnes Duff
1. David Cameron
24. William Mount MP
12. Sir William Mount, 1er baronnet
25. Marianne Emily Clutterbuck
6. Sir William Mount, 2e baronnet
26. Malcolm Low MP
13. Hilda Lucy Adelaide Low
27. Lady Ida Feilding
3. Mary Fleur Mount
28. Colonel Evan Llewellyn MP
14. Owen John Llewellyn
29. Blanche Somers
7. Elizabeth Llewellyn
30. William John Mann JP
15. Anna Elizabeth Mann
31. Julia Brown

Sources

Références

  1. Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
  2. (en) Zoe Brennan, « 'Dave' Cameron says he's in touch with reality...but with so much wealth and blue blood you have to wonder », sur Mail Online, (consulté le ).
  3. (en) Niall Firth, « David Cameron 'may be directly descended from Moses' », sur Mail Online, (consulté le ).
  4. (en-GB) Padraic Flanagan, « David Cameron speaks of Jewish ancestors including great-great-grandfather and Yiddish novelist », The Telegraph,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le ).
  5. (en-GB) Matthew Holehouse, « David Cameron tells Israelis about his Jewish ancestors », The Telegraph,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) « Burke’s Peerage », Burke's Peerage.
  7. AFP, « Le dernier né des Cameron s'appellera Florence Rose Endellion », Le Point, .
  8. « Le père de David Cameron est décédé », leparisien.fr, .
  9. (en-GB) Andy Beckett, « PPE: the Oxford degree that runs Britain », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Lord Lamont of Lerwick », www.parliament.uk.
  11. AFP, « Cameron détricote les projets lancés par les travaillistes », Le Monde, .
  12. Patricia Lecompte, « Le Royaume-Uni se convertit à l’austérité », RFI, .
  13. Cyrille Vanlerberghe, « La rigueur met les LibDems en position difficile », Le Figaro, .
  14. « Terrorisme : Cameron lance une enquête sur la torture »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lci.tf1.fr, .
  15. (en) Avril Ormsby et Rosalind Russell, « UK police hit out at Cameron's hiring of U.S. crime guru », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Après trente ans de privatisation, les rivières anglaises polluées par un réseau vétuste », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  17. Discours au Community Security Trust, le 2 mars 2011. Le texte entier est disponible, source : The Jewish Chronicle (Cameron : Israel ’within its rights’ to search Gaza ships).
  18. « Libye : Sarkozy et Cameron accueillis en héros, les forces du CNT à Syrte »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Le Parisien, (consulté le ).
  19. « Mariage homo outre-manche, un débat bien différent »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur www.parismatch.com.
  20. Anne-Laure Frémont et AFP, « Les députés britanniques adoptent le mariage gay », Le Figaro, .
  21. Collomp 2013.
  22. Renaud Lambert, « Les mille et un « Brexit » du Labour », sur Le Monde diplomatique, .
  23. « David Cameron veut réduire l'immigration légale en Grande-Bretagne », lemonde.fr, .
  24. (en) « Immigration speech by Prime Minister », number10.gov.uk, .
  25. Vincent Collen, « L'immigration record au Royaume-Uni attise le débat sur l'Europe », Les Échos, .
  26. AFP, « Royaume-Uni : l'immigration au cœur de la bataille pour le Brexit », Le Nouvel Obs, .
  27. Yves de Kerdrel, « Éloge du pragmatisme britannique », Le Figaro, 23 octobre 2013, page 17.
  28. Florentin Collomp, « Le Royaume-Uni repousse la retraite à 69 ans », Le Figaro, encart « Économie », , p. 23.
  29. « L’hôpital public anglais s’en remet au soutien des « charities » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  30. (en) Robert Booth, Holly Watt et David Pegg, « David Cameron admits he profited from father's Panama offshore trust », The Guardian, .
  31. Florentin Collomp, « Des Panama Papers au Brexit, David Cameron affaibli », Le Figaro, samedi 9 / dimanche , p. 7.
  32. Pierre Jovanovic, Géraldine Russell, Victoria Masson, Anne-Laure Frémont, Florentin Collomp et al., « David Cameron a décidé de démissionner », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  33. Modèle:Lien webtitre=Royaume-Uni : Theresa May succédera à Cameron d'ici mercredi.
  34. Marc Roche, « Royaume-Uni : détesté de tous, David Cameron quitte la vie politique », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  35. Cécile Ducourtieux, « David Cameron sur la sellette après la faillite de Greensill Capital », Le Monde, no 23712,‎ , p. 5 (lire en ligne).
  36. www.lyon-court.com.

Bibliographie

  • Agnès Alexandre-Collier, Les habits neufs de David Cameron : Les conservateurs britanniques (1990-2010), Presses de Sciences Po, Paris, 2010, 139 p. (ISBN 978-2724611502).
  • Florentin Collomp, « Cameron : un référendum sur une sortie de l'Europe », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  • Michael Ashcroft et Isabel Oakeshott, Call me Dave: The Inauthorised Biography of David Cameron, Biteback Publishing, Londres, 2015, 320 p. (ISBN 978-1849549141).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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